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Carnets de voyage... [long]

Par khyok Ezeil le 28/4/2002 à 22:05:51 (#1365742)

La matinée était déjà bien avancée, le soleil montait haut dans le ciel, et sa chaleur implacable semblait déjà prendre à la gorge voyageurs, plantes et animaux environnants...
S'avançant à pas lents, courbé après cette longue marche, un voyageur passait, silencieux, sur la grande route qui menait, au loin, à une ville. Le chemin semblait calme, mais derrière les buissons, les arbres, tapis dans les ombres, se cachaient des brigands et autres voleurs de bas étage, conspirant et choisissant leur prochaine victime. Le jeune aventurier, de sa démarche sure bien que fatiguée, voyant les coquins s'approcher prit les jambes à son cou, s'enfuyant, haletant vers la cité qui, il l'esperait, le protègerait. Voyant l'homme partir, les voleurs arrêtèrent là leur chasse, se cachant à nouveau dans les ténèbres, attendant leur prochaine victime.



A bout de souffle, et les jambes en coton, sa robe de mage pleine de poussière, le jeune homme s'avança aux portes de la ville, l'air quelque peu apeuré et intimidé; jetant sans cesse en arrière des regards emplis de peur.
Voyant qu'il était en sûreté, il porta plus d'attention à ces hauts murs de pierre qui protégeaient la ville, constituant une enceinte sans faille, et où deux tours terminaient les remparts pour former la porte.

Il s'approcha donc de la muraille, avec toute la curiosité et l'avidité des pierres d'un antique nain, il se pencha et observa la construction, les pierres étaient parfaitement alignées et encastrées, et bien que semblant avoir vu des temps immémoriaux, elles paraissaient pouvoir encore subir pendant des éons les assauts des gobelins et des fous éprouvant le désir de s'attaquer à la ville.

Pourtant tout semblait désert et sans vie. Il tourna la tête à gauche, à droite, rien ni personne. Levant les yeux vers les hautes tours de pierres grises: pas plus de monde. Il prit alors le risque de faire un pas à l'intérieur de la ville, essayant de faire le moins de bruit possible dans le silence qui semblait peser dans cette ville fantôme, peut-être ravagée par les guerres ou une quelconque épidémie. Là il s'arrêta net, dans la pénombre d'une des tours, un reflet avait attiré son attention, là, l'air quelque peu las, en train de mâcher un brin d'herbe, un garde était posté en armure rutilante, l'air menaçant et l'arme à portée de main. Le guerrier haussa un sourcil en regardant le jeune étranger et d'un geste de la tête lui donna l’autorisation de passer.
Et non cette ville n'était pas inhabitée et sa quiétude n'était que trompeuse.

Soupirant après cette frayeur, le jeune mage reprit sa route par l'une des rues de la ville pavée de pierres blanches et bordées de maisons dont certaines semblaient faire plusieurs étages et appartenir à des personnes non dépourvues de moyens.
Tout de suite à sa droite se trouvait une bâtisse dont, par la porte entrouverte, semblait venir des clameurs et des discussions animées, un écriteau semblait indiquer que c’était là la salle de garde: ils auraient pu paraître inactif mais on venait de lui prouver le contraire; trompeuse quiétude en effet pensa-t-il.



Poursuivant donc tranquillement son chemin, il arriva au bout de la rue, croisa un autre garde dont il esquiva le regard, et arriva devant ce qui semblait être la fontaine de la ville, dont jaillissaient de grands jets d’eau et autour de laquelle se tenaient un groupe de personnes, discutant et bavardant au milieu des arbres et dans la douce quiétude et la fraîcheur de la luxuriante végétation qui entourait le point d’eau.
Une personne attira particulièrement son attention, la plus belle dame qu’il ait jamais vue et à qui tout le monde semblait montrer le plus grand respect et la plus grande sympathie. Cette femme avait le sourire le plus charmeur qui soit, les yeux d’une chaleur et d’une profondeur sans pareil, tels qu'ils semblaient percer votre cœur pour y apporter l’amour et la paix. A tel point que le jeune mage restait là, les bras ballants, sans bouger, osant à peine respirer, comme si s'eut été un sacrilège. Tous semblaient habillés des plus fins habits tissés à ce jour, et resplendissaient à tel point que le pauvre jeune homme se sentit bien petit et envieux face à eux.
Pourtant cette dame et sa compagnie semblaient tellement remplies de bonté, qu’il ne pouvait les blâmer, seulement les admirer, tellement il se serait cru en face des Elfes disparus, gracieux et subtils dans toute leur volupté et leur sagesse…

Alors, la tête basse, il s’éclipsa, après avoir avidement capté quelques paroles au sens qui lui semblait encore très vague…



Il continua alors sa petite excursion, après tout, cette paisible ville ne lui était pas antipathique. Se mêlant donc aux ombres des arbres et des murs, il poursuivit vers ce qui lui semblait être l’ouest de la ville, et passant devant quelques maisons, il finit par tomber dans une rue qui ne semblait consacrÈe qu’à l’habitation, aucune personne ne venait hanter les pavés, aucun cri ne venait troubler la tranquillité des habitants.

