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La Reine Noire...

Par Lilith_Des_Damnés le 5/3/2002 à 19:49:24 (#1068452)

Chapitre 1

La grande femme aux cheveux d’ébènes se recala dans les confortables coussins de velours de son trône écoutant à demi les rapports de ses régents. La lumière brillante entrait par les fenêtres et cette tâche mortellement ennuyeuse la faisait dodeliner de la tête. Une brise pénétra apportant avec elle le parfum printanier à l'intérieur, ce qui lui rappela les saisons qu'elle avait passé à conquérir le pays; Conquérir était la partie amusante, Régner ne l'était pas.

"…et, bien sûr, toute cette partie du nord est loyale envers vous Majesté, la prospérité …"

Elle étouffa un bâillement, elle aurait pu prédire chacun des mots qui sortirait de leurs bouches. Bien sûr ils lui dirent que tout allait merveilleusement bien dans les territoires qu'on avait placé sous leur tutelle. Le contraire aurait signifié leur mort de toute façon. Mais ce n'était pas ce qui la dérangeait.

Fronçant les sourcils, elle changea de position sur son trône, croisant une longue jambe par-dessus l'autre, tout en savourant la douce caresse de la soie sur sa peau. Sa robe bleu nuit, d'une nuance un peu plus sombre que les yeux de cette divine créature, avait des manches bouffantes, une taille serrée et une jupe à longue fente. L'insigne de l'Armée Noire, une épée transperçant un dragon était brodée de fil d'or sur son cœur.

Les régents regardèrent la robe bouger sur sa forme lisse avec des yeux avides. Chacun d'entre eux manifestèrent bon nombre de pensées à ce que se serait de conquérir cette femme.

Cela n'échappa pas à celle-ci, qui roula les yeux au plafond, souhaitant qu'ils soient aussi concentrés sur leurs territoires qu'ils l'étaient sur son corps. Elle leva son index en direction d'Orpheus, le régent de sa patrie natale, "Parles-moi de mon coin de pays."

Le régent sentit des perles de sueur se former sur son front. Maudit soit ma chance pour avoir hérité de la ville natale de cette Furie. Quand on la lui avait assigné, il l'avait prit cela comme un gage d'honneur, s'attendant à des visites fréquentes et à des faveurs royales. C'était une idée ridicule maintenant qu'il y repensait, puisque pas une seule fois durant ses cinq années de règne, elle n'avait daigné visiter son ancienne maison. Pas qu'elle soit la bienvenue… Dieux, qu'ils la détestent là bas, tout spécialement la femme aubergiste qui la surnomme 'Démone En Rut'. "Tout va bien Majesté. La ville prospère sous l'égide du commerce maritime que vous avez instauré entre elle et sa voisine."

Un sourcil se souleva légèrement, "Aucune dissension de la paix ?"

"Aucune, Majesté." Orpheus résista à la forte envie d'essuyer son front avec le travers de sa main, cela attirerait seulement l'attention sur son mensonge. Il savait qu'il ne serait pas prudent de mentionner l'effigie de la Conquérante qui avait été brûlée à l'extérieur de l'auberge de la ville. "C'est une ville calme, aimant la prospérité que lui prodigue votre règne."

Elle soupira et tambourina le bras de son trône de ses doigts. Il y avait cinq printemps elle avait établi trois règles principales pour maintenir l'ordre à l'extérieur de son Palais. Les hommes qu'elle avait choisit, n'étaient pas ses premiers choix, mais elle avait été persuadée de les nommer sur les conseils de Menticlès… Son précédent Secrétaire Royale qui servait maintenant de nourriture aux vers. Elle aurait du prendre des dispositions supplémentaires, nommé des hommes de son armée une fois que son règne s'était stabilisé. Elle passa une main oisive dans ses longs cheveux, réarrangeant distraitement quelques mèches tandis qu'une idée lui vint. Mais je peux arranger cette situation.

Ces trois hommes avaient volontairement acquiescé à son nouveau règne, malgré la richesse et les honneurs que leur avaient montrés leurs souverains précédents. Une fois que sa puissante armée avait renversé le pouvoir, ils avaient capitulé. Leur seul pensée dans la vie était de protéger leur propre richesse tout autant que leur statut. Cela faisait d'eux des hommes dangereux. S'ils pouvaient l'accepter comme souveraine, ils en accepteraient un autre aussi facilement. Ils croyaient ne rien lui devoir.

Elle avait besoin de régents qui lui seraient redevable. Elle avait assez supporté de trahison. Cela devint évident pour elle, tandis que ses yeux se rétrécirent, elle entrevu clairement l'avenir: Orpheus s'allierait avec quiconque lui promettait un titre plus glorieux. Les deux autres en feraient autant, ils étaient encore plus ambitieux que lui. Aucun d'eux n'avait la vision d'une nation unifiée. Une nation qui pourrait gouverner le monde, avec elle à sa tête.

Ces hommes étaient dangereux en fin de compte.

Un sourire joua sur ses lèvres, les hommes ne la connaissaient pas assez bien pour noter que son sourire n'avait pas atteint ses yeux. "Vous m'avez tous bien servi. Et je veux vous honorer pour cela." Elle claqua ses doigts et fit un geste vers le scribe qui quitta sa position contre le mur et se précipita vers son trône.
"Écris cela : la Conquérante s'entretiendra avec ses Régents à la prochaine pleine lune. Eux et tous les membres de leurs familles sont conviés à se présenté dans mon palais pour le bon plaisir de la Conquérante et pour ainsi être présenté à toute la nation." Les trois hommes tressaillirent à la perspective d'un tel honneur.

À Suivre...

Par Yahiko le 6/3/2002 à 14:02:06 (#1072073)

(c'est ton perso que tu décris plus haut? :amour:
tres bien écrit *attend la suite avec impatience* :lit: )

Par Kritchek le 6/3/2002 à 14:09:53 (#1072116)

Zolie nistoire :) *attends aussi la suite*

Par Xadius le 6/3/2002 à 14:32:12 (#1072300)

Passe rapidement le manuscrit en lecture...

- Heum...

Par Lilith_Des_Damnés le 6/3/2002 à 16:56:35 (#1073255)

Chapitre 2



"Je ne peux pas le croire! Orpheus. Timmon. Titus. Tous crucifiés. Tout autant que leurs femmes, et leurs enfants… même les bébés. J'en ai vu un qui n'avait même pas trois étés. Et cette sorcière était là, debout, montant la garde pour s'assurer que personne ne tenterait de les sauver." La voix de Yahiko trembla de colère, il aurait souhaité pouvoir faire quelque chose… N'importe quoi.

Ses yeux s'agrandirent pendant qu'il décrivait cette scène qui, il en était certain, peuplerait ses cauchemars pendant des années. Plus de cinquante croix avaient été placés sur la colline de Lighthaven ce matin là, pendant que le soleil entreprenait sa course à travers le ciel.

Il était en ville pour affaires quand il avait entendu un tumulte surréaliste qui l'avait attiré vers cette colline à l'extérieur des portes de la ville. D'autres l'avaient entendu aussi, pour cette raison il y avait une foule de gens qui avaient parcouru le chemin avec lui. Une fois qu'il avait été assez près, il avait entendu ce que c'était vraiment - les cris d'angoisse des régents, de leurs familles et même de leur domestique.

Se rappelant la scène, la douleur de Yahiko redoubla.

Une grande foule s'était réunie pour observer le spectacle, un fait qui effraya le jeune marchand, presque plus que les exécutions elles-mêmes.

Cette acceptation passive du mal et du règne de la Reine Noire était au cœur des problèmes de la cité. Personne n'avait osé levé une voix de protestation ou une main secourable. Il imagina la foule se lavant les mains du sang des victimes, et qui malheureusement ne verrait jamais qu'elles seraient toujours et à jamais souillés de rouge.

Et la Reine Noire…

Dès la première fois où il avait vu cette femme il l'avait détesté par-dessus tout, elle était toujours là assise au milieu des croix. Elle avait revêtu sa robe de bataille, la même qu'elle avait le jour de son entrée dans Lighthaven - cuirs noirs, armure noire, cape noire - et le vent qui soulevait ses cheveux et sa cape d'une manière extravagante, la faisait apparaître encore plus spectrale qu'elle ne l'était déjà .

Ce même vent avait apporté les cris macabres de la mort aux oreilles de Yahiko.

"Ce n'était pas pour ça qu'elle était là, Yahiko," dit doucement Ys, plaçant la main sur son dos, pour le calmer.

Il fit une pause, ses yeux toujours brillants de colère face aux dernières atrocités du royaume. "Non ? Pourquoi était-elle là alors ?"

La douce femme ferma les yeux aux souvenirs de sa propre expérience sur la croix, des souvenirs qui provoquèrent une onde de douleur dans ses membres inférieurs malgré les quatre lunes qui s'étaient écoulé depuis ses blessures. En effet, la Conquérante l'avait fait crucifié pour s'être soulevé contre elle, cette harpie lui avait fait briser les jambes sans même sourciller. "Personne ne serait assez idiot pour tenter de les secourir et elle le sait. Elle était là pour s'assurer que personne ne soulage prématurément leur souffrance."

"Quoi ? Comment ?"

À son regard confus, elle expliqua, "Il y a des hommes aimables… je crois… qui se promène parmi les croix et mette fin à la douleur de ceux qui le demandent. J'ai vu plusieurs d'entre eux transpercer de leur lance le cœur des condamnés. J'ai considéré le demander moi aussi... mais j'étais trop proche des gardes."

"Je remercie les Dieux !" Yahiko tomba à genoux et prit ses petites mains dans les siennes. Lui et quelques autres avaient soudoyé un garde, qui croyait que la fille était déjà morte, pour qu'il la décroche de la croix. Ils l'avaient porté chez lui, dans l'espoir de guérir ses blessures, et ses jambes cassés, miraculeusement, elle avait survécu… malgré les marques que la Conquérante avait à jamais imprimées sur elle.

"Je sais, qu'il ne faut jamais renoncer à l'espoir. C'est ce qui nous tient en vie." Un sourire ironique apparut sur son visage, et elle continua, "Ça, et la faveur de la Reine Noire."

"Tu as de nouveau écouté sa propagande."

Elle haussa les épaules, "Comme si j'avais le choix." Chaque midi la ville faisait une pause pour écouter le message que la Reine Noire faisait délivrer dans les divers quartiers par ses Crieurs Royaux. Ceux qui étaient prit à ne pas écouter était battus… ou pire. "Mais il est toujours bon de connaître les états d'âme de notre dirigeante. Je regrette de ne pas comprendre les raisons qui ont motivé la mort de ses régents. Était-ce du mécontentement ? Ou une autre lubie ?"

Une idée se formait sur la façon de le découvrir, quand elle repensa au message d'hier, mais elle n'osa pas le révéler à Yahiko. Il essaierait seulement de l'arrêter.

Il se remit sur ses pieds et commença frénétiquement à marcher à pas mesurés, "Ça va, je sais. C'est une sorcière, une harpie folle, une gorgone..."

Ys rit, malgré le sérieux de la situation. "Gorgone ? Chaque enfant sait qu'elles ont des ailes."

Il fronça les sourcils, ne voulant pas être soumit à sa bonne humeur, mais au lieu de ça il fut capturé par la brume de ses yeux verts. Son cœur avait été sien depuis qu’ils s'étaient rencontré la première fois où elle était arrivée à Lighthaven. Elle était toujours comme un baume sur n'importe laquelle de ses blessures, physiques ou émotionnelles. "Qui sait ce qu'elle cache sous cette cape?" Murmura t-il, avec effort en tentant de rester fâché.

"C'est une bonne chose que tu sois un marchand et non un barde, Yahiko. Tu raconterais de fausses histoires." Elle pouvait dire que sa distraction avait fonctionné puisqu’il ralentit le pas et la regarda droit dans les yeux, "Eh bien, viens t’asseoir un peu, et je te dirais tout ce qu'il y a à savoir sur les gorgones et sur la façon de les reconnaître." À contrecœur il prit place à côté d'elle, en se penchant un peu contre elle, il inhala le parfum d'eau de pluie qui émanait de ses cheveux. "Comme tu sais, le monde a été affublé d'une malédiction avec trois gorgones et deux d'entre elles sont immortels. La troisième..."

à suivre…

Par Lilith_666 le 6/3/2002 à 17:11:41 (#1073355)

Tient un avatare????

Par Darwil Valdamor le 6/3/2002 à 18:13:05 (#1073768)

Mamiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiie !!! y'a une usurpatrice !!! lààààààààààààà regardes !!! elle se fait passer pour toi !!!

rha la la... vais finir par venir prendre des cours de démonologie moua... non mais !!!

Mamiiiiiiiiiiiiiiiie, fais quelque chose !!!!

Par Lilith_Des_Damnés le 6/3/2002 à 20:34:54 (#1075024)

Hum.... *Se passe nonchalemment la main dans les cheveux*
C'est un nom populaire je crois...
C'est un mal pour un bien...
Tant mieux...
Nous pourrions peut être fondé la guilde des Lilith !

Par Lilith_Des_Damnés le 6/3/2002 à 21:34:11 (#1075577)

Chapitre 3

La première fois, les visiteurs étaient toujours surpris et craintif à la vue de la Grande Salle. Située derrière un hall en pierre, deux énormes portes s’ouvraient sur ce qui aurait pu être une prairie, sans herbes et sans arbres. Plus de la moitié d'un furlong (1 furlong = 201 mètres) en longueur et deux chaînes (1 chaîne = 20 mètres) de larges, la pièce était assez grande pour accueillir des joutes. Il y avait quatre entrées à cette salle : la Principale, placé dans le centre Est, donnait sur le hall; l'entrée des Cavaliers dans le mur Nord près du bout Ouest était taillée une voûte pour permettre au jouteur à cheval d'entrer; l'entrée de la Petite Salle située dans le coin opposé à celle des Cavaliers menait à une petite pièce employée pour les consultations privées avec la Reine Noire; et l'entrée de celle-ci, en face de la Principale, toujours lourdement gardé, qui menait à ses quartiers privés.

La pièce formait un rectangle parfait à part un recoupement au centre du mur Nord - là le trône de la Reine Noire était reculé pour protéger la dirigeante contre d’éventuelles attaques - irraisonné - à l’arme de jet. Le recoupement était construit de pierre solide, tandis que le reste du mur Sud alternait entre des sections en pierre et des fenêtres qui faisaient la hauteur de la pièce et qui fournissaient beaucoup de lumière pour ses activités.

Le reste des murs était couvert de soie vivement colorée et de tapisseries de laine, tous des cadeaux des dirigeants de Silversky. Le plancher était de planches en bois incrustées sur la pierre, usée par le passage du temps, des pieds et des sabots. En ce moment, la pièce sentait la sueur et le seul son audible était celui de lourdes respirations.

Deux formes, épées tirées, tournaient lentement l’une autour de l'autre au centre de la Grande Salle. Comme c’était l’habitude de Lilith, Kritchek, le Capitaine de la Garde Royale, l'avait rejointe pour leur joute d'épée quotidienne. Elle ne voulait pas que lui ou aucuns autres n’oublient qu'elle régnait parce qu'elle en avait gagné le droit. Les officiers de diverse cour étaient debout silencieux sur les côtés de la salle, observant et attendant que l’événement du jour se poursuive. Personne n'oserait partir durant l’affrontement car montrer un manque de respect n’était pas toléré.

La grande femme balança son épée dans un cercle paresseux autour d'elle, "Allez, Kritchek, montres-moi quels nouveaux mouvements tu as dans ta manche."

Kritchek avala difficilement, n'aimant pas le sourire qu’elle venait de lui jeter; ses sourires pendant le combat étaient primitifs et sauvages et surtout un signe de danger. La dernière fois qu’elle l'avait regardé d'une telle façon, elle lui avait donné cette balafre qui courait du centre de son front, à travers l’arête de son nez et se terminait au bas de sa joue gauche. C'était un souvenir qu'il ne voulait pas revivre.

N'obtenant aucune réponse elle arrêta de se déplacer, laissa tomber la pointe de son arme et balança ses hanches avec suggestivité, "Tu me montres la tienne, et je te montre la mienne."

Il savait qu’il était préférable de répondre autrement que par un commentaire frivole. Le dernier homme qui l’avait fait, avait été étripé. Assez d’idiotie; ne la laisse jamais se lasser de toi. Et elle en est presque à ce point, ses yeux sont à demi clos, elle s’endort presque. Avec un cri, il plongea, en pointant son épée sur sa poitrine.

Elle fit facilement dévier le coup. "Tu peux faire mieux que ça." Lilith lui montra les dents sauvagement.

Il inclina la tête et essaya à nouveau. Cette fois il feinta à droite, enchaîna par un tournoiement rapide et fit un brusque mouvement vers l’avant gauche.

La Reine Noire écrasa l'épée de Kritchek comme si elle avait été un insecte. Cette fois ses yeux se rétrécirent, "Kritchek, étais-tu dehors à boire avec les autres soldats la nuit dernière ? Je ne tolère pas ce comportement de la part du Capitaine de la Garde Royale. Sûrement, sais-tu déjà ça." Elle secoua la tête imperceptiblement.

"Non, bien sûr que non, Majesté." Mais la protestation qui semblait hésitante fut accompagnée par une série prévisible de mouvements qui jamais ne furent même près d’atteindre leurs buts. Maintenant irritée, Lilith commença sa propre attaque, prête à lui apprendre une leçon. Elle trouva son épée bloquée, maintes et maintes fois. Elle rit, un peu déçue, mais fière de lui. "Tu essais de me duper ? De me rendre trop confiante?"

"Ça ... n’a jamais ... rien coûté ... d’essayer que d'obtenir ... un petit avantage ...." haleta Kritchek, en effectuant une série offensive de mouvements. Agréablement étonné, il se trouva dans une position favorable et elle reculait vers le mur sud. Peut-être sa stratégie avait-elle portée fruit. Il redoubla d’ardeur, employant chaque once d'habileté qu'il possédait. Bourrade, poussée, parade, mouvement brusque en avant, tournoiement, poussée.

La Reine Noire jeta un coup d'œil par-dessus son épaule et vu le mur qui approchait. Avec quelques pas rapides elle mit une distance complémentaire entre elle et son Capitaine. Comme elle l’avait espéré, Kritchek interpréta ses mouvements comme de la crainte et se précipita vers elle. En hurlant son cri de guerre, elle s'élança sur le mur, et coura sur celui-ci, employant son élan pour sauter par-dessus sa tête. Elle atterrit proprement derrière lui, lui tapota l’épaule par espièglerie et plaça son épée sur sa gorge. Kritchek laissa tomber son épée en signe de reddition.

"Les femmes sont toujours plus dangereuses quand elles semblent effectuer une retraite, Kritchek. N'oublis jamais ça." Chuchota t-elle à son oreille.

La chaleur de son souffle envoya une onde de choc ricocher jusqu’en bas de sa colonne vertébrale. Malgré sa position, Kritchek sourit. "Une autre leçon apprise de votre main, Majesté." Il aimerait qu’elle lui montre une toute autre sorte de leçon, plus intime, mais il était assez sage pour savoir que le demander raccourciraient du coup sa vie.

Lilith abaissa son arme et s’éloigna. Elle marcha vers la serviette que lui tendait son domestique. Négligemment, elle essuya les légères gouttes de sueur sur son front et sa nuque. "Quelle est notre programme aujourd'hui, Nestor ? Quelles nouvelles inventions sont prévues pour me distraire ?" Avec la grâce des félins, Lilith s’assit sur son trône.

Nestor, le Secrétaire Royal, un grand homme mince qui ressemblait à un épouvantail, avec en plus des cheveux qui avaient la texture et la couleur des pousses de maïs, consulta son parchemin. "Le Concours de Vérité, Majesté." Sa voix était nasillarde et sonnait comme si quelqu'un lui avait pincé le nez tandis qu'il parlait.

De sa main gauche, Lilith balaya ses longs cheveux, les brossant grossièrement vers l’arrière pour les remettre en place. "Ahh … j'avais presque oublié." En réalité, elle avait oublié. Elle n'était toujours pas certaine de se souvenir pourquoi elle avait annoncé ce concours hier, seulement que cela lui avait semblé une idée intelligente à ce moment. "Rappel moi les règles du concours, Nestor."

L'homme regarda au-delà de la longueur de son nez, qui - en vérité - était tout à fait pointu et lit le parchemin, "Chaque concurrent donnera une définition de la vérité. Un jury de trois philosophes décidera qu’elle est la meilleure définition... et si vous êtes en accord avec leur décision ... le gagnant sera récompensé comme il vous conviendra."

"Et les perdants?"

Nestor passa en revue le parchemin et nota qu'il n'y avait aucune disposition pour les perdants. "Majesté, j'attends votre ordonnance."

Lilith retroussa les lèvres en réfléchissant. "Il me semble que la vérité – si elle existe - ne devrait pas être laissé en liberté. Pas plus que le processus qui amène à la vérité ne devrait se faire sans… douleur… Tous les philosophes ne se plaignent-ils pas de l'angoisse qu’ils endurent pour venir à bout de leurs pensées profondes ?" La Reine Noire rit, ne feignant pas de cacher son mépris pour de tels hommes. N'importe quel homme bien constitué qui ne choisissait pas les plaisirs de la guerre par-dessus tous autres choses était une perte à son avis.

"Ils le font, Majesté." Le Secrétaire attendit avec inquiétude pour découvrir de quelle pénalité les perdants écoperaient. La Reine Noire pouvait être si... si... créative… parfois.

"Que vaut la vérité ? Une main ? Un pied ? Une jambe ? Une vie ?" Une pensée soudaine vint à la dirigeante. "Nestor, cet oracle qui m'a rendu visite l'année dernière, celui qui m'a avertit pour les régents. Te souviens-tu pourquoi il avait dit qu'il pouvait voir la véracité de ce qui serait ?"

Nestor inclina lentement la tête, un sourire jouant aux bords de ses minces lèvres, "Oui, Majesté, c’était parce qu'il ne pouvait pas voir la véracité de ce qui est."

Ce serait la pénalité, réalisa t-elle, en se recalant confortablement dans son trône. "Ce sera alors mon cadeau à ceux qui seront incapables de voir la vérité du présent : je ne leur permettrai pas de voir la vérité du futur." Elle claqua ses doigts, "Écris cela, tous ceux qui racontent des mensonges seront aveuglés." En aparté elle murmura, "Peut-être cela diminuera t-il le nombre d'imbéciles je devrai supporter aujourd'hui."

à suivre

Par Lilith_Des_Damnés le 6/3/2002 à 21:37:12 (#1075607)

Chapitre 4

Une fois la Reine Noire revenue de son bain et de son changement vestimentaire, Nestor ordonna qu’on apporte de la nourriture qu’on plaça sur la table à ses côtés. Mitrus, son goûteur, s’avança pour goûter un échantillon du repas constitué de caille rôtis, de légumes bouillit et de fines pâtisseries tandis qu'elle observait.

Les philosophes de l’Académie de Lighthaven furent amenés de force par les membres de la Garde Royale et poussé sans vergogne dans leurs sièges à la gauche de la Reine Noire. Rougeaud par l’effort de cette marche forcé, les trois hommes haletèrent pour reprendre leur souffle.

Lilith inclina la tête et rapidement Nestor fut à ses côtés attendant ses instructions. "Je ne veux pas voir ces 'hommes'.... Je souffre déjà de la lumière éblouissante de leur peau albâtre et de leurs têtes brillantes." Elle se passa la main devant les yeux comme pour faire dévier une lumière vive. "Déplace-les."

"Oui, Majesté." Nestor fit signe à Kritchek, qui fit signe aux trois gardes qui venaient d'amener les hommes dans la Grande Salle. Immédiatement, les gardes placèrent leurs mains rêches sur les philosophes et les traînèrent hors de sa vision périphérique.

Lilith, la Conquérante de Lighthaven, serait l'arbitre de l’essence de la vérité.

Elle aimait ça : un Autre ajout dans sa liste d'accomplissements. Mais le titre qu'elle désirait le plus, celui dont elle rêvait jour après jour, celui qu’elle convoitait plus que tout autres était toujours hors de sa portée : Conquérante d’Althéa et Bourreau de Xavius.

Xadius, l'homme qui l'avait défait, qui l'avait utilisée d’une façon dont elle avait elle-même utilisé sur d’innombrables autres. L'homme qui lui avait brisé les jambes et qui avait presque vaincu son esprit. L'homme qui gouvernait maintenant les ténèbres et son empire. Celui qui connaissait quel était sa seule sa faiblesse.

"Un jour, Xadius. Je te diviserai."

"Majesté ?"

Lilith ne s'était pas rendu compte qu'elle avait parlé à voix haute. Elle fronça les sourcils vers son Secrétaire qui était planté là, et l'écarta d'un geste. Jetant un coup d'œil à Mitrus qui était toujours vivant, elle prit une des fines pâtisseries à ses côtés. Elle se demanda oisivement pourquoi tous les goûteurs ressemblaient à des rats.

"Faites lire la proclamation et faites-nous savoir si nous avons des braves qui osent instruire le trône sur ce qu’est la vérité."

Kritchek, avait observé la scène qui se déroulait avec un intérêt masqué, doutant sérieusement que quelqu’un se présente. Encore que, la promesse d'une récompense de la Reine Noire soit très tentante pour certains. Je me demande ce qu'elle donnera au gagnant. Vaut-il la peine de risquer ses yeux ? Et lui faire connaître son nom. Bien sûr, chaque jour je joue ma vie, espérant qu'elle ne se fatiguera pas de moi. Si je vis assez longtemps, je sais que je suis destiné un jour à obtenir la gloire. Je serai le Capitaine le plus gradé de sa Garde Royale. Peut-être aurai-je l'honneur de sauver la Reine Noire dans une bataille contre les force des ténèbres. Ou même lui livré son Xadius en chaînes. Ou tuer la dernière de ces brutes de Centaures si inhumains. Dieux, tout ce que j'ai toujours rêvé de faire, depuis que je suis assez fort pour tenir une épée, est d'être ensanglantés du sang des ennemis dans une bataille à ses côtés. Et peut-être juste une fois voir quelque chose pour moi dans ces yeux que j'examine chaque nuit dans mes rêves.

Son attention revint au présent quand le premier concurrent marcha avec assurance et à grands pas dans la Grande Salle. Voici un futur aveugle. Se dit Kritchek. L'homme, pas plus âgé que de vingt étés, s'approcha de la Reine Noire, la tête haute et les yeux qui tentaient de la sonder. Il ne fit pas de révérence, ne se mit pas à genoux et n'inclina même pas la tête. Kritchek avait vu des chiens avec ce genre de regard fou dans les yeux juste avant qu'ils ne soient abattus.

En l'observant approcher, la Reine Noire s'amusa elle-même en essayant de déterminer la façon dont elle lui prendrait ses yeux. Avec un tisonnier ? Un couteau ? Une cuillère ? Je pari que ça ferait un son intéressant. Pensa t-elle.

"Je suis Sitacles de Windhowl."

Les yeux de Lilith se rétrécirent et elle s'avança sur son trône, en étudiant l'homme attentivement. Il lui avait adressé la parole avant qu'on ne lui ai dit de le faire. Aucune prosternation devant le trône. Son manque d'éthique et son manque de frayeur en sa présence était remarquable. "Ainsi quelle est la vérité ?" demanda t-elle doucement, paraissant faire fi de chacune de ces disgrâces.

L'homme parla durement, il aboya chaque mot pareil à un chien enragé.

Kritchek était sûr qu'il l'était.

"La Vérité était assise sur les lèvres d'un homme mort. Je l'ai entendu de mon frère, Telos, pendant qu'il rendait l'âme sur votre champ de bataille." Encouragé par sa propre voix, il cria, "la vérité est que vous êtes une malédiction sur notre terre! La vérité est que vous avez détruit tout ce qui faisait que la vie valait la peine d'être vécu! La vérité est que vous méritez de mourir!" d'un mouvement rapide, il sortit un poignard de sa manche et le jeta vers son cœur.

Merde, merde, merde! Kritchek s'écarta de sa position près de la Reine Noire et plongea sur l'homme. Il était trop tard pour bloquer le jet, mais il réussit à le frapper ce faisant. Avec un bruit sourd et un fracas d'os, il fit basculer Sitacles et le tint de force par terre, son avant-bras juste en travers de sa gorge en lui écrasant la trachée.

La Reine Noire étendit le bras et stoppa négligemment le couteau avant qu'il n'ait trouvé sa cible dans le corps de Mitrus. Le goûteur regarda le bout de la lame à un cheveu de sa gorge et perdit conscience. "Je ne peux pas me permettre de te perdre Mitrus," lui dit-elle comme il défaillait.

Silencieusement, Lilith se leva de son trône, ressemblant de beaucoup à un grand chat traquant sa proie. Elle s'accroupit sur l'homme. "Tu me défi? Tu viens dans mon Palais et ose m'attaquer ? Bien sûr, la vérité est sur les lèvres de la mort." Sûr ce elle plongea son poignard dans ses intestins, incisant une longue entaille. La chair se déchira facilement et le sang coula librement de la blessure déchiquetée. Elle observa impartialement pendant qu'il se tordait de douleur, ses mains saisissant son ventre, essayant de tout tenir en dedans. "Dis-moi, Sitacles, est ce que tu meurs ?"

"Vous … savez … oui." Pour quelque raison il se trouva incapable de nier sa question, incapable d'arracher ses yeux de cet hypnotique regard bleu glacier qui le fixait.

"Et est-ce que je meurs ?" Elle fit glisser la lame sanglante sur la longueur de son corps, indéniablement fort et sain. Même ses vêtements avaient échappé à l'attentat - pas même une goutte de sang ne les souillaient.

Un spasme sortit de son corps en convulsant, "Non".

Lilith mit ses lèvres près de son oreille, imitant railleusement le chuchotement d'une amante, "Alors tu as échoué. Ta vie toute entière a été un échec, n'est-ce pas ? Tu as laissé la mémoire de ton frère se perdre. Un homme qui était meilleur que toi, n'est-ce pas ? Ce n'est pas vrai ? Ne trouves-tu pas ça … ne trouves-tu pas ça… pathétique ?"

L'esprit résigné et combatif de Sitacles trépassa, "Oui". Et ensuite son corps suivit.

Lilith essuya la lame sanglante sur sa chemise et l'a laissa tomber sur le sol. "La Vérité est sur les lèvres de la mort."

Nestor avança pour superviser les activités de nettoyage. C'était une procédure à laquelle il était bien familier.

La Reine Noire, s'assit de nouveau sur son trône, et fit signe à Kritchek pour qu'il vienne à ses côtés. "Fais décapiter le garde qui a fait entrer cet homme sans le fouiller."

"Oui, Majesté." Il avait horreur de perdre un membre de sa garde, mais il aurait encore plus eu horreur de perdre sa propre vie. Tournant brusquement les talons il partit pour faire appliquer les ordres de la Reine Noire.

Comme il disparut dans le hall principal, une paire de servantes entrèrent en portant des seaux de sels d'eau et de produits spéciaux pour nettoyer le plancher souillé. Les deux filles semblaient peser seulement un peu plus que les fardeaux qu'elles portaient. S'agenouillant, elles aspergèrent le sel sur le cramoisi et commencèrent à nettoyer à fond avec des éponges de mer. Cela leur pris plusieurs tentatives avant que le nettoyage ne soit complété.

Lilith nota avec un intérêt mitigé que tout ce qui restait de Sitacles était une petite tache humide sur son plancher. Idiot.

Pendant ce temps, Nestor passa une espèce de pastille odorante sous le nez de Mitrus. Ses yeux bruns foncés, louchèrent, et se rétrécirent pendant qu'il essayait de focuser au-dessus de lui. "Lèves-toi maintenant, Mitrus, le pire est passé."

Lilith tapa son talon et déplia un doigt vers son Secrétaire Royal. "Fais se poursuivre le concours. Je veux en avoir fini avant la tombée du jour."

"Oui, Majesté." Le Secrétaire marcha rapidement vers le hall d'entrée et disparut pendant un moment. Quand il entra de nouveau il affichait un demi sourire à travers ses minces lèvres. "Majesté, il ne reste seulement que deux concurrents."

Beaucoup mieux, pensa Lilith. "Introduisez le concurrent suivant."

Un vaillant jeune homme entra et se dirigea rapidement dans le cercle des pétitionnaires devant le trône. Là il se mit à genoux, en portant son front contre son genou, baissant soigneusement les yeux et attendit ses instructions.

Beaucoup, beaucoup mieux; il connaît son rang. Maintenant s'il peut seulement user d'une langue civilisée et de mots perspicaces…

"Lèves-toi et répond."

Le visage qui la salua était rougi par beaucoup d'heures passées à travaillé au soleil et il avait de grandes mains, parfaites pour le maniement des animaux et des outils. D'un seul regard, Lilith conclu qu'il était fermier.

"Majesté, la vérité n'est pas celle qui est vraiment, mais ce que chaque homme persuade un autre de croire. Un mensonge, répété assez souvent, devient une vérité." Il baissa de nouveau les yeux, n'oubliant pas qu'il les risquaient pour avoir l'occasion de parler devant elle.

Oui, celui-ci est bon. Il reconnaîtrait un mensonge qui est considéré comme la vérité, celle qui veut que Xadius ne puisse pas être défait. Par Brehan, même ma propre armée le croit toujours, et a toujours peur de lui et de ses légions. Mais son Royaume sera miens. Bientôt. C'est la vérité, je le jure sur la tombe de Sam..

Nestor sentit que la Reine Noire était sur le point de déclarer ce jeune homme gagnant. Prudemment il s'approcha et lui parla. "Admettrai-je le dernier concurrent ?"

Impatiente d'en finir avec cette ennuyeuse affaire, elle fit un petit geste de la main. Tandis qu'elle attendait, elle se pencha sur le confortable accoudoir de son trône et attrapa une grappe de raisin. Ses longs doigts retirèrent agilement de la tige, un à un les petits fruits qu'elle jetait dans sa bouche ouverte. Elle les croquait avidement, aimant l'éclaboussure de saveur et la texture de la pulpe contre sa langue.

En levant les yeux, Lilith observa le progrès de la petite femme dans la salle. Elle portait un manteau sombre fait de laine brute, avec un capuchon redressé sur sa tête, obscurcissant ainsi les traits de son visage. Dans sa main droite elle portait un bâton sur lequel elle s'appuyait lourdement pendant qu'elle marchait. Et elle l'utilisa pour se remettre sur ses pieds après s'être agenouillé devant le trône. Sa posture la faisait ressembler à une vieille femme. Quand elle entendit la voix d'une jeune femme, la Reine Noire en fut étonnée. "Majesté, ce n'est pas avec la raison que nous reconnaissons la vérité, mais avec notre cœur."

La Reine Noire roula les yeux, une autre jeune femme pleine de notions romanesque. Expulsant un profond soupir, elle répondit, d'un ton amèrement soyeux, "Tu as échoué à répondre à cette question, c'est sur ce qu'est la vérité dont nous débattons, pas sur comment la reconnaître."

Au lieu d'être effrayé par la réponse de Lilith, la femme se tint debout un peu plus droite, ce qui fit glisser un peu son capuchon et révéla une mèche de cheveux blonds roux. "Toute vérité est dangereuse," répondit-elle d'un ton égal.

Alors je suis la vérité, pensa la Reine Noire. "Pour qui ? Pour celle qui la prodigue ? Parce qu'elle pourrait se faire couper la langue ?" Siffla t-elle sarcastiquement.

Ys décida d'ignorer la menace impliquée.Ce n'est pas le moment de perdre le contrôle. Elle secoua la tête partiellement pour chasser sa peur, "Non, à celle qui la nie."

Lilith pouvait voir où cette conversation allait la mener et elle ressentit un regain de respect pour la femme. Peu de gens osaient lui dire ce genre de chose, lui dire qu'elle niait la vérité et se voir condamné à perdre ainsi leur vie. Intrigué, elle décida de poser la question, "Y a t-il une vérité que je réfute ?"

Ys avala difficilement pendant qu'elle préparait sa réponse. Du moment où je suis venu ici je savais que la sentence à priori était la mort. Et cette fois, je ne pense pas que Yahiko sera capable de soudoyé un garde pour reprendre mon corps. Finalement, elle retrouva sa voix et répondit, "Que vous avez peur."

La Reine Noire se leva de son trône et se tint debout sur la plate-forme, imposant son ombre au-dessus d'elle. "De toi ?" Sa voix s'était abaissée jusqu'à son registre le plus bas, là où elle était plus sentie qu'entendu. Elle entendit rire le personnel de son palais face à sa réplique. Personne n'aurait peur du débris féminin qui se tenait devant elle. Apparemment, la femme pensa aussi que c'était drôle. Lilith l'entendit rire, elle aussi et détecta qu'il y avait quelque chose de familier dans ce rire.

"Pas de moi. Mais de cette même vérité dont vous aurez toujours peur."

Sam. Son rire sonne comme celui de Samaël en fait. Elle sentit ses genoux s'affaiblirent au souvenir de son petit frère. Forgé par des années de bataille, Lilith stabilisa ses jambes et sa voix. "Nous verrons… Donc tu prétend dire toujours la vérité ?" Un plan prit forme dans son esprit pour qu'enfin elle trouve quelque chose d'amusant à ce satané concours.

"J'essais."

Lilith s'approcha de la fille et retira le capuchon qui la couvrait. Oui, c'était le visage de cet insurgé qu'elle avait condamné, il n'y avait pas si longtemps. Elle avait été très bavarde lors de son procès. "Alors tu admets que j'ai ordonné que tu sois crucifié voilà moins de cinq lunes ?"

Ys haleta, elle ne s'était pas attendue à avoir fait une si grande impression auprès de la Reine Noire. N'en a t-elle pas envoyé des centaines à la croix avant et après moi ? "Je l'admets."

Elle passa ses doigts qui s'entrelacèrent dans les cheveux qui reposaient maintenant sur l'épaule de la jeune femme. "Donc tu es plus forte et rusé que la mort?"

La tête de Ys s'abaissa, "je le suis." J'étais stupide de penser que je pourrais gagner ce concours et arriver à discuter avec la Reine Noire. Qui suis-je pour faire appel à la dirigeante de toute cette partie d’Althéa?

La Reine Noire saisit son menton et l'a força à faire un contact visuel. Pendant un instant des yeux bleus et verts se regardèrent.

Lilith commença à parler, puis ensuite hésita un moment, "Voici mon verdict... je vais te laisser vivre tant que tu me diras toujours la vérité. Et nous prouver si j'ai jamais eus peur." Sa main laissa tomber le menton de la jeune femme, mais leurs yeux restèrent en contact. "Mais écoutes-moi bien, si je t'attrape à mentir, ne serait-ce qu'une fois, une seule médisance, une seule dissimulation de fait, tu retourneras sur la croix… et je promets que ce sera un arrangement plus permanent cette fois." Elle fit signe à Nestor. "Fais la nettoyer et vois à ce que les guérisseurs s'occupent d'elle. Présente-la-moi au dîner. Voyons combien de temps notre oracle de vérité vivra."

"Oui, Majesté." Il prit une Ys effrayée par le bras et la mena aux salles de bains du palais. Le son de son bâton frappant le plancher de bois se répercuta partout dans la salle comme ils prirent congé.

Vivante... pensa Ys étonnée, comme tout un chacun dans la salle... vivante et capable de dire ce qu'elle pensait. Tant qu'elle ne se compromettrait pas, cela resterait ainsi.

"Toi," Lilith s'adressa à l'homme qui avait failli gagner son concours, "Ta récompense est que tu me serviras d'orateur. Fais-nous voir quelle vérité sur moi tu peux convaincre le monde."

Avec un sourire, Lilith se retira de la Grande Salle, anxieuse de visiter son armée avant de rejoindre son invité pour le dîner du soir. Elle doutait que la fille se rende jusqu'au dessert. Il lui semblait que tout le monde finissait par lui mentir à un moment ou à un autre. Pourquoi cette fille serait-elle une exception?

à suivre...

Par Athéna_Hygieia le 7/3/2002 à 14:39:18 (#1078253)

Hygi hein !!!! :D

Je remarque qu'il y a plusieurs pseudo à l'emploi ici :p
Bref Vivement la suite...

Par Lilith_666 le 7/3/2002 à 14:46:48 (#1078288)

Un nom populaire!!!!!!:eek: :eek:
Elle se fou de moi le succédané!!!! Depuis le temsp que j'éccume ce forum on croit réver!!!

Quant à faire une guilde avec un ersatz! Y'aurait-il eu des évasions massives de l'asil ces derniers temps???

Je me demande qui peut se cacher derrière ce nom. :doute:

Par Murmure le 7/3/2002 à 14:51:27 (#1078306)

Qui a sous entendu que cela allait engendrer des joutes verbales :rolleyes: cela m'a l air bien parti ...

SORTEZ LA BOUEEEEEE ET LES PEAUX DE BETE :D


Murmure,
Fan de

Par Lilith_666 le 7/3/2002 à 14:53:54 (#1078326)

Joutes verbales????
Mais ils sont de plus en plus fous ces humains. Comem si j'allais me commettre avec une copie.
Je suis reine des démons et ne m'abaisse pas à me mesurer à une humaine en mal de reconnaissance démoniaque!!

Je vous laisse à vos enfantillages et retourne dans mon antre.

Par Lilith_Des_Damnés le 7/3/2002 à 15:02:25 (#1078358)


Un nom populaire!!!!!!
Elle se fou de moi le succédané!!!! Depuis le temsp que j'éccume ce forum on croit réver!!!

Quant à faire une guilde avec un ersatz! Y'aurait-il eu des évasions massives de l'asil ces derniers temps???

Je me demande qui peut se cacher derrière ce nom.


Succédané... pffff... Damné c'est certain mais pour le reste !:doute:

C'est une très belle journée pour un bain de sang...

Par Menforu le 7/3/2002 à 15:06:36 (#1078377)

Ooh les filles, Ooh les fiilles...

*laisse un dico et une grammaire*

En libre service... ;)


:lit:


:)

Par Lilith_666 le 7/3/2002 à 15:09:11 (#1078388)

Pardon, je pourrais dire pâle imitation, substitut voire simili, faux semblant ou copie voire contre façon.
Cependant il n'y a et il n'y jamais eu qu'une Lilith! Une seule à la fois démoniaque, féministe, ralleuse et impertinante!
Quant au bain de sang il ne peut venir de moi. Le sang n'a jamais coué dans mes veine mais à la place un mélange de poisons me servant, entre autre, à faire passer de mon côté les élus à la destinée de damnés.

Comptez donc vos plaquettes rouges, contrefaçon de démone!

Allons allons!!

Par Celeb / Bladrak le 7/3/2002 à 15:27:17 (#1078462)

Qui c'est qui a osé mettre en colère ma petite Lilith enfin!! C'est une honte! Vraiment! Allez viens mamie on rentre... calme toi...

:D

MOI

Par Lilith_Des_Damnés le 7/3/2002 à 15:31:50 (#1078482)

...

Par Lilith_666 le 7/3/2002 à 15:43:10 (#1078539)

Je crois que je me suis mal exprimée.
Mes paroles ne montraient que du dédain pour une caricature plus que de la colère.
Je ne pourrai en vouloir à une vulgaire humaine de vouloir s'élever au degrés de supériorité des démons.

Je vole les âmes pas les rêves...

Par Lilith_Des_Damnés le 7/3/2002 à 20:54:24 (#1080203)

Chapitre 5

Ys était sans voix face à l'opulence des quartiers privés de la Reine Noire. Elle pensait que les tapisseries dans la Grande Salle étaient impressionnantes, mais elles n'étaient rien comparées avec celles accroché ici. En les regardants de plus près Ys se rendit compte que plusieurs d’entre elles dépeignaient les événements significatifs de la vie de la Reine Noire - l'une, la plus près de l'embrasure, représentait clairement son entrée triomphale dans Lighthaven voilà cinq ans, celle juste à côté représentait la bataille des Plaines de cendre, et encore à côté, celle de la bataille contre les Centaures. Elle vit que d'autres représentaient aussi des moments de la vie de la Reine Noire, mais elle ne reconnut pas les événements.

Le plancher était couvert de tapis Althéens. Cette surface matelassé n’aida pas son équilibre et elle s’était tordu le genou deux fois déjà; pire encore, elle avait presque cassé une des possessions de la Reine Noire. Son bâton lui avait été retiré, l'équipe de sécurité de la Reine croyant évidemment que ça pouvait être une arme. Ys émit un rire sombre, comme si elle avait pu lui en donner seulement un coup.

Ses yeux s’attardèrent sur les trophées des diverses victoires de Lilith. Les plus exquis étaient les pièces de porcelaine, chacune d’entre elles étaient délicates et peintes à la main. Comment des choses si délicates peuvent-elles partager la même pièce qu’elle ?

Nerveusement, Ys lissa la soie du vêtement qu’une des servantes de corps de la Reine lui avait fait revêtir avec insistance. Avec tristesse, elle nota que les fentes de la robe dévoilaient ses jambes blessées. La servante, tant qu’à elle remarqua comment le vert profond du tissu faisait ressortir la couleur des yeux de Ys. Personne n’avait jamais remarqué ses yeux auparavant … sauf Yahiko... Qui, pensa t-elle, devait être mort d’inquiétude pour elle depuis le moment où il avait découvert la note qu’elle lui avait laissé.

Dis la vérité. Ne la laisse pas t’usurper.

Après avoir obtenu congé de la Reine Noire cet après-midi, Ys avait été menée aux bains, nettoyé et présenté au guérisseur. Le guérisseur, un vieil homme qui lui rappelait son père, avait été étonnamment compatissant. Il avait grimacé et secoué la tête quand il avait vu comment ses jambes avaient été endommagées. Il lui avait dit qu'avec le temps, un traitement agressif et de l'exercice, il pensait qu'il pourrait redresser ses jambes et diminuer la douleur.

Ys remarqua que le guérisseur ne semblait pas aussi optimiste, quant à la longueur de sa survie auprès de la Reine Noire. Je vais te survivre, tout comme j’ai survécu à tes tortures. Trop de choses en dépendent.

Puisqu'elle ne savait pas si c'était approprié pour elle de s’asseoir sans la Reine Noire, Ys erra dans la salle. Ses jambes douloureuses lui confirmèrent une autre torture – celle-ci était en retard.

Le laquais ouvrit la porte et admit la Reine Noire qui était maintenant paré dans une robe rouge vin. Elle fit un geste de la main et renvoya les Gardes Royales qui allèrent reprendre leurs positions de chaque côté de la porte. "Je ne pense pas avoir besoin de vous ici." Elle jeta un regard vers la jeune femme vacillante. Elle n'est pas très menaçante. La seule chose qui pourrait arriver c’est une tache de sang sur un de mes tapis. Lilith fut heureuse quand elle vit la femme essayer d'étouffer un halètement. "Comment t’ appellent-ils ?" demanda La Reine Noire. Elle les mena devant la salle à manger.

Ys fut de nouveau impressionné par la richesse de la pièce - autour d'une table de teck était disposé dix chaises à hauts dossiers, chacun était recouvert de coussins bleus en velours. "Ys". Les yeux de la jeune femme étaient fixés sur les couverts en or qui ornaient la table recouverte d’une nappe de lin blanc.

Lilith inclina la tête face à l'absence de titre honorifique.

"Majes..."

Une main se leva. "Ne te sens pas contrainte de m'honorer si tu n'es pas sincère, Ys."

Ys comprit immédiatement l'avertissement. "Donc le manque de sincérité est considéré comme un mensonge ?"

Lilith haussa les épaules, "je suis entouré par des flatteurs toute la journée. Il est agréable d’entendre quelqu'un dire ce qu’il pense." Avec fluidité, Lilith prit place dans son siège à la tête de la table. Elle fit signe à la petite femme de s’asseoir, elle aussi.

Avec reconnaissance, Ys prit place à gauche de la Reine Noire, se laissant choir dans les coussins avec un plaisir non masqué, elle expira doucement de soulagement. C'est ce que cela signifie que de gouverner le monde ... ou du moins la cette partie du monde… Pas mal. "Peut-être qu’il y en aurait plus s'ils ne craignaient pas votre colère," Elle avait parlé doucement, mais avec assurance. Si je suis pour mourir, au moins cela ne sera t-il pas en vain.

Lilith secoua la tête. Personne ne comprend ce que ça prend pour diriger des centaines de milliers de gens. "Ce n'est pas juste la haine des mots qui sont dits, mais plutôt ce qu'ils inspirent les gens à faire."

Comme par magie, des servantes apparurent et commencèrent à servir le dîner. Les riches odeurs de canard fumé, d'espadon grillé, de légumes rôtis et de pains récemment cuits envahirent l'air ambiant ce qui atteignit directement l'estomac de Ys. En guise de réponse, celui-ci libéra un fort grondement, faisant du même coup rougir la jeune femme qui étudiait le plat devant elle.

Lilith, qui avait clairement entendu le son, avait ri sous cape. Rien ne semble faux chez cette femme, chaque réaction rebondit immédiatement à la surface. Ce n’est pas une qualité que je qualifierai de sage, nota t-elle tristement. Mais c’est tout de même rafraîchissant. Comme Sam. "Je vois que tu approuves le menu."

"Tout à fait. Je n'ai pas vu autant de nourriture et dans un tel décor depuis votre..." elle s'arrêta immédiatement en réalisant ce qu'elle était sur le point de dire.

Un vieil homme qui versait le vin tressaillit quand elle cessa de parler, mettant son erreur encore plus en évidence. Il n'osa pas regarder le visage de la Reine Noire. Il savait que sa vue ne serait pas plaisante. Une fois il l’avait vu alors qu'il était tordu de colère, cette vision hantait toujours ses cauchemars. Silencieusement, il s’arrangea pour faire couler le liquide plus rapidement comme ça il pourrait prendre congé plus vite.

La voix de Lilith devint comme une obsidienne, "Finis ce que tu étais en train de dire," ordonna-t-elle.

"Depuis..." Ys commença à essayer de trouver une explication convaincante et comprit-il n'y en avait aucune. Dis la vérité. "Avant votre couronnement," chuchota-t-elle.

Le porteur de vin fit une sortie hâtive. Il était certain que le prochain son qui sortirait de la pièce serait celui du cadavre de la jeune femme tombant sur le sol. C’était dommage, elle était une petite chose très agréable à regarder. Ys crue voir passer un léger sourire sur les lèvres de la Reine Noire avant que le masque de marbre qu'elle portait ne revienne à nouveau. "Ça été de dures années. L'effort de guerre pour consolider notre pays a coûté très cher. Mais ça en valait le prix. Et ... il y a aussi ... même si je ne suis pas a blâmé pour ça… la sécheresse qui c’est abattu sur notre pays l'année dernière. Ou peut-être le suis-je ?"

Ys n'osa pas répondre, et préféra au lieu de cela secouer la tête et attendre de voir si la Reine Noire allait ajouter autre chose.

Mitrus entra dans la pièce et pris des petites portions de viande et de poisson. Il les plaça soigneusement dans sa bouche, comme si ce geste pouvait lui sauver la vie si celles-ci contenaient du poison. Après avoir avalé et attendu quelques instants, il s'étira pour goûter le reste des aliments. Il prit un échantillon de chaque nutriment, et les mâcha délicatement. Toujours vivant, il but du vin. Il ne remarqua pas que ce vin était une excellente cuvée, puisqu’il était trop occupé à continuer de respirer. Il détestait son travail, mais les esclaves n’avait pas le loisir de dicter leurs désirs.

La Reine Noire lui fit un signe de tête, lui indiquant qu’il était libre de partir. "Ce vin est excellent," reprit aimablement Lilith après en avoir prit une gorgée, "tu devrais essayer."

"Merci." Pas seulement pour le vin, pensa t-elle. D’une main légèrement tremblante, elle étira le bras et amena le gobelet à ses lèvres.

Lilith prit ses ustensiles et commença à manger le repas qu’elle avait devant elle. Avec un geste de sa fourchette elle pressa Ys d’en faire de même. Son invité aux cheveux blonds était tout à fait pâle et elle s’inquiéta que celle-ci ne s’évanouisse bientôt si elle ne mangeait pas. "Après que tu ais réussi à réchapper de la crucifixion, pourquoi n’as-tu pas fuis Lighthaven ? Je ne l'aurais jamais su."

"Je n’ai nulle part où aller désormais."

"D’où es-tu ? Je peux dire part ton accent que tu n’es pas d'ici."

Son accent avait, en vérité, toujours été un peu rustique. "Un petit village près du camp des brigands."

"C’est n’est pas trop loin d’ici."

"C’est exact." Elle prit une bouchée de son espadon et se pâma presque avec plaisir. Si c’était son dernier repas, il était parfait. "Mon village à été anéanti par un chef militaire du nom de Raven. Un certain nombre d’entre-nous ont été capturé pour être vendu comme esclaves."

