Par cette journée de canicule... [Arrivée]

Par Evann Solyr le 15/6/2002 à 18:30:59 (#1661717)

Un souffle de vent agite les feuilles du petit bois. Le soleil est haut dans le ciel, et fait subir à la terre son écrasante chaleur. Les arbres eux-mêmes semblent suer leur sève, et les branches crient à l’agonie dans les craquements provoqués par la brise. Le sous-bois paraît ravagé, et seuls les arbustes les plus vigoureux ont survécu aux événements passés. Une brume de chaleur brouille par intermittence la vue, formant des volutes impalpables au raz du sol, qui s’élèvent dans des tourbillons de poussière.

Un éclair, rapide comme un clignement d’œil, envahit soudain l’espace. Un autre le suit de près, et d’autres encore, moins lumineux mais plus longs. Une forme elliptique s’esquisse dans l’air, et semble attirer à elle toute la brume. Une surface aux reflets de mercure emplit la forme, de l’extérieur jusqu’au centre, mue par des mouvements aqueux.

La lumière provenant de la psyché éthérée s’enfuit en faisceaux chaotiques, dessinant une silhouette humaine. Une main s’extrait alors de l’ellipse, emmenant avec elle la surface quasi-métallique, dessinant avec perfection ses contours. Au fur et à mesure de leur apparition, bras, jambe, tronc et tête se recouvrent de cette substance mouvante, et finissent par former une statue métallique, éblouissante au soleil. Elle semble respirer profondément, bien que presque difficilement. Avec une infinie lenteur, elle regarde sa main, son bras, et enfin le reste de son corps. Puis elle lève la tête vers le soleil.

Brusquement, tout disparaît. Un homme, de taille moyenne, reste au milieu de la végétation. Il a les bras légèrement écartés, paumes vers le haut, et il regarde le ciel. Son premier réflexe est de se cacher les yeux en se recroquevillant, comme si la lumière le blessait. Rapidement, il se remet, et sort du bois en écartant les branches, les yeux toujours plissés.

Une ville apparait non loin, et des gens s'y rendent...