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Le fil d'une vie, d'une mort

Par Boreale le 18/6/2002 à 22:55:22 (#1681186)

Les vallées maudites…

Dans le dédale rocheux, la silhouette s’avançait lentement, pas après pas. Une femme aux ailes sombres, une séraphe d’Ogrimar, que certains connaissaient sous le nom de Boreale. Comme à son habitude elle n’arborait que cette éternelle robe noire qui semblait se fondre sur elle, l’étoffe épousant chacun de ses gestes. Sans hâte, elle se dirigeait vers un repli rocheux, une grotte qui aurait pu passer inaperçue pour le voyageur non averti, vers le Miroir des âmes.

Le boyau rejoignait une galerie plus large, dont les sœurs semblaient se multiplier pour former un réseau de couloirs et de passages plus sombres les uns que les autres. Pourtant la femme ne semblait nullement chercher son chemin. Ses pas lents mais cadencés résonnaient sur la pierre froide, alors qu’elle progressait vers son but. Etait-ce la poussière, ou un voile noir qui semblait se soulever et vibrer à l’unisson ? Ou était-ce un simple jeu des ombres qui voulait que des fils de ténèbres tissent des motifs chaotiques sur son passage ? Les ténèbres grignotaient la lumière, arrachant des lambeaux de chaque lueur, couvrant de leur voile la moindre étincelle. Plus inquiétant encore était ce souffle froid venant de nulle part, qui glaçait les os, et assaillait l’âme. La magie était reine ici, une magie obscure, avide de vie…

Enfin le chemin s’élargit pour déboucher sur une grotte plus large, au centre de laquelle trônait une étendue d’eau sombre. Le Miroir des âmes, un lieu maudit, oublié par le temps, par les hommes. Pour Boreale, le seul endroit sur Althea qu’elle pouvait prendre pour demeure. Ici le froid mordait cruellement la chair, un souffle étrange qui semblait se nourrir de la chaleur de la vie. Un enchantement mortel, dont les origines se perdaient avec les origines du Miroir. Une malédiction… Pourtant, la nécromante savait que seul ce lieu pouvait lui apporter le repos.

Elle s’arrêta brusquement à l’entrée de la caverne, alors que ses yeux se plissèrent légèrement. Quelque chose n’allait pas. Elle remarqua bientôt les tas d’ossements qui gisaient au sol. Ils avaient été poussé au milieu des nombreux os qui jonchaient la terre, mais elle les reconnut sans peine. Des squelettes qu’elle avait relevés afin de garder l’entrée. La magie qui animait ces cadavres avait été rompue. Il n’était pas difficile de deviner comment, en voyant un peu de liquide qui était répandu et qui recouvrait encore certains os. De l’eau bénite. Le peu de magie noire qui lui servait à animer ces squelettes avait été dissoute par le liquide, et les âmes prisonnières libérées. Maintenant attentive et sur ses gardes, Boreale scruta la caverne attentivement. Elevant son bâton dans les airs, elle murmura brièvement des mots de pouvoir, et ce dernier se mit à luire d’une clarté blafarde, crépitant doucement alors que la magie l’imprégnait. Enfin, un détail attira son attention, et elle sut, que celui ou celle qui avait osé bravé son sanctuaire se trouvait encore là.

Une étincelle de vie.

L’intrus se fondait dans les ombres, invisible aux regards humains, il se déplaçait comme un souffle, comme s’il n’était lui-même qu’une ombre. Seule sa vie le trahissait au regard de la nécromante, qui la distinguait comme une flamme au milieu des ténèbres à présent. Etouffée, changeante, même la mort n’arrivait à saisir cette ombre qui se lovait dans les sombres recoins de la grotte. Un assassin, sûrement, un de ceux qui côtoient et sèment la mort. Elle songea immédiatement à celui qui l’avait agressé il y a peu, dans une grotte de l’île maudite. Peut-être était-il revenu tenter sa chance, ou peut-être était-ce simplement un ou une de ses confrères… Quoi qu’il en soit, elle ne pouvait laisser quiconque braver ainsi sa retraite impunément. Murmurant lentement, Boreale commença à rassembler les énergies qui émanaient des alentours, prête à l’affrontement qu’elle jugeait inévitable. Ses yeux se plissèrent de mécontentement. Cela faisait longtemps que ses émotions avaient disparues ou s’étaient tues. A l’exception de la colère ou de l’amusement, il ne lui arrivait guère d’éprouver quoi que ce soit, d’ordinaire. Celui qui venait de braver ce lieu, avait lui mérité son châtiment.

Altière et sure de soi, elle s’avança dans la grotte, tout en portant son regard vers cette étincelle de vie qui semblait se mouvoir dans les ombres…

Par Angel Wyvern/Darken le 18/6/2002 à 23:00:52 (#1681217)

:lit: La vie et la mort se complete... Qu'importe qu'elle soit d'ombre ou de lumière, le plus inquietant, c'est de se rendre compte quand la notre et en danger...

