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...Car les cimetières seront leur cathédrales et les cités seront vos tombes...

Par Alan Kardec le 11/6/2002 à 10:07:20 (#1633007)

Une brume ennivrante et opressante pesait, tout comme l'hiver, sur la ville d'Elykartia. Aujourd'hui, alors qu'il posait le pied sur le chemin mal entretenu qui frôlait le précipice de la carrière, il avait l'impression qu'une plaie venait de s'ouvrir à son talon et que son sang-froid et son indépendance chèrement gagnés coulaient hors de lui pour s'enfuir dans les tènébres; comme si il n'avait jamais quitté sa ville natale, comme si l'expérience ne l'avait jamais fait grandir en sagesse. Il ne se sentait pas prêt! Les mêmes doutes, les mêmes horreurs imaginées qui l'avaient toujours hanté en ce lieu s'accrochaient à présent à l'interieur de sa boîte crânienne et lui parlaient en murmurant de l'insécurité de ce lieu. Elles étaient toujours tapies en lui, ces peurs ridicules nées des rumeurs chuchotées au coin des rues et des superstitions enfantines...

A présent, il lui était impossible de savoir avec certitude où était l'illusion et où était la réalité. Il ne contrôlait plus la situation...


FFLLLAAASSHHHHHH......

Le ruisseau n'avait que trois mètres de large: clair, vif,argenté et doux là où les roches qui gisaient dans son lit poussaient sa surface vers le soleil. Des guirlandes de nénuphars drapaient ses berges. Les arbres et leurs branches étaient hauts, les fourrés peu abondants, et la lumiére du jour était presque aussi éclatante que si le ruisseau avait traversé un pré.

Sous un sycomore ventru et ridé, dont les racines émérgeaient du sol pour disparaître sous des paquets de mousse, il y'avait de l'ombre aussi fraîche qu'une soirée de début d'automne...
Sur l'autre berge, entre deux cage de bouleaux blanc, sous une ondée de lumière mentholée, une ombre s'étirait et s'avançait, une canne à pêche négligement jetée sur l'épaule.


Erwan Kardec : Ce n'était pas mon idée.grommèle C'est toi qui m'as poussé à venir ici. J'ai sûrement mieux à faire à la maison... Mais ta mère... Ta mère..
Je regardais mon père avec tant de mépris que....

FFLLLAAASSHHHHHH......

Cette nuit là, je me réveillais avant d'avoir fini de rêver.
Il me semblait que je courrais dans une forêt, une forêt si sombre et traversée par tant de sentiers qu'elle aurait pu n'en receler aucun. En même temps, je savais que j'étais étendu sur mon lit aux côtés d'Héléna de Gamor. Tandis que je luttais pour reprendre conscience, j'eus l'impression que le sommet de mon crâne était ouvert et qu'une sorte de vent pénétrait en rugissant dans mon cerveau mis à nu. J'entendis cette voix hurler:

Je suis pris au piège à l'intérieur d'un corps...

Puis je me reveillai complêtement. Je restai allongé, me sentant malade et épuisé... Héléna dormait d'un sommeil de plomb.

Et l'idée me vint que notre conception du monde spirituel n'était peut-être que partiellement exacte: un tel monde existe peut-être, mais les esprits qui le peuplent ne sont plus ceux de l'humanité... Je me demandais si une guerre ne se déroulait pas dans l'autre monde, et si nos pères et nos mères n'étaient pas devenus des personnes déplacées. Et si des démons avaient pris d'assaut les remparts des morts? Ceci n'expliquerait-il pas l'appetit de morts que nous éprouvons en si grand nombre?

Je m'asseyais sur le rebord du lit, contemplais la lune qui semblait me sourire... Ne trouvant plus le sommeil, je me levai, errant dans l'obscure chambre, tatonnant les murs glacials des couloirs...
Une fine luminosité attira pourtant mes yeux. Marine ne pouvait s'endormir sans la clarté d'une chandelle. Celle-ci était presque éteinte, mais vacillait encore telle une danseuse venue de contrées exotiques. Elle était si belle, et son sourire angélique ne pouvait qu'apaiser mes vieux démons...


Alan Kardec : Le présent chavire, mais laisse place au passé...

Je ne savais pourquoi ces mots m'avaient échappés, mais un sentiment de terreur et d'incompréhension m'envahissait peu à peu. J'embrassais ma fille sur le front, m'attardais sur ses cheveux d'anges et m'attendrissais sur son si doux visage...

Alan Kardec : L'eau est l'élément qui humecte la terre, mais c'est le sang qui s'envole pour arroser le ciel...

Mes yeux s'écarquillaient, et instinctivement, ma main se portait à ma bouche.
Je savais... Je savais que c'était le bruit du poison, d'une maladie inconnue de tous... Ils me guettaient, là, tapis dan l'ombre de mon âme...

