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CHAPITRE II – Menace dans l’ombre.
Par Jerec le 23/4/2002 Ă 17:07:53 (#1333425)
Voici la suite de mon récit;)
Liens vers les épisodes précédents:
Prologue : http://forums.jeuxonline.info/showthread.php?s=&threadid=78822
Chapitre I : http://forums.jeuxonline.info/showthread.php?s=&threadid=79411
Bonne lecture :)
CHAPITRE II – Menace dans l’ombre.
(Cette partie n’entre nullement dans le récit de Polka)
Une diligence à quatre chevaux venait de faire halte devant l’imposante forteresse aux murs noirs comme du charbon. Le soleil se couchait à peine, se faisant progressivement engloutir par les sommets de la chaîne de montagne, qui évoquaient plus une mâchoire sertie de crocs acérés qu’un massif rocheux.
La porte de la diligence s’ouvrît, laissant place à un homme âgé, au visage glacial comme un souffle de blizzard. De longs cheveux gris parcouraient toute la longueur de son dos, faisant écho à la barbiche qui prolongeait son menton déjà élancé. Ses yeux, d’un bleu très clair parachevaient un regard aussi tranchant qu’un couperet. Vêtu d’une robe noire, ornée par de nombreux motifs rouges représentant de fines lames de poignards, l’homme avait une silhouette très élancée, fine.
Un individu en cotes de mailles, trapu, vînt à la rencontre du voyageur. Ses cheveux roux brillaient avec les reflets des torches. Ses moustaches et sa barbe naissante lui donnaient un air digne qui confirmait son statut de meneur d’hommes. Oui, le Capitaine Hastings aimait diriger. Seulement, dans le cas présent, il ne se trouvait pas en position dominante ; pas en face de l’occupant de la diligence…
« Mes hommages, Seigneur Necrulus. J’espère que le voyage vous a été agréable. Votre venue nous honore, fît Hastings d’un ton respectueux, frisant l’obséquiosité.
- Dispensez-vous des formules de politesse, Capitaine, et de tous ces effets comiques, rétorqua le vieil homme avec une voix rauque et glaciale. Je suis venu m’assurer que vous respecterez les délais qui vous ont été impartis.
- Je puis vous garantir que nous achèverons les travaux à la date prévue.
- LÂ’Inconnu ne partage pas votre vision optimiste de la situation. Je suis ici pour vous faire part de ses doutes.
- Mais, Seigneur, lÂ’Inconnu nous demande lÂ’impossible ! Il nous faudrait au moins doubler nos effectifsÂ…
- Dans ce cas, vous pourrez le lui dire vous mĂŞme, Capitaine.
- Il vient ici ? fît Hastings, une lueur d’effroi dans le regard et déglutissant avec peine.
- C’est exact. Je vous conseille de choisir les mots justes lorsque vous lui ferez part de vos doléances.
- Nous redoublerons dÂ’effort, Seigneur !
- C’est dans votre intérêt, Hastings. Notre entreprise est trop vitale pour que nous puissions nous permettre le moindre contretemps. L’Inconnu n’en tolérera aucun. J’espère avoir été suffisamment clair ?
- LimpideÂ…
- Je l’espère pour vous, Capitaine… »
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Necrulus sÂ’installa dans ses appartements, dont les immenses fenĂŞtres donnaient une vue dÂ’ensemble sur la forteresse sombre. Il pouvait observer des milliers dÂ’ouvriers sÂ’activer de toutes parts. Il souriait devant le doux spectacle qui sÂ’offrait Ă ses yeux.
Il s’affaira à disposer son habitat à son goût. Puis il sortît une boule de verre de la taille d’une chope de bière et la disposa sur l’immense table de marbre circulaire qui se situait au centre de la pièce.
Il ferma les yeux. Il joignît ses mains en forme de prière et commença à prononcer des paroles incompréhensibles pour le commun des mortels. Une lueur verte s’échappa de l’étrange boule de verre. Cette dernière illumina bientôt toute la pièce. Une forme sombre aux contours vaguement humains commença à se dessiner. Elle dominait entièrement Nécrulus que ce soit par la taille ou l’envergure. Une voix d’outre-tombe se fît bientôt entendre.
