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Rencontre dans un champ fleuri [Part VI - Première confrontation]
Par Kyriane Feals le 19/6/2002 Ã 17:41:09 (#1684625)
Un vent léger fit bruisser les feuilles des chênes environnants, mais ce doux son ne suffit pas à couvrir la bridille sèche sur laquelle Kyriane marcha. Au milieu de la clairière surgissait un promontoir, taillé dans une pierre grise, auprès duquel, lui avait-on dit, était caché un trésor, mais qu'il se refusait à ceux qui n'étaient pas dignes de le trouver. S'agissait-il du fameux coffre que la clé qu'il possédait ouvrait? Le magicien l'ignorait mais il ne coûtait rien d'essayer.
Cela faisait longtemps qu'il n'avait vu sa fiancée; depuis la mort prématuré de son enfant, en fait, remplacé in extremis par Vas Grav Hur, pur esprit, fait que Kyriane rejetait encore... depuis il avait été coupé d'eux. Mais il avait été occupé à bien d'autres choses ces derniers temps, chassant ses idées noires comme le vent chassait les nuages. Il s'était bien des fois demandé si Ely pensait encore à lui, si elle l'attendait, ce qu'elle pouvait bien faire et bien d'autres choses la concernant, mais il n'avait pas eu le courage de la voir... ce même courage qui lui faisait parfois cruellement défaut.
Laissant ses questions d'ordre existentielles de côté, le jeune mage murmura une incantation et fit apparaître une minuscule libellule couleur d'émeraude qui se mit à voleter en tout sens, puis elle s'éloigna vers la clairière, la parcourant en tout sens. Kyriane attendit quelques minutes, et la libellule revint. Elle émit un bruit semblable au crépitement d'un feu qu'il interpréta comme étant un avertissement. Une personne se tenait tapi non loin, invisible à son regard. Qu'attendait-il? Fleur lui avait bien dit qu'il ne serait pas le seul à rechercher le coffre et il avait déjà rencontré Anthios, son rival, mais s'agissait-iL de lui? Ce dernier ignorait tout de lui. Kyriane préférait éviter la confrontation, mais il savait qu'il en viendrait là tôt ou tard. Il ne pourrait s'y défaire indéfiniment.
- Vous n'êtes pas bien discret, jeune magicien.
http://membres.lycos.fr/kyrianefeals/Altuar.jpg
Kyriane se retourna pour voir surgir un homme de derrière les arbres. Celui-ci était pâle, vêtu d'une tunique entièrement noire et de bottes de la même couleur. Il avait des cheveux courts et bruns, mais ses yeux oranges attiraient inévitablement le regard. Ceux-ci flamboyaient d'une lueur malsaine, maudite, comme si un feu s'y consumait. De plus lorsqu'il parlait, non pas une voix se faisait entendre, mais plusieurs, inextricable cacophonie néanmoins compréhensible.
- Vous êtes au moins aussi jeune que moi, messire.
- D'apparence... Seulement d'apparence. Je recèle en moi des pouvoirs, des consciences et des êtres que seuls certains esprits anciens peuvent se vanter d'avoir connu.
- Votre envie de puissance est louable, mais que me voulez-vous?
- Ah, ah,ah! Vous ne savez donc point qui je suis?
- Il ne me semble pas vous avoir déjà rencontré...
- Si cela peut vous rassurer, nous n'avons jamais été mis en relation. Malgré tout, je connais bien des choses sur vous, messire Feals. Ce maudit sallaryk avait bien raison. Votre guide n'est visiblement pas préoccupée à l'idée de perdre l'un de ses pions.
Un vague pressentiment envahissait la nuque de Kyriane, comme une infime aiguille. Sans lui laisser le temps de répondre, l'homme reprit.
- Vous cherchez un coffre, n'est-ce pas? Malheureusement pour vous, c'est moi qui va le prendre. Vous avez de la chance que la consigne soit de vous maintenir en vie.
- N'allez pas vous imaginer que je vous laisserais faire.
- Je n'imagine rien. Vos compétences sont loins d'être comparables aux miennes.
- J'ai fait quelques progrès ces derniers mois.
Kyriane se mit en garde, attendant le premier assaut, dague à la main.
- Je vois que vous voulez une preuve...
Projeté en arrière, comme frappé par un poing invisible, Kyriane attérit à plusieurs mètres de là , près du promontoir.