Depuis toujours je me mentais, et depuis toujours, je mentais aux autres. Je me dirigeais vers le salon où brulait encore quelques braises dans la cheminée. Je pris place dans mon vieux fauteuil, me remémorrant ce que m'avait dit Loup Kilgard la veille:

Loup Kilgard : Alan, je vous sens ailleur ces derniers temps, ca fait quelques mois que vous n'êtes plus trés présent! je suis désolé de vous dire cela, mais... Je pense que vous n'assurez pas pleinement votre rôle de Patriarche... De Patriarche....

Je le revois encore, franc et honnête avec moi...
Mais ce qu'il ne savait pas, c'est que j'avais profité de la faiblesse de Lerrys Kalger et de Kikyan pour prendre leur place au sein de la Rédemption. Je n'avais en effet que le titre de Patriarche, pas les épaules...

Ces mots martellaient mon esprit, j'étais trop prés du gouffre pour ne pas voir venir la chute...
Je savais que la folie allait reprendre le dessus... Esquisse un sourire...Est-ce-qu'elle ne m'avait jamais quitté???
Je ne voulais pas que mes proches subissent ce que j'avais fait endurer a Narya, Mélian et les autres.

Il me fallait partir... Partir loin... Partir pour toujours!
Je pris ma plume et un parchemin vierge et déposai une missive sur la table de nuit de ma fille. Je laissais échapper quelques larmes, puis me dirigeai vers le port ou m'attendait ma planche de salut. Attendant le prochain bateau en direction d'Elykartia, je laissais voguer mes paroles au gré de la folie qui m'habitait :


Alan Kardec : La mer est noire par les nuits sans lunes. Les lueurs des navires qui voguent sur les flots doivent percer la double obscurité de l'eau et de l'air. Les ténèbres engloutissent la lumière comme un immense serpent à la gueule grande ouverte... Des gens marchent sur la plage, les yeux tournées vers la mer, mais il n'y a aucun signe de navire, aucun signe de marins qui se noient, aucun signe d'une quelconque créature, morte ou vivante, rien que le flux et le reflux eternel de l'eau qui lèche les rivages, attirant un peu plus loin les amants innocents et stupides...esquisse un sourire

La folie était mienne, je ne pouvais plus rien contre Sombre... Lâchement je regardais la ville et ses côtes s'éloigner peu à peu...
Pleurant ma fille, ma future femme, mes amis...
Je fermais les yeux, m'enfermais sur moi même et laissais s'échapper ces quelques et derniers mots... :


Alan Kardec :... Car les cimetières seront leur cathèdrales et les cités vos tombes... sourit, puis rit doucement en regardant tourner autour de lui l'ombre de Brume et le spectre de Narya...

(merci...:sanglote: )

[édité pour aération Zdravonique]

Par zdravo le 11/6/2002 à 10:33:42 (#1633180)

:lit: :lit: ( Aérère un peu :p )

Bouuh.... :( ( la France a perduuuu :sanglote: :sanglote: )

Sniff... Mais bô texte :)

Par Vanessa le 11/6/2002 à 13:11:59 (#1634376)

Que dire quand le coeur n'y est plus et que penser quand la tristesse est trop forte? pour moi qui n'ai pas l'art des mots : rien :sanglote: :sanglote: :sanglote: :sanglote:

Par Ksenia Kemler le 11/6/2002 à 14:42:22 (#1634994)

Splendide.
Emouvant à souhait.:sanglote:

Les délaissés pleurent toutes les larmes lors d'un départ. Ils pensent être, en cet instant, les plus malheureux. Or, celui qui a pris la décision de partir a parfois le coeur aussi triste, sinon plus, qu'eux C'était ma pensée du jour

Par Loup Kilgard le 11/6/2002 à 14:56:48 (#1635110)

*ému*

Un départ qui coïncide donc avec ma séparation d'avec Calinou...

Oui, durs sont les chemins de l'humanité, et harassantes les épreuves...

Aussi ai-je rappelé à moi ma dépouille animale et c'est parfois le Loup Qui Marche qui parle et non-plus l'humain...


*Triste de constater que des amis s'en vont...*

*s'en veux parfois d'être trop franc...*

Par Alan Kardec le 12/6/2002 à 8:50:01 (#1639759)

Je regardais les rivages s'éloigner du bateau, de ma vie, de moi....
Un torrent de tristesse m'envahissait peu à peu tandisqu'un raz de marrée déferlait dans mon âme...
Je savais que j'abandonnais les miens, que j'abandonnais ma terre d'acceuil, que le destin d'Althéa était maintenant de subir les assauts de Sombre...
Mais est-ce-que mon désir d'altruisme n'avait pas poussé mon esprit à me jouer des tours? Je pensais à cet instant avoir toujours été atteint de ce mal.....


Alan Kardec : Puisses-tu me mentir et avoir corrompu mon âme!

Je serrais fermement la rembarde, regardais autour de moi et compris...

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