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Liens de vie.
Par Hermyn dOrcanie le 14/5/2002 à 12:28:24 (#1459899)
Terre d'Orcanie, tiens toi prête a accueillir une de tes filles...
Pendant qu'Illemm multipliait ses adieux auprès de ses proches et annoncait la nouvelle, Hermyn ne pouvait s'empêcher d'appréhender ce retour aux sources. Mais qu'importe...Leur mariage lui semblait plus puissant que tout et capable de surmonter aisément les tensions familiales risquant d'être encourrues.
Terre d'Orcanie au ciel si gris, tiens toi prête a marier ton enfant...
Quelques jours encore a patienter et devant tous alors leur union sera scellée enfin. Comme un aboutissement et une délivrance, une confiance mutuelle enfin trouvée. Hermyn ne savait pas encore trop bien la suite des évenements. Tout ce dont elle était sûre, c'est que leur union se devait d'être célébrée la-bas. Ils avaient décidés d'aviser sur place et advienne ce qu'il adviendra.
Terre d'Orcanie déchirée sous la douleur, tiens toi prête a unir ton destin...
Illemm ne rentra pas fort tard de ses visites et la nuit n'en fût que plus longue. Une de plus pour leur Amour, une de moins avant le grand départ...
Clair-obscur.
Par Hermyn dOrcanie le 17/5/2002 à 13:58:02 (#1478964)
Il est temps d'y aller, mon démon. N'ais pas peur de se que tu vas voir.
Elle serra Illemm dans ses bras et incanta un sortilège de téléportation dans un dialècte ancien des terres d'Orcanie.
Les nuages noirs et gras étaient toujours présents, comme si rien ne semblait vouloir change un jour, comme si définitivement le soleil avait fait son deuil de ce pays obscur. Les arbres avaient l'air d'avoir encore et encore leurs racines plongées dans une veine de charbon et la vie animale semblait un souvenir ancien sorti d'un livre de contes. Il faisait froid. Non pas par le temps mais par cette impression de mort rodant en permanence.
Il est temps de rajouter de la vie à ces terres, mon démon. Ne sois pas surpris de ce que tu vas découvrir.
Si Hermyn avait planifié son voyage, elle ne s'en était pas moins remise à son instinct une fois sur place. Elle s'asseya quelques instants à l'orée de cette forêt le temps qu'Illemm se ressaisisse de la vision qu'elle venait de lui infliger. Elle lui tendit une main qu'il prit tendremment et il se laissa amener à ses cotés. Hermyn déposa sa tête sur l'épaule de son démon et fixait l'horizon avec comme point de mire un château semblant crever le sol tel un abcès de son imposante silhouette.
Il est temps d'affronter mon passé, démon.Ne sois pas surpris de ce que tu vas entendre.
Par Gwen d'Armor le 17/5/2002 à 14:47:21 (#1479220)
Gwendolyne d'Armor, la matriarche de la famille d'Orcanie, se trouvait là, comme si elle y avait toujours été et comme elle y serait toujours. Comment faisait-elle pour être toujours là où il le fallait? C'était encore un des grands mystères qui l'entourait, même pour Hermyn, qui pourtant avait vu son existence sous l'oeil vigilant de la dame, au château... Elle semblait être le dernier élément pacifique, le dernier signe d'espoir, à subsister en terre d'Orcanie, son sourire brillant tel un phare fendant les ténèbres du royaume. Et aujourd'hui, alors que le couple était dépourvu de solution, elle était là.
Après de chaleureuses présentations et une légère collation apportée par Gwendolyne, ils quittèrent les lieux, pressés par la vieille dame. En scrutant avec attention le visage de sa petite-fille, elle leur parlait du temps qui leur était compté.
Ce que les terres d'Orcanie donne, les terres d'Orcanie reprennent. Je ne vous donne pas plus que deux jours, trois tout au plus avant d'accoucher, mon enfant... La graine de vie commence à germer, impatiente, et dès demain, vous ne serez plus en état de marche. Nous devons nous hâter: le temps n'attend pas...
