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Assassinat!

Par Faruun le 12/4/2002 à 11:52:51 (#1273282)

Un fin halo laissait deviner la lune, qui se faisait timide, discrète, parmi les nuages du ciel qui se pressaient autour d’elle. Le léger voile masquait son regard, sa lumière, et déjà les ténèbres s’agitaient sur les terres d’Althea, comme si elles voulaient profiter d’une soirée qui serait baignée dans l’obscurité. La nuit était propice. Là, alors qu’elle s’étirait paresseusement sur la ville, une ombre attendait son heure…

L’attente, cette mystérieuse compagne de ses nuits. Elle avait d’abord été cette ennemie contre laquelle il devait se battre, redoutant ces moments où ils seraient de nouveau face à face. Il l’avait détesté alors, elle qui revenait sans cesse, le tourmentant avant ces instants cruciaux où il mettrait encore une fois sa vie en balance. Mais il avait beau pesté et maudire, il savait ne pouvoir s’en défaire. Et les années passèrent, une nuit après l’autre, un crime après l’autre. Elle avait été acceptée avec calme, avec ce détachement du monde qu’il s’était forgé, à force. L’indifférence, le calme, cette armure qui ne le quittait plus à présent, sauf dans ces moments rageurs où il laissait les sentiments le submerger, presque à regret. D’ennemie elle était devenue une compagne, qui reviendrait toujours, presque une confidente pour un assassin qui ne pouvait se confier qu’à lui-même.

Faruùn attendait, emmitouflé dans son long manteau sombre qui se mariait aux couleurs de la nuit. Caché dans l’ombre, il demeurait immobile, sa longue expérience lui ayant appris à ne pas attirer davantage l’attention avec des mouvements inutiles. De là, il surveillait la vieille bâtisse à la pierre usée par le temps et les intempéries. L’homme y était entré plus tôt. Genda Sorum. Il avait vaguement entendu le nom dans quelques discussions, mais les affaires politiques ne l’intéressaient guère. Selon ce qu’il avait pu apprendre, c’était un de ces intriguants, aimant à jouer sur le fil, écraser de leurs bottes leurs concurrents pour grimper sur l’échelle du pouvoir. Il était soutenu par bon nombre et détesté par un nombre encore plus grand. Ce soir, il devait voir celui là même qui avait commandité sa mort. Ce soir, Genda Sorum mourrait en sortant, malgré toute la bonne volonté de son hôte qui fera évidemment le maximum pour le sauver. Le message serait assez clair pour tous ceux qui voudraient tenter de refaire pression sur lui…

Enfin, la lumière vacillante d’une lampe s’alluma, illuminant une chambre du batiment quelques instants avant de s’éteindre à nouveau. Un geste anodin, auquel nul ne prêterait attention, un signal, pour lui indiquer que sa cible allait bientôt sortir. Dans un seul mouvement, sans à coup, Faruùn se dégagea de l’endroit où il se tenait pour se rapprocher du rebord. Là où il aurait un angle de visée propice, et qu’il resterait couvert par les ombres. Machinalement, il s’installa, repassant déjà la scène à venir dans sa tête. Il devrait faire vite, il avait compté plusieurs gardes du corps, dont un mage. Il devrait sans doute se débarrasser de ce dernier avant qu’une de ses flèches ne puisse atteindre sa cible. Il lui faudrait alors décocher ses traits immédiatement après, pour ne pas laisser à sa cible le loisir de s’enfuir, ou à ses gardes de s’interposer, une fois qu’il aurait révélé sa position. Mentalement il se répéta les foulées qu’il lui faudrait faire pour parvenir sur le toit voisin, et s’échapper selon le passage qu’il avait repéré auparavant. Revenant au présent, il prit d’un geste résolument lent son arc et encocha une première flèche à la pointe noire. Silencieusement, il banda son arc en direction de la porte d’entrée qui s’ouvrait.

Deux hommes sortirent les premiers, des gardes du corps, qui jetèrent rapidement des regards aux alentours. Un instant l’un d’eux regarda dans la direction de Faruùn, mais rien ne lui permettait de voir l’assassin tapi dans le noir, pas la moindre lumière ou le moindre reflet ne trahissait sa présence. Apparemment satisfaits, l’un des hommes retourna fit un signe en direction de la porte entrouverte, et d’autres hommes en sortirent. Parmi eux, sa cible, Genda Sorum, mais ce fut l’homme de taille moyenne vêtu d’une robe sombre qui sorti à ses cotés qui attira son regard. Les motifs argentés qui la rehaussaient ne laissaient aucun doute sur sa fonction, il ne pouvait s’agir que de son mage personnel. L’assassin s’était toujours méfié des mages, et avait gardé une appréhension pour ces choses magiques qu’il ne pouvait expliquer. Il prit le parti de s’assurer que ce dernier ne le gênerait pas, aussi fit il glisser l’arc dans la direction du mage. Et il relacha la corde.

