Quelques trop rapides secondes...

Par Korey dOrcanie le 21/5/2002 à 15:12:28 (#1500366)

Allongée sur le ventre, sur un des bancs du temple de Silversky, Koreandra d'Orcanie se remettait encore une fois de blessures qui auraient pu lui coûter la vie. Sa tête et ses côtes étaient bandées avec soin, laissant entrevoir quelques traces de sang, et son genou droit était immobilisé, bandé avec des pièces de bois.

Pour l'instant, elle était incapable de faire un rapport ou même de placer deux pensées cohérentes: les prêtres lui avaient administré un sédatif pour calmer ses souffrances. On lui demandait comment elle en était arrivée là et mais ce calmant l'empêchait de se souvenir, brouillait ses pensées.

Sa deuxième journée de travail depuis qu'un membre des Ombres d'Arakas s'en était prise à la guerrière, depuis qu'elle avait été contrainte à garder le lit pour quelques jours. La journée était radieuse, un ciel d'un bleu splendide colorait le paysage et elle en avait profité pour faire une ronde suivant l'enceinte extérieur de Silversky. Une belle journée sans soucis...

Alors qu'elle mettait fin à l'existence d'un arbre démoniaque, des coups inattendus se mirent à pleuvoir sur elle: en se retournant, tentant de se protéger avec son bouclier, elle vit un homme qui venait d'apparaître, s'étant dissimulé grâce à un sort d'invisibilité. Alors qu'abassourdie elle se protégeait avec son bouclier, l'homme continuait à lui porter ses puissants coups de marteau. Parvenant à reculer en titubant, elle parvint à prendre du répit et à détailler l'homme du regard.

Vêtu de cuir, il se protégeait (et c'était inutile) derrière un bouclier de bois. Il tenait solidement un marteau de sa main droite. Ses ailes noires étaient le seul trait avec lequel elle pouvait l'identifier, car son visage était caché derrière un masque sombre. Mais aucun doute était possible: il s'agissait bien d'un homme.

Elle n'eut pas le temps d'en savoir plus ou de lui arracher une parole qu'il chargeait déjà vers elle: en quelques coups vigoureux, il perça la défense de la recrue et frappa la tête à plusieurs reprises, lui faisant perdre conscience.

Ce qui advint par la suite, elle même n'en fut pas certaine. Sa tête élançait, mais son corps était en coton. Elle eut longtemps cette sensation irréelle de planer... avant qu'un déchirement se fasse sentir dans sa jambe, lui arrachant un cri de douleur. Quelques instants plus tard, un autre déchirement suivit, mais dans les côtes cette fois. A nouveau elle perdit conscience.

Plus tard, elle se réveilla, allongée sur le banc du temple, Elrond près d'elle... Elle n'avait pas compris grand chose de leur discussion, elle arrivait difficilement à rassembler ses idées... Tout ce qu'elle savait, c'était qu'elle ne devait pas faire de tour de garde à cause de sa jambe... Mais qu'avait-elle? Presque rien! Dans quelques jours, il n'y paraitrait plus, non? On ne meurt pas pour une coupure... Puis, le sommeil la gagna à nouveau.

Un prêtre la regarda au loin, soupirant discrètement: son sort n'était pas à envier... Etait-ce dirigé contre la Garde ou contre la recrue? Acte de revendication ou acte de vengeance? Tant de questions... Une réponse était nécessaire...

Par Elrond Alantis le 21/5/2002 à 20:26:34 (#1502240)

Il avait du quitter à regret le chevet de Dame Korey pour une histoire de famille, remettant ainsi sa protection aux prêtre du temple de SylverSky.

Tout en marchant, il reflechissait, se demande qui diable en voulait autant à Dame Korey. Le prêtre lui avait fait remarquer, que le simple fait qu'elle soit garde etait une raison suffisante pour certains malfrats, et il n'avait pas vraiment tord...

