Souvenirs...

Par Hesperides le 12/3/2002 à 23:54:49 (#1109111)

Il est des souvenirs que l'on oublie, du moins ils deviennent de plus en plus flous, sans doute parce que l'on souhaite n'en garder que le meilleur...Cette nuit Hesperides dans son sommeil rêva, et elle revit avec clarté ses moments qu'elle avait passée toute jeune en compagnie de son mentor et père adoptif...A son réveil, elle décida de tout noter. Des mémoires? Non, Hesperides était encore trop jeune pour songer à faire pareille entreprise. Mais elle s'est rendue compte combien les années passant, ses souvenirs n'étaient devenus réminiscences, et combien ces moments avec le vieillard étaient chers à son coeur. Et peut-être aussi, combien étaient sages ses paroles...Ce ne pouvait être qu'un signe d'avoir revu avec autant de netteté ses souvenirs, elle prit donc la plume et commença à écrire...



Elle devait avoir entre 13 et 14 ans, et se tenait sagement auprès d’un vieil homme, assise à ses cotés, et qui semblait boire littéralement ses paroles. Le vieil homme avait des airs de « vieux fou », assis dans son étude, entouré de ses grimoires poussiéreux, empilés. Sa longue barbe semblait surnaturelle , si blanche et dense, ses vieilles mains faisaient des gestes tandis qu’il parlait et très souvent des sorts créaient des illusions et venaient émerveiller la jeune fille. Mais ce qui semblait le plus l’attirer c’étaient ses paroles et dans les yeux de ce jeune bourgeon, accroché à ses lèvres, comme si elles étaient les branches d’un arbre, on sentait que la savante sève livrait sa science au futur arbuste qui se tenait là, devant lui, assise sur une chaise plus basse, les mains sagement posée sur ses genoux, le regard levé vers le vieillard. Il cessa de parler, attendant visiblement que la jeune fille parle :

- « Qu’est-ce qu’un mage ? » demanda t-elle.
- « Il est celui qui a le pouvoir de mettre en relation le corps et l’âme, en relation avec les parties du monde, avec ses éléments visibles et cachés, par la magye. Il agit donc sur ou à l’aide de plusieurs plans, que l’on pourrait qualifier de plans ou de niveaux de la perception, même si consciemment et physiquement, le mage peut n’en reconnaître qu’une... Tout dépend de son expérience et de sa maîtrise de la science des arts magiques. » répondit-il en appuyant légèrement sur les mots, afin qu’elle ait bien le temps de les saisir, et il attendit la prochaine question, qui ne tarda pas :
- « Qu’est-ce que la magye ? »
- « Elle est l’énergie, l’incantation qui fait appel aux forces de la nature et des esprits, vivants et morts. »
- « Comment fonctionne la magye ? » Demanda la jeune fille , fronçant les sourcils et essayant visiblement de tout vouloir saisir, de tout vouloir savoir en un instant...
- « Elle fonctionne par sympathie, voire par empathie, elle se met à la place de l’objet ou du sujet. Le mage, en mettant en relation son corps ou celui qu’il vise avec l’univers, les met sur un même plan, et il utilise les ressources de l’un pour agir sur l’autre… Il y a soit symétrie, soit inversement, selon le sens de l’incantation. On parle vulgairement de sorts magiques, méfies-toi de ce terme car il englobe trop de notions pour être exact : les sciences magiques se pratiquent de différentes manières. » Répondit le vieux mage avec une patience qui semblait infinie…
- « Qu’est-ce qu’une incantation ? » reprit-elle, décidément insassiable…
- « Orale ou non, elle peut-être lue, parlée, chantée ou pensée. C’est une formulation faisant appel à une science occulte relevant du mot de pouvoir . Ce mot a été donné en don par Syl, certains sont possédés par plusieurs personnes, mais il en est qui ne peuvent être dit que par quelques rares personnes, car dangereux… Je ne peux pas t’en dire plus, car ceux que je connais et que je maîtrise sont peut-être compliqués mais restent accessibles. Il en est un autre, celui-là…Il s’arrêta songeur, un court instant et reprit : Il peut être appris ou noté, selon sa longueur et la mémoire du magicien, personne ne connaît l’origine de ses mots de pouvoirs. » lui fit-il, en esquissant un sourire…
- « Mais alors, qu’est-ce qu’un rituel magique ? »
- « Il fait appel à diverses incantations, combinées entre elles. Bien souvent, le mot de pouvoir ne suffit pas et des éléments doivent être mis en présence et combinés de diverses manières, selon l’effet désiré. Science empirique à l’origine, elle est devenue pour certains rituels, traditionnelle. Les possibilités d’un rituel varient selon celles du mage, ou des mages : plus il y aura d’esprits en présence, plus la force dégagée sera intense et plus le rituel aura des chances de fonctionner. Un rituel dépendant aussi des éléments qu’il emploie, il peut échouer lorsque la recette n’a pas été soit respectée, soit parfaitement élaborée. Le mage connaît les forces de la nature et de l’esprit et il l’élabore en fonction de celles-ci. Le mage doit être concentré, et il peut obtenir l’aide de sa divinité, en l’occurrence pour l’utilisation de la Magye, Syl, afin de trouver la force de plier la nature et les esprits à sa volonté. Le rituel doit donc être conforme aux souhaits de la divinité et il ne pourra pas agir contre. Syl n’est pas la seule à pouvoir aider, et c’est pourquoi certains mages sombres, que les syliens combattent par ailleurs, peuvent plus ou moins bien posséder la magye et l’art du rituel : tout dépend du savoir de la personne, et bien sur de la force de son esprit et de sa foi. »

