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Le fil d'une vie, d'une mort (II)

Par Faruun le 24/6/2002 à 15:45:16 (#1704002)

Surveillant à nouveau ses arrières, la silhouette progressait à pas de loup sur le toit. Un peu plus loin, à la jonction de deux bâtiments, il se laissa glisser dans une ouverture qui demeurait cachée par l’angle, et disparut dans l’ombre. Quelques pas plus loin, et l’homme entra dans une petite chambre. La pièce était sommairement aménagée. Elle ne recelait rien de bien important, et rien qui puisse le compromettre. A peine un refuge temporaire, une cachette ou un abri qui lui servait de temps en temps, lorsqu’il voulait se faire oublier, ou comme là, quand il avait échoué dans une tentative, et qu’il lui fallait faire le point rapidement. Il ne devait pas laisser sa cible prendre l’initiative.

Sa proie, la sorcière de glace, s’était révélée bien plus dangereuse qu’il ne l’avait cru. Non. Il avait bien estimé sa puissance, et ne la prenait pas à la légère. Mais il devait avouer qu’il n’arrivait pas à la cerner, à la comprendre. Son apparent détachement et sa froideur le mettaient mal à l’aise. Tout, autour de Boreale, sentait la mort. Pas cette mort que les assassins avaient pour amante, celle qui les enveloppait et les protègeait, attendant son du de leur main. Non, une mort plus chaotique, infernale, celle qui émanait des plus grands dangers, celle que l’on ne saurait maîtriser. L’assassin croyait la voir le mettre au défi. Il lui semblait voir la mort se jouer de lui, ricanant sombrement d’un affrontement qu’elle savait mortel. Lui savait à présent qu’il n’aurait aucune chance de l’emporter sur la sorcière dans un combat direct. Les duels ou les combats de ce genre n’avaient jamais été dans son caractère, ni dans ses habitudes, mais cela ne l’empêchait pas de savoir jauger les forces des uns et des autres. La force de l’assassin, c’était de concentrer toutes ses chances dans cet instant si court, ce fil de destinée qui déciderait de l’issue de la rencontre, qui basculerait à l’avantage de l’assassin, ou de sa victime. Mais cette fois ci, le tueur n’arrivait pas à prendre l’avantage. Il avait besoin d’aide.

Faruùn avait toujours été un solitaire. Autant par choix que par nécessité, se plaisait-il à croire. Un assassin ne pouvait avoir d’amis, juste des clients et des victimes. Il était plus simple de ne pas avoir d’attaches, de s’éloigner de tous ceux qui pourraient représenter quelque chose pour lui. Une faiblesse en moins, des soucis inutiles. Ainsi, nul ne pourrait les prendre à parti, ou vouloir exercer une quelconque pression, personne n’irait s’en prendre à ceux qu’il pouvait estimer. Et puis, qui voudrait de l’amitié d’un assassin ? Non, les barrières qu’il avait érigées autour de lui étaient autant de défense qu’il ne voulait, ne pouvait plus franchir. Irrémédiablement seul. Bien sur, il utilisait ponctuellement les services des uns et des autres. Des contacts tout au plus. Mais toujours la proie était sienne, et il ne laissait à personne d’autre le soin de s’en occuper.

Comme pour chacun de ses contrats, il avait passé du temps à étudier sa cible. Cherchant une faille, une faiblesse. La femme aux ailes noires s’était révélée fort mystérieuse, et de l’avis de tous peu loquace. Même les rares personnes qui avaient pu lui parler d’elle n’avaient, finalement, que peu de choses à lui apprendre sur elle. Etrangement, nul ne semblait s’être vraiment interrogé sur elle, et nul n’avait su lui expliquer comment elle était parvenue à acquérir une telle puissance. L’homme était un pragmatique. On ne parvient pas à une telle puissance sans maître ou sans le soutien d’une organisation. Or Boreale, elle, semblait isolée, sans lien apparent, sans attache particulière visible. Certes elle avait quelques apprentis, ou des relations, mais la froideur et le détachement qu’elle affichait semblait indiquer qu’elle ne s’en souciait guère davantage. D’une certaine manière, elle lui ressemblait.

Il posa rapidement ses affaires, troquant l’armure légère dont il était vêtu pour ses contrats pour un habillement plus léger, et une autre cape. Boreale, même si elle avait réussi à sentir sa présence dans les ténèbres, ne l’avait sans doute pas aperçu suffisamment pour le reconnaître. Et si elle était capable de le retrouver… Il valait mieux ne pas y songer. Il n’aurait pas l’avantage en tentant de se défendre. Il lui fallait trouver une faiblesse, une faille dans celle qui affichait un visage de marbre. Sans prendre davantage de repos, Faruùn sortit de la pièce aussi rapidement qu’il y était entré, puis, prenant appui sur les murs voisins, il entreprit de descendre vers le sol pour rejoindre la ruelle. Bien vite, il disparut à nouveau dans les ombres.

Par Aerg le 24/6/2002 à 21:17:24 (#1705580)

Il passe dans la ruelle sombre, à l'écart des lumières, sombre silhouette dans une robe grise. Son masque aux cornes de cerf est dans son sac, sa capuche est rabattue sur un visage jeune, aux traits agréables mais aux yeux froids et calculateurs. Aerg aujourd'hui se rend dans les bas quartiers, un service à rendre contre un autre.