Au même instant, de nombreux piaillements se firent entendre et ce qui sembla être des milliers d'oiseaux s'envolèrent, couvrant la lune et le ciel de l'ombre de leur corps. Tel un essaim, ils se jetèrent sur Kyriane qui porta ses mains au dessus de la tête, puis s'immobilisèrent...
(La suite ce soir vers minuit).
Par Ibuki Tribal le 19/6/2002 Ã 18:52:33 (#1684846)
(Bon il est pas minuit, mais deux heures, mais voici une 'tite suite)
Par Kyriane Feals le 20/6/2002 Ã 2:38:22 (#1686924)
- N'ayez rien à craindre... il ne vous feront plus de mal. Pour le moment du moins.
Un homme aux cheveux longs fit son apparition dans la clairière, accompagné d'un loup gigantesque. Sa tête était recouverte d'une tête de cerf dont les ramures lui donnait un air imposant. Torse nu, il exposait à qui voulait le voir son impressionante musculature. Sa hache reposait dans un étui, accroché à son dos. Sur son flanc ballotait une sacoche en cuir usée. Le loup observait calmement les oiseaux tournoyer et se désintéressait complètement de l'homme presque allongé sur l'herbe humide.
- Vous ne devriez pas être ici... Mais... Ca alors! Messire Feals!
- Messire Anthios...
- Que diable faites-vous en ces lieux?
- L'aventure...
- Ne saviez-vous pas qu'il est parfois dangereux d'être trop téméraire?
- N'est-ce point là l'intérêt de la témérité...
- Certes. Mais vous faire tuer pour une aventure de plus ne serait peut-être qu'un gachis.
Anthios aida Kyriane à se relever, le soulevant comme s'il s'agissait d'une plume. Les oiseaux avaient maintenant presque tous disparu et seuls quelques uns trouvaient encore le courage de s'approcher assez près pour que Kyriane pu vois qu'il ne s'agissait en fait de créatures difformes n'ayant pas deux, mais quatre ailes. Alors que de la fumée commençait à s'échapper de leur plumage les derniers retardataires partirent rejoindre leur compagnons d'infortune.
Un aplaudissement retentissant, au milieu d'un silence revenu, se fit retourner les deux hommes vers celui qui avait bousculé Kyriane. Le magicien esquissa un mouvement vers sa dague, mais il s'aperçut bien vite que celle-ci se trouvait sur le sol, à quelques mètres de là . Sur ses gardes, il essayait d'anticiper le moindre des mouvements de l'inconnu.
- Merci pour l'avoir sauvé... messire?
- Anthios.
- Anthios...? J'ai déjà entendu ce nom là ...
- Oh... il est assez répandu sur ma terre natale. Pour qui connaît le pays, ce nom lui doit être connu également.
- Peut-être... Qu'était-ce?
Le mystérieux homme désigna le ciel.
- Des Gardiens Ailés. Ils sont généralement invoqués pour protéger un objet. Mais ne vous en faites pas, ce jeune homme n'y aurait pas laissé la vie. Ils ne tuent que rarement, se contentant d'infliger une douleur suffisamment grande pour que le sujet n'ait aucune envie de revenir.
- Créatures intéressantes que voilà .
- Pourrais-je savoir ce que vous faites là ?
- Mais la même chose que ce jeune homme.
- C'est-Ã -dire?
- J'ai entendu dire qu'il y avait par là un trésor. Je suis venu vérifier.
- Ah? Et qui vous a laissé entendre une telle chose?
- Ceci n'est pas votre affaire.
- Pardonnez-moi mon outrecuidance, messire, mais il y avait effectivement un objet caché ici. Mais il n'y est plus.
- Comment le savez-vous?
- Tout simplement parceque l'objet en question, le voici.
Anthios sortit de sa sacoche un coffret en opale ornementé de dorures. Au dessus de sa serrure, le même loup hurlant à la lune que la clé que possédait Kyriane...
(A suivre... demain dans la soirée... ou *regarde sa montre* plutôt ce soir. :) )
Par Kyriane Feals le 22/6/2002 Ã 17:52:40 (#1695850)
- Et moi je vous le répète: je n'ai rien à vous dire là -dessus.
- Bien... peut-être que le jeune Feals sera plus intelligent que vous ne l'êtes... Une explication?
Le regard de Kyriane passa du coffret au visage d 'Anthios.
- A vrai dire, pas vraiment...
