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L'auberge

Par Vrittis le 8/3/2002 à 17:16:51 (#1083884)

On prétend que les rèves sont des amalgames de classement de notre esprit, des tentatives de ranger ce qui nous arrive dans la journée, un moyen de préparer l'esprit à la somme d'information...

Ce n'est pas toujours vrai. Parfois les rèves sont une simple image fixe, ou au contraire un pan entier de notre passé duquel nous restons simples spectateurs.
Et parfois ce passé se rejoue devant nos yeux sans que nous puissions rien faire pour l'exorciser...

C'est ce qui m'arrive, j'en suis sûr, et dans mon esprit percent des éclairs qui fendent l'obscurité ou je me meut...

____________________________________

... et la pluie me frappe de ses milles poings minuscules. Encore un éclair, encore plus proche, encore ce grondement qui le suit de si près...
Je me hâte sur le chemin de terre qui est devenu boueux à présent. On m'a dit qu'il y aurait un auberge sur la route, et je plisse les yeux pour essayer de distinguer une lueur parmi les gouttes. C'est une tâche malaisée car la pluie forme comme un rideau mouvant, et j'ai grand mal à ne pas sortir du chemin.

Je chemine encore quelques temps comme cela, au petit bonheur la chance, lorsque j'aperçois enfin l'auberge promise. Une lampe posée derrière les carreaux d'une fenètre m'a évité de passer la nuit plus avant sous la pluie, car l'auberge est loin du chemin, et je l'aurais ratée si la lampe ne m'avait pas guidé.
Je m'avance rapidement au travers de la cour noyée de flaques crépitantes et frappe à grands coups à la porte. Un éclair tombe tout proche, et j'entends dans l'écurie attenante des chevaux piaffer de nervosité en entendant le bruit du tonnerre.

Un taquet s'ouvre brusquement dans la porte, dévoilant deux yeux rougis et suspicieux.
" Qu'est ce que c'est?
- Un voyageur qui cherche un asile.
- V's'avez de quoi payer?
- Oui. "
Je m'avance un peu en prétendant cela, car mes possessions sont maigres. J'aurais juste de quoi me payer une chambre pour la nuit, mais je préfèrerai faire accepter à mon hôte une ou deux chansons, ainsi que des contes pour le reste de la soirée, car je préfère conserver mon pécule.

L'homme m'examine un instant au travers du judas, mais je ne me soucie guère de l'apparence que j'ai. Sous cette pluie, même le plus beau des brocards prendrait l'apparence d'une loque bavant l'eau. Je sais que n'importe qui aurait le même aspect que moi sous la pluie.
Finalement la porte s'ouvre, et je rentre dans la salle principale accompagné de quelques coups de vent et d'une flaque qui semble s'attacher à mes pieds...
La pièce est vaste et peu remplie. Trois voyageurs sont assis autour de l'âtre. Une quatrième chaise qui est sans doute destinée à accueillir le fondement de l'aubergiste est à coté. Toutes les tables sont vides et il n'y a personne d'autre qu'une jeune gamine qui balaye la salle d'un air maussade.

Je fais mon deuil de passer la soirée au frais de l'assistance en racontant des histoires. Il n'y a pas assez de monde pour cela, et l'atmosphère est franchement glaciale... Un des hommes autour du feu me regarde l'air mauvais et se penche pour murmurer à l'oreille d'un de ses compagnons. Celui ci se retourne et me dévisage à son tour...
L'aubergiste toussote soudain et je m'aperçois qu'il attend à coté de moi que je me débarasse de mon manteau dégoulinant. J'ote la capuche qui m'a protégé tant bien que mal. Un des hommes ricane en voyant mes cheveux roux et murmure à voix suffisament haute pour que je l'entende... " Les roux voyagent avec la tempète " et ils ricanent tous les trois de concert...

Fameuse ambiance... je lache ma cape à l'aubergiste qui la tient d'un air dégouté et disparait dans une arrière salle...

Par Wadleight le 9/3/2002 à 9:07:56 (#1086946)

:lit: :chut:

Par Onizuka LooWang le 10/3/2002 à 16:48:33 (#1094911)

:lit:

Le marchant de sable

Par Cerise le 10/3/2002 à 20:03:20 (#1096354)

Cerise, assise face à la fenêtre, la tête entre ses mains, songe.

Durant la fin de soirée le ciel s'est couvert et le temps radouci … la nuit promet d'être froide et pluvieuse.

La jeune fille reste ainsi pendant de longues minutes, pensive, le regard vide, comme attendant un événement invraisemblable.
Les minutes s'écoulent et rien ne se produit.

La nuit approche.
Seule sur sa chaise Cerise s'endort, s'abandonnant à de doux rêves.