En attendant, il esperait que Dame Korey resterait bien sagement allongé dans un lit en attendant qu'elle recupere totalement. Mais, vu sa devotion envers la garde, il en doutait et esperait que les prête lui empeche de comettre la betise de se lever au risque qu'elle perde l'usage de sa jambe.

Par Korey dOrcanie le 22/5/2002 à 7:29:37 (#1504360)

Frère Niklaas, en pélerinage sur Goldmoon depuis quelques temps, avait assisté à la scène de très près, avec beaucoup d'attention. Tous les détails avaient été vu et réfléchi avec soin. La combattante inconsciente n'avait pas encore soufflé mot de son incident, mais pourtant une enquête devait être menée...

Il alla chercher son chien à l'auberge, un lévrier dont la grace n'avait d'égal que le flair. Après quelques caresses et des cajoleries, il se mit à lui parler doucement, puis repartit vers le temple, l'animal le suivant de près. Une fois dans le temple, ils avancèrent respectueusement vers la guerrière. Le chien n'eut pas à se faire dire son travail: sa truffe renifla le bras pendant de la femme avant qu'une paire de yeux noires se tournent vers le pélerin.

La sortie était là et ils s'y aventurèrent, guidés par une piste refroidie, mais toujours odorante.

Par Korey dOrcanie le 24/5/2002 à 18:31:12 (#1521109)

Trois semaines... trois interminables semaines...

...Trois semaines où elle était restée allitée, dans un état où le cauchemar et la réalité se confondaient, aidés par les calmants qu'on lui donnait pour éviter qu'elle se démène trop, qu'elle déchire davantage ce muscle fragile et recousu depuis peu...

Trois semaines qui paraissaient aussi pleines que des années, où le cauchemar d'une forme sombre brandissant un marteau venait la hanter. Jours, heures, minutes, secondes où elle prie pour qu'on l'arrache de ce monde...

Trois semaines... maintenant écoulées.

Enfin, elle s'était réveillée pour de bon, assommée par tous les calmants, mais présente. La première chose qu'elle fit fut de passer un regard dans cette pièce inconnue, minuscule, qu'elle était forcée d'appeler une chambre à coucher. Rien de familier... Aucune présence chaleureuse...

...Pas de Dydou pour l'accueillir dans son réveil... Et ses enfants? Où étaient-ils?

Elle se sentait vraiment seule... Elle s'écrasa contre son oreiller, soupirant, espèrant qu'un sourire viendrait la distraire... Personne.

...Etre Garde, c'est parfois être seul... Comme les blessures, c'est une solitude qu'on doit assumer.

Elle tourna la tête et vit, à sa grande surprise, une petite lettre blanche cachetée avec soin et posée sur la table de chevet. D'une main encore un peu molle et hésitante, elle la saisit et l'ouvrit.


Ko...

Je voudrais tellement être là à ton réveil... J'ai eu si peur pour toi que j'aurais commis l'irréparable si ça avait pu te ramener à mes côtés, souriant comme si rien ne s'était passé... Je voudrais tellement t'arracher à cet univers obscur dans lequel tu sembles prisonnière...

J'ai passé autant de temps que j'ai pu avec toi, amenant parfois les enfants, mais j'ai bien peu de temps pour nous avec mes obligations de Vicomte. Je cherche encore des Spadassins et des conseillers, il y a beaucoup de points à régler avec ma conseillère, Joi Ubdi et je dois protéger ma ville... Mais je reviens toujours vers toi, ma petite Vicomtesse...

Koreandra, je mettrai tout en oeuvre pour retrouver celui qui t'a attaqué. Nous aurons le fin mot de cette histoire et le responsable paiera chèrement chaque blessure qui t'a été infligée.

Reviens-moi vite, mon amour.

Je t'aime, Ko...

Dydou


Un sourire rassuré s'afficha sur ses lèvres alors que des larmes perlèrent au bord de ses yeux verts. Il ne l'avait pas oublié, entre toutes ses responsabilités... et elle non plus ne l'oublierait pas. Elle mettrait tout en oeuvre pour que cet homme masqué soit dénoncé... mais encore fallait-il le trouver...