Par Faruun le 19/6/2002 à 13:25:58 (#1683766)

Elle approchait. Tapi dans l’ombre, attentif au moindre bruit, il avait entendu les pas résonner sur la pierre, d’abord lointains puis se rapprochant doucement de l’entrée de la grotte où il se trouvait. Pas un instant il ne douta qu’il s’agisse de sa proie. Il avait reconnu ce rythme de marche lent et posé, cette démarche royale qu’elle affichait même dans les situations les plus tendues. Sans un bruit, il s’était redressé et attendit patiemment qu’elle n’entre. Enfin la silhouette qui prit forme au sortir du boyau de pierre le rassura dans son idée. Une femme aux ailes d’un noir de jais, à la peau d’une pâleur inhumaine. Il ne pouvait manquer de reconnaître la séraphe d’Ogrimar qu’on lui avait demandé de supprimer, il ne pouvait ne pas reconnaître Boreale…

Une première fois, il avait tenté de l’abattre, alors qu’elle explorait une caverne sur les terres de Stoneheim. Une tentative motivée par les circonstances, dont il n’espérait rien, au vu de la réputation de sa cible. L’échec avait été cuisant, et plein d’enseignements. Les rumeurs la décrivaient comme une femme froide, sans sentiments et maniant une puissance rare. Il avait failli en faire les frais, en tentant sa chance sans autre préparation. Il était certain, pourtant, que sa flèche avait fait mouche. Transperçant les défenses magiques qu’elle avait érigées, il avait clairement entendu le bruit de celle-ci s’enfoncer dans la chair. Mais cela n’avait pas suffi à briser la concentration de la magicienne, et la tempête de glace qu’elle avait alors déchaînée aurait pu lui être fatale. Un instant de plus, et il aurait été prisonnier des glaces, à la merci de la sorcière. Si les rumeurs étaient vraies, la mort était un bien faible châtiment en comparaison. Il s’en était sorti avec le bras brûlé par le froid, et sans l’intervention immédiate d’un prêtre, il n’aurait peut-être pas retrouvé l’usage de sa main. Depuis, il avait repris sa traque, cherchant une faiblesse, une faille, jusqu’à ce qu’il découvre son repaire.

Méticuleusement il avait repéré les lieux en son absence, préparant minutieusement son plan. Il était rare qu’un même assassin ait plusieurs occasions d’en finir avec sa cible. En soi, ce deuxième essai ne pouvait échouer, il n’avait guère droit à l’erreur. Il avait préparé de nombreuses fioles d’eau qui avait ensuite été bénites par un prêtre d’Artherk, et qui s’était révélées d’une grande aide contre ces squelettes qui gardaient le lieu. La magie noire qui animait ces os n’avait pas résisté au liquide, et l’un après l’autre, ils étaient tombés, lui laissant le champ libre, le temps de se préparer au retour de la maîtresse des lieux.

Enfin il vit ces ailes sombres dépasser l’ouverture. Vêtue de sa robe noire qui la mariait aux ténèbres, elle brandissait un bâton qui luisait d’une lumière maligne. Altière malgré la fatigue, elle se dressait avec un air de défi, tandis que son regard scrutait les ténèbres. Elle avait du remarquer l’absence des squelettes et devait en chercher la cause. Faruùn croyait même voir un peu d’agacement ou d’énervement chez celle qui arborait d’ordinaire un visage de marbre, peut-être une première faille qui pourrait l’amener à faire des erreurs. Lentement, sans a-coups, il avait levé son arc, attendant l’instant propice. La corde, tressée à partir de cheveux enchantés, se tendit doucement, sans bruit alors qu’il visait la sorcière de la pointe d’une flèche. Elle allait sans doute s’approcher, aller vers le centre pour le chercher, ce qui lui offrirait une ouverture. Mais elle n’en fit rien. Il la vit s’arrêter, esquisser un sourire, et porter son regard dans sa direction.

Surprise. Le sentiment ne dura qu’une fraction de seconde, avant que l’assassin ne se décide. Il croyait être à l’abri dans ce manteau d’ombre qui le masquait aux regards. Il avait eu tort. La sorcière avait senti d’une manière ou d’une autre sa présence, et il se devait d’agir avant qu’elle ne prenne l’initiative, avant qu’il ne soit déjà trop tard. Sans réfléchir davantage, il relâcha la corde.

Le claquement clair transperça le silence, faisant l’effet d’une tempête dans ce lieu clos. La flèche volait droit vers sa cible…

Par Faruun le 20/6/2002 à 23:01:24 (#1687142)

La flèche siffla dans les airs, hurlant cette plainte mortelle.

