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Ma famille, ma vie !
Par Jade Zealandera le 24/5/2002 à 20:45:03 (#1521886)
Mes parents ont vécu depuis toujours aux abords de la Capitale. Mon père a dispensé des cours de musique et de chant alors quil était très jeune et a su rapidement se faire connaître des notables du Royaume. Cest de cette façon quil a rencontré ma mère, une des dames de compagnie de feu le Baron Sable.
Certaines légendes racontent quil existe une âme sur pour chacun et quiconque en les observant verraient mes parents comme les preuves vivantes de ce mythe.
Ils sont rapidement tombés sous le charme lun de lautre et ont officialisé leur union à peine un mois après leur rencontre. Ma mère tomba enceinte dès la première année de leur mariage et quitta aussitôt lentourage du Baron pour se préparer à mon éducation. Mon père gagnait suffisamment bien sa vie et ils nétaient pas de ceux à vivre fastueusement, aussi cela facilitait les choses.
Mes parents minculquèrent leur savoir, leurs croyances et les traditions qui sétaient transmises depuis des générations dans chacune de leur famille. Ils portaient une part despoir en moi, désirant que je réussisse là où ils avaient échoué. Mes parents vénéraient Ogrimar, tout comme leurs parents. Ils avaient caché leur foi aux yeux de tous, redoutant des représailles du voisinage et de perdre leur situation confortable. Nétant pas de ceux à se battre, ils navaient pu dévouer leur vie et leur âme au combat du Dieu du Chaos et combattre lHaruspice.
Ma mère fit tout pour que je sois en mesure de franchir les épreuves de lOracle sur la Maudite et que je puisse me battre en leur nom sous le commandement dOgrimar. Je fus donc élevée dune manière très stricte, sortant peu et ne voyant que certains des proches de mes parents. Elle menseigna la magie, les dogmes ogrimariens, ce que représentaient les Haruspiciens pour Althéa et notre futur. Je subis également un entraînement physique rudimentaire, mais ni moi ni ma mère nétions de grandes combattantes. Cest à ma 23ème année que mes parents décidèrent de menvoyer sur la Maudite pour me présenter au Jugement dOgrimar.
Par Jade Zealandera le 24/5/2002 à 21:00:09 (#1521964)
Mon retour auprès de mes parents fut douloureux. Pour la première fois de ma vie, je vis la déception et la colère dans leur regard. Ils ne me punirent pas pour autant, jamais ils navaient levé la main sur moi. Idiots sont ceux qui croient les Ogrimariens incapables daimer. Ils peuvent être bien plus humains que certains.
Ma mère tomba malade de chagrin alors que je leur révélais enfin la vérité. Elle vit cela comme un échec personnel et une grande déception. Elle perdit lappétit, se laissant mourir à petit feu. La honte était sur moi. Alors que mes parents avaient toujours été là pour moi et avaient su mapporter tout ce dont javais besoin, je les avais trahi en me détournant du chemin quils mavaient tracée.
Je pris alors une nuit une décision. Je ne pouvais laisser ma mère sinfliger de telles souffrances, elle ne le méritait pas. Je partis alors aussitôt de Ciel Argent par un navire. Jaccostais au petit matin à Crète de Pierre et je repris le chemin que javais emprunté deux semaines auparavant. LOracle fut surpris de me revoir et après une longue discussion avec lui, jacceptais finalement de porter la marque dOgrimar. Jétais prête à tout tant que mes parents puissent être de nouveau fiers de moi.
Par Jade Zealandera le 24/5/2002 à 21:18:12 (#1522088)
Lorsque je repris conscience sur Arakas quelques instants après, une seule pensée me vint à lesprit : retourner auprès de mes parents. Je pris alors le chemin dHurle Vent afin dy prendre le premier navire à destination de la Capitale. Le seul présent au port déchargeait une cargaison importante visiblement en préparation de festivités. Les quelques discussions que je percevais parlaient du concours pour nommer le nouveau Barde Royal. Mon père, de sa condition de maître de musique et de chant, sy serait sans doute rendu si il en avait été capable, mais il restait depuis le début au chevet de ma mère.
En attendant que le bateau soit de nouveau prêt à appareiller, je visitais la ville. Japerçus le Duc au bras dune néphilime. Je la dévisageai, éberluée de la voir se montrer ainsi aux autres fièrement et de la décontraction du Duc. Ne portait-elle pas la marque dOgrimar ? Personne ne semblait lui en tenir rigueur et cela me plongea dans une certaine perplexité. Si les Ogrimariens étaient tolérés de la sorte, pourquoi mes parents se cachaient-ils alors ?
