Désarme-moi

Par Cinnamon le 2/4/2002 à 6:20:30 (#1211086)

Ce fut sous les lueurs argentées de la lune qu'une jeune femme en retrait des gens, assise sous un arbre, assise loin des regards ouvra un bouquin sortant une plume noire. Cinnamon retira une épingle de ses cheveux las et se piqua le bout du doigt; le sang jailli sous le regard crispé de la jeune dame. Prenant la plume elle y trempa le bout qui bu le sang dans la tige, puis elle posa ensuite la plume sur une page blanche du livre à la reliure de cuir. Elle inspira profondément, ferma les yeux quelques instants, souriante enfin, elle agita la plume qui craquait sur le parchemin.

Désarme-moi,
La nuit s'achève...
Je t'en prie, enivre-moi,
Que j'en oublie les croix.

Désarme-moi,
Couvre-moi de ta tendresse,
Embrasse-moi,
Porte à mes lèvres tes caresses.

Désarme-moi,
Couvre-moi de ta douceur,
Poses tes mains sur moi,
Fais de moi la femme d'un roi.

Désarme-moi,
Que mes mains se moulent à toi.
J'ai si froid cette nuit,
La neige est dans ma vie

Désarme-moi,
que je goûte à ta chaleur,
Enflamme-moi,
Que ton feu réchauffe mon coeur.

Désarme-moi,
Pour que de toi je me saoule,
Touche-moi
Pour que nos corps se moulent.

Désarme-moi
La nuit s'achève...
Aime-moi,
Avant la fin du rêve.

Cinnamon se releva, secoua sa robe rouge feu nerveusement et embrassa la page de son écriture, de son sang, de son âme de ses lèvres chaudes et charnues y laissant une agréable odeur de cannelle. Furtivement elle regarda les alentours, puis disparue sous seule témoin, cette charmante lune argentée.

Par Anthinea le 2/4/2002 à 9:03:04 (#1211368)

C'est en cette douce nuit que son souvenir me revint...

J'étudiai quelque sort d'air lorsque le vent m'apporta cette effluve de cannelle.
Aussitôt l'image d'une jeune femme aux ailes noires refit surface de ma mémoire... Cinnamon...
Elle avait beaucoup d'amis, il me semble, et j'ose espérer que j'en faisais partie.

Cependant, cette effluve avait changé, et je cru y déceler une faible odeur salée, aigre...
Je lançai une brise en sa direction, puis, inspirant longuement, inversai le mouvement d'air. Du sang... c'était une odeur de sang...

Je ne l'avais pas toujours comprise, mais j'avais suffisament confiance en elle pour ne pas trop m'inquiéter à son sujet.

Je note son nom sur un de mes cahiers, puis rentre chez moi sans me retourner.

Par Belgalak le 2/4/2002 à 19:40:48 (#1214369)

Le parfum et le pouvoir du sang,
Ont toujours été très grand,
Il est une autre odeur pourtant,
Qui me fait plus sentir vivant.

Celle qui précède tes pas,
Et annonce ton arrivée,
Celle que je garde chaque fois,
Dans le goût de tes baisers.

Laisse-moi te respirer encore,
Et aller jusqu'à l'ivresse,
Jusqu'à ce que nous cueille notre mort,
Blotti contre tes caresses.

Laisse-moi te serrer dans mes bras,
Jusqu'à ce que pointe le jour,
Car j'ai grand besoin de toi,
Ô mon infini et tendre amour..

Tels sont les mots que pleure en couinements une petite chauve-souris très haut dans le ciel chaque nuit..

Par Cinnamon le 3/4/2002 à 18:21:30 (#1220155)

Le soleil se levait lorsque Cinnamon se réveilla. Elle s'était endormie dans un champs de cannelier, enfin le sourire aux lèvres. Ses yeux s'ouvrit sur un souvenir lointain, celui d'une tendre amie, à l'époque de sa forme humain, Anthinea. Un pincement au coeur la fit sursauter. Cette chère Anthinea qui devait renaitre en même temps qu'elle... elle ne l'avait revu depuis trop longtemps. Cette jeune fille avait été l'une de ses confidentes. Depuis, elle avait changé et Cinnamon ne pouvait savoir comment ni pourquoi.