Par Prophetia le 12/4/2002 à 12:03:49 (#1273294)

:lit: :merci:

Par Faruun le 12/4/2002 à 13:12:58 (#1273616)

La flèche vola dans les airs, mais il savait pertinemment que si le mage avait érigé des barrières de protection elle ne serait pas suffisante. Sans même réfléchir, il encocha d’un geste machinal une deuxième flèche et fit feu à nouveau en direction du mage. Déjà un cri retentissait, alors que la première flèche frappait de plein fouet une barrière magique, avant de ralentir pour tomber au sol. Le mage tourna instinctivement la tête, pour voir une deuxième flèche arriver et, profitant d’une faiblesse de la barrière là ou la première avait frappé, s’enfoncer dans sa gorge. Alors que le sang giclait peu à peu en remontant dans sa bouche, le mage s’affaissa au sol ; lui ne serait plus une gêne. Sans perdre un instant les gardes du corps s’étaient regroupés autour de Genda Sorum. Et l’un d’eux cria en pointant la direction d’où semblaient venir les flèches. Nerveux, leur maître cherchait du regard une issue. Deux de ses hommes étaient déjà partis en direction du bâtiment où se trouvait l’assassin. Les autres tentaient de pousser sa cible plus loin, cherchant un abri, tout en faisant barrage de leur corps. Il n’était plus temps de faire dans la finesse. Une autre flèche siffla, emportant avec elle un autre garde du corps. La flèche avait traversé le léger heaume de cuir faisant tomber l’homme aux pieds de celui qu’il protégeait.

La peur était devenue terreur, Genda Sorum tremblait à présent, en voyant un autre de ses hommes abattus. Il jeta un regard vers la bâtisse où il aurait pu trouver refuge, mais la porte était close à présent, les laissant à découvert dans la rue. Cela n’aurait servi à rien de toutes façons, il avait bien compris que celui qu’il avait vu ce soir était responsable ou du moins de mèche avec cette tentative d’assassinat. Désespéré, il se força à réfléchir, à tenter de trouver ce qu’il pouvait bien faire, en espérant que les hommes partis vers le bâtiment d’où venaient les flèches auraient le temps de neutraliser l’assassin. Cédant finalement à la panique, il se sépara des deux hommes qui restaient encore à ses cotés pour courir vers une ruelle voisine, ignorant leurs paroles et leurs gestes pour le retenir. Une enjambée, une autre… Et le bruit sourd d’une corde claquant dans l’air lui arriva aux oreilles. Peu après, la douleur le projeta au sol, alors qu’un trait s’enfonçait dans sa jambe gauche. Grimaçant, il s’accrocha à un espoir fou pour ramper désespérément vers la ruelle, et ne pas rester là, comme une cible idéale. Sa main se tendit à nouveau, avant de retomber lourdement sur le sol. Si la première flèche avait été imprécise, la deuxième ne lui laissa aucune chance, traversant son crane de part en part pour le clouer au sol. Les yeux encore ouverts vers l’abri qu’il n’atteindra jamais, Genda Sorum mourut sans un mot.

Le bruit des pas rapides, de ceux qui ne prennent guère plus de précaution le fit se retourner vers la porte. Il posa son arc pour se saisir des deux poignards qu’il avait emportés, et de se dégager de l’ouverture d’où il avait tiré ses flèches. Alors que la porte s’ouvrait à la volée, le claquement sec de l’arbalète qu’il avait placée en face de la porte se fit entendre. Simple et efficace, le piège venait sans doute de coûter la vie à l’imprudent. Son acolyte, interdit resta un instant de trop dans la lumière de la l’entrée, à observer son camarade au sol. Le premier poignard l’atteignit dans le ventre, lui arrachant un juron. Relevant la tête, il n’eut que le temps de voir l’assassin fondre sur lui pour l’achever.

Les nuages dansaient autour de la lune, la masquant à bien des regards. Pourtant ce soir, Faruùn croyait la voir lui sourire…

Par Filnor le 12/4/2002 à 13:29:58 (#1273749)

:lit: :) j'adore! :)

Par Gabriel Thylin MSF le 12/4/2002 à 16:55:16 (#1274646)

:lit: Excellent :)

Par Aaniem le 12/4/2002 à 17:02:00 (#1274673)

c un selenite .... soyez po jaloux !
*a meme pas encore lu*

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