Alors qu'il marche à pas rapides, un homme portant une cape sombre croise son chemin. Un halo semble l'entourer, un parfum glacé, une odeur de mort. Un résidu magique?

Le temps de se retourner, de psalmodier à mi-voix une incantation mineur de détection d'aura, le passant a déjà disparu.

La rue est vide.

Par Alanis Lyn le 25/6/2002 à 6:28:55 (#1707319)

Elle avait cru l'apercevoir... oui, c'etait bien lui, sa démarche, son bandeau... Même si sa tenue n'etait pas de celles qu'il arborait habituellement, même s'il s'etait éclipsé rapidement au bout de la ruelle, le jeu des ombres n'avaient pu tromper son regard. L'homme, lui, ne l'avait pas vue, ou alors, pressé, il avait décidé de passer sans la saluer.

Il semblait préoccupé ces temps-ci, ou disons, occupé en tout cas, on ne le voyait guère. Elle espéra qu'il n'avait pas de soucis. L'homme etait taciturne et ne partageait guère ses préoccupations ou ses occupations... A défaut de pouvoir faire plus, elle adressa pour lui une brève prière à sa Déesse et continua son chemin.




Par Boreale le 25/6/2002 à 13:55:01 (#1708885)

Le crépitement d’étincelle ne laissait guère de doute. L’intrus s’était enfui devant les spectres du miroir. Scrutant les ténèbres comme pour s’assurer que les lieux avaient enfin retrouvé leur sérénité, la femme s’avança vers les eaux sombres. Elle n’avait pu le voir, cette silhouette fuyante qui se paraît d’un manteau d’ombre, mais les eaux, les esprits avaient sans doute pu l’apercevoir, et lui en donneraient une image. Les doigts effleurèrent la surface de l’onde, laissant les sombres traînées diaphanes se répandre entre l’air et le liquide. Psalmodiant d’une voix lente et cristalline, la séraphe était maintenant à moitié immergée dans les eaux, faisant corps avec l’élément qui l’avait vu revenir à l’existence. Communiant avec le Miroir des âmes, elle rassemblait les courants magiques des eaux pour satisfaire sa demande. Et lentement, une image se forma. Un homme, habillé de couleurs sombres. Une vague silhouette qui avait pris soin de ne pas trop s’approcher du lac, comme par respect ou crainte d’une légende inscrite dans l’inconscient collectif. Son visage demeurait masqué par une capuche qu’il gardait rabattue, et étant constamment resté dans l’ombre, il était clair qu’il s’agissait d’un professionnel, plus que d’un tueur occasionnel.

A sa décharge, elle devait admettre que l’assassin ne manquait pas de courage. Il avait osé venir jusque dans son domaine, jusqu’au Miroir des âmes, en espérant lui porter un coup fatal. L’affront était de taille, mais ce n’était pas la fierté qui la poussait à agir, simplement cette froide envie de se débarrasser d’un gêneur, et de connaître ceux qui l’avaient envoyé. Ce n’était pas la première fois que des assassins tentaient de s’en prendre à elle. Celui-ci en était un, assurément. Elle savait reconnaître ce côté sombre, cette impression de mort qui émanait de ceux-ci. Les rumeurs courraient sur la puissance infernale que déployaient les assassins, sur cette simple présence qui paralysent les plus braves. Elles ne faisaient qu’état de la peur, cette mort redoutée que l’on voit parfois de dessiner dans l’ombre de ces tueurs. Boreale, elle, ne craignait pas la mort.

Relâchant les courants magiques qu’elle pliait afin de créer l’image, la femme ailée sortit des eaux. Un soupir ponctua son désagrément de ne pas avoir pu voir son agresseur, mais elle savait qu’elle le retrouverait sur sa route, d’une manière ou d’une autre. Ce dernier n’était pas de ceux qui s’arrêtent en chemin, la mort le suivait de trop près pour qu’il puisse s’arrêter, une fois la machine lancée. Alors que l’eau gouttait sur le sol froid, elle entreprit de relever quelques squelettes avec les ossements alentours, afin de remplacer les sentinelles que l’intrus avait détruites. Encore et encore, le filet noir se rassembla au-dessus des ossements, avant d’investir ces cadavres d’une vie nouvelle. L’un après l’autre, les cranes se redressèrent dans un cliquetis sinistre, alors que la pierre était à nouveau frappée par les pieds d’os.

Elle n’avait besoin que d’un peu d’énergie, de magie noire, pour relever ces morts, éternelles sentinelles de sa demeure. Mais ce dernier effort l’avait épuisée plus que de raison. Et c’est chancelante qu’elle marcha en direction du lac. Elle était revenue au Miroir afin de reprendre des forces, et les enchantements qu’elle venait de réaliser coup sur coup avaient achevé ses dernières ressources. Elle s’engouffra dans les eaux ténébreuses pour trouver le repos, laissant les courants magiques qui agitaient le liquide la bercer d’un rythme familier. Enfin, elle disparut sous la surface, qui retrouva son calme.

Et le silence retomba sur la grotte.

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