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Retour à Trandling - 35ème partie

Par Galadorn le 25/4/2002 à 22:57:40 (#1346914)

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"- Il n'y a pas d'autres alternatives si nous voulons sauver les Terres du Nord. Nous partirons à Trandling en renoncant à nos lignes de ravitaillement." Le ton ne souffre aucune réplique. Les poings plaqués sur ses hanches, il parcourt l'assemblée de son regard clair. Zeed Mithror a la machoire serrée, maitrisant à grands efforts son exaspération, sa patience érodée par des heures d'hésitation et de palabres. Ses yeux fatigués s'attardent sur le comte Girmog, qui à de nombreuses reprises lui a disputé le bien fondé de son choix. Le paladin attend quelques instants, pour le mettre au défi de s'opposer une fois de plus à sa décision, avant de se retourner et quitter la tente en coup de vent.

Eclairés par la pale lumière de sphères magiques, les autres officiers s'observent, à la fois gênés par la colère évidente du Champion de Cymod et soulagés que son ordre ôte de leurs épaules la responsabilité d'une telle résolution. Un homme d'une cinquantaine d'années, dont le visage aux pommettes hautes est encadré par de longs cheveux poivre et sel, se lève alors. Son surcot blanc arbore les armes du monastère du Tornheim.
"- Les prêtres-guerriers de la Source suivront le paladin."
"- Facile pour vous de parler, Veathenan", fulmine Girmog. Le seigneur d'Erkjavik est de loin le plus grand de tous les commandants de l'armée, dépassant aisément d'une tête le paladin blanc. Le noble porte comme à l'accoutumé son armure d'adamantite frappée du blason de sa maison, marquée par les années et ses nombreux combats. D'après les rumeurs qui courrent sur Girmog, en campagne il ne la retire que pour dormir. Certains de ses soldats jurent même qu'ils l'ont vu parfois s'assoupir avec. "Vous n'avez sous vos ordres qu'une centaine de personnes et de nous tous, vos hommes sont ceux qui ont le plus de chance de survivre à cette folie." Laissant libre cours à sa propre irritation, le comte agite les bras, embrassant la tente d'un geste ample. "Aucun des vingt mille soldats qui nous entourent ne possèdent un dixième des pouvoirs de vos frères, vénéré prêtre d'Artherk."

Palan d'Arel s'avance pour calmer l'énorme guerrier, mais Herbie Hancock retient le bras du jeune homme. De la tête, le mage lui désigne la femme aux ailes noires qui se tient en retrait des compagnons. Tout en elle, jusqu'au moindre détail, évoque la singularité, la froideur et le mépris. Ses longs cheveux sont plus sombres que la nuit, sa peau est d'une paleur irréelle, presque satinée, et sa robe, si simple et si effrayante à la fois, ne distingue de sa forme que ces deux appendices inhumains, recouverts d'un cuir rugueux oscillant entre le rouge incarnat et le noir charbon. Si beaucoup se sont étonnés que le Berseker ait accepté sa présence au sein de l'armée coalisée, et plus encore qu'elle ait été autorisée à assister aux conseils de guerre, personne n'a osé se plaindre de la néphilim que Zeed Mithror a accueilli sous le nom d'Acyde de Nor.

Jusque la elle s'est tenue à l'écart des discussions, silencieuse en présence du paladin blanc. Sa voix tombe maintenant tel un couperet.
"- Vous n'êtes qu'un pauvre imbécile, comte Girmog. Votre bétise est à l'image de votre carrure, et je reste encore surprise que les soldats de cette pitoyable armée aient pu désigner un ours aussi mal léché comme l'un de leur chefs." Pris de cours, le géant manque de s'étouffer, avant que son visage ne s'enflamme encore plus. "Veathenan sait parfaitement que les créatures de la Porte des Morts sont attirées par sa foi, comme des papillons de nuit par les flammes d'une lanterne. A travers leur perception grotesque de notre plan, ils voient en chacun des fidèles d'Artherk un phare aveuglant, une lumière douloureuse qu'ils doivent éteindre à tout prix... Sachez donc, seigneur, que ces moines qui partent à Trandling ont moins de chance d'en revenir que le plus maladroit de vos paysans."
Le noble gigantesque ouvre la bouche, la referme, avant d'arrondir ses épaules. De l'autre coté de la grande table de campagne, sur laquelle de nombreuses cartes sont étalées, le grand prêtre ne dit mot. Son regard est posé sur la femme indéchiffrable qui fait face au colosse. Tandis qu'il s'interroge une fois de plus sur la signification de son aura, pulsante comme un coeur, violacée, l'objet de son attention tourne la tête et découvre ses dents d'un blanc parfait, dans un sourire à glacer le sang.

