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Espoir de l'impossible.
Par Kirreip le 7/4/2002 à 6:18:31 (#1240261)
Oyez oyez, badauds, l'heureuse histoire d'un jeune loup solitaire, Oyez l'histoire de l'Amant de la Lune.
C'est par un soir de printemps que commence l'épisode que je vous veux conter. Les bourgeons fleurissant et les oiseaux entonnant leurs chants d'amour et de joie. Un jeune archer - nul autre que votre serviteur - bouillait d'impatience car après plusieurs semaines d'une attente intenable, enfin revenait celle qui hantait ses nuits, qui guidait ses pas et dont il murmurait sans cesse le nom. Marchant de long en large dans la forêt ou alors s'asseyant sur un rocher pour réfléchir, penser aux mots qu'il prononcerait en la revoyant, il mit quelques instants à remarquer une dense fumée s'élever par-dessus les remparts du village de Windhowl en terre d'Arakas. Riant de savoir cet impudent Bourgmestre en danger, riant de voir bruler ce bourg qu'il abhorrait entre tous, il resta un instant, perché dans un arbre voisin, à contempler la misérable agitation des gardes et des miliciens, tentant de sauver Sunrock et son banquier, tentant de limiter l'inexorable avancée de l'incendie, tandis que le temple était saccagé et le village pillé.
Vite lassé de ce spectacle, notre jeune héros redescendit de son perchoir et se dirigea vers la plage où il pourrait s'abîmer dans le son apaisant de la mer. En effet, l'heure des retrouvailles approchait et son coeur s'emballait.
Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il croisa la silhouette fort pressée de celle qu'il attendait, se retournant, il la poursuivit jusque dans la ville où elle se précipita pour aider un séraphe allongé sur le sol. Tandis que notre voyageur se tenait dans une ruelle étroite, discret, observant l'agitation et se taisant ... il avait entendu une voix qu'il reconnaissait trop et qui réveillait d'obscurs souvenirs, de douloureux souvenirs. "Aya..." murmura-t-il, serrant le poing. Il aurait voulu lui sauter dessus, l'égorger, mais elle était trop encadrée pour qu'il put tenter quoi que ce fut : sa bande était avec elle et lui était seul. Il n'avait aucune chance.
Arriva alors, traînant tant bien que mal le séraphe inconscient celle qui l'avait, malgré elle mené dans cette ville. Le reconnaissant, elle manda son aide, aussi chargea-t-il le lourd inconnu sur son dos et le transporta-t-il dans les rues du village. Ils n'avaient pas fait trente pas que le groupe de brigands mené par l'amant d'Aya les aborda, assomant votre serviteur qui, par conséquent, ne peut guère en dire davantage.
Un temps indéterminé ayant passé, ses paupières s'ouvrent et il se souvient : Aya. Il serre le poing, il serre la mâchoire, il veut sa peau et il l'aura ! Une nouvelle bosse orne son crane rasé et elle fait vaciller la pièce lorsqu'il se redresse sur le ... lit où il est allongé. À peine commence-t-il à s'interroger qu'une voix s'élève. Notre ami tourne la tête et tressaille : l'apparition de ses nuits a le regard plongé dans le visage du séraphe, un regard qui ne trompe pas. Se rallongeant, notre archer comprend. Il se lève, murmure un vague "je m'en vais" et vacille jusqu'à l'extérieur. Sa tête le fait souffrir, ses jambes ont du mal à le porter mais il parvient à se traîner jusqu'au verger du village qui brûle encore, il s'installe au pied d'un pommier et laisse son amère douleur l'envahir, la peine le prend et le secoue, le faisant se vider de toutes les larmes de son corps.
C'est pleurant qu'il sent soudain une présence, puis une main, douce, se poser sur sa nuque. Des paroles rassurantes s'élèvent et il se retourne, se blotissant dans les bras de celle qui venait de le rejoindre, il éclate en sanglots et se laisse bercer par l'amicale étreinte...
La nuit amie, à cet instant tomba sur le couple, nous laissant dans l'ignorance de ce qui a pu suivre... ce que l'on sait c'est que notre héros connaît depuis lors un bonheur à nul autre pareil mais mêlé à une peine abyssale, que partout où il va il emporte avec lui le soleil et la lune, tel celui qui a goûté aux fruits d'une amour pourtant impossible.
L'archer alors se tû, toisant l'auditoire silencieux avant que de se lever et de repartir pour on ne sait trop quelle contrée, éloignée ou non, bien décidé à répandre autour de lui le bonheur et l'espoir, a réhausser les coeurs et sêcher les pleurs. Noble quête ou ineptie ? C'est à chacun d'en juger
Par Kirreip le 7/4/2002 à 6:19:37 (#1240263)
:)
Par Soupir S le 7/4/2002 à 8:03:01 (#1240343)
Ben moi, j'ai adoré ! Ca se lit facilement, avec une écriture fluide ... A quand la suite ? :D )
Par Lucielle le 7/4/2002 à 9:58:27 (#1240437)
Pourtant troublé son coeur appartennait à celui qui bien loin de ce verger se reposait...
