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Trèfle et la folle non-poursuite du Harnais Millénaire
Par Merry le 7/5/2002 à 23:07:52 (#1418222)
I) Où lon constate que les carottes rendent, nécessairement, les gens adorables.
-Grrroarrr, fit la monstrueuse créature à lhaleine repoussante.
La gueule béante nantie dun flot de dents acérées sapprochait dangereusement des jambes de sa victime apeurée. La bête, ses oreilles pointues dressées, vers le ciel, à lécoute du moindre bruit suspect, les griffes des pattes dont on remarquait quelles avaient beaucoup servi, le poil hérissé par les pulsions animales, se léchait les babines, heureuse de constater que son repas était sur le point dêtre à sa merci, et sapprêtait à donner le coup fatal. En face, le repas tentait, tant bien que mal, de sécarter bien que la position assise, les jambes en avant, dans laquelle il était ne sy prêtait volontiers. Pourtant dans un sursaut fessier, linnocent pu enfin se tenir hors de portée de lhaleine fétide qui le menaçait mais vint, malencontreusement, buter contre une pièce de bois de tout son corps tremblant. Divers bruits dentrechoquements et de bousculades se mêlèrent, et cest finalement le son dun objet qui fend lair qui prit le pas. La victime, sachant quelle était acculée, ferma les yeux, persuadée quelle vivait les derniers instants de sa vie.
-Prrrischtttt, grogna linfâme engeance.
Le poltron, interloqué, savait que ce bruit nétait pas naturel. Pourtant, lidée selon laquelle le trépas était proche persistait. Les secondes puis les minutes ségrenèrent imperceptiblement au fil des grondements sourd du cur affolé de lapeuré, sans que la situation ne change. Prenant son courage à deux mains, si on peut appeler ça du courage, il ouvrit lentement les yeux, lidée du carnage futur encore bien en tête, mais constata quà la place de la créature se trouvait maintenant un ouvrage, dont la tranche faisait au moins deux fois la hauteur dune pomme, sur lequel on pouvait lire Animaux et extermination, tome IV: la dératisation.
-Louée soit Hunalé, déesse des bibliothécaires, des myopes et des meubles de rangement. Cette engeance, ce suppôt du démon, ce rat a bien failli me faire passer de vie à trépas! fit Trèfle, notre héros, en sessuyant le front du revers de la main.
Car il avait eu peur. Pourtant, il en avait compulsé des oeuvres sur les phobies et sur les peurs ridicules, il avait maintes fois souhaité se débarrasser de ce petit rien qui lui gâchait la vie, mais jamais il navait encore parcouru de livres sur les moyens dexterminer ce genre de créatures. Il aurait du, mais cest seulement aujourdhui quil sen était rendu compte. Pourquoi donc les dieux lavait-il affublé de cette peur viscérale pour les petits mammifères ? Dubitatif il se releva, nettoya des mains son habit sacerdotal que lambiance poussiéreuse de la bibliothèque avait souillé, sessuya une nouvelle fois le front, qui décidément sévertuait à lui rappeler quil était un trouillard, remit à sa place son sauveur et se dirigea finalement vers limmense table quil venait de quitter précipitamment. Il rassembla tous les ouvrages, visiblement trop troublé par cet instant ridicule pour continuer à en apprendre plus sur le monde, et les rangea soigneusement un par un, parcourant lentement mais attentivement la gigantesque salle aux dix mille volumes quil fréquentait si souvent.
Cette première frayeur passée, nous pouvons maintenant nous attarder sur le vaillant héros, et cest peu dire, de cette histoire. Dune hauteur, somme toute, normale comme on en rencontre tous les jours. Les yeux couleurs argent qui avaient la particularité de briller la nuit et dans la pénombre, ce qui lincommodait fort lorsquil voulait jouer à cache-cache avec les rats. A vrai dire, la majorité de son corps était sans grand intérêt, sans doute parce que celui-ci était assez commun. Pourtant, ses particularités avaient le mérite dêtre visibles, en effet, le sommet de son crâne où trônait une chevelure brunâtre, dune longueur raisonnable, était en trois endroits totalement dénudé, de façon à ce quapparaisse la forme de trois feuilles ; une marque à lavant, entre les deux yeux, les deux autres à larrière dans laxe des omoplates. Cest dailleurs cette absence de cheveux qui lui avait valu le nom de Trèfle. Lautre étrangeté, était encore plus insolite que la première puisquelle consistait en ces deux excroissances faites de plumes; deux gigantesques ailes dont les extrémités supérieures étaient dorées, membres surprenants quil tenait dun de ses parents, qui lempêchait dailleurs de se vêtir correctement. Cependant, il ne savait pas de qui il les tenait, puisquil avait été abandonné dès son plus jeune âge. Ses traits fins, ses yeux pleins de vie, caractérisaient sa jeunesse pourtant celui qui lavait élevé navait jamais su évaluer avec précision son âge, mais à vrai dire Trèfle sen moquait quelque peu. Il avait passé toute sa petite vie dans cette magnifique bâtisse, vestige glorieux des actions passées de son tuteur, sémerveillant des choses du monde à travers les livres de la bibliothèque, et sinitiant aux armes où il se débrouillait, ma foi, assez mal, ne devant ses victoires quà des pas hasardeux, à des touches chanceuses, et à la vieillesse de son adversaire.
