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Souvenirs

Par Lucinda H le 22/4/2002 à 23:01:09 (#1330140)

Lucinda venait à peine de se reveiller, elle se leva d'un bond et se précipita vers la table. Les souvenirs qu'elle avait de son rêve étaient si nets, elle ne voulait à aucun prix les laisser s'effacer, pas cette fois. Elle saisit sa plume et d'une main agile entreprit de jeter pêle-mêle sur le parchemin les éléments que sa mémoire gardaient depuis toujours et ceux que le rêve venaient de lui apporter.


Mes premiers souvenirs remontent à un temps ou je savais à peine marcher, cette periode de la vie à laquelle les enfants commencent à découvrir le monde et les personnes qui les entourent, s'émerveillant de chaque nouvelle découverte. Ce que je vais tenter de relater ici sera sans doute un mélange de rêve et de réalité car il arrive un moment, je crois, ou l'esprit ne parvient plus à faire la différence.

Je vivais donc, à cette époque avec ceux qui me servaient de parents, dans une masure délabrée au coeur d'une sombre et épaisse forêt. Je me rappelle les arbres immenses qui entouraient la minuscule clairière ou nous vivotions, leurs branches étaient si hautes et leur feuillage si touffu que jamais ni la lumière, ni la pluie ne les transperçait. Je ne crois d'ailleurs pas avoir vu le soleil briller avant mes 4 ou 5 printemps. Rien ne survivait dans ces bois autre que nous, pas même le plus petit insecte, nous nous nourrissions de racines que ma mère faisait cuire avec un peu d'eau de la source dans un énorme chaudron. Celui-là même dans lequel elle faisait parfois bouillir pendant des heures entières de mystérieuses concoctions à l'odeur nauséabonde, agitant sans relâche la mixture à l'aide d'un baton, ses longs cheveux noirs balayant, en rythme, le sol à ses pieds.

Quand à mon père, le seul souvenir que j'ai de lui me terrifie bien plus que toutes les horreurs que j'ai pu voir jusqu'à présent. Je ne me rapelle pas l'avoir vu très souvent et les rares fois ou il était présent, je restais assise dans un coin de la pièce, sans faire aucun bruit de peur qu'il ne me remarque. Ce qui m'effrayait chez lui n'était pas tant sa stature, pourtant imposante, que le regard qu'il posait sur moi de ses yeux noirs de haine, les rares fois ou il daignait le faire. Mes parents communiquaient entre eux au moyen une langue étrange que je n'ai jamais vraiment comprise et je crois qu'ils ne le souhaitaient pas. Le peu de fois ou ils s'adressaient à moi, il me semble que c'était dans la même langue que nous parlons aujourd'hui. La seule et unique fois ou je me rappelle avoir entendu mon père m'adresser plus de deux mots était au crépuscule d'un jour extrêmement rigoureux de l'hiver. Ma mère et lui discutaient entre eux avec animation, à grand renfort de gestes et de cris. C'est au moment ou mon père s'est retourné vers moi pour me lancer un regard meurtrier que je compris que je n'étais autre que le sujet de la dispute.


La jeune fille leva sa plume quelques instants, sa main tremblait tant qu'elle était dans l'impossibilité de continuer à écrire. Elle ferma les yeux quelques secondes et tenta de maitriser les sentiments de peur et de tristesse que provoquaient ce souvenir. Une fois ses tremblements apaisés elle se remit bravement à la tâche qu'elle s'était assignée, bien décidée à en finir.


Il s'approcha de moi à pas vifs et me saisit brutalement, m'enfonçant ses ongles acérés dans l'avant-bras, me hurlant au visage qu'ils auraient mieux fait de me laisser périr dans cette forêt infestée par les loups et qu'il avait su tout de suite à la couleur de mes cheveux que je ne leur apporterais que des ennuis. Là-dessus il me souleva de terre et me projeta violemment contre un mur. Les dernières choses que j’entendis alors, sombrant dans une profonde inconcience après le choc, furent les hurlements de ma mère et une sorte de déflagration dont je n’ai compris que longtemps après la probable provenance. Je n’ai jamais revu mon père après ce jour. Je suppose que ma mère l’a tué en invoquant une de ces boules de feu que je l’ai vue utiliser parfois pour éloigner les fauves rodant l’hiver autour de notre baraque.

Les images s'effaçaient rapidement de sa mémoire, les éléments de la scène devenaient flous et rapidement ils disparurent totalement. Lucinda était malgré tout assez satisfaite, elle avait réussi et son passé ne lui paraissait plus aussi inaccessible qu'auparavant.

Par Emma Veantur le 22/4/2002 à 23:05:27 (#1330163)

*clap clap* C'est très zoulie :) :) :lit:

Par Kyriane Feals le 23/4/2002 à 1:29:03 (#1330728)

:lit:

Les rêves sont les portes de notre inconscient... il suffit de les laisser entrouvertes pour que s'y échappent des relents de notre mémoire, souvenirs impérieux d'un passé...

Joli :)

Par Darksoul Zenox le 23/4/2002 à 5:56:53 (#1330998)

C'est affreux, mais a la fois si beau....:lit:

Par Chrysaor Osten le 23/4/2002 à 11:08:13 (#1331631)

Splendide Luci :amour:

Par Shammana Delyn le 23/4/2002 à 11:26:15 (#1331693)

le seul souvenir que j'ai de lui me terrifie bien plus que toutes les horreurs que j'ai pu voir jusqu'à présent
Tu n'a jamais rien vu d'aussi horrible depuis?

hum hum
*tend un miroir à Liliche*
Tiens, regarde là dedans tu va voir ce qu'est la laideur :D


P.S : hop le jolie texte, et bisou :p

Par Crazy le 23/4/2002 à 12:01:52 (#1331821)

:lit:

Par Gorthor le 23/4/2002 à 14:14:13 (#1332452)

ca s'est un texte plustôt merveilleux

:D :D :D :D

Par Lorana le 23/4/2002 à 18:31:24 (#1333895)

:lit: :amour:

Par MortifeR le 23/4/2002 à 20:46:58 (#1334834)

Tu m'étonnes qu'elle soit ravagée la pauv' fille :D
Oh, et heu... Shammapouf, sale chipie :D

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