- Je vois que vous n'êtes pas très loquace non plus. Dans tous les cas de figure, c'est moi qui emporterait ce coffre si vous le permettez.
L'homme aux yeux flamboyants s'interposa.
- Et si je ne le veux pas?
- Cela m'est bien égal, messire. Ce coffre est à ma tribu depuis bien des siècles. Je le ramène où il devrait se trouver, et que cela vous plaise ou non... à tous les deux.
- J'aimerais voir cela.
L'homme sortit une lame parcourues par de fins éclairs verts et la pointa vers Anthios. Cecui-ci le fixa de ses yeux inexpressifs sans esquisser le moindre geste de défense.
- Pourrais-je savoir qui est celui qui va mourir ce soir?
- Mon nom ne vous dirais rien, mais je me nomme Altuar, comte de Kérouand. Qu'est-ce qui vous fait croire que vous allez me vaincre?
- Mais ceci messire. Anthios tâta le manche de sa hache. Ceci...
Une aura noire entoura Altuar et s'élargit pour étrangement prendre consistance. Une armure se forma: un plastron recouvrit son torse, des plaques s'étirèrent sur ses jambes et ses bras, un heaume cacha son visage. Lorsqu'il parla à nouveau, sa voix était devenu grave et puissante.Mais Anthios ne parut pas le moins du monde effrayé.
Kyriane s'écarta de ce propbable combat. Il souhaitait récupérer ce coffret mais ils avaient tous deux l'air beaucoup plus puissant que lui ne l'était et il n'allait pas mourir pour un trésor.
- Nous allons voir, maintenant.
Altuar se jeta sur Anthios, les éclairs avides de toucher sa peau découverte. Trop rapidement pour qu'un oeil normal puisse le distinguer, la hache se retrouva dans la main de ce dernier et Altuar se retrouva face à la pointe de son manche, s'arrêtant à quelques centimètres.
- Toujours envie de se battre avec moi?
- Plus que jamais.
Anthios porta un coup qu'Altuar para douloureusement. Le choc le fit reculer de plus d'un mètre mais il repartit à l'assaut. Une feinte, puis une attaque sur le côté gauche qu'Anthios esquiva aisément, Altuar enchaîna passes et bottes sans aucun succès. Anthios semblait anticiper chaque mouvement qu'il faisait et les évitait... Mais il n'abandonna pas la partie et chercha en lui les ressources nécessaires pour remporter la victoire.
Par Kyriane Feals le 24/6/2002 Ã 2:18:04 (#1701773)
Altuar mesura alors l'étendue des pouvoirs d'Anthios. Mais cela ne fit que renforcer sa détermination. Accroissant temporairement sa vitesse il se lança dans un fiévreux corps à corps que Kyriane avait du mal à suivre. L'homme aux multiples voix semblait déchaîné et son adversaire avait de plus en plus de peine à contenir ses coups d'épée qui fusaient en tout sens.
Puis la lame toucha Anthios au niveau de l'épaule, lui laissant une petite estafilade mais lui causant une douleur si intense qu'il faillit défaillir. Si sa constitution avait été moindre, il se serait écroulé. Il se contenta de pousser un léger cri, puis il balnça sa grande hache vers le cou d'Altuar qui esquiva le coup en faisant un pas de côté. Parant puis attanquant tour à tour, ils semblaient effectuer l'un avec l'autre une danse dont l'issue serait la mort pour l'un d'eux. Jamais Kyriane n'avait assisté à pareil acharnement. Les attaques pleuvaient et aucun ne voulaient laisser un pouce de terrain.
La hache d'Anthios frôla le visage d'Altuar, coupant au passage une mèche de cheveux qui s'éparpilla sous le vent. Altuar poussa son épée vers le coeur de son adversaire, mais un coup de rein au bon moment lui permit d'éviter cet assaut fatal. Chacun pris position l'un en face de l'autre, coupant leur effort pour s'observer.
(Suite...)
Par Kyriane Feals le 26/6/2002 Ã 17:32:15 (#1715036)
L'air était lourd, chargé d'une intense inquiétude. Aucun souffle de vent ne venait perturber ce moment délicat. Altuar et Anthios ne cillaient pas. Puis la ronde commença; de gauche à droite, les deux adversaires se mirent à faire les cent pas, décrivant un cercle. Anthios parla.