Fronçant les sourcils, il descendit la rue, pour arriver à l’endroit le plus paisible qu’il n’ait jamais vu; sous ses yeux s’étendait un champ de pommiers en fleurs, et venaient se mêler aux senteurs de pomme, les cris des rossignols, qui semblaient louer la douceur des vergers et la quiétude de l’endroit. Ici, il se promit d’y retourner y finir ses jours, car en ce lieu, tout ne semblait que beauté et tranquillité, alors qu’à deux pas, de l’autre coté des remparts combattaient des aventuriers, des gobelins et des gredins. En ce lieu, la Paix régnait. Paix de l’âme et de l’esprit, du corps et des muscles.

Traversant donc le champ de pommier un large sourire aux lèvres, il finit par arriver à sa fin, au bord d’un champs de blé ou d’une quelconque céréale aux reflets d’or sous le soleil de midi. Ne voulant déranger il ne fit qu’un bref passage et s’éloigna, comme il était venu, à nouveau en direction de la fontaine, n’ayant toujours pas vu le nord de cette ville.



Et c’est donc en passant par le derrière des maisons pour se cacher du soleil qu’il arriva (il ne sut jamais trop comment) dans ce qui semblait être la rue marchande de la ville. Les échoppes luxuriantes paraissaient regorger de marchandises les plus diverses, d’un côté une marchande lui vantait les bien faits de son armure "qui arrêtait même les flammes d’un dragon", d’un autre un apothicaire l’incitait à acheter de ses potions et ses remèdes. En cette ville en tout cas, les affaires semblaient prospères…

Puis arrivé au bout de la rue, à sa gauche s’élevait une tour menaçante, d’un noir de jais, et qui semblait abriter de grands sorciers qui savaient magner la Magye mieux que lui ne saurait jamais le faire…

D’ailleurs, osant par curiosité jeter un regard par la fenêtre de l’immense bâtisse, il aperçut un pauvre homme disparaître sous l’incantation d’un des fameux magiciens qu’il semblait craindre, cet homme n’avait pourtant pas l’air de chercher querelle, ni d’Ítre mauvais… Ses pensées allèrent vers son âme et son salut… (l’expérience lui prouvera plus tard que l’homme n’avait été que téléporté sur une île mystérieuse.)


Il se retourna vivement, pris d’une certaine peur et se dirigea à grandes enjambées vers la plus belle demeure de la ville, celle ou semblait séjourner une des personnes les plus importantes de la région. Elle avait les volets peints nouvellement, la façade était plus que rutilante. Le tout semblait vouloir imposer à la population alentour et aux passants son autorité et sa loi.
Il avança donc prudemment vers les armoiries qui étaient enchâssées au milieu des runes sur un large écriteau de bois: Ici réside la Bourgmestre de cette ville, respectez le, respectez son autorité, respectez le Roy et vous prospérerez. L’homme, bien que dur semblait juste et au service de son suzerain et enclin au bonheur des habitants de cette cité.



Rassuré, il poursuivit donc sa route, midi avait sonné et il était plus que fatigué, quand tournant son regard vers l’Orient, il se trouva devant la construction la plus pleine de grâce qu’il ait jamais vu, et si plein de curiosité qu’il était, il ne put s’empêcher d’aller voir ce qu’elle cachait en son sein…

Il s’avança sur le seuil. L’ombre qui caressait son visage lui fit du bien, et quelque peu assommé par la chaleur, il soupira, l’air ravi d’être enfin arrivé dans un lieu de repos et de contemplation...

Il admira quelques temps les gravures faites sur le fronton par des artistes aujourd'hui tombés dans l'oubli; il représentait des êtres inconnus. Certains semblaient des démons, d’autres des archanges, ils semblaient les uns représenter la vie, et les autres la mort, enchaînés et entremélés en un cycle infini et sans faille…

La sueur perlait déjà sur son front, alors il se décida à entrer, l’air un peu intimidé par la majesté de la bâtisse et les piliers qui la composaient. Poussant la lourde porte de bois qui gardait précieusement la fraîcheur du lieu saint, il baissa les yeux en signe d’humilité. Il ne les leva que pour être ébahi par tant de beauté et de clarté, le temple se composait d’une seule grande salle, haute et resplendissante… La voûte semblait chercher à atteindre les cieux et les murs, d’un jaune d’or, semblaient avoir capturé le soleil et ses rayons, tant ils resplendissaient et tant la douce lumière qui traversait les vitres semblait p‚âle à côté…

Ce havre paraissait vraiment avoir capturé et entretenu une douce atmosphère de paix et de tranquillité, et le temps semblait comme suspendu et en harmonie avec tout ce qui se déroulait alentour…
Tout ne pouvait qu’apporter réconfort et gaieté même dans un cœur peiné et rongé par les sanglots, les prêtres s’affairaient et les fidèles allaient et venaient, nul ne semblant ignorer ce que faisait son voisin ni qui il était. Les bancs semblaient apporter le plus tendre des conforts, et tout ne paraissait que volupté et douceur entourant chacun de la plus douce des quiétudes.