Son tuteur, quant à lui, se prénommait Célestin. Il avait été pendant longtemps un de ces chevaliers en armure rutilante, aux préceptes bien établis, à la foi inébranlable, qui parcouraient, jadis, le monde. Pourtant, lâge lavait rattrapé et cest tristement quil sétait vu offrir cette demeure en récompense de ses bons et loyaux services, mais heureusement pour lui, le couffin de Trèfle fut abandonné devant sa porte quelques mois plus tard. Il lui avait dès lors entièrement consacré sa retraite et lavait éduqué comme il avait été lui-même élevé; dans lérudition et le combat, selon les directives de lordre du Calice Impudent, sainte congrégation de moine-guerriers, qui vouait un culte tout particulier à tout un tas de Dieux tous plus étranges les uns que les autres, et dont la principale activité, outre le combat, et la défense de principes douteux (comme la nécessité de se déplacer en crabe lors des tentatives de séduction), était de concocter toute sorte de boissons alcoolisées pour ensuite les faire partager à tous les membres de lOrdre, doù le calice, symbole doré qui ornait les robes de bure des disciples, dont celle de Trèfle.
Ces quelques présentations faites, nous pouvons reprendre le cours du récit. Trèfle contempla encore une fois la vaste salle, dont le plafond était à au moins trois ou quatre fois sa taille. De tous les côtés, on pouvait voir des étagères sur lesquelles étaient rangés des livres traitant de tous les sujets possibles et inimaginables; de la cuisine aux divinités, de la couture à la pêche au kourzob (poisson gigantesque dont le seul appât référencé est lhumain), de la géographie althéenne aux récits daventuriers aux tristes destins. Il en avait lu un certain nombre, et pourtant sa soif de connaissances restait intarissable. Il resta là, un instant, les yeux émerveillés, pensant aux vastes contrées, aux batailles épiques, aux créatures indescriptibles, à toutes ces choses quil rêvait de côtoyer au fur et à mesure de ses lectures, mais il fut ramené à la réalité lorsque son regard vint à se poser sur le cadavre étalé, allongé, agrandi, de son agresseur. Il mit une bonne trentaine de minutes à nettoyer les restes, et à jeter le tout dans les flammes de la cheminée, qui se trouvait à langle des deux plus grandes étagères, pour finalement retrouver une certaine sérénité. Il envisagea donc de reprendre sa lecture.
Il jeta un regard circulaire, je sais cest la troisième fois quil fait la même chose mais jaimerais bien que vous compreniez quil adore ça, cherchant son bonheur. Etagère sud, neuvième rangée, quatorzième colonne, septième livre en partant de la gauche. Son il avait été irrésistiblement attiré par la reliure faite de dorures. Il sempressa daller chercher léchelle de bois la plus proche pour ladosser, car les échelles ont des dos dans cette contrée, à létagère en question. Il grimpa tel le kourzob qui aurait repéré un humain, et sempara de lobjet de sa quête, les yeux pétillants de bonheur, un sourire gravé sur le visage. Cest quil était content de toucher un livre, car cétait lun des seuls plaisir quil connaissait, ses hormones mâles en étaient toutes émoustillées à un tel point que
non, reprenons. Trèfle rangea léchelle puis il contempla quelques instants la couverture de louvrage où il était écrit en lettres rouge sang; Contes et Légendes pour
, la suite était effacée, les affres de la vieillesse avait eu raison de cet élément qui savérerait capital pour la suite de lhistoire. Lhomme oiseau, féru de ce genre de balivernes auxquelles il ne parvenait jamais à discerner le vrai du faux, ouvrit une page au hasard quil lut sans même chercher où elle commençait, cest dire sil était impatient den apprendre un peu plus sur les merveilles de ce monde, lécriture était légère sans bavures ni ratures:
« Par delà monts et vaux, la rumeur samplifia. Lobjet légendaire de lOuest, ce Harnais Millénaire avait, une fois de plus, démontré son efficacité. Les licornes, les cerbères dont on vantait autrefois la virulence et lagressivité étaient désormais aussi dociles que la cochonnaille. Comment, diantre, ce modeste paysan a-t-il pu les dompter ? Cet objet béni par les âges semblait encore receler bien des secrets. »
Trèfle ne put contenir sa joie. Il allait enfin pouvoir réfréner les ardeurs de ces bestioles et des autres mammifères. Il leva les yeux au ciel, pensant à toutes les possibilités que cet artefact pouvait offrir. La bouche bée, le regard dans le vague, il fit un pas en arrière. Et cest à ce moment précis quun repose-pied vint lui couper son déplacement, car il est bien connu que les chutes incombent toujours au mobilier et non à leurs détenteurs, pour le faire chuter. Il mit quelques centièmes de seconde avant de comprendre que sa tête voulait à tout prix rejoindre le sol. Vainement, il brassa lair pour tenter de se rattraper à une particule mais la pesanteur en avait décidé autrement. Sa tête percuta le sol de plein fouet tandis que le livre quil tenait dans sa main faisait une parabole pour rejoindre, et alimenter, lâtre de la cheminée. Un seul feuillet resta dans sa main droite alors que la solution était à présent en train de brûler, solution qui lui aurait évité bien des mésaventures alors quil aurait pu continuer à se perfectionner selon les préceptes de lOrdre du Calice Impudent. Dommage. Quoiquil en soit, Trèfle sombra dans linconscience car il était peu habitué à recevoir ce genre de choc, surtout lorsque cest un pavé centenaire de granit qui fait office de plancher.
