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Le chateau de l'ange mort
Par -Odin- Teclis rLh le 31/3/2002 à 21:55:33 (#1205103)
Il se trouvait dans les montagnes surplombant notre ville un château dont la silhouette se découpait dans la lumière aux heures les plus froides et angoissantes des nuits dhiver.
La démonstration de ma témérité consistait à mintroduire dans cette bâtisse et à en rapporter un objet comme preuve de ma visite en ce lieu. My voilà intrépide, bruyant enfant poussant la lourde porte de ce château : intérieur obscur et glacé. Malgré la poussière et la saleté les murs sont richement décorés et les sols recouverts de précieuses étoffes. Hardi que jétais jaurais du enrouler une de ces fortunes et menfuir avec mon butin. Mais en ce palais régnait une belle et douce tranquillité comme si personne navait quitté ces murs, comme si les personnes habitant ce lieu dormaient en quelques pièces secrètes.
Lobsession de les trouver, de converser en leur compagnie, de découvrir lhistoire : la vie et la déchéance de cette demeure mavais conquis et je menfonçais dans les entrailles sombres de ce gouffre silencieux.
Chaque salle semblait vide sans être morte mais dormante abandonnée. Après ce qui fut un défilé de chambres, de salons, de cuisines, de salles de bal, de jardins internes, de couloirs, de corridors et de galeries dexposition dart ancien. Toute ces pièces semblant vivre, vivre de leur passé, habitées par les spectres dune vie lointaine. Je mobstinais dans ma recherche et soudainement au détour dun couloir je vis une lumière dans lentre bâillement dune porte, je pénètre dans en cette antre paraissant abriter encore un peu de vie :
-« entre, approche mon enfant. »
murmure une voix aussi douce que le son de la pluie. Au milieu de la clarté émanant de son propre corps se tenait lêtre le plus beau quil ne fut donné de voir, se tenait un ange au regard éteint.
-« êtes vous un ange ? »
demandais je dune voix encore tremblante.
-« oui mon enfant je suis un ange »
Alors jeus le temps de contempler cette chambre, assurément la plus riche et la plus décorée du château :y trônait de nombreuses commodes encombrées de chandeliers dargent, les murs revêtaient dimmenses miroirs et un unique portrait, aussi un lit, où personne ne semblait avoir jamais dormi, aux draps de satin blanc, aux ourlets de dentelles claires ainsi quau creux de deux oreillers avait été jadis déposé un bouton de rose rouge, une rose que le temps avait fanée, brunie et séchée.
-« pourquoi êtes vous ici ? quy faites vous ?
-ah mon enfant jai fait construire cette bâtisse pour lange que jaime, pour y vivre paisiblement avec elle. Je lattends ici depuis bien longtemps mais il nest plus despoir quelle vienne.
Vois tu mon enfant jaime une ange à la beauté dune rose,
la fragilité dune fleur de printemps et la puissance dune
déesse, vois tu cest elle que jai peint et mis au mur.
-pourquoi nest elle pas venu ? »
demande le stupide enfant que jétais alors.Lange soupira et contempla ma jeunesse de ses yeux
délavés par les larmes quil avait du par le passé verser.
-« elle est prisonnière, mon enfant, prisonnière de
notre seigneur qui refuse de voir les anges saimer : tout
simplement parce que lui est incapable damour, alors il a
condamné et emprisonne les anges qui en viennent à ressentir de lamour, pour se consoler de la haine quil éprouve contre lhumain quil a enfanté et nous impose de le protéger. »
Les larmes de nouveaux dévoraient son visage, il se leva alors et se pencha au dessus de la couche où il se saisi de la rose sèche et vint se rasseoir.
-« et maintenant vient contre moi mon enfant, vient
il est temps pour moi dun ultime présent et de
menfuir. »
Je me suis approché plein de confiance en cet être divin baigné de la lumière de son amour, il minstalla sur ses genoux tout comme le faisait mon père il y a de cela des années. La tête posée contre son bras il approcha ses lèvres des miennes et me fit aspiré son souffle, lorsque jouvris les yeux lange ne brillait plus et me demanda de quitter ses genoux. Contemplant la rose au creux de sa main avec un sourire las il senfonça plus confortablement dans son fauteuil et senflamma spontanément, rien dautre que lui ne brûlait pas même la rose desséchée. Ne laissant de lui que son corps fait de cendres, alors que je pleurais
sa voix chanta dans mon esprit : mordonnant de prendre la rose et de menfuir, jobéis en prenant la rose serrée dans sa main son corps de cendre se décomposa faisant voler autour de moi mille cendres danseuses et je men fus triste et plus seul que jamais.
Au dehors le ciel était gris et nuageux comme les jours annonçant la pluie : jamais plus depuis ce jour je ne vis briller le soleil pour moi le ciel est rester tout au long de ma vie cet arrangement de gris nuancés. Désormais en moi jabriterais pour léternité lesprit de cet ange mort damour en son château, et au jour de ma mort il maccueilli en ses bras moi son enfant ainsi quil lui plut de me nommer.
Par Dame-Flo -SrN- le 31/3/2002 à 21:59:44 (#1205132)
Arf! c'est somptueux comme histoire, mais si triste, l'amour est donc toujours aussi dure avec ceux qui veulent s'aimer.
Par Atchoum et Dormeur le 31/3/2002 à 22:44:33 (#1205317)
Par -Odin- Teclis rLh le 1/4/2002 à 19:40:16 (#1208908)
Par Aërandis le 1/4/2002 à 21:47:00 (#1209827)
Vous continuez à nous faire d'aussi somptueuses histoires, mais qui se finissent bien, je veux plus des histoires tristes comme sa.:sanglote:
PS: Ange, la prochaine fois, essaye d'aérer un peu plus ton texte en sautant des lignes entre les paragraphes.
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