Retour à Trandling - 2ème partie

Par Dodgee MIP le 17/5/2002 à 20:59:30 (#1481527)

------------------ Avertissement-----------------------
Cette réédition, sortie sous la pression des éditeurs, n'a pas pour but d'être une version corrigée et remaniée des premiers écrits. Elle demeure relativement fidèle à la première mouture, avec toutefois quelques corrections orthographiques. Elle ne constitue en aucun cas la version finale qui sera retravaillée avant l'édition
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- Index -

Alors que ses compagnons prennent place dans une barque légère, le paladin s’arrête sur le ponton, pris dans ses pensées. Il reprend soudain sa marche d’un pas décidé et embarque à son tour, partagé entre la tristesse qu’il ressent à devoir laisser à nouveau son ami derrière lui et la certitude absolue dans son esprit que celui qui reste est le seul à pouvoir sauver ceux qui partent s’interposer et délivrer Trandling.

Le paladin prend place à bord de la chaloupe qui aussitôt se détache du quai et emporte les rares volontaires qui l’accompagnent dans ce voyage. Sous l’action énergique des rameurs, le paladin et ses compagnons voient s’éloigner rapidement la terre qu’ils ont coutume de défendre. La terre qu’ils doivent à présent quitter pour la défendre. Ils Partent avec un but. Toujours le même but. Epuiser la force de Trandling pour permettre à d’autres d’avoir le temps d’agir.

Le paladin repense au message qu’il a laissé à son ami. Alors que le rivage s’éloigne, il revoit les mots tracés avec soin. Peut-être les derniers mots qu’il lui adresse :

Galadorn, mon ami,
Je sais ce que tu dois ressentir à me voir partir à nouveau vers cette cité. Je ne pense pas que la nouvelle t’ait échappé, bien que je ne t’en aie pas parlé directement. La ville est pleine de rumeurs et toutes atterrissent au Kulgan’s. Je sais que tu aurais aimé m’accompagner. Mais je sais aussi que tu as compris que nous ne pouvions aller là bas ensemble cette fois encore. Non pas que ton infirmité eut été une gêne, mais il y a deux faces à ce combat. Tout comme il y a deux faces à une lame ainsi que tu le dis souvent. Je pars avec nos amis pour m’occuper de la partie visible du problème. Mais je compte sur toi pour t’occuper de la face cachée. J’ai besoin de toi pour découvrir ce qui se passe au plus profond de la cité. Et pour en extirper le mal.
Tu te demandes sans doute pourquoi je te demande cela à toi plutôt qu’à un autre. Pour comprendre cela tu dois savoir ce qui t’attend. Avec ce message j’ai remis à Geena un parchemin. Il a été fait spécialement à ton attention par un grand mage. Tu devras demander à Moonrock de te lire ce parchemin quand le moment sera venu. Ne t’inquiètes pas de savoir comment tu sauras que c’est le bon moment. Tu ne pourras pas manquer le signal que je t’enverrai. Depuis le début de cette affaire j’ai comme une intuition. Il y a sous la forteresse un labyrinthe de catacombes et quelque part au milieu se trouve le caveau d’un ancien nécromant. Le Duc m’avait mis en garde contre le mal qui dormait sous la pierre. Je pense que c’est à cela qu’il faisait allusion. A mon avis quelqu’un ou quelque chose a ramené le nécromant des limbes glacés et utilise son pouvoir pour contrôler les légions de non-morts que je pars combattre.
La seule chose que je sais sur les catacombes de Trandling… c’est que toute lumière en a été bannie lors de l’enfouissement du nécromant. Et c’est pour cela que c’est toi qui dois te rendre là bas et nul autre. Car tu es le seul à ma connaissance que l’obscurité totale qui règne en ce lieu ne gênera pas. Oui, plus je t’écris et plus je pense comprendre… Il y a une prophétie gravée sur la porte qui bloque l’entrée des catacombes. Cette prophétie dit : « La lumière naîtra de l’obscurité. Le mal naîtra du bien. La folie de la sagesse et la mort jaillira de la vie. »
Vois… le parchemin que j’ai confié à Geena a été écrit pour te transporter au cœur des catacombes, guidé par une pierre de nuit. Et tu porteras la lumière au cœur de la nuit la plus sombre. Je ne sais comment mais j’ai la certitude que tu sauras vaincre le mal qui habite les caves mortuaires. Quant à moi, tous me voient comme un homme plein de bonté, d’amour.. Un symbole de vie… Et pourtant il y a en moi quelque chose qui hurle et cherche à sortir. Quelque chose qui prend parfois mon corps et fait de moi une monstruosité assoiffée de sang. Quelque chose qu’avec le temps j’ai appris à connaître. Que tu as pu contempler à de nombreuses reprises. Oui le mal naîtra du bien, la folie occultera la sagesse et je porterai la mort à ceux qui la connaissent déjà. Je sais déjà que la rage s’emparera de moi quand je combattrai là bas. Je n’espère qu’une chose… arriver à échapper à son emprise après chaque combat. Je la crains pour ceux qui m’accompagnent tout en sachant que nous en aurons besoin…
De ton coté, vas voir Liurn Clarn à Windowl. Et parles lui de Trandling, et de notre problème. Il sera certainement de bon conseil. Saches que de notre coté nous ferons tout pour affaiblir et occuper les défenseurs. Si par miracle nous parvenions à vaincre nous essaierons d’entrer dans les catacombes et de te secourir. J’ai conscience de ce que je te demande. Il est probable que nous périssions tous. Tu sais aussi bien que moi que nous n’y allons pas pour la gloire. La gloire n’est qu’un inconvénient de plus qui bien souvent nous empêche d’agir avec toute la discrétion nécessaire.
Allons, il me faut à présent emporter avec moi mes inquiétudes toutes personnelles et terminer cette lettre en te présentant mes excuses… Je te demande pardon de t’impliquer autant. Bien que je n’aie pas le choix j’en suis désolé. Je te demande pardon aussi pour n’avoir pas eu le courage de te dire cela de vive voix. Je garderai de toi l’image de l’ami avec lequel j’ai partagé toutes mes joies et toutes mes peines pendant tant d’années. J’espère que tu penseras à moi de la même façon. Embrasses pour moi mon épouse et mes enfants s’ils reviennent avant que tu ne partes. Et dis leur bien que quoi qu’il arrive mes dernières pensées seront pour eux. Mais surtout, surtout… Dis leur que je les aime. Qui sait, peut-être les rencontrerons-nous au cours de notre périple.
Tu sais, j’ai refait le même rêve qui hante si souvent mes nuits depuis que j’ai plongé le regard dans le miroir des âmes. Le fait de voir ma mort ne me gêne plus. Elle m’appelle et m’accompagne partout où je passe. Partout, elle prend ceux qui m’entourent. Elle posera sûrement les yeux sur moi bientôt.
Alors même si tu sais avec quelle âpre détermination je me battrai pour ma vie et pour la cause qui me fait partir à nouveau, je te fais ici mes adieux. Ma confiance et mon amitié t’accompagnent.
Ton ami, Zeed Mithror.

