Legendes de Fanaani - 2ème partie

Par Fanaani le 3/5/2002 à 13:23:17 (#1390399)

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Le travail était minutieux, et bien que fatiguées par les heures passées au-dessus du grimoire, aucune des deux silhouettes ne semblait vouloir se reposer. A l’excitation de la découverte s’était mêlée une volonté certaine, comme un défi lancé ou un devoir de faire ressurgir une histoire trop vite oubliée. L’atmosphère studieuse, dans l’humble chambre qu’ils avaient mise à profit pour travailler sur le manuscrit, semblait presque irréelle. Dans un coin de la pièce, les instruments et les quelques sacoches du troubadour avaient été jetées là, laissant de la place pour les innombrables feuillets qui emplissaient l’espace, autant de tentatives de traduction ou d’essais laborieux. La prêtresse, elle, se penchait au-dessus d’un ensemble de feuilles dont elle venait d’achever la traduction. Jetant un regard vers le troubadour qui s’escrimait encore, elle esquissa un sourire avant de l’aider à finir les derniers passages du second chapitre…

Chapitre deuxième : les premiers âges

Alors que l’aube se levait sur le huitième jour, les dieux se penchèrent une fois de plus sur leur création, contemplant le lambeau de terre qui émergeait à présent des flots. Loin, perdue au milieu des mers, Fanaani ne devait être atteinte par nul autre, aussi Kyantis, le dieu des écumes, avait-il manœuvré les courants marins afin d’en écarter tous les navires. Ridias, dieu des brumes avait entouré l’île de ses voiles protecteurs, masquant son emplacement aux yeux les plus perçants, tout en prenant garde à ce que les habitants de Fanaani ne soient plongés dans ceux ci. Pour le reste du monde, « la terre au destin inconnu » ne devrait demeurer qu’un songe brumeux…

Lentement, les premiers hommes s’éveillèrent sur l’île, découvrant la terre vierge sous le regard discret des dieux. La nouvelle civilisation prospèrerait sans leur intervention, protégée dans l’écrin de leurs bienfaits. Ainsi avait parlé Aashyan, dieu de la Décision et du Jugement, et nul ne pouvait contester ses paroles lorsqu’il émettait une sentence. Aussi, contemplant avec curiosité leur nouvelle création, les dieux laissèrent la vie suivre son cours sur Fanaani, afin de découvrir ce que le destin réservaient aux hommes qui bénéficiaient ainsi de tout ce qu’ils avaient pu leur apporter.

Les premiers hommes s’éveillèrent dans l’île, découvrant sous leurs regards ce que les dieux leur avaient laissé. Les collines verdoyantes vallonnaient doucement le paysage de l’île, tandis que la forêt luxuriante se partageait les terres avec des prairies où quelques animaux allaient et venaient paisiblement. Le soleil brillait haut dans le ciel, dispensant lumière et chaleur de ses traits lumineux. Après quelques balbutiements, de petits groupes s’organisèrent, mettant à profit les ressources de l’île. Chasseurs et pêcheurs n’eurent aucun mal à subvenir aux besoins de nourriture, et bientôt les premiers villages et villes se dressèrent pour rassembler les uns et les autres.

Alors que les civilisations n’en étaient encore qu’à des balbutiements de par le monde, les hautes falaises échancrées de l’île abritaient déjà des merveilles inconnues et une société florissante. Au milieu de l’île luxuriante, les hommes disposaient de lieux de culture sans pareils, la terre fertile ayant été bénie par les pluies de Fiarna et exposée à un climat propice. Les collines abritaient des mines gorgées d’un métal exceptionnellement résistant et léger, l’orichalque, dont le travail fut rapidement maîtrisé par les artisans et les forgerons pour subvenir aux besoins de tous. Présent dans toutes les constructions, ce métal ne rouillait pas comme le fer, tout en étant plus résistant que le meilleur acier. Dans ce contexte favorable et grâce aux dons des dieux, les hommes et les femmes de Fanaani forgèrent une civilisation prospère. L’un d’eux, Jhorun Tanesties, nous laissa ces traces, celle de son histoire, et de sa famille…

Par SentencE le 3/5/2002 à 14:05:58 (#1390662)

Tjs aussi bien écrit, Somptueux