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Un revenant [Part III]

Par Justine Jellers le 7/6/2002 à 1:25:09 (#1606271)

Dans la cabine du capitaine, attablés à une table où se mêlaient mets et boissons de toutes sortes, Rignar et l'homme s'étaient engagés dans une conversation animée.

- La bataille d'Sandor? Oh là... ça doit bien faire quelqu'années qu'elle a eu lieu. Une bien triste journée, si c'qu'on entend dans les tavernes d'Port-Tempêtes est vrai. Y paraît qu'une famille et son entourage ont complètement disparus... pour ce que j'en connais d'la politique d'là-bas...

- Vous ne m'avez jamais demandé mon nom.

- Pour c'que j'en ferais. Vous m'avez donné votre magnifique arme pour que je vous amène à CielArgent... pas pour qu'je fasses ami-ami avec vous. Serait-ce utile? Je n'le pense pas...

- Je vois.

- Déçu? C'nest pas que j'ne désire pas vous connaître, mais il m'est d'avis que moins j'en saurais sur vous, mieux j'me porterais.

- Avez-vous peur de moi?

- Moi non, mais comme j'vous l'ai dis au port, j'n'ai pas pour habitude d'emmener quelqu'un qui ne fait pas parti de mon équipage. Et ce dernier n'aime pas beaucoup les gens qui sont étrangers au bâteau... et à la mer en général. V'comprenez, vous n'sortez pas beaucoup de vot'cabine...

- Si je vous voulais du mal, je pense que j'aurais agi depuis notre départ non?

- Et comment auriez-vous manipulé le 'Sans-Visage'? Seul? Peut-être êtes vous compétent, mais j'peux vous assurer qu'jamais mon équipage n'vous aurais suivi. Mais bien sûr, jamais vous n'feriez cela... j'peux le lire dans vos yeux.

- Vous semblez avoir bien des qualités mon cher Rignar...

- Pas plus qu'vous, messire. Même si vous les cachez.

Le sourire aux lèvres, l'homme se leva sans crier gare.

- Ce n'est pas que je n'aime pas votre compagnie, mais je suis fatigué... même si je m'en défends, je n'ai pas beaucoup le pied marin.

- Comme beaucoup. Rares sont les vrais hommes d'nos jours. J'vous laisserais tranquille, n'ayez crainte.

L'homme sortit dans le couloir et ferma la porte sous le regard brillant de Rignar. Il s'engagea sur la gauche en direction de ses quartiers quand une petite voix aigüe le fit stopper.

- Là...

- Faim...

- Là... Nourriture... Suivez...

- Bon... Faim...

Encore ces paroles qui résonnaient dans ses oreilles. D'intelligibles mots se suivant rapidement venaient envahir son cerveau, couvrant presque ses propres pensées. Il était encore question de nourriture. L'homme avait douté de leur provenance, mais il avait là une autre occasion d'éclaircir ce mystère et n'allait pas manquer de le faire.

Les voix perdaient en intensité, comme si elles s'éloignaient. Après avoir erré vers le pont, elles se firent plus nettes, ce qui laissait supposer que l'homme se rapprochait à nouveau de leurs propriétaires. Elles se répercutèrent dans tout son crâne en un flot ininterrompu et saccadé.


- Danger... Fuyez...

- Grand là... Danger...

- Là... Trou... Venez...

- Danger... Fuyez... Trou...

- Que je vous y prenne à revenir, saletés.

Prononcée d'un ton bourru et rauque, cette dernière phrase provenait de derrière la porte auprès de laquelle l'homme se trouvait. Il la poussa, entrevit un cuisinier accroupi près du sol graisseux de son atelier brandissant un couteau au moins aussi grand que son avant-bras et l'agitant en tout sens.

- Venir fouiner dans mes beaux petits plats... ces vermines devraient être éradiquées, mais elles pullulent encore et toujours.

- Laisse ces rats tranquilles, Kerens, et viens finir ce que tu as commencé.

- Mouais... Enfin tout ce que je dis, c'est que si j'en revois un rôder alentour, il finira dans le ventre d'un requin, c'est moi qui te le dis.

- C'est ça... En attendant, finis la tambouille de nos chers petits marins ou c'est toi qui risque d'y aller.

Sur un juron partiellement étouffé, suivi d'un long grognement qui en disait beaucoup sur ce qu'il pensait de son collègue, le cuisinier sortit du champ de vision qu'offrait la porte entrouverte. L'homme s'empressa de la refermer et repartit vers sa cabine. Il y rentra et s'allongea sur son lit défait pour réfléchir. A moins qu'il ne soit fou, ce dont l'homme doutait, comment se faisait-il, coïncidence troublante, que ces petites créatures qu'étaient les rats soient présentes àchaque fois qu'il entendait ces paroles entrecoupées et stridentes? Il n'en était pas certain, mais se pouvait-il qu'il comprenne leur langage? Et comment? Il ne se rappelait pas avoir eu un quelconque pouvoir depuis son enfance.

Il devrait élucider une étrange histoire de plus... peut-être plus étrange que cette silhouette à la respiration sifflante... Mais il pensa à elle, et sortit une chaînette où était attaché un anneau de platine. Sur celui-ci, un symbole unique qui signifiait 'amour' dans un langage qu'eux seuls connaissaient pour l'avoir inventé. Il en existait un semblable et il était porté par celle qui avait été sa fiancée et son unique amour... pour autant qu'il s'en souvienne. L'homme le serra dans son poing et écrasa une larme de sang qui entacha le bord de sa manche...


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Alors que la nuit était déjà bien entamée sur Althéa, Justine se réveilla en sursaut dans le lit qu'elle occupait depuis qu'elle avait fait sa demande de travail au Baron Gadjio de HavreClair: l'un de ceux que la taverne de Kulgan offrait pour une modeste somme qu'elle récupérait auprès des gobelins et orcs errants.

Sur la table de chevet, près du lit, un anneau scintillait sous la lumière de la lune, filtrée à travers la fenêtre, et en faisait ressortir le symbole qui y était gravé. Voilà près de trois ans que celui qui l'avait fabriqué était mort, mais elle l'avait conservé... Justine ne savait pourquoi, mais elle désespérait de le revoir un jour, bien qu'elle sache que cela ne pourrait jamaie être. Quelques hommes lui avaient fait la cour, mais aucun ne put lui fiare oublier celui qu'elle avait autrefois aimé... et qu'elle aimait, sans aucun doute, toujours.

Encore intriguée par ce curieux rêve, loin d'être le plus étrange qu'elle ait jamais fait, mais qui comportait néanmoins assez de connotations propores à réveiller des souvenirs en elle, elle se leva, s'habilla, prit l'anneau et sortit silencieusement dans les ténèbres, pour aller méditer sur la place, près de la fontaine. Là, elle serra l'anneau près de son coeur, une larme tombant dans l'eau, s'y mêlant...

Par The Marmotte le 7/6/2002 à 11:01:08 (#1607401)

:lit: :)*La marmotte s'en voudrait de laisser un texte d'une telle qualité sans reponse et y adjoint la sienne bien que totalement dénuée d'interet en soit*

Par Lunita le 8/6/2002 à 0:25:25 (#1612221)

:lit: :lit: :lit:

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