Cinnamon prit un écorce de cannelle et le porta à ses lèvres. Errant dans les bois son âme pencha vers son tendre amour... où était-il? Pourquoi le Dieu de l'Ombre, son nouveau Maitre, l'avait-il mit sur son chemin?

La jeune dame s'attarda à nourir un Wolverine, puis descendit à la rivière. Elle remonta sa robe rouge cannelle et pénétra dans la rivière pour rejoindre une pierre plate au centre. Cinnamon se laissa caresser par les rayons du soleil, laissant ses pensées s'enivrer de l'espoir de voir son tendre amour...

Par Belgalak le 4/4/2002 à 18:07:55 (#1225820)

La chauve-souris encore cette nuit continuait de tourner en proférant par ses couinements aigüs les sentiments de son maître, tandis que lui, qui ne les écoutait pas, les ressentait.

Il chassait cette nuit, comme souvent, pourtant son esprit était ailleurs.. Il pensait à elle.. à son doux visage.. à son doux contact.. à son doux parfum.. Ce parfum qu'il sentait tout près et pourtant si loin.. et qui le fit manquer sa proie.. qui s'empressa de fuir en hurlant, terrifié par l'être de la Nuit.

Belgalak en profita pour s'asseoir sur un banc de la ville endormie pour reprendre ses esprits, en laissant échapper un léger soupir. Il songea à elle.. Il ne songeait qu'à elle depuis quelques lunes. A ses éclats de rire.. A ses tendres sourires.. A ses regards profonds.. A ses légers frissons.. Où était-elle maintenant.. Il voulait la retrouver, la revoir, croiser à nouveau son regard.. Mais il n'était pas encore temps.. Il fallait qu'il soit repu.

Il tourna la tête vers là où sa récente proie manquée s'était enfuie et se leva lentement, puis commença à marcher en sa direction. Il fallait qu'il le retrouve et il le retrouverait.. Mais peut-être le raterait-il à nouveau.. Ses pensées étaient toujours là, et le Buveur de Sang n'avait aucune envie de les chasser.. Elles le satisfaisaient.. le faisaient sourire.. et lui procuraient une étrange et agréable sensation de faiblesse et de force à la fois.. Si bien qu'il en oublia même à quel point il était grave de laisser cet homme en vie..

Assez de la prudence.. murmura-t'il en s'inclinant devant le parterre d'un jardin d'où il cueillit une rose que ses yeux de nyctalopes jugeaient rouge et éclatante, pure et fraîche. Il s'en empara et se dirigea à pas lents et assurés vers la direction opposée à celle du fuyard, avant de se mettre à léviter et ainsi disparaître dans l'ombre..

De mémoire...

Par -Etherion- le 4/4/2002 à 18:50:23 (#1226097)

J'ai souvenir dans les légendes d'Althéa d'une jeune femme imposante à la beauté fatale. On la disait d'une cruauté à toutes épreuves mais je persiste au fond de moi à croire qu'il y a encore en elle cette flamme d'humanité et de bonté qui brûle inexorablement dans un crépitement sans fin

Peut être que nos chemins se croiseront...

Par Cinnamon le 4/4/2002 à 22:12:51 (#1227342)

Soudainement un nom lui vint en tête.... Etherion. Ne connaissant aucunement cette personne, Cinnamon fronça les sourcils.

*se dit à elle même* Moi? imposante? beauté fatale? légende? humaine?? Il doit se tromper, se méprendre...

Levant les yeux vers le ciel, la jeune femme remarqua le vol d'une chauve-sourit. Elle l'aperçu s'approcher et pendant un moment, elle vint se perchoir non loin de Cinnamon. Le temps de prendre sa plume noir qui ne la quitte jamais, un bout de parchemin, elle gribouilla quelques mots à la vitesse du vent pour ensuite y déposer ses lèvres pour le sceller. Le doux parfum de cannelle accompagnant le message, Cinnamon l'attacha à une patte de la bestiole et murmura :

- Porte ceci à ton Maitre...

