Bienvenue sur JeuxOnLine - MMO, MMORPG et MOBA !
Les sites de JeuxOnLine...
 

Panneau de contrôle

Recherche | Retour aux forums

JOL Archives

Coeur de pierre, Palais des glaces

Par DeNosgoth-CD le 1/6/2002 à 21:30:07 (#1571813)

Clac, clac, clac…
Ses pas résonnent sur le sol lisse, et se répercutent au loin.
Il marche. Depuis dés jours, il erre ici, sans trop savoir ce qu’il y recherche. Ses jambes ont depuis longtemps cessé de le faire souffrir, poussé qu’il est par cet instinct, cette envie –ce hasard ?- qui l’a mené en ces lieux.
Un petit nuage de condensation se forme devant sa bouche à chaque expiration. Il fait froid. Oh bien sûr ! Il faisait bon au début, lorsqu’il est tombé dans le piège. Une douce chaleur et une chaude lumière baignaient les lieux, et il allait gaiement, insouciant et le cœur gonflé de joie. Mais maintenant il fait sombre. Il fait froid, de ce froid qui vous glace jusqu’aux os, jusqu’au cœur. Pourtant en ce cœur subsiste toujours une étincelle, minuscule flamme que ce froid de mort n’est pas parvenu a éteindre… C’est celle qui le fait marcher, qui le pousse a continuer, malgré ses jambes lourdes, malgré ses lèvres gercées, ses doigts gourds et son esprit embrumé de fatigue.
Il marche, à la recherche d’une sortie, d’une solution, d’une vérité ? d’une fin ? Qui sait ? Pas lui en tout cas. Ou plus lui.
Un reflet brillant au loin. Il se rapproche. Il La voit. Alors il s’arrête. Un éclair apparaît dans ses yeux voilés, un éclair de joie, un éclair d’espoir ? Alors il court, il court vers elle. Vers l’Espoir d’une réponse, d’une sortie ? Ca y est ! Il va pouvoir la toucher, l’enlacer, la questionner aussi peut être …

Choc.

Il se relève, et vacille un instant sur ses jambes. Incrédule, il contemple la tache de sang qui semble flotter en face de lui. Un liquide chaud coule sur son visage. Ferreux, douceâtre. Il tend la main, incrédule. Un miroir …
Un petit rire résonne dans son dos. Se pourrait il que … ?

Rien.

Ou plutôt si. Elle est là. Une fois de plus, il ne peut se contenir. Il court vers elle…

Douleur. Déchirure.

Son image vole en éclats. Son image, son rêve, ses espérances. Elle vole en éclat. Et il hurle de douleur alors que ces fragments le blessent, déchirant ses chairs.
Assommé, il contemple ce qu’il vient de faire. Des milliers d’éclats. Impossible a réparer… le pauvre miroir ne pourra plus jamais rien réfléchir…
Il soupire, exhalant une fois de plus un petit nuage. Le sang coule abondamment de ses plaies.

Rire.

Il se retourne difficilement. La perte de sang, le froid, la faim, tout ceci lui fait tourner la tête et l’affaiblit.
Et encore une fois elle est là. Souriante. Mais il ferme les yeux, et s’allonge par terre. Les éclats au sol lui entaillent cruellement le dos, mais qu’importe ? Elle ne peut pas être là. Une illusion encore, pour sûr. Malgré cela, il sent sa présence. Mais ne l’avait il pas sentie auparavant ? Non, non ! Plutôt rester allongé ici, et attendre la fin.
Le froid le transperce, alors que son sang continue de se répandre, marbrant de rouge le sol lisse. Son souffle se ralentit doucement.
Il a soudain très chaud. Un brasier semble s’allumer en lui. Puis ce brasier s’éteint doucement. Il se refroidit. Il n’a même plus la force de grelotter. Alors elle s’approche de lui, s’agenouillant à ses cotés.
Et doucement, elle souffle sur son visage.
Et doucement, son étincelle, cette dernière étincelle qui subsistait en lui, s’éteint, à jamais. Tout comme lui.

Par Missmite le 2/6/2002 à 13:37:37 (#1575990)

Il mêne dans un tourbillon de sentiments, etoufant, le baiser de la faucheuse. Rêve de glace, rêve de flammes, comment savoir, derrière le mirroir, ce que promet ce baiser.