"Tu es une esclave?"

"Non. J’ai échappé à la capture. Mais pas ma sœur. Je ne l'ai jamais revue depuis. Et le village a été complètement brûlé par les hommes de Raven. Ma mère et mon père sont morts dans ce raid. Je suis partie vers le sud. Et en fin de compte je suis venu à Lighthaven. Je suis professeur maintenant." Elle récita tout ça en un assaut rapide, elle ne pouvait pas lui permettre de croire qu'elle était une esclave en fuite... pas en plus de tout le reste : insurgée, survivante d’une crucifixion et oracle de vérité à plein temps.

Il doit y avoir plus à cette histoire que n’en dit cette fille, pensa Lilith. Personne 'n'échappe aussi simplement' aux hommes de Raven. Ce n’est pas un mensonge, mais ce n’est pas non plus toute la vérité. Je laisse passer - pour cette fois. "Qu'enseignes-tu ?"

"La lecture et l’écriture à certains de vos soldats. Mais quand j’étais plus jeune, je voulais devenir barde," elle sourit mélancoliquement, se rappelant les heures passées dans le grenier à foin avec sa sœur, Leila, parlant de héros, de monstres et d’histoire d’amour.

Juste ce dont le monde à besoin, un autre conteur pour bourrer leur esprit populaire d’histoires fantaisistes. "Tu sers le royaume alors. Nous avons besoin d’hommes qui peuvent communiquer facilement avec moi si nous sommes pour gouverner le monde," conclu Lilith.

Le sourcil de Ys s’arqua, elle n'avait jamais considéré sa position comme une aide à l'effort de guerre. "Et s'ils veulent être de meilleurs hommes. Parfois les gens écrivent simplement pour apprendre et partager… pas seulement pour conquérir."

Le visage de Lilith se fronça à une telle pensée, "Ça aussi," murmura t-elle, avec un peu de sarcasme.

Normalement se faire rabrouer de la sorte exaspérait Ys, mais cette fois elle ne ressentit rien d'autre qu'un léger regain d'affection pour la femme aux cheveux noirs. Elle n’est pas si épouvantable que ça une fois qu’elle n’est plus sur son trône. Et elle m'a laisser dire ma façon de penser jusqu'à maintenant. N'est ce pas ce pourquoi je suis venu ici ? Parce que je croyais que d'une façon ou d'une autre je pourrais faire une différence dans sa vie. Une personne ne peut pas être si cruelle, si elle se souci, au moins d’une personne.

Ou encore si quelqu’un ce souci d’elle, corrigea t-elle. Peut-être est-ce la clé.

à suivre...

Par Galogan An Qir le 8/3/2002 à 13:33:03 (#1082881)

*voit des Lilith partout*
*aimait bien les succubes, c'est irrésistible*

...

*trouve que la première femme devait pas être belle à voir si elle était "siamoisée"*

...

*pense que les femmes tentatrices ne sont plus ce qu'elles étaient*

...

*s'en va succomber aux charmes d'un phacochère*


(salue l'effort de l'auteur, ça a dû prendre pas mal de temps à écrire :merci: )

Par Merrick Nurien le 8/3/2002 à 14:36:40 (#1083173)

Provient du message de Galogan An Qir
*s'en va succomber aux charmes d'un phacochère*

Maitre, vous êtes tombé bien bas.... :ange:

Sinon, toutes mes plus sincères félcitations à l'auteur pour cette histoire magnifique, dont j'ai hate de connaitre la suite.

Par Menforu le 8/3/2002 à 14:45:34 (#1083203)

:lit:

:eureka: Merrick !!! Arg il m'a vu !!!

*obligé d'ajouter un commentaire*

Bravo pour le travail !

Suite...

Par Lilith_Des_Damnés le 8/3/2002 à 15:01:06 (#1083262)

Chapitre 6

Quand ils apportèrent le dessert, les domestiques furent étonnés de trouver Ys toujours en vie. Une des femmes, la plus vieille, celle avec des cheveux grisonnant et ayant des taches de vieillesse sur les mains, fit un timide sourire d’encouragement à Ys tandis qu’elle posa un plat devant elle. Celle-ci doit être exceptionnelle pour encore respirer. Particulièrement après ce qu'elle a dit plutôt. Ys lui renvoya un sourire, excité par les framboises et la crème fraîche.

La Reine Noire observa avec amusement la jeune femme qui attaquait son plat. Ys avait déjà englouti deux grandes platées de nourriture, mais mangeait toujours comme si elle n’avait encore rien eut à mangé que son désert … comme si elle n’avait rien mangé depuis des semaines en fait. Certains de mes soldats ne mangent pas tant en une seule fois. Pas Lilith en tout cas, car elle n'aimait pas la sensation de lourdeur qui l'assaillait après un grand repas. Et, en tant que guerrière, elle savait qu'il valait mieux ne pas se laisser aller, et ce, en toutes circonstances.

à suivre...

Avant que Kritchek ait atteint le couloir menant à ses quartiers privés, la Reine Noire l'entendit venir. Son horloge interne lui indiqua qu’il était un peu plus en avance que d'habitude. Lilith prit son gobelet et vida d’un trait le reste du vin, appréciant la chaleur qui se diffusa dans sa gorge.

On cogna à la massive porte, "Entre," ordonna Lilith.

Kritchek entra et salua la Reine. Ses yeux se tournèrent vers la jeune femme silencieuse qui prenait place à côté d'elle et il inclina la tête. Il fut charmé de voir son teint se coloré en réponse à son salut. Pendant un instant il crut que sa cicatrice le rendait plus attirant en lui donnant un air mystérieux. Quand la Reine Noire se racla doucement la gorge, il reporta son attention là où elle devait être, "Majesté."

"Assis-toi, Kritchek, manges …" dit-elle en faisant un signe de la main vers l'abondance de la table.

Ys était sur le point de lui offrir quelques-unes de ses baies mais il n'y avait que deux assiettes sur la table. À cet instant un domestique entra avec une platée pour le Capitaine. Kritchek remarqua la générosité de Ys et sourit légèrement.

Je vais m'assurer que Kritchek sortes du palais plus souvent. "Quelles nouvelles apportes-tu ?" Demanda Lilith, cachant un petit sourire satisfait.

De nouveau, il se concentra sur la question qui lui avait été posé. Il passa une main dans ses cheveux blonds coupés courts, et répondit, "Majesté, j'ai un important message de notre poste dans Orkenwüd." Son silence encouragea Kritchek à continuer. "Il semble que Xadius projette d'expédier une grande quantité d'armes par cette ville à la prochaine lunaison."

Xadius. Les années de bataille l'aidèrent à paraître calme. "Hmm … pour réarmer ses hommes dans la campagne Orkéenne ?"

"C'est ce que je crois, Majesté."

Lilith sourit de la même façon que quand elle savait qu'elle avait défait Kritchek. Soudainement la pièce devint grouillante de l'énergie que dégageait la femme aux cheveux noirs qui se leva de son siège. "Ce serait une telle honte de laisser de bonnes armes se faire rançonner par les pauvres soldats de Xadius. Peut-être devrais-je les libérer." Continua t-elle en parlant des armes.

Les yeux bleus de la Reine Noire pâlirent à un tel point que Ys ne fut plus sûre qu'il y avait eut une couleur auparavant. Elle avait vu ce même regard juste avant que celle-ci ne la condamne à la crucifixion.

"J'attends vos ordres, Majesté."

Ahh … cela énervera Xadius. Peut-être cela le tirera t-il de son confortable sanctuaire et daignera t-il enfin m'affronter sur-le-champ de bataille. Tu t'es suffisamment caché dans Ton Royaume, Xadius. Sort de là et viens jouer un peu. Mais si tu ne le fais pas … et que je ne peux pas couper la tête du serpent que tu es … cela sera quand même amusant de lui couper la queue. Presque aussi amusant en fait. Et je le trancherai ce serpent, morceau par morceau, jusqu'à ce que j'en arrive à la tête si besoin est.

"Nous partirons à l'aube. Cela nous prendra presque jusqu'à la prochaine lune pour atteindre le port. Envois un messager au devant à Corrish, nous naviguerons de là à Orkenwüd. Fais préparer le contingent Orkéen ils nous accompagneront. Et nous prendrons cent soldats de la Garde Royale avec nous." L'esprit de Lilith était emballé par les préparatifs nécessaires à cette campagne, son sang se mit à bouillir à la pensée que Xadius perdrait ses armes … enfin.

Kritchek sentit un picotement excité dévaler sur sa peau. Les yeux de Lilith étaient brillants, ses lèvres dessinaient un sourire dément, même ses cheveux semblaient émettre de l'énergie. La dernière fois qu'il avait vu ce regard, la Reine Noire venait de conquérir Lighthaven et presque toute l’Arakas. Cela l’avait rendu riche et il avait obtenu un statut. Il se demanda ce que serait sa récompense pour ça. "Je m'en occupe immédiatement Majesté."

"Et envois-moi Nestor. Il y a tant de chose à faire."

Dans ses préparatifs de départ, la Reine Noire avait complètement oublié sa jeune compagne de table qui s'était endormi dans sa chaise. Ce n'est seulement que quand Nestor partit avec un parchemin plein d'instructions pour régenter la ville en son absence que Lilith entrevit le visage serein de la jeune femme qui ronflait doucement. Je l'ai complètement oublié. Lilith secoua la tête, amusée par elle-même. Elle n'oubliait jamais quand il y avait quelqu'un d'autre en sa compagnie, les années de combats avaient contribuer à toujours avoir les sens en alertes, anticipant un danger quelconque. Hé bien, cette fille n'est certainement pas un danger pour moi.

"Ys …" dit-elle doucement pour éveiller la jeune femme, pour que celle-ci puisse au moins rejoindre la chambre qu'on lui avait assignée, et allonger ces jambes qui semblait-il étaient fort douloureuse. Lilith se rappela comment les jambes de Sam l'avaient fait souffrir pendant des mois après sa chute de l'arbre quand ils étaient enfants. Dieux … nous avions grimpé de plus en plus haut, parce que c'est ce que je voulais. Et Sam ne disait jamais non à aucune de mes idées. Pas seulement quand nous étions gosses, mais aussi plus tard quand Zankahr est venu. "Ys …"

Pas de réponse.

"Ys …" Dit-elle un peu plus fort.

Un doux ronflement sortit de la gorge de la jeune femme.

"Ys …" Soupirant, Lilith s'étira et prit doucement la jeune femme de sa chaise. Elle était petite et se moulait parfaitement dans les bras de la Reine Noire. Et étonnamment légère si on pensait à tout ce qu'elle avait mangé, nota mentalement Lilith. Le progrès régulier de Lilith amena les deux femmes à la porte qui menait aux quartiers privés de la Reine. De son pied, elle poussa la porte partiellement ouverte puis elle alla déposer son oracle de vérité sur le grand lit. Quelqu'un va au moins en profiter ce soir, pensa Lilith. J'ai d'autres plans.

***

Ys se réveilla de bonne heure le matin suivant, étirant lentement ses muscles, s'abandonnant à la luxuriante sensation des draps de lin frais et doux. Où suis-je ? Qu'est-ce qui est arrivé hier soir ? Le dîner, Kritchek, envahir Orkenwüd … oh par les Dieux … je me suis endormi. Et je suis … dans son lit ? Elle pouvait entendre son cœur battre follement dans sa poitrine et jura que le reste du palais pouvait aussi l'entendre. Ys jeta la couverture et balança ses jambes sur le côté du lit. Elles ne font pas si mal ce matin. Non, Ys, elles font mal… c'est juste que, tu es trop terrifié pour sentir la douleur en ce moment.

Un regard rapide par la fenêtre lui confirma que la nuit se terminait, une nuance rose glissait sur l'horizon et elle était reconnaissante pour la lumière à venir. Elle pouvait dire que la Reine Noire ne l'avait pas rejointe dans le lit cette nuit, parce que seulement son côté du lit était défait. Ys supposa que la Reine avait passé une nuit blanche à préparer son voyage. Elle prit conscience du son rythmique de la pierre à aiguiser contre le métal. La Reine Noire aiguisait son épée. En passant une petite main dans ses cheveux d'or rouges, Ys essaya de se défroisser avant de se montrer à l'autre femme.

"Bonjour, Majesté."

Lilith accorda un regard à la jeune femme, mais ne changea pas son rythme. "Tu t'es réveillé tôt."

Ys rougit et haussa les épaules, "Apparemment je me suis endormi tôt aussi. Je vous fais mes excuses."

La Reine Noire exhorta un petit rire, "je ne peux même pas me rappeler la dernière fois où quelqu'un s'est endormi devant moi. Normalement mes invités sont trop terrifiés par ma présence pour fermer les yeux même pour un clignement." Cette pensé lui fit arrêter son travail et elle porta ses yeux bleus intenses sur les yeux verts de Ys, "Pourquoi n'as-tu pas peur de moi ?"

Le cœur de Ys s'arrêta sous ce regard intense et soupçonneux qu'elle recevait de la Reine Noire. J'ai peur là, tout de suite. Mais je suppose que ça ne m' aiderait pas de l'admettre … Cela la rendrait encore plus méfiante… comme si j'étais coupable de quelque chose. Ys s'efforça de paraître calme et de maintenir une voix neutre, "Ma vie est déjà à l'amende, Majesté. Que devrais-je craindre de plus ?"

La réponse sembla convenir à Lilith et elle retourna à sa tâche. "Nous partons dans deux marques de chandelles. Va voir Hélèna pour tes bagages."

Nous ? Mes bagages ? Aller ? À Orkenwüd ? "Majesté ?"

Lilith ne répondit pas. Elle n'avait pas à expliquer ses décisions à cette jeune femme.

"Majesté ? Vous voulez que j'aille en mission militaire avec vous ?" Ys était embarrassée, elle serait inutile sur un champ de bataille. Elle fit un geste vers ses jambes blessées comme si c'était possible pour quelqu'un de les oublier.

"Pas pour te battre," dit impatiemment Lilith, expliquant l'évidence. "Je ne peux pas prendre Nestor avec moi. J'ai besoin que quelqu'un reste ici pour s'occuper des affaires d'état. Alors, tu seras ma servante attitrée. J'ai besoin de quelqu'un, qui, je sais, ne me mentira pas."

Alors là, tu viens de t'embarquer dans toute une affaire, Ys. "Je crois que c'est notre marché : ma vie contre la vérité."

"Allez va maintenant. Nous partons dans moins de deux marques de chandelles. Ne me fais pas attendre."

Ys inclina la tête en vitesse, ses cheveux clairs virevoltèrent autour de ses épaules. "Bien sûr. Excusez-moi alors." Elle quitta la pièce si rapidement qu'elle oublia d'avoir peur de trébucher. Elle savait que cela prendrait un petit miracle pour qu'elle puisse rencontrer l'échéance de la Reine.

Exactement deux marques de chandelles plus tard Lilith était debout parmi ses Gardes Royaux les plus compétents, circulant à pas mesurés devant eux, inspectant chaque homme et femme, s'assurant qu'ils avaient bien été choisis pour cet honneur. Ils étaient debout, le corps rigide, regardant en avant, le regard aussi glaciale que celui de leur leader. Ils l'avaient suivi dans de nombreuses batailles auparavant. Ils n'avaient jamais perdu.

Ys observa tout cela de sa place sur un des chariots de provision. Remarquant pour la première fois que ceux-ci étaient totalement différents des autres soldats qu'elle avait vu auparavant. Ils étaient propres, parés de cuirs bien huilés leurs armures de métal reluisaient et, étonnamment, ils n’arboraient aucunes cicatrices. Personne ne devait jamais avoir été assez près pour lacérer leur peau, du moins pas trop sévèrement, à l'exception notable de Kritchek.

Ils étaient le summum que le royaume puisse offrir. Chacun observait Lilith tandis qu'elle marchait à grands pas parmi eux, serrant des ceintures, ajustant des gantelets, inspectant des lames. Ys ne douta pas un instant qu'ils étaient prêts à mourir volontairement pour elle.

Comment devait t'on se sentir ? Savoir que des gens échangeraient leurs vies contre la vôtre ? Est-ce que ça t'effraie autant que moi ? Ys ne perçue aucune crainte dans l'attitude de Lilith.

Satisfaite de ses soldats, Lilith marcha vers les chariots de provisions. Elle inspecta ceux-ci rapidement, s'assurant simplement que tout le nécessaire était bien là. Quand elle s'approcha du chariot où Ys était assise, Lilith l'examina soigneusement, notant avec approbation les survêtements que la maîtresse de la Garde-Robe lui avait procuré : Des bottes de cuir hautes jusqu'aux genoux, une jupe de coton indigo qui couvrait tout juste le sommet de ses bottes et un chemisier de coton blanc couvert par une cape grise. "As-tu tout ce dont tu as besoin ?"

La femme aux cheveux blonds sourit doucement, elle ne s'était pas attendue à cette question, "Oui, merci."

La Reine Noire regarda de façon significative le conducteur du chariot, celui qu'elle avait si soigneusement choisi, en se basant sur son âge avancé. "Ceci est ma servante attitrée. Veille sagement à ce qu'il ne lui arrive rien."

Le vieil homme inclina la tête rigoureusement et tapota chastement la main de Ys. "Majesté, elle sera traitée comme si c'était ma très chère fille."

"Veilles s'y." Leurs yeux se rencontrèrent pendant un moment avant que la Reine Noire ne retourne à ses troupes.

Kritchek s'approcha d'elle, "tout est à votre convenance, Majesté ?"

Celle-ci inclina la tête un peu crispée, "Tu as bien travaillé, Kritchek." Elle émit un sifflement perçant et un garçon d'étable s'approcha avec son cheval de guerre. Une jument dorée comme le soleil sous son sombre cavalier. La jument renifla la poitrine de Lilith juste avant que celle-ci ne saute sur son dos.

C'était la seule marque d'affection qu'aucun n'avait montrée à la Reine, nota Ys.

Placé sur son grand cheval, Lilith s'adressa à ses troupes. "Nous voyagerons jusqu'à Orkenwüd. De là nous ferons saigner le nez de Xadius." Elle marqua volontairement une pause, "Faites qu'il s'habitue à goûter son propre sang. Car aussi sûrement que nous marcherons sur Orkenwüd, nous marcherons sur les terres de Xadius."

"À Orkenwüd!" Cria Kritchek.

"À Orkenwüd!" Répondirent Cent voix.

"À Lilith!"

"À Lilith!"

"Pour la Reine Noire!"

"Pour la Reine Noire!"

Tandis que le cri final envoyait des frissons dans le dos de Ys, Lilith inclina la tête et passa devant par les portes de la ville. Les gens s'agglutinèrent de chaque côté et observèrent la progression de son armée avec crainte. Cela ressemblait plus à la célébration d'une victoire qu'au début d'un voyage.

Par Lilith_Des_Damnés le 8/3/2002 à 15:08:29 (#1083293)

Chapitre 7

Cette nuit là l'armée monta le camp à l'extérieur d’une petite ville célèbre pour son temple consacré à Brehan. Le temple de marbre noir n'était pas le plus majestueux des temples de Brehan mais il se distinguait par le nombre d'apparitions qui avait fait le Dieu lui-même. La plupart des gens supposaient que s'était parce que son prêtre était un de ses favoris; Lilith savait que c'était surtout parce que c'était le temple le plus près de l'endroit où son armée avait campé quand elle avait assiégé Lighthaven.

À minuit la Reine Noire entra dans le temple et attendit son mentor.

"Lilith," la voix de Brehan ressemblait à une caresse. Le Dieu se matérialisa dans un flash de lumière devant elle, et ouvrit large ses bras pour la saluer.

"Salut, Brehan." Elle sourit d'un air satisfait, elle savait qu'elle n'avait pas besoin de s'incliner face au Dieu aux cheveux bruns. Cependant elle inclina légèrement la tête, donnant une impression de déférence.

"Comment va ma protégée préférée, hmm ?" Il tourna autour de la guerrière, en la déshabillant des yeux, aimant manifestement ce qu'il voyait.

La Reine Noire supporta l'examen minutieux, sachant que cela faisait partie du prix a payé pour avoir son appui. Il satisfaisait sa soif de combat, elle satisfait sa soif de luxure. "Je suis en chemin pour Orkenwüd."

Brehan aimait l'insolence de cette femme. Elle défiait régulièrement les Dieux, lui inclut, à ses yeux cela ne la rendait que plus délicieuse. "Hé bien, alors, c'est gentil de passé."

Une dose de compréhension passa entre les deux.

Brehan tira pensivement sur sa barbe. "Xadius ne saura jamais ce qui l'a frappé, hein?"

Lilith n'aimait pas qu'il sache que sa mission était plutôt une vendetta personnelle. Cela ne serait pas bien si le Dieu s'impliquait trop dans la situation; Brehan aimait rendre les choses intéressantes et ne se gênait pas pour lui mettre des bâtons dans les roues.

Elle ne voulait pas le tenter de quelque façon que ce soit. "Orkenwüd ne saura jamais ce qui l'a frappé". J'ai l'intention de me porter au secours de certaines armes qui passeront par là. Et un trésor dans le temple de Sélène que je sais être devenu un peu trop gros."

Cela le distrait. "Oh chiche, tu vas apprivoiser le mauvais côté de Sélène, huh ? C'est ce que j'aime de toi, Lilith, tu ne fais jamais de favoritisme."

Lilith ressemblait à quelqu'un qui venait de goûter quelque chose de terriblement amer, "Sélène a-t-elle jamais fait quelque chose pour moi ?"

Il haussa les épaules, allongeant ses mains à son côté, "Beaucoup de gens pensent que tu lui appartiens à elle… et pas à moi." Lilith s'étrangla presque, "Quoi ? Comme si j'étais une Amazone ? Je pensais que le simple fait d'anéantir leur nation convaincrait les gens du contraire."

"Qu'est-ce que je peux dire ? Tu es une femme …" le dos de sa main frôla son sein… guerrière. Les gens s'y perdent. C'est compréhensible."

"Je ferai de mon mieux pour clarifier la situation."

"Fais donc cela." Brehan lui fit un vague salut de la main et laissa la Reine seule. Cela allait être amusant. Sélène n'allait pas être contente d'apprendre les plans de Lilith. Maintenant Brehan devait juste trouver une façon de le faire savoir à Sélène… sans soulever trop de soupçon.

à suivre...

Par Menforu le 8/3/2002 à 15:24:40 (#1083375)

Dommage que certains accords ou autres tournures déprécient un ensemble dénotant un travail certain ....

:lit:

Par Merrick Nurien le 8/3/2002 à 15:33:46 (#1083411)

Provient du message de Menforu
Dommage que certains accords ou autres tournures déprécient un ensemble dénotant un travail certain ....

:lit:


Menf, malgré tout le respect que je te dois, tu manques de tact et de diplomatie sur le coup. Ces quelques erreurs n'ont pas réussi à me détourner de la lecture de cette histoire, dont je n'aspire qu'à connaitre le dénouement ! :ange:

Par Lilith_Des_Damnés le 8/3/2002 à 16:29:36 (#1083643)

Chapitre 8

Quand Lilith revint au campement, elle trouva Ys dans sa tente, parmi le désordre, accroupi et appuyé contre un des poteaux. Fronçant les sourcils, elle s’abaissa et mit son genou droit par terre devant la jeune femme, "Qu’est ce que tu fais encore éveillée ?"

Ys frotta ses yeux ensommeillés avec sa main, "je pensais que vous pourriez avoir besoin de quelque chose quand vous reviendriez. Je n'étais pas certaine …" Voyant le regard irrité sur le visage de la Reine Noire, elle baissa les yeux vers le sol. "Je suis désolée."

"À l'avenir, si je veux quelque chose, je te réveillerai." Répondit Lilith, un peu plus brusquement qu'elle n’en avait eut l'intention. Quand elle vit l'expression triste de la jeune femme s'intensifier, Lilith se retrouva à donner des explications, "Vois-tu, ces quinze jours de voyage seront un peu difficile pour toi. Tous ceux qui ne sont pas des soldats formés et habitués à ce train d’enfer, à bivouaquer jour après jour, et à être tout le temps au grand air…" pourquoi je babille ? "… Vas te coucher."

Ys inclina la tête et marcha vers l’autre bout de la tente où elle avait disposé les couvertures qu’on lui avait données. Avec reconnaissance, elle s’allongea, massa les muscles de ses jambes, tira une couverture sur son corps, et glissa rapidement dans le monde des rêves.

Lilith observa Ys pendant quelques minutes avant de s’allonger, elle aussi… Ses rêves furent remplis de souvenir d’enfance - avant que tout ne tourne mal.

Le matin suivant Lilith était debout avant que les dernières étoiles ne deviennent invisibles dans le ciel. Elle erra dans le campement, s'assurant que les sentinelles étaient alerte, que les cuisiniers préparaient le repas du matin, et que tout était comme il se devait d’être. Exhalant le parfum frais des champs herbeux et de la rosée du matin, elle permit à un sourire de traverser son visage. Une inspiration plus profonde lui apporta les riches parfums, de terre noire et des quelques fleurs printanières qui avaient germées ici et là. Se faisant une implacable énergie monta en elle, secouant ses membres, elle se mit à courir vers l'horizon pour saluer le soleil.

Kritchek, ayant vu la Reine Noire quitter sa tente, traversa le camp et y entra. Bien qu'il soit peu probable qu’ils guerroient pendant ce voyage, celle-ci avait apporté sa tente de campagne. Elle était assez grande pour contenir une large table, une chaise confortable pour qu’elle puisse se reposer et quatre chaises plus ordinaires pour ses officiers. Les fourrures de couchage étaient d'un côté, au-dessous de son sac de voyage. Pendant que ses yeux embrassaient le tout, Kritchek découvrit la personne qu'il cherchait quand il aperçut des cheveux d’or rouges qui sortaient d'une couverture de laine. Se mettant à genoux à ses côtés, il lui toucha doucement l'épaule. "Réveilles-toi."

"Non, je ne veux pas …" vint une réponse grincheuse.

Il secoua la tête pour s’empêcher de rire. Je suis heureux d’avoir décidé de venir réveiller cette jeune femme; la Reine n'a aucune tolérance pour les lève tard. Et c'était sa responsabilité de s'employer à ce que rien n’incommode les plans de celle-ci. "Réveilles-toi," répéta t-il, un peu plus aigu cette fois tandis qu’il tira sur son épaule.

"Hé …" protesta Ys d'un air endormi, il introduisit sa main tel un serpent sous les couvertures. "Oh …" soupira t-elle, en voyant le Capitaine et en se rappelant rapidement qu’elle n'était plus à Lighthaven, et encore moins dans sa propre maison. "Bonjour," dit-elle finalement en baillant.

"Il est temps de te lever. La Reine est partit courir, comme à chaque matin d’ailleurs, et je dois t’instruire de tes taches."

"Courir?" Des yeux verts s’ouvrirent d’incrédulité, "qui voudrait gâcher un si céleste matin en courant aux quatre vents?"

"La Reine Noire. Lèves-toi, il ne reste que peu de temps avant qu'elle ne reviennes." Il quitta la tente pour lui donner un peu d’intimité pour qu’elle puisse s’habiller.

Quand Ys réapparut, Kritchek commença à lui dépeindre en quoi consisteraient ses tâches pendant le voyage : comment empaqueter les bagages de la Reine, comment préparer la tente pour que les porteurs puissent la démonter plus rapidement, où visiter le cuisinier et surveiller la préparation des repas de celle-ci. Cela, souligna Kritchek, était la partie la plus importante de ses tâches. Bien qu'il sache que Lilith avait confiance en sa Garde Royale, elle n'était pas naïve. Ys devrait s’assurer que les aliments de la Reine n'étaient pas altérés d'aucune façon, elle servirait donc de goûteur.

"Je suppose que j'ai un rôle à jouer dans cette cuisine maintenant, huh ?"

Le Capitaine hocha la tête, "On peut dire ça."

"Y a t-il déjà eut des morts parmi ses goûteurs ?"

"Bien sûr," répondit-il, en haussant ses larges épaules. Quand il vit la jeune femme blanchir, il ajouta rapidement, "Mais jamais d'intoxication alimentaire. La plupart du temps c’était parce qu’ils avaient déplu à la Reine."

Avalant difficilement elle demanda, "Tu as des trucs à me donner?"

"C'est pour ça que je t’ai réveillé ce matin. Si tu fais ce que je te dis, tout ira bien." Regardant par-dessus son épaule, il vit la Reine revenir au campement. "Elle est de retour. Je dois m'occuper de mes hommes." À cela, il tourna les talons et s’en alla.

Ys put voir que la Reine Noire était couverte d'une légère sueur probablement due à sa course, elle plongea donc une tasse dans le baril d'eau près du cuisinier et retourna à la tente. On lui avait rendu son bâton pour l’aider à marcher et elle en était reconnaissante car cela soulageait la tension sur ses jambes toujours en réhabilitation. Quand elle entra, elle trouva la Reine en train de se changer… elle détourna promptement les yeux.

Lilith remarqua la réaction de la jeune femme et un sourire se diffusa à travers ses lèvres. Se raclant la gorge pour obtenir l'attention de Ys, elle se tourna un peu en tenant un chemisier, sa poitrine complètement dénudé. Cela permettait d’avoir une vue prenante sur ses seins. "Enfin, quelque chose à boire. Donnes-m’en." Se tournant afin de faire entièrement face à Ys, elle fit un léger signe de la main.

Obliger de regarder la Reine, Ys résolu de concentré son regard seulement sur le cou de celle-ci. Et essaya désespérément d'ignorer la chaleur qui s'étendait à travers son visage. "Si c’est ce que tu veux," chuchota t-elle en lui tendant la tasse.

À ces mots, Lilith cru entendre la voix de Sam. C'est ce qu'il avait l'habitude de dire quand j'étais trop agressive pour lui; cela signifiait toujours qu'il était fâché contre moi. Lilith retint sa main, "Donnes-moi un instant." Elle revint à ses sacoches de selle pour donner l'impression qu’elle cherchait quelque chose. Elle glissa alors le chemisier par-dessus sa tête et la fit glisser sur son corps musclé. Une fois habillée, Lilith fit de nouveau face à Ys. "Bois en premier."

"Désolé, j'avais oublié que cela faisait partie de mon nouveau travail." Elle porta la tasse à ses lèvres et en avala quelques gorgées. Elle haussa les épaules, reconnaissante de pouvoir maintenant regarder une Reine Noire habillée, "Elle a aussi bon goût, que de l'eau de source." Elle tendit la tasse vers la main expectante de la Reine.

Lilith bu l'eau d’un trait, notant qu’elle goûtait exceptionnellement bonne. "Occupes-toi de préparer la tente pour qu’elle soit démontée…" elle fit un geste de la main vers les conteneurs.

Ys inclina la tête avec impatience, "je sais, Kritchek m'a instruit de mes taches ce matin. Tout sera comme vous le souhaitez."

"Bien." Lilith commença à enfiler ses cuirs et son armure tandis que Ys s’occupa des sacs de couchages et des autres articles de la tente. La jeune femme fredonnait tandis qu’elle travaillait et Lilith tressaillit en l’écoutant - c'était absolument mélodieux. Quand Lilith fut sur le point de quitter la tente pour allé trouver Kritchek, elle s'arrêta devant les pans de la tente et observa Ys. Elle est heureuse. "Pourquoi es-tu ici ?"

Ys arrêta immédiatement de s’activer en reconnaissant le ton menaçant de la voix de la Reine. Elle stoppa net et regarda directement dans les yeux bleu glacier qui la scrutait. "Parce que vous m'avez ordonné de venir."

Lilith secoua la tête, et revint dans la tente afin d’imposer sa stature sur la petite femme. "Ce n'est pas ce que je voulais dire et tu le sais. Pourquoi as-tu participé au concours de vérité ? Tu n'as jamais répondu à la question que je t'avais posée lors de notre dîner à savoir pourquoi tu n'avais pas fuis Lighthaven, du moins pas clairement."

Son cœur battait la chamade et Ys se demanda si la Reine pouvait l'entendre. "C'est que nous avons commencé à parler de ma ville natale. Je n'essayais pas d'éviter de vous répondre, Majesté. Souvenez-vous, je dois toujours dire la vérité."

"Alors quelle est la vérité? Pourquoi es-tu ici?" Elle appuya chaque syllabe clairement.

La vérité, dis-lui la vérité. "Parce que je veux l'être. Je voulais vous rencontrer, vous parler, même si ce n'était seulement qu'une seule fois."

Lilith regarda fixement dans les yeux verts qui soutenait son regard et essaya d’y détecter n'importe quel mensonge. Des années de négociation avec ses ennemis, des chefs militaires et des rois, lui avaient apprit à découvrir même la plus subtile des tromperies. En fait, tout ce qu'elle put voir, fut la couleur de l'herbe qui avait l'habitude de poussé sur sa colline préférée. Lilith se permit d'afficher un sourire narquois, "c'est de loin la chose la plus ridicule que j'ai jamais entendu, Ys. Sans équivoque, la plus ridicule."

à suivre...

Par Merrick Nurien le 8/3/2002 à 16:34:31 (#1083673)

Est-ce que je passe pour un rustre si je demande la suite ? :ange:

Par Lilith_Des_Damnés le 8/3/2002 à 16:35:43 (#1083677)

Non :D

Par Merrick Nurien le 8/3/2002 à 16:37:00 (#1083687)

Alors : la suite s'il vous plait !!! :D

Par Lilith_Des_Damnés le 8/3/2002 à 16:48:34 (#1083729)

Chapitre 9

L'humeur de l'armée était contagieuse, observa Ys. Partout où ils passaient, les peuplades de d’Althéa répondaient avec enthousiasme à l'expédition de la Reine. Même si voilà cinq ans, la plupart d'entre eux, étaient réfractaires à la l'autorité de celle-ci. Ces mêmes peuplades voulaient tout de même qu’Althéa gagne une position légitime en tant que leader du monde. Et si cela prenait la Reine Noire pour accomplir cet exploit, alors il en serait ainsi.

Au bout du sixième jour à passer de villes en villages où la populace applaudissaient sans retenu la dirigeante et ses troupes, Ys réalisa la portée du pouvoir que la Reine Noire détenait. J'ai toujours penser que le seul réel pouvoir de la Reine était sa capacité de commander la mort des gens. Mais maintenant je vois ce qu'est son vrai pouvoir - sa capacité d'inspirer l'espoir autant que celle de démoraliser les gens en général. C'est une tragédie quand une vie s'éteint…, mais une catastrophe encore plus grande quand ils perdent la volonté de vivre.

En regardant la Reine interagir avec ses troupes, Ys comprit pourquoi la confiance qu'ils avaient en ses capacités était inébranlable. La Reine chevauchait toujours à l'avant du cortège. Cette position indiquait sa volonté d'être la première à confronter la destinée qui les attendait. Elle n'était pas le genre de général qui se terrait derrière les lignes en envoyant des messages au front. Elle menait.

Voyageant de chaque côté de la Reine, Kritchek son lieutenant et Athena-Hygieia, une femme guerrière venu de l'autre bout du continent. Ys sourit en se rappelant comment on lui avait présenté la femme à la peau bronzé. Tout le monde dans la compagnie l'appelait Hygi en raison de leur incapacité à prononcé correctement son nom. Après ne l'avoir entendu qu'une seule fois, Ys l'avait répété correctement, au grand plaisir de l’intraitable guerrière.

Chaque jour la Reine, Kritchek et Hygi discutaient stratégies de bataille. Comme ils avaient approcher d'une vallée, la Reine avait interroger ses deux meilleurs soldats, "Et si en ce moment même, une armée apparaissait sur cette arête là ? Qu’elle serait la meilleure façon de nous défendre?" Et quand une pluie fine s'était abattu sur le contingent elle avait demandé, "Comment pourrions-nous employer ceci à notre avantage? Que savez-vous des averses dans cette région ?" Sans arrêt elle les interrogerait et tous les trois évaluaient les réponses. De temps en temps, la Reine se satisfaisait de leurs solutions. La plupart du temps, elle démontrait exactement comment elle ferait si elle était le commandant ennemi.

Chaque soir la Reine tenait des séances d’exercices de combat. Peu importe combien de lieues ses soldats avaient parcouru ou à quoi ressemblait le temps. Elle n'avait aucune estime pour les soldats nonchalants. Certains soirs ses troupes courraient avec leurs besaces bourrées de pierres pour développer leur endurance. Alors que d'autres soirs ils devaient se soumettre à une série de mouvements, pareils à une danse compliquée, mené par la Reine ou Hygi. À Chaque soir ils avaient des entraînements à l'épée et parfois ils devaient alterner avec d'autres armes. Le sommeil était un item de valeur, qui venait après un jour de marche, l'entraînement et le soin quotidien de leur équipement. Cinq marques de chandelles de sommeil semblait être un luxe.

Ils étaient propres; leurs armes et armures étaient bien entretenues; et ils croyaient qu'ils pourraient vaincre n’importe quel ennemi qui s’opposerait à eux.

Ys le croyait aussi.

Assis autour du feu de camp central avec la Reine, Kritchek, Hygi et trois autres officiers, Ys observait les flammes qui projetaient des ombres intéressantes sur leurs visages. La cicatrice dentelée sur le faciès du Capitaine semblait moins sinistre et plus engageante chaque jour. Elle aimait la façon dont elle relevait le coin de sa bouche quand il souriait, lui donnant l’air de se moquer de tout. Pas que Kritchek souriait très souvent. Mais elle avait raconté des histoires chaque soir et chaque soir il semblait un peu plus détendu en sa présence. Ce soir il lui avait même demandé de raconter une histoire en particulier.

"Bien sûr, je connais l’histoire du Général Sinos." Ys sourit vivement et poussa une mèche de cheveux derrière son oreille droite. "Comme tous les autres Généraux ambitieux, il a cru qu'il pourrait réunir sous sa bannière la plus grande armée de combat jamais vu dans le monde." Se penchant en avant, elle posa les coudes sur ses cuisses, Ys examina les yeux de son auditoire captivé. Même la Reine semble s’intéressé à ce conte … elle s’attend probablement à une tuerie et à une effusion de sang.
Ys sourit d'un air satisfait.

"Quand le Général Sinos et ses soldats entrèrent dans la ville de Methades, ils remarquèrent que des centaines de cibles avaient été disposées dans un champ de pratique près de la ville. Chaque cible était percée en son centre par une flèche. Pas une ne déviait du mile, elles avaient atteint leurs cibles et chaque coup étaient d’une précision parfaite."

Hygi, qui était connu pour ses prouesses à l’arc, tira brusquement un pouce vers sa propre poitrine, "Ça ressemble à quelqu’un que je connais."

Les autres officiers poussèrent de grands éclats de rires entendus.

Ys essaya non sans difficulté de ne pas rire, connaissant la fin de son histoire et se demandant comment la guerrière se sentirait après qu'elle l'aurait entendu. "Le Général arriva à un raisonnement, ' Avec de tels hommes dans mon armée, je ne pourrais jamais être défait.' Il commença donc à demander partout dans la ville qui étaient ces archers. Chaque citoyen a qui il posa la question lui répondit que les cibles étaient le travail de trois frères, les fils d'Euronae. Mais ils l’avertirent aussi que les frères étaient les idiots du village. ' Je me fous qu'ils se pissent dessus et sentent le putois, tant et aussi longtemps qu'ils peuvent atteindre la cible.'" La voix de Ys était descendue d’un octave en imitant celle du Général, sa bouche avait même prit une forme différente.

"Ils ne feraient pas long feu dans cette armée," s’écria un des officiers. Il baissa la tête et renifla son aisselle, "Nous sentons tous aussi frais que des pâquerettes."

Un officier féminin ri sous cape, "Hmm… j'aime l'odeur de transpiration matinale au lever du guerrier." Plus d’un officier lui offrit de satisfaire sa requête. Elle fronça les sourcils et fit signe d’une main impérieuse à l’attention de tous. Mais Ys l'a vit cligner de l’œil d’une façon rusée au guerrier qui était assis à ses côtés.

Ys attendit que son audience soit prête avant de continuer. "Le général Sinos se rendit à la maison des trois frères où il fut reçu par leur mère, une femme au visage joviale qui connaissait le désagrément d’élever trois imbéciles. Quand le Général lui expliqua qu'il voulait ses fils pour son armée, elle éclata de rire, à s’en tenir les côtes. Le Général furieux, trouva cette paysanne fort insultante. Il leva alors la main dans l’intention de la frapper, quand elle réussit enfin à dire, ' Général, … Général vous ne comprenez pas. Mes garçons ne dessinent pas les cibles pour tirer ensuite . Ils tirent d’abord et dessinent ensuite les cibles. '" Ys haussa dramatiquement les épaules, "Ainsi les rêves du Général Sinos de possédé la plus grande armée jamais connue en ce monde prirent fin."

Tous les soldats autour du feu de camp se mirent de nouveau à rire. Hygi reçu un coup de coude dans le ventre de la part de Kritchek. "Est-ce cela ton secret, Hygi ?" Lui demanda t-il en esquivant le coup qu’elle lui rendit.

La Reine, qui avait été assise silencieusement au cours du récit, avait incliné sa tête pour salué Ys.
Elle a ensorcelé mes officiers. En moins d'un cycle lunaire. Déjà ils se battent pour avoir une place autour de notre feu, et l’entendre raconter ses histoires.


Et je suis soulagé qu’ on me garantisse une place.

à suivre...

Par Merrick Nurien le 8/3/2002 à 16:53:08 (#1083755)

Provient du message de Lilith_Des_Damnés
à suivre...


Avec plaisir....

Par Lilith_Des_Damnés le 8/3/2002 à 17:01:36 (#1083794)


Ailleurs au même moment…

La prêtresse coucha le cerf sur l'autel, étayant son cou pour que le sang se draine plus rapidement dans le bol cérémonial. Observant le liquide sombre remplir le bassin d'orichalque, elle concentra ses pensées sur sa déesse. "Sélène … s'il te plaît … j'ai désespérément besoin de tes conseils. Trois mois se sont écoulés depuis ta dernière visite. S'il te plaît, met au plus vite fin à ton silence."

Placé à l’embouchure du port d’Orkenwüd, le temple de Sélène était la première chose que les visiteurs voyaient en entrant dans la ville. Construit sur une terre marécageuse, une génération de tailleur de pierre avait travaillé pour construire les fondations qui maintenaient le temple en sécurité au-dessus de l'eau. Englobant un secteur rectangulaire de deux tiers d'un furlong par quatre chaînes, l'édifice religieux était souvent cité comme étant un endroit vraiment extraordinaire par les citoyens et les visiteurs.

Cent vingt-sept colonnes s’alignaient sur le portique, chacune d’elle était le cadeau d'un roi. Les colonnes supportaient le toit d’une hauteur d’environ une chaîne et permettaient à la lumière et à l'air de circuler librement dans la structure. Le bâtiment était fait de marbre pâle avec des veines vert foncé et rouges, prêtant ses couleurs à la construction. La décoration intérieure était agrémentée de piliers d'or, de statuettes d'argent et de peintures exquises. Au centre du temple, surnommé "la Maison de la Déesse" était disposée une statue, la dépeignant comme la protectrice des miséreux. Le temple était tout autant un musée qu’un marché en plus d’être un temple d'adoration.

La prêtresse Alynna servait Sélène depuis que sa mère l'avait consacrée à la déesse, quand elle était enfant. Maintenant, avec ses cheveux gris clairs et son visage gravé par les rides d’une vie entière, elle adressa une pétition à celle-ci pour connaître qui seraient la prochaine Élue. Ses nuits étaient peuplées par la vision d’une femme qui rétablirait et redonnerait son ancien statut à la Nation Amazone. Elle ne pouvait cependant pas discerner le visage de la femme, ni même si elle faisait partie des Amazones. La seule chose qui était claire était ses yeux; ils étaient d’une couleur verte et douce comme les premières pousses du printemps.

S’arrêtant dans le centre du portique, Alynna regarda les statues massives de quatre guerrières Amazones. Pendant que celle-ci observait fixement les femmes de bronze, un grand frisson parcouru l’épine dorsale de la prêtresse. De ces quatre là, celle que l’on appelait 'Lickie' était sa favorite. Lickie représentait une femme guerrière qui s'élevait de terre, prête à frapper son adversaire. Les muscles de ses jambes se distendaient hardiment et certaines nuits de pleine lune, Alynna avait cru voir la statue se détacher de sa base. Elle aimait aussi le regard de pure détermination dans les yeux de l'Amazone, sachant qu'indépendamment de la proie sur laquelle elle avait jeté son dévolu celle-ci serait sienne.

C'était le pouvoir de la nation Amazone : la volonté de survivre. Méprisé par les hommes, mal comprise par les femmes et autrefois craintes par tous, les guerrières n’avaient seulement que l'une et l'autre sur qui s’appuyé ainsi que la protection de leur déesse sur laquelle elles pouvaient compter.

Lilith, la Reine Noire, l'Usurpatrice, la Destructrice Sombre des Nations, avait démontré à quel point tout ça était futile. Dans sa conquête systématique d’Althéa, elle avait évincer ces femmes de leurs terres sacrées, avait brûlé leurs villages et avait détruit la plupart de leur armée. Celles qui avaient réussi à échappé à son fléau s’étaient enfuies à Orkenwüd, la maison de Sélène, pour prier la délivrance et la vengeance contre le plus grand ennemi que la Nation ait connu. Le fait que ce soit une femme qui leur avait infligé les coups faisait paraître ce crime encore plus grand.

Jusqu’à maintenant Alynna croyait que bientôt, l’Élue de Sélène serait connu. Et elle déposerait le corps de la Reine Noire à ses pieds. "Laisses-moi vivre assez longtemps pour voir ce jour glorieux, ma déesse," pria-t-elle.

"Tu vivras," dit Sélène comme elle apparaissait dans un flash de lumière. La déesse aux yeux gris était là debout, parée d’une courte robe verte, portant des bottes de cuirs bruns à mi-cuisse et arborant son arc d'argent et ses flèches dans un carquois attaché à son dos. Ses cheveux étaient de la couleur d'une traînée de poudre et sa peau aussi blanche que la neige.

"Ma déesse," soupira Alynna, en tombant à ses genoux et en appuyant son front contre le granit frais. "Si tu savais à quel point j'ai attendu ta venue."

Touché par la sincérité contenue dans la voix de sa prêtresse, la déesse dit, "Relèves-toi, Alynna." Elle mit le bout de ses doigts chauds sur l'épaule de la prêtresse. "J'ai reçu un mot m’indiquant que Lilith a l'intention de venir nous visiter. Et je veux que la Nation soit prête et lui prépare un bon accueil."

Le cœur d’Alynna battit plus rapidement à cette perspective. "Mes prières seront-elles exhaussées ?"

Sélène inclina lentement la tête. Elle était incapable de supprimer le sourire qui lui barrait le visage, "Il est temps que la chasseresse devienne la proie."

à suivre...

Par Lilith_Des_Damnés le 8/3/2002 à 17:19:52 (#1083905)

Chapitre 10

Athos trépigna d'excitation tandis que les troupes de la Reine Noire faisaient leurs entrées dans la ville. Son intendant avait déjà choisi la meilleure auberge pour loger la Reine et ses officiers supérieurs. Le reste des hommes camperait à l'extérieur du port, préparant le matériel pour le voyage à Orkenwüd. Le contingent orkéen ferait aussi le voyage, et les rejoindrait bientôt.

Les aubergistes étaient un homme d'un certain âge, à qui il manquait quelques dents et sa jeune femme, qui faisait moins que la moitié de son âge. Ys ressentit de la compassion envers la fille qui semblait à peine assez vieille pour avoir eut ses règles, mais qui avait malencontreusement été mariée à quelqu'un de beaucoup plus vieux qu'elle. L'auberge était agréable, et était décorée de couleurs primaires joyeuses, que Ys soupçonnait être le choix de la jeune fille. Le rez-de-chaussée logeait un espace approprié pour la salle à manger ainsi qu’un bar, adjacent les quartiers privés de l'aubergiste. Le deuxième étage comprenait six chambres et une salle de bain. Les pièces n'étaient pas plus grandes que le plus petit cabinet dans le palais de la Reine, mais Ys était heureuse de ne pas dormir sur le sol raboteux.

En réalité, cela n'a pas été si pire. Et la Reine m'a montré comment lisser la terre et comment disposer ma couche et mes couvertures pour que ce soit plus confortable. Elle a dit qu'elle avait passé plus de la moitié de sa vie à dormir sur le sol et dans la saleté. Berk. Alors cette deuxième nuit où je me suis étendu et où j'ai senti tout mon dos se remettre en place. Dieux … que cela a fait du bien! Et mes jambes semble un peu mieux.

Perdu dans ses pensées, Ys n'entendit pas la Reine qui l’appelait. Une grande main se referma autour de son bras, "Ys", gronda faiblement la Reine Noire.

La jeune femme sursauta, rougit, puis leva les yeux pour rencontrer des yeux bleus vaguement amusés. "Désolé, j’étais dans la lune."

"Ça j'ai remarqué. Viens." Avec cet ordre, Lilith tourna les talons et quitta l'auberge, laissant le soin à Ys de se dépêcher pour la rattraper.

Utilisant son bâton comme d’un levier pour se donner plus de force et de vitesse, Ys parvint à suivre l’allure de la Reine. "Puis-je demander où nous allons ?"

"Tu peux toujours," répondit Lilith, la réponse préférée qu’elle donnait à Sam, lui était venu immédiatement aux lèvres. Son ouïe aiguisée perçue le soupir à peine audible derrière elle. Elle se débattit pour s’empêcher de rire. "Je veux examiner la ville. Je ne viens pas dans ce secteur très souvent."

"D’accord." Ys se demanda pourquoi la Reine l'avait amenée, puis se rendit ensuite compte que se devait être pour l’empêcher d’essayé de s'échapper. "Je ne serais pas parti, vous savez."

La Reine fronça légèrement les sourcils et s’arrêta.
Elle a l'impression d'être une esclave. Et tu pense qu'elle est une espèce de petite sœur. Merveilleux. Arrête de te mentir. Elle est comme toutes les autres … rien de différent.
"Ça ne m’inquiète pas, Ys. Comme tu peux le constater, je n'ai posté aucun garde autour de toi. Retourne à l'auberge." La Reine se retourna brusquement et marcha rapidement au loin, ne se mélangeant pas tout à fait à la foule.

Ys lâcha un profond soupir. Se prodiguant une petite tape sur le front elle murmura, "Fantastique. Je pense que tu as blessé son orgueil. Imagine ça."

Le chahut du marché était considérable. Une nouvelle caravane de commerçant venait d’arrivée dans la ville avec une réserve de marchandise fraîche. La rumeur de l’arrivée menaçante de la Reine s'était rapidement répandue. Cela se traduisait par une pluie de pièce d’or qui allait tomber sur la ville étant donné que les soldats buvaient, mangeaient et passaient du bon temps avant leur traversé. Comme la plupart des marchés, celui-ci était situé au centre de la ville. Des rangées de chariots étaient alignées sur la place centrale, chaque chariot logeait au minimum un marchand fort en voix. La plupart étaient debout sur des caisses aux côtés de leurs marchandises et clamaient leurs aubaines. Entre leurs annonces publiques, ils marchandaient avec les clients en les encerclant et en récoltant leurs pièces d’or.

Le marché semblait être arrangé par type de marchandise - les articles de ménage, et les substances alimentaires d’un côté; le métal et le cuir d’un autre. Les autres marchandises étaient placées au centre, à part la vente d’animaux qui se tenait près de l’étable publique. La ville était clairement prospère, et bénéficiait de la richesse du commerce maritime tout autant que celles des terres fertiles avoisinantes.

Lilith se rappela la négociation des traités qui avait permis le commerce sans restriction entre Athos et Chios. Cela avait été une négociation typique : elle avait fixé les termes, l'autre partie avait deux choix soit consentir soit faire face à la destruction.
Je me demande comment se porte Chios conformément à notre accord. Pas trop bien j'espère. Ou je devrai renégocier. Je ne voudrais pas qu'ils pensent que je me suis amolli.


La Reine regardait oisivement une nouvelle bride pour sa jument, quand Hygi vint à elle en courant. "Majesté," elle plaça son poing droit sur son cœur et la salua.

Lilith nota la poitrine de son Lieutenant qui se soulevait à chaque respiration pendant qu'elle reprenait son souffle. "Qu'est-ce qui ne va pas ?"

"Majesté, un des hommes du contingent orkéen est mort et il y a une émeute de commençants dans le quartier Nord."

"La Garde est t-elle là ?" La colère déferla dans le corps de Lilith comme une crue subite. Le responsable de tout ceci mourra. Lentement. Très lentement.

"Kritchek a appelé la Garde et s’occupe à réprimer le tout. Il m'a envoyé pour vous trouver."