Le vieux mage espérait une pause non pas pour lui, mais pour la jeune fille, qui devait avoir l’esprit un peu troublé devant tant de réponses, mais il n’y croyait pas trop et il savait que cette discussion pourrait continuer jusqu’à la nuit noire. Et l’astre venait juste de passer son zénith…et le jeu des questions-réponses pouvait continuer encore longtemps.

Hesperides cessa d'écrire, se concentra pour se rappeler de la suite de son rêve...Les pages noircies de son écriture tournèrent, menées dans leur danse par le vent passant par la fenêtre du bureau...

Par Hesperides le 13/3/2002 à 7:35:13 (#1109665)

Hesperides reprit le fil de son écriture

- « Qu’est-ce qu’un mythe ? » Elle ne déçut pas ses prévisions car elle avait déjà une autre question : « Faisait-elle des réserves la nuit? » , finit par se demander le vieux sage.
- « C’est la première tentative de traduction, d’élucidation, de représentation du caché, de l’invisible, de l’occulte. C’est en fait la première formalisation de la sagesse humaine, première traduction de la compréhension du monde de l’invariant ontologique, de l’être vivant. Bien souvent un mage est celui qui sait perçer les mystères des mythes et dépasser le premier niveau de compréhension de toutes choses du monde, par l’observation, l’expérimentation, la théorisation et donc la réflexion. Ainsi les mythes fondateurs de Syl et Sélène ne sont pas à prendre au pied de la lettre mais plutôt comme une allégorie, ou du moins un symbole dont le sens est plus ou moins caché. »

- « Mais alors, qu’est-ce qu’un symbole ? »
- « Il est à la croisée des esprits, où se joignent les désirs et l’affectif, le connu et le rêvé, le conscient et l’insconcient, le visible et l’invisible : il éveille à la perception de dimensions souvent non soupçonnées, trop souvent négligées, de tout être, de toute expression ou éléments. Tout est signe et le signe est porteur de sens. Mais d’habitude nous n’en percevons que la surface, ainsi est le mythe. Le symbole suggère plus qu’il n’informe et il en fait qu’aux esprits éveillés, il n’impose pas : c’est une voie de communication entre le signe qui stimule et le sujet qui perçoit, entre le sens caché, ou une réalité secrête, et celui qui veut savoir, qui cherche. Il ne se donne pas d’emblée, il faut partir en quête de sa connaissance, pour l’appréhender. Symboliser, c’est à un certain niveau, vivre ensemble. Le symbole annonce un autre plan de conscience que l’évidence rationnelle. Il est le chiffre d’un mystère, le seul moyen de dire ce qui ne peut être appréhendé autrement. Il n’est jamais expliqué une fois pour toutes, mais appelle une exécution toujours nouvelle. »
- « Mais alors, cela n’a rien à voir avec attribut ?» demanda t-elle faisant visiblement le lien avec une interrogation quelconque, qu’elle venait de maturer pendant les secondes espaçant sa question et la réponse qui précèdait.

