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Souvenir...

Par Ombre de Tristesse.. le 3/4/2002 à 22:40:09 (#1221894)

Le ciel était clair, aucun nuage ne venait perturber cet immense vide bleu qui repose au dessus de nos têtes. Ma position surplombait toute la vallée. Devant moi s’étendaient des kilomètres d’herbages, une immensité verte, qui semblait changer avec les caresses du vent. J’étais là, accroupi sur la corniche haute de cette montagne qui avait vécu déjà maints millénaires. Je touchais ses roches, sa vie, son histoire… elle me parlait à travers les vents sifflants qui se jetaient contre elle telles les vagues sur les falaises, et moi, je l’écoutais.

Je passais mes journées là depuis que mon père était parti, j’attendais que les vents m’apportent de ses nouvelles, mais rien ne venait…

En cette matinée ensoleillée, alors que je m’avançais vers mon point d’attente, je voyais cette fumée noire qui émanait de la prairie… était ce enfin eux ? Etaient ils enfin revenus ? Je l’espérais, mais je sentais que ce n’était le cas. Devant moi se dressait une armée de plus de 2000 hommes, et près de 4000 squelettes et autres créatures mortes ramenées à la vie je ne sais par quelle magie. Que venaient ils faire ici ? En ces terres fertiles et pures… Je fixais de ma position les douze êtres qui les guidaient, leurs ailes noires, leurs armures ornées de crânes, leurs visages inspirant peur et douleur. Que venaient ils faire si loin au nord des villes, dans les montagne ? Se pouvait il qu’ils trouvent le village ? Je priais que non…

Je les regardais s’affairer, affûter leurs armes, préparer leur camp… non… ce n’était pas un camp… ils préparaient un champ de bataille…

Je restais… je ne pouvais rentrer chez moi… durant la nuit, celui qui semblait les commander tous me fixa… j’étais bien trop loin, mais je suis sûr de cela… c’est moi qu’il regardait, je le lisais en son regard, en son sourire… il savait que j’étais là.

Je m’étais endormi sur mon rocher, je m’éveillais une couverture sur moi. Qui l’avait mise là ? Je ne sais pas… mais point une personne de mal, car je l’aurai senti. Le soleil montrait ses premières lueurs, et au loin, à l’horizon, ses rayons se reflétaient sur une ligne argentée. Il était de retour… enfin.

L’on sentait la peur en bas de la montagne, les créatures défuntes se montraient nerveuses… l’armée noire se préparait, leur maître ne bougeant pas, continuant à me fixer, son sourire aux lèvres. Il donnait ses ordres, sans détourner son regard, j’entendais sa voix, malgré la distance qui nous séparait, méprisante et cruelle.

Au loin, l’on voyait l’armée s’avancer… il était au maximum 1000… que pouvaient ils faire, je me le demandais. L’un d’eux, assez grand, portait une bannière qui dansait aux vents. Elle représentait une licorne, dont la couleur blanc argenté brillait au soleil. A ses cotés était un autre homme, grand lui aussi, fièrement dressé sur son destrier. Il avançait au devant de son armée, sa lame sortie, levée au ciel. Son armure complète aux reflets argents, je la connaissais… mais surtout, je reconnaissais ce ruban de soie rouge qu’il portait à son gantelet. Père était de retour… pour mourir.
Je regardais tous ces hommes qui avançaient sachant que leur seule fin serait la mort, aucun ne tremblait. Ils avançaient tous, sous cette bannière qui était la leur, avec le seul but d’empêcher l’armée noire de conserver sa puissance. Ici, en ces terres, ils allaient livrer leur dernière bataille.

Je regardais à nouveau le général ailé, son sourire cruel sur les lèvres, continuant à me fixer. Il me fixait, et je sentais couler une larme sur ma joue. Je regardais ce général s’en retourner, donnant ordre d’un simple geste à ses créatures de charger. En cette terre vierge retentissait le son d’une charge, 4000 être du mal courraient vers ces hommes qui ne reculeraient pas. Je fermais les yeux, n’osant regarder, ne pouvant accepter ce qui allait arriver.

De ce ciel sans nuage tomba la foudre… c’était impossible. J’ouvrais les yeux, et je voyais père la main levée au ciel, entouré d’une centaine d’hommes vêtus de robes blanches. Devant eux était défaite cette première charge, il restait moins de 2000 de ces créatures, et elles n’osaient pas avancer. Là, un espoir naissait pour l’armée de la licorne. Incantant telle une seule et unique personne, les mages humains faisaient lever une brise légère au milieu de leurs rangs… leur dernier combat était béni, par le nom de la Rédemption.