« Seigneur Nécrulus ! Je vous attendais !
- Me voici rendu à la forteresse, votre Grandeur. Je prend en charge la supervision finale des travaux, fît Nécrulus, avec une attitude soumise.
- Les hommes du Capitaine Hastings seront-ils dans les temps ?
- Soyez sans crainte. Je me charge de leur donner suffisamment de motivation afin quÂ’ils ne prennent aucun retard.
La forme humanoĂŻde sembla hocher la tĂŞte.
- C’est parfait, Seigneur Nécrulus. De mon côté, je continue à gagner du temps. Albion et Hibernia viennent de prendre Mjölner Faste. Mais ils commencent à piétiner et je sais que Midgard ne commettra pas deux fois les mêmes impairs. Tant que les trois Royaumes continuent à s’entre-déchirer, vous aurez toute liberté pour achever la construction de la forteresse.
- Ne craignez-vous pas que l’alliance des albionnais et des hiberniens ne créé un déséquilibre ?
- Les guerriers de Midgard sont habitués à vivre dans les pires conditions. Je pense que même face à une telle coalition, ils seront capables de tenir la dragée haute à leurs ennemis. De toutes façons, le sort de ces royaumes m’importent peu. Qu’ils continuent donc à s’entre-tuer de la sorte, nôtre tâche n’en sera que plus aisée.
- CÂ’est aussi mon opinion, votre grandeur.
- Nos « éclaireurs » sont-ils en place ?
- Oui, mon Maître. Conformément à vos directives, j’ai en ai envoyé toute une escouade dans la région de Jamtland, non loin du camp retranché de la coalition. Ils n’hésiteront pas à massacrer tout individu ressemblant de prés ou de loin à un soldat isolé.
- Excellent, Necrulus. Je vous rejoindrai très bientôt. Le temps de faire bouger quelques unes de mes marionnettes… »
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(Récit conté par Polka)
Suite à la capture de Panda McKeen et de sa sœur, nous nous trouvions dans une situation tout à fait imprévue. Nous ne pouvions plus poursuivre notre mission comme prévu ; pas avec deux prisonniers sur les bras. D’un autre côté, mis à part l’emplacement du campement des forces hibernio-albionnaises, nous n’avions aucun autre renseignement vital, tels que l’effectif de leurs armées…
Nordik trancha et prît la décision de rentrer. Le groupe se mît donc en route vers Svasud Faste. Durant tout le trajet, je ne cessai d’observer Mc Keen. Je savais de quoi il était capable. Il saisirait la moindre occasion pour nous fausser compagnie. Afin d’éviter qu’il ne communique avec Gayalihn, nous les avions séparés. L’Highlander marchait donc entre Nordik et moi-même, avec deux archers dans le dos, prêts à intervenir, au cas où…
Il remarqua assez rapidement lÂ’insistance avec laquelle je le scrutais.
« Et bien, le troll, que se passe-t-il ? Tu veux mon portrait ? Rassure-toi, je n’ai guère l’intention de m’enfuir. Je suis en train de rédiger une étude sur les êtres mentalement déficients, et il me semble avoir dégoté un sacré filon.
Je savais Mc Keen doué pour la provocation. Il aimait faire perdre leur calme à ses adversaires. Toutefois, si il comptait en faire de même avec moi, il lui faudrait vraiment forcer son talent.
- Pourquoi irais-je demander ton portrait, quand j’ai la possibilité de te faire empailler, albionnais ? Les portraits sont rarement fidèles à leurs modèles…
- Il est vraiment dommage que nous ne soyons pas dans le même camp, Mc Keen, fît Nordik. J’aime les hommes de votre trempe.
- Tout nous sépare, tas de pierre. Vous, les midgardiens, vous vous battez pour les territoires, pour l’or, alors que nous autres, albionnais, nous nous battons pour l’honneur et la justice !
- Chacun se bat pour ce qui lui manque, rétorqua mon ami à brûle-pourpoint. Ta notion de l’honneur me laisse pour le moins perplexe, dans la mesure où vous n’avez pas hésité à vous allier avec les hiberniens… Je me demande ce que feu votre Roi Arthur en aurait pensé.