- Vous me surprenez. Je ne vous pensais pas aussi agile. Je vais devoir m'y mettre sérieusement, je crois.
- Me prendriez-vous pour un vulgaire entraînement?
- Je dois avouer que oui, jusqu'Ã maintenant. Mais je ne vous sous-estimerais plus.
- Qu'attendez-vous?
Anthios se jeta sur son ennemi mais celui-ci fit jaillir de son poing un globe vert qui le percuta de plein fouet, le faisant reculer de plusieurs mètres. Mais Anthios ne tomba pas à la renverse et réussit à se maintenir sur ses deux jambes. Il rouvrit les yeux et constata que la partie supérieure de son corps était recouvert d'une fine couche gélatineuse qui ralentissait ses mouvements.
- Qu'est-ce que...?
- Attendez, le meilleur est à venir.
La substance se mit à s'étendre et à durcir, entravant peu à peu toute action qu'ait pu entreprendre Anthios. Seule sa tête émergeait temporairement.
- Voyez-vous, je ne suis pas seulement expert en maniement d'armes, je suis aussi versé dans beaucoup de magies. Voici un sort d'immobilisme très prisé dans ma patrie. Il ôte la faculté de se mouvoir, mais pas celle de ressentir la douleur, ce qui, je vous l'assure, a un côté très pratique.
Le corps entièrement recouvert, Anthios essayait tant bien que mal de bouger, mais n'arrivait qu'à rendre son calvaire à la limite du supportable.
- De plus, le sort ne vous endort pas. Vous êtes donc conscient lorsque, par exemple, on vous fait ça.
Altuar porta un coup à l'épaule, percant de part en part le cartilage. Anthios grimaça sous la douleur, fortement influencé par l'électricité qui lui tiraillait la plaie. Son tortionnaire prit un malin plaisir à laisser l'épée telle quelle, la lâchant pour mieux regarder sa victime. Au passage, il se saisit du coffret, le faisant jouer entre ses mains.
- Ainsi vous souffrez pour ceci...? N'est-ce point futile?
- Maudit...
- Tsss. Je le suis cent fois, vous pouvez le croire. Alors un malédiction de plus...
- Il... appartient... Ã ... mon peuple.
- Erreur, il m'appartient maintenant. Jusqu'Ã ce que je souhaite vous le rendre.
- Laissez-le!
Altuar se retourna vers Kyriane, qui, armé de sa dague, avait trouvé le courage de se lever.
- Chuuuut!
Kyriane parut surpris et porta ses mains à sa bouche. Il semblait qu'une main invisible lui obstruait les lèvres, l'empêchant de parler. Puis Altuar tendit la bras et la dague de Kyriane partit au loin. D'un autre geste il le plaqua à terre, l'immobilisant.
- Il est regrettable que je ne doive le tuer... un être aussi faible ne mériterait pas de vivre.
- Le... véritable... pouvoir... n'est pas... celui qu'on... vous donne. Il émane... de... vous...
- Paroles de sage que tout cela... En pratique il en est tout autre.
- Vous... n'êtes... qu'un... être... misérable...
- Assez de discutions philosphiques.
Altuar laissa Kyriane à ses débattements et retira l'épée d'un coup sec, souriant face à Anthios.
- Ca fait mal?
Anthios se rassénéra quelque peu, retrouvant un visage presque normal.
- Un peu...
Il se mit à siffler d'une étrange façon, mi-piaillement, mi-cri, et répondant à son appel, des milliers de sifflement semblables émanèrent des arbres entourant la clairière.
- Paut-être auriez-vous dû m'immobiliser totalement?
Les créatures qu'Anthios avait nommé les Gardiens Ailés s'élevèrent dans le ciel nocturne sous les yeux des trois protagonistes, seuls au milieu de la clairière. D'un commun accord silencieux, ils se jetèrent sur Altuar. Celui-ci en abattit quatre avant de succomber sous le nombre. Il disparut sous l'amas frétillant, mélange d'ailes, de pattes et de becs.
Kyriane sentit l'étreinte se dessérer puis disparaître. Il se releva doucement, les mains encore autour de sa tête, touchant ses joues. Il constata qu'Anthios était à genoux, les bras dans l'herbe humide, occupé à reprendre son souffle. Le loup se trouvait derrière lui, la langue pendante, visiblement affaibli lui aussi.
