L'Appel du Vide

Par Dolce Agonia le 30/5/2002 à 12:02:41 (#1554530)

Tout allait pourtant bien dans sa vie, les "affaires" marchaient, sa soeur allait bien, ses amis aussi, les choses avancaient à bonne allure, que demander de plus?


Les hommes font parfois des choses incompréhensibles dont les raisons ne sont connues que d'eux-même. Ce jour-là, la jeune Dolce, qui avait passé la semaine précédente dans son atelier derriere la résidence familliale, a concocter milles et unes choses à drôle d'odeur, en sortit un flacon à la main.
Sa faible connaissance de la magie lui permit de réussir, au bout de plusieurs tentatives, à fabriquer un elixir dont elle détenait la recette d'on ne sait où.


Une journée presque parfaite vit Dolce absorber cet elixir, couchée dans son lit, une lettre sur la table de chevet. Une fois la chose faite, elle s'endormit profondement et laissa échapper le flacon sur le sol, celui-ci se brisant répandit une multitude de morceaux de verre à terre.


Ma soeur, mes amis...
pardonnez mon geste, je vous en prie, j'ai besoin de repos. J'ai besoin de me retirer et je n'aurais jamais pu partir loin d'Althéa; tous ceux que j'aime y résident. Ce que je viens de boire me fera, si tout se passe bien, dormir quelques années. Une seule personne en connait l'antidote, je lui ai donc remit les instructions à suivre, j'ai pleine confiance en elle ne vous en faites pas.

A ma soeur et aux actuels Porteurs, je donne les pleins pouvoir en ce qui concerne les Porteurs d'Equilibre, qu'ils en fassent ce qu'ils pensent être le mieux pour le Peuple, selon le Livre que j'ai laissé sous cette lettre, il vous aidera à poursuivre mon oeuvre. Je n'avais rien d'autre dans ma vie, prenez grand soin du Peuple Althéen pendant mon absence, il a besoin de vous mes amis.

Faites attention à vous,

Dolce.


Pas de larmes sur le papier, l'écriture était normale, Dolce était sereine lorsqu'elle l'a écrite. Elle devait partir, sûrement, elle savait ce qu'elle faisait. Son messager n'était plus dans sa cage, elle l'avait envoyé porter un dernier message, surement la recette de l'antidote à son sommeil forcé...


http://site.voila.fr/ftp_Leo/daydreams.jpg
Dolce Agonia
Une femme, un combat, une guerre...
Porteuse de l'Equilibre endormie
La vie est un sommeil, l'amour en est le rêve,
Et vous aurez vécu, si vous avez aimé.
(A. de Musset)
Elen sìla lùmenn' omentielvo
(une étoile brille sur le moment de notre rencontre)

Par Lloran ibn Kafes le 30/5/2002 à 19:38:30 (#1557213)

Assis sur une grève de Stoneheim, Lloran écoutait le chant des loups dans le lointain. Les vagues mourraient mollement sur la plage abandonnée au rythme de la respiration du monde...

Une brise légère venait agiter la fougère des dunes, quelques pas plus haut. Lascives celle-ci ondulait sous la lumière argentée d'une lune pleine et claire.

Un discret battement d'ailes averti Lloran de la venue d'un pigeon voyageur. Distraitement il recueilli le message, le déroula et le lu...

Ainsi Dolce ma douce tu as décidé de te retirer du monde, ce monde ingrat sourd à tes appels au bon sens...soit. Je n'ai donc pas su te retenir.
J'avais attelé mon char à une étoile, toi, cette étoile s'est éteinte, il me faut suivre ton chemin...

Etudiant la composition de l'antidote qui réveillerait Dolce de son sommeil, Lloran put en déduire la nature du philtre de léthargie que sa douce, son âme, sa merveille, avait bue.
Il confectionna alors la même solution et là, au milieu des loups ses frères, il gouta au breuvage qui l'amènerait aux cotés de son éblouissant soleil...

Douce comme un baiser, lente comme une agonie...

Reviens nous vite...

Par Shandril Crey le 1/6/2002 à 19:50:03 (#1571030)

Encore une belle journée d'été... Shandril se prélassait à l'ombre d'un platane, profitant des bienfaits de la nature et observant les animaux autour d'elle.

Elle n'avait pas vu Dolce depuis plusieurs jours, depuis la fin de leur dernière campagne de sensibilisation de la population à leur cause à vrai dire...