Alors il décida de rester quelque temps ici, à se laisser bercer par les conversations et la joyeuse agitation qui résidait en ce temple de lumière. Et ainsi balancé au gré des conversations, il s’imprégnait de cette atmosphère à tel point qu’il ne voulut plus la quitter.
Bien malgré lui, il s’en alla d’un pas lent vers le sud de la ville et ses tours de pierres grises. Le soleil déclinait déjà et la soirée se faisait plus fraîche et la ville était toujours aussi calme et suave, quand arrivant aux portes de la cité, il se mit à regretter de devoir partir et à se demander si telle était vraiment sa volonté. Et relevant la tête, sur le point de repartir, il lut un panneau et d’un sourire léger, s’en alla vers des terres lointaines en quête d’aventure.

Noble voyageur, vous serez toujours le bienvenu en notre belle ville de Windhowl.Puisse la Paix et l'Amour éternellement vous guider...

Par khyok Ezeil le 28/4/2002 à 22:08:10 (#1365755)

Voilà à quoi j'ai passé mes vacances, je sais que ce texte est plus que long, mais il m'a fait plus que plaisir à écrire, et c'est là la vision que j'ai de la ville que je défends...

Puissent la Rédemption gagner vos coeurs...

Par Haya Esthal GDS le 28/4/2002 à 22:17:44 (#1365824)

Félicitations c'est vraiment tres bien ecrit!

Je tire mon chapeau :)

Par Elemir Exn Gwh le 28/4/2002 à 22:22:16 (#1365847)

'tain !!!! c'est long *sort* :ange:

bisou khykhychou :D :amour: :monstre: :chut:

Par Klio DeJarDrake le 29/4/2002 à 1:04:17 (#1366897)

:lit:



(non c pas vrai j'ai pas lu... mais qui serait assez courageux pour lire tout ça??? :p)

Par Alanis le 29/4/2002 à 1:24:30 (#1367008)

:lit: (*leve la main Klio :p*)

*se promet de regarder la ville de Windhowl avec un regard différent... essayant de se souvenir du recit de Khyok, des endroits parcourus.. de la rencontre avec Sael surement.. de la couleur redemptrice de la ville*

Par Zunder Kaorahn GR le 29/4/2002 à 1:31:11 (#1367044)

:lit:

Moi j'ai lu :)

C'est super mon Kyky :)

Par Ravendas le 29/4/2002 à 7:47:51 (#1367822)

:lit:

Sisi j'ai tout lu! :)

Par Muabdib Serra le 29/4/2002 à 8:08:00 (#1367862)

:lit:

Superbe Khyok, l'atmosphere de cette ville calme et paisible, ou se trouve la maison de famille et ou j'aime me reposer, est parfaitement rendue

J'en ai la même vision

Par Sofitia. le 29/4/2002 à 8:47:29 (#1367952)

tss Elemir t'es pas brehanite pour rien toi :p
force toi a lire unn peu tu le regrettera pas :)

*applaudit Khyok*

Par Rossi Nefk Glh le 29/4/2002 à 9:15:35 (#1368044)

Vraiment très belle description, et si bien racontée !


(juste comme ça, un petit clin d'oeil nostalgique):


Fronçant les sourcils, il descendit la rue, pour arriver à l’endroit le plus paisible qu’il n’ait jamais vu; sous ses yeux s’étendait un champ de pommiers en fleurs, et venaient se mêler aux senteurs de pomme, les cris des rossignols, qui semblaient louer la douceur des vergers et la quiétude de l’endroit.

:rolleyes:




Oh ! J'allais oublier ... Paix et Amour :ange:

Par Libra le 29/4/2002 à 11:28:11 (#1368619)

:lit: :merci:

Par khyok Ezeil le 29/4/2002 à 17:27:12 (#1370354)

Merci à tous *Large sourire*
Cela me fait plus que plaisir de voir que j'arrive encore à écrire ce que je vois et ce qui me plait ;)

:merci:

Au passage, la fameuse dame, n'est autre que dame Solweig, et l'impression qu'elle m'a faite n'est en rien exagérée, elle venait d'être nommée Duchesse de Windhowl...

Paix & Amour

et EHLP

Par Kumiko le 10/5/2002 à 6:59:57 (#1433843)

:lit:

;)

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