Tout-à -coup, les Gardiens repartirent vers les feuillages, laissant derrière eux un spectacle morbide. Là où s'était trouvé Altuar gisait maintenant un squelette d'un blanc laiteux. A côté, l'épée, son fourreau ainsi que le coffret. Kyriane pensa à sa dague et celle-ci revint docilement dans sa main. Elle n'était pas puissante mais il y tenait sentimentalement. Elle était le symbole de son engagement vers les voies de la magie. La perdre signifierait qu'il ne serait pas fait pour ça...
Anthios se releva difficilement, se tenant l'épaule de son bras valide. Le loup partit silencieusement vers l'extérieur de la clairière et disparut dans les sous-bois. L'homme s'approcha du squelette et s'abaissa pour saisir le coffret. En ce même instant, Kyriane sentit monter en lui une vague de fureur. Celle-ci le poussa à sortir sa dague et à s'élancer vers Anthios. Encore sous le choc, il ne le vit pas arriver et Kyriane put aisément enfoncer la lame dans la plaie ouverte, faisant tréssaillir Anthios. Mais il ne croula pas, bien au contraire. De ses dernières forces, il balaya le magicien d'un geste de rage, retirant l'arme et la jetant à terre. Kyriane retomba lourdement sur la pierre qui, éternellement paisible était toujours là , enfoncée dans le sol, et s'évanouit, assommé.
Anthios le fixa d'un air fatigué, et attendit. Du corps de Kyriane, surgit un voile opaque aux contours imprécis. Il leva le coffret à son encontre.
- Vous ne l'aurez jamais, tant que je serais en vie. Je vais maintenant le ramener dans ma tribu pour que plus personne n'essaye de se l'accaparer.
Le voile s'effaça et Anthios resta, seul, au milieu de la clairière, près d'un squelette qui était un certain Altuar et d'un magicien prénommé Kyriane. Sa blessure lui rappela douloureusement qu'elle était toujours là . Il se rappelait avoir entendu qu'une guérisseuse se trouvait aux abords d'une ville, HavreClair, et qu'elle serait en mesure de le soigner. Il quitta cet endroit d'un pas chancelant, sous les yeux des milliers de Gardiens, à nouveau prêts à revenir.
(Un peu plus tard...)
Par Kyriane Feals le 29/6/2002 Ã 17:22:16 (#1730507)
Au loin, la valse des aventuriers toujours continuait, répandant le sang des gobelins à profusion, librement interprêtée comme etant reconue d'utilité publique.
Le squelette blanchâtre se mit à frémir, puis fut pris de tremblements, se fissura et explosa en une poussière emportée par les bourrasques. Du sol, une gerbe de terre vola pour laisser apparaître un Altuar nu comme un ver, les yeux fermés, qui tentait de reprendre son souffle. Il resta là , sur l'herbe, sous les assauts des esprits de l'air, libres et tentateurs. Il n'avait subi pareil affront depuis qu'il avait été élève au sein de son clan, et depuis il l'avait lavé en tuant son professeur. Mais là , et malgré toutes les puissances qu'il avait emmagasinées, et il les sentait frustrées de n'avoir pas eu quelqu'un à tuer, Altuar avait trouvé son équivalent. Anthios... il n'oublierait pas son nom et jamais il ne quitterait ces îles en vie, dut-il le retrouver aux confins des terres éthérées.
Il ouvrit ses paupières, révélant ses yeux à jamais étincelants d'une couleur orange qu'il posa sur Kyriane, toujours dans l'inconscience. Il sentait monter en lui cette doucereuse envie de saisir son épée et de lui trancher la gorge, le laissant ainsi périr dans son sang, comme le misérable goret qu'il était, mais la mise en garde de Sallaryk retentit à ses oreilles. Si Anthios était un fier combattant, Sallaryk lui était de loin supérieur et il ne voulait pas le courroucer plus qu'il n'allait l'être déjà .
Il ramassa son épée et en fouetta l'air d'un mouvement de colère. Puis il s'éloigna avec réticence, prêt à expliquer son échec à Sallaryk.
Alors que le calme revanait, Kyriane remua un doigt et ouvrit ses yeux dans un sursaut pour les fixer vers la forêt. Il tourna sa tête en tout sens, à la recherche d'une présence dans les environs, qu'il ne trouva pas. Il se tranquilisa enfin, se massant la tête d'une main et se relevant avec l'aide précieuse de l'autre. Contemplant sa dague rougie par le sang d'Anthios, Kyriane se remémora son action. Il ne savait pas ce qui lui avait pris, mais il avait ressenti alors une haine terrible pour cette homme et lui enfoncer la lame dans sa blessure lui avait procuré une satisfaction que jamais il n'avait jusqu'alors éprouvée.