Ils traversèrent les boisés asséchés et les clairières sans vie les unes après les autres. A quelques reprises les nausées rattrapèrent Hermyn qui dut à plusieurs reprises être portée par Illemm. Gwendolyne maintenait le pas, les pressant quand ils le pouvaient, les laissant se reposer quand nécessité il y avait, mais son sourire confiant ne quitta jamais ses lèvres.
Ce que les terres d'Orcanie donnent, les terres d'Orcanie reprennent; mais ces terres n'abandonnent pas leurs enfants dans la détresse...
Pas à pas...
Par Hermyn dOrcanie le 17/5/2002 à 15:14:23 (#1479341)
Gwendolyne l'imprévisible...Gwendolyne la Sage...Mémoire d'Orcanie a elle seule. Que de déchirements a t'elle du vivre pendant toutes ces années...La mort d'Arthur, son mari...La chute de son Royaume aux mains avides de pouvoir et de cupidités de Loïc et d'Audrey...
Au fur et a mesure de leur trajet s'enfonçant au plus profond du Royaume, la nature semblait timidement reprendre ses droits. Comme si chaque lieue qui les séparait de la sombre forteresse laissait un espoir a la vie. Le vert commencait a dominer la noir, la lumière prendre le dessus sur l'ombre. A chaque pas, la vie offrait une preuve de sa survivance, un espoir pour ce Royaume. Au loin, des cris semblaient percer la foret de plus en plus dense. Des cris mêlés de rires et de chansons...
Qui êtes-vous, Gwendolyne? Qui êtes-vous pour aider ainsi la chair de votre sang? Mon frère, Dydou...Puis moi maintenant...Qui êtes-vous donc, Dame de grande sagesse?
Le but a atteindre se rapprochait a grandes enjambées et des sourires apparaissent maintenant sur les visages de ce trio énigmatique. Souvent, Hermyn passait discrètement une main sur son ventre en souriant, ce manège n'échappant nullement au regard scruteur et amusé de son sorcier. Jamais encore Hermyn n'avait ressenti de sentiment de joie ou de bonheur sur ses propres terres, elle qui n'avait ici connu que haine et dégout.
Où allons nous donc, Gwendolyne d'Orcanie...?Vers quel destin nous conduisent nos pas?...Terre d'Orcanie a la face cachée...
Par Thoril le sage le 17/5/2002 à 16:01:39 (#1479596)
personnellement j'adore voila
L'Arrivée.
Par Gwen d'Armor le 17/5/2002 à 20:24:20 (#1481233)
Une centaine d'hommes, de femmes, d'enfants et de vieillards s'affairaient aux derniers préparatifs d'une grande fête. On avait accroché des rubans aux derniers arbres. Des tables étaient garnies de grandes assiettes dont la nourriture fumante faisait briller des regards de gourmandise. Des musiciens accordaient leurs instruments rudimentaires. Des chaises étaient placées en rang et, devant elles, se trouvait un hotel qui trônait sur un tapis de grains de riz. Un prêtre semblait répéter un discourt qu'il tenait de l'épaisse bible entre ses mains. Une cérémonie venue de nullepart, troublant hasard...
Un des hommes leva la tête et vit les trois voyageurs: le sourire accueillant, il alla faire la bise à la vieille dame.
-Dame d'Orcanie, dit l'homme, quel plaisir de vous revoir! Votre seule présence illumine déjà cette fête.
-Elyos, vous avez toujours été un flatteur... Et je vous ai déjà dit de m'appeler Gwendolyne.
-Pardonnez-moi, dame Gwendolyne: j'oublie tout en votre présence... Alors voici enfin les deux amoureux!
-Oui, ce sont eux. Laissez-moi vous présenter ma petite-fille, Hermyn de Kryar, ainsi que son fiancé, Illemm Layzom.
Ils eurent droit eux aussi à la bise de cette homme enjoué avant de le voir crier haut et fort que les futurs mariés venaient d'arriver: à cette nouvelle, les invités poussèrent des cris de joie. .... Visiblement, c'était eux qu'on attendait...