II) Où lon explore le monde en cancanant.
Cest seulement après quelques minutes sans vie que Trèfle pu reprendre ses esprits, ses yeux étaient embrumés, sa tête dodelinait, il avait également une bosse sur le sommet du crâne, mais sinon il allait bien. Enfin presque, puisquil avait en tête lidée de partir chercher ce Harnais Millénaire, son état temporaire dinconscience navait fait que renforcer cette pensée. Soit, il était arrivé à un âge où la bâtisse de naissance devient trop petite, où on se dit que lon devient vieux parce que lon a des manies et des habitudes, où on souhaite découvrir de nouvelles choses, où on rêve finalement de toucher, de palper, de caresser des choses inconnues comme des livres légendaires, des vélins jaunis par les années. Le rêve quoi. Cest alors quil se rendit compte que le seul indice quil avait pour trouver cet artefact était ce petit texte quil avait précédemment lu. En somme, cétait à lOuest et ça avait appartenu à un paysan. Cétait maigre, cest certain mais nappartient à lOrdre du Calice Impudent qui veut.
-La peste soit ce repose-pied ! Maudit soit Golifin, Dieu des tapis, de la poussière et des sets de salon ! pesta notre héros, juron qui dailleurs lui était somme toute assez familier.
Trèfle se releva, nettoya une fois de plus son habit sacerdotal, lustra ses ailes de ses mains, pour enfin se diriger vers le laboratoire pour aller prévenir son père adoptif de son voyage incongru. La bâtisse était gigantesque, elle montrait que Célestin avait été très loyal et quil avait été dune aide très précieuse, cette récompense était à la juste valeur de ses actes passés. En plus de cela, dans chaque pièce étaient entassés des icônes, des trésors des expéditions dantan, des armes reluisantes, des scalps de chefs des tribus barbares vaincues, des couvre-chefs tous plus insolites les uns que les autres, cest dire si son maître avait voyagé durant sa jeunesse. Et ce nest pas tout, puisque les meilleurs artisans, ils ont seulement été un peu forcés, de chaque contrée lui ont confectionné les plus beaux meubles, que ce soit tables ou repose-pieds. Pourtant, et cest une erreur, Célestin navait jamais réussi à obtenir desclaves, cest pour cela quil était sans enfants légitime, et que les nombreuses toiles daraignées ornaient les plafonds de la maison, il sen mordait les doigts, et il savait que la vieillesse nallait pas arranger les choses puisque Trèfle était bien trop maladroit pour les tâches ménagères. Et je parle, je parle, mais notre héros a déjà parcouru les longs couloirs et se trouve à présent devant la porte du laboratoire.
-Célestin ! Ouvre-moi, il faut que je te parle dune chose de la plus haute importance ! hurla-t-il, frappant à grands coups sur le montant en bois.
-Tire la chevillette, et la bobinette cherra mon enfant, répondit Célestin dune voix nasillarde.
-Euh
daccord, sexécuta Trèfle en poussant simplement la porte.
Il sapprocha du vieux maître, dansa le charleston et lui embrassa lépaule, comme il était coutume de faire lorsque deux membres de lOrdre se rencontraient. En retour, le mentor se lécha lindex et lappliqua sur le front de son élève, puis demanda:
-Alors mon fils, qui ya t il qui te tracasse à ce point ?
-Voilà. Comme tu le sais sans doute, je suis médiocre, je ne sers à rien, je passe des journées entières à apprendre des idioties, et même toi du haut de tes 80 années tu me bats sans conteste lorsque nous nous entraînons, fit Trèfle qui parlait selon lusage mais qui nétait pas si loin de la vérité. Cest pour cela que jai décidé de partir. Partir pour résorber cette peur qui me taraude depuis ma plus tendre enfance, en obtenant le Harnais Millénaire et ainsi
-Tu tes enfin décidé ! coupa Célestin. Cest pas trop tôt ! La quête est idiote mais au moins, ça te forgera le caractère ! Allez va mon élève, et surtout noublie pas le pain en rentrant et ramène-moi une esclave, si possible.
Trèfle ne su quoi répondre car il savait que son maître était loin de posséder toute sa tête. Cependant, il le remercia pour ces précieux conseils, aussi inexistants quils soient, le salua selon les coutumes ancestrales, cest à dire en levant le genou gauche, puis il fila à toute vitesse vers sa chambre pour séquiper et se préparer pour son voyage. En quelques minutes, il était prêt. Dans son sac de cuir tanné, il navait pris que quelques outils utiles, une robe de rechange, quelques pièces dor, un ouvrage sur la géographie pour ne pas trop de perdre, et un peu de nourriture puisquil considérait quil allait en trouver assez rapidement. Il prit également son cimeterre quil accrocha à la ceinture de son habit. Il se dirigea vers la sortie, le cur léger, enchanté par le destin plein de livres et de coutumes étranges, quil simaginait, ferma la porte pour enfin commencer son voyage. Il lui fallait aller vers lOuest, il attendit donc le coucher du Soleil, il était pas si bête tout compte fait, et se mit en route.