Le sang ruissela sur la main du magicien et entacha sa manche. Absorbé dans sa contemplation, il ne vit pas les gobelins armés qui s'approchaient sans bruit. Encore affaibli, Kyriane n'évita pas le coup d'épée qui aurait du lui être fatal...
La lumière des cierges venait lui éblouir les yeux, alors qu'un vive douleur lui vrillait les tympans. A genoux dans le temple, Kyriane s'appuya sur ses mains pour ne pas tomber et résista aux appels de l'inconscience qui paraissait pourtant si louable. Des prêtres d'Artherk arrivèrent et l'installèrent doucement sur un banc, comme ils le font maintes et maintes fois dans une journée. A croire qu'ils n'existaient que pour cela...
(Epilogue)
Par Kyriane Feals le 2/7/2002 Ã 17:08:08 (#1745498)
- Merci bien, mais je vais bien...
- En êtes-vous sûr?
- Oui... enfin je crois.
Kyriane tenait sur ses deux jambes, qui ne lui firent pas défaut, ce qui était déjà encourageant. Il fit quelques pas au milieu du temple, ce qui s'avéra plus facile qu'il ne l'espérait. Ainsi, il prit congé des prêtres qui, finalement, ne se révêlèrent être que deux aspirants, cela était encourageant, et sortit du bâtiment imposant, croisant au passage nombre de personnes qui le regardèrent d'un oeil étrange.
Il se rendit compte que la dague était toujours dans sa main, la lame rougie, et réalisa qu'il devait passer aisément pour un quelconque assassin ou du moins agresseur; Cela allait inévitablement attirer les gardes qui l'interrogerait sur la provenance de ce sang. Kyriane se dirigea vers la place de la fontaine, où Murmuntag et Elmert tenaient toujours leur place, sans jamais défaillir. Ils devaient être très attachés à ce lieu pour y être continuellement, mais nombre d'aventuriers profitent ainsi de leur conseils sans avoir à s'inquiéter de les rechercher aux quatre vents.
Il s'approcha doucement de la fontaine, se mit à genoux et trempa ses mains tenant la dague dans l'onde sans cesse mouvante. Le sang se répandit en volutes parmi l'eau claire, lavant dans le même temps son coeur meurtri. Jamais il n'avait agressé quiconque qui faisait parti des hommes. Il n'était pas pacifique, loin de là , mais jamais il n'était réellement passé à l'acte. Les beaux discours avaient cela de rassurants qu'ils protégeaient généralement leur porteur d'une telle situation. Mais il venait de se rendre compte, à son plus grand désarroi, qu'il était parfois nécessaire d'agir, comme l'avait démontré ses deux ennemis, Anthios et Altuar...
Rincée, la lame brilla sous les rayons du soleil. Kyriane l'observa, perdu dans ses pensées, puis la rangea dans son fourreau, hésitant encore à s'en servir. Il se releva, puis traversa la place pour se rendre à la taverne. Il ne voulait pas noyer son amertume dans une quelconque boisson aux humeurs avinées, mais il avait besoin d'évacuer toutes ses idées noires, et quoi de mieux qu'un lieu tranquille pour cela?
Kyriane ouvrit la porte sur une salle vide de tous clients; seule Geena, occupée à épousseter le comptoir, était présente pour affirmer que ce lieu était effectivement un lieu de vie. Il entra, marcha vers une table et s'y installa négligemment. Dans la contemplation de sa manche encore ensanglantée, il hoqueta de surprise au son de la voix de Geena.
- Bonjour, vous êtes bien matinal.
- Oui... j'ai eu une nuit un peu difficile...
- Tout le monde en a au moins une fois dans sa vie. Même cette taverne a eu les siennes.
Le sourire de la serveuse eut cet effet qu'ont tous les sourires d'une femme: celui d'apaiser momentanément les angoisses des hommes.
- Ce sera quoi?
- Oh... Du lait, si vous avez.
- Mais bien sûr. C'est une supposition qui ne devrait pas avoir lieu d'être.
- Je vous remercie.