"Conduis-moi là, Hygi. Ne permettons pas à mon Capitaine de s’amuser tout seul."

***

Ys s'était occupée elle-même de préparer la chambre de la Reine. L'aubergiste avait fait un travail respectable et enlever la saleté, mais n'avait fait aucun effort pour ajouter des articles superflus. Ys était incertaine de l'humeur de la Reine et ne voulait pas risquer de l'irriter davantage. Quand elle avait reconnu un des officiers qu'elle avait souvent vu près du feu de camp alors qu'elle racontait ses histoires, elle lui avait demandé de l'escorter au marché. Entre le charme de Ys et sa contenance magnanime, elle avait réquisitionné des tapis sans pris, du lin de la meilleure qualité, de la verrerie fine et des huiles rares. C'est un premier round seulement, juste les produits les plus raffinés. J'espère que la Reine sera ravie.

Quand ils conclurent leur dernière transaction, Ys et son escorte entendirent des cris venir du quartier Nord. Le choc distinct du métal contre le métal se répercuta par les rues de pierre et
la femme aux cheveux blonds commença à se déplacer dans cette direction.

Un essaim de gens déferla autour d'elle comme ils s'enfuyaient de l’affrontement. Deux fois Ys fut presque renversée, seule sa solide poigne sur son bâton l'a maintint debout. La foule la sépara de son escorte, qui criait son nom de toute ses force pour qu'elle revienne. Il voulait s’assurer que rien n'arrive à la jeune femme; il adorait ses histoires et craignait la Reine Noire.

Atteignant finalement la scène, Ys fut inquiète par ce qu'elle y découvrit. Au bout d'une petite cour un soldat, un membre du contingent orkéen, était mort, la poitrine béatement ouverte et les vêtements trempés de son sang. À quelques pieds de lui, dans l'embrasure d'une porte, une jeune fille était assise pelotonné en boule serrée, elle se balançait d'avant en arrière. Les cheveux défait cachaient plus de la moitié du visage de la jeune fille, mais Ys put voir qu'elle avait été sauvagement battue.

Par une voûte, Ys pu aussi voir et entendre les derniers soubresauts du combat. Elle vit Kritchek et Hygi qui mataient ceux qui s'opposaient à eux. Très peu de gens étaient en réalité aussi imprudents. Ys revint sur ses pas et se dirigea vers la fille, en faisant attention pour déposer son bâton très doucement afin de ne pas faire aucun bruit brusque. Ys se laissa glissé par terre à côté d'elle, mais fut incapable de réprimer un petit gémissement quand elle plia les jambes avec effort. À ce son, la fille la regarda avec des yeux terrifiés et plongea sur elle.

Sur le coup, Ys cru que la fille l'attaquait. Mais elle sentit les minces bras de la fille entourer ses épaules et son visage s'enfouir dans la cavité de son épaule. Une vague de compassion traversa la conteuse et elle referma ses propres bras fermement autour de la fille qui sanglotait. Caressant ses cheveux emmêlés de sang, Ys fit de petits bruits roucoulant et essaya de transmettre un peu de sa force à la jeune fille.

Par-dessus la tête de la jeune fille, Ys pu voir le cadavre du soldat. Ses yeux se portèrent sur une autre flaque de sang ailleurs sur le cadavre et elle comprit ce qui s’était passé. "Shh, shh, il ne peut plus te faire de mal désormais. Ça va aller." Et Ys pria Titania pour que se soit la vérité.

"Tuez-les !"

"Poursuivez-les!"

"Achevez-les comme ils ont achevé Nilos!"

Les cris sauvages emplirent soudainement la cour comme la Reine arrivait sur la scène du meurtre, suivi par ses troupes et trois hommes. Elle marcha vers le cadavre et se tint debout devant lui, faisant face aux hommes qu'on lui avait apportés pour qu'elle rende son jugement. Kritchek et Hygi les poussèrent et ils tombèrent à genoux devant Lilith, le sang sur le pantalon du cadavre continuait de s'épancher et de s'étendre. Les yeux de la Reine se rétrécirent tandis qu'elle méditait sur quel serait leur châtiment. Sa lèvre supérieure se souleva férocement et elle commença à parler, "Vous avez osé lever la main sur une de mes troupes ?" Lentement, savourant la frayeur dans leurs yeux, elle tira son épée de son fourreau, le métal poli brilla en un éclat quand le soleil de l'après-midi vint y refléter sa lumière. "Présentez-moi vos mains."

Un des hommes blanchit et tenta de reculer en comprenant l'implication de ses mots. Un autre commença à sangloter. Mais le troisième, le plus vieux des hommes, leva les yeux sur la Reine, nullement intimidé, il étendit ses bras.

Kritchek fit le tour de l'homme qui avait reculé et prit ses poignets pour soutenir grossièrement les bras de l'homme en avant pour qu'ils soient étendus devant son corps. Je remercie d’avance les Dieux que la Reine ai la main stable sinon je pourrais perdre quelque chose moi aussi.

Ys qui avait observé la scène avec une horreur perplexe, avait soudainement comprit ce qui était sur le point d'arriver. Avec une force inattendue, elle s'évada violemment de la poigne de la jeune fille et se jeta devant l'épée de la Reine qui avait entamer sa descente. "Non! Majesté, non!"

La lame s'arrêta à un cheveux de sa tempe. Avec un grondement, la Reine attrapa Ys par sa tunique, et la repoussa violemment en arrière. "Je m'occuperai de toi plus tard!" Elle commença à pousser la jeune femme, mais Ys s'accrocha à son avant-bras.

"Non, s'il vous plaît, Majesté." Ses yeux supplièrent la femme certaine que celle-ci ordonnerait à nouveau sa mise à mort.
Dieux, laissé moi au moins sauver ces hommes. Ils ne méritent pas cela.
"Regardez le cadavre, Majesté. Regardez où il a été frappé."

Lilith se surprit à regarder le corps à la demande de Ys. Elle vit qu'il avait été émasculé. Les yeux de celle-ci se portèrent alors vers la jeune fille dans l'embrasure de la porte et elle remarqua le sang qui souillait sa jupe.

"Oui, votre porc de soldat a posé ses sales pattes sur ma fille!" cracha le vieil homme. "Il l'a prise, contre sa volonté et un de ses amis m'a retenu tandis qu'il le faisait. Mon seul regret est que vous me coupiez les mains et me priviez du plaisir de tuer aussi cet homme."

Lilith fit face à la troupe de soldats qui avait été témoin de la scène. "Qui est le Commandant?"

Un officier du contingent orkéen fit un pas en avant, plaçant un poing sur son cœur et salua, "Moi Majesté."

Lilith lui trancha proprement la tête. Celle-ci rebondit dans la cour de pierre et atterrit à l'intérieur du ventre ouvert de Nilos. Le corps de l'officier tomba lourdement sur le sol, éclaboussant les captifs de sang chaud.

Ys haleta et détourna les yeux, elle n'avait même pas vu la Reine bouger.

"Je ne tolérerai pas un tel comportement parmi mes troupes." Explosa la Reine, plantant les yeux dans le regard courroucé des trois hommes. Tournant ensuite son regard glacial vers la foule, elle continua, "je ne permettrai pas à un officier de vivre s'il m'apporte la disgrâce par sa conduite méprisante. Le soldat qui a participé à cet acte odieux en tenant cet homme me sera livré avant la tombée de la nuit ou j'exécuterai la troupe toute entière."

Lentement, Ys tourna la tête, juste à temps voir le père de la jeune fille lécher le sang de l'officier qui avait giclé sur ses lèvres. Elle chancela, des myriades de petits points argentés valsèrent devant ses yeux, puis tout à coup elle ne vit plus rien du tout.

La Reine Noire attrapa Ys juste avant qu'elle n’atteigne le pavé. Un bras solidement autour de sa taille, Lilith tapota doucement la joue de Ys, pour tenter de la réveiller. N'obtenant aucun résultat, elle prit carrément la jeune femme dans ses bras en la soulevant de terre. "Kritchek", appela t-elle, "ramènes-la à l'auberge. Reste avec elle jusqu’à ce que je sois de retour."

"Oui, Majesté." Il étendit les bras vers la Reine et elle y déposa Ys. Elle a le cœur d'un lion. Je ne pense pas avoir jamais eu affaire à quelqu’un d’aussi courageux. Elle se bat même quand elle n’a rien à gagner mais plutôt tout à perdre. Résistant à la forte envie de lui flatter les cheveux, Kritchek se mit en route vers l'auberge.

Lilith tourna son attention vers son Lieutenant, "Hygi, dit à mon guérisseur de s'occuper de cette fille." Comme le Lieutenant s’éclipsait pour aller effectuer les ordres, la Reine porta la main à sa ceinture et y prit un sac de pièces d’or. Elle les jeta au père, qui était toujours agenouillé devant elle. "Tiens, prends ça." L’escarcelle rebondit sur la poitrine de l’homme qui referma instinctivement ses dessus. Juste par son poids, il savait qu’il y avait là au moins deux cents pièces d’or. "Vous pensez que cela arrangera les choses ?" La Reine Noire haussa les épaules, "Considère ça comme sa dot. Aucun homme ne voudra payer pour elle désormais." Elle avisa dans la foule un homme de régiment qui portait les insignes d'un officier, elle pointa un long doigt vers lui, "Toi. Dis à Paxius de venir au rapport dans mes quartiers immédiatement." Considérant qu’elle en avait terminé avec tout ceci, la Reine Noire franchi le cadavre et les captifs maintenant libres.

Le père laissa tomber l’escarcelle d’un air hébété et ses doigts se portèrent au couteau planté dans la poitrine de l'officier mort devant lui. Rapidement il l'arracha et la projeta vers le flanc de la Reine qui passait devant lui en l’ignorant.

Seul les réflexes de Lilith la sauvèrent d’une blessure sérieuse. Elle regarda fixement l'entaille dans ses cuirs là où la lame avait eut le temps de pénétrer avant qu'elle ne l’attrape avec sa main et une fine entaille laissa échappé une petite gouttelette de sa paume. C'était une blessure superficielle, mais elle savait néanmoins qu'elle aurait besoin de points. Soupirant, elle éloigna son poignet et repoussa ensuite ses cheveux noirs de devant ses yeux, ignorant le sang qui lui macula le front. "Occupes-toi de ta fille. Et fais en sorte que je ne revois jamais ton visage. La prochaine fois, je ne serai peut-être pas aussi charitable."

à suivre...

Par Lilith_Des_Damnés le 8/3/2002 à 17:40:55 (#1084016)

Chapitre 11

Ys se réveilla dans les bras de Kritchek au moment ou il grimpait l'escalier de l'auberge. Elle lâcha un cri de surprise. En sursautant, Kritchek la laissa presque tomber. "Que s’est-il passé ?"

L'officier atteignit le haut de l'escalier et la déposa doucement. Les yeux de la jeune conteuse étaient agrandis par la crainte et la confusion. "Tu t'es évanoui, Ys. La Reine Noire m'a ordonné de te ramener ici."

Les événements qui s'étaient déroulé depuis la dernière marque de chandelle lui revint en mémoire. Ys ressentit à nouveau un vertige et saisit le bras de Kritchek pour se stabiliser. Elle revit le père de la petite victime lécher le sang sur ses lèvres, et savourer son goût métallique. "A t-elle ? Ces hommes ?" Cette fois, les mots lui avaient échappé.

"Non, tu l'as arrêté."

Son estomac se calma, mais pas son esprit. "Pourquoi a-t-elle tué cet homme... je veux dire ce soldat ?"

Les yeux de Kritchek se durcirent, ses sourcils se rapprochèrent, et même sa cicatrice sembla ressortir. "Les officiers ont juré allégeance à la Reine, ils doivent se faire un devoir de soutenir son honneur. Le viol de villageoises est un acte méprisant et un déshonneur pour elle."

"Mais il n'a pas touché à cette fille. Son père était déjà venger."

"Mais pas la Reine Noire. Elle été directement atteint par ce geste." Sa main se referma autour du coude de Ys, et il la guida vers la chambre de la Reine. "Tu es encore pâle tu devrais te reposer."

Au contact de sa main, les pensées de Ys retournèrent au jour de son crucifiement.

Elle s'arrêta et fit face à Kritchek, "Elle va me tuer, n'est-ce pas ?"

Le Capitaine fut déconcerté par sa question. Il n'avait pas même considéré que la Reine Noire puisse faire du mal à cette fille, pas après cette quinzaine de jours à voyager ensemble. "Je ne pense pas, Ys. Si elle avait souhaité ta mort, elle ne m'aurait pas ordonné de te ramener ici. Elle t'a elle-même mit dans mes bras. " Et je ne l'ai jamais vu faire une telle chose. Pensa t-il en son for intérieur.

"Oh," Ys se rappela le son du sang qui affluait à ses oreilles pendant qu'elle tombait lentement vers le sol avant d'être attrapé par de solides et chaleureux bras. "Je suppose que je ferai mieux de terminer les préparatifs de sa chambre alors."

à suivre...

Par Lilith_Des_Damnés le 8/3/2002 à 17:54:35 (#1084113)

Chapitre 12

Paxius sentit de fines gouttelettes de sueurs descendre le long de son dos. Il aurait vraiment aimé essuyer ces excès d'eau superflus et se mettre au sec, mais il pressentit qu'il valait mieux ne pas bouger.

La Reine Noire s'étira de tout son long sur la chaise que Ys avait disposée en guise de trône provisoire. Elle pencha la tête vers l'arrière et regarda le leader du contingent orkéen avec des yeux à demi clos. Ceux qui ne la connaissaient pas supposaient qu'elle était sur le point de succomber au sommeil. Ceux qui la connaissaient savaient que tel un cobra elle était sur le point de frapper. "Je suis vraiment contrarié, Paxius."

"Majesté," Paxius ne trouva rien de mieux à dire. "Uh, la fille est en vie … Nilos est ... mort et son commandant … est mort … Il semble qu'il ne reste aucune offense."

Le froncement de sourcils de Lilith s'approfondi. "Je suis offensé, Paxius."

Son regard bifurqua sur son côté, où il pu voir une tache rosâtre teinter le bandage de celle-ci. "J'ai entendu dire que vous aviez été attaqué. Je …"

Elle fit un geste vague de sa main, "Une simple éraflure. Je suis offensé parce que tes hommes ne savent pas ce qu'est la discipline. Je suis offensé parce que maintenant mon nom est associé aux violeurs et voyous de la rue. Je suis offensé parce que je ne sais pas si je peux te permettre à toi ou à tes hommes de voyager à mes côtés. Je suis offensé, Paxius. Est-ce que tu comprends ? "

"Majesté, mes hommes et moi sommes prêts à vous servir. Nilos était différent de nous."

"Et tu lui as permis de rester au sein de mon armée ?"

"Je ne le connaissais pas," répondit le Commandant, sans réfléchir.

Lilith jeta un œil à Kritchek, qui était dans l'embrasure de la porte. "Kritchek, dis-moi, qui de ma Garde Royale est le soldat le plus prometteur d’entre tous ?"

"Espirith, Majesté."

"Non, non. J’ai dis soldat, pas Officier."

Kritchek pensa aux Gardes qui voyageaient avec eux. Finalement, son choix s'arrêta sur quelqu'un, "Alors ce serait Eliza, Majesté."

La Reine sourit, heureuse que Kritchek ait choisi une femme; cela servirait parfaitement ses desseins. "Fait venir Eliza ici immédiatement. Je dois discuter stratégie avec le nouveau Commandant du contingent orkéen."

"Majesté!" protesta Paxius.

Lilith se pencha en avant, ses yeux capturèrent ceux de Paxius, "Soit reconnaissant que tout ce que je te prenne soit ton commandement. Maintenant sort d’ici avant que je ne change d'idée." La main de Kritchek se referma sur le bras de l'ancien commandant et il le tira hors de la pièce.

Ys parla doucement d'où elle avait été assise pendant cet échange. "Ce n'est pas juste une éraflure. J'ai dû recoudre votre plaie pour la refermée."

"Attention, Oracle, j'aurais horreur de t'entendre colporter un mensonge." La Reine se tourna et considéra entièrement Ys. Lilith répéta ce qu'elle prétendait être la vérité : "ce n’est qu'une simple éraflure, rien de plus. N'as-tu pas assez risqué ta vie pour aujourd'hui ?"

La couleur se retira du visage de Ys tandis qu'elle se remémorait les événements de l'après-midi. "Je ne pouvais pas laisser ces hommes se faire mutiler. Ils protégeaient seulement la jeune fille."

"C'était idiot de te jeter devant mon épée. Tu aurais pu te faire tuer. Et après qui oserait me parler comme tu le fais ?" Lilith sourit d'un air mécontent, considérant sa propre question. "Tu dis que j'ai peur de la vérité, que je ne peux pas supporter les mots que l'on chuchote en secret dans mon dos. Ainsi, je vais te permettre d'employer les talents de juristes qui semblent innés chez toi, ou est-ce de la charité malavisée ? Mais pour ce faire, tu dois rester en vie. Parce que je ne ferai pas un voyage spécial au royaume des Enfers pour te voir les mettre en pratique."

Ys étudia pensivement la Reine. Ce n'était pas la réponse à laquelle elle s'était attendue, cette femme était intrigante. J'étais si certaine de la connaître... Si certaine qu'elle m'avait révélé ses pensées les plus profondes durant ces dernières semaines. Maintenant, je ne suis même pas sûr que j'ai seulement vu la surface, sans parler de ce qui se trouve en dessous. "Comment dois-je procéder pour m’acquitter de ma nouvelle tâche, très chère Souveraine ?"

Pour un changement c'est tout un changement, pensa Lilith en remarquant que Ys avait utiliser un titre honorifique pour s'adresser à elle, je me demande pourquoi elle a choisi d'employer ce titre maintenant. "J'ai un pays à diriger. Je dois être forte devant les gens, ou bien ils perdront le respect qu'ils ont pour moi. Je ne peux pas te permettre de remettre mon jugement en cause" la Reine leva une main pour empêcher Ys de s'objecter. "et tu l'as fais." La Reine observa avec amusement comme la jeune femme referma la bouche. "Mais je vais te donner la capacité d'agir en tant qu'avocate pour ce que tu crois être la vérité dans de telles situations. Tu pourras me parler en priver avant que je ne rende mes sentences. Si c'est possible bien sûr."

"Merci."

"Ne me déçois pas, Ys. Tes histoires me manqueraient beaucoup."

à suivre...

Par Lilith_Des_Damnés le 8/3/2002 à 19:54:06 (#1084982)

Chapire 13

Le premier jour à bord, tandis qu'elle était encore pleine d'excitation et d'anticipation face à cette nouvelle expérience, Ys se pencha pardessus la rambarde, pour observer l'eau. Elle pouvait toujours voir la côte de Lighthaven à l'horizon et était impatiente de voir les rivages d'Orkenwüd. Cela prendrait trois jours pour y arriver et déjà elle avait hâte.

L'eau éclaboussa le côté du bateau, envoyant une bruine d'eau salée sur sa peau. Dans la mer aux eaux limpides elle pouvait voir les bancs de poisson suivre les sillons du navire. Un poisson peut-il se faire assommer si nous devions le frapper avec le bateau ? Un poisson peut-il se noyer en fait ?

"Une pièce d’or pour tes pensées," dit la Reine Noire comme elle la rejoint à la rambarde.

Ys rougit, ne voulant pas partager ses pensées absurdes, elle exposa donc l'évidence. "C'est magnifique."

La Reine hocha la tête brièvement et pointa ensuite son index en direction du nord-ouest. "J'avais l'habitude de naviguer dans ces eaux avec mon bateau la plupart du temps."

"Tu avais un bateau ?" Ys essaya de s'imaginer la Reine en marin. "Je ne le savais pas."

Lilith haussa les épaules, les muscles de ses épaules bougèrent sous sa peau, "Je devrais faire transcrire ma Biographie Royale." Elle permit à un sourire ironique de jouer sur ses lèvres et ses yeux redevinrent distants, comme si elle pouvait revoir les événements qu'elle était sur le point de décrire. "Après m'être assuré que mon village était à l'abri de Zankahr, j'ai voulu veiller à ce que nous ne subissions plus jamais une telle chose de la part de Zankahr ou tout autre Seigneur de Guerre aux ambitions malveillantes. J'ai réuni un équipage et nous avons patrouillé les secteurs du nord au sud."

"Aimais-tu cette vie ?"

La Reine respira à fond, remplissant ses poumons avec les odeurs de la mer. "J'aime naviguer : aucun mur, aucun plafond, de l'air frais, du calme. C'est une vie idéale."

"Alors pourquoi l'as-tu quitté?"

Xadius, hurla la voix intérieure de la Reine. Mes jambes brisées et mon esprit presque anéantit. Rana. Je ne pouvais pas retourner en mer sans elle. Même aujourd'hui je m'attends encore à la voir. Même aujourd'hui je me surprends à espérer la revoir. Et Xadius me l'a prise, m'a prit mon équipage, a emporté ma fierté avec lui. Comme je lui prendrai la sienne en même temps que sa vie. D'abord ses armes, puis sa vie.

Pendant un long moment, Ys cru que la Reine ne répondrait pas à sa question. Elle observa les émotions jouer sur les traits de son visage, habituellement si stoïque, fasciné par le mélange de colère, de crainte, de chaleur et de détermination. Finalement, la Reine parla doucement, "Il est difficile de conquérir Althéa à partir d’un bateau."

Ys put dire que ce n'était pas la vraie raison, mais elle savait également qu'il était plus sage de ne pas forcer la vérité. Le fait que la Reine lui ait révélé tout ça était significatif pour elle. Ys se résolu à ne pas traiter cette confiance à la légère. "J'aime l'eau," chuchota-t-elle, amenant la conversation vers un sujet plus sûr. "Elle est si pleine de mystère."

Lilith gratifia la jeune femme aux cheveux blonds d'un sourire indulgent. "Tu sais, durant tout ce temps que j'aie passé à naviguer dans ces eaux, la seule chose que j'ai pu constater c'est qu'elle était… pleine de poisson."

"Tch, quelle chose ennuyeuse à dire," la taquina Ys en retour, quand elle comprit que c'était ce que faisait la Reine à ses dépends. "Dis-moi, as-tu jamais vu une sirène tandis que tu naviguais ?"

"Une sirène ? Par tous les Dieux du ciel et de la terre, de quoi parles-tu ?"

Ys passa en mode barde, "on ne t'as jamais parlé des sirènes auparavant ? Elles faisaient autrefois partie…"

***

La nuit suivante dans la cale du bateau, la Reine, Kritchek, Hygi, Eliza et Ys étaient resté assis autour d'une grande table ronde. L'équipage avait débarrassé les couverts du repas de la soirée qui était constitué - sans surprise - de poissons dans un léger bouillon. Maintenant, les coudes et les chopes de thé chaud étaient tout ce qui reposait sur la surface en bois.

Lilith observa attentivement son nouvel officier. Eliza semblait avoir très bien intégré sa rapide promotion, faisant fit du comportement arrogant qui accompagnait normalement une telle ascension. Lilith se rappela du moment où Eliza avait été nommé comme Garde Royale. Espirith avait trouvé Eliza parmi un groupe de soldats Althéens; elle était meilleure que la plupart des hommes de son équipe, bien qu'elle ne soit âgée que de seulement dix-neuf hivers. Six ans plus tard, Eliza était le soldat en chef des Gardes de la Reine et aurait bientôt été promu commandant.

"Le Contingent devra rester à l'extérieur d'Orkenwüd jusqu’à ce que je sache où l'expédition de Xadius passera. Alors je te donnerai des ordres quant à où mener tes troupes."

Eliza inclina vigoureusement la tête, c'était la troisième fois qu'ils repassaient les plans. "Je comprends, Majesté, il sera fait comme vous le souhaiter. Et tandis que j'attendrai, je nommerai de nouveaux officiers et des chefs d'équipe."

"Majesté," Ys souhaita que cela soit le moment approprié pour poser sa question, "puis-je demander pourquoi vous avez laissé Paxius et tous ses officiers derrière nous à Athos ?"

En prenant une longue gorgée de sa tasse, la Reine Noire fit un geste vers Hygi pour qu’elle réponde à la question. Voyons si Hygi comprend pourquoi j'ai pris cette décision.

La grande archère se leva pour se montré à la hauteur du défi qu’on lui offrait, "Je crois que sa Majesté sait qu'un mauvais leader crée de mauvais officiers. Retirer Paxius n'était pas suffisant. La Reine a voulu aussi retirer ceux qu’il avait le plus influencé."

Lilith sourit, "Exactement. Ys, tu ne donne jamais de promotion à ceux qui obéissent à un leader incompétent. Cela aggrave seulement le problème et le morale des troupes n’en est que diminuer parce que rien n’a changé."

"Donc, Hygi, espère que je ne m’embrouille jamais," plaisanta Kritchek. "Ou nous chercherons tous les deux de nouveaux emplois."

"Peut-être," se permis la Reine Noire, en souriant de façon rusée à son Capitaine. Elle aima la réaction nerveuse qu'elle provoqua. "Kritchek, tu sais en quoi consiste tes ordres quand nous débarquerons à Orkenwüd ?"

"Oui, Majesté. Je dois aller au conseil et leur donner vos salutations les plus sincères. Je dois les informer que vous êtes là pour visiter le marché, allez faire un pèlerinage au temple, allez faire un tour à la bibliothèque, allez au théâtre et profiter des commodités et agréments de la ville. Que vous aimeriez également faire une visite officielle de la ville avec le Proconsul, mais que vous êtes surtout là par loisir, et non pour affaire. "

"J’aime particulièrement la partie qui parle de votre intention de faire un pèlerinage au temple de Sélène, Majesté," rétorqua Hygi, connaissant bien le dédain que la Reine avait pour la déesse.

Lilith inclina la tête, "j'espère qu'ils trouveront cela intrigant eux aussi. Mon asservissement des Amazones est bien connue et était nécessaire," ajouta t-elle après coup. "S'ils sont le moindrement soupçonneux à mon égard, ils concluront que je suis ici pour voler le trésor de Sélène, et ainsi ajouter une insulte finale aux Amazones qu’elle a si gentiment adoptée comme disciple quand elles se sont réfugiées ici. Pendant qu'ils regarderont d’un côté, je frapperai de l'autre. "

"Comment découvrirez-vous où sont les armes, Majesté ?" demanda Eliza, constatant que les autres officiers donnaient librement leurs avis ou posaient des questions. Elle ne s’était pas attendu à une telle liberté et ne voulait pas gâcher une occasion d'apprendre.

"J'ai bien des tours dans mon sac, Eliza, bien des tours." Posant les mains à plat sur la table, la Reine se leva de toute sa hauteur. "Assurez-vous que les hommes soient prêts. Je veux qu'ils soient concentrés sur notre mission, pas sur les femmes de la cité quand nous apponterons."

Ys ne réussit pas à s’endormir. Lilith lui avait affirmé que le bateau la bercerait comme une mère berce son enfant. Après deux jours en haute mer, Ys doutait sérieusement que l'eau ait un quelconque instinct maternel. Elle se sentait bousculé, agité, balancé … pas du tout apaiser. Son amour pour la terre ferme augmentait rapidement. Je regrette de ne pas en avoir apporter une poignée avec moi. Au moins je pourrais dire qu’une partie de moi est sur la terre. Comment les gens font-ils pour vivre comme ça ? Je ne me plaindrai plus jamais de dormir à même le sol dure, non plus jamais.

Le seul endroit que Ys trouvait apaisant sur le bateau tout entier était dans les filets qui montaient jusqu'aux voiles. La première nuit elle était lentement montée à mi-chemin du mât et s’était empêtrée dans le cordage. Le mouvement ne l'a dérangeait pas trop et ses yeux pouvaient se concentrer sur l'horizon, la stabilisant ainsi.

Les marins qui montaient la garde la saluèrent silencieusement. La Reine Noire avait donné un cours assez intense à l'équipage en ce qui concernait la conduite qu’il devait avoir envers la jeune blonde. Par conséquent, Ys crue que les marins étaient des chevaliers servants et leur répondait avec encore plus de chaleur, rendant inconsciemment la tâche de demeurer galant encore plus difficile pour les hommes.

En montant sur son perchoir préféré, Ys soupira de contentement tandis que ses yeux dérivaient jusqu'aux étoiles accrochées dans le ciel nocturne. Rapidement elle traça ses constellations préférées, le fait de s'assurer elle-même qu’elles étaient toujours là, lui rappelait le temps où sa sœur se joignait à elle dans cette expectative.

"Là, Lila, par-dessus l'arbre, un peu à gauche… celle-ci est la plus brillante. Est-ce que tu la vois?"

"Comment pourrais-je la manquer, Ys ? Tu la pointe à chaque nuit. Je sais que c'est ta favorite."

Les yeux de Ys se concentrèrent de nouveau sur cette même étoile qui montrait maintenant la voie vers Orkenwüd.

Absorbé dans ses souvenirs, elle ne nota pas la forme debout au-dessous d'elle avant que la chaleur d’une voix ne dérive jusqu'à ses oreilles, lui rappelant le temps où sa mère chantait pour endormir ses filles. Cela prit à Ys quelques moments pour comprendre qu’en réalité quelqu'un chantait vraiment, et que ce quelqu'un était la Reine Noire.

Regardant en bas, elle vit la Reine appuyée contre le mât, ses mains croisées derrière le dos. Les cheveux de celle-ci se soulevaient au rythme de la brise et reflétaient le clair de lune. Quoiqu'elle ne puisse pas voir ses yeux, Ys savait qu'ils étaient du même bleu soyeux que les vêtements de nuit dont la Reine s’affublait. Et la voix qu'elle entendit lui rappela un rêve qu'elle avait fait une fois, il y a longtemps.

Ys ne reconnu pas la chanson, mais l'aima immédiatement. Se blottissant un peu plus dans les cordes, elle ferma les yeux et se concentra sur la voix de la Reine, la laissant l’envahir. Elle s'endormit dans le doux bercement de la mer. Et rêva.

à suivre...

Par Lilith_Des_Damnés le 8/3/2002 à 20:42:53 (#1085383)

Chapitre 14

Elle émergea lentement du sommeil, le rythme du battement de cœur sous son oreille la ramena doucement à la conscience. La peau soyeuse sous sa joue était chaude et souple et elle ne put s'empêcher de grogner en resserrant sa prise sur la femme au-dessous d'elle. Comment par Sélène avons-nous aboutit ici ? Je me rappelle le chant … la danse … et puis nous avons bu … et bu, voilà ce qui explique tout. En essayant de ne pas rire et ainsi éveiller sa compagne, elle enleva quelque brindille de pailles qui s’étaient loger dans les endroits les plus inopportuns et qui la grattait par conséquent.

"Qu'est-ce qu’il y a de si drôle ?" Murmura Darwil, qui s’était éveillé dès le tout premier grognement.

"Que c’est t-il passé pour que nous terminions ainsi dans cette étable ?" Demanda Fizzz. Elle ne pouvait se rappeler clairement les événements de la nuit précédente.

"Ahh … ça c'était ton idée." La main de Darwil glissa sur le dos de la guerrière blonde blottit à ses côtés. "Tu t’es fait assez explicite sur certains besoins et tu n’as plus voulu bouger d’ici."

"Ma hutte est seulement à deux cents pas d'ici," gémit Fizzz, incrédule.

"Je sais." Sourit Darwil à sa compagne qui avait prit une teinte rouge profond, "j'ai été plutôt flatté; vraiment, tu n’as pas à être embarrassé. Mais … je pense que nous avons effrayé les animaux."

Fizzz souleva la tête et regarda les animaux au bas du grenier. "Le mouton semble un peu pâle, Dar."

En riant chaleureusement, la Reine de Amazones amena ses mains jusqu'aux joues de Fizzz et y chassa quelques brindilles. "Ils ont toujours cette couleur." Puis, elle pinça le nez de Fizzz. "Maintenant rentrons. J'ai de la paille dans tous les recoins."

Plusieurs marques de chandelle plus tard, une Darwil beaucoup plus présentable monta les marches du Temple et se dirigea vers l’alcôve de la Déesse. Se mettant à genoux devant la statue de bronze de Sélène, elle appuya son front et ses paumes contre le granit frais. Elle ne pouvait pas se résoudre à lever les yeux vers la réplique de la déesse.

Alynna, qui était en train d’allumer un des braseros voisins, remarqua la jeune femme qui semblait souffrir de façon évidente. "Par Sélène," chuchota Alynna en se dépêchant de se rendre aux côtés de Darwil. "Ma Reine ?"

Darwil tressaillit quand elle entendit le titre, s’était comme si une épée lui avait transpercé le cœur. "Alynna. Tu ne devrais pas te préparer pour la réunion du Conseil en ce moment ?"

La prêtresse haussa les épaules, tendant ses paumes vide devant elle. "Voulez-vous que je vous laisse seule, ma Reine ?"

"S’il te plait ne m’appel pas comme ça. Surtout pas si Sélène a finalement arrêté son choix sur une autre Élue que moi."

Alynna regarda la gorge de la jeune femme se serrer plusieurs fois tandis qu’elle combattait contre l’émotion. "Peut-être que ce choix est temporaire." Mais Alynna savait que c’était un pieu mensonge; Sélène n’aurait seulement qu’une Élue. Traditionnellement c'était la Reine de la Nation Amazone. Puisqu’il en était autrement, Darwil devrait mourir pour céder sa place à l'autre femme.

"N’as-tu jamais eu tort auparavant ?" Darwil secoua la tête en réponse à sa propre question. "Peut-être qu’au fond je suis chanceuse. Au moins, j'aurai le temps et la capacité de mettre mes affaires en ordre." Et dire au revoir à ma façon; Dieux, Fizzz … elle ne s’en remettra pas. Darwil ferma les yeux, essayant de chasser ses craintes. "Est-ce que l’Élue vient avec la Destructrice ?" Demanda t-elle doucement, effectuant des calculs mentaux.

Alynna serra doucement l'épaule de la jeune femme, "je ne sais pas, ma Reine. Je sais seulement qu'elle approche."

"Un quart de lune ? Deux ? Une pleine lune ?" Et ensuite la question qu’elle ne pouvait pas demander l’assaillit : Combien me reste t-il de temps à vivre, Alynna ? Sélène, comment ai-je pu te déplaire ainsi ? Suis-je une si piètre dirigeante qui ne vaut pas même l’ombre de sa sœur?

"Reine Darwil, vous devez vivre au jour le jour. C'est tout ce que nous savons toutes les deux. Le Destin tisse ses toiles d’une bien mystérieuse façon, aucune de nous ne connaît exactement l’heure ou notre fil de vie sera coupé." La vieille femme étendit sa main et prit le menton de la reine dans sa main ridée. "Vous avez bien servi Sélène. Vous avez réuni le reste de la Nation ensemble ici à Orkenwüd. Nous avons à nouveau des guerrières, grâce à vous. La Nation croit de nouveau en sa destinée."

"Mais pourquoi je ne peux pas continuer à régner ? Qu'ai-je fait de … mal ?"

"Mon enfant, peut-être est-ce la façon qu’a trouvé Sélène pour te récompenser. Tu seras éternellement jeune au paradis des Amazones et dans le cœur de notre Nation."

Darwil frotta une main rêche contre ses yeux, "Pourquoi cela ne réussit-il pas à me consoler ?"

"Parce que ton cœur veut rester." Alynna sourit tristement à la femme qui avait récemment été liée à sa championne. "Si ça peut être une consolation pour vous, je soupçonne que je vous rejoindrai bientôt de l'autre côté. En fait, je pourrais même vous accueillir là-bas."

À cette déclaration, Darwil fixa ses yeux sur la prêtresse. "As-tu à nouveau ressenti ces douleurs ?"

Un regard désabusé répondit à sa question, "à cet âge, tout que je ressens c’est de la douleur. Je peux seulement espérer ne pas en être une moi-même, au point où ça en est."

À la plaisanterie de la prêtresse, Darwil rit doucement. "Eh bien, Alynna, nous avons une réunion du Conseil à préparer. Et une Destructrice dont nous devons nous occuper." La Reine se remit sur ses pieds et tendit la main à la vieille dame. La Nation est plus importante que n'importe quel individu, y compris moi. Particulièrement moi. Je suis sensé être prête à sacrifier ma vie pour la Nation. Je déteste juste que Sélène me demande de le faire.

"Quand parlerez-vous aux autres de la vision de l’Élue, ma Reine ?" Demanda Alynna comme celle-ci l'a tira sur ses pieds.

Darwil devint songeuse, "Quand je lui donnerai mon Droit de Caste; je suppose que se sera évident pour tout le monde alors."

***

Entrant dans la Hutte du Conseil Darwil et Alynna saluèrent les cinq autres femmes chargées de la sécurité de la Nation. Une d'entre elles, une grande guerrière aux yeux mielleux ne fit aucune tentative pour cacher son amusement. "Bonjour. Comme ça toi et Fizzz êtes la raison pour laquelle mon cheval est si capricieux ce matin ?"

Darwil remua un doigt en direction de sa meilleure amie, "Elexia, les poissons ne sont toujours pas revenus dans un certain étang depuis un incident antérieur impliquant certaines personnes que je ne nommerai pas. Je ne voudrais pas paraître suffisante." La reine prit sa place au bout de la table et prit une attitude majestueuse. "Quels préparatifs ont été faits au Temple ?"

Elexia sortit un rouleau qui détaillait les dispositions qui avaient été prit. Indiquant plusieurs points, elle commença son récit, "j'ai ajouté des gardes ici. Les sentinelles chevauchent maintenant par marque de chandelle. Et j'ai également élargi le périmètre de nos rondes. Si la Destructrice vient à un furlong près du Temple sans que nous le sachions, ça sera seulement parce que Brehan y est pour quelque chose."

"Et le trésor ? Le marché ?" Demanda Alynna.

La guerrière fronça les sourcils, elle n'avait jamais cru que le temple serait employé à des fins lucratifs. Elle augmenterait ses gardes pour protéger la Maison de la Déesse et les objets qui y étaient confinés, mais cela l’irritait de surveiller avec vigilance l'argent de ceux qui n'adoraient pas Sélène. "Ils seront aussi sous bonne garde."

Alynna roula les yeux, sa querelle avec la jeune femme à ce propos était de longue date. "S'ils ne le sont pas, le Proconsul voudra probablement reprendre l'administration du temple. Est-ce que c’est ça que tu voudrais ? Lui remettre notre site sacré pour satisfaire tes petits préjudices ?"

Un rouge profond obscurci le visage de la guerrière. Tremblant de colère, elle se leva à sa pleine hauteur et saisit le bord de la table du conseil. "Ce que je veux c’est que notre Nation survive et devienne prospère, Alynna. Pas continuer à se mettre à plat ventre devant ces chiens qui osent défier notre déesse. La Destructrice peut avoir leur or je m’en fiche totalement."

"El, cela déplairait à Sélène de se faire dérober toutes les possessions de son temple. Et cela inclus l'argent des commerçants," Darwil parla doucement et fit un geste vers la guerrière peu encline à se rasseoir. "Toute la région ainsi que le temple est sous la protection de Sélène et ça tant qu’elle n’en décidera pas autrement. Et nous comptons sur Alynna pour nous dicter ses désirs parce que notre Prêtresse a servi cette Nation pendant longtemps et mieux que quiconque. N’est-ce pas?"

Elexia commença à frotter le bois de la table avec son pouce. Elle ne voulait pas relever la tête et voir les reproches dans le regard de sa meilleure amie, ni dans les yeux d’Alynna. "Elle a certainement servi pendant de longues années," ce permit la guerrière. Le silence se fit. "Et de façon fidèle," termina t-elle enfin.

Alynna se permit un bref sourire prudent, pour ne pas qu’Elexia le voit, de crainte de la froissée à nouveau. "Merci. Mais n’oubliez pas que Sélène nous donné pour mission de chasser la Destructrice. C’est ce que nous devons faire pour le moment. Des plans de guerre, pas de protection. Elle est la cible que nous devons atteindre."

Energiquement Le conseil, maintenant stimulé, se pencha en avant pour étudier le plan qui s'était déjà formé dans l’esprit de Darwil.

à suivre...

Par Lilith_Des_Damnés le 8/3/2002 à 21:37:06 (#1085796)

Chapitre 15

"Le Proconsul d'Orkenwüd vous accueille, Lilith, Reine de Lighthaven et vous offre la paix tant que vous résiderez dans la ville sainte de Sélène. Nous vous accueillerons à notre festival du printemps et vous invitons à jouir de l'hospitalité de vos voisins." Le messager du Proconsul se prosterna bien bas après la fin de son discours. Il avait été un peu inquiet de la partie «ville sainte de Sélène ». Ayant été mit au courant de l’aversion que la guerrière avait pour la déesse. Sa seule réaction avait été un léger plissement des yeux, elle n’avait pas dégainé son épée et il se considérait comme béni des Dieux.

Debout sur le pont de son bateau, entouré par sa Garde Royale, Lilith était l'incarnation de tous les contes a jamais relater sur elle. Portant sa signature, c’est à dire son armure de cuirasse noire, la Reine Noire représentait tous les sombres cauchemars de ce monde. La seule allusion de lumière était le bleu pâle de ses yeux, bien qu'ils étaient presque sans couleur dans le brillant soleil d’après-midi. "Sincères salutations et paix au bon Proconsul et aux gens d'Orkenwüd. Je suis heureuse d’effectuer cette visite et veux seulement profiter de vos bonnes faveurs durant mon séjour ici." Répondit Lilith d’une façon diplomatique assez standard.

Le messager atteint de calvitie inclina la tête, étonné du ton riche de la voix qui l'avait salué. Les contes concernant la brutalité de la Reine Noire omettaient toujours les descriptions exubérantes de sa beauté, de son charme et de son charisme. Quelque peu encouragé par la réponse favorable qu’il avait obtenu, il continua d'une voix plus forte, "Le Proconsul vous transmet son désir le plus ardent d'avoir l'honneur de jouir de votre compagnie. Sa maison se verrait ravie si vous deviez consentir à un dîner avec lui ce soir et par le fait même vous joindre à lui pour proclamer l’ouverture du festival."

En plein ce que j'adore: des fonctions diplomatiques. Ils s'attendent toujours à ce que je mange de la viande crue à ces dîners. Peut-être devrais-je faire ça justement. "Je serais heureuse de dîner avec le Proconsul et ainsi jouir de son hospitalité."

Le messager la salua bien bas et se retira, "le Proconsul attend votre venue avec impatience. Il vous offre de vous rafraîchir et prendre un peu de repos auparavant. Quand la lune aura atteint le quart de son voyage, le Proconsul vous accueillera dans ses quartiers."

"Parfait, messager. Dites à votre Proconsul que je viendrai." Lilith observa tandis que le héraut se retourna vivement et disparut par où il était venu. Elle avait parlé à tant d’hommes comme ceux-ci auparavant, et chaque fois elle était ravie de les entendre tergiverser dans cette langue diplomatique pleine d'éloge prodigue et de compromis subtil. Après son siège à Lighthaven, le seul membre de l'armée vaincu à qui elle avait permit de vivre était le héraut, car lui seul avait agi avec honneur. De tels hommes lui manquaient.

Elle claqua ses doigts, et Kritchek vint à ses côtés, en inclinant la tête. "Majesté ?"

"Vas transmettre les salutations de Lighthaven au Proconsul. Impressionne le et rassure le sur les motifs de ma visite, dit lui bien qu’elle ne sera d'aucune conséquence pour lui ou sa cité." S’il me laisse botter les fesses de Xadius, je ne botterai pas les siennes.

La tête blonde de Kritchek s’inclina et ensuite il tourna les talons pour accomplir ses ordres. Passant près d’Hygi il fit une pause et tira son lieutenant sur le côté, "Double le nombre de gardes autour de la Reine. Les citoyens d'Orkenwüd n'ont pas celle-ci en très haute estime. Et ce serait embarrassant pour nous si quelqu’un s’approchait assez d’elle pour lui porter préjudice."

L’archère étudia gravement son Capitaine, "Ce sera fait." En fait, elle avait déjà ordonné un tel changement. "Essai de ne pas traiter le Proconsul de chien ou de porc, ou quelque chose du genre."

La cicatrice sur le visage de Kritchek s’accrocha aux coins de sa bouche et un large sourire y apparut tandis qu’il se rappelait qu’une telle chose s’était déjà produite. "J’ai fais un petit accroc diplomatique et personne ne semblent l’avoir oublié. C’est un chien et un porc; tu te rappel à quoi ressemblait son nez ?"

Hygi lâcha un grand rire, "je pense que c'était après que la Reine ait passé un moment avec lui." Échangeant une poigné de main à la façon des guerriers, Hygi poussa Kritchek vers la passerelle et se déplaça pour se tenir debout près de la Reine.

Lilith regarda par delà les quatre collines qui entouraient la prospère métropole d’Orkenwüd, celles-ci créaient une zone de sécurité pour la cité. Peu importe les envahisseurs, ils devraient venir de cinq directions à la fois, et chacune de ses collines leur seraient défavorable. Les quatre routes traversaient des pentes qui forceraient les troupes d'envahisseur à lutter pour y montée, et seraient forcé de passer par la suite au travers d’étroits canyons, et s'ils avaient encore des hommes en vie pour se battre, ils devraient parcourir une vallée ouverte où ils seraient exposés aux embuscades et aux archers. Tenter de conquérir la cité en passant par la mer, était tant qu’à elle une stratégie moins qu’idéal. Le port d'Orkenwüd était peu profond et devait être continuellement dragué pour que les bateaux soient capables de se rendre en haute mer.

Heureusement, je ne veux pas vaincre Orkenwüd. Sélène peut l'avoir pour elle toute seule. Lilith fit un geste vers la troisième colline, "Quand Xadius essaiera de déplacer ses convois d’armes, il devra passer par-là."

"Je ferai partir vos éclaireurs à la première lueur du jour. Vous saurez le nom de chaque caillou qui se trouve sur cette route."

"Assures-toi qu’il en soit ainsi. Et envois quelques éclaireurs au temple, dis leurs d'être discret, mais assure-toi que les Amazones les voient. Je veux qu'ils fournissent une distraction et écarte les vrais motifs de ma présence ici." Lilith marcha au côté du bateau et regarda vers les docks en contrebas qui grouillaient de porteurs occupés à vider les marchandises du navire.

Comme Lilith fut sur le point d'appeler son contremaître, Ys vint vers elle en se dépêchant, son bâton la propulsant rapidement. Les joues de la jeune femme étaient en feux et sa peau perlait de petites gouttes de sueur. "Majesté! Cet endroit est merveilleux!"

Lilith se trouva dans l’impossibilité de ne pas sourire en réponse à l'enthousiasme de Ys. "Où as-tu été ? En bas sur les docks ?" Elle n'aimait pas l'idée de l’attirante jeune femme errant seule sans escorte autour de cette ville hostile. Et le secteur portuaire de n'importe quelle cité était toujours le moins recommandé de tous, sans compter sur ses résidants.

"En bas sur les docks et un peu vers le marché. Ils ont tout! Et les gens et les couleurs. Tout est si brillant. Je me suis senti … si fade, si petite." Elle fit un geste vers ses vêtements de voyages, qui étaient fonctionnel, mais pas conçus à des fins esthétiques. "Les femmes ici sont si belles. Elles portent des robes exquises. Je ne peux même pas les décrire." Elle fit une pause pour reprendre son souffle, "Êtes-vous déjà venu ici par le passé ?"

"Non, j'ai été un peu occupé pendant ces dix dernières années," répondit Lilith, avec une pointe de sarcasme dans la voix. "Je n’ai pas vraiment pu me permettre de prendre des vacances."

Ys fut incertaine de comment interpréter la réponse de la Reine. Elle semblait avoir prit un ton presque mélancolique, mais elle ne pouvait pas être certaine de n’y déceler aucun reproche. "Saviez-vous que cette lunaison est consacrée à Sélène ? La ville entière ainsi que les gens des environs viendront pour le festival. Il y a des artistes venus Windhowl. J'ai parlé à cet homme qui a dit que le spectacle au théâtre serait incroyable. Il a dit que ces artistes devaient être vraiment fous pour accomplir les exploits qu'ils vont faire."

"Combien de temps à tu passé au marché ?"

Ce n'était pas la réponse que Ys espérait. "Je n’en suis pas certaine. Peut-être la moitié d'une marque de chandelle. Je n'ai pas été parti bien longtemps. Je voulais seulement marcher sur la terre ferme. "Ys mit une main sur son estomac et se balança un peu, indiquant comment elle avait souffert de la vie en mer." Alors j'ai suivi la foule en bas dans la rue et j’ai trouvé ces magasins … Je suis désolé, Majesté. Je n'aurais pas dû partir sans votre permission."

"Hé bien, c'est vrai, Ys, mais ce n'était pas le but de ma question." Mes officiers auraient découvert la moitié de ce que tu as fais en moins de deux de toute façon. "Nous sommes dans une ville qui est possiblement une ennemie non déclarée. Orkenwüd est la cité de Sélène. Et Sélène est toujours un peu fâchée contre moi pour avoir annihiler les Amazones de mon royaume. Et ces dernières ont trouvés refuge ici, ce qui fait que j’ai encore plus d’ennemis dans cette ville. Et, puisque tu es avec moi, ils sont aussi tes ennemis. Tu te dois d’être très prudente pendant notre séjour ici. Je ne serai pas capable de te protéger continuellement." Lilith marqua une pause, étonné de ses propres paroles. Quand suis-je devenu son protecteur ?
"Alors plus d’escapade en douce."

"Bien sûr, Majesté. Ça n'arrivera plus."

Lilith détesta voir l'enthousiasme présente quelques moments auparavant quittés les yeux de la jeune femme. Sam était exactement comme elle, tout de feu ou tout de glace. Aucun milieu, jamais. "Parle-moi un peu plus de ces artistes de Windhowl."

Une étincelle revint rapidement dans les yeux verts qui se soulevèrent pour rencontrer son regard. "Cet homme a dit qu'ils peuvent voler dans les airs sans aide. Et qu’ils se pendent au plafond, s'enroulent dans des cordes et se laissent descendre par terre, seulement pour s’arrêter au dernier moment. Il y a une femme qui peut mettre ses pieds derrière ses oreilles."

Cette dernière déclaration laissa la Reine Noire pas très impressionnée, "Pourquoi quelqu’un voudrait faire ça ?"

Le nez de Ys se plissa tandis qu’elle considérait la question. En frottant le bout de celui-ci avec hésitation, elle haussa les épaules, "je ne sais pas. Mais c’est intéressant de savoir qu'elle peut le faire."

"Des tas de gens peuvent faire des trucs intéressants, Ys. Ça ne fait pas d’eux des héros."

Ys avait le pressentiment qu'elle ne parlait plus seulement que de contorsions corporelles. "C'est vrai. Avec qui demeurerons-nous pendant notre séjour ici, Majesté ?"

La Reine ajusta la cape sur ses épaules. "Un marchand nommé Merrick, que j'ai rendu riche au-delà de ses propres espérances. Et elles étaient déjà passablement grandiose au départ." La Reine Noire secoua la tête en se rappelant le petit homme qui l'avait harcelé pour obtenir ses faveurs. Elle avait finalement cédé juste pour le faire partir. En vérité, il l'amusait; il avait été la première personne depuis qu’elle avait vaincu Lighthaven qui n’avait pas semblé terrifié par sa présence.

"Comment avez-vous fait ça ?" Ys était intriguée. Elle n'avait jamais considéré que la Reine puisse augmenter la richesse de quelqu’un d’autre que sa propre personne.

Les yeux de Lilith errèrent sur les docks, observant les activités et les marchandises qui y étaient empilées. "Ici à Orkenwüd il y a beaucoup de richesse, et beaucoup d'argent à faire pour les gens entreprenants. Je ne vois aucun mal à ce qu’il soit devenu prospère ici. En fait, il augmente mon prestige, puisque certaines personnes voient maintenant ce marchand originaire de Lighthaven comme une personne puissante et pleine de bon sens. Alors ainsi, j'ai donné à Merrick les droits exclusifs d’affrètement d'ici à Lighthaven. Tous ceux qui veulent importer ou exporter quelque chose doivent passer par lui."

"Pas étonnant qu’il soit riche."

La Reine Noire sourit d'un air satisfait, se rappelant le marchand qu'elle avait heureusement envoyé à l'étranger il y a deux hivers; avec lui ici, loin d’elle, elle n’avait plus à écouter ses diverses transactions sur une base quotidienne. "Je pense que tu l'aimeras. Il parle même plus que toi."

Hygi s’approcha de la Reine et la salua. "Majesté, tout est prêt pour le trajet jusqu’à la maison de Merrick : les éclaireurs ont patrouillés la route et votre cheval est prêt."