Par Vrittis le 11/3/2002 à 11:14:56 (#1098855)

Je regarde autour de moi et me dirige vers une table pas trop éloignée de la cheminée, mais suffisament pour ne pas attirer inutilement l'attention des trois hommes. A mes pieds une flaque d'eau commence à se répandre. Si je l'osais, je me mettrais plus à l'aise, oterais mes bottes, et me laisserais rotir par les flammes en sommeillant...
Je soupire, sentant l'hostilité des trois hommes envers moi. Bien... je ne vais rester que le temps de manger quelque peu, puis réclamerait une chambre, et peste de la dépense. J'ai hâte de m'écarter de cette pièce...

L'aubergiste revient, et fronce les sourcils en voyant l'eau sous mon banc. Je le vois qui se rougit de colère, puis qui reprend son calme...
" M... Messire, je vous prie, mettez vous à l'aise, que vous me semblez dégouter de partout. Cette pluie est infernale n'est ce pas?
- En effet...
- Rapprochez vous de la cheminée, et... Marine!! Ou est donc cette gamine, bon sang? Marine! "

L'homme me prend par l'épaule, et je préfère suivre ses conseils. Je n'ai aucune envie d'attrapper la mort, surtout dans cet endroit oublié. La dénommée Marine, la gamine que j'ai vu en entrant, surgit d'un coin d'ombre et vient aussitôt éponger la flaque. L'aubergiste tire une cinquième chaise près de l'âtre et me fait signe de m'y asseoir. Je m'exécute de mauvaise grâce, content cependant d'être proche du feu. L'aubergiste s'assied aussi et commence à bavasser, souhaitant sans doute autant que moi que la soirée passe rapidement.

Je jette un coup d'oeil curieux à la gamine qui repart dans son coin d'ombre et demande soudain à voix basse à l'aubergiste: "Pourquoi ne vient elle pas près du feu?"
L'homme s'arrète soudain de parler à tort et à travers et me regarde suspicieusement. Puis il répond d'une voix sèche :" Parce qu'elle n'en a pas envie. " avant de recommencer à parler.
Je tente d'écouter vaguement ce qu'il dit, une histoire de bandits locaux, mais suis distrait par mes pensées qui reviennent sans cesse vers la gamine sans que je puisse m'en empécher...
L'un des hommes se penche soudain vers moi.
" Hé, le rouquin, t'es d'ou toi? Tu m'as pas l'air du coin! " Son sourire mauvais m'indique qu'il cherche une victime. Je commence à comprendre pourquoi la gamine se cache et pourquoi l'aubergiste semble vouloir éviter de rappeller sa présence. Je me maudis intérieurement de n'avoir pas compris cela avant et fait contre mauvaise fortune bon coeur.

" Je viens de la direction de Damevale, ou j'ai passé un moment.
- On dit que les demoiselles de Damevale n'ont pas froid au yeux, rouquin. C'est vrai?
- Je ne le sais pas; je n'ai eu ni le temps, ni l'argent pour de telles choses... "
Que n'ai je pas dit la... Un des hommes se lève brusquement: " Tu insinues que les femmes de Damevale sont des prostituées, espèce de chien! Je vais te faire rentrer tes paroles dans la gorge! " et il se penche vers moi et me saisit par le devant de ma chemise. L'aubergiste me jette un regard affolé, et crie en direction de la gamine: " Va chercher Hobb, et réveille Jacques! " avant de s'écrouler, frappé par un des trois hommes.

Ils ont envie de se battre, comme des chiens qui s'ennuient. La pluie ne fait rien pour leur humeur, et je réalise soudain que l'insulte est imaginaire. Aucun d'eux n'est de Damevale, et ils veulent juste se dérouiller les poings... Je profite de ce que celui qui me tient contemple l'aubergiste à terre pour le frapper au poignet, espérant lui faire lacher prise... mais j'échoue et son coup parfaitement ajusté me frappe la pomette en me précipitant dans le noir...

Par Vrittis le 11/3/2002 à 16:47:15 (#1100730)

J'ouvre les yeux à peine quelques secondes plus tard, en sentant le premier coup me frapper les cotes. Qu'ont ils l'intention de faire? Me frapper sans cesse jusqu'à satisfaire leur envie de sang? Je distingue du coin de l'oeil l'aubergiste étendu au sol. Du sang coule d'une plaie sur son front et celui ci prend de belles couleurs marbrées. Je tente de regarder ailleurs dans la salle, mais un coup de pied me fait me refermer sur un univers de douleur très personnel et douloureux...