- Je n’ai jamais approuvé cette alliance ! fît Mc Keen sur un ton d’exaspération. Nous n’av…. »
Un grondement monstrueux interrompît tout à coup l’Highlander. Le sol tremblait. Les oiseaux, affolés, s’envolèrent en hâte des sapins enneigés. L’instinct de groupe nous poussa à nous mettre à couvert, dans la forêt. Un second vacarme se fît entendre, aussi violent que le précédent. Cela ressemblait au cri de cent yétis déchaînés. Mon sang se glaçait.
« Cela provient du camp isalf qui se trouve au nord de Genlock », fît l’un des chasseurs kobolds
- Allons-y, fît Nordik. Et gardez un œil sur les Mc Keen ! »
Nous avancions prudemment. Le vacarme s’intensifiait au fur et à mesure de notre progression. Des tas d’animaux fuyaient, certains arbres étaient abattus. L’enfer se réveillerait-il ?
Nous arrivâmes finalement au camp. Et nous vîmes…. Un monstre aussi grand que deux yétis, une tête en squelette en forme de vache, des ailes immenses déployées qui évoquaient celles des chauves-souris… De forme humanoïde, cette chose semblait sortir de l’un de mes pires cauchemars. Sa peau semblait avoir la consistance du cuir. Ses bras, aussi épais que des troncs de béliers étaient prolongés par quatre griffes comparables aux lames d’épées géantes.
Elle était en train de réduire en miette le camp et de massacrer tous ses occupants qui semblaient véritablement impuissants. « Thor tout puissant… », murmura Nordik, incrédule. « Il faut réagir, fis-je à mon ami. Si ,nous ne l’arrêtons pas, elle va faire de même avec nos propres camps ! »
Le groupe se mît en position de combat. Les chasseurs kobolds, arcs armés se placèrent en première ligne, mettant en joue ce monstre gigantesque. Isthar et Dioxine, les deux prêtres d’Odin se préparaient à incanter. Nous allions engager les hostilités quand Mc Keen vînt s’adresser à Nordik. « Rendez-nous nos armes à moi et à ma sœur ! Nous allons nous battre nous aussi !
- Tu penses vraiment me faire tomber dans un piège aussi grossier, albionnais ?
- Vu ce que nous avons en face de nous, je pense que tout le monde doit combattre ! ! ! Je cherche à sauver ma peau ! Dans le cas présent, vous avez besoin de tout le monde ! ! !
Nordik hésitait. Je ne saurais expliquer pourquoi j’avais confiance en Mc Keen. Son regard déterminé semblait prouver la sincérité de ses propos. Puis, notre Commandeur prît de nouveau la parole.
- Très bien, Mc Keen, je te fais confiance. Mais tente le moindre coup fourré, et je jure sur Odin que je te tuerai de mes mains ! ! ! »
On rendit leur arme aux Mc Keen. Je dégainais mon couperet de guerre, déterminé à faire taire ces insupportables hurlements.
Nordik donna le signal. Les archers firent feu, créant bientôt une pluie de flèches qui s’abattît sur le dos de la monstruosité… sans pour autant l’affecter… En une fraction de seconde, sa répugnante tête osseuse se tourna en direction de notre groupe. Elle se mît à marcher vers nous, le moindre de ses pas faisant trembler le sol. Les chasseurs continuaient à décocher leurs flèches avec un rythme infernal. Mais ces dernières ne parvenaient à pénétrer la peau du monstre, aussi tendue que du cuir.
Les prêtres passèrent alors à l’action. Une aura bleutée les entourait. Des éclairs virevoltaient tout autour de leur corps. Isthar et Dioxine tendirent leurs bras en direction du monstre et joignirent leurs mains, paumes vers l’extérieur. Des boules d’énergie pure partirent en direction de la bêtes et la frappèrent de plein fouet. Une série d’explosions couvrît le corps de la créature dont les hurlements redoublaient d’intensité. La puissance de l’attaque la força a se mettre à genoux, sans pour autant la blesser. Profitant de sa position, notre groupe se disloqua, de manière à l’encercler. Aussitôt, les guerriers au corps à corps donnèrent la charge, moi en tête. Mal nous en prît. D’un geste de balais, la créature créa un terrible courant d’air aussi violent qu’une tornade qui nous projeta au moins cinquante pieds en arrière.