Alors même que sa vision s’appesantissait sur cette pointe noire, ce trait qui filait vers la sorcière, Faruùn sut que jamais elle n’atteindrait sa cible. La surprise lui avait coûté de précieux instants, instants qui seraient mis à profit par Boreale pour s’en prémunir. Désabusé, il vit les doigts longs et fins se lever en direction de sa flèche, et les gerbes de glaces fuser telles des lianes éphémères. Bientôt un bouclier de glace avait pris forme devant la femme, bouclier dans lequel sa flèche se ficha, sans parvenir au but. Sans perdre davantage de temps, Faruùn roula sur le coté, conscient du danger mortel qu’il courait à rester ici. En deux larges enjambés, il parvint derrière un relief de roche, d’où il risqua un coup d’œil discret.

La femme aux ailes noires se tenait immobile son regard scrutant l’endroit où il se tenait encore il y a quelques instants. La frustration de ne pas l’y voir se lisait maintenant clairement sur ses traits. Faruùn esquissa un sourire, malgré les circonstances. Il avait tout de même réussi à arracher une émotion à celle qui se targuait de n’en plus avoir. Le visage de Boreale pivotant à sa recherche le ramena à la situation. Indubitablement, la sorcière avait un moyen de détecter sa présence, malgré tout le soin qu’il pouvait mettre à se dissimuler. Il ne disposait que de peu de temps, avant qu’elle ne le découvre à nouveau. Silencieusement, il tenta de s’éloigner encore, préférant ne pas rester en place, tout en gardant un œil sur elle.

Elle ne semblait pas parvenir à le trouver de suite, pourtant elle demeurait concentrée. Enfin, ses doigts commencèrent à tracer des arabesques dans les airs, et la voix de la femme brisa le silence dans un chant macabre dont il ne parvenait à saisir le sens. Une sombre magie sans l’ombre d’un doute. Il croyait voir des effluves noirs se former et suivre les mouvements, alors qu’il tentait de se replier vers le fond de la grotte. Garder la tête froide, ne pas céder à la panique, à la peur. Il la redoutait. Il devait l’admettre, rien que sa présence le mettait mal à l’aise. Il n’avait jamais apprécié les mages et les sorciers, mais ceux ci demeuraient des hommes. Boreale, elle, avait ce coté inhumain qui le dérangeait, cette absence de réaction qui la rendait plus imprévisible, plus dangereuse. Faruùn ne craignait pas les hommes. Eux étaient ses semblables, et il connaissait leurs faiblesses. Elle était comme une créature sombre, surnaturelle, entourée d’un voile de mort…

La sombre mélopée s’était tue. Elle devait avoir fini, et qui sait ce qu’elle avait pu faire ? Du fond de la grotte, le vieil assassin banda de nouveau son arc. Il avait fait consacrer ses flèches, comme à chaque fois qu’il devait accomplir un contrat difficile, et la bénédiction reçue les rendait plus mortelles encore, chacune étant capable de tuer un homme normal. Si seulement elles parvenaient au but. Cette fois ci, elle ne l’avait pas encore remarqué, du moins le croyait-il. A l’entrée, la séraphe avait laissé retomber ses bras, et avait légèrement penché la tête, comme si elle venait de fournir un effort conséquent. C’était sans doute l’occasion ou jamais. Mais alors qu’il allait relâcher la flèche, il comprit quel détail aurait du le troubler. Le chant s’était tu, mais en réponse une longue plainte s’élevait à présent, une longue plainte qui semblait venir tout droit du lac, du Miroir des âmes… Et ce qu’il vit le glaça d’effroi.

Les eaux noires s’agitaient, comme si sous la surface vivaient des créatures qui ne demandaient qu’à émerger. Puis des formes fantomatiques surgirent, spectres du passé ou créatures de cauchemar. Il n’avait jusque là pas prêté une grande attention aux rumeurs et légendes qui circulaient sur ce lieu, mais soudain, chacun des récits lui revenait en mémoire. Les morts, se dirigeaient inexorablement vers lui, comme une meute attirée par sa vie, leurs gémissements sonnant comme autant de complaintes glaciales. Derrière eux, il croyait voir le sourire se faire jour sur le visage de Boreale. Il n’en avait cure à présent. Déjà, il avait pris sa décision, la seule qu’il lui restait. Déchirant le cachet d’un parchemin, il entreprit de lire aussi vite qu’il le pouvait les mots qui le ramèneraient en lieu sûr. Alors que les premières apparitions fondaient sur lui, tendant leurs mains fantômes avides de cette étincelle de vie, un éclair de lumière illumina la grotte ne laissant nulle trace du vieil assassin…

Cette fois ci encore, il avait échoué.

Par Yolinne MIP le 21/6/2002 à 8:23:56 (#1688319)

Qui des deux vaincra... ? L'assassin dénué de remords ou la nécromante froide et déterminée ? Tous deux ont leur force...quoique....

Par Gengis Khan le 21/6/2002 à 8:26:57 (#1688324)

...ils ont aussi leurs faiblesses..




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