Tout s'était bien passé, un débat s'était à nouveau installé, des gens avaient été attentifs au message que les porteurs d'Equilibre avaient distribué.

Elle se décida d'aller voir son amie, pour se mettre au courant des derniers évènements. Elle toqua chez elle ; pas de réponse...

Dans le jardin peut-être...

Shandril fit le tour de la maison, ne voyant apparemment personne dans le jardin. Elle s'arrêta devant la fenêtre de la chambre de Dolce, grande ouverte. Elle la vit allongée dans son lit, une lettre sur le chevet, du verre brisé au sol, la cage de son messager ouverte et vide...

Son sang ne fit qu'un tour, elle se précipita aux côtés de son amie, craignant le pire. Elle fut soulagée de voir qu'elle respirait encore, mais terriblement inquiète de ne pas réussir à la réveiller.

Elle saisit alors la lettre, la lisant à plusieurs reprises.

Ainsi tu as voulu partir... Pourquoi cette fuite Dolce ?
Petit bout de femme un peu malingre, tu es très forte pourtant... Le poids de la tâche était-il trop lourd pour tes épaules ?
Non, je suis sûre que non... tu avais l'air sereine... une pause, un repos, voilà sans doute ce que tu as voulu en buvant cela...

Bien, je vais respecter ton choix ; j'essayerai de faire vivre nos idées autant que possible, mais sans toi cela ne sera pas chose aisée...
Quant au porteur de ton antidote, je crois bien savoir qui c'est... j'irai le voir...
Pense à celui que Dolce aimait plus que tout ces derniers temps.

Shandril ramassa le verre qui jonchait le sol, ferma la fenêtre et les rideaux et borda Dolce, déposant un baiser sur son front.

Dors bien mon amie, nous aurons besoin de toi à ton réveil.

Elle repartit, la tête un peu embrouillée, et alla prévenir les autres porteurs de l'Equilibre de la situation.

Il le fallait...

Par Shandril Crey le 5/7/2002 à 19:48:45 (#1764158)

Les semaines qui suivirent, Shandril se détourna un peu des débats et des conversations qui concernaient ce qui, selon certains, régissait le monde, à savoir les Dieux, les Hommes, l'Haruspice, les Séraphins, l'Equilibre... Une rencontre venait de bouleverser sa vie, elle était tombée follement amoureuse, et consacrait tout son temps à cet amour naissant.

Gérant petit à petit sa passionnante relation amoureuse, elle commença à nouveau à s'ouvrir au monde qui l'entourait, et commençait à revoir ses amis qu'elle avait, elle l'avouait, un peu laissés de côté ces derniers temps... Parmi ces amis, il y en avait une qui lui manquait particulièrement... il s'agissait bien entendu de Dolce...

Elle se demanda ce à quoi pouvait rêver son amie, si dans ses rêves elle souhaitait revenir de son profond sommeil. Elle repensa alors à sa lettre d'adieu. A cet antidote, qu'une seule personne possédait... ce ne pouvait être que Lloran, le compagnon de Dolce.
Lloran... elle ne l'avait plus croisé depuis le jour où elle avait découvert Dolce endormie. Où pouvait-il être ? Elle se renseigna auprès des Sélénites, par l'intermédiaire de sa compagne... Aucune nouvelle non plus... Lloran aimait la solitude...

Une crainte vint à l'esprit de la séraphine :
- Lloran... où es tu...
- J'espère qu'il ne t'est pas arrivé malheur...

Il venait de remporter le concours de barde de Windhowl. Après une rapide tournée des tavernes de la ville, Shandril su que Lloran n'avait pas honoré sa nouvelle fonction, ne donnant aucune nouvelle de lui depuis des semaines. Elle le sentait maintenant, ses craintes étaient justifiées, Lloran avait disparu...
Et s'il était mort ? et qu'on ne le retrouve jamais... Il ne serait plus question alors de ce fameux antidote, et Dolce dormirait encore de longues années...

Shandril refusa cette idée. Que pouvait-elle faire ? Chercher Lloran ? Elle sentait que de telles recherches auraient été peine perdue. Une seule autre solution lui semblait viable : reconstituer cet antidote. Et pour ce faire, il fallait reconstituer le philtre qui avait endormi Dolce.