Devant leur léger avantage de position, les hommes chargeaient, et s’abattaient telle une lame puissante dans le front adverse reculant. Leur foi était leur guide, leur combat, leur destinée. Les épées étaient abaissées tels des éclairs aux reflets du soleil. L’armée de la Licorne avançait, laissant monceaux de cadavres, mais ne reculant jamais. Menés par main de maître, ils passaient la première charge sans réelle perte… mais le combat ne faisait que débuter.

Les cavaliers avaient mis pied à terre, ils se préparaient au dernier assaut. La bannière avait été plantée, toujours flottant aux vents. L’on pouvait la voir dans son intégralité, et je m’apercevais qu’il ne s’agissait pas simplement d’une licorne, mais de la même couleur que cette dernière, l’on pouvait voir une larme, une larme symbolisant le cœur de ces hommes devant le choix qu’ils avaient fait, eux qui avaient commencé par prêcher la non violence, et qui devaient user de leurs armes. Ils étaient là, Rédempteurs de la nuit… ils étaient là, eux, Noirs Rédempteurs, mené par un homme, Tidal.


Les deux armées avançaient, toutes deux lentement, s’arrêtant lorsqu’ils n’étaient qu’à quelques pas les uns des autres. Tidal était en première ligne, le Général ailé commandait de l’arrière, mais il savait que son ennemi arriverait à lui, et il se préparait.
La charge retentissante se faisait entendre à des lieux de là, et aujourd’hui encore vous pouvez l’entendre à travers les vents. De chaque coté, les hommes tombaient, aux milieux de cris, d’éclairs et de feu, sous le bruit des épées se frottants entre elles, des haches frappant les boucliers, des cadavres tombant, décapités, démembrés…

Quatre hommes s’étaient placés autour de père, l’un d’eux, en robe, levait une sorte de bouclier d’argent autour d’eux, la lance d’un autre pointée en avant perforant tout adversaire osant s’approcher, les lames enfin des derniers protégeant et entaillant leurs ennemis. Tidal ne portait de bouclier, il maniait deux épées en même temps. Il avançait, empalant de sa première lame, décapitant de l’autre. Le prêtre était tombé, sous le coup fendant d’une hache. L’un des épéiste aussi, celui qui portait la bannière se plaça devant l’un éclair pour protéger son ami, mon père. Le sorcier, Tidal le chargea, lui passant ses deux lames simultanément au travers du corps, et les retirant pour décapiter un être difforme qui lui arrivait dessus.

La lutte dura des heures, des heures durant lesquelles je ne pouvais bouger, étant simplement là à regarder. Je regardais cette prairie devenue rouge de par le sang, je regardais ces hommes mourir, entraînant au moins l’un de leurs ennemis avec eux…

Un seul homme restait debout près de mon père, et face à eux n’étaient plus que les douze êtres aux ailes noires. Le dernier soldat de l’armée noire, Tidal l’avait perforé de la lance de celui qui avait combattu à ses cotés, et qui venait juste de tomber. Sans doute avait il laissé la colère monter en lui… il avait regardé celui qui avait tué son ami avec un regard de haine, et prenant la lance, il avait paralysé son ennemi avec quelques mots, pour l’empaler de bas en haut, le laissant là, planté dans le sol, telle une bannière.

Tidal s’était arrêté, fixant ces douze êtres. Il se retourna vers le champ de bataille, et n’y voyait que désolation. S’agenouillant, il adressait une dernière prière pour l’âme de ces morts, amis ou ennemis. A ses cotés, son dernier ami tombait, maintes fois blessé, il avait donné ses dernières forces pour protéger celui qui avait levé cette armée, qui avait pris sur lui ce devoir de donner sa vie pour que les autres puissent vivre. Il était désormais ventre à terre, sans vie.

La fin approchait… c’est entre Tidal et le Général ailé que cela se passerait. Mais père était fatigué, cela se voyait, aussi le Général fut il sûr de sa victoire. Il jouait avec lui, lui mettant de petits coups, que père n’arrivait à parer sous les peines qu’il ressentait. D’un coup puissant et agile, alors que père tentait une attaque, il lui ôta sa lame gauche, riant. Il reculait de quelques pas, murmurant quelques sombres mots qui firent jaillir du sol des flammes. Père était effondré au sol, et le Général prenait place derrière lui, lui ôtant son casque.