...jusqu'au premier cri de la gamine. J'ouvre les yeux en me tordant la tête pour regarder, et j'aperçois deux des soudards qui la maintiennent en ricanant. Elle pousse un deuxième cri lorsqu'un des hommes la frappe du revers de la main, et j'entends soudain une des portes du fond de l'auberge s'ouvrir en claquant. La voix d'un jeune homme retentit soudain, tremblante d'indécision.

" Lachez la!
- Héhé, le louveteau veut tester ses crocs " fait un des hommes à son compagnon. Juste à ce moment le troisième homme qui est resté devant moi s'aperçoit que je les observe et se baisse pour me frapper à nouveau. J'essaye d'esquiver de mon mieux le coup, mais suis déjà à moitié assommé du précédent. J'amortis de mon mieux, mais un éclair atroce me traverse le crâne. Je résiste à l'appel de l'ombre mais je sens mes yeux se révulser.

Au travers de mon rideau d'ombre, j'entends la gamine crier un " Hobb " terrifié. Les ricanements des hommes, les cris de la fille, le rugissement de rage de Hobb, tout semble tournoyer follement sous mon crâne et je tente désespérement de garder le contrôle... Je vois Hobb se précipiter sur les deux hommes sans armes. Il est costaud, et j'ai un instant l'espoir qu'il va défaire ses adversaires, mais c'est sans compter sur l'air roublard de ses deux adversaires. Dans un brouillard distordu, l'un deux balance Marine sur Hobb qui la retient par réflexe, et les deux hommes se jettent sur lui et le frappent à coups redoublés...
Je voit la silhouette de mon aggresseur se diriger à son tour vers Hobb écroulé et ramasser la gamine comme un sac de linge sale. Elle gémit doucement des choses que je ne comprend pas, mais je frémis, comme si un vent glacial giflait la pièce...
Les deux hommes s'acharnent sur Hobb impitoyablement, et je sais que si je n'ai pas subi encore le même sort, c'est parce que je semblais un gibier moins intéressant.

J'essaye de me redresser, mais la douleur dans mon ventre est atroce. Soudain j'entends un murmure de l'aubergiste... il semble délirer... "la petite... Marine... on...". Soudain, le silence me frappe comme un coup physique et je lève la tête, effrayé.
Je vois les deux hommes qui frappaient Hobb se redresser, leur poings ensanglantés, indécis, et celui qui tient Marine reste immobile comme une pierre. Elle a les yeux exorbités en regardant le corps prostré de Hobb, et dans le silence soudain, elle hurle son nom.

La pluie s'est arrétée...

Par Chattelune le 11/3/2002 à 17:02:02 (#1100784)

J'ouvre et referme les paupières sur mes yeux verts en amande ... les chemins des rêves sont multiples et tellement interessants ... parcourir la félinosphère, plonger dans les réalités, choisir au petit bonheur la chance la prochaine étape ... Ce réveur, par exemple, suivons donc ses mésaventures, et accompagnons le ... mes griffes lui seront peut être utiles, hier ou demain, ici ou ailleurs ...

EHLP

Par Chattelune le 13/3/2002 à 11:31:05 (#1110243)

Le rêveur tente de se reveiller, ou de passer dans un autre rève ... tsss celui ci mérite qu'il s'y attarde encore un peu! Je plante mes griffes dans la trame onirique et ramène doucement le créateur dans sa création ... à moins que ce ne soit sa création qui le crée ... rêveur issu de sa propre imagination, se modelant au grè de ses désirs et ses envies ...

Par Reine Sorciere le 13/3/2002 à 12:57:57 (#1110610)

*attends la suite* :merci:

Par Vrittis le 15/3/2002 à 15:04:56 (#1120752)

Les hommes regardent de tous cotés, les yeux exorbités. Moi je me recroqueville plus encore. S'arréter aussi soudainement est étrange pour une pluie qui tombait si fort. L'auberge est silencieuse, sauf quand l'homme qui tenait Marine lui lache le bras; elle en profite pour s'enfuir brusquement loin de lui et file se réfugier dans un coin de la salle.
J'entends soudain les murmures qui envahissent peu à peu l'air autour de nous, et je frémis. Ces soupirs, ces rires étouffés, ces cris de rage retenus... comme si l'air autour de nous était peuplé de milliers de spectateurs... Les volets qui ont été tirés bien au début de la tempète se mettent à remuer, à claquer peu à peu, alors que nous n'entendons pas le moindre souffle de vent.

Les deux hommes qui sont penchés sur Hobb se redressent et regardent autour d'eux effarés. J'ai l'impression que l'un d'eux doit savoir ce à quoi ils ont affaire, car il blémit soudain et laisse échapper un gémissement terrifié. Moi je me contente de trembler aux cotés de l'aubergiste écroulé pendant que les voix se font et se défont tout autour de nous...