-Que Litani, Déesse des voyageurs, des brigands et des princes errants maccompagne et me guide vers Lamare, ma prochaine étape, dit-il à haute voix, persuadé que cette déesse lentendait.
En fait, il aurait fallu que Trèfle soit vraiment très idiot pour se perdre, puisquune borne de pierre à quelques pas de la maison de son maître indiquait la direction de Lamare, sachant que la route était de surcroît cailloutée et cernée de chaque côté dune interminable série darbres gigantesques et magnifiques, placés de telle façon quon ne puisse pas sortir de la route sans sécorcher sur les nombreux buissons qui remplisse les vides laissés par les mastodontes végétaux.
Trèfle parcouru la distance qui le séparait de Lamare en une journée presque complète; le Soleil pressé de rejoindre lhorizon, délesté de près du quart de ses provisions, car il avait mal jugé cette distance mais au moins, il pu se rendre compte que les atlas ne sont pas à la bonne échelle, et sain et sauf, ce qui est préférable pour la suite de lhistoire. Lamare, était la cité la plus étrange de la région, en effet personne ne connaissait réellement son histoire, du moins, personne ne savait ce qui cétait passé en cet endroit 100 ans auparavant, on sait juste que cette ville est peuplée de gens parlant un dialecte que peu utilisent encore. Gens qui dailleurs, en y réfléchissant un peu, nétaient pas très normaux, leurs corps blanchâtres minuscules, sans réels membres supérieurs outre deux ridicules os articulés, leurs pattes de la couleur du Soleil couchant, leurs bouches faites de la même matière et de la même couleur, et pour finir, leurs yeux sombres qui reflètent sans doute un passé qui est loin dêtre glorieux où le sang a du beaucoup coulé. Pourtant, la cité offre un avantage non négligeable, cest à dire la complète gratuité de ce que lon peut trouver, que ce soit équipements, denrées, ou chambres en échange de jeunes pousses darbres, ou plus simplement dun remerciement. Trèfle, bien sûr, le savait, il lavait lu en tout cas, et cest donc nonchalamment quil sapprochait des fortifications de la cité.
Il passa les gigantesques portes sans problème, si lon omet de dire quil trébucha sur un objet rond, sans doute un caillou, qui se trouvait au milieu du chemin. Il remarqua tout de suite que la ville était vide, mais il ne sen inquiéta pas puisque les premières lueurs du crépuscule commençaient à faire leur apparition. Dailleurs, il se conforta dans son idée lorsque les deux lourds battants de la porte se fermèrent juste après son passage, sans doute des mesures de précaution pour éviter les invasions de barbare ou pour empêcher aux indésirables dentrer, il partit alors en quête dune auberge, chose quil trouva assez rapidement en raison de la lumière vacillante dune maison, qui sévertuait à fuir ce lieu sans doute trop tumultueux. Il poussa la porte du Hobbit Farceur sans inquiétude et attendit quelques instants à lorée de la porte, le temps que ses yeux shabituent au brusque changement de luminosité.
A lintérieur, la fête battait son plein. Des notes criardes, discordantes, parfois aiguës parfois graves, sortaient dun instrument que Trèfle ne connaissait pas, dont dailleurs il ne voulait pas en savoir plus tant la mélodie lui était inaudible, chose qui ne semblait pas être partagée par les occupants de la bâtisse. En effet, les gens susmentionnés, tous semblables, ripaillaient gaiement, dune voix unique tout aussi peu mélodieuse et lintrusion de notre héros ne changea guère grand chose à cette situation, si ce nest une ambiance encore plus joyeuse. Trèfle se dirigea vers le tenancier, dont rien ne supposait quil létait hormis le fait quil soit derrière le comptoir, bien décidé à obtenir de quoi se reposer. Il le salua comme il était dusage lorsque lon saluait un étranger, cest à dire en éructant (plus cest fort, mieux cest), une main à plat sur le sommet du crâne. Lautre ne bougea pas, mais regarda toutefois Trèfle dun air qui en disait tout autant, cest à dire rien.
-Mon ami, un repas et une chambre je vous prie, hurla Trèfle qui tenta, vainement, de couvrir de sa voix la cacophonie ambiante.
-Coin coin, répliqua le tenancier qui visiblement semblait dhumeur assez joyeuse.
-Quelle fête, oui! dit Trèfle qui sessayait à la compréhension. Mais pourriez-vous me servir un repas et me louer une chambre ? Jai un long voyage à faire et je pense quune bonne nuit de sommeil dans un bon lit ne serait pas de refus.
-Coin coin, persista lautre, sans doute envoûté par linstrument.
-Bon tant pis, je vais voir à létage pour une chambre, et ne vous préoccupez pas pour le repas, je vais me rabattre sur mes quelques provisions. Bonne fin de soirée, et merci encore, termina Trèfle passablement énervé.