Tidal était à genoux, le Général ailé derrière lui, de sa main gauche lui relevant la tête, serrant un poignard en sa main droite. Je croisais le visage de mon père, où je devinais une larme caressant sa joue. Il était là, trop faible pour continuer la lutte, son épée serrée en sa main droite, à la merci de ses ennemis. Je voyais le Général ailé se pencher sur lui, pour lui murmurer une dernière chose, alors qu’il collait la lame à sa gorge. Mes yeux se fermaient, je n’osais regarder… lorsque soudain, il poussa un cri de douleur. Je restais quelques instants les yeux fermés, ne les ouvrant que petit à petit pour voir le Général couché sur le corps de mon père, une épée au travers du corps… les dernières force de celui qui avait donné sa vie pour les hommes lui permirent, en passant sa propre épée au travers de son corps, d’atteindre son ennemi. Et c’est ensemble, en un même souffle qu’ils abandonnèrent la vie, en cette prairie rouge sang.



J’ai pleuré sur le corps de père durant maintes jours, j’avais apporté son épée une nuit en notre demeure, mon frère la prendrait lorsqu’il se sentirait prêt. J’emportais son ruban, et partais sur la route… une larme à l’œil, la haine en mon esprit, et la vengeance devant moi.

Par Hesperides le 4/4/2002 à 1:50:32 (#1222680)

(:lit: )

Par Muabdib Serra le 4/4/2002 à 10:34:00 (#1223516)

:lit:
(superbe)

Par Denriel-Melkhen le 4/4/2002 à 10:58:04 (#1223663)

Le vieil homme sourit, un trait mince, symbole de son respect envers celui qui a su poser ces lignes sur le papier, témoin de son inquiétude quand au devenir de cette personne.

Tidal... ainsi, l'ancien compagnon d'armes et ami de Dalaï avait également des enfants.

Les yeux du Chevalier se ferment, doucement, une pensée pour ceux qui ont cru en la Rédemption dès le premier instant, puis s'en va prévenir ses compagnons.

Par Sapho Terra le 4/4/2002 à 11:21:26 (#1223764)

Pense à celui qui a donné son âme et sa vie pour la redemption

Avait il eu raison ou tort de rompre le ruban..

Par Arazad le 4/4/2002 à 16:22:08 (#1225165)

Le jeune homme arrivait derrière Melkhen, et lisait le texte. Un sourire plutot triste se déssinait sur ses lèvres à la phrase du Chevalier, il le regarda pour murmurer quelques mots...

Oui... il avait également des enfants... deux fils pour être exact...

Baissant la tête, il rajouta, comme pour lui même...

Je me demande bien comment peut se porter frère... car il est le seul à avoir pu poser ceci ici...

Serrant la garde de son épée, il repartait, le visage bas...

Par Elmar Ezeil le 4/4/2002 à 17:19:46 (#1225466)

:lit:

Par khyok Ezeil le 5/4/2002 à 0:05:55 (#1227970)

S'approche de la bibliothèque, sa longue robe noire trainant par terre et ondulant sous les souffles du vent...

Doucement il se met à lire le vélin déposé ici par on ne sait qui. Cette histoire il la connaissait déjà, mais ainsi, elle en devenait plus horrible, plus ... noire...

Son coeur se serra, et l'Ambassadeur dû fermer les yeux pour ne pas laisser couler quelques larmes...

Pour lui même, mais entendu les personnes présentes, il murmura :


La Noire Rédemption est née des larmes, du sang et du désespoir de ces hommes, de nos pères...
Aujourd'hui à nous de continuer le combat. Ce récit est horrible, mais nous le devons, pour honorer leurs sacrifices.

Que la Paix et l'Amour les guident jusque dans les bras de la Mort.

Levant la tête, il remarque Arazad, baissant ses yeux et et inclinant la tête en signe de respect, il rentre ses mains dans ses manches, et s'en retourne, le pas lourd...

Par Eze Exnihilo le 5/4/2002 à 1:30:54 (#1228191)

*lit le vélin déposé en bibliotheque,le coeur lourd de chagrin*

Ces hommes se sont battus jusqu'à la mort pour une cause qu'ils jugeaient juste et que je poursouis aujourd'hui,en tant que Garrant de la Justice..

Tidal,ton geste ne fut vain,il réveilla en quelques hommes vivant en notre royaume,cette lueur d'espoir qu'est la Paix sur nos terres,la Paix et l'Amour,à la seule différence que tu fus le premier à comprendre qu'il faut parfois faire couler le sang malheureusement pour y parvenir...

Qu'il en soit ainsi...

*s'en retourne en ville,enrobé dans son manteau noir vieilli par le temps*

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