Par Belgalak le 5/4/2002 à 11:40:17 (#1229335)

Disp sa chauve-souris est revenue.. Elle tourne autour de lui et vient enfin se poser sur son épaule. Il prend le morceau de parchemin glissé sous son aile d'une main, tenant de l'autre la rose. Le parchemin sent son odeur.. Il manque perdre son équilibre aérien déjà précaire, mais le rétablit rapidement. Il lit le message dans l'obscurité des cieux nocturnes et se surprend à sourire. Puis il range le parchemin dans une de ses poches et continue son chemin dans les airs. Les épines de la rose lui lacèrent la main, sans qu'il en souffre vraiment pourtant, et la fleur en vient à boire son sang pur, lui donnant un couleur à la fois plus foncée et plus brillante, ainsi cette rose de sang lui ressemble plus.

Il arrive devant elle, il la contemple dissimulé dans l'ombre quelques instants, en silence. Puis, avec un petit sourire aux lèvres, il sort de l'ombre..

Par Cinnamon le 6/4/2002 à 9:36:22 (#1234922)

Cinnamon fut d'abord surprise de le trouver là, puis lui sourit. Elle se sentait bien en sa présence. Ayant perdu confiance en elle même depuis quelques temps, la jeune femme se plaisait à ses côtés. Elle se demandait même pourquoi ne pas l'avoir rencontré plus tôt... Elle lui prit doucement la main et l'entraina avec elle près du ruisseau ou elle s'assoya au sol.

Quelque peu timide de la grande présence de Belgalak, elle n'osa croisé son regard et du bout du doigt dessina des sigles incompréhensible dans le sable.

Par Belgalak le 6/4/2002 à 10:09:55 (#1234986)

Il s'asseya derrière elle, l'entourant de ses jambes et de ses ailes, et posant son menton sur son épaule droite. Il l'entoura aussi de ses bras, non sans timidité, et se serra contre elle, le regard dans le vague, respirant sa présence agréable et intemporelle.

Il savait qu'elle était un peu perdue ces temps-ci, il ne le lui reprochait pas. Il la comprenait. Il ne voulait que la réconforter, lui céder un peu de tendresse et de douceur, car il le faisait trop rarement, mais il en avait besoin, et il sentait qu'elle en avait besoin elle aussi.

Il l'aimait depuis si longtemps.

Par Cinnamon le 6/4/2002 à 18:42:26 (#1237694)

Sentant le réconfort de Belgalak, elle s'abandonna dans ses bras. Ses pensées divaguait entre lui et ses Ombres. Pourquoi avait-elle eu besoin de toutes ses épreuves passées pour voir enfin la parcelle du bonheur? Cinnamon ferma les yeux déposant ses mains sur les siennes. La chaleur des ailes de l'homme réchauffa son âme perdu, ses bras protecteurs autour d'elle lui montrait que tout n'était pas que obscur et noir. Le souffle de Belgalak dans le cou de la jeune femme la fit tendrement sourire et elle tourna légerement la tête pour déposer un délicat baiser sur sa joue.

Cependant, la jeune femme n'osa prononcer une parole de peur de voir cette bulle de bonheur s'évanouir avec le soleil.

Par Belgalak le 6/4/2002 à 21:38:35 (#1238722)

Il lui rend son baiser sur sa joue, sans rien prononcer lui non plus, ne voulant pas rompre ce tendre instant. Il se sert un peu plus autour d'elle, pour bien lui montrer qu'il sera toujours là pour elle.

Il fixe l'horizon, le soleil allait bientôt se lever oui.. Il allait devoir disparaître.. Mais il avait encore du temps, et il ne voulait le passer qu'avec elle et pour elle. Il ne l'alarma pas de son départ prochain, et reserra plutôt ses mains sur les siennes en croisant les doigts aux siens, lui adressant un sourire qui montrait qu'il se sentait bien ici, en sa présence.