-Coin coin, conclu lhabitant de Lamare, son visage vide de toute expression.
Trèfle se dirigea alors vers lescalier et monta les marches dune manière lasse, les jambes lourdes. Bien sûr, on aurait pu croire quil se serait essayer à faire goûter quelques décoctions de son invention, comme on lui avait enseigné jadis, mais à dire vrai, il ne sétait jamais réellement intéressé à cette facette de son Ordre, et cest plutôt par souci de respect quil le faisait. Par ailleurs, il trouvait que lassistance était bien trop étrange et béatement hypnotisé par linstrument, et cest pourquoi il avait préféré sécarter à une distance raisonnable de cette ambiance festive car il aurait été en bien mauvaise posture si la joyeuse compagnie sétait tout à coup intéressée de trop près à lui. Trèfle chercha donc une chambre vide à létage, chose quil trouva rapidement puisque cétait la seule chambre à la porte entrebâillée et que les autres semblaient auditivement occupées par quelques couples en mal daventures.
Il prit une rapide collation, et sendormit dun sommeil profond au bout de quelques minutes dans la couche sale et malodorante prévue à cet effet. Pourtant, si il avait été plus expérimenté des choses de la vie, il aurait bien compris que lodeur pestilentielle et persistante, que ces effluves nauséabondes, tenaient plus de la chair en putréfaction que de la mauvaise hygiène du drap moisi. Il aurait pu également constater que les gémissements quil entendait nétaient pas le fait de couples mais étaient plutôt les derniers râles à peine audibles de quelques aventuriers trop curieux que les étranges habitants de la bourgade fortifiée avaient décidé de faire taire à jamais. Heureusement, il ne sen inquiéta pas et cest donc lesprit rêveur, pensant aux perspectives de gloire et de richesse, quil se réveilla le lendemain matin.
Il rassembla ses affaires, rangea soigneusement les draps et descendit au rez-de-chaussée afin dobtenir quelques provisions supplémentaires. Mais cest une salle vide qui vint soffrir à son regard. Plus dinstrument, plus de présences, même le tenancier était parti. Il haussa les épaules, visiblement peu surpris par tout ceci, et se décida à repartir, noubliant pas de prendre le repas qui semble-t-il avait été préparé spécialement pour lui, tout du moins cest ce quil croyait. Il savait pourtant quil nobtiendrait rien de cette ville et de ses habitants, et cest donc tout naturellement quil vint à se diriger vers lOuest, avec lespoir quil pourrait obtenir un indice avant datteindre le bout du monde, qui nest pas si proche, surtout lorsque la planète sur laquelle on vit est ronde.
suite et fin
Par Merry le 7/5/2002 à 23:09:40 (#1418231)
Il se rendit compte quil ne savait pas où aller, et quà un moment ou un autre, il lui faudrait prendre une décision. Il implora donc le ciel de lui venir en aide et comme les Dieux sont trop bons, ou facétieux, ils vinrent donc à sa rescousse, sous la forme de ce parchemin qui virevoltait au gré des vents et qui se posa délicatement dans la paume ouverte de Trèfle où il était écrit, dune encre à peine sèche:
« Là où naît le crépuscule,
Au flanc des montagnes acérées,
Marche vers la contrée qui stridule,
Et entre dans la caverne de lOeil Exercé. »
-Louée soit Jukonaë, Déesse des solutions trouvées et de la lobotomie divine! Je sais maintenant où aller, et je pourrais ainsi me prévenir de mon mal enfantin, sexclama Trèfle.
En guise de réponse, un éclair vint frapper le sol entre ses pieds. Il avait du faire une erreur, et cest compréhensible au vu du nombre effarant de Dieux que louait lOrdre, mais lheure nétait pas à la révision du Panthéon du Calice Impudent car il avait à faire, il devait trouver le Harnais Millénaire.
III) Où le monde nest pas aussi beau quon le prétend.
Le destin de Trèfle était daller vers lOuest, et il sy rendit sans broncher, car il était bien décidé et surtout aidé par les puissances divines. Cest pour cette raison quil pressa le pas, à un tel point quune fois arrivé aux montagnes du Cri Etouffé (nom donné en partie à cause des nombreuses crevasses que possède la chaîne montagneuse et surtout des aventuriers qui se jètent dedans), il mit une bonne vingtaine dheure à reprendre totalement son souffle. Il était peu habitué à ce genre dexercices, et cela se voyait mais parcourir la distance quil avait parcouru en seulement deux jours était un acte presque héroïque, du niveau dun héros de campagne comme
un fermier borgne, par exemple.
Après son repos forcé, il chercha à résoudre le troisième ver de lénigme divine. Il prit donc son sac, et en sortit latlas géographique quil avait emporté. Il balaya du regard les différentes contrées qui jalonnaient les montagnes, et très rapidement il trouva une solution, grâce à sa merveilleuse érudition. Il se mit donc en direction du Sud, vers Minéas, cité millénaire dont la spécialité culinaire était le grillon sauté. En réalité, la réponse était toute autre, puisquil sagissait de se diriger vers la contrée des hommes-insectes, KrKr, qui était réputée, disait-on, pour ses parades nuptiales où chaque printemps, les mâles stridulait pour attirer les femelles, douce mélopée que lon pouvait entendre des kilomètres à la ronde. Heureusement pour Trèfle, KrKr était au Sud et il se dirigeait donc, malgré lui, vers la bonne direction.