Lilith inclina la tête et fit un signe pour que la Garde Royale se réunisse autour d'elle. En attrapant le regard d'un des Gardes, elle l'appela. "Tu devras escorter mon oracle pendant notre trajet en ville. Qu’il ne lui arrive rien de fâcheux. Ou tu regretteras que ça ne te soit pas arrivé à toi. Je me fais bien comprendre ?"

"Oui, Majesté." Le grand soldat marcha au pas et se planta directement devant l'objet de son attention.

Ys vit la Reine se mettre en tête du cortège, seule et majestueuse, Lilith portait sur ses épaules la réputation et l'honneur de Lighthaven. La majorité des gens qu’ils rencontreraient sur la route ne verrait jamais Lighthaven, ne rencontraient jamais sa population. La seule connaissance qu’ils avaient à propos de leur pays voisin était basée sur cette femme qui allait marcher par ses rues.

Elle sait que tous les yeux seront tournés vers elle. Et, c’est loin de l'effrayer, au contraire ça l'excite. Je ne pourrais jamais être l’objet de tant d'attention. Je me prendrais probablement les pieds et trébucherais, ou quelque chose d’affreux dans ce genre là. Et encore elle n'a aucune appréhension. Ou, du moins, elle n’en a pas l’air. Ys observa soigneusement la Reine Noire tandis que le cortège commença à avancer. Elle et son escorte étaient trente pieds derrière Lilith et sa garde d'honneur. Ys était la seule non-soldat dans la cohorte et elle ne se sentait pas du tout à sa place.

En jetant un coup d'œil de chaque côté, elle nota le comportement de la Garde Royale. Du moment qu’ils s’étaient mit en branle sur les docks et avaient commencé à marcher au pas vers la ville, les soldats avaient semblé devenir plus grands. Ils s’étaient redressés encore plus droits, avaient rejeté leurs épaules en arrière, et avaient levé leurs mentons bien hauts. Ils étaient l’exemple parfaits d'une organisation militaire professionnelle, reflétant l'attitude et le charisme de la Reine. Les échos de leurs pas retentirent dans les rues étroites, ce qui fit paraître l'armée encore plus grande et effrayante. Si j'étais Sélène, je serais inquiète, Pensa distraitement Ys.

Son attention fut capturée par la beauté de la ville tandis qu’ils la traversaient. Le cortège descendit l’artère centrale, la Rue des Curetes et descendirent la pente qui les mena à la zone opulente de la ville. En voyant la Bibliothèque de Celsus, le cœur de Ys manqua quelques battements. Sa façade de marbre d’une exquise beauté. Les deux structures historiques comptaient quatorze colonnes ioniques. Huit des colonnes inférieures étaient entourées par les sculptures de quatre des Muses, mais ils se déplaçaient trop vite pour que Ys puisse les identifier. De grandes marches menaient jusqu'aux trésors contenus dans le bâtiment. Elle espéra que la Reine lui permettrait d'y revenir plus tard.

Comme ils passèrent par la Porte de l'Agora, son regard se porta sur le tourbillon d'activité plus loin sur la route. Un groupe de femmes scandait des propos haineux à l’intention de la Reine. Leurs mots se confondaient pendant que chacune d’entre elles se débattait pour que sa voix prenne le dessus sur les autres. Puis le silence se fit, quand la Reine maîtrisa son cheval et se retourna lentement dans sa selle pour faire face à ses accusateurs.

Ys et la Garde Royale s’arrêtèrent. Hygi et le Garde d'honneur encerclèrent la Reine, faisant un rempart protecteur autour d’elle. De sa monture, les yeux de Lilith rencontrèrent les yeux de la femme qu'elle jugea être leur leader et permit à un sourire de s'étendre à travers ses lèvres. S’adressant à cette femme rousse elle pencha la tête sur le côté, "je me souviens de toi." Elle remit ensuite le cortège en route, ne s'arrêtant pas de nouveau avant qu'elle n'ait atteint la maison de Merrick.

Ys ne fut jamais consciente qu'une autre paire de yeux malveillants l’avait observé à chaque mouvement.

à suivre...

Par Lilith_Des_Damnés le 8/3/2002 à 22:43:12 (#1086277)

Chapitre 16

"O Puissante Reine!" Cria Merrick, en se précipitant aussi rapidement à ses côtés que son corps trapu le lui avait permit. "C'est un tel honneur de vous voir à nouveau! Vous avez bonne mine. Diriger vous sied à merveille. Cela doit avoir un lien direct avec la POUVOIR, pas vrai ?" Babilla t-il ignorant le regard ennuyé qui vint de l'objet de sa sollicitude.

"Oui, eh effet, j’adore l’opulence. Et penser que je pourrais me permettre de m’offrir encore plus de confort après que j’aurais reçu tes impôts." En voyant des yeux bleus se fixer sur lui, il sourit faiblement.

"Ce qui est plus que juste, ma Guerrière. Impôts que j'ai payé. Vous pouvez vérifier, si vous voulez."

"Je vais le faire."

"Bien, bien." Dit Merrick en caressant sa barbe pensivement, en notant mentalement qu’il devrait parler à son conseiller financier pour qu’il s’occupe de corriger quelques disparités comptables au plus vite. Se forçant à sourire, même en considérant le nombre de pièce d’or supplémentaire qu’il devrait envoyer à la Reine Noire pour rectifier la situation, il concentra alors son attention sur Kritchek. "Qu'est-ce qui vous est arrivé ?" Dit-il à brûle-pourpoint, ne pensant pas à censurer sa réaction face à la cicatrice de celui-ci.

"J'ai la lui ai faite," répondit la Reine. "Kritchek a voulu me tuer avant qu'il ne décide de rejoindre mes rangs. Je l'ai un peu aidé à prendre sa décision comme tu vois."

"C’est ce que vous avez fait, Majesté, et très bien." Dit Kritchek en affichant un sourire ironique.

Ys fut estomaquée d’entendre dire que le Capitaine s’était déjà opposé à la Reine. Il a changé d'avis. Je me demande ce qui est arrivé. Je devrai harceler Kritchek pour qu’il me raconte ça plus tard. Perdu dans ses pensées, elle fut surprise de sentir des lèvres se poser sur le dos de sa main.

"Et qui est cette belle fleur ?" Demanda Merrick, ne lâchant pas la main de celle-ci .

"Ys."

Il sourit, "Un très jolie prénom. Je peux vous montrer mes melons dans l’arrière boutique si ça vous chante ?"

Les yeux de Lilith se rétrécirent, "Merrick. Ys est mon oracle. Je te suggère de ne pas trop t’approcher d’elle."

Immédiatement sa main fut abandonnée et l’homme émit un petit rire étouffé, faisant attention d’essuyer les paumes de ses mains sur sa tunique. "Bien sûr. Vous devez être fatiguées après un si long voyage. Je vais vous montrer vos quartiers." Avec un sourire convivial, il commença à les mener au travers l’énorme maison en fournissant des commentaires ininterrompus. "Cette pièce donne sur le port et offre une vue imprenable sur le temple. Je vends de jolies petites répliques miniatures de celui-ci," dit-il à l’attention de Ys, croyant qu’elle serait une des acheteuses les plus potentiel pour de telles babioles. "Ils sont faits de véritables pierres Orkéennes."

La Reine se racla la gorge avec force et Merrick se hâta vers le bas de l’escalier en direction du vestibule. Ys jeta un coup d’œil vers Lilith par-dessus son épaule et lui sourit, le petit homme était amusant.

"Voici la salle à manger. La verrerie a été importée de Stonecrest. J’ai payé une petite fortune pour ça ! Quand vous remplissez un de ces verres avec du vin, il change de couleur."

Lilith rit sous cape, "Le verre ou le vin ?"

Merrick arrêta et considéra la dirigeante, "le verre, bien sûr."

"Bien sûr, Merrick. Continu." Elle fit un signe de la main vers le vestibule. Ouvrant en grand une porte, il leur montra une autre pièce. "C’est ma bibliothèque. Apparemment, c’est la mode d’en posséder une dans les grandes maisons d’Orkenwüd. J’ai fais choisir les parchemins par le bibliothécaire, c’est donc les meilleurs rouleaux."

"Pourrais-je revenir ici plus tard, Merrick ?" Demanda Ys, la voix pleine d’émotion. Elle n’avait jamais vu tant de parchemins en un seul endroit auparavant.

Il haussa les épaules, "Certainement. Vous devrez épousseter les chaises par contre."

"Vous n’utiliser pas votre bibliothèque ?" Ys fut choquée de cet aveu. "Je passerais ma vie ici."

"Hmm … bien … Laissez moi vous conduirent à vos quartiers. Je suis sûr que vous êtes fatigués du voyage." Il se retourna et continua, en passant par une embrasure.

La Reine s'arrêta. "Montres-moi ce qu’il y a dans cette pièce, Merrick."

L'homme s'arrêta, rit et secoua la tête. "Majesté, c'est juste une pièce de rangement. Vraiment. Rien d'intéressant à voir."

"Ouvres."

"Puissante Reine, ce serait seulement une perte de votre précieux temps à-"

"-Merrick," gronda sinistrement Lilith.

Avec un lourd soupir, l'homme replet ouvrit la porte, révélant trois ouvriers qui emballaient des caisses d’expéditions avec des assiettes de porcelaines. Ils semblèrent très étonnés de trouver un grand assortiment de gens debout dans l'embrasure de la porte à les observer travailler. "Vous, voyez juste une pièce de rangement," dit Merrick, saisissant la poignée pour refermer la porte.

Lilith appuya une main contre la porte, la tenant entrebâillé. Avec un regard à son hôte, elle pénétra à l'intérieur et marcha vers les assiettes que les hommes empaquetaient. Elle en fixa une, pendant un long moment, se faisant violence pour se calmer, essayant de se rappeler tous les enseignements sur le contrôle de soi qu’elle avait apprit. "Justifie ça, Merrick," dit-elle dangereusement.

Merrick souhaita à ce moment être n'importe ou ailleurs que dans ce monde. N'importe quel endroit serait mieux qu'ici. "Bien, vous voyez, votre Majesté, bien… les gens ici à Orkenwüd doivent voir à quoi vous ressemblez. Ils ont entendu tant de rumeurs. Aussi. Ai-je pensé que je pourrais vendre ces assiettes décoratives, commémoratives et de bon goût avec votre portrait peint à la main. J'espérais que vous pourriez signer une centaine d'entre elles pour les collections limitées."

En entendant cette explication, Ys et Kritchek se dirigèrent vers les caisses et prirent plusieurs assiettes. Celle qui se trouvait dans les mains de Ys était un gros plan de la Reine Noire, une description assez précise des traits lisses de son visage, de ses cheveux d'onyx et de ses yeux bleu ciel. "Pas mal," fit t-elle remarquer. Pas autant que la vraie mais tout de même.

Kritchek lui montra le plat dans ses mains, une interprétation de la Reine à califourchon sur son destrier - qui avait été laissé avec regrets derrière eux à Athos. Elle tenait une épée ensanglantée dans une main et un fouet dans l'autre. "Ils ont mal dessiné la poignée," dit-il en indiquant l'épée sur l’assiette puis celle engainée sur le dos de la Reine. "Et le design sur ses cuirs n'est pas tout à fait exact non plus."

"Bien, bien, continuons, voulez-vous ?" Dit Merrick, en battant des mains nerveusement et en tentant de les pousser hors de la pièce.

Ys ne bougea pas, elle était trop occupée à fouiller les caisses cherchant une autre interprétation. Quand elle en trouva une, elle renifla et se mit à rire en appliquant une main fermement contre sa bouche.

Merrick savait exactement quelle assiette Ys avait trouvé et il commença à se tourner vers la porte. Il se retrouva stoppé net par un mur inflexible de chair, de cuir et en armure. "Reste avec nous, Merrick," Grogna Lilith en commençant à se déplacer vers les caisses. "Fais-moi voir ça, Ys."

En souriant avec regret, Ys lui tendit l’assiette. Elle observa le rouge écarlate se frayer un chemin sur le cou et le visage de la Reine Noire. Celle-ci était couchée sur un lit complètement dévêtue, son épée et son armure traînaient sur le plancher, et de plus on pouvait y lire un titre ' La Reine Noire '.

"Il est évidemment que c'est l'interprétation qu'un artiste à fait de vos… attributs… puisque je n'ai jamais eus le…" il s'arrêta quand il vit blanchir les articulations de la main qui tenait toujours l’assiette. "Nous ne sommes pas obligées de vendre celle-ci. J'essayais juste d'aider… à adoucir votre… image."

"Merrick, je m'attends à entendre des bruits de vaisselles cassés toute la nuit, me suis-je bien fais comprendre ? Ou tu regretteras ceci encore plus que tes impôts sous-payés."

"Comment avez-vous su - ?" Il s'arrêta, avant de complètement s'incriminer lui-même. "Oui, votre Impératrice, mais je crois que nous passons à côté d'une bonne opportunité ici."

Lilith leva une main, bloquant la vue du visage du petit homme. "N'y pense même pas…" Se retournant brusquement, elle sortit dans le vestibule.

Tandis que Ys la suivit, elle chuchota, "Garde-moi s’en une de chaque, ok, Merrick ?"

Il inclina la tête, "Il y a une autre vraiment jolie, je crois que tu l’aimeras." Non repenti, il les rejoignit pour le reste de la visite dans le vestibule et continua le tour de sa maison.

+++

Même beaucoup plus tard, debout dans la salle de réception de la maison du Proconsul, Ys eut beaucoup de difficulté à ne pas éclater de rire. Elle avait eut ce problème tout du long de la visite chez Merrick et savait que cela la hanterait pendant encore un bon moment. Le regard sur le visage de la Reine Noire avait été impayable.

Son comportement influençait Kritchek qui, en raison de la nature de sa cicatrice faciale, était incapable de complètement déguiser son propre amusement. Intentionnellement il refusait de rencontrer les yeux de la Reine Noire, redoutant de s'effondrer de rire, s'il le faisait. Et il n'avait certainement pas l'intention qu'elle le défi à une session de combat vu l'humeur dans laquelle elle se trouvait.

Lilith pour sa part essayait d'ignorer ses deux subalternes, ce qui était difficile parce que le Capitaine était debout à son côté et Ys debout de l'autre. Elle savait ce qui les faisaient agir de cette façon; elle ne partageait cependant pas leur sens de l'humour. Peut-être cela avait-il été une erreur de vouloir demeurer chez Merrick.

Ils furent rejoints dans la salle de réception par le Proconsul et ses deux esclaves. Le Proconsul était un petit homme grassouillet. Ses cheveux étaient bouclés, ce qui, accentuait la forme lunaire de son visage. Il portait un peignoir blanc qui lui descendait jusqu'aux chevilles ainsi que des manches qui se terminaient, un peu au-dessus de ses mains potelées.

La Reine Noire examina l'épave devant elle avec un dédain à peine caché. Maintenez-les obèses, idiots et bienheureux - au moins ceux de la classe supérieure - et enrayé la rébellion. Construire un empire avec des faibles n'est jamais une bonne idée.

Ys huma l’air ambiant, relevant la forte odeur qui arriva dans la pièce au même moment que le Proconsul. Elle examina oisivement son peignoir et nota qu'il obtiendrait beaucoup plus de succès avec une couleur plus sombre. Je remercie les Dieux que la Reine ne se laisse pas aller à la décrépitude comme cet homme. Est-ce cela que provoque le pouvoir et la richesse sur certaines personnes ?

Un esclave déposa un grand bassin d'eau sur le sol et l'autre s'agenouilla devant la Reine Noire. L'esclave étudia le bout des bottes de Lilith tandis qu'il attendait l'ordre qui lui permettrait de les enlever et de lui laver les pieds.

Elle comprit la signification de ce geste, "Procède."

"Attendez," s’écria puissamment Ys, levant une main et stoppant les esclaves qui s'agitaient autour d'elle. "Majesté ?"

Lilith se demanda ce qui contrariait tant Ys. "Parles". La jeune femme sourit en la remerciant discrètement puis tourna son regard vers le Proconsul. La Reine était intriguée par la dureté qui s'était installée sur les traits normalement doucereux du visage de la jeune femme et du changement de son regard.
"Proconsul, désirez vous discréditer la Dirigeante de Lighthaven dans votre propre maison et apportez ainsi le déshonneur sur vous, votre demeure et tous Orkenwüd ?" Demanda t-elle doucement.

Les yeux de Kritchek se rétrécirent, sa main se porta instinctivement sur le pommeau de son épée. Il n'avait jamais aimé le Proconsul, et ce, depuis leur première rencontre et son affection pour lui ne grandissait pas. Si Ys disait que cette belette insultait sa Reine, il ne s'en tirerait pas comme ça.
Le front du Proconsul se couvrit de sueur et il prit conscience du sérieux de la situation dans laquelle il s'était mit. Lilith n'avait pas bougé, ni même respirer, depuis que la jeune femme aux cheveux d'or rouge avait demandé la permission de parler. Il expulsa un souffle chevrotant et essaya de paraître calme, "je ne comprends pas ce que vous voulez dire. C'est notre tradition de laver les pieds de nos invités."

"Pas ceux des invités royaux." Des yeux verts le regardèrent avec défi, et audace dans l'expectative qu'il tente de la contredire. "Vos coutumes dicte que les pieds des invités royaux ne doivent pas être touchés par un esclave. Aucun invités royaux n'est contraints à se faire laver les pieds car ont présume, qu'ils apportent le sol de leur patrie dans votre maison, ce qui est un honneur. Ou dans le cas échéant le maître de la maison doit laver lui-même leurs pieds royaux, pour montrer sa déférence envers leurs souverains."

"Comment ?" Balbutia le Proconsul, étonné qu'elle sache tout ça. Il avait planifier que cela allait être son petit secret, quelque chose dont il pourrait se vanter au conseil Orkéen plus tard. Maintenant cela ne semblait pas être un si bon plan. Pas avec cette démone sombre qui le regardait fixement d'un air accusateur.

Ys se tourna vers la Reine, "J'ai lu cela dans la bibliothèque de Merrick. J'ai alors demandé à son domestique si c'était une tradition courante. Il m'a assuré que oui. Je ne voulais pas que vous soyez déshonoré, Majesté."

Des yeux bleus et très en colère se tournèrent vers le Proconsul qui était tout à fait pâle maintenant. "Mauvais choix." Dit-elle à Kritchek, "Rassemble la Garde, nous partons."

"Immédiatement, Majesté." Kritchek salua la Reine. Comme il se retourna, il rencontra les yeux du Proconsul, et lui jeta un regard froid et découvrit les dents, le châtiment promettait mais il savait que cela serait remit à plus tard.

L'attention de la Reine se concentra sur le Proconsul, qui la regardait comme s'il allait tomber dans les pommes d'un moment à l'autre. En secouant la tête, elle parla d’une voix doucereuse, "je ne t'aurais pas porté préjudice pendant mon séjour ici. Maintenant tu ne me laisse pas le choix. Cependant avant que je ne te tue, il reste peut-être une solution. Fais toi coopératif durant mon séjour ici et je te récompenserai en préservant ta cité. De l’autre côté si tu persiste sur cette mauvaise pente, je détruirai ta ville. Et ni toi, ni ton armée, ni même Sélène ne serez capable de m'arrêter. Mais soit certain que tu sera puni, je te promet une mort rapide. "

L'homme tomba à genoux devant la Reine Noire, tirant sur l'ourlet de sa cape. "S'il vous plaît, Majesté… ne faites pas ça."

Lilith haussa les épaules, tirant sa cape. "Pourquoi pas ? Ne viens-tu pas de m'insulter, d'insulté Arakas toute entière. Je ne peux pas supporter ça, ni te permettre de ne pas punir ton geste."

"C'était une erreur, Majesté. Une abbéra …" Il s'arrêta, quand il l'a vit commencer à tirer son épée. Ne lui ment pas. "J'ai eu tort. J'ai été stupide."

Lilith s'accroupi, et posa son coude sur son genou. "Toutes les actions ont des conséquences, Proconsul. Tu t'attendais à ce que ton action me fasse tomber en disgrâce. Mais, au lieu de cela, c’est toi qui es victime de cette disgrâce."

"Ayez, pitié." Pria t-il, les yeux remplis de larmes qui roulaient maintenant abondamment sur ses joues trempées se répandant partout sur son peignoir.

La Reine Noire rit tandis qu’elle se levait à sa pleine hauteur. Elle secoua la tête, et se tourna pour le laisser à son triste sort et pour qu'il s'inquiète de son destin. Elle était presque certaine que seule cette attente le tuerait.

"Majesté ?" Dit doucement Ys comme celle-ci passait à ses côtés en l'ignorant.

Autre chose ? "Oui, Ys ?"

"La Pitié pourrait être une option envisageable." Ys ignora le Proconsul comme il criait son accord. Je n'ai pas vraiment besoin que tu te range de mon côté espèce de crétin, pensa t-elle en regardant en direction du Proconsul. "Un allié vivant vaut mieux qu'un ennemi mort."

Lilith fronça les sourcils, en repliant ses bras sur sa poitrine. "Cela dépend de l'allié."

Ys dirigea son attention vers l'homme qui la regardait avec des yeux suppliants. "Que connaissez-vous des expéditions en dedans et en dehors de la ville ?"

Une étincelle d'espoir enflamma l'homme. "Tout! Je sais tout!" Il essaya d'ignorer l'engourdissement qui s'était emparé de ses jambes depuis qu'il était à genoux. Il n'osa pas se remettre sur ses pieds.

Se contraignant à être patiente et à ne pas imiter la colère de la Reine, Ys demanda, "Quels genres de choses ? S'il vous plaît, soyez spécifique."

"Je sais tout. Ce qui entre dans le port. Ce qui quitte la cité. Que ce soit par la mer ou par les routes. Des permis sont exigés pour des raisons fiscales, je dois tous les approuver. Et cela m'aide à assigner nos gardes sur la route. Par exemple, je sais si une expédition très importante veut se rendre à Miletus alors je peux déployer une plus grande escorte sur notre territoire."

Les yeux de Ys rencontrèrent significativement ceux de la Reine Noire face à la réponse du Proconsul.

Lilith accepta le plan proposé par Ys. Gardant les yeux fermement fixés sur Ys, elle s’adressa au Proconsul, "Kritchek viendra ici demain. Si tu réponds correctement à ses questions, tu auras la vie sauve." Lilith fit un geste vers la porte, indiquant à Ys que la conversation était terminée. Par-dessus son épaule, elle s’adressa de nouveau à lui, "Et ne pense pas pouvoir te sauver en courant ou bien filer en douce. Je laisserai un escadron ici pour m'assurer de ta nouvelle intégrité."

À l'extérieur dans la cour, la Reine Noire referma sa main autour du bras de Ys, et tira la petite femme à l'écart. "Merci, Ys."

Les traits de Ys se détendirent et un large sourire apparut sur son visage comme elle examinait celle-ci. "Ça m'a fait plaisir. Je ne pouvais pas supporter qu'il vous insulte." Non, plus maintenant. Pas quand je commence à te connaître. Et que je découvre une femme que je peux respecter, une femme à qui je peux maintenant parler librement.

"Je sais qu’on me prend pour une barbare." Elle secoua la tête d'un air piteux, "Particulièrement à Lighthaven."

Dans les yeux de Lilith, pour un bref instant, Ys pu entrevoir la douleur que la Reine ressentait face à son peuple qui la détestait. Cela fit battre son cœur inexplicablement pour cette femme, elle même devrait la détester pour ce qu’elle lui avait fait, mais elle n’y arrivait pas, plus maintenant. Elle ne pouvait plus trouver cette haine en elle. "C'est seulement parce que Lighthaven ne connaît pas la dirigeante que je connais."

Lilith essaya de trouver n'importe quelle insincérité dans les yeux verts qui soutenaient les siens. Tout ce qu'elle y trouva fut le printemps. Lilith essaya de formuler une réplique appropriée, mais s'en trouva incapable. Chaque fois qu’elle commençait à répondre, sa gorge se resserrait et ses yeux la piquaient. Je ne me rappel même pas la dernière fois où un de mes sujets ne m'a pas regardé comme si j'étais un démon sortit des Enfers ? J'ai essayé de tuer cette fille pour avoir eut le culot de parler une fois auparavant et maintenant elle lève la voix pour me protéger. Finalement, elle réussit à dire quelque chose, "j'ai cru comprendre qu'il y avait une troupe d'artiste qui venait…" Je peux à peine parler, et encore moins penser convenablement maintenant. D'où a-t-elle dit que cette damnée troupe venait ?

"Windhowl," fournit Ys en guise de réponse, notant le malaise de la Reine.

Lilith inclina la tête, en resserrant momentanément sa prise sur le bras de Ys. "De Windholw, oui." Exhalant un profond soupir Lilith continua, "je me demandais si tu aimerais les voir performer ce soir. Puisque nos autres plans ont été si grossièrement annulés."

"Pensez-vous que nous pourrons y avoir des places ?" Demanda la femme aux cheveux blonds, ne voulant pas se faire de faux espoirs pour ensuite être déçu.

Cette fois se fut Lilith qui esquissa un de ses rarissimes sourires et qui alluma dans ses yeux une nuance bleue vibrante. "Je pense que je pourrais être en mesure de nous dénicher des billets. Ma réputation de barbare devrait être utile pour accomplir autre chose, qu'effrayer les femmes et les petits enfants." Regardant par-dessus l'épaule de Ys, elle fit signe à Kritchek.

"Majesté?"

"Une soirée au théâtre est à l'ordre du jour, Kritchek. Prends cinq hommes et prend des dispositions à cet effet je veux de bonnes places pour nous. Et une sécurité appropriée."

"Oui, Majesté. Ce sera fait." Je ne pensais même pas qu'elle pouvait reconnaître un théâtre, encore moins y aller. Il choisit rapidement quelques hommes pour l'accompagner et ils se mirent en route. Ce soir ça continue seulement à s'améliorer. Je me demande ce qui peut encore arriver d'intéressant ?

à suivre...

Par Merrick Nurien le 12/3/2002 à 9:07:47 (#1104727)

La Reine ajusta la cape sur ses épaules. "Un marchand nommé Merrick, que j'ai rendu riche au-delà de ses propres espérances. Et elles étaient déjà passablement grandiose au départ." La Reine Noire secoua la tête en se rappelant le petit homme qui l'avait harcelé pour obtenir ses faveurs. Elle avait finalement cédé juste pour le faire partir. En vérité, il l'amusait; il avait été la première personne depuis qu’elle avait vaincu Lighthaven qui n’avait pas semblé terrifié par sa présence.


Je suis flatté, et j'avoue que mon "rôle" m'a bien fait rire !!! :ange:

Par Lilith_Des_Damnés le 12/3/2002 à 15:54:39 (#1106065)

Je suis flatté, et j'avoue que mon "rôle" m'a bien fait rire !!!


Bien heureuse que ça t'ai fait rire, je crois que je n'ai pas encore terminé avec toi :p

Par Lilith_Des_Damnés le 12/3/2002 à 16:00:42 (#1106086)

Chapitre Dix-Sept

Ys était complètement surexcitée. Situé à mi-chemin du Mont Prion, le théâtre pouvait accueillir plus de cinquante mille spectateurs et il était rempli à pleine capacité pour la performance de ce soir. Ys essaya d'étudier les visages d'autant de gens qu'elle le put, intrigué par la multitude de nationalités différentes représentées. "D'où viens cet homme, Majesté ?" Demanda t-elle, indiquant un homme portant un turban blanc.

Les yeux de la Reine se dirigèrent vers le bras de Ys pour ensuite suivre la direction de son doigt avant de pouvoir discerner l'homme. "Je dirais qu'il est de Windhowl, comme les artistes."

"Hmm." répondit la jeune femme. "Et la femme, trois - non - quatre personnes plus à gauche?"

Lilith trouva la femme facilement. Elle portait une robe bleu saphir, qui accentuait la teinte olivâtre de sa peau, ses yeux sombres et ses cheveux d’un noir d'encre. Une amulette d'or encerclait son biceps gauche. "Elle, c’est un prêtresse. Sans doute de sud de Stoneheim."

Un sillon apparu entre les sourcils de Ys, "Bien sûr."

Hochant la tête en guise de compréhension, Ys vit une autre personne et s'informa. "Et cet homme ?"

L'homme en question était grand, avec une longue barbe. Il portait une robe noir sous sa tunique blanche, les replis de ses manches étaient cousus de fils d'or. Sur sa tunique était gravé des symboles au niveau de son cœur - un dragon pareil à un serpent dévorant sa propre queue. Ses yeux semblaient errer sur la foule, s'arrêtant quand ils rencontrèrent le regard fixe de la Reine Noire. "C'est un nécromancien, Ys. Il vaut mieux rester loin des hommes de son espèce."

"Pourquoi, que font-ils?"

"Ils s’amusent à vous corrompre." La réponse s'échappa de ses lèvres avec plus d'amertume qu'elle ne l’aurait voulu. En se raclant la gorge, elle continua, "Mais je ne compte pas de nécromancien parmi mes rangs." Lilith dit cette dernière phrase d’un ton léger, ne voulant pas gâcher l'humeur de la soirée.

"C’est une bonne chose alors, Majesté." Soupira t-elle en se recalant dans son siège pour attendre que le spectacle commence. La Reine Noire s'était à demi tourné dans son siège pour attirer l'attention de Kritchek. "Bon choix."

Le Capitaine inclina la tête, "Merci, Majesté. Mais en fait c’est votre influence qui m'a permis d'arranger ceci. Le manager du théâtre tenait à tout prix à vous loger et à ce que tous soit selon vos bons vœux."

Lilith rit sous cape et regarda la première rangée, puis la section centrale dans laquelle elles se trouvaient. Et les quatre rangées derrière elle qui avaient été réservé pour ses gardes. "De quelle atrocité l'as-tu menacé s'il ne se soumettait pas volontairement ?"

"Majesté, je lui ai simplement fait comprendre qu'il était dans son intérêt d’entretenir des relations favorables avec vous. Je suis heureux que cet homme ne sois pas aussi stupide que celui que venons de quitter." Il inclina la tête, amenant sa bouche près de son oreille. "Tuerai-je le Proconsul demain, Majesté ?" Il savait que Ys ne devait pas entendre sa question, la Reine Noire ne le voudrait pas non plus d’ailleurs.

La bouche de Lilith se rétracta en une mince ligne. "Laisses-le vivre, pour le moment. Mais … assure-toi qu'il soit incapable d'avertir les hommes de Xadius. Cela me déplairait énormément."

"Oui, Majesté, comme vous voudrez." Kritchek commença à considérer les diverses façons de faire pour atteindre les objectifs de son Général.

Tout à coup l'air de la nuit fut rempli de sons d'instruments peu familiers à Ys. En jetant un coup d'œil en direction des musiciens, elle vit un certain nombre d'hommes et de femmes étrangement vêtues dans une alcôve en forme de coquillage. Ils manipulaient toutes sortes d’instruments à cordes et à vent, qu’elle ne reconnaissait pas. Mais elle trouvait que les sons qu'ils produisaient étaient envoûtants. En fermant les yeux, elle permit à la musique de s’insinuer en elle et de s’emparer d’elle.

Prenant une profonde inspiration elle sentit la fumée parfumée des torches qui embaumaient l'air de la nuit, elle constata que tout était parfait. Je ne pense pas avoir été aussi heureuse depuis très longtemps. Je parcours finalement des contrées lointaines. Je suis dans ce qui doit être le plus grand théâtre du continent. Et je suis assise à côté de la femme la plus redouté au monde.

Je ne pensais jamais finir comme ça.

La Reine Noire réussit à m'étonner jour après jour et elle se montre au-dessus de toutes mes espérances. J'ai participé au concours de vérité pour pouvoir lui parler. Je voulais lui dire qu'elle n’avait pas à être la dirigeante brutale qu’elle était, qu’elle n’avait pas à faire souffrir les gens pour les forcer à se conformé à ses exigences et accepter ses décrets. Je pensais qu'elle recourait à la violence parce qu'elle n’était pas assez intelligente pour faire autrement. Maintenant, je sais que c'est faux. Elle est un des leaders les plus brillants que j'ai jamais rencontré. C'est simplement sa douleur et son appréhension à être trahis qui font que ses premières pensées sont toujours encline à la violence.

Je regrette de ne pas savoir ce qui lui est arrivé pour qu’elle deviennes comme ça.


Inconsciemment, la main de Ys se déplaça aux bas de ses jambes et elle massa légèrement ses muscles. Elles ne me font presque plus mal maintenant. Je n'ai plus autant besoin de mon bâton qu’auparavant quand je marche. Et l'huile que la Reine m'a donnée et dont elle fait usage pour me masser atténue l’engourdissement et la douleur de mes muscles. C’est stupéfiant comme je marche toujours mieux après une de ces séances. Le plus surprenant, c’est que je pense que toutes ce voyage et toutes ces marches à pied ont été bénéfique pour moi. Yahiko me traitait comme si j’étais un objet fragile et cassant après l’épisode de la croix. Peut-être que cela a même ralenti ma guérison. Je pense que dans moins d’un autre quartier de lune, je n'aurai même plus besoin de mon bâton. "Ys," Chuchota Lilith, notant le regard lointain dans les yeux de sa jeune oracle.

Ys sursauta légèrement dans son siège et avec embarras ses yeux rencontrèrent ceux de la Reine Noire. "Désolé, je réfléchissais."

"Le spectacle commence."

Ses yeux se tournèrent vers la scène et elle vit un bouffon, paré dans un costume blanc. Une multitude de rubans rouge, vert, jaune et bleu étaient suspendue au costume. Le visage du bouffon était peint en blanc, à part ses lèvres qui étaient peinte en rouge. Même les cheveux bruns de l'homme avaient été recouverts de poudre pour correspondre au costume. Le bouffon prit une corde sur le plancher de la scène et commença à la faire tournoyer autour de son corps.

Ys était fascinée, la corde semblait prendre vie dans les mains du bouffon. Elle observa pendant qu’il la laissa filé dans les airs, la faisant se tordre en des formes diverses. Il la jeta alors sur un des chevrons de l'auvent au-dessus de la scène. Elle vit encore deux hommes parés comme des bouffons apparaître sur le chevron, ils marchèrent sur le mince rebord comme s’ils avaient marchés sur la terre ferme. Haletant, elle pointa son doigt vers un des bouffons qui venait d’effectuer un saut périlleux dans les airs, et qui était atterrit sans difficulté sur le même chevron d’où il s’était élancé.

Lilith avait déjà vu des cirques comme celui-là auparavant. Les acrobates étaient toujours stupéfiant à regarder, mais elle n'avait jamais pensé ressentir ce qu’elle ressentait à les observer avec quelqu'un comme Ys. La jeune oracle était emballé par toutes les nouvelles choses qu’elle voyait. C’est pourquoi Lilith observait la femme aux cheveux blonds presque autant qu'elle observait les artistes.

Les bouffons qui se déplaçaient sur la poutre, garantirent la corde et en attachèrent deux d'autres. Bientôt les trois hommes montaient aux cordes. Employant l'élan de leurs corps, ils commencèrent à se balancer sur les cordes en faisant des cercles au-dessus de la scène. Alors, dans un mouvement rapide, ils lâchèrent-leur cordes respectives et se lancèrent sur celle qui se trouvait devant eux se remplaçant mutuellement. Ils répétèrent cette manœuvre encore deux fois, afin que chaque bouffon se retrouve sur sa propre corde. Un murmure collectif monta de l'audience, les bouffons ne semblaient pas encore avoir atteint les limites de leurs talents. Ils s’élancèrent une fois de plus vers les poutres et exécutèrent un équilibre parfait sur les mains, pour ensuite se laissé glisser vers la scène.

Un autre murmure. Celui-là de soulagement quand les bouffons saisirent leurs cordes au dernier moment, stoppant leur chute à moins d’une tête de la scène.

Se laissant légèrement tomber par terre, les trois hommes saluèrent profondément et quittèrent la scène. Un homme passa à l'intérieur d'une grande roue. L'homme était paré dans un costume bleu foncé qui couvrait son corps tout entier, y compris sa tête, avec seulement des fentes étroites pour ses yeux et sa bouche.

La roue était faite de métal, et son diamètre était à peine plus grande que l'homme qui se trouvait à l'intérieur. La roue était modelée en deux cercles liés ensemble par six barres espacées de façon égale autour de sa circonférence. Il y avait aussi plusieurs courroies en cuir à l'intérieur de celle-ci pour que l'homme puisse s’y accrocher. En changeant son centre de gravité, l'homme pouvait propulser la roue à travers la scène.

"Je serais si étourdi," chuchota Ys à la Reine, tandis qu'elle regardait l'homme se retourner à l'envers. À cette réplique, l'homme arrêta la roue quand il fut à l’ horizontal par rapport au sol. D’un mouvement de ses hanches il recommença à rouler dans l’autre sens jusqu’à ce qu’il atteigne l'autre côté de la scène, l'homme renversa les épaules. À ce mouvement, la roue commença à rouler sur le rebord de la scène, pareille une pièce d’or qui tournoi sur la surface lisse d’une table. Chaque fois il semblait que la roue viendrait se poser à plat sur la scène, mais à chaque fois l'homme courbait son dos et le cycle recommencerait à nouveau. L'audience applaudit à tout rompre, acclamant avec force l'homme qui faisait preuve d’une coordination hors du commun. Ys se joignit à eux.

L'homme redressa alors la roue et commença à se déplacer à travers la scène. Pensant qu’il n’y avait peut-être pas d’autres numéros à venir, Ys tourna les yeux vers sa compagne, et découvrit que la Reine Noire l’observait. Avant que l'une ou l'autre ne puisse parler, un balbutiement venant de l'auditoire attira leur attention à nouveau vers l’homme.

Il s’était propulsé sur la roue et replongeait à l’intérieur comme elle était sur le point de lui rouler dessus. Il refit ce mouvement plusieurs fois, plongeant dedans et dehors de la roue métallique, même pas une seule fois il ne dérapa, glissa ou s’arrêta. Il rappelait à Ys les poissons qu'elle avait observée pendant leur traversé à Orkenwüd, ceux qui avaient suivi les sillons du bateau en sautant de temps à autre au-dessus de la surface.

L'homme dans la roue quitta la scène tandis que trois grands cerceaux suspendus s’abaissèrent des poutrelles. À l'intérieur de chaque cerceaux se trouvait une fille, qui prenait des posent artistiques. Les cerceaux furent abaissés à des hauteurs différentes et les filles commencèrent leurs mouvements chorégraphiques. Elles tournoyaient, se roulant autour d’eux gracieusement, s’arrêtant quand leurs pieds s’accrochaient autour de ceux-ci et se tenaient là suspendues à l'envers dans les airs.

C'était une étrange vision, car elles portaient un costume blanc qui semblait souillé de sang au niveau des poignets et de la poitrine. Elles ressemblaient à des cadavres accrochés au-dessus de la terre, suspendu là, sans vie.

Un retour en arrière qui ramena Ys vers la croix, elle laissa échapper un faible gémissement et ferma les yeux. Tu n’es plus là bas désormais. Tu es en lieux sûrs. Tu es en sécurité. Respire, Ys.

"Est-ce que ça va ?" Demanda la Reine contre son oreille.

Ys secoua la tête vigoureusement, pour chasser cette image de sa tête. "Oui, merci." Puis elle fixa des yeux résolus sur les acrobates.

Lilith jeta un coup d'œil vers la scène essayant de discerner ce qui avait pu bouleverser sa compagne. Alors elle comprit - ceux qui lui avaient particulièrement déplu était toujours crucifiés à l'envers et on leurs transperçait le flanc avec une épée. Ces trois filles avaient inconsciemment chorégraphiées cette pose.

Ça lui rappel la croix sur laquelle tu l’as toi-même mise. Tu peux prétendre qu'elle est seulement quelqu'un qui s’est par hasard présenté pour le concours, mais la vérité reste que tu as essayé de la tuer. Obligeant ses pensées à se calmer, Lilith recommença à regarder le spectacle.

Une des filles se retourna et flotta ainsi au-dessus de la scène les bras enroulés à l'intérieur du cercle, sans rien d'autre. Tandis qu’elle se balançait et que son corps se tendit, une autre fille plongea et s'agrippa à celle-ci. Ensemble elles se balancèrent au-dessus de la scène, toutes les deux dépendante de la force des bras de la première.

Une femme dans l’audience cria quand la fille lâcha son cerceau, ce qui les fit tomber à toute vitesse vers le sol, avant qu'elle ne touche le sol la troisième attrapa un autre cerceau et les agrippa de ses mains. Là elle se balancèrent jusqu’à ce qu’une des filles effectue un saut périlleux et atterrisse en sécurité sur la scène. Les deux autres en firent de même et bientôt toutes les trois saluèrent la foule.

"WOW," s’écria Ys, essayant de soulager le regard préoccupé que la Reine Noire lui accordait. Les trois cerceaux remontèrent et trois rubans rouges s’abaissèrent. Une femme marcha sur la scène. Elle était parée de la même nuance rouge que les rubans. Elle s’avança encore et saisi le ruban du centre et se mit à grimper jusqu’en haut. Une fois là, elle commença à effectuer une série de mouvements en employant les trois rubans – s’y enroulant, s’y accrochant, et se glissant entre eux.

Cela ressemblait à une danse pensa Ys, sauf que celle-ci était exécutée à environ cinq longueurs de corps du sol. La femme fit une pause et enroula un des rubans autour de sa cuisse droite. Une fois garanties, elle lâcha tous les rubans et commença à balancer son corps, qui était maintenant soutenu seulement par le ruban en place autour de sa cuisse. Elle exécuta une danse des voiles, en employant les rubans à cet effet. "C’est très beau, n'est-ce pas ?" Demanda la Reine.

Ys hocha la tête, "Elle a un parfait contrôle de son corps. Je n'ai jamais rien vu de tel."

La femme se plia et enroula maintenant un des rubans fermement autour de sa taille. Alors elle sembla glisser et partir à la renverse. Dégringolant vers la terre, les rubans semblaient s’être emmêlés autour d'elle, on aurait dit qu’une épouvantable erreur avait été commise.

L'audience retint son souffle attendant l'inévitable.

Ys, incapable de se porter au secours de la femme, tendit la main et saisit celle de la Reine en fermant les yeux. Elle les ouvrit quand elle entendit les applaudissements sauvages de la foule. La femme avait arrêté sa chute à environ une main du plancher. Son corps était droit, planant sur sa surface, chaque muscle de son corps lui obéissant parfaitement.

Ys pensa à applaudir et ce fut à cet instant qu’elle remarqua qu’elle s’était emparée de la main de la Reine Noire. La première pensée qui lui traversa l’esprit fut que la main de celle-ci était beaucoup plus douce qu'elle ne l'aurait cru. Cela doit être le résultat de toute l'huile qu'elle utilise pour son épée et ses cuirs. Incapable de se retenir, un de ses doigts traça un chemin le long de la paume de la Reine.

Une paire de yeux très bleus capturèrent les siens pour ensuite regarder en bas vers leurs mains entrelacées. Un petit sourire traversa les lèvres de Lilith comme elle prit fermement la main plus petite de Ys entièrement dans la sienne. Son pouce caressa doucement le dos de la main de la jeune femme, envoyant une intense sensation de chaleur entre elle et sa compagne. Peut-être peut-elle me pardonner pour le mal que je lui ai fait après tout.

Ys décida qu'il y avait assez de gens dans l’auditoire qui applaudissait. Ses mains ne seraient pas nécessaires; elles pouvaient rester à l’endroit où elles se trouvaient pour tout le reste de la nuit.

De l'autre côté, Kritchek observa la Reine Noire tenir la main de la jeune femme avec une tendresse qu’il ne lui avait jamais vu démontrer auparavant. Il ferma les yeux et pour un court instant il put presque sentir la chaleur de la main de Ys comme si elle avait été dans la sienne. Et il sut à coup sûr que son cœur ne serait jamais plus tout à fait le même.

à suivre...

Par Lilith_Des_Damnés le 12/3/2002 à 16:24:07 (#1106174)

Chapitre 18

Le matin suivant trouva la Reine Noire éveillée avant l'aube occupée à discuter avec Kritchek et Hygi. Lilith s'était éveillé plus en forme et régénéré qu'elle ne l'avait été depuis des semaines. "A-t-ons envoyé les sentinelles sur la route ?" La vie était belle. Elle allait humilier Xadius, duper les Amazones et revenir à Lighthaven avec une nouvelle amie. Un voyage très profitable après tout.

"Ils ont quitté voilà environ la moitié d'une marque de chandelle, Majesté. Nous aurons leur rapport avant la tombée de la nuit." Lilith inclina la tête pensivement, "Vois à ce qu'ils se rapportent à moi directement. Kritchek, es-tu prêt pour ta petite visite à ton Proconsul préféré ?"

"Majesté, vous saurez quand Xadius projette de déplacer ses armes et quel itinéraire il empruntera."

"Assures-toi de la véracité de ses dires avant de le rendre incapable de répandre la nouvelle. Je ne voudrais pas me faire couper l'herbe sous les pieds. Et il doit savoir ce qu'implique la pénalité s’il raconte des mensonges." Son regard se durcit ne laissant aucuns doutes sur ce qu’elle voulait dire par pénalité.

Kritchek gronda, "Ce sera fait, Majesté." Il était toujours en rogne par le traitement qu'avait fomenter le Proconsul envers sa dirigeante. Il avait depuis longtemps décidé que son honneur était lié avec celui de son leader.

La Reine connaissait les sentiments que son capitaine nourrissait à son égard et cela lui donnait l'assurance que ses ordres seraient appliqués à la lettre. "Parfait. Hygi, as-tu détruis toutes ces insipides assiettes que Merrick avait fait faire ?"

La guerrière à la peau sombre rit et fléchit son biceps, "Elles ont été réduites en poussière, Majesté. Ça m'a rappelé mon enfance. Les fois où j'essayais d'aider ma mère à la cuisine, inévitablement je finissais toujours par cassé quelque chose. Je me suis bien amusé cette nuit. Et mes hommes aussi."

Et moi donc, pensa la Reine se rappelant les moments passés en compagnie de Ys. Secouant la tête, elle laissa son regard errer autour de la grande propriété de Merrick. "Où est notre hôte ? Il n'est pas encore venu me gratifier de ses flatteries. Quelque chose ne va pas avec lui ?"

Il était impossible de ne pas voir la teinte légèrement colorée que prirent les joues d’Hygi. "J'ai peur d’avoir un rapport avec ça, Majesté." Le silence de Lilith l'encouragea à continuer. "Je l'ai surprit pendant qu'il essayait de sauver certaines assiettes compromettantes de la destruction cette nuit. Je … uh … lui ai expliqué … que ce n'était pas une bonne idée."

"Tu ne l'as tout de même pas tué ?" Demanda la Reine, légèrement étonné de se rendre compte qu'elle se faisait du souci pour ce jovial vendeur.

"Non, non, Majesté. Je pense que je lui ai fait peur. Il a décrété qu'il devait aller jeter un œil sur ses affaires quelque par à l'extérieur d'Orkenwüd."

Lilith retint un rire, imaginant le petit homme costaud prendre la poudre d’escampette après avoir fait la rencontre de son intense lieutenant. "Bien, au moins ce sera plus tranquille par ici pendant quelque temps." Mais elle avait espéré que Merrick tiendrait compagnie à Ys. Elle devrait trouver une alternative. "J’ai l’intention de faire une petite visite au temple de Sélène aujourd'hui. Je dois fournir une distraction aux Amazones. Et éviter que les hommes de Xadius ne soupçonne les vrais motifs de ma présence ici."

"Devrais-je vous escorter, Majesté ? Les Amazones ne prendront pas votre visite sur le site de leur temple sacré à la légère." Dit raisonnablement Hygi.

"Non." Une idée se forma dans son esprit. "Je veux que tu escortes Ys aujourd'hui. Elle voudra visiter certains sites d'Orkenwüd et elle ne peut pas venir avec moi."

Hygi avala avec difficulté et employa chacune de ses ressources intérieures pour ne pas réagir. Sous la table, sa main se serra en un poing, et ses ongles s'enfoncèrent dans la paume de sa main. "Pardonnez-moi, Majesté ?"

La Reine fixa ses yeux bleus pâles sur son lieutenant. "Tu as un problème avec cet ordre, Hygi ?"

"Non, Majesté, bien sûr que non."

Un sourire traversa les lèvres de la Reine Noire, mais il était exempt de chaleur, "Bien". La Reine quitta la pièce sans dire un mot.

Kritchek se retourna vers son commandant en second et secoua la tête, "quel est le problème?"

"C'est sa domestique. Quand suis-je devenu une bonne d'enfants pour fille estropiée ? Je suis un officier de la Garde Royale, je te seconde."

Une grande main se leva pour arrêter les protestations de la femme. "Ys est son nom. Et si la Reine te dit que tu dois l'escorter, tu le fais."

Les yeux bruns de Hygi semblèrent s'obscurcir et plus encore quand elle se pencha en avant pour parler à l’oreille de son commandant. "Il ne te semble pas étrange qu'une femme que la Reine Noire à condamner à la crucifixion soit toujours vivante et qui plus est, voyage avec nous ? Elle est tout miel, raconte des histoires et séduit même la Reine en personne. Je n'y crois pas. Pardonnerais-tu quelqu'un qui a essayé de te tuer ?"

Entendant cela Kritchek fut sur le point de protester, elle étendit la main et saisit son poignet, avant qu'il ne puisse le faire. "Et comment penses-tu qu'elle ait réussi à descendre de cette croix ? Quelqu'un doit l'avoir aider. Probablement un membre du personnel de la Reine. Nous savons que celle-ci a des ennemis, même dans ses rangs, probablement même dans la Garde. Pourquoi devons-nous accepter cette fille sans rien dire et sans douter d'elle ? Et pourquoi dois-je lui servir de guide touristique ? "

Kritchek dû admettre qu'elle marquait un point. Ys ne semble pas avoir une once d'hostilité envers la Reine mais peut-être est-elle bonne actrice. C'est une conteuse vraiment hors pair. "Hygi, je suis certain que tu seras le meilleur guide touristique qu'Orkenwüd n'ai jamais connut. Je dois m'occuper de mes ordres. Et toi aussi ."

Dans un souffle Hygi murmura, "Mais je ne suis pas obligé d'aimer ça."

à suivre...

Par Gara le 12/3/2002 à 16:34:40 (#1106219)

(tiens lilith qui se met à l'ecriture faut que je lise tttouuutt ça .... houlla ça en fait beaucoup quand même. Bon je me dépèche histoire de donner mon avis même si cela n'intéresse personne et désolé lilith de polluer ton post :) )

Par Lilith_Des_Damnés le 12/3/2002 à 17:00:56 (#1106343)

Chapitre 19

La Reine commença descendre vers le temple juste après l'aube. Accompagné d’un escadron de Gardes Royales, qui restait à une distance respectable, son approche semblait donc solitaire. C'était une déclaration ouverte qu’elle faisait aux Amazones : je vous ai défaits toute seule une première fois et je peux faire la même chose ici à Orkenwüd. Elle entendit un cri d'oiseau tandis qu’elle approchait du site, et reconnu le signal des sentinelles Amazones. Un sourire sauvage se dessina sur ses lèvres puis elle leva le bras derrière sa tête et défit le lacet qui retenait sa chevelure. La légère brise souleva quelques mèches sombres, la faisant paraître encore plus primitive et dangereuse. C'était exactement l'image qu'elle voulait donner.

Elle ne l'admettrait jamais à personne, mais elle trouvait que le temple était magnifique, quoique ce soit une honte qu'il ait été consacré à Sélène. Bien sûr, elle aurait encore moins voulu qu'il soit dédié à Brehan.

Aucun de Dieux n'étaient digne d'être adorer, et elle le savait. Ils étaient aussi malléables que les mortels, et parfois même plus. Ils avaient aussi leurs petites querelles et leurs petits conflits et à vrai dire, elle les considérait comme des êtres pas très intelligents.

Tandis que cette pensée lui traversait l'esprit, elle frissonna instinctivement, ressentant la présence de son sombre mentor. "Hello, Brehan."

Le Dieu se matérialisa à côté d'elle, et se pencha en avant en laissant ses lèvres frôler sa joue. "Lilith". Ses doigts tracèrent un chemin le long de son oreille jusqu'en bas de son épaule. "Tu t'es levé tôt."

Elle rencontra son regard fixe et fronça les sourcils, "Qu'est que tu veux ?"

Le Dieu se redressa à sa pleine hauteur et caressa sa barbe pensivement. "Toi". Ses yeux vagabondèrent sur son corps musclé, et ses mains suivirent.

La Reine roula ses yeux, les hommes - Dieux ou pas - étaient si prévisibles. "Je suis un peu occupé en ce moment." Dit-elle en secouant la tête, puis elle reprit sa route vers le temple.

"Sélène sait que tu viens. Les Amazones sont prêtes à te recevoir."

