Une fuite dans la nuit

Par Anthinea le 13/5/2002 à 18:39:57 (#1455588)

J’aurais dû être plus vigilante. Mes blessures, glanées au combat face à ces hargneux disciples, m’ont laissée un peu trop affaiblie à mon goût. J’ai beau reculer, pour leur montrer que je ne veux pas combattre, ils avancent sur moi avec une lueur de meurtre dans les yeux. Peut-être est-ce dû au fait que - l’idée me fait sourire - pour parvenir jusqu’à moi, ils aient dû passer par-dessus les cadavres de quelques-uns de leurs « frères ». Mon bras droit me fait souffrir, et un filet de sang commence, après avoir imbibé ma manche, à couler sur le sol. Un rapide regard dans ma besace anéantit mes espoirs : je n’ai plus de soins… Tant pis, je dois livrer ce combat, coûte que coûte.

Je lance un fracassement sur mon premier assaillant, qui semble être paralysé un instant par la douleur, et je me rue sur le second, épée et bouclier en avant. Il est surpris… Tant mieux, cela me laisse le temps de le bousculer, et de lancer un second sortilège sur le même, qui laisse échapper, cette fois, un cri de douleur. Mon épée décrit un arc de cercle et touche le disciple de plein fouet. Je porte, dans le même mouvement, un second coup, toujours pas fatal, mais qui le laisse étourdi et gravement blessé. L’autre arrive à la charge, mais heureusement, mes réflexes et mon bouclier me sauvent, en détournant son coup in extremis. J’ai juste le temps de lancer un nouveau sort, et de l’achever de mon épée, avant que le survivant, me voyant désengager mon arme du corps de son compagnon, ne me frappe aux jambes. Déséquilibrée sous le poids de l’attaque, mon genou flanche et je tombe au sol, avec un gémissement de douleur. Mon bras, lourd de ses blessures, est trop las pour se dresser, et mon bouclier est en partie sous moi… Je ne puis que voir, dans un instant de fatalité, le coup de grâce s’abattre.

Par Regard des Ténèbres le 13/5/2002 à 18:46:34 (#1455637)

Je l’avais perdue un instant… mais finalement, je la retrouve. Elle a attiré un groupe de disciples à elle, et en a défait quelques uns, déjà ; leurs cadavres gisent au sol comme autant de pantins désarticulés. A présent, elle recule face aux deux derniers, boitant légèrement, mais sûrement sans en être consciente. En revanche, elle tient son bras armé tout contre elle, sans doute parce qu’il lui fait mal.

Je me cache, et observe.

Subitement, elle semble déterminée. Elle se redresse, se crispe un peu, avant de foncer bouclier en avant sur celui de gauche. L’autre semble subir une attaque magique, bien que de là ou je suis, je n’en sois pas sûr. Un arc-en-ciel écarlate voile brièvement la scène, alors que l’épée fend l’air au bout d’un bras meurtri. Les coups s’enchaînent, mais je perçois la faiblesse les envahir. Saisissant une flèche, je ne quitte pas la scène du regard. Un assaillant tombe, mais elle met trop de temps à se replacer par rapport à l’autre… Trop tard, elle a déjà perdu. Je bande mon arc, et tire.

Par Anthinea le 13/5/2002 à 18:47:48 (#1455645)

Une vibration fend l’espace, suivie d’un choc mat. Mon assassin bascule subitement en arrière, et s’effondre comme une masse.
Une flèche orne son front, auréolée d’un disque de sang rouge foncé. Un regard rapide vers la provenance supposée du projectile me laisse déçue : aucune trace d’archer… juste un sac, posé au sol, à moitié renversé, et empli de fioles de soin.

Je me relève tant bien que mal, fais quelques pas, chancelante, afin de m’éloigner des cadavres et d’aller voir ce sac de plus près. Il n’y avait aucune mention de son propriétaire, aucune marque distinctive. Buvant une des potions, je tentai de réfléchir… Qui a tiré cette flèche ? Pourquoi s’être enfui avant même que j’aie le temps de l’en remercier ?
Puis tout à coup, une pensée me traversa l’esprit… cette flèche m’était destinée… Cependant, la précision avec laquelle elle a frappé l’assassin laisse sous-entendre que c’est un archer d’élite qui a tiré, et donc, qu’il n’a pas raté sa cible.

Cette conclusion me suffit pour le moment, et après avoir jeté un coup d’œil autour de moi, je me décide à quitter cet endroit, le sac de cet inconnu à mon dos.

Par Regard des Ténèbres le 13/5/2002 à 20:54:22 (#1456552)

Je ne suis jamais loin... Mais l'ombre est ma demeure. Pour l'instant !

Viendra bientôt le moment où les masques tomberont, mais qui sait ce qui adviendra, d'ici là ? Il n'est pas rare que la nuit avance, quand le brouillard s'estompe...

Par Hasoth le 15/5/2002 à 17:41:12 (#1467986)

De drôles d'ombres tournent autour de ma soeur, je n'aime pas cela ...J'espere qu'elle viendra m'en parler si elle a des problemes...

Par Anthinea le 25/5/2002 à 9:28:47 (#1524062)

Cela fait plusieurs jours que je me sens épiée, depuis que je me suis faite attaquer en fait.
Je n’ai ni indices, ni pistes qui puissent me mener à l’archer mystérieux. Je ne suis pas vraiment inquiète cependant, mais j’aimerais tout de même savoir à qui j’ai affaire… d’autant plus qu’il me suit en permanence… c’est fatigant…
Toute à mes pensées, mes pas me guident jusqu’à une petite place déserte. Y voyant mon aubaine, j’avance en son centre, puis me retourne pour faire face à mon observateur, sans toutefois le voir moi-même. Souriante, je m’adresse à lui :

- Eh bien, il me semble que tu m’as assez regardée et suivie… Maintenant, aurais-je enfin le plaisir de voir celui à qui je dois ma vie ?

Aucune réponse. Mon homme a l’air d’être joueur, il me fait penser à…

- Hasoth ?! Mon sourire s'agrandit. S'il y a quelqu'un capable de me faire une telle farce, c'est bien lui ! Allez, montre-toi maintenant !

Silence…

- Bien, je viendrai te chercher moi-même alors ! *ton enjoué*

Je fais quelques pas en avant, puis réalisant que c'est impossible que ce soit mon frère, je m’arrête brusquement. En effet, la force qui nous lie l'un à l'autre m'aurait interpeléimmédiatement.

Malgré moi, l’intonation de ma voix se fait plus impatient, à la limite de l’agressivité.

- Qui es-tu ? Ce petit jeu ne m’amuse pas du tout, alors si tu ne veux pas te révéler, lâche-moi et sors de ma vie. J’espère avoir été assez claire…

Pensant que mon autorité le ferait réagir, je m’attendai à le voir apparaître enfin. Mais le silence qui suivit mes dernières paroles acheva de me faire perdre patience.
En colère, j’extrait mon épée et profèra à son intention des menaces que jamais je ne me serai cru capable de dire.
Soudain, un bruit de pas…