Le bon, la brute et le gouvernement

Par Claxos Verbitur le 10/5/2002 à 6:19:06 (#1433791)

Je suis tombé hier soir sur un passage très frappant du dernier livre de Maurice Dantec, "Laboratoire de Catastrophe Générale", paru chez Gallimard. Saine lecture que je recommande à ceux qui ont un cerveau.

Ah, bien sûr, il reste Le Pen, ce brave Jean-Marie, qui arrive semble-t-il toujours à point nommé pour "fédérer" la République contre ses éructations.

On remarquera que l'explosion de son mouvement "politique" et la fon anticipée de sa carrière, marque, comme les communistes, le moment paradoxal d'une victoire invisible : ses "idées" outrageusement nationalistes, antilibérales, antieuropéennes et antiaméricaines, bref anti-impériales, ont, comme les pâlottes versions socialistes de la même maladie, essaimé en effet dans tout le corps de la société française. Mais il serait plus pertinent de dire qu'elles ne l'ont jamais quittée. "Démocratiques" ou "populistes", "nationales" ou "sociales", toutes ensemble, ou chacune à leur tour, elles ont assuré la mort maintes fois répétée des ambitions eurofédératives et circumterrestres de la France, elles sont le plus petit dénominateur commun de la pensée politique française depuis des siècles, et c'est ce misérable quotient qui "gouverne" désormais les destinées du pays, et du continent par la même occasion.

Je tiens à préciser que ce texte n'a pas été écrit, comme on pourrait le penser, il y a quelques jours : il date de 2000.

Etonnant, non ?