Alors que le soleil atteignait son zénith, je pus enfin quitter Arakas. Encore plongée dans mes pensées, je repensais à ce que javais vu et à tout ce que mes parents mavaient dit. Aussitôt arrivée au port, je me mis à courir dans les faubourgs de Ciel Argent, voulant montrer à ma mère mes ailes et lui prouver quelle navait pas échoué. Me ruant dans la maison, je vis mon père assis à la table, le visage plongé dans ses mains. Un frisson me parcourut aussitôt le dos. Sans dire un mot, jentrais dans la chambre et je vis le corps de ma mère recouvert dun linceul. Jarrivais trop tard. Tombant à genoux, je pris cette nouvelle de plein fouet. Ma mère était morte par ma faute, jétais celle qui avait mis fin à ses jours.
Par Jade Zealandera le 24/5/2002 à 21:36:59 (#1522222)
Lorsque lenterrement de ma mère eut lieu quelques jours plus tard, je sentis les regards pesant. Tous ceux présents me dévisagèrent, surpris de voir la fille Nagaroth avec ces ailes sombres. Je les voyais murmurer des phrases imperceptibles, mais jen devinais facilement le sens. « Cest elle qui la tué ! », « Ses parents ont été punis pour son allégeance à Ogrimar », « Honte à cette famille décadente ! ». Leurs regards étaient durs et je nosais les affronter. Mon père fixait le corps de ma mère, drapé dans un linceul blanc alors que le fossoyeur la déposait au fond de la tombe.
Jaurais souhaité la ramener à la vie par un des sortilèges de ces nécromants. Si cela avait été en mon pouvoir, je naurais pas hésité un seul instant.
Une semaine passa et nous reçûmes plusieurs messages. Les différents employeurs de mon père le congédiaient tous un à un. Il y semblait néanmoins indifférent. Il naccordait dimportance à rien et navait pas dit le moindre mot depuis que jétais revenue de la Chambre de la Providence. Ne supportant plus la situation et jugeant que ma présence le faisait souffrir plus que ne pouvait lui apporter un quelconque réconfort, je rassemblais mes quelques affaires. Jetant un dernier regard sur cette maison où javais toujours habité, de nombreux souvenirs me revinrent à lesprit. Tout cela était fini.
Par Jade Zealandera le 24/5/2002 à 22:19:27 (#1522446)
Plusieurs semaines plus tard, létat de mon père navait pas amélioré. Il crachait du sang parfois et devenait de plus en plus pâle. Il proférait de temps à autres des paroles sans sens, comme discutant avec des fantômes. Les différents prêtres que je faisais mander à son chevet refusaient tous de se déplacer, inventant des excuses toutes plus saugrenues et hypocrites les unes que les autres. Un seul accepta suite à mon insistance. Il vint en pleine nuit, telle une ombre, se cachant dans un épais manteau. Sans un mot, il ausculta mon père. La peste pulmonaire. Son diagnostic était formel. La maladie sétait trop installée pour quil puisse y faire quoi que ce soit. Il ne pouvait que tenter den ralentir les effets et préserver mon père de la douleur.
Cest par des prières à Sélène quil tentait de lui venir en aide. Le seul homme qui avait accepté de nous offrir assistance était donc Sélénite. Je faisais les louanges de Sélène des heures durant après son départ. Létat de mon père se stabilisait au fil des jours, du moins la maladie était freinée dans sa course. Lors dune période de raison, il se décida enfin à me parler. Nous discutâmes des heures durant à cur ouvert. Il mexpliqua alors les raisons de son silence, me convaincant quil navait pas de rancur envers moi et quil nen avait jamais eu.
Il ne me tenait pas responsable de tout ce qui sétait passé. Ses paroles, même si elles ne reflétaient pas pour moi la réalité me réconfortaient. Jétais toujours à mes yeux coupable de la pire des trahisons envers mes parents, mais javais enfin retrouvé mon père. Il ne comprenait pas ma foi inattendue envers Sélène, mais il semblait néanmoins la respecter. Je lui fis alors la promesse solennelle de ne pas oublier leur enseignement, de perpétrer nos traditions et de les transmettre à mes enfants si daventure jen avais. Je jurai de tout faire pour combattre lHaruspice comme ils lauraient voulu et de moccuper de mon père jusquà la fin. Jaurais tant voulu le serrer contre moi pour lui montrer mon amour, mais le prêtre lavait formellement proscrit. Je veillais à ses côtés, le sourire aux lèvres alors que nous nous fixions lun lautre.
Mon père est toujours de ce monde, mais son état a bien empiré depuis...
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