Lilith s’arrêta encore une fois et se tourna pour faire face au Dieu. "Je n'ai pas exactement caché mon arrivée à Orkenwüd, Brehan. Où veux-tu en venir ?"

"Il se pourrait qu'elles aient une ou deux surprises en réserve pour toi. Sois prudente. Je ne voudrais pas que mon Élue se fasse esquinter d'aucune façon que ce soit. Pas quand j'ai tant de projet pour elle." Il lui agrippa le menton et l'embrassa sauvagement, la revendiquant comme si elle était sienne. "N'oublis pas à qui tu appartiens."

Lilith planta ses yeux fermement dans les siens. "À moi-même. Toujours, à moi-même."

"Nous verrons," lui promit-il pour ensuite disparaître dans un flash de lumière.

+++

Elexia posté aux côtés de Darwil devant le temple, avait observé l'approche de la Reine Noire. "Pourquoi s'est-elle arrêtée, Dar ?"

La Reine des Amazones haussa les épaules, "je n'en sais rien." Aucune des deux femmes n'avait vu Brehan se matérialiser devant Lilith, l'empêchant du coup de progresser. "Combien d'hommes sont avec elle ?"

Elexia se tourna vers la sentinelle pour leur soutirer cette information, "Vingt. Ils sont à trente pieds d'elle, dispersés ici et là. Nous pourrions les vaincre, ma Reine."

"Non, pas encore. Quand nous attaquerons, Elexia, ce sera pour tuer la Reine Noire, et pas seulement pour la blesser."

Elexia détestait ne pas passer à l’action quand l'objet de sa haine était à porté de tir. Sa main se porta à la poignée de son épée, pour s'assurer encore une fois qu'elle était bien en place. Rien n'aurait fait plus plaisir à la grande guerrière que dégainer son épée à l'arête tranchante comme un rasoir, lâcher un cri de guerre et courir engager l’Usurpatrice Sombre en combat singulier. Son épée avait appartenu à sa mère, qui avait aussi été une vaillante guerrière. C'était la même lame qu’elle avait utiliser pour défaire Fila, la dernière grande menace de la Nation. "Je prie Sélène pour que ce soit bientôt."

Darwil se rappela les mots d’Alynna et les répéta, "Bientôt la Reine Noire sera à genoux." Et bientôt je serai aux portes des Champs Élysées. J'espère que je verrais la l’Usurpatrice Noire mourir d'abord.

"Que fait-elle maintenant ?" Demanda Elexia, exaspéré de ne rien faire, et n'ayant pas confiance en sa propre vue. La Reine souleva les épaules, "Assit. Elle est assit."

Lilith étouffa un rire comme elle s'installa sur le banc près de l'entrée du temple. Elle savait que les Amazones se demanderaient ce qu'elle faisait, et pourquoi elle n'essayait pas d'entrer au temple. Négligemment elle se pencha en arrière contre la pierre et ferma les yeux, en se détendant dans la chaleur du soleil et l'odeur saline de la mer. Levant sa main droite elle fit signe à un de ses hommes.

Le soldat se dépêcha de donner à la Reine les articles qu’elle lui avait précédemment confié. "Autre chose, Majesté ?"

En secouant la tête, elle remercia le jeune soldat fraîchement rasé. Déroulant le parchemin, elle commença à esquisser la disposition du temple avec le bâton de charbon de bois qu'il lui avait remit. Elle n'avait pas fait cela depuis la fois ou elle s'était préparé à envahir Lighthaven, quand elle s'était assise sur une colline voisine et avait personnellement esquissé une carte complète de la ville. Cela avait été très avantageux pour elle, elle avait mémorisé chaque allée, chaque bâtiment, chaque sortie et entrée. Mémoriser les détails l'avait toujours bien servit.

Elle savait aussi que cela rendrait les Amazones folles. Et Lilith fut contente de s'être assise là et les tenir toute la journée occupée à garder leur attention fixée sur elle et non pas sur son vrai objectif. Les hommes de Xadius, la Reine sentie qu'elle allait venir à bout de ce petit problème. Même si les Amazones devaient s'allier à eux, ce sera seulement un plus grand défi. Fais leur croire que c'est après leur or que tu en as - ce qu'elle prendrait peut-être en guise de prime pour sa Garde Royale - et reste près de leur temple à les faire damné.

Elexia pouvait à peine se retenir. Trois marques de chandelles étaient déjà passé et rien n'était arrivé. "Est-ce que cette maudite démone va rester là toute la journée à faire des croquis ? Nourrit-elle le projet de vendre à gros prix ses portraits aux visiteurs du temple?" La guerrière dégaina à nouveau son épée.

La Reine des Amazones se pencha et retira l'épée des mains d'Elexia. "Tu me rends nerveuse, El." Reposant sa lame à travers ses genoux, Darwil fixa à nouveau la guerrière aux cheveux noirs qui était toujours assise en train de dessiner. "Avais-tu jamais pensé la revoir ?"

Un grognement se fit entendre. "J'avais espéré la revoir sur un champ de bataille, quand nous aurions reprit nos terres légitimes à Lighthaven."

"Je me rappel l'avoir regarder tuer Variade et pendant des années tout ce à quoi j'ai pu rêver était de prendre ma revanche. Mais quand elle nous a conduits hors de Lighthaven et nous a forcés à nous retrancher ici… je me suis surpris moi-même à espérer ne jamais la revoir."

Elexia fut étonné. "Tu ne veux pas venger la mort de ta sœur ? Elle l'a tuée Varia sous le drapeau blanc de la trêve."

La Reine repoussa une mèche rousse de ses yeux et fit tout son possible pour se calmer et garder une attitude calme. "J'ai toujours su que sa présence signifierait ma mort."

"De quoi parles-tu, Dar ?" Dit la grande femme en poussant son épaule, essayant de changée les idées de son amie. "Il y a une centaine d'Amazones qui mourront avant qu'elle ne puisse te faire du mal."

"Si le souhait de Sélène est que je meurs, alors cent Amazones auront perdu leur vie en vain. Et je ne suis pas plus importante que la Nation." Darwil s'empara de la main droite d'Elexia, l'étreignant fermement. "Si quelque chose devait m'arriver, promets-moi que tu t'occuperas de Fizzz."

Elexia n'aimait pas la façon dont Darwil parlait; elle savait que les soldats qui parlaient de leurs morts, avaient déjà un pied dans la tombe. "Rien ne t'arrivera. Je ne ferai pas de promesses que je ne pourrais pas tenir."

"J'ai besoin que tu me le promettes, mon amie. Fizzz a toujours été un peu-"

"Fragile." La coupa Elexia.

La Reine hocha la tête, sa sœur de sang n'avait jamais été de forte constitution et était la plus gentille personne qu'elle connaisse. Elle était une guerrière adéquate, mais n'avait pas l'esprit féroce qui était nécessaire pour exceller au combat, comme Elexia. Sa plus grande force résidait en sa capacité à négocier des accords entre des parties disparates. Darwil s'inquiétait pour sa compagne, elle voulait s'assurer que l'on s'occupe de Fizzz après sa mort. Elle était certaine que la Nation s'occuperait des besoins physiques de Fizzz- Les Amazones s'occupaient toujours très bien de leur amie, tout particulièrement de la favorite de la Reine - mais Darwil voulait que quelqu'un se charge spécifiquement des besoins émotionnels de sa compagne. Il est temps d'obtenir quelques faveurs, Pensa Darwil. "Ouais, fragile. Et si je ne suis plus ici pour la protéger, je m'attends, à ce que toi, ma meilleure amie le fasse."

Elexia la regarda avec les yeux grands comme des soucoupes, "Tu veux que je me lie à elle ? Dar … nous nous entretuerions … ça ne marcherait jamais …" bafouilla t-elle.

Darwil était atterré. Elle n'avait même pas pensé un seul instant à ce que quelqu'un d'autre se lie avec Fizzz. "J'espère qu'elle me pleurera un peu plus longtemps que ça tout de même," fut la seule réponse qu'elle réussit à formuler. C'était inévitable, Fizzz était trop sentimentale pour ne pas ce lier de nouveau, Darwil n'avait juste pas pensé à cela encore. En refoulant ses larmes, elle continua, "Non, tu n'es pas forcé de te lier à elle, El. Promets-moi seulement que tu veilleras sur elle. Comme tu l'as toujours fais pour moi."

La guerrière vit le désespoir dans les yeux de Darwil, et inclina lentement la tête puis échangea une étreinte avec sa Reine, sa meilleure amie. "Je te le promets, mon amie. Et j'ai l'intention de faire en sorte que cette promesse ne soit pas applicable avant cinquante bonnes années."

"Merci, Elexia."

Les deux Amazones retournèrent leur attention vers la figure sombre et silencieuse de l'autre côté de la route.

à suivre...

Par Lilith_Des_Damnés le 12/3/2002 à 17:19:09 (#1106447)

Chapitre 20

Ys était debout au pied de la Bibliothèque de Celsus et laissait son regard vagabonder lentement sur l'étonnante façade. Dans sa brève marche vers la bibliothèque, elle n'avait pas oublier la décoration qui ornait le bâtiment et avait été transportée quand Hygi lui avait annoncé qu'elles pourraient la visiter ce matin.

Elle avait été déçue que la Reine Noire soit partit avant même qu'elle ne se réveille. Mais pas surprise puisqu'elle voyageait avec la dirigeante depuis assez longtemps pour savoir que Lilith se levait toujours avant l'aube. Comment fait-elle ? Ce n'est pas naturel. Mais, en fait, elle ne fait rien comme les autres . Peut-être est-ce pour ça qu'elle est Reine et que le reste d’entre nous ne le sommes pas. Elle ne put s'empêcher de remarquer que Hygi n’avait pas l’air heureuse de l'accompagner. Cela surprit tout de même Ys, parce qu'elle considérait la guerrière comme une sorte d'amie. Elles avaient certes passé beaucoup de temps ensemble pendant le voyage depuis Lighthaven, mais toujours en compagnie de la Reine Noire ou de Kritchek.

Les quatre statues sur la plus haute marche représentaient quatre Muses. En montant sur celle-ci, Ys fut bientôt devant, la muse de la poésie épique. Sa main se porta involontairement sur la tablette à écrire qui se trouvait dans la main de la statue. "Je chante la chanson de Syl…" chuchota t-elle, s'imaginant être un barde, choisit par la muse.

En arpentant le promontoire du bâtiment, elle remarqua que les trois autres muses dépeintes étaient tout aussi splendidement sculptées. Elle trouva cela intéressant qu’ils aient omit de représenter les muses de la tragédie, des hymnes sacrés, de l'astronomie et de la danse. C'était probablement une réflexion des valeurs de la communauté. En chassant cette pensée, elle entra par les grandes portes à deux battants et en eut le souffle coupé.

Jamais auparavant elle n'avait vu autant de parchemins en un seul et même endroit. Il y avait des rangées et des rangées de casier à parchemin, où ceux-ci étaient soigneusement roulés, et attachés, tous catégorisés et classés. Elle se sentit gênée à l’idée de se retrouver dans une salle avec tant d'érudit passionné. Plus que cela, elle se sentit indigne. Elle regarda le bâton qu'elle tenait à la main, celui qui soulageait la pression sur ses jambes fatiguées et eut honte du bruit qu'il faisait sur le plancher de marbre pendant qu'elle essayait de se déplacer à travers les interminables rangées. Ses vêtements aussi affichaient clairement qu'elle était étrangère à cette communauté littéraire, elle était toujours parée de ses vêtements de voyage les mêmes qu'elle portait depuis qu'ils étaient partit de Lighthaven, tandis que les savants de la bibliothèque portaient des toges colorées.

Je ne cadre pas du tout avec cet environnement. Je ne suis plus la petite fille de naïve du passé, qui poursuivait les étoiles et qui rêvait d’aventures. Je ne suis plus le professeur de Lighthaven, qui apprend à lire et écrire aux soldats sans instruction. Je ne suis même plus l'oracle de vérité que la Reine Noire voit en moi. Je ne suis que Ys. Et je pense que ce n'est pas assez. La voix rauque de Hygi l'a tira de ses pensées. "Est-ce que tu projètes rester ici pendant un bon moment ?"

Ys hocha la tête, se souvenant où elle était et comprenant qu'une telle opportunité ne se représenterait peut-être pas. "C'est ce que souhaiterais, lieutenant." Instinctivement, elle savait qu'elle ne devait pas se montrer trop familière avec la guerrière ce matin.

"Si cela ne te fait rien, je vais aller à l'extérieur prendre un peu d'air frais. Je n'ai jamais été très attiré par la lecture. Je préfère vivre des aventures plutôt que les lire."

À la surprise de Hygi, Ys hocha vigoureusement la tête, "je me sentirais comme ça si j'étais à votre place. Vous avez fait tant de choses que la plupart des gens ne rêvent même pas de faire. Je resterai à l'intérieur, juste ici. Je ne partirai pas sans vous, je le promets."

Ys commença à se promener entre les rangées, lisant les cartes d'index pour savoir où certains types de rouleaux étaient placés. Elle trouva la section sur l'histoire et le folklore des Amazones et commença à dérouler certains parchemins pour les lire.

Convaincu de la sincérité de la jeune femme, Hygi grogna une réponse et alla attendre au grand air. Elle était toujours fâchée de la décision de la Reine Noire, à savoir qu'elle surveille avec vigilance cette petite blonde. Un autre officier de la Garde aurait pu faire ce travail aussi bien. Elle était certaine que c'était une sorte de punition que lui infligeait sa Reine.

À la mi-matinée le soleil avait réchauffé sa peau et elle rajusta son armure de cuir. Un filet de sueur roula au bas de son dos et de son cou, elle s’essuya distraitement puis tira le poignard qu'elle cachait dans sa botte. En donnant de petits coups négligent à la lame, elle se débattit pour ne pas tomber raide morte d'ennui.

Jetant un coup d'oeil vers le bas de la Rue des Curètes, Hygi se rendit compte que le temple n'était pas à plus de dix toises à pied. L'oracle de la Reine semble absorbé dans sa lecture depuis déjà plusieurs marques de chandelles. Aussi je pense que cela ne ferait pas de mal si j'allais jeter un coup d'œil sur ce qui se passe là bas. Et peut-être pourrais-je trouver quelque chose de plus utile à faire.

à suivre...

Par Merrick Nurien le 12/3/2002 à 17:27:20 (#1106486)

Magnifique !! Que dire de plus ? J'attends la suite avec impatience !!

Par Lilith_Des_Damnés le 12/3/2002 à 17:44:55 (#1106571)

Chapitre 21

Elexia éprouvait une extrême frustration vis à vis de l’Usurpatrice Sombre. Elle pouvait à peine croire que la femme qu'elle détestait le plus au monde pouvait se contenter de simplement rester assise là, à ne rien faire de toute la matinée à part dessiner. "Elle doit préparer quelque chose, Dar. Je pense qu'il vaudrait mieux qu’une de nous aille se placer un peu plus près d'elle. Juste au cas où elle tenterait une attaque sournoise." Cela sonna faux même à ses propres oreilles, mais elle était sur le point de perdre la raison.

Sa Reine et meilleure amie comprit exactement ce qui n'avait pas été dit. "Tu peux t'approcher, mais ne t'engage à rien d'autre sans ma permission explicite. Nous frapperons l’Usurpatrice seulement sur mon ordre."

En se remettant gaiement sur ses pieds, la guerrière fut à mi-chemin de la pente avant même d'avoir entendu la fin des instructions de sa Reine. Jetant un coup d'œil par-dessus son épaule, elle fit un signe de tête approbateur et continua.

Les yeux de la Reine Noire se levèrent de son parchemin tandis que l'Amazone se rapprochait plus près d'elle. Elle se força à conserver un regard impassible. Son plan fonctionnait. Les Amazones étaient nerveuses et incertaines de ses plans. Cela en valait la peine et le temps, surtout si Kritchek obtenait les informations qu'elle voulait. Je vais te botter les fesses, Xadius.

Cette Amazone était plus impressionnante que ceux dont elle se souvenait avoir chassé de son pays. Celle-ci était à l'évidence plus préparée à affronter une menace - elle semblait en meilleure forme, ses armes et armures étaient bien soignés et son visage ne dévoilait pas une once de peur. Peut-être que s'il y avait eut plus de guerrières comme celle-là il y a sept ans quand elle avait éliminé la menace Amazone, la Reine Noire aurait eut plus de difficulté. Trop peu, trop tard.

Elexia s'arrêta à environ dix pas de l’Usurpatrice et s'accroupi. Puis elle fixa son regard sur elle et attendit.

+++

Hygi se déplaça prudemment par les rues, en se tenant dans l’ombre des bâtiments. La dernière chose qu'elle voulait était de se faire repérer par la Reine Noire ou encore par un membre de la Garde Royale. Désobéir à un ordre direct du général n'était pas une chose très sage à faire, surtout pour elle, mais elle estima que c'était sa seule option. Elle avait évidemment fait quelque chose pour déplaire à la Reine Noire et seule une bonne action serait exigée pour regagner les bonnes grâces de son leader.

De sa place, elle pouvait voir la Reine Noire sur le banc et la guerrière amazone tout près de celle-ci qui l'observait fixement. Elle se demanda ce que pouvait bien être le plan de sa Reine et s'empourpra une fois de plus quand elle comprit qu'elle n'y était pas impliquée. Un flash rouge attira son attention et ses yeux se dirigèrent vers l'Amazone postée sur les marches du temple.

Un regard et Hygi fut certaine que cette rousse était la Reine des Amazones. La femme avait un comportement majestueux et portait des cuirs plus décorés. Elle n'avait jamais vu d'amazone avant sa visite à Orkenwüd, donc elle ne reconnaissait pas les symboles de rang dont celles-ci faisaient usage. Mais elle savait que c'était la femme pour laquelle la Reine Noire s'était arrêtée, celle qui lui avait crié des injures lors de son entrée dans la cité. Si sa Reine l'avait reconnue, c'est qu'elle devait être importante.

Hygi nota que la femme semblait être seule, elle commença à évaluer ses options.

+++

Quelques minutes après que le lieutenant l'eut quittée, Ys termina de lire son premier parchemin qu'elle roula avec soin. Celui-ci décrivait le temple de Sélène et son importance pour la Nation Amazone. Maintenant la jeune femme avait le désir accablant d'aller au temple et comparer les splendeur qu'elle venait de lire à son sujet. Après avoir soigneusement replacer le rouleau là où elle l'avait prise, Ys quitta la bibliothèque.

Debout dans la rue bondée, et esquivant la multitude de piétons, elle tourna sur elle-même dans le but de repérer son chaperon. "Hygi, où êtes-vous ?" Demanda t-elle distraitement. En regardant l'orientation du soleil, elle se rendit compte qu'il était à peu près midi. Ys qui s'était éveillé seulement quelques marques de chandelles plus tôt, elle conclu donc qu’Hygi devait s'être éveillé en même temps que la Reine. Ce qui signifiait qu'elle avait prit son petit déjeuner très tôt et que probablement elle devait être quelque part en train de manger.

Ys regarda au haut puis au bas de la rue pour y trouver n'importe quel signe d'un marchand d'aliment, mais n'en vit pas. Elle lâcha un profond soupir. Sa curiosité avait atteint son apogée et elle voulait désespérément aller au temple. Hygi m'a demandé si j'avais projeté rester ici pour quelques marques de chandelles. Elle est probablement allée quelque part et planifie revenir me chercher plus tard. Elle ne le saura jamais si je vais y jeter un bref coup d'œil. Elle hocha la tête, contente de sa déduction, et commença à marcher vers le temple.

+++

Lilith se leva et appela de nouveau son jeune garde. Il vint vers elle en trottant, évitant de jeter un regard à l'amazone stoïque qui était accroupi tout près. Il fit une révérence, et plaça son poing sur son cœur, "Oui, Majesté ?"

La Reine parcourue le jeune homme du regard plus soigneusement cette fois. Il avait récemment été promu dans ses rangs de Garde D'élite et elle était impressionnée par son comportement. Elle prit note mentalement de dire à Kritchek de commencer à passer plus de temps avec le jeune homme. "Occupes-toi à ce que ce dessin soit préservé et portes-le à mes quartiers."

"Oui, Majesté. Ça sera fait." Soigneusement, afin de ne pas déranger la gravure au charbon de bois, il roula et lia le parchemin puis prit congé.

Lilith se tourna lentement et laissa son regard se fixer sur l'amazone accroupie près d'elle. Ses yeux bleus se durcirent et se rétrécirent. Dans un dialecte amazonien elle s'adressa à la guerrière, "Une allégeance représente un vrai solide, plus solide qu'un tas de pierres. Peut-être Sélène devrait considérer cela et s'interroger à savoir si elle est digne d'un tel temple."

Laissant une Elexia abasourdi derrière elle, la Reine Noire tourna les talons et parti. Ses hommes se regroupèrent en rang serré autour d'elle.

+++

Tout devint clair pour Hygi quand elle vit la Reine Noire se retirer. Lilith n'avait pas attaqué le temple parce qu'elle ne voulait pas entrer en conflit avec les Amazones. Mais elle avait voulu que celles-ci soient appréhensive vis à vis de ses plans et ainsi détourner leur attention. Qu'est-ce qui détournerait irrémédiablement leur attention sinon le meurtre fortuit de leur Reine ? Personne ne m'a vu ici. La Reine est partie, avec son escorte. Ces Amazones doivent nécessairement avoir d'autres ennemis à part Lilith. Si je peux terrasser leur Reine, elles n'en seront que plus affaiblies. Et rien ne pourra plus arrêter la Reine Noire d'atteindre ses buts.

Se reculant encore un peu plus dans l'ombre, elle tira une flèche de son carquois qu'elle portait à l'épaule. Soigneusement elle l'encocha sur son arc qui craqua sous la pression. Hygi savaient qu'elle serait capable de décocher deux ou trois flèches avant de s'enfuir. Elle savait aussi que son habileté serait suffisante pour atteindre la Reine des Amazones.

Ys était debout dans la cour, au pied de l'escalier du temple. Elle avait une vue époustouflante, plus encore que ce qu'elle avait eut à partir de la mer. Le marbre scintillait, les colonnes, les statues, tout enchantait ses yeux. Utilisant son bâton, elle grimpa les marches du temple et se retrouva debout à côté d'une femme extraordinaire. Avec ses cheveux roux de la couleur du coucher du soleil et ses yeux de la couleur de la terre fertile, elle ressemblait à l'image que Ys se faisait de Sélène.

"Excuses-moi," Dit Ys en se rapprochant à une longueur de bras de la femme. "Pourrais-tu me dire où je pourrais trouver une offrande pour la déesse ?"

Des yeux bruns se tournèrent vers elle et se figèrent de surprise. Darwil lâcha un soupir loqueteux tandis que ses jambes se dérobaient sous elle.

En voyant la détresse évidente de la femme, Ys s'approcha encore, "Est-ce que ça va ? Puis-je t'aider ?"

C'est elle. Ces yeux verts confirment mon destin. Tout est terminé pour moi. "Tu es l'Élue de Sélène ," Dit t-elle au moment où la flèche s'empala dans sa poitrine.

Ys cria quand la femme s'effondra par terre à ses pieds, une flèche saillait grossièrement de son corps. Craignant une nouvelle attaque, Ys se laissa tombé et couvrit le corps de la femme rousse avec le sien. Elle ferma les yeux résolument et attendit qu'une autre flèche vienne la frapper.

Hygi jura quand elle vit Ys sur les marches du temple, et encore, au moment ou elle fit mouche avec sa flèche qui avait assurément atteint sa cible. "Je le savais!" S'écria t-elle, ne tenant pas compte du danger encouru. "Espèce de fille de Centaure, c'est une traîtresse!" Elle encocha sa deuxième flèche et tira, visant Ys.

Elexia vit Darwil s'effondrer et fit des pieds et des mains pour arriver jusqu'à elle quand la seconde flèche lui transperça le dos, juste au-dessous de l'épaule. Ignorant la douleur, la guerrière acheva sa course, appelant ses sœurs Amazones et protégeant la Reine en tentant de trouver l’assaillant.

Se repoussant de la femme, Ys regarda sa propre poitrine qui était maintenant couverte de sang. Elle sentit des larmes rouler sur ses joues en voyant le résultat de cet acte insensé.

Darwil lutta pour rester consciente sachant qu'il lui restait peu de temps. Elle entendit le cri d'Elexia, bien qu'il semblait venir de loin et indistinct, puis elle sentit son contact. Elexia murmurait des paroles de réconforts que les trois femmes savaient sonner faux. La Reine concentra son attention sur la femme aux cheveux blonds qui prendrait bientôt sa place dans la Nation. Elle souleva sa main droite tremblante et l'a plaça sur l'épaule de Ys. "Sélène t'a béni. Tu es l'Élue." Darwil toussa, et une mince couche de sang colora ses lèvres. "Je te donne mon droit de caste."

"Quoi ?" Bafouilla Ys. "Je ne comprends pas. Droit de caste ?"

Les yeux furieux d'Elexia se fixèrent sur Darwil. "Dar, tu ne peux pas faire ça."

Tournant la tête pour voir Elexia, dans son champ de vision qui se rétrécissait à chaque seconde, elle inclina légèrement la tête. "Je le veux. C'est … l'Élue de Sélène. Et, tu dois te rappeler ta promesse."

Pour la première fois de sa vie, Elexia ne fit rien pour essayer de cacher les larmes qui coulaient librement sur ses joues. Elle aurait volontiers échangé sa vie contre celle de son amie. "Je tiendrais parole, ma Reine. Nous, nous reverrons de l'autre côté."

Un dernier souffle chancelant remplis les poumons de Darwil. Tandis qu'elle exhalait, elle réussit formé ses dernières paroles, "Dis à Fizzz que je suis désolé de la quitter."

Elexia prit maladroitement la Reine dans ses bras, tenant son corps aussi fermement qu'elle le put malgré la flèche qui lui avait transpercer le dos. Elle caressa ses cheveux roux, puis ferma les yeux sans vie de Darwil.

Sept guerrières Amazones arrivèrent en courant sur la scène et l’une d'elles agrippa violemment le bras de Ys pour la remettre sur ses pieds. Un couteau se plaqua sur la gorge de la jeune femme. l'Amazone supposa qu'elle devait être celle qui avait attaqué leur Reine.

D'une voix entrecoupée par l'émotion Elexia réussi à aligner quelques mots. "Lâche-la. Elle a le droit de caste." À cette déclaration, qui troubla une fois de plus Ys, les femmes qui venaient d’arrivées commencèrent à protester à voix forte. "La FERME!" Tonna Elexia, les faisant toutes se taire. "Vous trois, cherchez celui qui a fait ça. Le reste, aider moi à porter le corps de notre Reine au village."

Les trois femmes descendirent les marches du temple, et fouillèrent le secteur. Les autres obéirent à la guerrière, et soulevèrent doucement le corps de leur Reine. Elexia se redressa sur ses pieds et attrapa le bras de Ys. "Tu viens avec moi."

Avant que Ys ne puisse protester, on l'a tira dans le temple, loin de la lumière du soleil et de la vue de Hygi.

à suivre...

Par Lilith_Des_Damnés le 12/3/2002 à 17:50:55 (#1106605)

Magnifique !! Que dire de plus ? J'attends la suite avec impatience !!


Merci bcp Merrick, tu m'encourage vraiment !:ange:

Je devrais être en mesure de poster encore 6 ou 7 chapitres aujourd'hui... :rasta: à ce train d'enfer on devrait atteindre la fin vers le chapitre 39 (environ) :D Donc il en reste encore au moins 18 à venir :merci:

Par Merrick Nurien le 12/3/2002 à 17:54:05 (#1106624)

Je ne pourrais te lire ce soir et je le regrette tant les évènements se précipitent. Mais je te promets que dès demain, je serai là pour savoir ce qui s'est passé.

Et je suis flatté de pouvoir t'encourager !

Par Lilith_Des_Damnés le 12/3/2002 à 19:27:14 (#1107227)

Chapitre 22

Ys n'avait aucune idée d'où elle se trouvait. On l'avait poussé et tiré et poussé et conduit plus profondément dans la terre. Ses jambes lui faisaient mal, ses muscles et ses articulations avaient grand besoin de repos après avoir trop marché et trop peu utilisé le bâton dans sa main gauche.

Ces femmes féroces avaient refusées de la laissé s'en aller et l'avait poussé dans le temple où leur officier en chef avait rapidement expliqué la situation à une veille prêtresse. Ensemble la bande s'était rendu derrière l'autel et avait emprunté un escalier dissimulé puis un autre.

Une fois là, elles étaient passé dans une pièce remplie d'or et de trésors. Ys n'avait jamais rien vu de tel de toute sa vie. Elle se demanda si même la Reine avait autant d'or dans les voûtes de son palais à Lighthaven.

Le long du chemin, elles avaient été rejoint par une escorte armée de plus de trente femmes. À la fin des voûtes, une porte dérobée s'ouvrit. Avant qu'elles n'aient commencé leur voyage, une des guerrières s'était empressée de pourvoir la blessure d'Elexia, lui prodiguant les premiers soins avant qu'elles ne puissent atteindre la hutte de la guérisseuse.

Cinq guerrières passèrent les premières par l'entrée, suivie par celles qui portaient le corps de la morte, alors, la guerrière aux cheveux bruns qui avait saisi Ys, la tira en avant et dix autres guerrières les suivirent. Les autres restèrent en arrière, pour garder la porte qu'elles verrouillèrent.

Ys fut entraînée dans un long tunnel, avec pour seule lumière, les torches disposées sur le mur à chaque dix pas. Les premières guerrières allumaient les torches au fur et à la mesure qu’elles les rencontraient, l’oracle n'avait aucune façon de savoir quelle était la longueur du couloir. Il sembla ne jamais se terminer et la douleur commença à nouveau à se faire sentir dans ses membres inférieurs l'empêchant de pensé.

"S'il te plaît," Dit-elle à la guerrière qui avait toujours une poigne ferme sur son bras, "lâches- moi. Je ne pourrais même pas m’enfuir si je le voulais."

Elexia regarda la jeune femme qui allait devenir sa futur Reine et lâcha un grand soupir contrarié. Sa main se retira, mais elle ne dit rien.

Sa meilleure amie était morte et avait donné son droit de caste à quelqu'un qui ne semblait pas digne de cet honneur. Et il y avait toujours Fizzz dont elle devrait s'occuper une fois qu'elles auraient atteint le village.

"Où m'amener vous ? Qu'est-ce qui se passe ?"

Le silence d'Elexia demeura inchangé. Alynna nous expliquera tout ça plus tard. Elle n'avait pas semblé étonnée du tout de la mort de Darwil et ni non plus de l'aspect de cette fille.

Elexia ne voulait rien avoir à faire avec cette situation, qui ne faisait seulement qu'empirer. Elles avaient besoin de quelqu'un qui puisse les mener en temps de crise. Pas de cette foutue fille.

Le niveau de frustration de Ys atteignit une fois de plus son apogée. Hygi se demandait sûrement où elle était maintenant. Elle ferma les yeux, pour essayer de stopper les larmes qui menaçaient tout à coup de couler. S'il vous plaît, ne laisser pas la Reine Noire penser que je me suis enfuis comme une bonne à rien. Non pas maintenant. Nous venons à peine de devenir des amies … et je n'en ai pas eu depuis si longtemps. J'ai été stupide de vouloir voir ce satané temple. Stupide, stupide, stupide.

Les larmes vinrent finalement, laver sa frustration et furent bientôt remplacé par une douleur profonde tandis que Ys regrettait ne pas pouvoir revenir en arrière. Tout ce qu'elle souhaitait maintenant était de ne jamais avoir quitté la bibliothèque où elle avait promit de rester. Comment saura-t-elle où me trouver ? Pour tout ce qu'elle en sait, je me serai embarqué à bord du premier bateau en partance pour Lighthaven, ou pour n'importe quelle autre destination. Et ça si seulement elle s'en souci ?

La marche forcée continua pendant une autre marque de chandelle, et se termina au moment ou Ys fut certaine qu’elle allait s'effondrer de douleur. Elle put enfin sentir l'air doucereux de la surface et une lumière brillante apparut devant elle, lui faisant cligner les yeux jusqu'à ce qu’ils se soient adaptés au changement.

Elles émergèrent d'une caverne et se retrouvèrent à l’entrée d'un petit village. Deux des sentinelles étaient accourues, et s’en étaient retourné pour rassembler le village. Elexia, tout comme la chef de l'armée amazone, se rendit compte qu'elle allait hériter de la terrible tâche d'informer la Nation de la mort de Darwil. Elle espérait seulement pouvoir trouver Fizzz d'abord.

Les cris des femmes du village se firent entendre quand la garde d'honneur qui portait le corps de la Reine sortit de la forêt avoisinante et entra dans le village. Soigneusement, Darwil fut déposé sur une des longues tables de la salle à manger.

Elexia laissa Ys et marcha à grands pas vers une des femmes. "Où est Fizzz ?" Demanda t-elle. Un cri ressemblant à celui d’un animal blessé répondit à sa question.

Effrayé, tous les yeux se tournèrent vers Fizzz, qui était debout à l'entrée d’une des huttes, les yeux fixés sur le cadavre de sa compagne. "Non!" Cria t’elle de nouveau, réussissant cette fois à former un mot intelligible. Son corps tremblait violemment et deux de ses sœurs Amazones marchèrent vers elle pour la soutenir, tandis que ses jambes n'étaient plus capables de la supporter. "Non", balbutia t-elle.

Ys n'avait aucune idée de qui était cette femme mais néanmoins elle sentit des larmes de sympathie couler sur ses joues. La femme aux cheveux bouclés lui rappelait elle-même quand elle avait trouvé les restes fumants de la maison de ses parents. Elle regarda la femme qui était soutenu par ses amies se frayer un chemin et s’effondrer sur le cadavre.

"Quel était son nom ?" Demanda Ys à la guerrière qui était debout à ses côtés et la surveillait tandis qu’Elexia s’était précipiter vers Fizzz pour la serrer avec force dans ses bras.

La femme jeta un coup d’œil féroce vers l’oracle, démontrant son irritation et lui indiquant clairement qu’elle ne la considérait pas comme la Reine des Amazones. "Son nom était Darwil. Et elle était notre Reine."

"Et l’autre?"

"Fizzz. Sa compagne."

Ys inclina la tête solennellement. "Et la femme qui est avec elle maintenant ?"

Un autre regard exaspéré rencontra le sien. Comment cette jeune femme ne pouvait pas savoir ces choses et avoir été admis dans leur village ? "Sa sœur Elexia".

"Sa sœur?"

Maintenant l'Amazone plaça ses mains sur ses hanches et parla d’un ton acide. "Nous sommes toutes des sœurs. Si tu as d’autres questions, tu devras les adresser au Conseil."

Ys compris l’allusion pas trop subtile et se tut.

Venant de l'est, une autre femme entra dans le village, Ys reconnu la prêtresse du temple.

La vieille femme vint immédiatement vers elle et referma ses deux mains sur celles de Ys. Les mains de la prêtresse étaient froides, mais Ys put sentir la force qui s’en dégageaient.

Les yeux de la prêtresse rencontrèrent ceux de la jeune femme et elle la scruta pendant un long moment, découvrant apparemment quelque chose que Ys ne pouvait pas discerner. Elle finit par lâcher un soupir de satisfaction. "Bienvenue à la maison."

Ys fronça les sourcils quand la prêtresse termina sa phrase. "Je ne suis pas certaine de comprendre ce que vous voulez dire."

La prêtresse esquissa un petit sourire, "Tu comprendras. Je te vois dans mes rêves depuis un bon moment déjà. Excuses-moi, s'il te plaît." Avec une révérence, qui étonna Ys, la prêtresse se dirigea vers Fizzz et Elexia.

"Darwil est en paix aux côtés de Sélène maintenant, Fizzz," Dit-elle comme elle plaça la main sur l’épaule de celle-ci. "Elle connaissait sa destinée et l'avait accepté."

Soudainement, les pleurs s’arrêtèrent et des yeux gris pâles se fixèrent sur la prêtresse. "Elle le savait ?" Murmura Fizzz. Elexia ferma les yeux, souhaitant que ce cauchemar se termine - la mort de Darwil et maintenant la révélation d’Alynna. Son étreinte sur Fizzz se resserra comme elle se rappelait la promesse faite à son amie.

Alynna savait que cette vérité serait dure à encaisser pour Fizzz, mais il fallait qu’elle soit dite. La Nation devait accepter le passage du droit de caste de Darwil à cette étrangère. La seule façon de s’en assurer était de révélé que Darwil savait et que s’était la volonté de Sélène. "Oui, elle le savait. Et cela lui a fait mal de laisser sa place à l’Élue de Sélène.

"Elleétait l’Élue de Sélène," corrigea Fizzz, avec une lueur dangereuse dans les yeux.

"Oui, en tant que Reine des amazones elle l’était. Mais les visions m’ont révélées, qui, sera celle qui allait pourvoir à l’avenir de notre Nation. Elle est l’Élue de Sélène et elle a reçu le droit de caste de Darwil."

"On n’est pas forcer de parler de tout cela maintenant," gronda Elexia.

"Tu as tort," répliqua Alynna, "maintenant est le meilleur moment d’entre tous."

Fizzz se retourna dans les bras d’Elexia et étudia le visage de la guerrière. "À qui Dar à t-elle donné son droit de caste ? Toi ?" Elle cracha le dernier mot, dans le but de la blesser. Fizzz s’était toujours sentit jalouse du rapport que sa compagne partageait avec Elexia.

"Non. Elle." Dit Elexia en faisant un geste vers la jeune étrangère dont la bouche était grande ouverte et qui avait attentivement écouté cet échange.

à suivre...

Par Lilith_Des_Damnés le 12/3/2002 à 20:21:49 (#1107591)

Chapitre 23

Lilith était tout à fait satisfaite du déroulement de sa journée. Cela avait été tellement amusant de rester assise là à torturer les Amazones. Le soleil était bon, l'air marin faisait toujours des miracles sur son humeur et elle n'avait pas dessiné depuis très longtemps. Elle était tout de même déçue que Ys ne soit pas encore revenue de la bibliothèque quand elle arriva à la maison de Merrick, mais elle savait que sa jeune oracle ne tarderait pas à revenir.

Kritchek arriva peu après la Reine Noire. Plaçant son poing sur son cœur il la salua profondément, puis lui adressa un sourire sauvage. "C’est fait, Majesté."

"Bien. Donnes-moi ton rapport, Kritchek." Répondit t-elle en lui indiquant une chaise pour qu’il puisse s’asseoir, tandis qu’elle se recalait dans les coussins de velours de sa propre chaise.

"Les armes de Xadius seront expédier demain. Son bras droit, Gara, est en ville pour surveiller le convoi. Ils utiliseront la route sud et cela aura lieu à l'aube, Majesté."

La Reine découvrit ses dents, elle pouvait déjà goûter la victoire du lendemain. "Excellent. Tu as laissé le Proconsul en vie, n’est ce pas ?"

"Je l’ai fait, Majesté. Mais il sera incapable de communiquer pendant quelque temps. À part, quelques mots très basiques. J'ai peur que sa mâchoire ait été fracturée, ainsi que tous ses doigts et toutes ses orteils."

Un regard amusé passa sur les traits du visage de la régente. "Ses orteils, Kritchek?"

Il haussa les épaules, se rappelant les cris perçants du Proconsul quand il les lui avait cassé une à une. "Je ne voulais pas qu’il décide de devenir créatif avec une plume. Ou encore qu’il se sauve en courant si jamais il nous avait menti."

"Très bien anticipé."

"Puis-je demander comment cela est allé au temple, Majesté ?"

La Reine Noire rit, "Parfaitement. Elles ont leurs petites cervelles toutes embrouillées maintenant, elles n’ont aucune idée de ce que je projette de faire. Elles sont si pitoyables et arrogantes de penser que je me soucis de leur petit village sans intérêts.

"Orkenwüd et Sélène peuvent les garder pour eux, je m’en moque complètement; Tant qu’elles restent loin de Lighthaven." Elle redressa le menton pensivement, "Pas, que je m'objecterais à prendre une partie de l’or qui garnit leur coffre. Mais, je crois que je me limiterai à voler seulement Xadius. Les Amazones ne représentent aucun défi et je préférerais garder Orkenwüd en tant qu’associé au niveau commercial... Pour le moment du moins. "

Pour sa question suivante, Kritchek essaya de dissimuler un petit sourire satisfait, mais sa tentative ne fut pas complètement couronnée de succès. "Avez-vous aimé le cirque hier soir, Majesté ?"

Le regard de Lilith se fixa ardemment sur le sien, répondant à certaines de ses questions muettes. "Oui j’ai aimé, en fait."

"J’en suis heureux." Kritchek se demanda distraitement si Ys n’avait pas une sœur pour lui quelque part.

Pas autant que moi. J’aime tellement l’avoir auprès de moi. Elle est la première personne depuis très longtemps, de laquelle je ne ressens aucune menace. Elle ne me regarde pas, non plus, comme si j’étais une hydre à deux têtes. En plus, elle n'est pas mal du tout : des cheveux d'or rouges, des yeux verts tendres, un mignon petit nez et son sourire, le plus jolie que j'ai jamais vu. J’aime quand elle parle dans son sommeil – même si c’est surtout des mots insensés et des rires bébêtes. En fait, elle semble toujours parler; remerciez les Dieux que j'aime le son de sa voix. Quand est-elle devenue plus que mon oracle de vérité ? Plus que la remplaçante de Sam, plus qu’une famille pour moi. Quoique je n’en ai pas vraiment une avec qui la comparé ces derniers temps.

Kritchek regarda la douceur inondée le visage de la Reine Noire et il bénit le jour où Ys avait marché dans la salle du trône. Il s'était battu à côté de Lilith pendant des années et n'avait jamais vu rien de tel sur son visage jusqu'à présent. Il désirait d'autant plus être debout à ses côtés pour combattre, et même s’il ne faisait que la protéger. Pour l'amour de Ys.

Claquant la paume de ses mains sur ses cuisses, elle se remit sur ses pieds. "Assez de cela, Kritchek, nous avons un détournement à préparé. Allons jeter un coup d'œil à la carte que les sentinelles ont dessiné et décidons ou tendre nos filets."

"Volontiers, Majesté. Demain sera un jour mémorable. Certainement, une, que Xadius n'oubliera pas de si tôt en tout cas."

Elle sourit tandis qu’elle repoussait une mèche de cheveux noirs comme la nuit de ses yeux, "J’ai l’intention de le hanter jusque dans ses rêves, Kritchek." Paré dans ses cuirs noirs, ses yeux bleus perçants brillaient d’un feu ardent, elle ressemblait à un fantôme.

Lilith expliqua son plan pour s’emparer des armes de Xadius à Kritchek. Indiquant plusieurs points le long du chemin, elle pointa où les soldats devraient être postés. Bien qu'ils aient l'itinéraire, elle savait qu'ils allaient probablement dévier de leur route. Les hommes de Xadius ne feraient sûrement pas confiance à un gouvernement étranger pour protéger cette information. À la fin, Lilith réfléchit, elle tracerait un autre itinéraire que celui que le Proconsul lui avait donné, au cas où il aurait été dans le coup. Mais, elle savait qu’un autre itinéraire était presque aussi valable que le vrai.

Elle appela un des gardes de rang inférieur et lui remit un parchemin scellé. "Portes ça à Eliza. Dis-lui de venir me rejoindre ce soir, une marque de chandelle après le coucher du soleil nous avons à discuter de nos préparatifs." Le soldat la salua et sorti rapidement. Une fois un messager était sorti un peu plus lentement qu’il n’aurait dû, le pauvre s’était retrouvé avec le poignard de la Reine Noire plantée solidement dans la cuisse.

Lilith et Kritchek discutaient des assignations de troupe quand Hygi fit irruption dans la pièce. La Reine n'avait jamais vu l’archère si affligé. Plaçant son poing sur son cœur, elle salua. "Majesté."

"Rapport." À ce moment, elle réalisa « qui » manquait. "Où est Ys ?"

Hygi su qu'elle devrait agir prudemment en entendant le ton de la voix dangereux de la Reine Noire. "Majesté, c'est ce pourquoi je suis ici."

"A-t-elle été blessée ? Où est-elle ?" Lilith fit un pas en avant et se redressa à sa pleine hauteur.

"Majesté, elle est avec les Amazones."

"Quoi ?" S’étrangla Lilith, saisissant son lieutenant par les épaules, elle la poussa violemment contre le mur de plâtre. "Comment au nom de tous les Dieux as-tu permis qu’elles la capturent ?"

"Elle n’a pas été capturée."

"Alors comment? Expliques-toi, soldat."

Hygi se lécha les lèvres et prit une inspiration aussi profonde que le poids de la Reine appuyée contre elle le lui permit. "Elle m’a demandé d'aller au temple, je l’ai donc amené là bas. Elle avait lu quelques parchemins dans la bibliothèque, j’ai donc supposé qu'elle voulait voir ce qu'ils avaient décrit. Quand nous sommes arrivés là, elle a grimpé les marches du temple et s’est précipité dans les bras de plusieurs de leurs guerrières qui attendaient. Une d'entre elles, une grande femme, aux cheveux bruns, m'a attaqué, m’empêchant d’atteindre Ys. Tandis que je me débattais, elle a disparu avec elles dans le temple. Une fois que j'ai été capable de prendre la clef des champs, je suis revenu directement ici." Pas tout à fait ce qui c’est passé, mais je ne peux pas dire à la Reine Noire que je l'ai laissée seule ou encore ce que je faisais au temple.

La poigne de la Reine diminua et la colère dans ses yeux se transforma en douleur.

Hygi continua, "Majesté, je crains qu'elle ne soit une espionne pour le compte des Amazones et qu’elle ai l'intention de vous trahir." L'archère en avait déduit que ce devait être la vérité, incapable de voir aucune autre raison pour laquelle Ys aurait risquer sa vie pour une étrangère.

Kritchek secoua la tête, pas convaincu. "Une espionne ? Je ne crois pas!"

L’archère fronça les sourcils, "Tu n'étais pas là, Kritchek. Tu ne l'as pas vu se jeter dans les bras des ennemis de notre dirigeante. Et, Majesté, la Reine des Amazones est morte. Elle a été atteinte par une flèche."

Les sourcils de Lilith se froncèrent. "Je viens à peine de quitter le temple. Comment tout cela à t-il pu se produire ? Qui l'a tuée ?" Tout à coup tout sembla lui filer entre les mains, elle perdait le contrôle.

Un autre mensonge, mais plus facile. "Personne ne sait, Majesté. Cela ressemblait à l’attaque d’un tireur isolé." Dit Hygi.

"Et Ys qu’a t-elle fait ? A-t-elle été impliquée dans l'attaque ?"

"Non, Majesté, elle a tenté de sauver leur Reine. Et ensuite elle est partit avec les Amazones. Elle semblait être l’une d'entre elles."

Kritchek se tourna vers la Reine Noire. Risquant sa vie, il plaça une main sur son bras. "Ys ne ferait pas ça, Majesté. Elle a maintes fois eut l’occasion de partir et elle ne l'a jamais fait. Elle a choisi de rester avec vous."

Lilith se trouva incapable d'entendre clairement, son cœur sombrait dans la douleur.

"Elle n'a jamais eu de meilleure raison de partir," répliqua Hygi. "Elle connaît votre désir de vous emparer des armes de Xadius, Majesté. Elle pourrait persuader les Amazones de former une alliance avec lui."

Xadius, le nom se répercuta dans la tête de la Reine Noire. Elle est comme Xadius.

"C’est insensé!" Répondit Kritchek.

La Reine Noire libéra entièrement son lieutenant, recula, et amena ses mains à ses oreilles. "Assez! Fermez-la tous les deux !"

Elle pouvait à peine entendre ce qui se disait, le son de son sang qui martelait ses tympans était assourdissant. Une douleur incroyable commença à s’insinuer dans ses tempes et se diffusa dans sa nuque et sa gorge. Elle avait la nausée et pouvait goûter la bile au fond de sa gorge.

Ne fais confiance à personne. Ne fais confiance à personne. Souviens-toi de ça dorénavant, Lilith Des Damnés. Tu as été idiote de te soucier de cette fille. Idiote d’avoir fait confiance à ses yeux doux et à ses paroles mielleuses. Une idiote de la pire espèce. Pendant dix ans, depuis la mort de Sam, tu t’es concentrée sur ce qui importait. Tu as permis à une distraction d'entrer dans ta vie. C'est la façon qu’on trouvé les Moires pour te punir d’avoir oublié ce qu’était vraiment ta destinée. Concentres-toi. Ne fais confiance à personne. Concentres-toi.

Quand elle releva les yeux, une dureté impassible apparaissait sur son visage et dans ses yeux, ceux-ci arboraient une couleur grise obscure. "Nous détruirons les Amazones une bonne fois pour toutes," dit-elle lentement, en appuyant chaque syllabe. "Orkenwüd se rappellera de mes deux plus sanglantes victoires - la destruction de la Nation Amazone et l'humiliation de Xadius."

Kritchek sentit son cœur se briser, voir la douleur dans laquelle se trouvait sa dirigeante lui était insupportable, il avait bien vu de la joie dans ses yeux un peu plus tôt. "Majesté, envoyez-moi pour enquêter sur ce qui c'est passé. Je suis certain qu'il y a une explication à tout ça. Je vous en apporterai la preuve, je le jure sur votre trône."

Hygi ne pu pas croire ce qu'elle venait d'entendre de la bouche de son Capitaine. Il ne comprend pas ce qu'elle a fait ? "Kritchek, soit honnête avec toi-même. Tu es amoureux de cette fille."

Lilith et Kritchek reculèrent tous les deux, frappé par ses mots. "Tu n'y es pas du tout, Hygi!" Ragea Kritchek.

Cela devint soudainement très clair pour l'archère. Les échos de la conversation qu'elle avait eu ce matin avec Kritchek lui revinrent en mémoire. Kritchek est la taupe! Hygi se retourna vers la Reine Noire et commença à exposer ses arguments. "Majesté, comment Ys est-elle descendue de la croix sur laquelle vous l'aviez mise ? Comment aurait-elle pu retirer les clous et s'enfuir par ses propres moyens ? Ses jambes étaient cassées. Quelqu'un a dû l'aider à descendre. Quelqu'un a dû la sauver. Qui aurait pu se rendre aussi près des croix, à part un de vos hommes ? Et quelqu'un du rang de Kritchek ne se serait jamais fait questionner s'il avait permis à un prisonnier d'être décroché de la croix un peu plus tôt que prévu."

"Majesté!" Kritchek secoua la tête, pour démentir férocement le tout. Il n'avait pas le temps de dénier les accusations qui pesaient contre lui parce que la Reine Noire s'avançait vers lui. "Ce n'est pas vrai."

Étirant la main derrière ses épaules, Lilith commença à tirer son épée. "J’ai remarqué que tu la surveillais avec intérêt depuis qu'elle est arrivée. Comment expliques-tu ça, Capitaine ?"

En reculant vers la porte, Kritchek savait qu'il avait mieux à faire que tirer son épée. Il savait qu'une fois sa lame dégainée, la Reine Noire attaquerait. S'il pouvait se dégager, il pourrait sauver sa vie et celle de Ys. S'il était très chanceux. "Je vous sers corps et âme, Majesté. Vous me connaissez. Vous connaissez tout de ma vie et vous savez que mon épée est vôtre."

La Reine inclina lentement la tête et un sourire sardonique gagna ses lèvres. "Ton épée ne suffit plus, je veux également ton cœur et ta tête." Elle fit tournoyée son épée de façon intimidante, cela indiquait également qu'elle ne jouait plus, elle allait le tuer.

"Vous pourrez les avoir, Majesté, une fois que j'aurai défait vos vrais ennemis. Si vous pouvez toujours trouver une faute en moi après cela." Kritchek sentit les talons de ses bottes touchées le seuil de la grande porte. Il avait maintenant une ligne directe pour battre en retraite, s'il était assez rapide.

Il balaya des yeux le secteur autour de lui dans l'espoir de créer une diversion, pour se gagner le temps dont il avait besoin pour atteindre la sortie. Sur la table basse tout près de lui, il avisa une urne, qui, l'espérait t-il sincèrement, contenait les cendres d'un des parents morts de Merrick.

Tout un chacun sembla se déplacer au même moment. Lilith avança vers sa cible. Hygi dégaina son épée, pour se joindre à elle. Et Kritchek saisit l'urne et lança son contenu au visage de la Reine en furie.

Tournant les talons, il courut à en perdre haleine, ne tenant plus compte de rien d'autre que son objectif.

Lilith toussa quand les cendres se répandirent sur son visage, l'aveuglant tandis que la poussière envahit ses yeux. S'essuyant avec rage, elle se tourna vers Hygi. "Trouves-le et ramènes-le moi. Mort ou Vif. Peu m'importe."