La séraphine se munit de quelques manuels d'alchimie, qu'elle n'avait plus relus depuis des lustres, et se rendit chez Dolce, s'installant dans son petit atelier. Elle réunit toutes les notes que son amie avait laissées traîner, ainsi que ses propres manuels, et se mît au travail. Les nuits blanches à la faible lumière de bougies seraient de mise, elle le savait...

Plusieurs jours passèrent... les cernes qu'on pouvait lire sous ses yeux témoignaient de l'épuisement de Shandril...
Elle avait fait appel à quelques amis, initiés à l'art de la magie, et ceux-ci lui avaient permis d'aller de l'avant quand elle pensait que ses recherches n'aboutiraient plus.
Et cette aide fut décisive. Elle avait réussi, elle avait reconstitué le philtre...

Quelques heures d'étude encore, deux jours peut-être, et elle saurait aussi reconstituer l'antidote. Cela ne serait pas compliqué...

Elle prit le temps de dormir un peu, retrouvant quelques forces et sa concentration, puis se remit à la tâche.
L'antidote créé, elle s'assit sur le lit de Dolce, une fiole à la main. Elle regarda son amie longuement, déposa un baiser sur son front comme elle l'avait fait quelques semaines auparavant.

- Bois mon amie... j'espère que c'est ce que tu voulais...

Elle lui fit boire la mixture composant le fameux antidote.

Par Dolce Agonia le 5/7/2002 à 23:52:44 (#1765405)

Tant de temps passé à dormir loin de tout avait bousculé la jeune femme, qui ne savait plus ou elle en était.


- Quel jour sommes-nous? De quel mois? Ou sont ceux que je connais, ou en est l'Homme? Combien de temps suis-je restée endormie?

- Non, pas de rêve, le temps parait si court, j'ai l'impression de n'avoir dormit qu'une seule nuit. Tiens, ma chambre est poussiereuse, un grand ménage s'impose, tout comme dans ma vie...

- Mais .. Shandril, ou est Lloran?? Ne devait-il pas etre la a mon réveil? N'etait-il pas supposé etre lui qui me sorte de mon état de léthargie? Dis-moi qu'il va bien je t'en prie!!...

- Perdu?.. Disparu dis-tu?.. Peut-être mort?.. Non ma pauvre Shandril c'est toi qui aurait besoin de repos, cela ne se peut. Ou alors si... Il n'a pas su m'attendre, il pensait que je le quittais peut-être, que j'en avais marre de lui...
Peut-être reviendra-t-il? Tu ne le crois pas hein Shandril? Tu dois avoir raison, et puis de toutes facons, les sentiments ca complique toujours tout. Jamais je ne l'oublierai. Je vivrai dans sa mémoire, il fut un modele pour moi, tout du moins un support, toujours là en cas de nécessité, il n'imposait rien, simplement mon bonheur, tu connais l'harmonie? Je crois que c'était ca et que je ne le retrouverai plus chez aucun autre homme...

- Comment va le monde? Mal je présume. D'un guide ils ont besoin, une personne qui s'impose, des gens donnant l'exemple, le bon exemple. Le Peuple est influençable, quels ont été les évènements marquants pendant mon départ? Rien de bien interessant?.. Ou si peut-être, je comprends on en parlera plus tard.

- Si je suis fatiguée? Besoin de repos? Non, j'ai trop dormit, il est temps de me mettre au gout du jour et d'être utile, je me suis déjà beaucoup trop consacré de temps..


Et c'est ainsi que Dolce reprit petit a petit le cours de sa vie, de la Vie, avec ses hauts et ses bas, ses bonnes et mauvaises nouvelles, ses bons et mauvais côtés.

Par Fazban le 6/7/2002 à 10:29:28 (#1766655)

Bon retour dame Dolce, bon retour...
Puisse votre passion pour l'humanité ne jamais faiblir...

Par Dolce Agonia le 6/7/2002 à 17:53:47 (#1768478)

Merci bien Monsieur. Il y a encore beaucoup à faire, beaucoup plus qu'on ne le croit. Mais il suffit d'un souffle pour tout faire bouger.

Trouvons ce qui fera changer l'humanité et ainsi nous pourrons enfin arriver a un Espoir, aussi fou qu'il puisse parraitre.

Dans l'Union nous y arriverons.


Dolce, égale à elle-même.