Je suis l'Oiseau de Nuit...

Par L'Oiseau de Nuit le 23/5/2002 à 13:55:49 (#1513216)

Je suis Oiseau de Nuit...
Je suis l'Oiseau de Nuit, je suis la liberté du vol, l'ivresse du vent qui caresse mes ailes, l'éternité offerte par l'essence de l'infini aérien.
Il n'existe nulle cage. L'espace est à moi.

Pour l'heure je vole vers la mer et le ressac.

Oiseau de Nuit je suis, Oiseau de Mort... Elle croise mon vol, l'ai-je appelée ? Les vautours autour de cette carcasse me saluent mais je ne fais que passer. Je connais leur proie. Mangez, nourrissez-vous, je vous l'ai livrée, faites la disparaître, qu'elle n'ait jamais existé. Quelques battement d'ailes et je serai loin, bien loin de votre orgie en mon honneur.

L'air qui me porte se fait iodé, enfin.
Je me pose sur son épaule et nous admirons la Nuit. Sa voix se mêle au murmure des vagues. Calme litanie parsemée de silence... Oiseleur enjôleur, es-tu conscient de ce sortilège ?...
Mais je suis oiseau sauvage, on ne m'apprivoise pas. Je vais je viens, je vole. Nul ne m'attache, nul ne m'enchaîne, je suis... Oiseau de Nuit...

Je n'ai qu'à étendre mes ailes pour me joindre aux cieux.
Nulle flèche ne peut m'atteindre. Car nul oeil ne peut distinguer la noirceur de mon plumage de l'obscurité nocturne. Nuit, douce Nuit, en toi j'ai fait mon nit.
Nul trait ne peut rivaliser avec la rapidité de mon vol. Pas même les tiens, cette fois.

Planant sur le néant éthéré, mon regard porte à l'infini. Je vois le lent mouvement de la lune. Je vois les infimes détails, ces fourmis humaines qui s'agitent au sol, l'antilope qui fuit, le gobelin qui ronge son os.
Je vois les lumières de la ville, les flambeaux brillent encore sur les remparts de WindHowl. La vitesse me grise et je tournoie autour des tourelles. Je les frôle en une danse alerte mais ne m'y poserai pas, la Nuit m'aspire, m'inspire... M'enivrer de ses promesses... Plus haut je m'envole côtoyer les étoiles...


*Emerge lentement du sommeil* Quel rêve étrange ...

Par Strahd le 23/5/2002 à 16:32:11 (#1514176)

:lit:

Par Llenlleawg le 23/5/2002 à 22:18:41 (#1516566)

:lit: :merci:

Par Deux âmes de Feyd le 24/5/2002 à 0:27:00 (#1517331)

Calme litanie parsemée de silence... Oiseleur enjôleur, es-tu conscient de ce sortilège ?...

yeah baby, i like it ! :hardos:

Par Alanis Lyn le 24/5/2002 à 10:48:41 (#1518676)

*pensive, ecoute le chant des chouettes dans le lointain*

Vol...

Par L'Oiseau de Nuit le 31/5/2002 à 14:02:06 (#1561758)

Je survole le rivage, je survole les dunes noyées de brumes nocturnes... Son absence blesse mes sens.
Il ne viendra pas ce soir. Ne viendra plus ?

La nuit pale semble se languir de son regard et me renvoie l'écho de mes regrets.
Puis-je me prétendre libre, moi qui peine à m'évader d'un filet qu'il ne m'a pas lancé... Je me surprend à chercher les prétextes pour me poser sur le poing ganté de cuir du fauconnier. Absurde.

Pourtant j'aimerais crier ces minutes qui s'égrainent sans vie, ces bouffées de vent, bouffées de néant, l'âpre victoire d'une solitude volontaire. Le cri d'un oiseau dans la nuit...

Je dois voler plus haut, là où l'air est rare et où mon esprit se videra de toute pensée... Atteindre la liberté absolue... Celle qui ne souffre d'aucun compromis, aucune pesanteur... Immense et intouchable comme la mort... Ultime libération ?
Mais elle ne m'est pas destinée encore, et la lune qui m'observe, impitoyable par sa perçante clarté, me rappelle mes devoirs et mes dus.

Alors je Lui dédie mon vol et je chevauche la nuit...


*Un réveil, un retour a la réalité* Encore ce rêve... Et il ne me surprend plus.

Par L'Oiseau de Nuit le 2/6/2002 à 13:15:47 (#1575839)

*vole, vole, vole...*

Par Nehim le 2/6/2002 à 21:06:05 (#1578966)

Filtrant au travers du feuillage du verger, la pâleur de la Lune montante tachetait l'herbe de millions d'étoiles mouvantes. Couché, comme flottant sur l'eau d'un lac reflétant d'irréelles constellations, Nehim sommeillait paisiblement. Le tapis de mousse était moelleux, la Nuit était tiède, les rêves étaient doux.

Un bruissement dans les feuilles, un nuage couvrant la Lune, le cri lointain d'un oiseau de nuit. Le rêve s'étiola et entrouvrit doucement les yeux de Nehim. Le jeune homme se redressa silencieusement, laissant son esprit serein se vider de ses derniers volutes oniriques. Sa respiration était lente, imperceptible, silencieuse. Seul au milieu de la Nature, Nehim communiait. Il sentait son esprit sinuer entre les herbes, glisser sur les graviers, caresser l'écorce des pommiers... D'une pensée, il rendit hommage aux papillons de nuit dont il devina la présence sur un tronc voisin.

Il lui semblait percevoir d'invisibles mouvements dans l'air, des mouvements qui faisaient naître en lui des esquisses d'idées, des bribes d'émotions. La langue de Schess, l'Esprit éthéré des vents et des cieux, était subtile et aérienne. Nehim se laissait pénétrer par les paroles évanescentes mais les images restaient trop brumeuses, les idées fuyaient avant qu'il ne pût les saisir. Sous son regard attentif, les ténèbres dansaient, les ombres semblaient animées d'une vie propre et mystérieuse. Volnir répondait à Schess dans son langage d'obscurité. Un autre nuage devant la Lune, Schess répondait à Volnir. Schess parlait d'un oiseau, Volnir parlait de la nuit.

Nehim se leva et fit quelques pas, contournant un petit rongeur qu'il n'avait pas vu mais qu'il "savait" être là. Il plongea son regard vers les cieux. Schess découvrait lentement le croissant lunaire de son manteau de brume. Là haut, parmi les étoiles lointaines, volait un point plus noir encore que la nuit. L'homme lui sourit, surpris par cette sensation de liberté nouvelle et grisante qui s'immisçait en lui. Quand il perdit l'oiseau de vue, il regagna sa modeste couche et s'endormit, tentant de s'imaginer le frôlement de l'air entre ses plumes, le poids de l'air sous ses ailes... Cette nuit, il rêva lui aussi d'espaces infinis.


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