........... ne touche .................. rage ................. rir ........ sombre ..................................... fais du mal ...... lente ...


Les volets cessent de frapper brusquement et la porte commence à grincer en se courbant de plus en plus vers l'intérieur. Marine se met à sourire, comme si elle seule se savait en sécurité...

Lorsque la porte cède, je retiens mon souffle. Je ne vois rien que l'obscurité au dela du rectangle de bois ou pendent à présent les gonds à moitié arrachés. Je plisse les yeux, ne sachant si c'est la fatigue qui fait que j'ai l'impression de voir le mur à coté de la porte se troubler brusquement...
Non, quelque chose avance bien dans la pièce. Je réalise soudain que ce n'est pas parce que je ne vois rien qu'il n'y a rien et comprend. Une créature aquatique quasi transparente est rentrée dans la pièce et s'avance à présent vers l'homme qui a laché Marine. Il distingue quelque chose aussi, et recule de frayeur. Ses pieds heurtent une chaise et il tombe à terre, hors de ma vue. La créature s'avance entre les tables, quasi inssaisissable à l'oeil nu, douloureusement mouvante... Les deux hommes qui sont près de Hobb portent la main à la ceinture et dégainent un poignard court, une arme formidable pour qui sait s'en servir. Je ne doute pas de leur capacité à infliger des dommages à l'aide de ce genre de lame, mais la nature de leur opposant les laisse perplexe.

La créature arrive près de l'homme qui est tombé. Elle ne se penche même pas, mais j'entends vaguement un coup sourd, et le corps de la créature se remplit peu à peu de minces filets de sang. Un des deux hommes qui restent s'est avancé, et il lache son poignard en se détournant pour vomir. Je ne vois toujours rien, mais la créature s'écarte du cadavre en émettant un ronronnement flascide et s'avance vers les deux autres hommmes. Celui qui est occupé à vomir ne la voit pas arriver et s'écroule à son tour, frappé par des tentacules rougeoyants...
Le dernier homme recule encore, et je sens la sueur aigre de la peur qui souille sa peau de la distance ou je suis.
Marine s'avance doucement vers le corps d'Hobb à terre, le regarde un moment et se met à hurler soudain son nom, de toutes ses forces. Et derrière elle, je distingue la créature qui est maintenant rougie dans son entièreté. Elle se dilate au fur et à mesure que le cri augmente, et son corps se hérisse de lames aqueuses. L'homme en face d'elle agite vaguement sa lame et tranche un tentacule qui s'écrase à terre en une petite flaque inerte.

Un instant il croit tenir là une chance de vaincre et se met à trancher frénétiquement tous les tentacules qui passent à sa portée. Le son qu'ils font en s'écrasant sur le sol rappelle un peu le bruit que faisait l'homme qui vomissait quelques instants auparavant. Il se déplace en même temps, tentant d'atteindre la porte qui est bientôt à sa portée...
Mais il s'arrète soudain, cloué par la voix de Marine qui retentit, pleine de rage et de haine... Elle a le regard fixé sur lui... " Tu as tué Hobb...
- ...
- Tu as TUE Hobb!
- ...
- TU AS TUE!!! "

Et sur ces mots la créature plonge sur le dernier homme, ses milliers de lames d'eau fouaillant son corps... et moi je m'évanouis devant le carnage...

"La ou les anges ne marchent plus sont des créatures que nous n'avons plus vu depuis bien longtemps, messire. Il serait bon que vous oubliiez ce que vous venez de voir, car nous n'avons plus lieu de vivre en ce monde. Nous restons des réfugiés, et en tant que tels, nous préférons rester cachés...
- Ne ferions nous pas mieux de l'éliminer?
- ... Non..."

J'ouvre péniblement les yeux, et je vois au milieu d'un brouillard étrange l'aubergiste, du moins ses pieds. Ce sont des sabots au bout de cuisses de chèvre. Marine est à coté de lui, entouré de liquide comme d'une armure étrange. Ils se baissent tous deux et ramassent à terre le corps de Hobb. Ce dernier est une frèle créature au visage marqué par les coups, et ses membres paraissent fragiles...

Je m'évanouis à nouveau, accompagné par la voix de l'aubergiste: "Ne revenez plus dans cette auberge..."


Lorsque je me réveille, je suis au bord de la route... pas d'auberge en vue. Je me redresse et tâte mes habits trempés... Rien n'a disparu, et j'ai toute mes affaires avec moi... ainsi qu'un bon rhume d'être resté ainsi couché sous la pluie...
__________________________

Et le rêve se termine... ou pas?

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