- « Non, non...Dans les sciences dites magiques, et donc bien souvent dites occultes, un attribut est une réalité ou une image, servant de signe distinctif à une personne, à une collectivité. Une chose, un élément peut donc désigner le tout : ce procédé est bien souvent utilisé dans les arts de la magye, pour agir par le biais de son attribut, pour l’identifier et l’appeler. »
- « Qu’est-ce qui différencie un symbole d’un signe ? » demanda le bourgeon à son arbre, non sans avoir hocher de la tête en signe de compréhension.
- « Ce dernier est une convention arbitraire qui laisse étrangers l’un à l’autre le signifiant et le signifié, l’objet ou le sujet, tandis que le symbole présuppose homogénéité du signifiant et du signifié au sens d’un dynamisme organisateur… C’est ce dynamisme organisateur, notamment, que le rituel magique ou que l’incantation va prendre en compte pour fonctionner, il le fera non par analogie, ...qui n’est qu’un rapprochement raisonné mais qui est souvent source d’erreurs..., mais par empathie, comme je te le disais plus tôt, qui peut en agissant avoir les effets inverses , par les éléments structurant chaque chose et être en ce monde et que le symbole a avec l’objet ou le sujet sur lequel on souhaite faire intervenir la magie : ainsi la magie de l’eau , ou de la glace, pourra agir sur un être qui est fait de feu. Ainsi la lumière effraie et repousse les êtres au cœur sombre, ou aux émanations des morts. »

Le vieillard se leva, et l’on sentait combien son corps était fatigué, ce qui surprenait avec la clairvoyance de ses idées, sans doute le temps avait-il été injuste, en tous cas, Hesperides le ressentit comme cela en le voyant se mouvoir si lourdement. Il prit un tison pour attiser les braises, puis se relevant, et s’asseyant sur son fauteuil, il reprit, n’ayant visiblement pas terminé :

- « Ils sont toujours pluridimensionnels. Ils expriment en effet des relations telles que terre-ciel, espace-temps, immanent-transcendant, mais aussi la synthèse des contraires, car le symbole a une face diurne et une nocturne,..." prenant un grimoire qu’il feuilleta aussi habilement qu’il ne faisait pas de doute qu’il le connaissait très bien, il lu :
« La perspective inversée :
Si tu veux réussir à ce que vive un arbre
Projette autour de lui cet espace intérieur
Qui réside en toi…
Ce n’est qu’en prenant forme
Dans ton renoncement qu’il devient réellement arbre… », fit-il en énonçant de manière sentencieuse, mais d’une voix douce. La jeune fille semblait ne pas avoir tout compris, elle marqua un temps de réflexion...

La plume d'Hesperides, à l'écoute des souvenirs, se leva, et attendit que la mémoire lui revienne...

Par Muabdib Serra le 13/3/2002 à 7:47:58 (#1109679)

:lit:

S'incline devant tant de connaissances et de clarté dans l'expression de celles ci

Par Elmar Ezeil le 13/3/2002 à 8:56:00 (#1109794)

:lit:

Applaudit tant son verbe, que son imagination.

Par MerlinOengus Gs le 13/3/2002 à 12:43:15 (#1110538)

:lit:
:)

Par Poppu Ezeil le 13/3/2002 à 12:48:34 (#1110564)

:lit:

A la lecture de ce que Dame Hesperides a couché sur le parchemin, Poppu se rappelle de ses jours où il était encore insouciant et se laissait guider au gré de l'éducation de son Mentor....
*soupir*
a lui même
La soif de connaissance ...
C'est alors que Poppu laissa vagabonder son espirt dans les limbes de ses souvenirs ... Il revoyait les leçons qu'il recevait assidument, certains net et précis comme le soir de ses cours, d'autre entachés par la marque du temps.
Et c'est dans cet état d'esprit, ailleurs mais néanmoins affichant une expression réjoui que Poppu s'en retourna à l'education de deux de ses jeunes apprentis ...