Le frêle esquif se range au coté du navire qui doit les emporter et déjà les marins ont entamé les manoeuvres de départ. Le paladin repart pour Trandling avec trois compagnons. D'autres les rejoindront en chemin ou les rattraperont. Quel sera leur destin?

(par Zeed Mithror)
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"- Bon sang cela ne peut plus durer Alith!"
Volknar, l'esprit du masque était au comble de l'exaspération et de l'ennui. Goldmoon n'avait pas répondu à ses espérances, il avait cherché sans cesse ce pour quoi il était venu, mais rien.
Leur ami de la Cité des Sables avait assuré qu'il viendrait dès lors qu'il aurait accompli son devoir sur ses terres, mais l'attente leur était insupportable.
"- Dites-moi Volknar, vous savez ce noble paladin, Zeed Mithror, héros de Goldmoon, mais aussi d'ailleurs. En réalité c'est surtout le ‘ailleurs’ qui est intéressant dans notre cas. Il s'agit d'une cité tombée, à ce que j'ai entendu dire. Il part sous peu dans l'intention de la reconquérir pour son seigneur, n'y a-t-il point là une opportunité de voyage?
- Et bien... pour une fois que vous avez une suggestion intéressante, cela mérite que je m'y attarde. Dans l'espoir de combler le trou béant d'ignorance qui vous sert de savoir, sachez qu'il s'agit de Trandling. Son Duc, le seigneur de Trandling, est, à l'instar de notre Prince, tombé dans la guerre qui a scellé l'issue de la cité, mais son fils est en vie, et nécessairement il est en droit de prétendre à la seigneurie.
- Incroyable, je suppose qu'au cours de votre interminable vie vous avez fréquenté des gens de Trandling, sinon vous n'en sauriez pas autant.
- Il n'est pas encore temps pour toi de savoir le comment."
Alith était toujours profondément exaspéré après une discussion avec l'esprit du masque, de plusieurs centaines d'années son aîné, et qui profitait de ce savoir pour s'adresser à lui avec un mépris qui lui semblait injustifié, puisqu'il estimait que deux esprits hébergés par le même crâne devraient avoir un semblant d'égalité dans la discussion.
"- Bien, peu importe, reprit Alith, partirons-nous?
- Evidement! Peut-être pourrions nous adopter une apparence un peu différente? Je suis las d'être un archer maladroit, profitons de ce voyage hors de Goldmoon pour changer un peu nos habitudes. "
Aussitôt Alith Anar sentit son corps changer, il eut tout d'abord quelques spasmes, puis il fut prit de violentes convulsions. Son visage adopta de nouveaux traits, et sa chair fut changée.
C'est ainsi que, vêtu dans une belle robe pourpre et d'un manteau bleu nuit parsemé d'étoiles, une belle canne de marche en argent dans la main droite et ses longs cheveux retenus par un cordon de velours, Herbie Hancock, jeune mage à l'allure élancée, se présenta au paladin de Trandling.

(par Alith Anar)
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Le paladin vit sortir un tout jeune homme du quartier des passagers, songeant soudain que rien que ses vêtements valaient au moins aussi cher que le navire sur lequel ils étaient embarqués.
Le voyant se présenter devant lui, prétendant être mage en quête de savoir et d’aventures, le paladin ne put s’empêcher de lui poser quelques questions avant de le laisser rejoindre la petite compagnie.
"- Bienvenue parmi nous messire Hancock. Nous avons toute la traversée pour faire connaissance. Cela dit si vous pouviez exercer vos talents sur les vents et les rendre favorables à notre voyage ce seraient autant de journées de gagnées. Permettez-moi de vous présenter messires Gadjio et Neo Doreggan ainsi que Damoiselle Myriame qui me font l’honneur de m’accompagner dans mon périple. "
Le navire, toutes voiles dehors, mit le cap sur la côte des sabres blancs, laissant derrière lui l’île d’Arakas se fondre avec l’horizon.

(par Zeed Mithror)

Par Llenlleawg le 18/5/2002 à 1:06:46 (#1482797)

:chut: :lit: ou plutôt poursuit sa lecture.
J'attends avec impatience la suite.