"Et la fille?" Demanda Hygi.

"Je m’occuperais d’elle plus tard. Ramènes-moi d'abord Kritchek."

"Ce sera fait, Majesté." Une lueur rageuse s'alluma dans ses yeux et elle bomba le torse. "Mort à ceux qui vous ont trahis." Puis elle partit à la recherche de celui qui avait osé se soulever contre la Reine Noire.

Lilith ne répondit pas, au lieu de cela elle se laissa lourdement choir dans une chaise, sentant tout à coup le poids du monde entier peser sur ses épaules. Atlas ne connaît rien du fardeau que je porte en ce moment. "Oh, Ys, j'aurais pu t'aimer."

à suivre...

Par Lilith_Des_Damnés le 12/3/2002 à 20:55:57 (#1107806)

Chapitre 24

L'atmosphère était légèrement plus calme dans le village des Amazones. Elexia et Alynna avaient convoqué une réunion du Conseil et Ys avait prit part à cette rencontre. Elle avait observé pendant que les autres membres étaient entrées et avaient prient places. Seule le siège au bout de la table était resté vide, personne ne désirait prendre la place de Darwil. Elexia et Alynna étaient assises de chaque côté de la jeune femme. Puis suivait une guerrière prénommée Solari, la guérisseuse prénommé Aria, la dresseuse de chevaux Rana et Fizzz.

Fizzz était toujours sous le choc, ses yeux étaient rouges et sa peau blafarde. Elle semblait sur le point de s'effondrer et Ys s'inquiétait vraiment pour elle. Les autres Amazones semblaient aller mieux et la jeune femme était heureuse que ce soit le cas.

Alynna, étant l'aîné des femmes, assuma la présidence de la réunion. "Je veux exprimer mes sympathies les plus sincères à Fizzz. Darwil était une Reine bonne et honorable. Elle a dirigé notre Nation avec diligence et son amitié me manquera. Je partage ta douleur, ayant moi-même perdu ma compagne il y a moins de trois hivers, je sais à quel point c'est épouvantable de subir une telle perte et mon cœur souffre pour toi."

Toutes les autres femmes murmurèrent leur approbation face à la déclaration d’Alynna, et Solari mit doucement son bras autour des épaules de Fizzz.

"Maintenant il est de notre devoir en tant que Conseil Dirigeant de la Nation d'annoncer le successeur au trône de Darwil. Juste avant de trépasser, Darwil a donné son droit de caste à Ys." Alynna marqua une pause pour laisser aux femmes le temps d'absorber ce qu'elle venait d'annoncer, sachant qu'à part Elexia et Fizzz, cette nouvelle serait un choc pour toutes les autres.

Solari jeta un regard furibond à la jeune femme assise en face d'elle. "C’est forcément une erreur." Remarquant que la femme était jeune, inexpérimentée, estropiée, et qu'elle n'était assurément pas une Amazone. "Je ne peux pas le croire. Pourquoi Darwil aurait-elle donné son droit à une non-Amazone ?" Ce fut la question la plus aimable qu'elle put formuler à ce moment.

Elexia haussa les épaules, "je ne sais pas pourquoi, mais j'ai été témoin, Sol."

"Peut-être," rétorqua Solari, "voulait t-elle te le donner, mais au lieu de cela …"

"Tu ne sais pas à quel point je souhaiterais que tu ais raison." Tu ne sais pas à quel point je regrette que ce ne soit pas pour moi qu'on prépare le bûcher pour les obsèques.

La curiosité de Ys prit une fois de plus le dessus. "Excusez-moi, mais je me demandais si quelqu'un pourrait enfin m'expliquer ce qu'elle m'a donné au juste ? Parce que je suis un peu dans le noir en ce moment." La jeune femme était fatiguée d'entendre les gens parler d'elle et non pas à elle.

Rana soupira, "Par les Dieux, elle ne le sait même pas !"

"Je ne suis pas une Amazone," répliqua Ys, ses joues s'empourprèrent d'irritation. Elle avait été plus que patiente et maintenant elle voulait des réponses. "Je n'ai pas demandé cette chose, quoi qu'elle soit. Je serais heureuse de la rendre."

"Tu ne peux pas," Dit doucement Alynna.

"Pourquoi pas ? C'est à moi maintenant, pas vrai ?" S'impatienta Ys, prête à prouver à ces femmes qu'elle était aussi forte qu'elles l'étaient. Elle regarda autour d'elle, ses yeux firent le tour de la table et ne trouva aucune femmes pour contredire que cette chose était sienne maintenant. "Pourquoi je ne m'en débarrasserais pas et une d'entre vous pourrait alors gentiment m'indiquer la route pour retourner à Orkenwüd ?"

"Ys," répondit la vieille femme, "cette chose ne peut seulement se transmettre que par la mort."

"Oh." Tout espoir se draina de Ys.

"Nous serions heureuses de…" murmura Aria.

Alynna jeta un coup d'œil courroucé à Aria qui se trémoussa mal à l'aise dans son siège, et fit face à la guérisseuse, "ce n'est certainement pas une façon de t'adresser à ta Nouvelle Reine, Aria."

"Reine ?" Balbutia Ys en un écho. J'aurais vraiment dû rester à la bibliothèque.

La Prêtresse continua, "Vous n'auriez jamais toléré un tel manque de respect envers Darwil."

"Darwil était la Reine des Amazones. Elle était le vrai leader de notre Nation. Elle était bonne et forte et elle nous a sauvés de la l’Usurpatrice Sombre," répondit Aria avec passion. "Elle avait gagné notre respect, Alynna, et elle le méritait."

Elexia passa nonchalement une main dans son épaisse chevelure, se détestant déjà pour les choses qu'elle allait dire. "Darwil a donné son droit de caste à cette fille. Ne devrions nous pas respecter Darwil autant dans la mort que dans la vie ?" Toutefois Dar, j'aurais apprécié discuter cette décision avec toi.

"Vous voulez que je sois votre Reine ?" S'exclama enfin Ys, essayant de saisir le concept et n'y réussissant pas. La Reine Noire ne va certainement pas aimer ça.

Trois 'non' et trois 'oui' résonnèrent dans la hutte. Alynna regarda fixement les femmes qui avaient protesté, réprimandant silencieusement chacune d'entre elles, heureuse que Fizzz ne soit pas l'une d'elles. "J'ai eu des visions de toi, Ys. Des visions de toi nous menant contre notre plus grand ennemi et je nous ais vu, la vaincre, elle, et c'était toi qui étais à notre tête."

"Elle ?" Répéta Ys, redoutant déjà de connaître l'identité de cet ennemi.

"Lilith Des Damnés, l’Usurpatrice Sombre, La Reine Noire, La Princesse des Ténèbres et la pire Ennemie de Sélène." Les petites mains de Ys couvrirent son visage, tandis qu'elle tentait sans succès de dissimuler son choc et l'horreur de considérer la Reine Noire comme une ennemie. C'est encore pire que je ne le pensais, et cela ne fait qu'empirer et empirer.

à suivre...

Par Lilith_Des_Damnés le 12/3/2002 à 21:21:19 (#1108017)

Chapitre 25

Kritchek passa en courant dans les rues d'Orkenwüd comme s’il avait été lui même une harpie affolée avant d'atteindre la zone du marché centrale. Là, parmi la foule, il s'efforça de se calmer, et de se mêler à l'activité ambiante. Il essuya la sueur sur son front avec sa manche et se rendit compte qu'il devait absolument changer de vêtements. Son uniforme de Capitaine était reconnaissable de loin et beaucoup trop visible.

Il commença à chercher un vendeur de vêtement. Kritchek décida de pas essayer de se faire passer pour un citoyen d’Orkenwüd. La coloration de sa peau le trahirait, le rendant même encore plus suspect. Au lieu de ça, il chercha un marchand étranger. Quand il en trouva un, il se glissa à l'intérieur de sa tente, essayant de disparaître de la circulation. Le marchand recula en voyant un officier de la Garde Royale. "Comment puis-je vous aider ?" Le ton insolent qu’avait employé l'homme indiquait clairement qu'il ne souhaitait pas vraiment être d'aucune aide.

Kritchek fronça les sourcils, n’ayant pas envie de négocier avec l'hostilité de cet homme en plus de tout le reste. "J'ai besoin de me trouver de nouveaux vêtements de voyage."

L'homme hésita, "Pourquoi ? La Reine Noire ne vous autorise pas à porter autre chose que vos uniformes." Il ne voulait rien avoir à faire avec un déserteur. Déjà que la Reine Noire était assez terrifiante quand on était dans ses bonnes grâces, qu’est ce que se serait avec un inconnu qui ne l’était pas. Il ne voulait pas avoir affaire à elle d’aucune façon.

Kritchek appuya un couteau sur la gorge du marchand et lui envoya son souffle chaud sur le visage. "Ne m’oblige pas à te prendre tes propres vêtements."

Les mains du marchand se tendirent devant son corps, indiquant qu'il allait obtempérer. "Prenez tout ce que vous voulez et partez."

Kritchek hocha vivement la tête, rengaina son poignard et choisit une tunique qui semblait lui aller. Une fois son choix fait, il se déshabilla et se changea. S’assurant que ses armes étaient toujours clairement visibles, il passa un peignoir sur ses épaules et l’ajusta convenablement. Puis il partit aussi furtivement qu'il était arrivé.

Le marchand lâcha un soupir de soulagement, très reconnaissant d’être toujours vivant. En se prenant la tête dans les mains. Il sursauta quand quelqu'un entra à nouveau dans sa tente. "Par les Dieux, ne me fais plus jamais ça," gronda t-il a son visiteur.

L'autre inclina la tête avec bienveillance. "Est-ce que ça va, Yahiko ?"

L'homme haussa les épaules, "je pense que oui."

+++

Kritchek n'était pas certain de savoir comment faire pour retrouver Ys, mais il savait que le temps pour les subtilités était depuis longtemps passé. La lueur démente dans les yeux de sa régente avait transformé son cœur en pierre, et il savait combien celui de Lilith était devenu de glace en l'espace d'un instant.

Le seul point de départ logique pour sa recherche était le temple. Le dernier endroit où Ys avait été vue, si Hygi disait vrai, corrigea t-il mentalement. Il ne pouvait pas comprendre ce qui c’était passé avec son lieutenant. Pourquoi a t-elle amené Ys au temple pour commencer ? Hygi savait que la Reine Noire projetait d’aller au temple pour embêter les Amazones. Pourquoi a t-elle délibérément mit Ys dans une situation dangereuse ? À moins de vouloir elle-même se rapprocher de l’action. Hygi n’était pas particulièrement enchanté de son assignation du jour.

Les rues et ruelles transversales fournirent un itinéraire un peu plus sûr pour le Capitaine. Orkenwüd était peuplé d'une grande quantité de résidants et les rues étaient bondées de gens qui vaquaient à leurs occupations. En se déplaçant avec assurance, mais pas trop rapidement, Kritchek réussit à se fondre dans la foule. Il regrettait ne pas avoir quelque chose pour couvrir sa tête, mais ce n'était pas la coutume chez les hommes du coin et cela servirait seulement à attirer l’attention sur lui.

La culture multiethnique d'Orkenwüd servit bien au Capitaine. Un peu paniqué, il ne prêta pas attention aux vêtements colorés et brillants des hommes et des femmes. Il ne s’arrêta pas non plus pour examiner la multitude de stands qui offraient de petites statuettes d'ivoires représentant Sélène et son temple. Un petit quartette de musiciens jouait des airs religieux près de la Porte d'Agora et il ne fit pas non plus de pause pour les écouter. Tout ce que fit Kritchek fut de se concentrer brièvement sur chaque personne qu’il rencontrait, pour déterminer s'ils représentaient une menace potentielle.

Il attendit que le crépuscule soit tombé avant de s’approcher du temple. Il était heureux de ne pas avoir vu ou même rencontrer n'importe laquelle des troupes de la Reine Noire qui devait fouiller la ville à sa recherche. Peut-être, avait-elle décidé de le laisser faire. Kritchek secoua la tête, pour chasser cette idée ridicule. Il n'avait jamais vu Lilith relâcher une proie. Et ceux qu'elle pourchassait, elle les retrouvait toujours. Le parcours à travers l’allée à découvert du temple serait le trajet le plus dangereux qu'il n’ait jamais emprunté.

Inspirant une longue bouffée d’air et se rappelant qu'il protégeait non seulement sa propre vie, mais aussi celle de Ys, Kritchek emprunta la promenade à vive allure.

Il était à mi-chemin quand il entendit un rire insignifiant. "Penses-tu vraiment qu'elle voudra de toi maintenant qu'elle est retournée parmi ses Amazones ?"

Kritchek stoppa net et dégaina son épée, puis se retourna en direction de la voix. "Hygi, pourquoi fais-tu ça ?"

L'archère sortie des ombres au pied du temple. Elle avait attendu là pendant plusieurs marques de chandelles, sachant que s’était la seule destination logique pour Kritchek. "Juste à penser que je t’admirais. Maintenant je te méprise." Son épée se balança dans un arc paresseux devant elle.

"Il doit y avoir une explication à tout ceci, Hygi. Penses-y."

"Je l’ai fais. Et la Reine Noire m'a demandé de lui apporter ta langue perfide." Sur ce, Hygi s’avança en balançant son épée et le visa à la tête.

Kritchek para rapidement son coup avec son épée. Il recula de quelques pas et nota que plusieurs Amazones étaient maintenant debout au sommet de l'escalier. Se rappelant que ce n’était pas un combat d’entraînement, il feinta et frappa sur la droite en tentant de la désarmer.

Son coup porta et le métal vibra dans les mains d’Hygi, mais elle tint bon. Ils commencèrent à échanger des coups, le bruit du métal chantait dans l’air du soir créant une musique funeste pour leur danse mortelle.

Ils se tournèrent autour l'un et l'autre, évaluant les forces et les faiblesses qu’ils se connaissaient bien pour avoir combattu côte à côte pendant plusieurs années. Elle savait qu'il préférait parachever un cycle rapide de coups, pour étourdir et fatiguer son adversaire. Il savait qu'elle aimait frapper bas et happer son ennemi, afin de pouvoir lui trancher la gorge. Pendant de longues minutes ils se battirent, n’obtenant ni l’un ni l’autre l’avantage.

Un heurt de métal et ils se retrouvèrent appuyés l’un contre l'autre, leur épée embrouillés. "Arrêtes cette folie, Hygi," plaida Kritchek.

"Jamais," elle jura, se débattit, se libéra enfin et lui donna un coup de pied derrière la jambe, essayant de lui faucher les pieds.

Le Capitaine sauta par-dessus sa jambe et abattit son épée à l'arrière de sa cuisse comme elle passait. Il sentit sa lame trancher sa chair et l'archère hurla de douleur. "Hygi, va t-en. Je ne veux pas te tuer."

Elle réussit à se remettre debout, en mettant son poids sur sa jambe gauche et indemne. Le sang coula abondamment de la blessure, mais elle sembla ne pas remarquer le sable souillé au-dessous d'elle. "Allé, Capitaine. Battons-nous." Hygi resta là sans bouger à attendre qu’il se déplace à sa porter.

Kritchek, comprit qu'il avait blessé son adversaire, et continua à s'éloigner d'elle, augmentant ainsi la distance entre eux. "Je ne te tuerai pas, Hygi. Pas tant que je n’y suis pas forcé."

"Sois damné, Kritchek ! Bat-toi !" Hygi se déplaça pour décroître la distance entre elle et le Capitaine, mais sa blessure était trop profonde et elle avait déjà perdu beaucoup trop de sang. Sa jambe se déroba sous elle et elle tomba par terre.

En Atteignant l'escalier, il jeta un coup d'œil aux Amazones qui étaient toujours debout prêtes à attaquer. Il rengaina son épée et se retourna pour monter l'escalier.

Comme il se tourna, il sentit qu'un poignard s'enfonçait dans son bras. Hurlant de douleur, il stoppa son ascension. Il tomba à genoux sur la surface de marbre dure, gémit un peu puis retira la lame de sa chair. Déchirant une bande de tissu de sa tunique, il l’entoura autour de son bras blessé et l'attacha solidement.

C’est à ce moment qu’il remarqua qu'il était entouré par un mur vivant d'Amazone. Et elles ne semblaient pas trop heureuses de le voir là.

+++

La Reine Noire rencontra Eliza et les sentinelles comme prévu pour revoir leur plan d'attaque du lendemain matin. Depuis la défection de Kritchek, Lilith avait retravaillé les détails pour que ses connaissances soient inutiles aux Amazones ou aux hommes de Xadius.

Elle avait attendu un mot sur la capture ou la mort de Kritchek pendant le reste de l'après-midi, mais rien de tel n'était venu. Quand le soleil glissa sur l'horizon rougeâtre, la Reine Noire su que le moment de faire quelque chose était venu. Elle convoqua ses Gardes Royales et elle se tint là debout devant eux, sa peau miroitant sous le soleil couchant. "Le temps est venu pour nous, de détruire la Nation Amazone."

à suivre...

Par Lilith_Des_Damnés le 12/3/2002 à 21:51:43 (#1108259)

Chapitre 26

La vue de Fizzz est déchirante, pensa Ys.

Assise sur le trône de l'estrade sur laquelle on l’avait proclamé comme étant la nouvelle Reine des Amazones, elle fit signe pour que débute la cérémonie funéraire… c'était trop pour la jeune femme. Elle se sentait comme au centre d'un tourbillon et était épouvantée de sa propre incapacité à s’en échapper. Elle regrettait la sécurité qu’elle avait ressentit auprès de Lilith et aussi la paix qu'elle avait connue à ses côtés. Comment peut-elle être mon ennemie quand tout ce que je veux c’est être avec elle ?

"Ma Reine," dit Elexia, s'inclinant devant la femme aux cheveux blonds.

Ys se tourna vers la guerrière et attendit qu’elle continu. Elle rougit quand elle se rendit compte qu'elle venait de l'inviter à faire son rapport. "Oui ?"

"Nous avons capturé un homme au temple. Il prétend qu'il détient des informations importantes pour vous. Je ne vous aurais pas dérangés à un moment si inopportun, mais il dit que c’est à propos de l’Usurpatrice Sombre."

Cela prit à la nouvelle Reine un moment pour se rappeler qui était l’Usurpatrice Sombre pour ces femmes. "Est-il toujours au temple ?"

"Non, nos guerrières l’ont escorté ici, afin que vous puissiez l’interroger, si c’est ce que vous désirez bien sûr."

"C’est ce que je désire," Ys se leva et avec elle toutes celles qui étaient sur l'estrade. Elle leurs fit signe de se rasseoir et suivi Elexia aux confins du village là où se trouvait la palissade.

Comme les sons des obsèques s’assourdirent, Ys sentit son rythme cardiaque revenir lentement à la normale, elle était heureuse de se retrouver loin de tout ça. Cela avait été une journée tellement accablante.

Pour se distraire, elle observa les muscles du corps de la forte guerrière devant elle. Elexia était la différence incarnée de la Reine Noire et ce, de bien des façons. Lilith était grande, ses muscles longs et effilés, Elexia était plus courte, tout juste plus grande que Ys et ses muscles étaient plus saillants. Ils la faisaient paraître trapus, quand elle était en réalité juste plus corpulente. Elle se mouvait avec rigidité, Lilith se déplaçait gracieusement, ses pas ne semblaient jamais venir entièrement en contact avec le sol. Ys n'avait aucun doute qu'Elexia était une excellente guerrière. Elle n'avait aussi aucune illusion à savoir qu'Elexia ne durerait pas plus que quelques minutes contre la Reine Noire en combat singulier.

Depuis la réunion du conseil, Elexia avait prit Ys en tutelle. Avec l'appui d’Alynna, et de Fizzz, la Nation n'avait vraiment pas d’autre choix, que de l'accepter comme Reine.

Maintenant, si je peux seulement m'accepter moi-même comme Reine. Répète après moi, Ys : tu ne feras plus jamais faux bond à tes promesses à l’avenir plus jamais… jamais…

Les deux Amazones qui gardaient la palissade se poussèrent sur les côtés aux ordres d'Elexia et les deux femmes entrèrent dans une petite pièce sans fenêtre. Cela prit un moment aux yeux de Ys pour s'adapter à la seule lumière qui passait par l'embrasure ouverte de la porte. Alors elle reconnut Kritchek assit sur le sol, qui tenait son bras blessé contre lui.

"Kritchek !" S’écria telle, en se laissant tomber à genoux à côté de lui. "Qu'est-ce qui t’es arrivé ?" Ses mains commencèrent à enlever le bandage pour pouvoir inspecter la blessure elle-même. Elle remarqua qu’il était sale et échevelée et qu’il ne portait pas son uniforme. Ses mains s’arrêtèrent et elle tourna des yeux froids vers Elexia. "Lui avons-nous fait cela ?"

Le cœur de Kritchek s’arrêta au mot 'nous'. Peut-être Hygi avait-elle eut raison après tout, peut-être avait-il fait la plus grosse erreur de sa vie en fin de compte.

Elexia secoua la tête. "Non, ma Reine. Il a été blessé avant d’être capturé."

"Ma Reine ?" Répéta le Capitaine d’une voix blanche. Cette situation devenait de plus en plus embarrassante avec le temps.

Ys ignora sa consternation quand elle vit la profonde entaille sur son bras, juste au-dessus du coude. Il saignait toujours légèrement. "Elexia, va chercher Aria pour qu’elle s’occupe de sa blessure."

"Ma Reine, je ne peux pas vous laisser seule avec le prisonnier."

"Tch, ce n'est pas un prisonnier. C’est un ami. Maintenant, va." Supposant que l’on obéirait à ses ordres, Ys retourna son attention sur Kritchek ; Elle fit la même chose que ce qu’elle croyait que la Reine Noire aurait fait si elle avait été ici. Depuis que ce fiasco d’affaire de Reine Amazone avait commencé, Ys avait essayé de se comporter comme Lilith le faisait avec ses troupes.

"Ys, qu'est-ce qui se passe ?" Interrogea Kritchek malgré le fait qu’il était complètement abasourdit par la situation.

"Bien, d'abord nous allons nous occuper de toi. Et tu vas m’expliquer comment tu as fais pour aboutir dans ce village Amazone."

Des yeux bleus pâles, qui lui rappelaient beaucoup ceux de la Reine Noire, se posèrent à nouveau sur elle. "J'allais te demander la même chose."

La jeune femme gémit et se laissa tomber sur le sol à côté du Capitaine, en se prenant la tête entre les mains. Au son d'une telle plainte, les gardes à l'extérieur de la porte entrèrent précipitamment dans la pièce, épées aux poings. Kritchek leva rapidement les mains en l'air et resta ensuite immobile, ne voulant pas risquer une autre blessure.

"Est-ce que ça va, ma Reine ?" Demanda une des guerrières.

Elle fit un signe de la main pour les congédier de la pièce, ne se donnant même pas la peine de relever la tête. "Par les Dieux, je comprends ce que tu dois penser," soupira-t-elle.

Il répliqua doucement, "Bien, j'admets, que cela ne paraît pas trop bien." Puisque les gardes étaient parties, il laissa sa main glisser doucement contre son dos, essayant de la rassurer. "Pourquoi es-tu allés au temple, Ys ?"

"Je ne sais pas. Je voulais seulement le voir." Dit-elle, sa voix étranglée par l'émotion. Se remettant sur ses pieds, elle épousseta ses mains sur sa jupe puis finalement se rassis en face de lui." J'avais lu des choses au sujet du temple dans certains des parchemins de la bibliothèque. Hygi m'avait bien dit de ne pas quitter l’édifice, mais je n'ai vu aucun mal à aller y jeter un rapide coup d'œil."

"Hygi t’a dit de ne pas quitter la bibliothèque ?" Répéta t-il. "Où était-elle ?" Elle ne t’a pas laissé seule, n'est-ce pas ?

Ys grimaça, elle ne voulait pas que le lieutenant passe pour avoir été négligente face à ses devoirs. "Elle est allée chercher quelque chose à manger, je crois. Elle ne voulait pas rester avec moi dans la bibliothèque. Ne la blâme pas, Kritchek, tout est de ma faute, je n'aurai pas dû partir."

"Je suis un fils de chauve-souris putride !" S’écria Kritchek, soudainement exalté, malgré les circonstances. "Cette satanée menteuse de grimmish, de traître, de baratineuse, de salo…"

"De quoi parles-tu ?" Rétorqua Ys en jetant une fois de plus les gardes dehors. "Kritchek, qu'est-ce qui c’est passé ? Est-ce que Lilith va bien ?"

Kritchek digérait toujours les informations sur Hygi. Dans son esprit il revivait la conversation entre lui, Hygi et Lilith. Il secoua la tête plusieurs fois comme il entendait les mensonges de Hygi résonné dans sa tête et il se demanda sur quoi d’autre elle avait pu mentir. "Pas étonnant qu’elle veuille te tuer," chuchota-t-il.

"Hygi veut me tuer ?" Répéta la nouvelle Reine des Amazones, comme si elle venait de recevoir un coup de poignard en plein cœur, et se demandant ce qu'elle avait bien pu faire pour mettre le lieutenant tellement en colère.

"Non, pas Hygi," Reprit-il sans réfléchir. Idiot, pourquoi as-tu dis ça ?

"La Reine Noire veux ma mort ?"

C'était la voix la plus affligé que Kritchek n’avait jamais entendu. "Ys …" il tendit la main vers elle, mais elle se recula loin de lui, comme si son contact avait pu la brûler.

Si tu te fais petite, tu ne pourras pas sentir la douleur. Fais-toi petite. Peut-être que si je deviens assez petite je pourrais simplement disparaître. Ys apporta ses genoux à sa poitrine et referma les bras fermement autour de ses jambes. Appuyant son front contre ses genoux, elle ne se sentait toujours pas assez petite. Ou peut-être qu’il n'y avait aucune façon d'échapper à une si grande vague de détresse. Elle avait comme une douleur dans la poitrine, une pesanteur qui l’empêchait de respirer convenablement. Sa gorge se resserrait, et elle tentait tant bien que mal de refouler le cri qui menaçait de s’échapper à tout moment de son âme. Ses yeux grands ouverts se remplirent de larmes, et les larmes se mirent à couler telle une source intarissable.

Kritchek assit devant elle, se sentait impuissant et se détesta lui-même pour avoir négligemment laisser ses mots lui échappés.

C’est ce moment là que choisirent Elexia et Aria pour entrer dans la pièce. "Que lui as-tu fais ?" Gronda Aria. Ys n’aurait pas été le choix de celle-ci pour remplacer Darwil, mais elle ne tolérerait pas qu’un homme fasse du mal à la Reine des Amazones.

"Je lui ai dit quelque chose que je n’aurais jamais du lui dire," répondit sèchement le Capitaine.

Aria souleva un sourcil et croisa ses bras sur sa poitrine. Cette fille n'avait rien d’une meneuse, et elle n’avait rien à faire ici en fait. "Dit quoi ? Quelque chose comme lui dire que les bonnes fées qui viennent remettre tout en place au beau milieu de la nuit n’existaient pas ?"

Kritchek refusa de répondre à cette femme.

Elexia se mit à genoux à côté de Ys et tendit la main pour la toucher, et peut-être tenter de diminuer ses pleurs. Elle fut étonnée quand Ys libéra un gémissement et commença à la frapper à l’aveuglette. Ne désirant pas blesser la jeune femme, Elexia lâcha son bâton de combat et se laissa frapper.

La joute de regard qui avait lieu entre Kritchek et Aria fut interrompue par l'attaque de Ys. Sachant que la jeune femme avait plus que jamais besoin d’un ami, Kritchek attrapa les poignets de Ys dans ses grandes mains, et les serra doucement. Il attendit tandis que Ys était secouée d’encore plus de sanglots puis la tira ensuite contre sa poitrine, et l’étreignit dans ses bras, souhaitant pouvoir la protéger contre la douleur des mots qui lui avaient échappé. Il commença à faire de petits sons doux dans son oreille, tentant de la calmer mais n’obtenant qu’un échec de plus.

à suivre...

Par Lilith_Des_Damnés le 12/3/2002 à 22:02:48 (#1108328)

Chapitre 27

Quelques moments plus tard, quand Ys fut calmée et que la blessure de Kritchek eut été soignée, la nouvelle Reine s’assit sur un banc à l'extérieur de la palissade. Elle but à petits traits le verre de jus qui fit du bien à sa gorge desséché d’avoir trop pleuré. Kritchek avait dû rester dans la palissade, comme c'était la seule partie du territoire Amazone où on permettait la présence d’un homme, mais Ys avait insisté pour qu'un lit lui soit apporté, ainsi que de la nourriture, de quoi boire, et que la porte reste ouverte. Ce n'était pas ce qu'elle aurait voulu lui donner, mais cela devrait faire l’affaire.

Alynna arriva et prit place près de Ys. La vieille prêtresse savait que la prophétie concernant cette jeune femme était vraie, mais elle ne pouvait pas comprendre pourquoi Ys semblait tant se déplaire à faire partie de la Nation Amazone. "Ma Reine, vous sentez-vous mieux ?"

Ys s’humecta lentement les lèvres, dégustant la saveur de melon qui y était collée. "Parlez-moi de vos visions. Dites-moi pourquoi je déferai la Reine Noire." Je ne veux pas lui faire du mal, jamais. Je mourrai avant que je ne laisse une telle chose se produire.

Ah ! Enfin, cela signifie quelque chose, Alynna compris, que la jeune femme était terrifiée à l’idée de s'opposer à l’Usurpatrice Sombre. Elle a sûrement du entendre les histoires que l’on raconte sur la défaite de la Nation près de Lighthaven. Elle a peur de mourir. "Mes visions sont réelles, ma Reine. Je vous vois mettre l’Usurpatrice à genoux. Elle ne vous fera pas de mal."

"Est-ce que…" Ys ferma les yeux en essayant de chasser l’horrible image que lui évoquait sa question, "je la tue ?"

Alynna secoua lentement la tête, "Ma vision relate un champ de bataille. Elle a lieu au crépuscule, à l’heure où les derniers rayons du soleil frappe la surface de la terre. Il y a beaucoup de sang, beaucoup de cadavres et partout repose les affres de la guerre. Vous êtes debout au centre. La Nation encercle le champ de bataille et vous observe. L’Usurpatrice est devant vous, agenouillé, vous suppliant de ne pas la défaire. Son armée est dispersée. Désormais, ils ne représentent plus une menace pour notre Nation."

"C’est tout ce que vous avez vu ?"

"C'est tout. Je vois que vous nous délivrez de cette être maléfique."

Ys tiqua face aux choix de mots qu’avait employé la prêtresse. 'Usurpatrice' et 'Être maléfique' n'était pas des surnoms qu'elle aurait choisi pour la Reine Noire. "Comment puis-je être votre Reine quand je ne sais même pas de quoi vous avez besoin ?"

La prêtresse étendit la main et toucha le tissu qui couvrait le cœur de Ys. "Vous avez un coeur pur, ma Reine. C’est tout ce que nous demandons."

Vraiment. C'est tout ce que la Reine Noire demandait de moi également. "Je ne sais pas-"

Les commentaires de Ys furent interrompus par l'arrivée d'une sentinelle Amazone qui tomba à genoux devant les deux femmes. "Ma Reine, Prêtresse, l'armée de l’Usurpatrice marche vers notre village."

L'obscurité s'était déjà installée sur la terre, nota Ys avec soulagement. Aucune prophétie ne se réalisera ce soir en tout cas. Même si elle me hait, je la verrai. "Dites à Elexia de venir ici." Puis elle se tourna vers Alynna avant de continuer, "j'ai besoin d’avoir une réunion avec le Conseil. Kritchek se joindra à nous."

"Ma Reine –"

"N’argumentez pas avec moi, s'il vous plaît. Kritchek est son Capitaine. Si quelqu'un sait comment nous protéger de sa fureur, c’est bien lui. Je n'essais pas de me montrer entêté, Alynna. J'essais juste de survivre."

"Oui, ma Reine." La prêtresse appuya un accent plus respectueux sur le titre de la jeune femme. Oui, c'est bien la Reine que j'ai vue.

à suivre...

Par Merrick Nurien le 13/3/2002 à 9:28:19 (#1109850)

Magnifique.... une fois de plus !

Par Gara le 13/3/2002 à 14:11:59 (#1110991)

Trés bon *a cru voir son nom marqué*
Cela dit pourquoi y a pas d'hommes au service de Sélène ? :confus:
Arf va falloir que j'en prenne note de tout ça *note pour plus tard : ne pas laisser les femmes prendre trop d'importance dans le clergé de Sélène* ;)

Cela dit bravo, c'est trés agréable à lire.

Par Gara le 13/3/2002 à 16:58:41 (#1111907)

J'allais oublier :)

LA SUITE svp :rasta: :hardos: :lit:

Par Merrick Nurien le 14/3/2002 à 13:46:42 (#1115699)

* Merrick passant par là pour voir si la suite était en ligne arrive à trébucher, tombant tout près du thread qui, de peur, fait un bond et se reptrouve en haut de page *

Oups ! Pas fait exprès ! :D

Par Gara le 14/3/2002 à 16:26:03 (#1116223)

Ou qu'elle est la suite ? *trifouille dans le post*
arf po encore là :(

Par Lilith_Des_Damnés le 14/3/2002 à 19:29:42 (#1117348)

Cahpitre 28



Lilith était debout aux faubourgs du territoire Amazone. Elle leva la main, interrompant l'armée derrière elle, et écouta. Inclinant la tête sur le côté, elle ferma les yeux, se concentrant sur les sons qu'elle entendait et n’entendait pas. Il aurait du y avoir les sons subtils des sentinelles dans les arbres au-dessus d'eux, surtout aussi près du territoire Amazone. Mais elle ne perçut que le silence. Le silence qui ne s'étendit pas jusqu’à son cœur, qui hurlait toujours son tourment face à la trahison de sa seule vrai amie.

"Majesté ?" Demanda Eliza qui avait noté la douleur sur les traits du visage de la Reine Noire.

Les yeux de Lilith se rétrécirent comme elle se retournait vers son soldat. "Il semble que nous ayons été découverts. Toi et moi continuerons, mais, renvois les autres officiers. Je les veux en forme pour notre attaque de demain."

"Majesté, sûrement devrions-nous au moins garder un escadron avec nous ?" Dit prudemment Eliza.

Des yeux pâles se braquèrent sur la jeune femme. "Je n’ai pas l’habitude que mes ordres sois discutés. Dois-je trouver un nouveau commandant ?" La main de Lilith se posa nonchalamment sur le manche de son poignard, ne laissant aucun doute quant à ce qui arriverait si Eliza devait fournir une mauvaise réponse.

"Non, Majesté." Eliza se hâta de donner l'ordre aux troupes. Elle se demanda comment Kritchek avait réussi à survivre aussi longtemps sous la commande de la Reine. Elle essaya avec difficulté de ne pas penser qu'il était parmi les proies ce soir et aussi de ne pas penser que cela serait peut-être son propre destin un jour.

Lilith s'appuya contre le tronc d'un arbre. Elle se sentait aussi à l’aise que chez elle à cette profondeur dans les bois, ayant passé pas mal de temps avec les Amazones dans de telles conditions, d’abord en tant qu’amie et puis en tant qu’adversaire. Elle concentra toute son attention sur les branches au-dessus d’elles, étant à l’affût de la façon dont ces femmes les employaient comme écran avant de se déplacer furtivement au-dessus de leur proie. Ce n’aurait pas été un grand effort pour elle, compte tenu de ses habiletés, de monté à ces arbres et les rejoindre, mais elle préférait attendre.

Ses hommes suivirent ses ordres et retournèrent en ville. Ils ne seraient pas utiles ce soir. Les Amazones s'étaient enfuies, ce qui étonna Lilith. Ce fut seulement quand son annihilation de la nation Amazone fut presque complétée à Lighthaven que quelques-unes d'entre elles avaient traversé la mer jusqu’à Orkenwüd. La plupart avaient préféré rester dans leurs patries, et mourir plutôt que de se rendre ou effectuer une retraite.

Lilith avait besoin de se rendre au village pour découvrir pourquoi les Amazones avaient préféré ne pas affronter, leur Usurpatrice Sombre préférée. C'était vraiment très curieux et elle était ennuyée d’être privé du conflit qu’elle avait anticipé. Elle aurait grandement eut besoin de l’exultation d’une bonne bataille pour dissiper certaines choses qui hantaient frénétiquement son âme. Quoique tout le sang de la Nation Amazone ne serait pas suffisant pour éteindre le brasier qui brûlait à l'intérieur d'elle. Elle avait été stupide. Elle avait été vulnérable. Et elle avait été trahie, une fois de plus.

Eliza revint à ses côtés et la Reine partit aux pas de course. Cette allure était idéale, et il lui était facile de déambuler dans ces bois sous la lumière de la pleine lune. Les petits totems dispersés ici et là, la guida infailliblement vers le village des Amazones.

Aux abords du campement, elle s’arrêta, et Eliza entra presqu’en collision avec elle. Pas tout à fait désert, pensa t-elle comme elle vit deux silhouettes assises près du feu central, une d’elle se mit debout et tira son épée quand il la vit, mais garda sa lame abaissée.

"Eh bien ! Kritchek," débita Lilith d'une voix traînante, la voix pleine de sarcasme, "quelle surprise de te trouver ici." Elle laissa dériver son regard vers la jeune femme qui était restée assise et dont les cheveux luisaient faiblement sous la lueur du feu, rappelant à Lilith le temps où cela avait été leur feu de camp.

Arrêtes ça! Elle est assise près d’un feu Amazone avec Kritchek. Ne te laisses pas dupé par ses regards doucereux une deuxième fois. "Et, Ys, comment as-tu aimer passer du temps à la bibliothèque ?" Lilith essaya de pas penser à la façon dont elle avait projeté demander cette question ce soir dans un tout autre décor, plus amical, en partageant un repas et une bonne bouteille.

"Majesté," Répondit doucement Ys, "je suis heureuse que vous soyez venus." En fait, tout ce que voulait faire Ys était de retourner à la maison de Merrick avec elle et feindre que ce jour n'avait jamais eut lieu. Elle ne pouvait pas croire que l'étoile qui l’avait toujours guidée et qu'elle avait vu sur le bateau l’avait conduit à Orkenwüd et que tout ça allait ce terminer de cette façon. Et ça s’était sans parler de la lueur hostile qui brillait dans les yeux de la Reine Noire quand elle la regardait. Ce supplice était encore plus affreux que celui de sa crucifixion.

Lilith laissa un sourire glacial traverser ses lèvres, sa colère tarissant le soulagement d’entendre la voix de son oracle. "Je ne pense pas que tu le seras bien longtemps." Dégainant son épée, elle l'a fit tournoyer devant elle. "Kritchek, je ne pense pas que nous ayons eu la chance de nous entraîner récemment. Ça te dirais de jouer un peu?"

Le Capitaine voulut s’avancer vers la Reine Noire, mais Ys se leva et plaça une main sur son avant-bras pour l’en empêcher. "Nous sommes restés pour vous parler. En réalité, je suis resté pour vous parler mais Kritchek a choisi de rester avec moi."

Un frisson de jalousie parcourut Lilith quand elle vit ce contact fortuit. Elle se demanda combien d'autres contacts moins fortuits ces deux là avaient échangé tandis qu’ils étaient avec elle. Comment ai-je pu être aussi aveugle ? Elle secoua la tête pour chasser les images de Ys et Kritchek de son esprit.

"C'était un choix stupide, parce que je ne veux rien entendre de ce que vous avez à me dire." Avec une rapidité de fauve, Lilith plongea sur son ancien oracle. Peut-être serait-elle moins attrayante pour Kritchek quand elle serait étendue sur le sol à se vider de son sang.

Le Capitaine poussa rudement Ys sur le sol et para la lame de la Reine. Échangeant de brefs coups rapides au-dessus de la petite la blonde, aucun ne put obtenir un avantage sur l'autre. Un coup de pied rapide au torse de Lilith de la part de Kritchek fournit l’espace nécessaire dont avait besoin Ys pour se précipiter à distance du combat. Une fois qu'elle fut en sécurité, quatre flèches vinrent pleuvoir sur Lilith.

Des années de féroce bataille ainsi que les capacités innées de Lilith lui permirent de faire dévier les deux premières avec son épée, d’esquiver la troisième et d’attraper la quatrième dans son poing. Elle l'a maintint sur son cœur et laissa dériver son regard, d'abord vers Ys et ensuite jusqu'aux guerrières Amazones juchées dans les arbres. Par Brehan, j'étais trop concentré sur elle pour penser à protéger mes arrières. Quelles autres surprises ma petite traîtresse a-t-elle en réserve pour moi ?

"Non !" Cria Ys. "Non !" Elle se fraya un chemin autour de Kritchek, se jeta devant la Reine Noire, et tourna le dos à la femme qui venait tout juste d’essayé de la tuer. "Arrêtez ça ! Ne lui faites pas de mal !" Ys était furieuse, elle n’était pas consciente que certaines Amazones étaient restées en arrière, malgré son ordre d'évacuer les lieux. Son cœur battait follement dans sa poitrine, les flèches qui s’étaient dirigé vers la Reine Noire l’avaient terrifier plus encore que le combat qui avait eu lieu au-dessus d'elle.

Lilith saisit la jeune femme et l'a tint serré contre son corps, elle appuya rageusement son poignard sur la gorge de Ys. Elle les fit reculer rapidement, et chercha une structure solide sur laquelle elle pourrait appuyer son dos. Avisant une hutte non loin de là, elle les y conduisit, puis s'appuya contre la surface du mur de boue et de pierre de l'édifice. "Eliza, mets-toi à couvert !" Cria t-elle.

Son commandant se plaça où elle pouvait s'assurer que personne ne pourrait fondre sur la Reine Noire. Eliza savait qu'elle était toujours légèrement exposée, mais sa vie était sensée être mise à l'amende pour la Reine.

Ys ne lutta pas contre Lilith, permettant ainsi à la grande femme d’avoir une bonne prise sur sa captive, et croyant aussi qu'elle n'oserait pas lui trancher la gorge. Et même si elle le faisait, Ys savait déjà que sa vie ne vaudrait pas la peine d'être vécu si elle n’incluait pas celle-ci. La mort immédiate était un substitut plus agréable que celui d’une mort lente dans la solitude ; la destruction du corps était toujours préférable à celle de l'âme.

Kritchek suivit pour se placer à quelques pieds devant elles, son épée parée. Son propre cœur était déchiré en deux à la vue de sa dirigeante prête à tuer son oracle. Il ne voulait pas blesser Lilith pour sauver Ys et il trouvait que le choix entre les deux était impossible à faire. Il les voulait toutes les deux, ensemble.

Deux Amazones se laissèrent tomber des arbres et s’approchèrent de l'otage et du preneur d'otage, flèches encochées. "Laissez-là partir, Usurpatrice," Ordonna Elexia. Je peux te venger maintenant, Darwil. Même si cette chienne n'a aucun rapport avec ta mort, elle est celle qui nous a forcés à nous replier sur cette terre où tu as trouvé la mort.

Un rire méprisant fut sa seule réponse. La Reine Noire resserra sa prise autour de la taille de Ys et fut étonnée par son désir instinctif d'être douce avec elle. Par les Dieux, ça suffit, Lilith. C’est une traîtresse, tu t’en souviens ?

Ys se força à rester calme. Elle ne voulait pas fournir une raison à la grande femme de se mettre irréversiblement en colère. En regardant directement Elexia, elle ordonna d’une voix forte, "Baissez vos armes. Je ne veux pas que vous la blessiez. Peu importe le résultat."

"Ma Reine, je ne peux faire ça." Je ne le ferai pas.

La sensation du métal qui lui lacérait la gorge fit haleter Ys. Elle sentit un mince filet de sang chaud descendre le long de son cou. "Tu es leur Reine ?" Une voix chaude et rauque s’insinua dans son oreille.

"Tu me fais mal."

La pointe du poignard s’inséra un peu plus profondément, "j'ai l'intention de te tuer."

Ys ferma les yeux sous la douleur, pas celle de son cou, mais celle de son cœur. "Pourquoi, Majesté ? Que vous ai-je fait ?"

Tu m'as fait ressentir quelque chose à nouveau. Lilith dont les lèvres se trouvaient à moins d'un cheveu de l’oreille de Ys, finit par répondre, "Tu as omis de me dire certaine vérité. C'était notre accord, n’est ce pas, Reine Ys ? Ta vie contre la vérité."

"Je ne vous ai jamais menti, croyez-moi s'il vous plaît." La jeune oracle leva une main et l'a plaça sur la grande main de la Reine Noire qui l'a maintenait contre son corps. Doucement elle serra celle-ci comme elle l’avait fait seulement une nuit auparavant au théâtre. Était ce seulement hier soir ? "Majesté, écoutez-moi s'il vous plaît, laissez-moi, vous expliquer. Laissez-moi vous dire la vérité."

Lilith resta très calme et essaya de filtrer les voix qui rivalisaient toutes à la fois pour l’atteindre. Elle entendait les Amazones lui lancer des menaces de ce qu’elles lui feraient si elle ne libérait pas leur Reine. Il y avait aussi la voix de Kritchek, qui lui demandait d’écouter l'histoire saugrenue que lui et son oracle avaient du inventer. La voix d’Eliza qui l'avertissait des mouvements dans les arbres. Son âme qui lui criait de se rappeler les trahisons du passé, celle de Xadius qui l’avait amené jusqu’ici sur cette terre. Et ensuite son cœur qui lui parla de la voix la plus douce d'entre toutes et lui chuchota de ne pas faire de mal à celle qu’elle tenait dans ses bras parce que cela la détruirait du même coup.

Ys sentit la prise autour de sa gorge se desserré et vit avec soulagement le poignard s’éloigner.

Gratifiant d'une prière silencieuse n'importe quel Dieu qui avait surveillé la scène, elle resta exactement où elle était malgré l'envie accablante de fuir. Elle fixa ses yeux sur Elexia, "je t’ordonne d’abaisser ton arme." Cette réunion est désormais sous la bannière de la trêve. J'appelle Sélène pour qu’elle en soit témoin. Si une d’entre vous viole cette trêve, elle sera sévèrement réprimandée." Ys avait utilisé chaque expression protocolaire dont elle pouvait se souvenir, espérant que cela paraîtrait raisonnable et logique. Son regard se fixa sur Kritchek, "Toi aussi, Capitaine." Elle attendit que les trois guerrières devant elles se soumettent à ses ordres. Il y avait quatre flèches, donc quatre guerrières. "Ordonnez aux autres de descendre des arbres et de se tenir là où je puisse les voir."

Elexia fronça les sourcils, mais obéit. Amenant ses mains à sa bouche, elle imita un cri d'oiseau. Deux guerrières Amazones se laissèrent tombées des branches et vinrent rejoindre leurs sœurs.

"Comme vous l'avez ordonné, ma Reine," Dit Elexia tandis qu'elle lui indiqua leur nombre. À voir la petite Reine sous l'emprise de l’Usurpatrice Sombre la guerrière n'eut pas de difficulté à croire que bientôt la Nation passerait le masque de reine à une nouvelle femme. Elexia ne put pas se rappeler qu'une autre Reine aille tenu moins d'une journée. Elle se demanda si Ys penserait au moins à transmettre son droit de caste.

Réalisant que c'était à son tour de se montrer de bonne foi, Lilith s'adressa à Eliza, "Eliza, abaisse ton épée."

"Majesté, nous sommes encerclées et elles nous surpassent en nombre," Répondit Eliza. Le jeune commandant était plus terrifié qu'elle ne voulait l'admettre. En jetant un coup d'œil à la lisière des arbres, elle jurait voir au moins une centaine d'Amazones qui attendaient.

"Obéis !" Cracha Lilith, l'inexpérience de son commandant face à la chaîne de commandement était flagrante, ce qui força Lilith à s'avancer d'un pas menaçant vers elle.

Ce changement de position fit que le poignard entailla de nouveau la gorge de Ys. Elle émit un petit son et apporta une main jusqu'à sa blessure, essuyant une petite traînée de sang, en la répandant sur son cou.

Cette blessure malencontreuse obligea Lilith à se tourner vers les guerrières Amazones pour voir si elles avaient changé de position. Elles n'avaient pas tressaillit, prouvant qu'elles étaient disciplinées malgré les circonstances.

Ys savait qu'elle devait s'emparer de l'occasion, pour détendre l'intense atmosphère qui régnait si elle espérait que la Reine Noire l'écoute vraiment. "Voudriez-vous quelque chose à boire où manger ?" Dit-elle en tentant d'adopter un ton calme, malgré le fait qu'elle ne pouvait simplement rien entendre d'autre que les battements de son cœur dans sa poitrine.

En voyant que le danger était passé à un niveau inférieur, Lilith relâcha sa prise sur Ys, et la repoussa de son corps, regrettant aussitôt son contact. "Rien. Je veux seulement des réponses."

Avec un regard courroucé sur ses guerrières, qui avaient été déjà très désobéissantes en restant ici malgré ses ordres et qui allaient avoir de sérieux problèmes pour avoir attaqué Lilith, Ys se tourna pour faire face à la Reine Noire. "Que voulez-vous savoir ?"

"Tu es la Reine des Amazones. Es-tu venu pour me tuer ?"

Ys secoua la tête, "Comment le pourrais-je ?" Elle fit un geste vers le bas de son propre corps, attirant l'attention de la Reine Noire vers ses jambes en voie de guérison. "N'ai-je pas voyagé pas avec vous pendant une lune entière ? J'ai mangé votre nourriture, apporté votre vin, dormi à vos côtés. Vous ai-je déjà fait croire que je pouvais seulement être une menace pour vous ? Regardez-moi, Majesté ?"

"J'ai détruit votre… Ta... Nation."

La petite femme secoua la tête, "Cela-" elle indiqua les guerrières Amazones et le village "-est un développement très récent. Je n'étais pas une Amazone à Lighthaven."

"Pas une Amazone à Lighthaven ?" Lilith était confuse. Si elle n'était pas une Amazone à Lighthaven, où était-elle devenue une Amazone ? "Où, dans ce cas ?"

"Ici. Aujourd'hui." Par les Dieux, tout cela seulement aujourd'hui ?

Aujourd'hui ? La colère de Lilith l'enflamma, on devait lui mentir une fois de plus. "La Nation Amazone ne recrute pas des oracles venu de Lighthaven pour les faire Reine sans bonnes raisons, Ys."

"C'est vrai. J'étais au temple aujourd'hui quand quelqu'un a tiré une flèche qui à atteint Darwil, leur Reine. Quand c'est arrivé, je me suis simplement jeté sur elle, je n'ai pas vraiment réfléchit. Sur le point de mourir, elle m'a donné son droit de caste. Je n'avais encore aucune idée de ce que cela signifiait, avant que les Amazones ne viennent et ne m'emmène jusqu'ici. J'ai voulu vous envoyer un mot, j'avais peur que vous pensiez que je vous avais quitté pour retourner à Lighthaven. C'est alors que Kritchek est arrivé et m'a dit que vous vouliez me tuer, que vous pensiez que j'étais une espionne qui m'étais infiltré dans vos rangs."

"C'est ton amant ?" La question s'échappa des lèvres de Lilith avant qu'elle ne puisse la retenir.

Ys et Kritchek haletèrent à l'unisson, estomaqué par la question. Lilith fut certaine d'avoir eut sa réponse.

"Sur mon honneur, Majesté, je jure que non," Répondit Kritchek, mettant un genou à terre. "Je ne vous ferais jamais un tel affront."

"Kritchek est mon ami, Majesté et le vôtre aussi." Répondit Ys. Elle prit conscience de toutes les implications de cette question et la mit fermement dans un recoin de son esprit. Ce n'était pas le temps ni le moment de les prendre en considération. Bien qu'elle ait désespérément voulu savoir pourquoi la pensée qu'elle et Kritchek puissent être des amants renversait à ce point la Reine Noire. Elle espérait que c'était pour les même raisons pour lesquelles elle était ici en train de jouer sa vie.

Se retournant vers son ancien Capitaine, Lilith fronça les sourcils, "Alors pourquoi es-tu ici ?"

Kritchek réfléchit à cette question et planta ses yeux dans les siens avant de lui offrir sa réponse, "vous protéger, Majesté." De vous, ajouta t-il mentalement. Je n'aurais jamais pensé que la force qui pourrait un jour vous vaincre n'atteindrait même pas la hauteur de mon épaule et aurait de doux yeux verts.
La posture de Lilith se ramollit voulant à tout prix croire un temps sois peu celui qui avait été son Capitaine pendant plusieurs années. Jetant un rapide regard de ses yeux bleus saphirs vers Ys, elle continua son interrogatoire. "Et toi ? Pourquoi as-tu demandé à Hygi de te conduire au temple ?"