Par Keraat le 13/3/2002 à 14:28:00 (#1111067)

:rasta:

J'ai rien compris .... !

Mais..... la beauté de l'ecriture et à la beauté de l'écrivain...

Keraat de Narisa (Chevalier guerrier)

Par Arrakis Orea le 13/3/2002 à 15:53:37 (#1111531)

:lit:
:merci:

Par Shen Abalham le 13/3/2002 à 19:06:30 (#1112704)

:lit:

Trés joli texte et très instructif. Bravo. :merci:

Par Alanis le 13/3/2002 à 19:57:29 (#1112994)

*fait la lecture*

*sourit à une grande Dame face à ses connaissances et le pouvoir de les communiquer facilement... admirablement*:merci:

Par Jasminya le 13/3/2002 à 20:20:16 (#1113098)

Maître a toujours su de quoi elle parlait :)

Par Belgar Klein le 13/3/2002 à 20:53:10 (#1113297)

:lit: :lit: http://forums.jeuxonline.info/images/icons/icon14.gif :lit: :lit:


Bravo !

Par Rahel Le Géant le 13/3/2002 à 21:36:30 (#1113602)

En simple archer Rahel doit bien se dire a lui meme qu'il n'a pas tout compris

*pense* Elle a l'air de maitriser son art.

( super! )

Par Max Evans SER le 13/3/2002 à 21:40:25 (#1113621)

:lit: :merci:

Par Hesperides le 13/3/2002 à 21:51:15 (#1113682)

Le bruit du frottement de la pointe de la plume, grattant le velin, se fit à nouveau entendre, et l'écriture continua à nouveau son oeuvre, noircissant la page...

Semblant commencer à saisir ce qui venait de se dire, le jeune bourgeon, regardant son père spirituel, reprit :

- « Ca sert à quoi en magye, un symbole ? »
- « Certains pensent que c’est le fait de vouloir transformer un matériau quelconque en un métal précieux, mais c’est totalement réducteur et en fait, faux. Ce n’est pas un but en soit même si cela reste une possibilité. C’est en fait une opération symbolique. Ainsi l’alchimie ne peut pas réussir sans intervention divine, du moins sans l’aide ou l’assentiment de ta déesse, Hesperides, car la magye n’est pas une fin en soi, et plus particulièrement encore pour ce genre de processus. Il faut avant toute chose et comme dans beaucoup de choses, une préparation spirituelle. Le symbolisme alchimique se situe sur le plan cosmologique et fait correspondre, chez l’alchimiste, son moi profond, son propre être, comme une image du monde, et c’est en cela que l’alchimie est symbolique. D’autre part et plus concrètement, l’alchimie utilise les éléments pour arriver à ses fins, et sont directement influencés par le ciel et la terre, mais c’est aussi passer d’un monde où la matière domine pour arriver à un état de spiritualité pure, là où ton cœur se sent en accord avec ta foi, là où ton esprit ne fait plus qu’un avec ta ferveur. L’alchimie comporte en effet la connaissance érudite des matières, ainsi transformer un matériau en un matériau plus précieux revient à transformer l’homme en pur esprit. C’est donc avant tout une forme de connaissance. Voici le premier précepte d’alchimie traditionnelle… »
Regardant la jeune fille dans les yeux, il déclama, telle une leçon apprise par cœur :
« Toutes les oppositions s’ordonnent en fonction de l’opposition fondamentale mâle-femelle. », puis il s’arrêta un peu, et reprit d’une voix normale :
« Le but ultime de l’alchimiste est de trouver la Voie de l’Absolu, c’est à dire posséder la connaissance parfaite, la gnose. Quatre étapes ordonnent la pratique alchimiste : la purification du sujet, sa dissolution jusqu’à ce qu’il n’en reste que l’essence, une nouvelle solidification, et enfin une nouvelle combinaison, sous l’empire de l’être le plus pur, c’est à dire, Syl. »

Hesperides se mit à sourire ayant visiblement compris, et pour s’en assurer, lui posa encore une question :
- « Et donc, le rapport avec les mythes c’est … ? »
- « C’est l’interprétation alchimique qui utilise les symboles de son langage propre comme des clefs pour ouvrir le sens caché des contes, des légendes et des mythes, dans lesquels elle discerne le drame des perpétuelles transformations de l’âme et du destin de la création, et de la volonté de ta déesse, mon enfant… », fit-il en souriant tendrement.