La Surprise.
Par Hermyn dOrcanie le 17/5/2002 à 20:50:04 (#1481432)
Terre d'Orcanie...Tu recelles donc encore de ces moments de charmes...Terre d'Orcanie...La surprise fait encore partie de ton monde...
Elle emmena Illemm un peu a l'écart, encore abassourdie, et c'est au pied d'un arbre majestueux semblant fondre sur eux de ses branches chargées de charmilles qu'il s'asseyèrent un instant. Leurs regards toujours plongés l'un dans l'autre, un léger sourire se dessinant tour a tour sur leurs visages avant d'éclater de rire a l'unisson.
Illemm...Qu'est ce donc ce...Qui a bien pu les prévenir?
Elle passa machinalement une main dans ses propres cheveux, un léger doute s'installant en elle. Elle tendit ses mains devant son visage les paumes tournées vers Illemm.
Mon démon...Je vieillis...Mes cheveux...Mes ongles...
Mariage pour deux âmes solitaires.
Par Gwen d'Armor le 17/5/2002 à 21:17:04 (#1481642)
Rarement présente sous vos yeux brillants d'espoir, mais toujours au courant de vos joies et de vos tourments...
Quel portrait charmant ils formaient sous l'arbre en fleurs, riant comme de jeunes enfants... Ils lui rappelaient Korey et Dydou, lors de leur première rencontre... ou même sa propre jeunesse, tendre et innocente... Les changements physiologiques d'Hermyn ne passèrent pas inaperçus aux yeux de Gwendolyne, mais elle n'en conçu aucune crainte: la vie reprenait son cours, les terres d'Orcanie rendaient le temps perdu... Sentant que l'euphorie générale était de plus en plus difficile à contenir, elle alla troubler le peu de paix dont les amoureux disposaient.
C'est l'heure, mes enfants... L'heure du bonheur auquel vous avez si longtemps aspiré...
Les amoureux se regardèrent à nouveau dans les yeux, puis allèrent devant l'hotel, centre d'attention où la chaleur des villageois se regroupait, bénissant les jeunes mariés. Illemm et Hermyn gardèrent leurs robes noires pour la cérémonie, ce qui ne parut pas choquer. Comme ils ne connaissaient personne, Gwendolyne fut le témoin d'Hermyn et ce fut la vieille dame qui choisit celui d'Illemm, un grand homme robuste aux cheveux bruns du nom de Reynard.
La cérémonie fut très simple: il n'y eut aucune allusion religieuse, c'était presque une union civile. Mais qu'importe? Les deux amoureux étaient enfin unis: plus rien ne pouvait les séparer...
Par Hermyn dOrcanie le 17/5/2002 à 23:20:42 (#1482343)
Terres d'Orcanie, je découvre enfin l'amour... Je sais maintenant ce qu'est le bonheur...
Peu de temps plus tard, les amoureux se faufilèrent entre les villageois et partirent célébrer leur nuit de noces. Illemm la taquinait gentiment à propos de ses cheveux devenus très longs en une journée; elle le menaça de le frapper avec son bâton ou de le griffer, riant de plus belle. Aux rires se succédèrent les baisers, puis les étreintes et les cris, et enfin les soupirs de bonheur...
Mon démon... mets ta main sur mon ventre... Oui... Juste ici... Le sens-tu bouger? Sens-tu ce petit être qui grouille en moi? Pourtant, ce matin, il n'y avait rien, qu'une idée; et maintenant, je vois mon ventre légèrement arrondi et sens cet être. La sens-tu, cette vie, mon Sorcier? La sens-tu?
Terres d'Orcanie, sens-tu cette nouvelle existence? Vois-tu cette lumière qui jailli de mon coeur? Est-ce ça, être heureux?
Par Gwen d'Armor le 17/5/2002 à 23:36:14 (#1482419)
Combien de mois ont coulé sur Hermyn pendant cette journée? Son ventre dit qu'elle a encore quelques mois devant elle... peut-être la moitié de sa grossesse... Quelle épreuve pour toi, mon enfant... Mais tu n'en sortiras qu'avec une plus grande victoire: une victoire contre ta famille.