"Je ne me suis pas rendu au temple avec Hygi, Majesté. Je l'ai laissée derrière, je sais que je n'aurais pas dû. Je lisais dans la Bibliothèque à propos d'une statue qu'abritait le temple et j'ai vraiment eus envie d'aller la voir. J'ai cru qu’Hygi était parti se restaurer. J'ai alors supposé que je serai seulement partit pendant quelques minutes, mais… les choses se sont drôlement compliqué."

"Hygi n'était pas avec toi ?" Demanda la Reine Noire très lentement, les affirmations contenues dans la réponse de Ys lui causaient déjà une angoisse mentale.

"Non, elle ne l'était pas." Ys n'en dit pas plus, sachant qu'elle ne voulait pas incriminer Hygi d'aucune façon que se soit. La Reine Noire aurait la tâche de choisir qui croire par elle-même.

Le regard de Lilith se fixa sur Elexia. "Vos troupes ont-elles combattu un de mes soldats aujourd'hui au temple ?"

Elexia serra les dents comme si elle refusait de répondre, mais Ys jeta un regard implacable sur la guerrière et lui commanda silencieusement de répondre. "Malheureusement, non, Usurpatrice."

"La seule personne avec qui Hygi s'est battu, Majesté, c'était moi," Ajouta Kritchek. "Elle m'a suivi au temple après que je vous ai fait faux bond cette après-midi. Là elle m'a attaqué. Après que je l'ai mise hors combat, elle m'a poignardé tandis que j'avais le dos tourné. " Hygi est une lâche qui vous poignarde dans le dos. Comprenez cela, Majesté et croyez ce que dit Ys.

"Où est-elle maintenant ?"

"Majesté, je ne sais pas. Elle a été blessée lors de notre échange et j'ai été fais prisonnier puis elles m'ont amené ici."

Anticipant la prochaine question que poserait la Reine Noire, Ys planta son regard dans celui d'Elexia, "Est-ce que n'importe laquelle d'entre vous n'a fait attention à Hygi après son combat avec Kritchek ?"

Elexia baissa les yeux, "Non, ma Reine."

"Quelqu'un me ment-" elle leva une main pour couper la parole à Ys "-ce qui est une habitude on dirait. Si je constate que tu as dis la vérité, Ys, je n'attaquerai pas tes Amazones et vous laisserez en paix. Mais si je découvre que ce n'est pas le cas, Sélène se retrouvera sans fidèles pour l'adorer. Me suis-je bien fais comprendre ?"

Pour la première fois, Ys retrouva une vacillante étincelle d'espoir. Ses yeux verts clairs rencontrèrent les yeux bleus de la Reine Noire et sa voix se fit forte comme elle répondit. "Seulement si je me suis fait comprendre clairement moi aussi, je n'aurais jamais fait ce que vous m'accusé d'avoir fait. Je ne vous ai pas menti et je ne vous aurais jamais quitté." Je ne te quitterai jamais.

Il serait si facile de la croire, pensa Lilith. La première personne depuis des années que je ne suis pas forcé d'impressionner. Quelqu'un qui me rappel la maison, qui me rappel Sam et ma famille. Mais ta maison… elle a été détruite ainsi que les membres de ta famille et tu es seule. La seule personne sur qui tu n'as jamais pu compter c'est toi. Xadius t'a très bien instruit sur ce qu'était le destin, Lilith. Alors souviens-toi que le tiens est de gouverner Lighthaven et plus tard le monde. Seule.

S'adressant à Kritchek elle grogna plus que ne parla, "n'interfère pas dans mes plans, ou tu ne vivras pas assez longtemps pour le regretter." Sans lui donner une chance de répondre, Lilith retourna son attention sur Ys. "Ce n'est pas fini entre nous."

Par les Dieux, j'espère que non. Ys inclina la tête, souhaitant dire quelque chose qui améliorerait les choses. Mais il n'y avait plus rien à ajouter. Maintenant il ne restait que les conséquences des décisions.

à suivre...

Par Lilith_Des_Damnés le 14/3/2002 à 20:09:40 (#1117599)

Chapitre 29

C'était vraiment trop calme à l'intérieur de la maison de Merrick. Lilith, qui toute sa vie avait préféré la solitude, s'ennuyait tout à coup de l'activité dont elle débordait d'habitude. Ys était partie, sans doute racontait-elle des histoires autour du feu de camp Amazone. Et vu l'absence de Kritchek, la Reine Noire ne put faire autrement qu'aller se promener parmi ses troupes. Là tout de suite ; il était le seul de ses hommes qui aurait pu se mesurer à elle pour une séance d'entraînement.

Dans l'humeur où elle se trouvait, elle serait très probablement capable de détruire sa propre armée avant la bataille du lendemain. Lilith souhaita même la compagnie de Merrick. Ce coquin moulin à paroles aurait au moins tenu son esprit occupé. Avait-elle toujours été aussi seule sans le savoir ?

Se tenant debout au-dessus des plans qu'elle avait ébauchés pour l'attaque du convoi, elle se força à faire le vide dans son esprit, et tenta de voir uniquement le parchemin qui était devant elle. Son pressentiment était insoutenable : qu'est ce que je n'ai pas prévu ?

Après leur rencontre avec Ys, la Reine Noire avait envoyé Eliza s'assurer que ses troupes étaient correctement déployées. Ils étaient supposés être en position depuis le crépuscule, se dissimulant sous le couvert de la nuit, il devait rester à ce point immobile qu'on les prendrait pour des rochers. Eliza viendrait lui faire son rapport plus tard et lui dirait s'il y avait des problèmes. Lilith irait rejoindre ses troupes juste avant l'aube. Jusque-là, elle attendrait.

Il y eut un mouvement derrière elle et la Reine Noire sut qu’Hygi était de retour. "Où est Kritchek ?" Demanda t-elle, en se retournant lentement, se rappelant que son lieutenant s'était vanté qu'elle reviendrait avec la tête de son capitaine.

Hygi rougit profondément. Pas de doutes que la Reine Noire remarquerait sa blessure et comprendrait ce qui c'était passé. Elle montra du doigt le bandage avec lequel le guérisseur avait enveloppé sa cuisse qui avait été recousu, ainsi que la tache de sang sombre qui souillait celui-ci. "Majesté, il s'est échappé."

"Alors tu as échoué. Comme tu l'as fais avec Ys ce matin." Le corps de la Reine Noire émit une menace non voilée. "Je ne tolère pas l'incompétence parmi mes gardes. Et tu le sais."

L'archère maintint sa posture, malgré qu'elle ne put s’empêcher de songer que même la cape noire de la Reine semblait dangereuse en ce moment. "Majesté, vous avez été trahis, d'abord par Ys, ensuite par Kritchek. Je suis la seule qui sois revenu pour vous servir."

"Comment as-tu été blessé ?"

Hygi se détendit, heureuse que la Reine Noire ce souci de son bien-être. "Ce traître, de Kritchek, m'a attaqué, Majesté. J'ai l'ai suivi à la trace jusqu'au temple et ai essayé de l'empêcher de rejoindre la fille. Il m'a frappé quand j'avais le dos tourné, Majesté, et il a essayé de m'estropier."

Lilith détailla son soldat, et ravala ses paroles. Hygi était, dans une impasse, à dire vrai. Son combat était réel, ses intentions ne l'étaient pas. Ys n'aurait jamais osé employé cette forme de demi vérité envers moi, comprit la Reine Noire, avant de congédier l'oracle aux cheveux blonds de son esprit. "Et ce matin, décrit moi l'Amazone qui t'a attaqué. Car je ne veux pas la tuer quand nous annihilerons la Nation avant de quitter Orkenwüd ; je veux te laisser cet honneur."

Hygi sourit, et toute crainte se dissipa. "Merci, Majesté. Elle était grande et féroce. Ses cheveux étaient tressés et aussi sombre, que la terre après une averse. Ses yeux étaient de cette même couleur. Elle détenait une position de commandement, et donnait des ordres à celles qui se trouvaient à ses côtés."

Cette description ne correspond à aucune des guerrières que j'ai pu voir, une telle guerrière serait assurément restée pour garder sa Reine comme les autres l'avaient fait. "J'ai rencontré le leader de l'armée Amazone. Elle ne ressemble pas à ta description."

Le lieutenant resta calme. Elle savait par expérience que tout mouvement qu'elle pouvait faire serait jugé et condamné. "Majesté, je n'ai pas dit qu'elle était le leader, mais qu'elle occupait simplement une position de commandement."

"Pourquoi as-tu laissé Ys seule à la bibliothèque ?"

"Majesté, je n'ai pas-"

Un grand pas rapide et la Reine Noire empoigna la gorge d’Hygi, ses orteils pouvaient à peine toucher le plancher de marbre. Les muscles des bras de Lilith étaient de pierres, sa colère lui donnait plus qu'assez de force pour soulever la guerrière en armure au-dessus du sol. "Ne me ment pas ! J'ai eu mon lot de mensonge. Dis-moi ce qui est arrivé ce matin et je te laisserais peut-être la vie sauve."

Le lieutenant soupesa soigneusement ses options restreintes. Il ne faisait aucun doute que la Reine Noire la tuerait à la moindre provocation. Elle ressemblait à un animal prit au piège, chargeant violemment tout un chacun, même ceux qui essayaient de lui venir en aide. "Vous a-t-elle dit ça, Majesté ?" Chuchota t-elle. "A-t-elle dit que je l'avais laissée seule ? Dans ce cas alors, comment explique-t-elle sa fuite avec les Amazones ?"

Elle est allée au temple pour contempler une statue. Elle s'est jetée sans réfléchir sur une femme blessée. Elle a essayé de sauver une vie. Elle s'est inquiété pour autrui et on l'a amené loin de moi. "Comment l'explique-tu ?" Demanda Lilith.

"Comme je l'ai fait ce matin, Majesté. Elle s'est enfuie de ma garde, est allé au temple et vous a trahi. J'ai essayé de l'arrêter, mais j'ai été attaqué."

"Ma féroce archère a été vaincue deux fois dans une même journée ? Je devrais te tuer juste pour ça." Tonna Lilith en l'écrasant plus solidement contre le mur et en continuant à la maintenir bien haut. "Comment as-tu pu perdre une fille qui boite ?"

"Elle est devenue plus forte, Majesté."

Un autre choc contre la pierre. "Mauvaise réponse. Comment l'as-tu laissée filer quand je t'avais ordonné de la surveiller ?"

"Je vous l'ai dis –"

De sa main libre, la Reine Noire gifla son lieutenant lui laissant une marque évidente. "Je trouve tes explications pitoyables. Où étais-tu pendant que tu étais sensé surveiller mon oracle ? Qu'as-tu fais, Hygi ?"

Son lieutenant refusa de répondre.

"Peut-être es-tu celle qui m'a réellement trahi ?"

"Majesté, j'ai tué votre ennemi ! Je ne vous ai pas trahis!" Hygi était maintenant elle-même en colère. Elle avait servi la Reine Noire pendant des années, s'était battu à son côté, avait été un soldat fidèle et honorable. L'interrogatoire de la Reine Noire était insultante pour la fière guerrière.

La prise sur la gorge de Hygi se resserra. Lilith appuya son corps contre son lieutenant qui s'écrasa un peu plus dans le mur, laissant à la femme le loisir de ressentir la colère, la chaleur, le danger qui émanait d’elle. "Qui as-tu tué ?"

L’archère répondit en grognant, "Cette chienne qui était la reine des Amazones."

Ayant soudainement une bonne idée de ce qui s'était déroulé un peu plus tôt, Lilith évalua la chose d'une perspective différente : Le lieutenant voulant être de la partie au temple, avait laissé Ys seule et sans surveillance à la bibliothèque. Ys, étant de nature curieuse, avait voulu aller au temple pour voir de ses yeux ce qui avait attiré son attention. Quand elle s'était vue incapable de trouver son escorte, elle avait décidé d'y aller quand même, prévoyant revenir rapidement. Hygi qui avait guetté le temple, avait vu Lilith prendre congé, sachant que la voie était libre elle avait voulu poser un geste héroïque. Seulement l'arrivé de Ys avait gâché ses plans. Hygi avait tout de même assassiné la reine, et la jeune oracle avait tenté de sauver la femme. Ys avait reçu le droit de caste directement de la reine et Hygi avait inventé une histoire pour dissimuler sa désobéissance. Le résultat final restait le même. Ys avait été amenée loin d’elle pour sacrifier l’orgueil de son lieutenant.

"Tu n'as aucune idée de ce que tu as fais." Brusquement, Lilith relâcha sa proie, et Hygi tomba sur le plancher. La Reine Noire s'agenouilla à côté de la guerrière. "Tu as désobéis à ton dernier ordre, Hygi, tu es par la présente relevé de tes fonctions." Elle attendit que l'autre soupir de soulagement pour avoir la vie sauve et que ses yeux bruns foncés se fixent à nouveau sur elle et ajouta, "Toutes tes fonctions." Avec deux rapides pressions au cou de son lieutenant, la Reine Noire coupa le flux sanguin qui alimentait le cerveau de celle-ci.

"Majesté," supplia Hygi, le sang coulait déjà abondamment de son nez.

"Puissent les feux du Tartare consommer ton âme pour l'éternité pour ce que tu as fais." Ne désirant plus être en présence de cette traîtresse un moment de plus, la Reine Noire sortit de la pièce pour aller rejoindre ses troupes.

Hygi attendit quelques secondes de plus et ensuite se défit des points de pression, reconnaissante que son ancien mentor lui ait appris comment faire.

Par Lilith_Des_Damnés le 14/3/2002 à 20:23:54 (#1117681)

Chapitre 30

La lune était toujours haute au-dessus de la ville quand Hygi trouva le bateau qu'elle recherchait. Comme elle descendit sur les docks, deux soldats portant les armoiries de Xadius s'approchèrent d'elle, et dégainèrent leurs épées. Ils connaissaient les ruses qu’employaient maintes seigneurs de guerres, et n'avaient aucune envie d'être dupé par une femme. "Halte! Vous ne pouvez pas venir ici!" Ordonna le premier des deux gardes.

Hygi ne fut pas du tout intimidé. Elle venait d'échapper à un attentat à sa vie perpétré par la Reine Noire en personne, alors deux gardes étaient le moindre de ses soucis. "Dites à votre commandant que le Lieutenant Hygi est ici et a des informations importantes à lui soumettre quant à son transport d'arme qui doit avoir lieu d'ici quelques marques de chandelles."

Les deux gardes échangèrent des regards, personne n'était supposé savoir pourquoi ils étaient ici.

Comment ce soldat avait-elle su pour les armes ? Avec un signe de tête, l'officier supérieur ordonna à son cadet de resté là tandis qu'il irait faire son rapport.

Hygi s'appuya contre un avant poste, essayant de mettre le moins de pression possible sur sa jambe blessée. Elle savait que sa blessure s'était réouverte, même si elle ne pouvait pas voir l'arrière de sa cuisse. Elle espérait que le commandant de Xadius voudrait bien que son guérisseur y jette un œil après qu'elle lui aurait donné ses informations. Elle aurait sacrifier sa vie pour la Reine Noire. Maintenant son sang coulait librement comme pour ce moquer de ce sacrifice.

Cela prit presque la moitié d'une marque de chandelle avant que le commandant ne l'invite dans ses quartiers. Guidé de façon plutôt rustre par la première paire de garde, Hygi entra dans la salle commune du navire.

Assit à un bureau richement orné elle vit le commandant de Xadius. Il était paré dans des robes vermeilles et or qui indiquait sa noblesse, son armure polie brillait de milles éclats. De chaque côté de lui se tenaient des gardes portant des casques surmonté de plumes et ils tenaient de longues lances. Ils avaient plus l'air de faire partit du décor qu'autre chose, observa Hygi, notant que cela leurs seraient difficile d'obtenir l'espace et la distance nécessaire pour manier leurs lances dans cette pièce. L'homme était petit et compact. Ses cheveux étaient sombres et bouclés, une attitude indisciplinée mais un corps discipliné.

Ses yeux sombres se soulevèrent du parchemin qu'il étudiait et il détailla le soldat devant lui. Il avait passé toute sa vie au service de Xadius. D'abord comme soldat sur les territoires du nord, ensuite comme adjoint délégué de Xadius. Maintenant il était le conseiller le plus estimé de Xadius et le lieutenant chargé des missions que son dirigeant savait délicate et dont il voulait s'assurer la réussite. La présence de cette archère dans cette cabine de luxe n'était pas de bon augure.

"Qui es-tu ?" Demande t-il, d'une voix basse mais cultivée.

"Je suis Hygi, ancien lieutenant de l'armée de Lilith, la Reine Noire."

Un petit sourire s'esquissa sur les lèvres de l'homme face au comportement fier de la guerrière. "Pourquoi ancien lieutenant ?"

"La Reine Noire a essayé de me tuer cette nuit. Elle ne sait pas que je suis toujours en vie."

Se recalant dans sa chaise, Gara essaya d'évaluer la véracité des déclarations de la guerrière. Cela était peut-être une tactique de la Reine Noire, blesser son propre soldat et l'envoyer ici amorcer un piège. Xadius l'avait mit en garde contre cette dirigeante de Lighthaven. "Et pourquoi a-t-elle essayé de te tuer ?"

"Parce que j'ai tué son ennemi, et cela, la rendu folle de jalousie."

"Et cet ennemi était ?"

"La Reine des Amazones."

Il avait entendu parler de l’agitation qu’il y avait eut au temple cette après-midi. Ses hommes lui avaient rapporté que la Reine Amazone avait été victime d’une attaque et de l’émoi que cela avait créé. Cependant personne ne savait qui avait décoché cette flèche fatale. "Avait-elle projeté de se réserver cet honneur pour elle-même ?"

"C'est ce que j’ai cru comprendre."

Croisant ses jambes l’une par-dessus l’autre, le commandant prit un air indifférent. "Alors qu'est-ce qui t’amène ici ?"

"La Reine Noire projette d’attaquer votre convoi à l'aube."

"C’est ce qu’elle souhaite, n’est ce pas ? Et où cette attaque aura-t-elle lieu ?"

Hygi décrivit la carte que la Reine Noire avait révisée avec elle plus tôt dans la journée. "Vos hommes prendront la route au sud, puisque c’est la seule qui les mènera à leur destination c’est à dire en Stoneheim.

Les hommes de la Reine Noire sont placés pour prendre vos troupes à revers dans la passe de Guzath."

Le commandant s'étira pour prendre un parchemin, et le déroula. Le mettant de travers sur ses genoux il étudia la carte et traça l'itinéraire que l’armée suivrait bientôt . La passe de Guzath était très certainement le meilleur endroit pour tendre une embuscade. Il était possible que cette information soit correcte. "Peut-être …" se permit-il.

"Cela va de soit. Ses troupes doivent déjà être en place. Ils attendent leurs victimes."

"Donc tu as trahi ta régente. Que cherches-tu à obtenir en retour ?"

"Un passage sûr pour Raven Dust et mille pièces d’or."

"Mille pièces d'or ?" Gara fronça les sourcils, en considérant la somme. "Est-ce le prix à payer pour ton honneur soldat ?"

"Excusez-moi ?" Répondit Hygi, n'aimant pas le changement dans le ton de sa voix.

"Je te remercie pour tes informations, Hygi l’archèree, mais je ne peux pas te permettre rester en vie. Mon honneur ne me le permet pas. Tu as trahi celle à laquelle tu avais juré allégeance. Je ne peux pas en attendre autant de toi." D'un geste vague, Gara s’adressa à ses gardes d'honneurs. "Tuez-la."

Les soldats qui ressemblaient à des décorations réussirent avec une efficacité considérable à lever leurs lances et les lancer, atteignant Hygi dont le corps alla s’écraser contre le mur. Empalé par les deux lances de bois, Hygi expira son dernier souffle.

Gara se leva de sa chaise et passa près du corps comme il quittait la pièce. "Maintenant, allons voir si tu as dis la vérité."

à suivre...

Par Sherya Etkhir le 14/3/2002 à 20:31:29 (#1117730)


C'est impressionant la quantité de choses que tu as pus ecrire ..Et c'est de qualité , je ne peux que te dire bravo :)

Par Lilith_Des_Damnés le 14/3/2002 à 21:13:40 (#1117949)

Chapitre 31

Ys faisait les cents pas devant l'autel de Sélène, comme elle l’avait fait pendant cette dernière marque de chandelle. Personne n'osa s'approcher d'elle. Même Alynna avait été étonné du courroux qu’avait démontré la jeune femme. Elle avait été furieuse concernant la décision d'Elexia de rester en arrière pour la surveiller, malgré les ordres d'évacuation. Depuis qu’elles avaient quitté le village, Ys n’avait adressé la parole à personne.

Kritchek était assit tout près et surveillait la scène avec intérêt et vigilance. Sa cahoteuse et gênante alliance avec les gardes Amazones lui avait permit de rester près de leur Reine. Il savait qu'en fin de compte la Reine Noire voudrait qu'il s'occupe du bien-être de la jeune femme.

Elexia vint vers lui et s'installa à ses côtés, et leva brusquement le menton en direction de Ys. "Est-elle toujours comme ça ?"

Kritchek leva les yeux vers elle et sourit d'un air fatigué. "Je ne l'ai jamais vu comme ça auparavant, à vrai dire. Elle est l'être le plus doux que j’ai jamais rencontré."

Le commandant Amazone lâcha un petit rire narquois. "Alors où a-t-elle apprise toutes ces superbes malédictions qu’elle m'a adressées tout à l’heure ?" La diatribe furibonde qu’ avait servit Ys à son commandant un peu plus tôt, avait en réalité gagnée la réfractaire admiration de la part de l'objet de sa fureur.

"Peut-être était-ce pendant qu’elle était sur la croix."

"Quoi ?" Les yeux d'Elexia se fixèrent sur sa nouvelle Reine qui venait de faire une halte. "Est-ce là que ses jambes ont été brisées ?"

Kritchek hocha la tête. "Oui, bien qu'elles soient en bonne voie de guérison maintenant. Avant elle devait toujours employer son bâton pour se déplacer."

"Xadius ?" Demanda Elexia, connaissant le penchant de celui-ci pour faire endurer une mort si atroce.

"Non, en réalité, c’est la Reine Noire."

Des yeux horrifiés couleur caramel se plantèrent dans les siens. Les sourcils d'Elexia se froncèrent tandis qu’elle encaissait cette nouvelle information. "Tu es en train de me dire qu’elle aime la Reine Noire malgré le fait qu’elle s’est fait crucifier par elle ?" Elle n'avait jamais pensé qu'une Reine Amazone pourrait avoir de l'affection pour cette femme impitoyable qui avait presque annihilé leur Nation, certainement pas dans ces conditions en tout cas.

Kritchek regarda en direction de Ys. "Oui, c’est ça. C’est une femme remarquable."

En se rappelant l'accusation précédente de la Reine Noire, Elexia ne put s’empêcher de dire tout haut se qu'elle pensait, "Tu l'aimes vraiment."

"Désespérément," répondit-il, plus pour lui-même que pour Elexia. Comprenant qu'il venait de parlé à voix haute, il se dépêcha d'ajouter, "Elle ne le sait pas."

"Es-tu certain de ça ?"

Il hocha la tête, "Oui, je le suis. Si elle avait le moindre doute, elle ne me permettrait pas de rester ici."

"Pourquoi pas ?" Elexia était intrigué. Elle se demanda ce qui était vraiment arrivé entre le Capitaine et sa nouvelle Reine.

"Parce qu'elle ne voudrait pas que je souffre." Voyant la question muette d'Elexia, il continua. "Pas juste à cause de la réaction de la Reine Noire. Mais parce qu'elle ne me rendrait pas mon affection."

Le commandant Amazone bougea, et tira un poignard de sa botte puis se mit à jouer avec. "Je ne comprends pas. Toi et Ys semblez être des personnes raisonnables, convenables même. Pourquoi avoir juré allégeance à l’Usurpatrice Sombre ? Elle n'est pas digne d’une telle chose."

"Ne l’appel pas comme ça," répondit une voix qui n’était pas celle de Kritchek.

Elexia sursauta, étonné d’entendre le commentaire de Ys. "Ma Reine …" son visage rougit embarrassé de s’être fait prendre en pleine discussion . Elle ne pouvait pas croire que la jeune femme avait été capable de s'approcher d'eux aussi furtivement. Tu deviens une experte en commérage, Elexia, c’est ce que Darwil disait toujours de toi.

"Personne ne doit plus jamais l'appeler Usurpatrice, est-ce que tu comprends ? Elle est mon amie." Ys la regarda fixement elle n’accepterait aucun argument.

Elexia voulait s’opposer, mais comprit qu’elle ne le pouvait pas. C'était un ordre direct de sa régente; elle n'avait pas d’autre choix qu’acquiescer à sa demande, pas si elle était l'Amazone qu’elle prétendait être. "Oui, ma Reine."

La nouvelle Reine lâcha un soupir et se laissa tomber sur le sol à côté d'eux. "Je suis heureuse que nous ayons réglé cette question. Je ne peux pas supporter cette attente. Tu devrais être avec elle, Kritchek. Elle aura besoin de toi quand viendra le matin." Avant que le Capitaine ne puisse répondre, une messagère s'approcha d'eux et s’inclina devant Ys. Elle attendit la permission de parler, puis elle prit une longue goulée d'air et commença. "Ma Reine, j'ai suivi la guerrière comme on me l’avait ordonné."

Ys leva une main, "Quelle guerrière ?"

Le commandant grimaça, "celle qui l'a attaqué." Elexia savait que cette nouvelle ne serait pas la bienvenue, et que Ys ne prendrait pas ça à la légère.

"Hygi ?" Demanda Kritchek. Il avait trouvé cela étrange que les Amazones ne l'aient pas capturée au temple, mais maintenant cela avait du sens puisqu’elles l'avaient suivie.

La colère de Ys se déchaîna à nouveau. "Tu veux dire que nous aurions pu découvrir où elle était et que tu ne me l’as pas dit ?" Incapable de resté assis à côté de la guerrière sans risquer de perdre tout contrôle d’elle-même, Ys se leva et recula de quelques pas. "Quoi d’autre as-tu omis de me dire, Elexia ? As-tu d'autres surprises en réserve ? Tu n’as pas envoyé quelqu'un d’autre sur les traces de la Reine Noire, n'est-ce pas ? Une personne qui pourrait lui nuire par exemple ?"

"Non, ma Reine."

Ys leva encore une main et secoua la tête avec véhémence. "Apparemment, je ne suis pas ta Reine. Tu as désobéis mon ordre direct d’aider à l'évacuation de la Nation. Tu as permis à trois autres guerrières Amazones de participer à ta rébellion. Et maintenant je constate que tu me cachais les activités de mes soldats. Je ne suis pas ta Reine, Elexia. Tu es ta propre Reine. Est-ce que c’était comme ça que tu traitais Darwil, ou me méprise tu particulièrement ?"

Honteuse et réduit au silence, Elexia essaya de faire face à l'explosion de colère qui était dirigée contre elle. Elle savait que la jeune Reine avait raison, mais elle avait horreur de se l'admettre à elle-même, ça c’était sans parler de l’admettre aux autres. Au lieu de cela, elle se mit à bouder.

Kritchek essaya de s'empêcher de pouffer de rire, mais ça lui était difficile. Ys avait certainement appris une chose ou deux pendant son séjour avec la Reine Noire, nota t-il.

Ne recevant aucune réponse, Ys retourna son attention vers la messagère. "Parles-moi de la guerrière."

La messagère vit les yeux verts courroucés de la Reine. Elle n'avait jamais entendu personne parler aussi durement à Elexia. Il y avait certaines rumeurs qui racontaient que Darwil lui faisait des remontrances de temps en temps en privé, ou aux réunions du conseil, mais jamais devant un auditoire. "Ma Reine, elle a été blessée pendant son combat avec ce soldat, " dit-elle en faisant un geste vers le Capitaine.

"Son nom est Kritchek," gronda Ys de frustration, fatiguée des préjugés.

La messagère tressaillit. "Oui, ma Reine. Après sa rencontre avec Kritchek la guerrière a trouvé un guérisseur qui a recousu sa blessure à la cuisse. Puis elle est retournée voir l’Usurpatrice-"

"Son titre est, Reine Noire, et Lilith est son nom" gronda de nouveau Ys.Y a-t-il d'autres noms dont vous l’affublé que je devrais savoir ?

"Oui, ma Reine. Elle est allée s'entretenir avec la Reine Noire." Cela fit tout drôle d’appeler l’ennemi des Amazones par cette désignation, mais la messagère n'avait aucun désir d'éprouver la colère de Ys comme Elexia. "Elles ont eut une terrible confrontation. La Reine Noire a frappé la guerrière à plusieurs reprises et l'a ensuite quittée."

"Est-ce que la Reine Noire allait bien ?" Questionna t-elle avec une douceur qui était absente dans sa voix auparavant.

"Oui, ma Reine. La guerrière est alors parti et est descendus aux docks où elle est allée à la rencontre de la flotte de Xadius."

Kritchek sauta sur ses pieds. "Par les Dieux, sa trahison est absolue ! Cette garce, de fille de chauve-souris putride !" Il n'y avait aucun doute dans l'esprit du Capitaine sur la discussion qui avait eu lieu entre Hygi et les hommes de Xadius "Tu as raison, Ys, je dois aller la rejoindre." Il se tourna vers Elexia, "je la laisse sous ta protection."

"Kritchek, arrêtes !" Ordonna Ys derrière lui comme il était sur le point de partir à la hâte.

Une paire de yeux bleus incrédules se retournèrent vers elle. "Ys ? Elle a besoin de moi. Si Hygi a parlé des plans de la Reine Noire aux hommes de Xadius…" Il n'eut pas besoin de livrer le fond de sa pensée.

"Alors cela prendra plus que toi pour l'aider. Reste ici, Kritchek, et ai confiance en moi."

Le Capitaine hocha lentement la tête, croyant comprendre ce qu'elle essayait de lui dire, espérant que c’était bien ça.

Ys se tourna vers la messagère que l’on avait presque oublié, "Continu ton rapport. Qu'est t-il arrivé ensuite ?"

"Ma Reine, les hommes de Xadius ont tué la guerrière."

"Qu’ils aillent croupir au Tartare !" S'écria Kritchek en frappant puissamment le sol de sa botte, envoyant des tremblements dans sa jambe. "Je voulais me garder ce plaisir. Est-ce que cela semblait douloureux ?"

La messagère hésita, se demandant si elle devait répondre à la question de Krithcek. Quand la Reine ne fit aucun effort empêcher qu’il en soit autrement, elle décida de parler, espérant que c’était le bon choix. "Elle a été transpercée par deux lances."

"Bien. Pas aussi bien que l’éviscération ou l’écartèlement, mais c’est bien," murmura Kritchek, sachant que quelques victimes restaient parfois conscientes tandis qu'ils se vidaient lentement de leur sang. Il espérait qu’Hygi était une de celles-là. Elle avait été une amie, mais elle avait essayé de faire du mal aux deux personnes les plus importantes de sa vie; c’était impardonnable.

Les pensées de Ys la ramèrent aux feux de camp qu'elle avait partagés avec l’archère et l'humour rébarbatif de celle-ci. Elle n'a pas toujours été une ennemie et elle était autrefois l'amie de la Reine Noire. Elle méritait mieux qu'une mort pénible aux mains des hommes de Xadius. "Elexia, rassemble le conseil. Nous devons nous préparer à nous battre."

Le commandant de l'armée Amazone considéra Ys avec surprise. "Se battre contre l’Usurp… Contre la Reine Noire?"

Un plissement de front apparut entre deux sourcils pâles, "ne soit pas ridicule."

"Jamais!" S’exclama Aria. "Par le temple sacré de Sélène, jamais!"

Le petit groupe de femmes se mit debout derrière l'autel de Sélène, là où la Prêtresse avait l’habitude de se tenir pour exécuter ses devoirs durant les jours saints. C'était un petit espace qui força les sept femmes à se tenir debout plus près l’une de l’autre que beaucoup d'entre elles ne l’aurait souhaité. Ys comprit qu’il y avait une ligne de tirée entre elles, qu’elles étaient clairement divisées en deux camps distincts, avec deux Amazones qui hésitaient au milieu.

"C'est notre chance," dit raisonnablement Rana. "L’Usurpatrice Sombre ne sait pas que les hommes de Xadius savent tout de son attaque. Nous la mettrons dans notre poche. Aidons Xadius et garantissons-nous une paix durable, à Orkenwüd."

Alynna regarda tristement la jeune Reine, il était facile de dire où le cœur de celle-ci se trouvait. "Ma Reine, j'ai vu les visions de vous défaisant la Reine Noire. Sélène m'a montré votre avenir."

Ys haussa les épaules, "Alors je le rejette."

La prêtresse jeta un coup d'œil autour d’elle, ayant peur de trouver Sélène en personne debout en plein milieu du temple pour avoir entendu un tel blasphème. "Ma Reine, vous ne pouvez pas."

"Regardes-moi faire. Je ne suis pas la marionnette des Dieux. Je n'ai pas demandé ce titre, mais je l'ai. Tant que je l'aurais, je ferai ce que je crois être le mieux. Je n'ai jamais eus connaissance que les Dieux avaient un quelconque intérêt pour mon bien-être. Aucun Dieu n'est venu quand mon village a été détruit, quand mes parents ont été torturés et que ma sœur a été tuée. Ou pire encore réduit à l'esclavage. Aucun Dieu n'est venu pour me sauvé de la crucifixion." Son regard balaya la pièce, "Aucun Dieu n'est venu sauver votre Nation de l'ambitieuse Reine Noire. C’était vous. Vos efforts, votre sang, vos plans. Vous êtes venus à Orkenwüd pour être en sécurité. Ce n’est pas Sélène qui vous a amené ici."

Des larmes silencieuses coulèrent sur les joues de Fizzz. "Sélène n'a pas épargné Darwil." Elle s’approcha de Ys et mit une main sur son avant-bras.

"Nous sommes la Nation de Sélène, Ys. Ton intérêt pour la Reine Noire ne peut pas nous faire renier qui nous sommes. Si nous abandonnons notre déesse, nous serons perdus."

"Alynna, je ne suggère pas que vous reniiez Sélène. Mais je ne crois pas que l'avenir soit écrit. Nous ne sommes pas le jouet de Sélène, elle n'est pas non plus le nôtre. L'avenir nous appartient et nous pouvons en faire ce que nous voulons. Sélène souhaite t-elle que vous retourniez dans votre pays natal? Je ne pense pas, dans ce cas pourquoi l'adorer elle ? C'est une opportunité pour la Nation de pouvoir enfin retourner à Lighthaven. Si nous aidons la Reine Noire maintenant, elle aura une dette envers nous. Vous retournerez de nouveau dans votre patrie en paix cette fois."

"On ne peut pas avoir confiance en elle," protesta Solari.

"Sommes-nous les seules à se rappeler que l’Usurpatrice Sombre a tué Varia sous la bannière de la trêve ? C'est cette dirigeante que vous voudriez que l’on sauve maintenant." Aria ne pouvait pas croire que cela était même envisageable. Elexia était resté silencieuse jusqu'à maintenant, mais elle savait que le temps était contre elles.

"Reine Ys ne devrait pas avoir à demander notre permission pour agir, Aria. Tu te laisse aller. Le conseil est peut être divisé, mais la Reine des Amazones ne l'est pas. Et tu es obligé de lui obéir." Elexia s'étira et saisit Solari par le col. "Es-tu une Amazone honorable, Solari. Quelle est ta réponse ?"

"Je resterais uni avec mes sœurs."

"Même chose pour moi," Répondit Elexia. "Nous sommes unis à notre Reine," la guerrière désigna Alynna et Fizzz. "Rana, Aria, que dites-vous ?"

L'entraîneur d’animaux se déplaça, croisa lentement les bras, "je suis une femme d'action. Je préférerais agir contre l’Usurpatrice Sombre, mais je me battrai avec mes sœurs."

Ys gratifia Rana d’un petit sourire et regarda ensuite Aria avec espoir. Elle prit note mentalement de parler à chacune d’elles plus tard à propos de cette utilisation abusive du mot 'Usurpatrice'.

Aria regarda les autres Amazones pendant un long moment avant de répondre. "Je passerais ma journée à essayer de guérir des blessures infligées par les hommes de Xadius qui seraient sensés être nos alliés. Je concéderai à cet égard, mais je souhaite que mes objections soient tout de même retenues. Plus que ça, je ne crois pas qu’il est convenable pour Ys d'être la Reine des Amazones étant donnée son affection marquée pour notre ennemie. C'est une erreur d’analogie épique. J'espère seulement que nous survivrons pour le réaliser."

Pas tout à fait la réponse émoustillante à laquelle que je m’attendais, mais je prendrai ce que je peux. Ys roula ses épaules, comme pour ajuster le poids des responsabilités qui pesait maintenant lourdement sur celles-ci. "D’accord, Elexia, toi et moi allons discuter avec Kritchek et dresserons un plan."

à suivre...

Par Lilith_Des_Damnés le 14/3/2002 à 21:31:43 (#1118053)

Merci Sherya, Merrick et Gara !!!:)

Vous êtes tous très encourageants.

Je vous remercie aussi de ne pas trop tenir compte des tournure de phrases ou encore des multiples fautes d'ortho... Disons que c'est une version BÉTA !!! :p Qui aurais bien besoin d'être retravaillé, mais faute de temps je vous la poste telquel... :rasta:

Vala....

@+

*Sort un parchemin et une plume*
*Mouille cette dernière avec de la salive*
*Et continu à gratouiller son papyrus*

Par Lilith_Des_Damnés le 14/3/2002 à 22:35:03 (#1118435)

Ha... Et aussi il reste encore 8 chapitres à venir, mais il faudra être un peu patient...

*Sais que ce poste est inutile*
*Veux juste faire grimper son nombre de messages*
*A espoir de devenir autre chose qu'une palefrenière*

:doute: :doute: :doute:

Par Lilith_Des_Damnés le 15/3/2002 à 2:04:27 (#1119133)

Chapitre 31

Le ciel nocturne devenait gris avec l'aube qui approchait. Son cheval marchait tranquillement sur le chemin, Lilith se déplaçait d'une troupe à l'autre. C'était sa présence parmi ses hommes qui leur donnaient confiance quant à la victoire à venir. Aucun d'eux n'avaient jamais vu leur général essuyer une défaite. Elle n'avait rencontré aucune opposition lors de sa conquête de Lighthaven. Ils n'en attendaient pas moins ici à Orkenwüd. Son plan s'avérait simple et mortellement efficace. Elle avait dispersé deux cents soldats le long du sentier, dont cent d'entre eux provenaient de sa Garde Royale d'Élite. La Passe de Guzath était le meilleur choix pour tendre une embuscade Il y avait peu de doute que les hommes de Xadius enverraient une troupe d'éclaireur pour devancer leur convoi d'armes. Ses hommes se débarrasseraient tranquillement de cet escadron après qu'ils auraient traversé la Passe de Guzath indemne. Une fois que le convoi d'armes se serait entièrement engagé dans la passe, ses hommes boucheraient les issues, emprisonnant ceux-ci à l'intérieur. Après cela, ce serait une simple question de leur souhaiter la bienvenu en décochant une pluie de flèches jusqu'à ce qu'ils soient tous morts.

En se dirigeant vers l'escadron qui était responsable de bloquer la retraite du convoi, la Reine Noire alla se placer au centre du cercle qu'ils venaient de former.

"Une journée splendide pour faire couler le sang," fit remarquer le leader d'escadron.

La Reine Noire esquissa un sourire sauvage, "Oui, en effet. Un jour qui fera que Xadius apprendra ou est sa vrai place."

Un des jeunes officiers prit son courage à deux mains et s'adressa à la dirigeante, "Quand marcherons nous sur le royaume de Xadius, Majesté ?"

Lilith regarda le jeune homme qui venait de poser la question. C'était le même qui l'avait si bien servit au temple hier matin. "Comment t'appel tu ?"

"Yoshimo, Majesté."

"Yoshimo, quand nous retournons à Lighthaven, tu recevras une formation avec Krit…" elle hésita, se rappelant où son Capitaine se trouvait à l'heure actuelle, et incertaine d'où il se trouverait demain. Elle focalisa à nouveau son attention sur le soldat qui attendait, "Tu recevras une formation avec le Capitaine de la Garde et tu pourras alors participer à l'attaque contre les fortifications de Xadius. "

Les traits du visage du jeune homme se transformèrent sous l'excitation puis il la regarda avec fierté. "Oui, Majesté. Merci, Majesté."

"Il y a toujours de la place pour un bon leader. Tous ceux qui veulent défaire Xadius autant que je le veux seront les bienvenus lorsque nous irons l'anéantir." Puis elle s'adressa au commandant de l'escadron, "Assures-toi de maintenir les hommes de Xadius ici. Je ne veux pas qu'ils s'évadent."

"Nos épées sont les vôtres, Majesté. Nous ne vous laisserons pas tomber."

En sautant sur son cheval, elle laissa son regard errer une dernière fois sur ses hommes.

"Aujourd'hui nous écrirons une page de l'histoire, celle que nous pourront raconter à nos petits-enfants. Assurez-vous de faire partit de la liste des héros." Avec un petit claquement de langue, son cheval décolla, et se dirigea vers la troupe suivante.

***

Au début de la route qui menait à la Passe de Guzath, Gara était debout aux côtés de quatre cavaliers. "Vérifiez si cette archère a dit la vérité. S'il en est ainsi je veux savoir exactement ce qui nous attend là-bas. Vous avez trois marques de chandelles. Allez!" Donnant un coup sur le flanc d'un cheval, il regarda ses soldats partir.

***

"Je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas porter les vêtements que je portais auparavant," Protesta Ys, se sentant extrêmement embarrassé.

"Puisque vous êtes la Reine des Amazones, vous devrez ressembler à une Reine quand vous les mènerez à la bataille." Alynna ajusta la courroie sur les habits cérémonial et regarda la jeune femme d'un air évaluatif. Je pense qu'elle aura quelques disciples de plus avec ces habits. Les nouveaux vêtements de la Reine des Amazones étaient composés d'une courte jupe de cuir lacé, qui révélait ses jambes et un haut qui mettait en valeur ses attributs déjà suffisants. Quelque colliers de perles et de pierres désignant son rang et son adhésion à la Nation Amazone cachait légèrement le haut de sa poitrine. Alynna jeta un coup d'oeil à Elexia qui était fort impressionné et qui était à l'évidence était bouche bée. Ses yeux s'élargirent, pour obliger le commandant des Amazones à dire quelque chose.

"Ma Reine, vous ressemblez à une vraie Amazone." Ce fut le mieux qu'elle put faire. Tout pourrait effrayer cette fille encore plus qu'elle ne l'était, et elle voulait éviter ça. Elexia avait été plus qu'un peu surprise de constater que les vêtements que la jeune femme avait porté auparavant aient caché une si belle stature.

Ce fut à ce moment que Solari arriva pour faire son rapport. Elle s'arrêta, prit note du changement, inclina la tête d'un air approbateur et déclara ensuite. "Ma Reine, nous, nous sommes occupé, des enfants, des femmes enceintes et des aînées. Quelle sont vos ordres à présent ?"

Ys prit une profonde inspiration et réfléchit. "Regroupe les guerrières et les guérisseuses. Nous avons beaucoup à faire."

à suivre...

Par Lilith_Des_Damnés le 15/3/2002 à 2:17:12 (#1119144)

Chapitre 32

Le convoi d'armes passa lentement par la route du sud, et monta vers la passe. Le cortège était constitué de quatre chariots lourds recouverts, et le bois de chacun d'eux ployaient sous le poids des armes. Chaque chariot était tiré par quatre chevaux qui écumaient en raison de l'effort qu'ils devaient faire pour monter la pente et en raison du poids de leur charge. De plus, le climat était chaud même si tôt au printemps et le jour s'était levé brillant et clair, ne fournissant aucune protection contre le soleil.

Un escadron de vingt soldats armés à pieds et de quatre soldats à cheval précédait chaque chariot. En tout, cent soldats ennemis escortaient la précieuse cargaison. Trois éclaireurs voyageaient devant. Ils étaient partit pour suivre l'itinéraire environ une marque de chandelle avant le reste. Ils s'assuraient que la voie serait libre. Exactement comme la Reine Noire l'avait prévu.

Cet itinéraire commercial avait longtemps été la favorite des bandits de tout acabit. La route était étroite et raide et montait dans les montagnes, ce qui fatiguait hommes et chevaux. Au sommet des montagnes, était situé la Passe de Guzath qui s'était longtemps avéré mortelle pour les commerçants qui y circulaient. La route serpentait légèrement, mais paraissait interrompre la chaîne de montagnes, créant un tunnel étroit pour les voyageurs, les exposants à une attaque en hauteur et les gardants ainsi toujours à la merci de ce qui pourraient les attendre à la courbe suivante. Dans la passe, les seules options possibles étaient sois avancer, sois reculer, ou encore monter à la paroi rocheuse.

Les hommes de la Reine Noire devaient conformément à ses ordres, laisser la troupe de sentinelles avancer jusqu'à ce qu'ils se soient assuré que le passage était libre. Une fois qu'ils auraient dépassé celle-ci et seraient à un quart de marque de chandelle, elle avait fait placer des hommes pour procéder à l'embuscade. Cela permettrait de laisser le temps à ses troupes de converger sur le canyon pour qu'ils soient prêt à bloquer la sortie une fois que le convoi se serait engagé complètement. Ses archers feraient alors pleuvoir les flèches pour tuer un nombre significatif de soldats ennemis. Après cela, ce serait du gâteau, elle envoiraient ses fantassins finir le travail.

Oh, Xadius, me sens-tu te talonner une fois de plus ? Je suis impatiente de sentir ma lame se poser sur ta gorge. J'examinerai tes yeux quand je te passerais par le fil de mon épée et quand elle s'enfoncera dans ta chaire. Quand le dernier souffle s'échappera de ton corps, j'exulterai de bonheur. Ta trahison ne m'a pas tué, mais elle a porté le fruit de la vengeance.

Le corps de la Reine Noire se trémoussa avec excitation tandis qu'elle attendait au-dessus du précipice. Elle observa pendant que la dernière sentinelle entrait en terrain découvert et attendit le signal qui lui indiquerait qu'ils avaient été éliminés. Cela aurait été plus rassurant d'avoir Kritchek et Hygi pour coordonner le tout, mais elle avait instruit Eliza sur ses devoirs et Lilith elle-même ferait partie de la force principale. Cela n'était peut être pas une situation idéale, mais elle était confiante que sa victoire était assurée.

Le soleil plomba sur son dos, détendant ses muscles qui étaient comprimé sous son armure, les réchauffant pour le combat à venir. La défaite totale de Xadius viendra. Bientôt. Comme cette pensée lui traversa l'esprit, Lilith comprit que quelque chose clochait désespérément.

à suivre...

Par Lilith_Des_Damnés le 15/3/2002 à 2:45:40 (#1119162)

Chapitre 33

Un flash de lumière dans son champ de vision périphérique attira son attention vers le sud-ouest. Là elle vit ce qu'elle évalua à environ cent autres soldats ennemis qui montaient la pente prêt à engager le combat avec ses soldats. Le fait qu'ils étaient venus de cette direction fit dire à Lilith que les hommes de Xadius avaient été informés quant à ses plans. Elle et ses hommes étaient parfaitement cachés parmi les rochers escarpés et les crevasses qui délimitait le passage pour ceux qui s'approchait par la route.

Avec les forces de Xadius qui montaient la route ainsi que la pente, ses troupes seraient très efficacement pris au piège, leurs seuls alternative serait de descendre dans la plaine et se battre ou descendre dans la passe et combattre là encore. Si elle faisait descendre toutes ses troupes pour s'opposer contre cette dernière force, le convoi d'armes lui échapperait des mains. Si elle allait de l'avant avec son attaque, leur arrières seraient exposés aux soldats qui venaient par derrière. Si elle divisait ses troupes, elle risquait de perdre et le convoi et ses hommes.

Elle n'aimait aucune de ses options. Son esprit bouillait en tentant d'évaluer qui blâmer pour cette trahison aux mains des hommes de Xadius, elle passa les suspects potentielle en revu - Ys, Kritchek, le Proconsul, Merrick, même Hygi, quoiqu'elle l'avait laissée pour morte. Elle secoua violemment la tête, pour chasser de telles pensées. Celles-ci étaient improductives, surtout en ce moment. Une fois qu'elle aurait survécu, elle pourrait punir le contrevenant. Et elle le ferait. Maintenant elle devait mener ses hommes à une victoire, mais une victoire beaucoup plus ardu que prévu.

En jetant un coup d'oeil vers l'est, la Reine Noire nota que l'on n'avait pas encore vu le signal de son équipe assignée pour rattraper les éclaireurs ennemis. Quelque chose s'était passé là bas aussi. Sans aucun moyen d'entrer en contact avec ses troupes qui était posté le long de la partie inférieure de la traînée, ceux qui avait été assignés pour empêcher la retraite du convoi, Lilith ne disposait que de cent hommes seulement pour contrecarrer une force d'environ le double. Une force qui venait vers elle de deux directions différentes et qui incluait une caravane avec plus qu'assez d'armes pour répondre à une attaque.

Elle saisit l'armure en cuir d'un jeune soldat à côté d'elle. "Je veux que tu aille où se trouve le deuxième escadron pour dire à Eliza qu'elle est responsable de l'attaque sur le convoi. Elle dispose seulement de ses hommes et de ceux du troisième escadron pour le faire. J'amène le reste des troupes vers la Plaine au sud-ouest. Xadius nous attaque par derrière. Elle ne doit pas laisser les armes nous échapper. Compris ?" Au signe de tête approbateur de l'homme, elle le poussa pour qu'il se mette en route. L'escadron d'Eliza était sur le bas côté loin de la crevasse, hors d'atteinte du deuxième bataillon ennemi et toujours hors de vu du convoi d'armes.

Lilith retourna son attention vers les légions qui s'approchait par derrière. Elle ne lui restait que trois escadrons pour vaincre une force beaucoup plus grande. Elle disposait de trois autres escadrons plus loin au bas la route, qui attendaient pour s'approcher par derrière et deux autres à la sortie du passage, qui, s'ils s'en tenaient au programme, devaient être en train de sceller cet issue en ce moment.

En jetant un coup d'oeil aux hommes autour d'elle, et essaya de trouver le plus jeune et le plus svelte. Jaugeant un archer paré d'une armure légère, elle lui fit signe. "Peux-tu courir plus vite que le vent, soldat ?"

"J'ai gagné un prix aux jeux de Lighthaven l'année dernière, Majesté."

"Bon. Voici ta nouvelle épreuve : je veux que tu descende la pente et que tu trouve Sheryan, le leader de l'escadron. Dis-lui de déplacer ses hommes immédiatement au sud-ouest et de me rejoindre sur le champ de bataille à cet endroit."

Les yeux du jeune soldat s'élargirent quand il compris ce que sa nouvelle assignation signifiait. Il devrait foncer directement, devant le convoi d'armes qui approchait ou le contourner dans le cas échéant, puisqu'il progressait rapidement maintenant. Une flèche bien placée mettrait fin à sa course et à ses jours. "Oui, Majesté."

Lilith saisit son épaule et la serra puis le retourna pour qu'elle puisse le regarder droit dans les yeux. "Quand nous rentrerons à Lighthaven, victorieux, je te donnerai personnellement un laurier d'or."

La crainte dans les yeux du jeune homme disparut sous l'influence de la confiance qui émanait d'elle. "J'en serai honoré, Majesté."

"Vos camarades et moi comptons sur toi. Allez maintenant!" Le jeune homme partit à la course sans un regard en arrière. Elle laissa dériver son regard bleu glacier sur les soldats qui restaient. "Dites-moi, combien de soldats ennemis équivalent un de nous ?"

Un sergent de sa Garde Royale frappa sur une roche, le son saisissant résonna dans le silence en un écho. "Dix hommes de Xadius ne valent pas même l'un d'entre nous, Majesté."

"Êtes-vous d'accord avec ça ?" Un choeur de consentement résonna à ses oreilles. "Bon. Alors dans ce cas c'est une bataille gagné d'avance." Elle fit un geste vers la deuxième légion ennemis que l'on pouvait maintenant voir approcher. "Il semble que les hommes de Xadius savaient que nous étions ici. Nous descendrons donc et arrêterons ses chiens de guerre. Agnus, ton escadron vient avec moi. Menticles et Graphon, vous prendrez le flanc gauche. Ne laissez personne vous échapper. Eliza et ses troupes arrêteront le convoi. Et nous célébrerons la défaite de Xadius et ses hommes avant la tombé de la nuit." À la fin de son discours, la Reine Noire tira son épée, le métal chanta comme s'il était heureux de quitter son fourreau.