Hesperides lui rendit son sourire mais tandis qu’elle esquissait son sourire, celui du vieillard semblait mourir sur ses lèvres, et ses yeux s’éloignaient, la vie semblait l’avoir quitté. Hesperides sentit son cœur se serrer, mais ne dit mot, cela arrivait de plus en plus souvent au vieux mentor. Elle se leva, prit une couverture et la posa sur lui, la nuit tombait doucement, elle prit un de ses traités d’art magique, celui sur le feu, qu’elle avait en préfèrence et parti sans faire de bruit, avec.

La nuit était cette fois-ci bien tombée, et Hesperides lisait de plus en plus malaisément. De plus , elle se sentait épuisée car elle avait voulu essayer d’incanter les nouveaux sorts qu’elle avait appris mais qu’elle maîtrisait encore fort mal. La lassitude, l’estomac dans les talons eurent raison de sa soif d’apprendre et elle réalisa aussi qu’elle n’avait pas encore préparé le repas du soir pour son bienveillant tuteur. Elle se dirigea donc vers la cabane en bois, qui bien que modeste contenait pour elle tout les trésors du monde.
Comme mût par un pressentiment, ou un appel, son regard se leva vers le ciel noir, et sans astre, ses yeux cherchaient inconsciemment, et ils virent…Ils virent une étoile courir, brillante et claire, mais lente, et elle eut le temps de voir l’éclat mourir peu à peu, comme le sourire de tout à l’heure du vieillard, et elle comprit sans même réfléchir. Elle ne courut pas, elle marcha lentement pour retarder ce moment.

Entrant dans la maison, passant la première pièce qui servait de cuisine, Hesperides se dirigeat vers l’étude du mage, là où elle l’avait laissé tout à l’heure. Il dormait paisiblement, mais soudain les yeux inquiets de la jeune fille s’arrêtèrent sur la poitrine du vieil homme : elle ne se soulevait pas…
S’approchant elle prit sa main, déjà froidet raidie, et l’ouvrant avec difficulté, comme s’il avait résisté jusqu’au dernier instant, laissa tomber dans la main d’Hesperides des fragments acérés, qui lui coupèrent la peau fine de sa main… Hesperides leva sa main à elle et vit, au milieu du mince filet de sang, la pierre de destinée du vieil homme, en trois fragments. Serrant sa main dessus, comme pour faire naitre une douleur et oublier celle de son cœur, Hesperides resta à le veiller, à prier Syl, comme il le lui avait apprit. Un vide immense pesait en elle, et à l’aurore, Hesperides se releva… Ses larmes jamais n’avaient coulé à ce jour, mais ce matin là, ses yeux étaient sans vie d’avoir trop pleuré.
Serrant les lèvres, elle regarda au dehors cherchant où enterrer le vieil homme… Une fois sa décision prise, elle occupa sa journée à cette tâche. Le soir tombait et c’était sa seconde nuit sans qu’il soit là. Elle passa sa soirée dans les livres, dans les grimoires et les notes de son mentor, et se promit qu’il resterait toujours en elle. Peu à peu, elle ressentit une autre présence, bien différente, mais cher à son coeur, non qu'elle l'eut ignoré avant, mais sa réflexion avançant, elle commençait à appréhender une autre dimension de l'existence, plus spirituelle certes, mais elle la ressentait aussi vivement...Sa foi n'était plus seulement consciente, mais elle était en elle....
Sa peur principale d'alors était que son père adoptif disparaisse réellement, sa mort lui avait laissé une impression de fatale absurdité, comment un homme aussi bon et admirable pouvait-il disparaitre comme cela, du jour au lendemain, sans qu'il ne reste rien qu'un amas de terre où l'herbe ne tardera pas à repousser, comment un tel esprit, un coeur si bon pouvait disparaitre ?
Il ne devait pas disparaître ainsi, elle se mit donc à noter, rédiger, tout ce qui pouvait l’aider, des travaux personnels du vieillard, …ce qui lui prit des mois et des mois, pendant lesquels, elle subsista avec le potager , et avec les maigres économies que le vieillard possèdait.
Le jour de partir était venu.
Avait-elle peur? Pas vraiment, innocente et inconsciente des réalités de ce monde, elle partit, Syl et son défunt tuteur dans le coeur et l'esprit, ses grimoires d'études dans son sac...
Une nouvelle vie? Non, la suite, tout simplement.