Il lui fallait maintenant repérer la caverne de lOeil Exercé. Par conséquent, il marcha lentement le regard en permanence vers la droite, à la recherche dune particularité dans une des nombreuses cavernes de ces montagnes. Les excavations étaient nombreuses dans ces contrées, et Trèfle mit donc plusieurs heures avant de trouver la-dite caverne. Bien sûr, il la trouva totalement par hasard, après une chute, car qui dit montagnes dit roches fourbes et malicieuses, et cest en se relevant quil perçu un flash dans une cavité. Le noir ne leffrayait pas, sans peur, ni appréhension, il se dirigea donc dans la caverne. Mais cest à linstant même où il entra dans celle-ci quune voix grave et puissante provenant du fond, dans lobscurité, lui commanda:
-HALTE! Toi qui viens chercher la Dague Lumineuse, réponds à mon énigme et je te laisserais passer.
-Mais
tu te trompes, je suis là pour le Harnais Millénaire, moi, se défendit Trèfle.
-Cest vrai ? Le Harnais Millénaire ? Nous ne sommes donc pas dans la caverne de lEtincelle Eternelle ?
-Bin
faut croire que non.
La voix marqua alors une pause, puisquelle contactait de manière télépathique son agent. Car avec les temps qui court, il était légion de constater que plusieurs gardiens soccupent de la même caverne. Plusieurs artefacts puissants avaient donc été volés sans aucune résistance, ce qui avait provoqué la colère des Mères-démons, les génitrices des démons et autres gardiens. Elles ont donc, il ya quelques centaines dannées, décidé douvrir une agence de répartition des cavernes du monde connu. Les agents, touchaient alors un dividende en fonction des trésors trouvés sur les aventuriers, mais bien sûr malgré cette organisation, il subsistait encore quelques étourdis, comme notre gardien:
-Autant pour moi. Je me suis trompé. Mais en même temps, ça me turlupinait quil ny ait eu que deux aventuriers depuis que je suis posté ici. (Il sesclaffa) Bon, et bien bonne chance dans la caverne de lOeil Exercé. Au plaisir.
Et le gardien disparut dans une vive lumière accompagnée dune détonation sourde. Notre héros haussa les épaules, visiblement surpris par cette situation incongrue, il en resta bouche-bée quelques instants, mais ce nétait rien comparé à ce qui lattendait. Il prit le nécessaire pour se confectionner une torche et il sengouffra dans la caverne, bien décidé à obtenir ce quil recherchait. A lintérieur, le vent était glacial, et les flammes de la torche manquaient souvent de séteindre, Trèfle pressa donc le pas. Les parois étaient tout ce quil y a de plus normal, cest à dire, faites de roches et de bon nombre daspérités sur lesquelles Trèfle avait bien compris quil ne fallait pas saccrocher, il en était de même pour le sol qui était jonché de
cailloux et de rocs de taille plus ou moins variable. Il ny avait aucune présence de vie, ou tout du moins, pas de celles que lon trouve habituellement dans ces endroits. Trèfle ne voyait rien, mais il sentait que latmosphère était lourde, quune main humaine, ou celle dune espèce douée dintelligence, avait, il ya longtemps, investi cette caverne et quelle avait modifié quelque chose ou quelquun. La chose se renforça lorsquil constata quil se trouvait à présent devant une porte de bois, aux montants de fer, ceux-ci rouillés par linactivité et lambiance humide de lenvironnement.
Il essaya vainement de la pousser du plat de la main, et cest seulement après quelques coups dépaule que la porte vint enfin à souvrir. Latmosphère se faisait encore plus oppressante quauparavant. Trèfle dégaina son cimeterre en constatant que les parois étaient maintenant des murs faits de pierre grisâtres, que le lierre avait commencé à envahir depuis un certain temps, tout comme le sol qui était faits de dalles dont les interstices laissaient également place à la verdure. Il savança à pas feutrés en pénétrant dans la première salle. Il fit bien attention à ce que son pied ne dépasse pas des dalles quil foulait, comme lindiquait le Guide du parfait petit cambrioleur (écrit par Stomach le borgne qui mourut seulement deux petites années après lécriture de ce volume, ce qui au total lui faisait cinq années de carrière dans le cambriolage). Précaution bien absurde lorsque lon sait être observateur, et que lon a su reconnaître de quel type de piège il sagissait. Ce que Trèfle ne savait pas faire, puisque soudainement son pied senfonça dans le sol, le cliquetis caractéristique lui indiquant que le piège venait dêtre déclenché. Mais il ne bougea pas, immobilisé par la stupeur. Cest à cet instant, que des trous également répartis sur les murs jaillirent des dizaines de fléchettes qui volaient à présent vers notre infortuné héros. En fait, les fléchettes étaient plus en train de planer que de voler et cest dailleurs pour cette raison quelles vinrent toutes atterrir aux pieds de Trèfle, qui avait eu la délicatesse de croire au piège (et je mens à peine). Visiblement, le mécanisme avait vieilli, et les ressorts navaient plus la puissance dantan. Pourtant, Trèfle resta égal à lui-même, cest à dire quil persista dans sa pétrification et cest, seulement, quelques minutes après lincident quil se décida à, enfin, trébucher en voulant sortir son pied de la fosse gigantesque.