Laissant Geena s'occuper de sa commande, Kyriane jeta un regard vers l'homme qui venait d'entrer à son tour. Enveloppé dans une solide armure, ses ailes repliées, un casque masquant son visage, il s'approcha du comptoir et murmura quelques mots à Geena qui gloussa comme une jeune fille. Puis il s'approcha d'un angle à droite pour s'agenouiller. L'homme fouilla un instant le parquet et ouvrit une trappe dissimulée qu'un oeil averti aurait du mal à repérer.
Alors que Geena lui apportait sa commande, Kyriane, intrigué, s'approcha discrètement de la trappe, dans laquelle l'homme était descendu. Il y distingua un escalier poussiéreux et garnie de toiles d'araignée à souhait qui se perdait dans les ombres.
Puis l'homme remonta, surprenant la curiosité du jeune mage, qui recula de quelques pas sous son injonction enjouée. Il portait un tonneau qui semblait faire son poids, estampillé d'une gravure que Kyriane ne reconnut pas. Le posant abruptement sur le comptoir, sous les houspillements de Geena, qui venait de le nettoyer, il souffla dessus pour en faire disparaître la mince pellicule qui le recouvrait sous le regard un peu plus noir de la tenancière.
- Aaaaah... visiblement rien n'a bougé depuis longtemps...
- Bonjour...
L'homme regarda en direction de Kyriane.
- Bonjour messire.
- Qu'est-ce?
Le mage désigna la trappe.
- La réserve personnelle de la taverne. Connue seulement de quelques initiés. Et ça, l'homme tapota sur le tonneau, c'est une perle: une liqueur de framboise dont vous me direz des nouvelles. Au fait, je m'appelle Kiss Kain, ancien serveur dans ce modeste bâtiment.
Il tendit la main.
- Et moi Kyriane... Feals.
Tandis que Kiss saffairait avec le tonneau et quelques verres, une autre personne s'approcha du comptoir. Il s'agissait d'un Vincent Tremere toujours présent à HavreClair et connu de tout le monde, ou presque.
- Bonjour messire Vincent.
- Bonjour.
- Oh! Vincent! Partant?
- En cette heure? Non. Et puis, je ne bois pas d'alcool...
- Rabat-joie, et vous messire Kyriane?
Apercevant du coin de l'oeil son verre de lait qui patientait sur une table désespérement vide, Kyriane fit oui de la tête.
- Bien!
Kiss remplit deux verres et en tendit l'un au mage; Vincent, de son côté, prit commande avec Geena, qui lui servit une tasse remplit d'un liquide ambré. Kiss leva son verre.
- A Althéa. Et que Iago veille sur elle.
Trinquant, les trois compères de l'instant burent leur boisson. Kiss d'un trait, Vincent par petites gorgées et Kyriane savourant les subtils parfums de cette liqueur un peu trop forte pour sa gorge vierge de toute expérience alcoolique dépassant une nombre limité de degrés.
- Ouah... un peu fort.
- De la gnognotte oui! Regardez-ça.
Kiss sortit de dessous le comptoir une bouteille noire où figurait trois têtes de mort.
- Ca c'est une boisson. Je me rappelle que les gardes en raffolaient... Le temps passe et tout change... On en voit plus ici de nos jours. J'ai quelques histoires à vous raconter, souhaitez-vous les entendre?
Vincent posa quelques pièces sur le bois rutilant du comptoir et se leva.
- Ce sera sans moi, j'ai à faire.
- Moi je veux bien.
- Voilà un brave gars.
Et tandis que Vincent s'éloignait de la taverne, Kiss se versa une bonne lampée d'un liquide clair comme de l'eau et en la totalité en s'égosillant.
S'ensuivit une foule de détails sur l'histoire de l'auberge: anecdotes diverses, aventures, réunions de Gardes Royaux, Tufir le cochon magique, Kulgan le semi-géant et sa chope...
L'après-midi en était à son paroxysme et après avoir rangé soigneusement le tonneau et refermé la trappe, qui ne s'ouvrirait plus pendant quelques temps, tout deux se séparèrent sur une poignée de main, partant dans deux directions opposées... peut-être se reverront-ils un jour... peut-être pas? Mais ils avaient partagés, surtout Kiss en fait, bon nombres de souvenirs...
L'Histoire d'Althéa ne prévaut que par ceux qui la vivent et en font partager le plus grand nombre... Kyriane garderait cette pensée en tête à l'avenir.
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