Elle laissait les amoureux ensemble aussi souvent qu'ils le désiraient, leur laissant savourer leur joie et satisfaire leur fascination. Le ventre d'Hermyn l'empêchait souvent de quitter le lit sans surveillance et Illemm s'acquittait très bien de sa mission.
La grossesse accélérée d'Hermyn laissait Gwendolyne songeuse par moment: c'était du jamais vu dans le royaume orcanien! Avant la montée au pouvoir de Loïc, personne n'avait eu l'audace de modifier le cours de la vie. Quel insensé... Pauvre fou qu'était devenu son fils, sa propre chair. Influencer le cours vital pouvait être très dangereux, et il avait choisi sa fille comme cobaye. ...Mais quelle chance il avait eu... Malgré la faible constitution de la jeune femme, elle semblait bien supporter le changement rapide qui s'opérait en elle: une femme plus fragile n'y aurait peut-être pas survécu.
En fin d'après-midi, les premiers cris de douleur se firent entendre; quelques minutes plus tard, un garçon rose et vigoureux vint au monde. Il fut appelé Ulrik d'Orcanie.
Terre d'Orcanie, une nouvelle page de l'histoire a été tournée et une nouvelle génération a vu le jour sur tes plaines...
Par Gwen d'Armor le 17/5/2002 à 23:49:52 (#1482484)
"Mes enfants, pour célébrer votre mariage et cet accouchement, je vous offre ce modeste cadeau."
D'un endroit plus sombre de la pièce, elle sortit un bâton qui avait jusque là échappé à toute attention. Rejoignant les époux, elle tendit le bâton à Illemm qui le saisit d'un geste empreint de respect.
"Dame d'Orcanie, de quoi s'agit-il?
-Pour renforcir votre confiance en un avenir meilleur, je vous ai offert un Sceptre d'Espoir. Il vous servira un jour...
-Quelles sont ses propriétés?
-Ce sera à vous de le découvrir, jeune homme. J'ai cru comprendre que vous aimiez les défis et aviez une grande soif de découverte: à vous de découvrir son mystère. ...Vous en aurez besoin."
Il remercia poliment Gwendolyne pour son offrande et elle leur offra ses meilleurs voeux pour Ulrik; discrètement, elle se retira. Hermyn avait vieilli d'une année... Aujourd'hui, elle n'était pas en état de marche: peut-être pourra-t-elle repartir demain... La vieille dame ferma les yeux un instant, semblant méditer en silence. Le flot de vie en ces lieux est instable: le vieillissement de sa petite-fille ne sera pas régulier...
Par Gwen d'Armor le 17/5/2002 à 23:56:33 (#1482525)
Terres d'Orcanie, tu es avide... Trois années prises en deux jours: n'es-tu point rassasiée? ... A moins qu'Hermyn soit en train de payer pour Koreandra, le prix de ses quatre années disparues...
L'enfant conservait sa taille de nourrisson, Illemm n'était pas affecté non plus par le temps. Mais Hermyn... Hermyn...
Il sera temps de quitter les terres orcaniennes... Si elle reste un jour de trop...
Hermyn.. Ulryc..
Par Illemm le 19/5/2002 à 11:42:22 (#1488388)
Après un moment, posant les deux choses, il s'agenouilla près du lit.. et prit sa main.. Il avait décidé de partir dès son réveil, quoi qu'elle en dise, il ne resterait pas plus longtemps ici.
Le Temps avait assez fait. Il la regardait dormir.. Au bout d'une éternité, il se releva.. et alla prendre son fils..
- Ulryc, Lumière dans les ténèbres de ce pays ravagé.. par un fou.. Mon fils.
Portant l'enfant dans ses bras, il ouvrit la fenêtre, et laissa la fraîcheur du jour entrer la pièce. Hermyn ne tarderait pas a se réveiller.. Il souriait.
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