La main gauche crispée sur le cimeterre, la droite greffée à la torche, il reprit son chemin. Trèfle avançait maintenant encore plus lentement que précédemment, il atteignait à présent la vitesse de pointe de lescargot apeuré. Une autre porte, et une nouvelle salle qui se profile devant les yeux du glorieux poltron. Il observa longuement les murs pour tenter dy discerner quelques cavités qui auraient pu contenir dautres fléchettes, mais il ne découvrit rien. Toutefois, il remarqua une corde au milieu de la salle, et il décida de sen approcher. Au fur et à mesure de sa progression, ses pas résonnaient de telle façon que tout être intelligent aurait compris quen dessous des dalles sannonçait, sans nul doute, un précipice que des yeux exercés naurait pu deviner la profondeur. Mais Trèfle ne sen inquiéta pas, croyant que la corde servirait à révéler quelque cache secrète qui le rapprocherait de la fin de sa quête, et cest donc de toutes ses forces quil tira sur celle-ci. A un tel point que la corde vieilli par les affres de la solitude vint à céder, sans que le mécanisme ne se déclenche, mais cest sans compter sur la malchance de Trèfle, car celui-ci dans un mouvement qui lui faisait déployer une force herculéenne (en gros, il se balançait au-dessus du vide, accroché à la corde) percuta le sol de tout son poids, et les dalles sous son épaule gauche cédèrent et rejoignirent les profondeurs obscurcies. Le bras gauche se balançait à présent dans le vide, larme autrefois si attachée à Trèfle avait suivi le même parcours que les dalles, et sous le choc, il sombra dans linconscience.
Lorsquil reprit connaissance, rien navait changé, son bras continuant à vouloir descendre. Trèfle se releva pour constater les dégâts, il nota que seules quelques dalles avaient disparues, puis il massa sa bosse nouvellement apparue, et cest désarmé quil se dirigea vers la porte suivante. Tel le félin, il la poussa et vint à se tapir dans lombre pour observer cette nouvelle pièce. Elle était de dimensions égales aux deux précédentes, mais au fond, sur un autel, un cône de lumière rejoignait le plafond et en son sein, un objet reluisait. Cétait le Harnais Millénaire! Lâge navait, semble-t-il, pas altéré la beauté de cet artefact, cest en tout cas ce que disaient les reflets faits dor et dargent qui parvenaient jusquau yeux de Trèfle. Il était beau, très beau, et notre héros navait plus quà sortir de sa cachette pour sen emparer, ce quil fit en courant comme un assoiffé. Mais une fois de plus, il navait pas été assez observateur, et cest dans un entrechoquement dossements que se leva le squelette qui auparavant dormait paisiblement devant lobjet quil devait garder.
-Jeeeeeeee suissssssssssss leeeeeeee gardiennnnnnn duuuuuuuuu Harnaisssssssssss Millénaireeeeeeeee, sexclama-t-il dune voix aiguë qui perçait les tympans. Quiiiiiiii esttttttttt-tuuuuuuuu doncccccccc pourrrrrrrr venirrrrrrrrr troublerrrrrrrr monnnnnnnn sommeillllllll ?
-Trèfle, et je viens prendre cet objet lumineux, là, en montrant du doigt lartefact.
-Soittttttttt, tuuuuuuuu devrassssssss doncccccccc meeeeeeeeee passerrrrrrrrr surrrrrrrrrr leeeeeee corpssssssssss pourrrrrrrrr lobtenirrrrrrrrr.
Le squelette se dirigea alors lentement vers Trèfle, qui ne savait que faire. Il resta donc de marbre, fixant les orbites du ressuscité. Trèfle eut alors la judicieuse idée de suivre son instinct. Il se mit alors à crier le plus fort possible, cest à dire un cri aiguë et perçant, digne du plus grand castrat. Le squelette en fut à peine troublé, et le seul changement notable que lon pouvait percevoir était que celui-ci avait redoublé sa cadence, se rapprochant à grands pas de sa future victime. Trèfle eut alors une autre idée, au moins aussi judicieuse que la première puisquil se mit à courir à toute vitesse en direction de la sortie. Le squelette fit de même mais à moindre cadence. Notre héros traversa alors, en trombe, les deux précédentes salles et attendit comme pour sassurer que son oppresseur nallait pas le suivre. Et le squelette ne se présenta jamais. Trèfle reprit donc courage, et finit par revenir vers lobjet de sa quête. Cest alors quil nota un changement dans la deuxième salle, un tibia humain jonchait désormais sur le sol, près du précipice. Cest idiot, mais le squelette qui avait toujours connu les trois salles intactes navait pas remarqué que le sol avait été percé, et que des dalles manquaient à lappel. Désormais, le squelette poursuivait Trèfle du fond de son précipice, car il avait été mû par la magie et quil possédait, par conséquent, le don dimmortalité.