Par Rochel Anor le 2/6/2002 à 13:38:03 (#1575991)

(Sincèrement desolé.)

Par lutin malin le 2/6/2002 à 18:38:53 (#1577904)

Il joue avec nos cœurs comme un gamin devant la fourmilière. Il prend un malin plaisir à nous manipuler, inventant les pires tortures pour nous pousser à bout. Sans conscience ni états d'âme, il regarde combien de temps ses cobayes survivront. Fin observateur, il a découvert nos ficelles effilochées. Chirurgien sadique, il titille du scalpel les cœurs qui s'amoncellent sur sa table sanglante, meurtris les uns après les autres : il avait tremblé pendant l'incision de celui-ci, celui-là était trop compliqué à son goût, cet autre avait eu le malheur de battre trop fort...

Sans conscience aucune, il expérimente d'abord sur les cœurs les plus gros, les plus faciles à atteindre, mais les plus rares aussi. Ceux-ci, nés avec un cœur énorme pour contenir les malheurs des autres, pétroliers auxquels on interdit de dégazer, brûlent à la moindre étincelle du manipulateur fou ; nés pour les autres ils se taisent pour souffrir, sous leurs airs bienheureux ils cachent les brûlures du mazout, et c'est sur eux qu'en silence s'acharne un bourreau inconscient.




Mon ami,

Le soleil – tardif pour la saison – vient enfin de pointer le bout de son nez. Les abeilles excitées ont bourdonné toute la semaine autour de mes choux blancs, je crois que la récolte sera bonne cette année. Quand tu croiseras les Anges là-haut, demande-leur de te réincarner ici, dans un de mes choux. Demande-leur d'être réincarné en un petit lutin, que je te tienne compagnie. Je m'occuperai bien de toi, tu verras.

J'ai placé des bouteilles autour des pommes, encore de la taille d'une cerise ; nous aurons un bon calvados pour boire au coin d'un feu, cet automne, en fumant une pipe à la menthe. J'ai mis à sécher toutes sortes de feuilles, tu m'en diras des nouvelles. Dès que les brindilles du noisetier auront durci je t'y couperai une pipe blanche et une autre, en érable à l'écorce sucrée.

Tu verras, s'occuper du jardin, couper l'herbe, faire un petit tour à vélo, rester une heure à l'ombre du saule, ça te fera oublier que tu ne pense qu'à elle et que tu ne peux pas la toucher, que tu te meurs pour elle mais que tu ne sais pas comment le lui dire.

Les fraises des bois sont presque rouges, elles font la course avec les cerises et les groseilles. La clématite a bien poussé, elle a envahit toute la clôture et éclate à tous vents ses pétales mauve sombre. Je viens de récupérer trois pieds de tomates cerises ; ils ont l'air mal en point mais avec un peu de soins nous devrions pouvoir espérer au moins un fruit chacun, sinon nous irons en chiper dans les serres du voisin. Certes elles seront moins bonnes, mais ça nous fera tellement plaisir de savoir que ce vieux grognon a travaillé pour nous que ça ne comptera plus.

Et si un jour le cœur trop gros tu ne sais plus quoi faire, tu pourras venir me parler ; tu me raconteras tes misères. S'il est trop lourd je t'aiderai à le porter, s'il ne dort plus je lui ferai un hamac pour le calmer. Nous passerons la soirée à compter les étoiles, à imiter les oiseaux et à grimper en haut des tournesols pour dominer tout le pays. Je te chanterai des chansons jusqu'à ce que tu marches plus léger. J'ai bricolé dans du bois creux des percussions et une petite flûte, je t'apprendrai à en jouer, à charmer papillons et libellules.

Et puis j'ai des projets d'agrandissement, un centre de soins pour papillons aux ailes brisées, nous ne serons pas trop de deux pour nous occuper de tous ces échouages de la vie. Une grande feuille de laitue fera l'affaire, qu'en penses-tu ? Et ca fera à manger aux chenilles perdues. Ou peut-être une grande rhubarbe, et je te ferai de la marmelade pour les matins en hivers.

Je me demande si je ne vais pas ajouter quelques pieds de petits pois, à croquer crus en jardinière, et des haricots gourmands pour en faire des conserves. Il faudra que tu me dise ce que tu en penses, il me reste un petit carré de terre à aménager.

JOL Archives 1.0.1
@ JOL / JeuxOnLine