Impossible de l’approcher… Elle se releva. Une étrange lueur rougeâtre apparût dans ses orbites vides. Elle ouvrît sa gueule béante . « Couchez vous ! ! ! hurla Mc Keen ». Un jet de flammes vives s’échappa de la bouche du monstre, grillant net cinq chasseurs qui n’eurent pas le temps d’esquiver.
Yoyoarg et Nordik ripostèrent. Priant Thor de leur accorder la puissance de ses marteaux divins. Le ciel s’assombrit. Une nuée d’éclairs d’une rare violence s’échappa des cieux, foudroyant l’horreur, et l’obligeant à stopper sa vague enflammée. Des marteaux géants translucides apparurent aussitôt, se substituant à la foudre divine. L’un après l’autre, ils s’abattirent sur elle, la projetant à terre, dos contre sol, en un terrible fracas qui fît une nouvelle fois trembler le sol.
Le combat ne sÂ’acheva pas pour autant. Le monstre se releva, non sans mal et marcha Ă nouveau vers nous, tel un cauchemar revenant hanter inlassablement le dormeurÂ….
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(Cette partie n’entre nullement dans le récit de Polka)
Toute l’attention d’Apone Hyola était concentrée sur la carte tactique étalée sur l’immense table en chêne de la tente d’état major. Il étudiait toujours cette dernière, après avoir entendu le dernier rapport des éclaireurs de la journée. Il souriait. Malgré la puissance de la coalition ennemie, Midgard tenait bon. Malgré tout, un sentiment d’inquiétude l’animait. Nordik et son groupe n’étaient toujours pas rentrés.
Il fût interrompu dans ses réflexions par l’entrée de son épouse. Leanor était une très jolie jeune femme à la chevelure rousse et abondante, admirablement assortie à ses yeux d’un vert pur comme le jade. Sa généreuse poitrine achevait de faire d’elle l’un des fleurons de la gante féminine de Midgard. Elle s’approcha doucement de son époux, puis le saisit par le coup pour l’embrasser.
Il n’en fallut guère plus à Apone pour chasser de son esprit les inquiétudes de la journée.
« Comment s’est passé ton voyage, ma douce ? fît il avec une voix attendrie.
- Fort bien, répondît Leanor. Je suis parvenue à une entente avec le clan des Blodfelags. Ils se joindront au combat. Mais je ne suis toujours pas parvenue à décider le peuple svartalf. Ce sont de sacrées têtes de mules.
- Je suis persuadé que tu sauras trouver les bons arguments pour les faire changer d’avis, assura son mari avec un sourire entendu.
- Possible. Quelles sont les nouvelles de ton côté ? Philoctus te mène-t-il toujours la vie dure ?
- Plus que jamais ! Je suis néanmoins parvenu à convaincre notre conseil à maintenir notre guerre d’embuscades, jusqu’à l’arrivée des renforts. En revanche, nous avons acquis la quasi certitude que les troupes d’Albion et d’Hibernia se sont regroupées non loin de la forteresse de Genlock.
- Le tout est d’en être totalement sûr…
- Je sais. C’est dans ce but que j’ai envoyé Nordik et Polka, ainsi que tout un groupe d’élite, afin d’obtenir un maximum de renseignements.
- Cela a lÂ’air de te contrarier, remarqua Leanor.
- Oui, ils ne sont toujours pas revenus. J’espère qu’ils ne son pas tombés dans une embuscade ou quelque chose dans le genre.
- Je fais confiance aux facultés de Nordik. Ils reviendront, sois-en assuré.
- Puisse tu avoir raison… »
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Par Jerec le 24/4/2002 Ă 3:07:35 (#1335935)
Par Jerec le 24/4/2002 Ă 18:39:24 (#1339385)
Par Feltorn Darken le 25/4/2002 Ă 10:38:37 (#1342732)
Par puip le 25/4/2002 Ă 11:13:54 (#1342910)
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