Quelques mots, quelques gestes doux et empreints de joies mêlés à la tristesse elle partit le coeur lourd et les yeux emplis de larmes de détresse pour lui...cet homme qui ne la conaissait presque pas...
Que faire que penser sinon d'espérer pour lui un avenir meilleur et des nuits moins douloureuses...
L'âme et le coeur lourds peut être s'élèveront-ils à nouveau sur un avenir plus doux aux gouts de miel et aux parfums sucrés et ennivrants de lilas frais...qui sait...peut-être...
Elle était loin à présent, il devra suivre son chemin sans cette flamme...seul à présent...
Par Aya Shiba le 7/4/2002 à 13:30:58 (#1241242)
Oui oui, je me rappelle de lui, il était avec Mirea. Le pauvre toujours là ou il faut pas.
Mais comme dit le proverbe cher Kirreip
Jamais 2 sans 3
Alors à bientôt
*hrp*
Très joli :)
Missi
Par Kirreip le 7/4/2002 à 19:18:19 (#1243439)
Sympas commentaires :)
Je continuerai donc... mais peut-etre pas aujourd'hui et peut-etre pas sur cette histoire qui semble vouée à ...
Lucielle... [zolie réponse :)]
Aya, notre troisième rencontre sera peut-être la dernìère...
Par Melchior le 7/4/2002 à 19:57:08 (#1243718)
*fait un autre post pour le plaisir*
Par Kirreip le 9/4/2002 à 1:03:38 (#1252091)
Assis au milieu de la forêt sur une pierre, entouré d'enfants attentifs et d'autres auditeurs, notre conteur reprend la parole
Je me souviens de ma première rencontre avec Aya. C'était au début de ce printemps, je me promenais avec Mirea, ma soeur de foi et elle attendait que je lui raconte une rencontre que j'avais faite et avec laquelle je ne cessais de la harceler. Nous nous assîmes donc sur une plage, au sud de WindHowl et je commençai, légèrement gêné et inquiet, mon récit. Je lui racontai comment, quelques jours plus tôt, passant par ce même village de Windhowl, j'avais reconnu, s'élevant d'une fenêtre, la voix de notre soeur, Miyu. Content de pouvoir la revoir après un long passé sans avoir de ses nouvelles, je frappai à la porte et entrai. Elle était là, parlant avec une jeune femme - probablement une amie à elle. Je les saluai et engageai la conversation avec Miyu, faisant peu attention à son amie, jusqu'au moment où, celle-ci m'interrogeant, je me retournais et la regardais pour la première fois. Je restai un instant sans voix puis entamai la conversation avec elle. Nous devisâmes des dieux et des esprits, elle m'offrit...
J'en étais là de mon récit lorsque, surgie de nulle part, apparaît une femme au dos orné de deux ailes sombres comme la nuit. Elle donne un coup à Mirea. Je plonge sur mon arc mais... trop tard, elle m'a assomé.
À mon réveil, Mirea a disparu et les vents m'annoncent qu'elle doit servir de monnaie d'échange contre un certain Reis, prisonnier de la garde royale. Je hurle, je m'arrache les cheveux, je supplie qu'on laisse aller mon amie. Rien n'y fait. Il faut l'intervention d'un fou de plus pour que prenne fin le drame. Cette femme qui a surgi de nulle part, cette créature ailée, elle se prénomme Aya, aujourd'hui je le sais et son visage, sa voix, sont gravés dans mon esprit à jamais, aidé par le coup qu'elle m'a asséné au crâne. Moi qui ne connaissais pas la haine, la voilà qui naît dans mes entrailles, accompagnée de son inséparable complice, la rancoeur. Un jour...
Le conteur s'arrête un instant dans son récit, le visage crispé, le regard froid
Par Joi_Ubdi le 9/4/2002 à 1:43:54 (#1252201)
Où l'archer se rend compte d'un oubli...
Par Kirreip le 9/4/2002 à 5:57:52 (#1252622)
Sous l'effet des deux douleurs conjuguées : celle de son crâne et celle de son coeur, notre archer avait oublié qu'il s'était impliqué dans toute cette histoire et qu'il ferait certainement mieux de continuer dans cette voie d'implication que de repartir sur les routes, comme il le désirait tant... S'il voulait retrouver Aya, quel meilleur moyen que de côtoyer ses ennemis ? S'il voulait revoir... mais à quoi bon ?
Ces réflexions faites, le jeune homme entendit un appel du sire Melchior en qui il reconnut l'homme qu'il avait porté dans le village enflammé, un appel à la participation pour la reconstruction de son village, un appel aux générosités populaires. C'était une occasion inespérée pour notre archer de revoir cet homme et le remercier pour le logis qu'il lui avait offert le temps de son inconscience, et c'est ainsi qu'il alla à sa rencontre...
Le conteur à nouveau se tait, mesurant l'effet de son récit sur son auditoire.
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