Par Muabdib Serra le 14/3/2002 à 8:22:39 (#1114759)

:lit: :merci:

Maitre

Permettez moi de vous dire que vos écrits, sont d'une qualité exceptionelle, à l'aune de votre travail tant pour le culte que pour l'Ambassade

Puisse Syl continuer à vous illuminer ainsi

Par Hesperides le 15/3/2002 à 2:46:12 (#1119164)

Hesperides posa sa plume, tout en se demandant ce qu'il adviendrait de ses souvenirs, posés là, sur cette feuille, s'interrogeant sur son geste...

Par Muabdib Serra le 19/3/2002 à 14:27:07 (#1138119)

Un souffle souleva le parchemin

Par Jasminya le 19/3/2002 à 20:24:15 (#1140030)

Jasminya tomba sur ce velin de Dame Hesperides... Elle le relu avec autant de curiosité que la première fois :)

Par Hesperides le 21/3/2002 à 11:01:52 (#1148188)

Hesperides mit de coté ses écrits, des affaires plus urgentes l'attendant...
Peut-être un jour le confiera t-elle à un jeune novice qu'elle prendra sous sa coupe, pourquoi pas...

Par Belgar Klein le 21/3/2002 à 21:42:17 (#1151405)

:merci:

Par Ashraaf le 22/3/2002 à 11:25:10 (#1153220)

de tout cela on apprends et on apprends encore

Ton maitre t'as donné une ancienne lecon Hesperides mais tu apprends encore de cette lecon

Je suis fiere du maitre de l'ordre gris

Ellian Nefkati Son

Par Hesperides le 23/3/2002 à 10:59:04 (#1157493)

Merci Ô Sage Ellian, il est vrai, je l'apprend encore aujourd'hui.

Il est une leçon qui ne figure pas dans ses lignes, c'est la votre. Pourtant je ne vous remercierai jamais assez pour tout vos conseils.

Par Lune Noire le 27/3/2002 à 1:20:49 (#1182140)

Que de paperasses, que d'illuminés... air méprisant Tout ceci n'est que littérature, mensonges enrobés dans des effets qui ne trompent que ceux qui veulent être trompés.

Par Hesp Thulip le 2/8/2002 à 9:15:25 (#1896969)

Quelques questions, quelques débats, lui ont fait songer à son texte, qu'elle entreprit de rechercher.

Par Desd le 2/8/2002 à 11:43:19 (#1897792)

Merci infiniment de m'avoir permis de prendre connaissance de vos ecrits, j'en fait une copie et je les relirai avec attention pendant mon trajet vers Necratis

Par Ashraaf le 2/8/2002 à 14:14:07 (#1899021)

une pensée s'echappe de nulle part et s'enroule autour des penseés d"Hesperides
Il ne faut pas oublier le passé mais le tourner vers l'avenir

Par Neptune-Gx le 2/8/2002 à 18:27:13 (#1900811)

:lit:

Par Ashraaf le 3/8/2002 à 7:39:13 (#1905217)

Une étoile illumine les enfants de Syl

Par Tann Skaya le 3/8/2002 à 11:09:10 (#1905626)

Nan mais regardez moi ça...

Pfff ces Syliens, toujours à s'faire remarquer.


Shen Abalham - Sélénite qu'il aime bien l'Ombre (avec Tannou derrière qui remonte les jolis posts ;))

Par Ashraaf le 9/8/2002 à 9:19:07 (#1938133)

Provient du message de Tann Skaya
Nan mais regardez moi ça...

Pfff ces Syliens, toujours à s'faire remarquer.


Shen Abalham - Sélénite qu'il aime bien l'Ombre (avec Tannou derrière qui remonte les jolis posts ;))

Non non ces Syliens toujours à créer afin de ne pas laisser les enfants de notre soeur desoeuvré ;)

Par Kavadias le 9/8/2002 à 12:46:49 (#1938941)

:merci: