Entre deux îles.

Par Jeanne de Vaal le 20/4/2002 à 17:29:24 (#1317834)

Quinzième du mois des vents, année cent septante CS :

Le vent et les voyageurs portent de pires nouvelles de Goldmoon. Le Chevalier du Roi aurait rendu les armes. Je ne peux ni accepter ni croire une telle chose. Il est modèle de loyauté et de dévotion, quoi donc aurait pu le pousser à finir son serment et à abandonner le commandement de la Garde Royale ? J’étais la première à croire qu’il ne capitulerait pas même la tête sous la botte de l’ennemi –Artherk nous préserve de voir un jour telle avanie. Je sais, père, que je ne devrais pas avoir mon mot à dire en matière de défection, mais justement. Mon expérience me rappelle qu’en tout acte il y a contexte, et cela me retient de juger la décision du Chevalier de Goldmoon. Car je refuse d’envisager que cette démission soit autre chose que sa décision, jamais le Roi Théodore ne l’aurait démis. Mais que va devenir la Garde Royale ? Est-il un seul de ses officiers qui avait la trempe du Chevalier ? Depuis mon île frustrante d’isolement, je m’inquiète.

Ici, les jours succèdent aux jours et je garde le sentiment de ne pas être à ma place. J’ai tout de même trouvé la forge centaure, et elle vaut le voyage. J’ai fait route sur les indications sibyllines d’un aventurier soit taciturne, soit attardé, dont les notions de cartographie se résument aux routes et aux points cardinaux. En « suivant la route vers l’est », j’ai rencontré un séraphe manifestement plus aidant. Depuis mon arrivée en Goldmoon, j’ai vu tant de séraphes que je m’étonne encore de la considération que je leur accorde. Alors que je devrais les avoir banalisés, je continue de les regarder comme à part. Vous diriez racisme, mon père, je dirais sensibilité. Ils sont différents, c’est un fait. Même si cela n’implique ni jugement de valeur, ni intolérance.

J’ai remarqué la puissance de ses sorts avant de constater le charme de ses traits. Il était beau garçon, c’est vrai, mais surtout puissant mage. C’est tellement typique de Stoneheim : on en vient à prêter plus d’attention à l’éboulement magique qui élimine les arachnides d’un coup unique qu’à l’incantateur lui-même. Nous avons fait route ensemble, il connaissait la forge centaure et la quête de son graal devait le conduire lui aussi sur leurs terres. J’ai découvert avec une certaine surprise que le peuple Centaure est aussi hospitalier qu’une tribu skraug et à plusieurs reprises j’ai dû nourrir le sol du sang d’un gêneur. Soit heureux que la ville jouisse d’une magnificence qui relègue Stonecrest au rang de colonie frustre et fonctionnelle. Leur talent pour l’architecture vaut sans conteste leur compétence à la forge, et je me demande bien quels dons cache encore leur civilisation arrogante. Le mithril de mon nouveau fléau est léger et solide, affûté et robuste, très loin du savoir-faire humain. Son prix était à l’avenant, et je ne suis pas prête de l’oublier lui non plus.

Mon guide a engagé un peu plus avant la conversation et m’a parlé de lui. Si j’ignore son nom, je sais qu’il fait partie de deux organisations. L’une de porteurs de lumière, un groupe au service des hommes et de l’ordre en général, je crois. Il semble basé en Goldmoon et je tâcherai de prendre renseignements à son sujet. L’Ordre de la Lumière a peut-être une place pour moi, qui sait. Le séraphe m’a également parlé de sa Déesse et du clergé qui la sert. Ils semblent engagés dans une lutte contre la nécromancie, cela ne manque pas d’intérêt. J’ai fait part de ma méconnaissance en théologie et j’ai eu un cours sur Syl et ses prérogatives. Ne riez pas, mon père, je vais là aussi essayer d’entrer en contact, j’aimerais pouvoir rejoindre un tel ordre, même si mon initiation à Syl demeure à faire. L’esprit ouvert n’a pas de limites, n’est-ce pas ?

Nous nous sommes quittés assez précipitamment et je lui ai laissé mon prénom. Même s’il semblait honorable, nul ne doit connaître mon identité exacte, à aucun prix. Je me demande cependant pourquoi il ne m’a pas révélé le sien. Et quelles étranges rencontres ces prochains jours me préparent-ils encore ?

Par Ethel Tvar le 20/4/2002 à 17:35:20 (#1317866)

Le pretre entendit par son frere d'ordre le recit de Dame Jeanne , recit qui le laissa reveur et desireux de la recontrer . Peut etre plus tard , une rencontre pourrait se faire . Curieux et impatient , il attendait ce jour ...



hrp : Et bien , nous pouvons dire que j'ai vraiment rate quelque chose ... de magnifiquement ecrit .

Par Katlinea le 20/4/2002 à 20:07:31 (#1318627)

:lit: :amour: :amour: :amour:

Par sans nom le 20/4/2002 à 21:07:38 (#1318983)

http://forums.jeuxonline.info/ubb/read.gif
*attend une occasion pour rencontrer la jeune femme qui semble porter un interet à la couronne et aux gardes*

ce qui change de pas mal de monde *sifflotte*