Trèfle, fier de sa couardise, sesclaffa pendant de longues minutes pour finalement revenir à lendroit de sa fuite. Il sapprocha de lautel et cest les mains tremblantes et le cur palpitant quil sempressa de semparer du Harnais Millénaire. Sa vision ne lavait pas trahi, le nombre des années navaient pu transformer limmuable. Et cest le sourire aux lèvres quil rejoignit lextérieur, fier de sa technique imparable et de son audace à toute épreuve, il en oublia même de jurer. Il rentra lentement vers le nid douillet de son tuteur, à la recherche dun animal sur lequel il pourrait tester sa nouvelle acquisition. Et cest dans les environs de sa bâtisse originelle quil trouva son bonheur. Un cheval, comme il était indiqué dans la légende, se trouvait face à Trèfle, enfin plutôt en dessous puisque notre héros avait grimpé dans un arbre, malgré ses ailes, et quil attendait une cible, même si cela faisait quand même deux journées entières quil simpatientait. Il attendit le moment propice, et il sauta sur lanimal pour lui enfiler autour du cou le Harnais Millénaire. Il y parvint avec grand mal, tant le cheval était fougueux. Trèfle essaya alors tous les ordres dans toutes les langues quil connaissait mais rien ny fit, le cheval continuait à vouloir se séparer des indésirables. Il tourna sur lui-même, il se cabra à maintes reprises et finalement, il jeta Trèfle à terre. Lanimal sauvage se mit à courir et finit par rejoindre les sous-bois. Trèfle, quant à lui, venait de perdre son artefact. Les yeux rivés sur le sol, il rentra chez lui, persuadé quil avait perdu un objet que rien, pas même ses livres, ne pouvait remplacer. Mais il avait pris goût à laventure, malgré la perte de cette chose qui aurait pu lui faire ravaler sa peur des petits mammifères.
Pourquoi donc tous les ordres de Trèfle navait-ils eu aucun effet sur le cheval ? Non, ce nest pas à cause de la maladresse de notre héros. En fait, le problème provenait plutôt du Harnais Millénaire, celui-ci navait en réalité rien de magique puisquil sagissait juste dun harnais pour chevaux tout à fait normal, mais quun habile artisan avait fait sertir dor et dargent. Certes, son uvre était magnifique mais lartisan était mécontent de lui, et il avait donc décidé de cacher lobjet pour le finir lorsquil aurait été plus habile. Chose quil ne fit jamais.
Pourquoi la présence du squelette alors ? Lartisan avait un ami qui souhaitait alors sentraîner à manier les sphères nécromantiques. Il prit donc un cadavre humain, le ressuscita et lui fit garder le harnais. Dailleurs, le sorcier avait grâce à cela pu obtenir son diplôme de maîtrise de la nécromancie à lAcadémie de Magie.
Et les pièges ? Les deux compères, lartisan habile au marteau et son ami magicien, avaient autrefois trouvés cette cache. Ils avaient réussi à tromper la vigilance du gardien, évités tous les pièges, mais cest avec stupeur quils constatèrent quaucun artefact ne se trouvait dans la caverne. Cest pour cette raison que le gardien dit navoir rencontré que deux personnes. Ceux-ci avaient la seconde fois, apporté le Harnais Millénaire.
Et la légende ? Elle a été crée par les deux compères, tout comme le livre entier dailleurs. Livre qui en réalité était un recueil dhistoires pour les enfants, dont certaines étaient vraies, et dautres beaucoup moins, comme pour celle du Harnais Millénaire.
Trèfle était maintenant chez lui en train de raconter son histoire à son tuteur. Bien sûr, celui-ci était immensément fier de notre héros, bien que la quête nait pas aboutie. Et il avait hâte quil se perfectionne, et quil explore le monde comme il lavait jadis fait lui-même. Trèfle acquiesça, mais il décida quavant de partir, il aurait besoin de plus dentraînement. Cest ainsi que, main dans la main avec son père, Trèfle continua à se perfectionner dans le but de dépasser son maître.
Mais pendant ce temps, loin, très loin, au-delà des montagnes et des océans connus, deux personnes discutent à propos du sort de Trèfle:
-Bien, nous lavons persuadé et il est allé jusquau bout, fit une voix féminine emplie de joie.
-Oui, maîtresse. Mais ton immense pouvoir de persuasion na dégal que ton ineffable beauté, ô glorieuse magnificence, lui répondit un homme à la voix faible et soumise.
-Trêve de flatteries, tu sais bien que je déteste ça. En tout cas, il me plaît bien ce Trèfle. Et bientôt, il sera à la hauteur.
-Je nen doute pas, bienveillante souveraine.
-Allez va, et demande à nos mages de préparer la suite du plan. Quant à moi, je vais me faire belle pour ce soir, finit-t-elle par conclure en souriant.
Par Moire le 8/5/2002 à 0:15:32 (#1418734)
Par Yodavid le 10/5/2002 à 17:20:25 (#1436898)
Il ne s'en sort pas si mal avec trois feuilles le trèfle.
Et comme ça, personne n'aura l'idée de le cueillir.
Par Choke/Cien le 10/5/2002 à 17:52:32 (#1437090)
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