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Le petit Sarrasin (5ème et 6ème partie)

Par _Layelis Aelfwine_ le 4/4/2002 Ă  17:42:35 (#1225631)

lien vers la 1ère et 2ème partie
lien vers la 3ème partie
lien vers la 4ème partie

Une cloche d’une taille gigantesque, flanquée d’une paire d’ailes minuscules, traversait le ciel. Pas un bruit, pas un murmure. Dans le sillage de son ombre, toutes les créatures prenaient la fuite. Toutes, sauf une.
Un lapin.

Non seulement le lapin n’avait pas l’air effrayé de cette apparition et de ce vol contre nature mais il la suivait, déposant ça et là des petits sacs.
Le lapin nous aperçut et se dirigea vers nous. Il se tenait debout sur ses pattes arrières.
- Eh ! Quoi d’neuf docteur ? nous lança-t-il tout en grignotant une carotte. Il tendit un de ses sacs au petit Sarrasin. Il se remit en route aussitôt, attentif à ne pas perdre la cloche du regard. Le petit Sarrasin ouvrit le sac et en sortit des œufs peints. Il sourit.

Des cris attirèrent notre attention. Un groupe d’une huitaine de personnes, fort bruyantes, courait dans les traces du lapin.
- Holà ! s’écria celui qui semblait être le meneur en nous voyant. "Bien le bonjour, belle compagnie ! vous venez pour l’aventure ? Permettez que je me présente : Eudes de Bonfort, pour vous servir."
Nous nous présentâmes.

Leur ménestrel m'apostropha d'une voix forte :
- OUAIS ! SALUT KOA ! T'SAIS QU'T'ES BONNE TOA ! J'VAIS T'CHANTER UNE CHANSON, KOA !
Outrée par tant de familiarité, j'ignorai le fâcheux.
- Non Joey, tu ne chanteras pas ! dit un petit blond coiffé d'un casque orné d'ailes blanches.

Le reste du groupe sauta sur le ménestrel qui se retrouva bâillonné, solidement ficelé et attaché à la haute branche d'un arbre.
- Veuillez nous pardonner, mais nous sommes sur la trace de ce lapin depuis des heures, nous devons absolument le rattraper. Les rôdeurs ont failli à leur tâche. Bonjour chez vous !
Le groupe nous salua et repartit dans la direction opposée à celle du lapin.

Je perçus, peu de temps après leur départ, une profonde perturbation de la Force. S'ensuivit un message télépathique :
- Viens nous rez' ! Poupoupidou a fait un /curtsey Ă  un Jarl en passant devant leur fort et on est tous mortsÂ… Pour une fois qu'on faisait un acte rp. Chuis deg' lĂ  !
- Hélas, Messire Percolateur2000, je ne puis. Je ne possède pas ce don divin.
- Ouais c'est ça ! T'es rp mais t'assumes pas ! Ta robe noire elle vient de chez Tati ! Bouffonne !

J'avoua ne pas connaître un tel artisan au sein de notre beau royaume.

Le silence revenu, nous distinguâmes distinctement une respiration profonde et marquée. Il ne s'agissait pas du ménestrel, toujours pendu à l'arbre. Le petit Sarrasin faisait face à une sombre silhouette à la stature imposante.
- Je suis ton père. Rejoins le côté obscur, Luke !
Le petit Sarrasin détaillait d'un œil curieux l'homme qui lui parlait.
- D'abord, je ne m'appelle pas Luke et puis tu parles comme Sire Hulot des terres d'Ushuaia et puis c'est quoi ce ridicule bâton d'argent que tu as à la ceinture et puis…
L'homme s'Ă©loigna d'un pas rapide. Il se retourna et dit :
- Je reviendrai !

Le temps était venu de nous mettre en quête d'un Lurikeen pour le petit Sarrasin. Sire Valdorne héla un taxi.
- Nous allons Ă  Hibernia !
Le chauffeur toisa Valdorne :
- C'est Ă  moi que tu parles ? C'est Ă  moi que tu parles ?!
Devant une telle attitude inamicale, nous décidâmes de nous y rendre par les transports en commun.