Un vacarme à l'extérieur, des cris, le fracas des armes mettent un point final à la dispute.

Son épée à la main, en trois foulées Palan s'est retrouvé à l'entrée de la tente, le mage Herbie sur ses talons. A la lumière éparse des feux de camps, il ne parvient pas immédiatement à identifier les agresseurs. Il découvre son maitre, ses deux lames tirées, aux prises avec trois individus, avant finalement de réaliser qu'il s'agit de prêtres de Tornheim, ceux là même chargés de sa protection.
"- Mrulorch'!" Le mot est craché dans une exclamation étonnée.
A ses cotés, la néphilim a surgi, déployant à moitié ses ailes dans l'espace restreint.
" Mrulorch'!" répète t'elle, dans un sifflement mêlant la fascination et l'appréhension.
Sans attendre d'éclaircissement, le jeune guerrier s'est porté au secours de son ami, alors qu'une lance de feu le dépasse pour embraser un des moines. Il abat son épée sur le second. Le troisième s'affale, décapité. Effectuant une cisaille aller-retour avec son arme, Palan relève la tête pour rencontrer les yeux noyés de sang de Zeed Mithror, à tel point que ses iris en sont invisibles. L'armure blanche du paladin est humide de souillures écarlates, mais les lames qu'il brandit sont lumineuses, immaculées. Mortelles.

"- Attention-" A la périphérie de son champs de vision, Palan apercoit l'origine de la mise en garde: un homme agé, un arc à la main. Avec une lenteur effroyable, son esprit réalise qu'une flèche est partie. Il cherche à déplacer son bras, mais il a l'impression de se mouvoir dans un liquide visqueux. Inexorablement le projectile file, au ralenti, vers sa cible. Sa trajectoire se dessine dans l'air comme le sillon d'un soc dans la terre, comme une esquisse éphémère au trait inaltérable. Palan cligne des yeux, pivote.
Thunk.
Pendant qu'il essaye encore d'identifier son point d'impact, deux autres flèches ont parcouru l'espace pour atteindre leur but.
Thunk. Thunk.

Zeeeeed!
Il hurle, mais le cri ne résonne que dans son crâne. Quasiment sur lui, le paladin blanc titube, arrête son bras gauche pour le replier sur sa poitrine d'où dépassent trois longues tiges empennées d'un bleu vif. Son bras droit retombe sur le coté, lache son arme. Au moment où Palan se jette sur Zeed pour l'emmener avec lui au sol, il comprend soudainement que le guerrier, dans sa fièvre destructrice, ne l'a pas reconnu. Sans l'intervention de l'archer, il aurait abattu ses lames sur son ami.
Maitre Zeed! C'est moi, Palan...

Thunk.

La quatrième flèche pénètre l'armure du jeune noble. Il s'écroule, une douleur cinglante lui vrillant le dos. Son visage s'écrase contre le plastron de Zeed, recouvert d'un tissu humide et chaud. Ils sont tous deux au sol, l'élève couvrant le maitre. Il entend le grondement de rage si familier, si effrayant à présent. Berserk! Pourquoi n'a t'il pas reconnu la folie furieuse plus tôt?... En sauvant Zeed, il a signé sa propre mort.
Le gantelet du Champion se lève une nouvelle fois, mais contre toute attente, sa main laisse échapper sa deuxième épée. C'est avec douceur qu'elle vient se poser sur l'épaule du jeune disciple, et ce dernier entend dans un souffle: "P-Palan..."

Acyde de Nor s'est précipitée d'un bond vigoureux au milieu de la mêlée, un ombre imposante parmi les formes indistinctes qui se livrent bataille devant les feux. Ses immenses ailes envoient voler les cendres des foyers, mêlant les débris incandescents à la neige légère dans un tourbillon d'étoiles minuscules. Avant qu'elle n'ait pu rejoindre l'archer, les hommes autour du brasier ont accablé de coups leur compagnon de la soirée, qui essaye en vain de se protéger de ses maigres bras. Un jeune garcon aux cheveux roux le frappe à l'épaule, lui brisant la clavicule de son marteau de guerre. Un soudard obèse lui enfonce une large épée dans le ventre. D'autres encore se ruent pour l'achever. Au milieu de toute l'agitation, les soldats ont piétiné l'instrument du musicien.

"- Arrêtez, arrêtez cette folie!" Plus que la voix, trop faible pour porter par dessus le tumulte du combat, les combattants ont senti leurs membres s'engourdir à l'approche de la sorcière, et par instinct ont reculé, faisant cercle autour de la nécromancienne et du troubadour.