La voix semblait venir d'outre-monde. Elle se vrillait pour s'insinuer dans ma tĂŞte :
- Layelis ? Layelis !

cette partie devait être publiée le 1er avril, j'ai oublié de le faire... A suivre, bien sûr ;)

6ème partie

Par _Layelis Aelfwine_ le 4/4/2002 Ă  17:44:04 (#1225644)

- Layelis ? Ah, elle revient Ă  elle !
J'étais allongée dans l'herbe, une cape pliée sous ma tête. Le petit Sarrasin et Valdorne étaient à mes côtés, inquiets.
- Mais, que s'est-il passé ? La cloche, le lapin, le ménestrel ?

Valdorne me parla en premier :
- Vous avez été fortement choquée, il faut que vous vous reposiez.
- Que… choquée ? Par quoi ? Je ne comprenais pas le sens des mots et j'avais beaucoup de mal à rassembler mes esprits. Une vive douleur à la base du crâne me donna un premier élément de réponse.
- Vous avez perdu connaissance. Vous vous êtes évanouie en apercevant le dragon qui survolait nos terres, et votre tête a heurté cette grosse racine.
- Un… dragon ? Ce ne sont donc pas des affabulations ? Je compris que j'avais rêvé, pourtant tout cela me paraissait tellement réel.
- Golestandt ! dit brusquement le petit Sarrasin, sans préambule, comme le fruit d'un problème longtemps médité en silence. "Celui-ci, c'est Golestandt ! Drôle de nom pour un dragon."

Valdorne et moi interrogeâmes du regard le petit Sarrasin.
- Dans mes terres, poursuivit-il, Golestân est une rose du jardin. J'ignore pourquoi les Albionnais lui ont donné un tel nom. Une rose est l'aboutissement de l'amour et de l'attention, ce dragon est le résultat de la paresse des hommes !* Crois-tu que les Lurikeens aiment les fleurs ? me demanda-t-il.
- Oui, sans doute. Ils doivent aimer les regarder, les cueillir et en renifler l'odeur. Peut-ĂŞtre mĂŞme les mangent-ils ?
- Et les Ă©pines des roses, Ă  quoi servent-elles ?
Je ne savais pas. J'étais alors soucieuse de cette bosse que je sentais très bien maintenant et de la présence de ce dragon dans notre royaume.
- Les Ă©pines, Ă  quoi servent-elles ?
Le petit Sarrasin ne renonçait jamais à une question, une fois qu'il l'avait posée. J'étais irritée et je répondis n'importe quoi :
- Les épines, ça ne sert à rien, c'est de la pure méchanceté de la part des fleurs !
- Oh !
Mais après un silence il me lança, avec une sorte de rancune :
- Je ne te crois pas ! les fleurs sont faibles. Elles sont naĂŻves. Elles se rassurent comme elles peuvent. Elles se croient terribles avec leurs Ă©pines...

Je ne répondis rien. Golestandt hantait mes pensées.
Il était vraiment très irrité. Il secouait au vent des cheveux tout noirs :
- Je connais des terres où vit un être cramoisi. Il n'a jamais respiré une fleur. Il n'a jamais regardé une étoile. Il n'a jamais aimé personne. Il n'a jamais rien fait d'autre que compter. Et toute la journée il répète comme toi : "Je suis sérieux ! Je suis sérieux !" et ça le fait gonfler d'orgueil. Mais ce n'est pas un homme, c'est un champignon !
- Un quoi ?
- Un champignon !
Le petit Sarrasin était maintenant tout pâle de colère.
- Il y a des lustres que les fleurs fabriquent des épines. Il y a des lustres que les Lurikeens doivent aimer les fleurs. Et ce n'est pas sérieux de chercher à comprendre pourquoi elles se donnent tant de mal pour se fabriquer des épines qui ne servent jamais à rien ? Et si je connais, moi, une fleur unique au monde, qui n'existe nulle part, sauf sur mes terres, et qu'un petit Lurikeen peut anéantir d'un seul coup, comme ça, un matin, sans se rendre compte de ce qu'il fait, ce n'est pas important ça ?

* : (voir chap. 4)

A suivre, bien sûr... ;)

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