Le corps du ménestrel s'affaisse, à genoux dans la neige sale, serrant son arc rompu. Les attaques sur lui ont cessé, et étrangement il ne ressent aucune souffrance. Les chants dans son crâne se sont tus. De ses yeux bruns, Luis Taer cherche quelque chose dans la direction où ses flèches sont parties, par delà la muraille de chair et d'acier qui l'entoure. Sa vision est trouble, mais au dessus de lui, une silhouette aux ailes de démon s'est dressée, une femme à la beauté frigide. Ah!... Une brève seconde il connait l'angoisse, il se demande s'il s'agit d'une succube venue réclamer son âme. Puis il se souvient, et sa peur s'estompe. Aujourd'hui, il est heureux d'être simplement là, à des lieues et des lieues de Trandling, sur le chemin du retour. Il a reçu ses réponses. Le chasseur sourit avec ironie, quand un hoquet de sang l'étrangle, avant de le précipiter face à terre.
A quelques pas, son luth git brisé dans la boue grise.

Acre, fumée acre,
Dans l'oubli cesse le massacre.
Noire, fumée noire,
Dans la mort vient la victoire.

Acyde s'est agenouillée près du corps, qu'elle retourne avec douceur. D'une main gantée de velours, elle a refermé les paupières du vieux trouvère. "Dors, vieil homme, dors. Toi dont les yeux ont vu une autre réalité, ont percé les voiles de mensonge d'un Mrulorch', dors. Que l'Haruspice puisse te juger avec équité." lui murmure t'elle. Puis tout aussi rapidement, elle se redresse. Elle sait qu'en l'instant, les vivants ont plus besoin de ses talents que les morts. S'adressant d'un ton sec aux soldats qui la regardent avec crainte, elle leur indique les trois moines qui continuent de se battre, et cherchent à parvenir jusqu'aux corps des deux bersekers. "Qu'attendez vous? Maitrisez les prêtres au plus vite, mais ne leur faites aucun mal. Prévenez les autres."

Au dessus du camps de l'armée de Cymod, une âme s'élève en compagnie de ses soeurs. Celle là est riante, car elle apercoit haut dans le firmament un homme qui l'attend les bras ouverts, pour l'accueillir d'un sourire et d'un hochement de tête.

Par Kyriane Feals le 25/4/2002 à 23:04:36 (#1346945)

:lit: (En attendant de rentrer)

Encore ahuri par le nombre de textes...

Par Pico Thy le 26/4/2002 à 2:09:58 (#1347617)

:lit:
... le nombre, et la qualité !

Par Dodgee MIP le 26/4/2002 à 10:37:40 (#1348186)

Et voila, ca pourrait n'etre qu'un post de flood, mais non en fait :)

Par Shaitan Sardduc le 26/4/2002 à 12:08:54 (#1348537)

(comme toujours...excellent :)*

Shaitan

Par Zeed Mithror le 26/4/2002 à 15:17:06 (#1349547)

C'est beau...
Mais ca fait mal ;)

Vos héros survivront-ils ?
Qu'adviendra t'il de l'armée de Cymod ?
Quelle est la combinaison gagnante de la prochaine course de Kraanians ? (ca manque de Kraanians cette histoire d'ailleurs...)
Le râle d'un zombi est-il réellement proche du hurlement d'un Wookie enrhumé ?

Vous saurez tout cela dans :


... (ménage son effet)


... (beaucoup même)


Quelques temps, bien sur, vous croyez quoi ? Que ca s'écrit tout seul une saga ? ;) D'ailleurs je vous prépare quelques petites interviews (dont celle de Dodgee-qui-niera-tout-comme-d'habitude) des acteurs ;).
Galadorn nous annonce que la partie 36 sera aussi de lui tandis qu'Acyde et Dodgee font des trucs d'emplumés entre eux (ca c'est pour dire qu'ils ne dorment pas et qu'ils en ont aussi pas mal en préparation :) )... Alith Anar pour sa part nous garde quelques bonnes petites choses au frais.

A mon avis quand vous aurez lu tout ca vous devriez aller prendre une bonne douche et en sortir en vous disant que finalement se lever à 6h pour aller bosser n'est pas si dur que cela ;)

J'aimerais pour ma part que chaque personne ayant contribuée à cette grande aventure me laisse un petit message privé avec son adresse mail et son numéro icq... ;)

*_-_-_*

Ljd Zeed Mithror,
Qui se prépare psychologiquement à sortir quelques textes tout bientôt... (les interviews ce sera pour ce WE en principe)

Par Alith Anar le 26/4/2002 à 16:42:13 (#1349935)

*cache discretement une feuille encore vierge*

Oula oui! Plein de choses, oulala, z'avez encore rien vu, j'vous previens!

Par Zeed Mithror le 26/4/2002 à 21:22:21 (#1351730)

*Chuchotte*
Allons chhhhhut Alith, vous allez me déconcentrer pendant que je programme la rediffusion de cet épisode...

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