Bientôt l'air autour d'elle fut rempli d'un choeur métallique qui résonna dans les airs, accompagné par les éclats de lumière provoqué par les rayons du soleil qui frappaient le métal. Faisant un geste avec son épée, la Reine Noire divisa ses troupes et entama sa course pour aller à la rencontre de ceux qui s'opposeraient à elle.

Le sang afflua de manière extravagante dans ses veines, apportant de la chaleur à ses extrémités. Ses doigts se ravivèrent anticipant la bataille à venir, et se resserrèrent sur le manche de son épée, avec la confiance des nombreuses victoires qui l'avait portées là ou elle était à cette heure. Son épée était une extension de sa main, comme si la chair et le métal avait été soudés ensemble depuis le jour de sa naissance. Cela avait toujours été ainsi pour elle. Celle-ci n'avait jamais laissé tomber son arme, ne l'avait jamais laissé quitter ses mains involontairement. Aucun homme ne l'avait jamais vaincu en combat et elle savait qu'aucun ne réussirait jamais. C'était son destin de gouverner Lighthaven, de gouverner Arakas, de gouverner chaque endroit que son cœur et son esprit lui dicterait de gouverner. Rien ne pouvait dénier la vision qu'elle avait eut. Il n'y avait personne qui pourrait réfuter ses rêves, jamais. Xadius avait essayé auparavant. Et tout ce qu'il avait accompli avait été de donner vie à un adversaire encore plus dangereux, une femme dont l'ambition avait été forgé du même feu que les clous avec lesquelles ont l'avait mit sur sa croix. La croix sur laquelle Xadius l'avait laissée pour morte, les jambes et l'esprit totalement brisé. Cette même croix qui avait, en fait, signifié sa venu au monde. Elle était la fureur incarné.

En menant ses hommes vers le champ de bataille elle savait que cela prendrait beaucoup plus que toute sa volonté pour vaincre. Ses hommes étaient dispersés, incapables de se soutenir l'un l'autre. On avait déjoué son plan initial qui consistait à attirer les hommes de Xadius vers un destin mortel. Elle était maintenant forcée de sacrifier ses hommes pour relevé ce défi.

Quand elle fut à environ cent empans de la première vague offensive, elle fit une pause sur une petite butte et leva son épée bien haut au-dessus de sa tête. Là dans la lumière aveuglante du soleil elle vit le tableau devant elle. L'expérience aurait fait hésiter n'importe quel autre général. Elle pouvait maintenant voir ce qui avait été dérobé à sa vue pendant sa descente de la passe : une autre troupe ennemis d'environ cent hommes attendait bien à l'abri. Leur commandant l'avait habilement doublé. Si elle avait su que ce serait deux cents hommes contre ses soixante, elle aurait choisit de descendre dans la Passe, pour attendre et frapper le convoi d'armes.

Elle put sentir la crainte émaner des hommes derrière elle. Sans un regard en arrière, elle balança son épée dans un arc serré au-dessus de sa tête. "Choisissez vos dix hommes et apprenez leur ce qu'un de mes soldats peut faire quand on le défi." Avec un cri, elle s'élança au devant et fonça droit à la rencontre de ses ennemis. Ses hommes crièrent et se précipitèrent à sa suite.

La Reine Noire savait que le premier à tomber sur le champ de bataille était d'une importance capital, et ce dans n'importe quelle bataille. Tandis qu'elle courait vers la rixe, elle choisit sa victime : le plus en vue des soldats de la ligne de front. L'homme dépassait ses camarades d'une tête et il portait une cape écarlate. Lilith était un peu déçu parce qu'il serait plus difficile pour ses pairs de voir son sang la détremper. Pour efficacement marquer son point elle devrait le décapiter, elle se décida, alors il n'y aurait aucun doute de sa présence parmi eux.

Concentré seulement sur sa future victime, elle se déplaça avec assurance sur le terrain. D'autres ennemis se dirigeaient vers elle, mais elle ne leur porta pas attention. S'ils réussissaient à parcourir cette distance, ils se retrouveraient aussi morts que le soldat qui portait la cape écarlate.

C'était son épée contre la sienne qui apporta le premier choc de la bataille. En livrant une série de hauts coups, destiner à le déséquilibrer, elle se rua sur lui en employant l'avantage que lui procura la descente. Il se déplaça rapidement et bloqua les coups, mais dû reculer pour y arriver. Ce pas en arrière lui coûta une bonne position et elle exploita ceci en lui donnant un coup de pied directement dans le genou. Ils entendirent tous les deux l'os se briser sous l'impact. Son genou fracturé, il fut incapable de soutenir son poids et tandis qu'il s'effondrait, Lilith inversa l'arc descendante de son épée et lui coupa proprement la tête.

Du sang chaud éclaboussa ses cuisses et ses bottes, une partie de ce liquide gluant coula sur ses jambes et dessous sa jambière. Elle se pencha et ramassa le casque toujours attaché sur le menton de son propriétaire mort. Elle souleva cette tête sans corps, et une longue traînée de sang coula le long de son bras gauche. Finalement elle lança la tête sanglante sur la ligne de soldats ennemis qui avançait.

De nouveau, elle choisit sa prochaine victime. Devant elle, elle vit une femme qui portait la cicatrice rituelle qui signifiait qu'elle était une Amazone du Nord. Lilith sentit son sang bouillir à la pensée qu'une Amazone puisse se mesurer à elle. Une Amazone qui se battait sous la bannière de Xadius ne fit seulement que la mettre encore plus en colère.

La femme sentit l'attention de la Reine Noire. C'était le moment qu'elle avait tant attendu, la raison pour laquelle elle s'était permise d'être vendue au service de Xadius le nécromancien. Il était inévitable qu'un jour la Reine Noire et les soldats de Xadius s'affrontent. C'était le seul désir de Melissandre. Être celle qui tuerait la femme qui avait détruit son village.

"Sélène, protège-moi!" Cria Melissandre puis elle attaqua celle qu'elle détestait le plus au monde.

Lilith rit, sachant que prier les Dieux était un exercice inutile. Ils n'aidaient seulement que selon leurs bons caprices, jamais quand on avait besoin d'eux. Si l'Amazone avait besoin de Sélène pour la protéger, elle venait de prouver qu'elle se tenait debout sur sa propre tombe. Bientôt le son de leur échange monta à l'unisson avec ceux qui montaient autour d'elles. Les sens aiguisés de Lilith pouvaient dire que ses hommes subissaient des pertes, c'était du quatre contre un.

La plupart des ennemis se contentaient d'encercler simplement un de ses hommes et le tuait, puis avançait ensuite vers le soldat suivant. Ceux qui réussissaient à s'en sortir étaient des membres de sa Garde Royale, qui avaient été entraînés à combattre dos à dos et épaule à épaule avec leur compagnon. C'était plutôt les hommes du contingent orkéen qui étaient tués. Elle nota mentalement de s'assurer qu'Eliza leur apprenne les techniques de combat appropriées quand ils retourneraient à Lighthaven. Du moins, à ceux qui survivraient.

Un coup porté à son épaule gauche ramena son esprit sur son adversaire. La douleur aidait toujours à se concentrer sur le moment présent durant un combat. Les cicatrices serviraient plus tard à se rappeler la victoire.

"Une Amazone combattant contre la grande faucheuse ?" Se moqua Lilith pendant qu'elles croisaient l'épée.

Melissandre secoua la tête, "une Amazone combattant contre une Usurpatrice, pour enfin finir ce que Xadius a commencé."

"Ce que Xadius a commencé," répliqua Lilith, en tentant de distraire son adversaire, "est loin d'être terminé." Avec un geste rapide de son poignet gauche, Lilith projeta un poignard dans la gorge de la femme.

En saisissant l'arme, l'Amazone ne réussit qu'à aggraver sa blessure quand elle le retira de sa chaire. Elle tomba par terre, porta les mains à son cou, cracha du sang et essaya de murmurer des mots haineux.

Lilith s'éloigna sans se retourner et en crachant par terre, du regard elle chercha le prochain ennemi qu'elle allait exterminer.

à suivre...

Par Gara le 15/3/2002 à 9:48:02 (#1119639)

*attend la suite* Trés bon :)

Par Elexia DeArnise le 15/3/2002 à 12:00:13 (#1120118)

J'adoreeeeeeeeeeeeeeeeee c'est trop bien !

Franchement pfiou je trouve ca super !

*fiére d'avoir un rôle dans ce récit*

Par Lilith_Des_Damnés le 15/3/2002 à 21:57:58 (#1122887)

*Fait un clin d'oeil à Elexia*
*C'est ta signature qui m'a inspiré*:D

Par Lilith_Des_Damnés le 15/3/2002 à 22:21:42 (#1123026)

Chapitre 34

La scène qui apparut devant les yeux de Ys la stupéfia. Les troupes de la Reine Noir étaient divisées et disséminer parmi les troupes de Xadius. Il y avait deux mêlées, une sur la route et une dans la plaine au sud-ouest. Aucunes des deux ne semblaient avantageuses pour les troupes de Lilith, beaucoup de ses soldats étaient tombés. Sur la plaine, la Reine Noire et une petite troupe avaient effectués une retraite partielle sur la colline. Les hommes de Xadius erraient parmi les blessés et portaient leurs hommes vers leurs guérisseurs. Il était évident que la bataille reprendrait aussitôt que cette tâche serait complétée.

Sur la route, la bataille faisait rage. Les deux armées avaient des archers sur les corniches du canyon, ce qui rendait difficile le combat au corps à corps. On pouvait voir quelques escarmouches, mais elles étaient aussitôt interrompu par une pluie de flèches. Plus de soldats alliés que d’ennemis étaient étendus sur le chemin et Ys eut de la peine pour les hommes et les femmes avec qui elle avait voyagé.

Elle se tourna vers Kritchek. "Comment pouvons-nous l'aider ?"

Le Capitaine regarda les cent vingt guerrières Amazones qui étaient avec eux. "Nous devrions commencer par anéantir la ligne arrière. Alors nous nous diviserons et prêterons main forte aux deux forces." Il regarda Elexia pour obtenir son approbation. Elle hocha brièvement la tête. "C'est ce que nous ferons alors."

Comme les Amazones commencèrent à marcher vers le champ de bataille, Ys saisit le bras d'Elexia, et l’obligea à faire une halte. "Comprennent-elles qu'elles ne doivent pas nuire à la Reine Noire ? Que nous sommes ici pour l'aider ?"

"Ma Reine," répondit Elexia et elle fit un geste vers les femmes autour d'elles, "Se sont des guerrières honorables. Si leur Reine leur donne un ordre, elles y obéiront, même si elles doivent y laisser leur vie. Nous ne lui porterons pas préjudice, parce que vous la protégez."

Ys inclina la tête, "Bien alors, tant qu'elles le savent." Sans autre discussion, la nouvelle Reine se mit en route avec ses troupes.

Lilith se déplaça parmi les dix-huit hommes qui étaient toujours en état de se battre. Chacun portait les traces physiques d'une dur journée de combat. Elle essaya de ne pas penser à la trahison qui avait causé la perte de ses hommes, cela ne faisait que perturber sa concentration. Elle remarqua que les soldats ennemis avaient presque terminé de retrancher leurs blessés. Elle se tint debout au milieu de ses hommes et essuya le sang de sa lame du mieux qu'elle le put.

"Moins de soldats, signifie une plus grande part d'honneur pour chacun d'entre nous." Avec un regard à son épée, elle indiqua le champ de bataille. "Nous garderons toujours les cicatrices de cette bataille. Et nous montrerons fièrement ces cicatrices à nos enfants quand nous leurs raconteront cette journée." Elle les regarda tous dans les yeux à tour de rôle, désirant leur insuffler sa confiance. Ce n'est pas aujourd'hui que je vais mourir, je le sais. Aujourd'hui quelque chose de grandiose va s'accomplir. "Vos enfants et les enfants de vos enfants, connaîtront le nom de ceux qui se sont battus ici aujourd'hui. On racontera l'histoire de notre victoire à nos enfants et à leurs enfants et ils se rappellerons de nous. Même si nous sommes peu nombreux, nous marquerons l'histoire. Les soldats qui ne sont pas avec nous envieront notre gloire et maudiront les Dieux de ne pas avoir été ici à nos côtés. De plus, nous ne voudrions pas partager cette victoire avec eux. Pour ce type de victoire, une force surnuméraire serait moins honorable. Mais aujourd'hui vous pouvez vous tenir debout et prendre votre place dans le panthéon des héros. Aujourd'hui vous pouvez prouver que vous êtes de vrai soldats. Aujourd'hui vous pouvez gagner le droit d'être appelé Ami de la Nation, un de Mes amis. Soldat vous allez acquérir des droits et des privilèges que vous allez gagner à la sueur de votre front et au sang que vous allez verser. Les fils de ma mère sont tous morts. Mais vous pourrez vous considérer comme mes frères quand vous vous battrez à mes côtés pour obtenir cette victoire. "

"Vers la victoire!" cria Agnon, en sautant sur ses pieds, bouillant d'une nouvelle énergie.

"Pour la Reine!" Proclama Menticles.

"Gloire!" S'écria Graphon, en balançant sa lame dans les airs, tuant des ennemis imaginaires.

"Mort à Xadius!" Commanda Lilith tandis qu'elle les menait une nouvelle fois à l'assaut des forces ennemis.

Kritchek et Elexia avancèrent côte à côte parmi les rangs de leur opposants. Leurs styles de combat s'harmonisait parfaitement et permettait une bonne collaboration - Elexia sauvage et féroce, cherchait toujours sa prochaine proie; Kritchek méthodique et déterminé, ouvrait la voie et dégageait un couloir vers la Reine Noire.

Le reste des Amazones se jetèrent dans la rixe avec abandon. Elles semblaient avoir oublier que c'était pour faciliter la tâche à l’Usurpatrice Sombre. Au lieu de cela, elles furent totalement envoûtées et absorbées dans la tuerie. Les guerrières Amazones avaient été inactives depuis trop longtemps. La menace face à la Nation était minime à Orkenwüd. Pendant ces temps de paix, Darwil les avait préparés pour la guerre. C'était le premier vrai test de leur degré de préparation, elles ne la décevraient pas.

Rapidement l'arrière garde ennemis fut détruite, les soldats ne s'attendaient pas à une attaque, et croyaient que leur seul ennemi se trouvait devant. Leur arrogance s'avéra être leur chute, chaque membre de l'escadron était maintenant couché ensanglanté sur le sol.

La troupe de guerrières Amazones avança et se sépara, la moitié d'entre elles montèrent à l'assaut vers la plaine, et l'autre remontèrent le chemin vers la Passe de Guzath. Elexia s'occupa de mener la charge en bas de la colline, sentant que la bataille était plus féroce à cet endroit.

En entendant les cris le long du chemin, le regard de Lilith se tourna dans cette direction. C'est alors qu'elle vit les Amazones venir vers son flanc. Elle vit une moitié se précipiter vers ses troupes près de la Passe, et l'autre moitié descendre en bas de la colline pour sans doutes l'engager.

Se penchant elle retira violemment une lance des mains d'un ennemi mort et se prépara à la lancer vers la première Amazone qui approcherait de ses hommes. Elle savait que c'était toujours à son avantage de verser le sang la première. Elle élança son bras en arrière et équilibra la lance soigneusement, puis mira. Comme elle était sur le point de la projeter, elle découvrit le visage de Kritchek parmi les Amazones.

Kritchek vit la Reine au même moment et sut immédiatement quel était son plan. Il savait qu'il signifierait très probablement un renversement de situation chez les Amazones si leur allié par obligation tuait l'une d'entre elles. Rapidement, il leva son poing gauche et le frappa sur sa poitrine, à deux reprise et raidit ensuite son bras vers la Reine Noire. C'était un vieux code de la Garde Royale qui signifiait allégeance à la Reine. Il pria pour que Lilith ait confiance en lui.

Ce geste porta ses fruits et la Reine Noire marqua une pause. Tenant toujours sa lance pointé sur l'Amazone, elle attendit pour voir avec qui la femme croiserait l'épée. Si elle faisait le moindre mouvement vers ses hommes, elle serait empalée.

Elexia pouvait sentir l'énergie de la bataille couler en elle. Ses jambes la propulsèrent rapidement en bas dans la plaine et encore plus près des forces de Xadius. La Reine Noire avait moins d'un escadron qui se battaient toujours, les autres étaient morts ou blessés. Mais je suis sur le point de faire basculer la balance en sa faveur, qui l'aurait cru. Elexia se réjouit avec malveillance comme elle lâcha un cri perçant et couru vers le premier ennemi assez malchanceux pour se trouver sur son chemin. Il ne put résister à son accablante attaque et bientôt il se retrouva couché sur le champ de bataille, tandis que ses mains tentaient en vain de remettre ses intestins à l'intérieur de ses entrailles.

Tout à coup, elle senti un déplacement d’air lui frôler le bras et elle entendit ensuite le bruit de la chair qui se déchire comme une lance empala un soldat ennemi qui s’était approché d’elle par derrière. En jetant un coup d'oeil à par dessus son épaule, elle vit la Reine Noire soulever son épée en guise de salut. Elexia savaient que c'était la façon du général d'accueillir les Amazones en tant qu’alliées dans la bataille, bien qu'elle détestait être en dette envers celle-ci puisqu’elle venait de lui sauver la vie. En réponse, elle leva sa propre épée, pour ensuite la plongé dans le prochain ennemi qui s'approcha.

Debout sur la pente, Alynna était à peine capable de retenir Ys qui voulait descendre au champ de bataille. "Ma Reine, nous devons rester ici. La Nation tire sa force de vous savoir ici et de vous voir vous tenir debout sur cette colline."

"En effet, elles doivent me voir de là-bas," gronda Ys, ses yeux suivant constamment à la trace les mouvements de la Reine Noire. "

"Ma Reine," dit doucement Alynna, en mettant un bras autour des épaules de la jeune femme, "vous n'êtes pas une guerrière. Quel bien vous ferait-il, si vous deviez descendre là-bas ? Restez ici; observez vos guerrières, décidez à qui vous octroierai les quand nous célèbrerons la victoire ce soir et soyez un leader Amazone. En temps opportun, nous pourrons vous apprendre à devenir une guerrière. Mais pas aujourd'hui. "

"Elle doit vivre," chuchota Ys.

"Ma Reine, je l'ai déjà vue se battre sur un champ de bataille par le passé, elle n'a pas d’égal." La voix de la prêtresse chevrota avec émotion, son esprit lui fournissait les images de la dernière fois où elle avait vu Lilith combattre, elle revit le sang frais de sa compagne sur son épée.

Des yeux verts se fixèrent sur la prêtresse. "Me détestez-vous pour avoir obligé les Amazones à l'aider ? Vous l'avez vue combattre quand elle s'est opposé à vous, n’est ce pas ?"

La prêtresse inclina gravement la tête. "C’est exact. Je l'ai regarder détruire plusieurs de nos villages. Nous sommes partis de nos pays du nord seulement pour découvrir qu’elle avait aussi attaqué nos villages occidentaux. Alors nous n’avons pas eut le choix nous avons prit la mer et fuit jusqu’ici avant qu'elle ne nous ait toutes tués. Ma compagne était gravement blessé. Elle ne s’en est jamais remit. Lilith l'a tuée, cela à juste pris un peu plus de temps. "

"Je suis tellement désolée."

Alynna inclina la tête et tapota doucement la main de Ys. "J'ai appris que la détester me faisais plus de mal à moi qu’à elle. Je ne déshonorerai pas la mémoire de Kalia de la sorte. J’ai toujours espoir qu'elle sera celle qui m'accueillera aux Champs Élysées. Mais, j'admettrai que les visions que j’ai eus de vous la défaisant ne me rende pas du tout malheureuse. "

"Je ne la déferai pas. Je ne veux même pas essayer." Ys laissa son regard errer en bas de la colline vers la Reine. Elle observa en silence pendant que Lilith se défendait contre deux officiers ennemis.

"Les Guerres peuvent parfois se gagner sans armes," chuchota Alynna.

Avec l'aide des Amazones, les ennemis étaient perdants. Ceux-ci favorisaient l'épée courte, conçue pour percer des trous plus facilement dans les armures. Les Amazones évitaient de porter des armures lourdes, et elles se battaient surtout avec de longue épées, des bâtons et des lances. Ce qui leur donna un avantage non négligeable. Cela se traduisit en ce que peu d'Amazones furent blessées tandis que les ennemis tombaient à la douzaine.

Quand elle vit que le conflit était dans la poche, Lilith remit son épée dans son fourreau et commença à se diriger plus haut sur le chemin, là où le conflit faisait toujours rage. Ses muscles épuisés la brûlaient, mais elle savait qu'elle devait continuer à se battre avec ses soldats. Le soleil avait atteint son apogée dans le ciel lui donnant espoir que le combat serait bientôt terminé.

Elle fit des pieds et des mains pour escalader le versant de la montagne et redescendit de l’autre côté pour aller vers un de ses officiers. Elle évalua rapidement la situation. Les ennemis avaient employés l'espace réduit de la passe à leur avantage, employant les chariots d’armes comme couverture et leur contenu tel une provision illimitée de flèches et d’armes. Ils avaient anticipés l’attaque aérienne, et avaient disposés leurs boucliers comme un auvent. La seule option était un assaut intégral de face. Celui qui feraient beaucoup de morts dans ses rangs et dans les rangs Amazones. Autrement, c'était l’impasse. Les hommes de Lilith les avaient maintenus en place pour le moment. Et les Amazones n’avaient pas accès au chemin.

"Où est Eliza ?" Demanda t-elle comme sa respiration redevint normal.

L'officier fit un sgine de tête et indiqua le passage au-dessous d'eux. Là sur le sol était étendu le corps d’Eliza. "Majesté, elle est descendu pour tenter de nous ouvrir une voie pour que l’ons puisse attaquer."

Lilith vit les flèches qui s’étaient empalées dans le corps d’Eliza et émit un soupir de frustration. Si seulement j'avais Kritchek avec moi. Si seulement je n'avais pas écouté Hygi. Et Ys. Ys. Soudainement, il vint à l'esprit de Lilith que si les Amazones et Kritchek étaient ici, Alors Ys devait l’être aussi. Soigneusement, elle parcouru la pente des yeux, puis elle vu la jeune femme aux cheveux blonds. Elle la reconnut à peine puisqu’elle était maintenant parée dans les vêtements de la reine des Amazones. Elle est à couper le souffle. Et elle me regarde fixement. Ouais, droit dans les yeux; Dieux, Lilith, reviens sur terre. Tu ne peux pas dire où elle regarde vraiment. Mais la partie intuitive de son cerveau savait qu'elle était l'objet de l'attention de la jeune Reine. Puis elle souhaita que la bataille se termine au plus tôt.

La partie de Lilith qui s'associait toujours à Brehan revint soudainement à la vie. La fatigue qui l’accablait un moment plus tôt disparu et fut remplacée par une implacable énergie, une énergie qui exigeait que le sang ennemis soit versé. Elle se tourna vers l'officier à côté d'elle et le saisit par ses cuirs. "Je descends sur le champ et j’ouvre une voie. Prépares tes hommes."

L'homme la regarda avec soulagement. "Oui, Majesté." Il grimpa de peine et de misère un peu plus haut où se trouvait ses hommes et les rassembla.

"Xadius, tu ne me défera pas à nouveau." Reculant de quatre enjambées du bord, Lilith parcourut la courte distance et exécuta une série de sauts périlleux puis atterrit sur la route à quelques longueurs de corps de ses ennemis. Ses jambes se plièrent pour absorber le choc, elle poussa sur ses pieds et commença à sprinter vers le chariot le plus proche. Elle se déplaça en zigzaguant. Des flèches commencèrent à voler vers elle, elle tira son épée et les para facilement, ne quittant jamais sa cible des yeux. Deux empans plus loin, elle projeta son corps dans les airs de plus en plus haut, sur le chariot et s'effondra sur les rangées de boucliers pour anéantir cette protection contre les flèches. La structure s'effondra sous elle et elle escalada le métal puis revint sur le chemin. Une fois qu'elle fut hors de danger, ses archers commencèrent à tirer en bas sur les soldats ennemis maintenant exposés. Le premier chariot fut défait rapidement.

Lilith continua vers le bas du chemin et se dirigea vers le deuxième chariot, mais elle s'arrêta amusé quand elle aperçu une petite Amazone se projeter dans les airs et retomber directement sur les boucliers en imitant ce qu’elle venait tout juste d’accomplir. Une fois que la guerrière fut passé, une douzaine d'Amazones descendirent dans la passe.

Ses soldats, encouragés par son assaut solitaire, se précipitèrent le long du chemin et attaquèrent les deux chariots restants. Bientôt, tout ce que Lilith put entendre fut le son des armes qui s’entrechoquaient, ils ne rencontrèrent pas vraiment de résistance tandis qu’ils transperçaient les ennemis.

Errant d’un chariot à l’autre, la Reine Noire essuya son épée avec un reste de couverture, puis rengaina ensuite celle-ci. Elle retourna au pas de course vers Eliza. En mettant un genoux à terre aux côtés de son officier, elle nota la respiration laborieuse de Eliza.

"J'ai besoin d'un guérisseur!" aboya Lilith à un soldat tout près. "Trouves-moi un guérisseur immédiatement!" Elle retourna son attention vers son jeune officier et lui passa la main dans les cheveux. "Tiens bon, Eliza, j’ai envoyé chercher de l’aide."

Comme pour répondre au son de sa voix et à son contact, l'officier ouvrit les yeux et regarda fixement sa Reine. "Avons nous vaincu?"

"Nous avons vaincu. Et tu vivras, tu m'entends ? Ces cicatrices prouveront que tu as ridiculisé Xadius." C'était vrai, tant qu’Eliza ne perdait pas trop de sang, puisque les flèches n'avaient pas transpercées d’organes vitales.

"Merci, Majesté."

Le soldat revint en tirant une Amazone de très mauvaise humeur contre lui. "C'est une guérisseuse, Majesté."

La Reine se releva, "Vois à ce qu'elle n’y reste pas. C’est un bon soldat."

Aria fronça les sourcils, mais se pencha pour faire son travail.

Lilith commença à marcher parmi ses troupes, en faisant le compte des survivants, des blessés et des morts. Quand elle trébucha contre le corps du jeune coureur, elle s’arrêta et le pris dans ses bras. Soulevant la forme sans vie, elle le porta là où le corps de ses soldats morts étaient réunis. Lilith fit un geste vers le soldat qui transcrivait le nom des morts. "Sais-tu son nom ?"

Le soldat inclina la tête, "Nike, Majesté."

"Fais en sorte que sa famille reçoivent un laurier d'or." Elle observa comme le soldat inscrivait sa demande sur ses notes. "Qui d’autre ai-je perdu ?"

Tandis qu'il récitait les noms des morts, Lilith regarda fixement les corps à ses pieds. Il y en avait plusieurs qu’elle ne pouvait identifier. À ceux qu’elle reconnaissait, elle jura de tuer la personne qui les avait trahis pour les venger. Quelqu'un avait parlé aux hommes de Xadius de son complot et avait causé la mort de plus de cent trente de ses hommes. Tous auraient été perdus, incluant elle-même, si Ys et ses Amazones n’étaient pas intervenus.

Ys. Au moins ce n’était pas Ys.

"Majesté, nous avons capturé le leader ennemis!" Cria Kritchek comme il poussa grossièrement son prisonnier, il le força à s’agenouiller devant la dirigeante. Gara lutta de toute ses forces et essaya de se remettre sur ses pieds, mais la main ferme de Kritchek sur son épaule l’en empêcha.

Les yeux de Lilith devinrent sombres comme elle les braqua sur l'homme et l'examina. Il était petit et avait les cheveux frisés, deux choses qu'elle n'avait jamais aimées chez un homme. Le fait qu'il était le leader et certainement un confident de Xadius n’améliorait pas son sort. Ses habits, rouge et or, étaient déchirés en lambeaux, et sales. Mettant un genou par terre elle captura ses yeux. "Qui ?"

Il n'avait pas à demander le sens de ce qu’elle voulait savoir. Elle voulait le nom de celui qui l'avait trahie. Gara décida qu'il serait préférable de passer une éternité au Tartare que de lui donner satisfaction, il ne dit rien.

"Tu es Gara, n'est-ce pas ?" Demanda t-elle, continuant son examen de l'homme, choisissant enfin l’approche qu’elle allait utiliser. "J'ai entendu parler de toi. Tu es l'animal de compagnie de Xadius. Son chien de poche. Tu aboie quand il te dit ' jappe, ' et tu t’assois que il te dit ' assis. ' Te dit-il quand te soulager ?"

Les yeux sombres qui la regardait fixement devinrent encore plus sombres, et rempli de haine.

"Je ne traiterais jamais mes hommes." Lilith se releva à sa pleine hauteur et regarda directement Kritchek. "J'admire les hommes qui peuvent penser par eux-mêmes et se battre pour leur convictions."

À cela, Gara renifla. "Vous tolérez la trahison ? Je pense que non."

"Jamais. Mais je veux quelqu'un qui me donnera des réponses honnêtes, même si ce n’est pas ce que je veux entendre." Lilith haussa les épaules dramatiquement, "Cependant, sache que c’est un privilège qui ce gagne. Parler à la Dirigeante et par le fait même au peuple de Lighthaven n’est pas une chose que l’on fait à la légère. Je suis sûr que Xadius pense la même chose. "

"J'ai l'oreille de Xadius."

Lilith ricana de façon ironique, "je voudrais l'avoir moi aussi. Épinglé à mon mur."

"Il vous détruira, malgré cette petite défaite. J'en suis sûr."

"Et puis après, même s'il le fait ?" Satisfaite que la fierté de ce soit piqué à vif, elle poursuivit avec son argument suivant. "Où cela mènerait-il son pays ?"

"Au sommet de la suprématie."

"Non, son pays ne serait pas au sommet de la suprématie; Xadius oui par contre. Ne vois tu pas cela ?" Lilith se pencha derrière lui, sa voix et son souffle se firent sentir sur son épaule, chatouillant son oreille. "Si Xadius me défait, Xadius deviendra invincible. Demandes toi si c'est une bonne chose. Qu'a-t-il fait pour son pays en tant que dirigeant? Il vous a conduit en sol étranger où vous faites la guerre. Pourquoi ? Augmenter sa gloire. Il a circonscrit la plupart de vos jeunes soldats. Pourquoi ? Que vous vous battiez pour encore augmenter sa gloire. Il a institué de nouveaux impôts. Pourquoi ? Payer pour ces soldats qui se battent et qui augmentent sa Gloire. Tout est pour Xadius. Il ne se soucie pas de son pays juste de comment il peux s’en servir." Quand elle n'entendit pas d'objections de la part de Gara, elle sourit et vint se mettre devant lui." Maintenant, dis-moi, qui t’as informé de mes plans? "

"Non."

Les yeux de la Reine se rétrécirent dangereusement. "Je demanderai cette question pas plus de dix fois, tu me comprends ?" Inclinant la tête vers Kritchek, son Capitaine saisit les cordes qui liaient les mains de Gara et les souleva devant elle.

Se déplaçant lentement pour que celui-ci comprenne ce qu'elle avait l'intention de lui faire, elle retira son poignard de sa botte. Elle regarda briller la lame, couverte de sang séché et la fit miroiter dans la lumière du soleil. Lilith tendit la main et saisi son index puis posa la lame à sa base. Le métal froid se posa sur sa chair un moment, lui faisant comprendre qu'il pouvait arrêter son mouvement à tout moment en lui donnant la réponse qu'elle désirait.

"Qui ?" Le Silence lui répondit et elle haussa les épaules, "Hé bien, ce n'est pas la main qui tient mon épée, mais je peux parfois être bonne avec celle-ci" Elle commença à appuyer sur la lame qui s’enfonça dans sa peau, et commença à tailler juste sous la base du doigt pour le couper.

"Hy-quelque chose!" Cria Gara quand elle fut à un tiers de lui trancher le doigt, il agonisait de douleur tandis qu’elle accomplissait lentement sa tâche. "Je ne peux pas me souvenir de la prononciation. C’était une archère et un Officier de votre armée. " Soudainement Gara compris que son doigt ne valait pas le prix de cette information.

Elle essuya le sang de la lame sur sa joue mal rasé, une longue traînée de chaleur humide le fit tressaillir. "Xadius t’aurait tranché les doigts quand même, pas moi, je tiens parole et je suis heureuse tu ais plus de bon sens que lui," chuchota-t-elle. Se relevant elle se tourna vers deux de ses soldats, "Enchaînez cet homme et gardez-le. Je m’occuperai de lui plus tard."

Comme ils emportaient Gara, Lilith étendit son bras vers Kritchek. "Capitaine, cela me fait plaisir de vous voir."

Kritchek prit son bras, "Majesté, j'attends vos ordres."

"Sécurisez le secteur, brûlez leurs morts, préparez les nôtres pour l'enterrement à Lithghaven et supprimez les chevaux qui boites." Elle débita cela à toute allure puisque c’était les ordres habituelle après chaque bataille.

"Ce sera fait, Majesté." Kritchek la salua et se mit à surveiller les tâches.

à suivre...

Par Gara le 16/3/2002 à 12:05:22 (#1124323)

*clap clap clap clap* La suite :)

Par Merrick Nurien le 18/3/2002 à 8:39:53 (#1132541)

Franchement, rentrer de weedk-end, attaquer une semaine de travail qui s'annonce déjà comme pénible, c'est par enthousiasmant. Mais commencer la semaine en lisant ceci, ça redonne quand même un peu de pêche pour la suite. J'ai hâte de connaitre la suite de l'histoire.

Et, au fait, j'allais oublier : EHLP.

Par Lilith_Des_Damnés le 18/3/2002 à 14:48:27 (#1133557)

Merci encore !

Comme les weekends je suis absente alors je n'ai pas posté, mais je vais le faire au cours de la semaine, juste un peu de patience...

Gara t'es dans de salles draps :D

Merrick - EHLP ????? - Merci pour les bons mots...

LDD
xxx

Par Gara le 18/3/2002 à 14:52:20 (#1133566)

Pas de problème le perso se sent pas visé ;) Parce que d'abord Gara le vrai il est aveugle heuuu et pi c'est un fanatique de Sélène heuuu :p Et pi il est po comme celui là na :p :p

(EHLP = Et Hop Le Post ;) )

bon elle arrive la suite ? ;)

Par Merrick Nurien le 18/3/2002 à 14:52:27 (#1133568)

EHLP, cela veut dire Et Hop Le Post, le nom d'une antique secte fondée par d'antiques posteurs dont l'amusement principal était de remonter les posts de qualité..... :ange:

Par Murmure le 18/3/2002 à 14:59:18 (#1133591)

antiques antiques ...
soit
mais bien conservées aussi Merrickounet !!!

Par Merrick Nurien le 18/3/2002 à 15:19:58 (#1133654)

Certes, je n'ai jamais dit le contraire, et pour preuve, j'utilise encore leur cri de guerre ! Et puis de savoir que tu as pu en faire partie ne fait que renforcer ma considération !!

Par Menforu le 18/3/2002 à 16:07:56 (#1133823)

*passe par hasard...*

*ramasse vite fait le paquet de fleurs lancées par un vieux mage claudiquant vers une vieille bossue*

J'ai des tombes à fleurir.... :ange:

Par Merrick Nurien le 18/3/2002 à 17:16:47 (#1134157)

Provient du message de Menforu :

J'ai des tombes à fleurir....


Tu es pourtant toujours vivant ? :ange:

Par Sappho_10 le 19/3/2002 à 2:00:06 (#1136667)

heu... Quoi d'autre que :amour:

Poursuivez svp !!! :ange:

Par Lilith_Des_Damnés le 19/3/2002 à 2:06:41 (#1136672)

(Suite du Chapitre 34 :p

À la fin de l'après-midi, après avoir rendu visite aux hommes de Xadius qui avaient été fait prisonnier et fait un inventaire rapide des armes, Lilith commença à marcher vers l'hospice provisoire que l'on avait disposé au sommet de la colline, et où Ys se trouvait par le fait même pour aider à traiter les blessés.

Elle n'avait pas revu Ys depuis qu'elle l'avait entrevu durant la bataille. Ses hommes avaient eut besoin d'elle pour diverses raisons, les ennemis avaient été interrogés et elle avait aussi du prendre des dispositions quant au transport imminent des armes vers son navire. Elle était la Reine Noire, et non une jeune poétesse en mal d'affection, elle se rappelait cela, chaque fois que le désir de partir aux pas de course rejoindre la jeune femme la prenait, et ainsi elle se contraignait à garder son allure constant.

Maintenant, comme les rayons du soleil couchant miroitaient sur l'horizon, elle ne pouvait plus résister à l'envie d'être en la douce présence de Ys. Elle sentit l'harassante fatigue de la journée qu'elle venait de passer à guerroyer, s'insinuer profondément en elle, la faisant ployer comme si elle avait eut un énorme bloc de pierre sur les épaules tandis qu'elle progressait à travers le champ.

De la tente, Ys jeta un coup d'oeil et vit la Reine Noire venir vers elle. Laissant le soldat qu'elle était en train de soigner, elle sorti dans le dernier rayon de lumière et commença à se déplacer en direction de Lilith. C'était comme si le temps c'etait arrêter. Elle ne pouvait plus entendre les sons métalliques que les Amazones et les soldats de la Reine Noire provoquaient en nettoyant armes et armures. Elle ne pouvait plus ressentir l'épouvantable inquiétude qui s'était emparé de son coeur depuis le matin quand elle avait d'abord vu la scène du carnage. C'était comme si tout autour d'elle avait disparu, ne laissant exister qu'elle et Lilith. Elle détailla minutieusement la grande guerrière aux cheveux d'ébènes qui continuait à avancer vers elle. Inquiète de voir tout ce sang qui recouvrait sa peau bronzée et à l'idée que celui-ci ne provienne de ses propres veines, elle l'examina soigneusement pour s'assurer que Lilith allait bien. Puis elle s'arrêta au milieu de la plaine et attendit.

Les rayons du soleil jouèrent encore un moment sur le corps de l'oracle y dessinant des formes plus intéressantes les unes que les autres. Ce corps qui était un peu plus exposé qu'auparavant, et dont la vue réjouissait la Reine Noire. Elle sourit en voyant ses cheveux clairs projeté des teintes rougeâtres dans la lumière agonisante du jour et aussi ses yeux verts qui correspondaient tout à fait à la teinte de l'herbe sous ses pieds. En arrivant finalement à quelques pieds de Ys, Lilith fit quelque chose qu'elle n'avait jamais fait de toute sa vie - elle se mit à genoux devant une autre personne.

Ys haleta à ce geste. Elle pensa immédiatement que la Reine Noire était blessé. Elle recula d'un pas et la regarda à nouveau en faisant l'inventaire des coupures, ecchymoses, contusions et de la quantité massive de sang dont elle était recouverte. Aucune de ses blessures ne semblaient être assez grave pour avoir mit à genoux cette redoutable femme. "Es-tu blessé ?" chuchota Ys, en touchant la chevelure de Lilith.

À ce contact, Lilith secoua la tête. "Peux-tu me pardonner ?"

"Tu sais, ça fait déjà un moment que j'ai compris pourquoi tu as fait ce que tu as fait et les raisons qui t'ont poussé à le faire. Il n'y a aucun pardon à obtenir."

Lilith secoua la tête avec plus de vigueur et étendit un long bras. Elle entoura la taille de Ys, la tirant tout près d'elle. "Non, pour ça," chuchota-t-elle comme sa main traça un chemin imaginaire sur toute la longueur des jambes de Ys.

À cette sensation Ys frissonna. "Je t'ai, déjà pardonné ça." Doucement elle prit la mâchoire de Lilith en coupe, et l'obligea à lever son visage vers elle. "La crucifixion à été comme une renaissance pour moi, Lilith," elle prononça le prénom de la Reine Noire pour la première fois. "Et cela m'a mené à toi."

Lilith avala avec difficulté et se fit violence pour poser la question qui lui brûlait les lèvres, "peux-tu vraiment m'estimer après tout ce que je t'ai fais?" Mille batailles ne l'avaient pas préparée à la crainte qu'elle ressentait maintenant en prononçant ces mots.

Ys sourit tendrement, "je le fais déjà ." Sa petite main caressa la joue de la Reine Noire sans se soucier de la saleté et du sang qui le recouvrait.

La Reine Noire émit un petit son étranglé et ses bras volèrent autour du corps de Ys, tirant la jeune femme encore plus près d'elle, enfouissant son visage contre la peau douce de son estomac, elle soupira de contentement quand elle sentit les bras de Ys se serrer autour d'elle.

Cela aurait pu faire une éternité qu'elles étaient dans cette position. Lilith s'en moquait éperdument. Elle avait un avant goût des Champs Élysées, là en ce moment, bien blottit les bras de Ys, à écouter le rythme calme de sa respiration, à se complaire face à la douceur de la peau sous sa joue, à éprouver la force du corps qu'elle tenait fermement contre elle. Sa fatigue de la journée avait été balayé totalement en présence de Ys, elle ne ressentait plus maintenant qu'une immense paix.

"Allez viens, allons nettoyer tout ces bleus," chuchota l'oracle, ne voulant pas briser ce moment de promiscuité, mais voulant surtout que Lilith soit traité pour ces innombrables blessures si superficiels soit-elles.

"Je vais bien," vint la réponse assourdit qui chatouilla Ys plus que prévu.

Ys regarda vers ses mains qui étaient maintenant souillées par le sang qui couvrait la Reine Noire. "Alors à qui ce sang appartient-il alors ?"

"Pas le mien. Au moins, pas la majeur partie." Lilith bougea légèrement, laissant tomber ses mains au dos des cuisses de Ys, savourant chaque moment.

"J'en remercie les Dieux." Ys balança ses hanches doucement, "Viens maintenant, allons nettoyer tout ça et ensuite rentrons."

"J'ai beaucoup à faire avant que je ne puisse quitter Orkenwüd. Et pas la moindre idée de ce que je vais faire de tes Amazones..."

"Hmm," le sourire de Ys se refléta dans le ton de sa voix, "je suppose que tu pourrais commencer par les remercier."

La Reine Noire s'assit sur ses talons et chercha le regard de la jeune femme, "Puis-je juste remercier leur Reine ? Ne peut-elle accepter ma gratitude pour l'aide que sa Nation ma donné?" Lilith permit à un sourire de jouer aux coins de sa bouche, le premier à illuminer son visage depuis des jours.

"Bien, elle pourrait, mais une certaine amazone que je connais n'acceptera jamais cette offre. Elle voudra plutôt que l'aidée, si pleine de reconnaissance, parle à sa Nation en personne. D'autant plus que cette Reine ne peut pas affirmer que sa Nation portera le même respect pour l'aidée que cette dernière."

Lilith ne pu se retenir, et elle pouffa de rire. "Je n'ai aucune idée de ce que tu viens juste de raconter. Tu m'as un peu perdu après le truc de l'aidée en première partie," elle réussit à dire tout cela entre deux éclats de rire.

La Reine des Amazones sourit indulgemment, "ce que j'ai dit c'est que tu dois les remercier personnellement. Est-ce plus clair ?" Elle lui offrit sa main, "S'il te plaît, allons te soigner... et te nettoyé un peu."

La Reine Noire se parcouru du regard et avisa les croûtes de sang, d'os, de cheveux et la panoplie de morceau de corps humains qui incrustaient son armure et son propre corps. Cela prendrait des jours avant que ses cuirs et son armure ne soient assez propres pour en faire usage de nouveau. "Je ne suis pas très jolie à voir là tout de suite, hein ?"

"Non, tu est superbe - tu es en vie et en un morceau, c'est comme ça que je te préfère."

Lilith prit la main offerte et se remit sur ses pieds. "J'ai l'intention de le rester pendant un bon moment, Ys. Je te le promets."

"Fantastique," l'oracle resserra sa main un peu plus solidement autour de celle de la Reine Noire. "Il est Temps de faire face à la Nation Amazone, Majesté."


à suivre...

Par Lilith_Des_Damnés le 19/3/2002 à 2:24:25 (#1136700)

EHLP :ange:

Alors voilà !!! Sans cette secte anthique... qui sait ??? mon post originel serait très probablement perdu dans les oubliettes de cet énorme... heu... forum... Mais je crois plutôt que c'est grâce à de bons lecteurs (surtout très patient) comme vous qu'il vit toujours !!! :p

Bon allez @+ - J'ai encore 5 chapitres à mettre en chantier avant la fin :cool:

LDD
XXX

Par Merrick Nurien le 19/3/2002 à 8:28:47 (#1137040)

Provient du message de Lilith_Des_Damnés :
EHLP :ange:


Je vois que tu commences à prendre la main !! :ange:

Par Gara le 19/3/2002 à 14:48:40 (#1138190)

Quoi plus que 5 ? arf heuu zut. Bah les meilleures choses ont un fin ;)

Bon c'est pas parce qu'il n'y en a plus beaucoup à faire qu'il faut tirer au flan.

Allez allez la suite :D

Par Lilith_Des_Damnés le 19/3/2002 à 17:05:55 (#1138690)

Chapitre 35

La salle du trône situé dans le temple de Sélène était magnifique, même Lilith fut forcé de l'admettre. Les murs étaient remplis de fresques et de tapisseries représentant Sélène parmi sa Nation, chaque récit pittoresque évoquait des scènes du passé des Amazones. Lilith sourit d'un air satisfait en notant que ses hauts faits commit envers la Nation Amazone n'étaient dépeint à nulle part. L'histoire appartient aux artisans qui tissent les tapisseries, n'est ce pas ? Aux quatre coins de la pièce ont pouvait voir les statues albâtres d'Amazones célèbres exquisément rendu au détail près. Certaines d'entre elles semblaient même respirer, et semblaient être vraisemblablement vivantes. En effet, celle de Cyane avait époustoufler la Reine Noire quand elle était entrée dans la pièce.

Lilith fut étonné de découvrir que le trône de la Reine Amazone était fait de bois mais se souvint finalement que Sélène était aussi la déesse des miséreux. Ont disait en effet que Sélène évitait les trônes trop ornés, préférant être assise sur le bois moins luxuriant, mais témoin de son humilité. Sa Reine ne pouvait donc pas en demander plus qu’elle.

Le trône était inoccupé, étant donné que Ys l'avait quitté pour rejoindre les autres à la longue table dans le centre de la pièce. Lilith était heureuse de la revoir; elle avait été vraiment très déçue quand la Reine des Amazones était retourné au village avec ses soldats hier après la bataille. Bien sûr, j'étais si épuisé que ça n'importait pas vraiment, mais elle m'a tout de même manquée.

D'un côté était assises les Amazones, et de l'autre Lilith et certains de ses soldats. Ys, elle, était assise au centre du côté des Amazones, avec Elexia et Alynna à gauche et à droite. Fizzz, Solari, Rana et Aria étaient aussi présentes, deux de chaque côté. Lilith remarqua que Ys semblait rassurée que Rana et Aria ne sois pas assises ensemble et elle se demanda ce qui avait pu faire que Ys les séparent de la sorte.

Kritchek était assit à sa droite, en face d'Elexia. Les deux soldats parlaient avec enthousiasme de la bataille qu’ils avaient menés, se remémorant leurs moments les plus glorieux et les ennemis qu'ils avaient tués. Eliza aurait du être assise à sa gauche, mais les guérisseurs lui avait interdit de quitter son lit avant encore plusieurs jours. Cela avait rendu son nouveau lieutenant maussade, mais au moins celle-ci entrevoyait son future. La Reine Noire l'avait promu, elle et quelques uns de ses autres officiers à des grades supérieurs, assez pour correspondre à la taille du contingent Amazone, mais la seule Amazone dont elle se souciait était assise en face d'elle.

Ys sourit, en se rendant compte qu'elle et Lilith se contentaient simplement de se regarder fixement l'une l'autre depuis un bon moment, oubliant les gens autour d'elles. Son sourire rencontra un jumeau, qui fut rapidement dissimulé par la Reine Noire, qui se souvint qu'elles avaient de la compagnie.

"Je voudrais remercier votre Reine, Ys, et la Nation Amazone pour leur aide hier sur le champ de bataille." Était-ce seulement hier ? Cela me semble comme si cela ne faisait qu’un battement de coeur et encore il me semble que je peux toujours la sentir dans mes bras.

"Nous avons été heureuses de nous battre à vos côté, Reine Noire."

"En guise de récompense pour votre Nation, je voudrais vous restituer un tiers des armes prit au mains de Xadius."

"Un tiers ?" bafouilla Rana. "Vous seriez tous morts sans nous. Il nous reviennes intégralement."

"J'ai appris à ne jamais sous-estimer la Reine Noire lors des batailles, elle est sûrement capable de détruire une armée entière si besoin est, peu importe les chances contre," répondit immédiatement Kritchek, se remontant un peu dans son siège.

Lilith ne dit rien et préféra attendre que Ys prenne la parole.

Elle n'attendit pas longtemps. "Rana, calmes-toi, ou je te jettes dehors." Regardant attentivement la Reine Noire, Ys continua, "Nous ne voulons pas d’armes."

La Reine Noire fut complètement abasourdi de cette réponse. Elle avait pensé être plus qu'assez généreuse en désirant armer ses anciennes ennemis. Les voir refuser une telle offre n'avait aucun sens, même si c'était Ys qui menait la Nation.

"Au lieu de ça," continua Ys, "nous voulons que vous nous restituiez nos terres."

"Pardon ?" Gronda la Reine Noire, pas très heureuse par ce qu'elle venait d'entendre.

"Nous voulons retrouver nos terres à Lighthaven en guise de récompense."

Un silence de mort plana dans la pièce comme tout un chacun attendit la réponse de la Reine Noire. "Non, il n’en est pas question."

Ys se leva de sa chaise, "Que tout le monde sorte à part Alynna."

On entendit des bougonnements de la part des Amazones, mais elles firent comme on leur avaient demandées. Les hommes de la Reine Noire restèrent assit, ne voulant pas accepter les ordres d'un leader étranger. Lilith attendit trente battements de coeur avant de donner son ordre, "Kritchek, reste; le reste sortez." Bientôt les lourdes portes de la salle du trône se refermèrent, l'écho de leur impact resta prit au piège à l'intérieur tout comme ses quatre occupants.

"C'est la seule solution, Lilith," dit doucement Ys.

"Je ne peux pas renoncer aux terres que j'ai ravis à ces femmes, Ys. Les Amazones sont dangereuses pour moi, surtout à Lighthaven." La Reine Noire se leva de son siège et commença à marcher à pas mesurés sur la carpette en peau d'ours épaisse. "Tu ne peux pas dire que ces femmes ne me détestent pas ? Elles me trancheraient volontiers la gorge et boiraient mon sang sans hésiter. Leurs donner un point d'appui à Lighthaven serait du suicide. "

"Tu n'es pas leur dirigeante préféré au monde, ça c'est vrai. Mais, c'est dans tes intérêts, les meilleurs, ou je ne l'aurais pas proposé."

"Insensé."

Ys se leva à son tour de son siège et commença à faire le tour de la table pour aller rejoindre Lilith, voulant restreindre l'espace physique et émotionnel entre elles. "Non ce n’est pas insensé, je suis ton oracle de vérité, souviens-toi ? J'ai promis de ne jamais te raconter de mensonge et de toujours te livrer le fond de ma pensé et j'ai l'intention de tenir cette promesse. C'est la meilleure chose à faire pour toi."

"En maintenant un ennemi dans mon arrière-cour ?" Cracha Lilith d'un ton moqueur. "Ensuite tu me diras de déplacer ma capitale à Windhowl."

En voyant que la conversation prenait une mauvaise tournure, Ys étendit le bras et s'empara de la main de Lilith, "S'il te plaît, laisses-moi t'expliquer mon raisonnement." Elle attendit que les yeux de la Reine Noire rencontres les siens. "Les Amazones ne sont pas tes ennemis parce que je suis leur Reine maintenant et je ne pourrais jamais être ton ennemi."

"Alors pourquoi faire revenir les Amazones à Lighthaven ?"

"Tes rêves et tes ambitions ne se limitent pas seulement à régner sur Lighthaven, je sais que tu vois beaucoup plus loin que les frontières de Lighthaven. Tu as une alliance avec d’autre puissance. Tu veux vaincre Xadius. Et il y a encore d'autres pays à découvrir. C'est beaucoup de territoire à gouverner, particulièrement quand il n’y a qu’une seule Lilith. Tu auras besoin d'alliés. Pour gagner des alliés, tu dois prouver que tu les mérites. "

"Les Amazones mes alliées?"

"Oui. Redonnes-leurs leurs terres et elles fourniront la protection nécessaire à tes citoyens. Une guerrière Amazone sur dix servira dans ta Garde Royale. Et il y aura toujours une délégation Amazonienne en permanence dans ton royaume."

"Délégation permanente ? Pourquoi ?"

Ys rougit et jeta un coup d'oeil à ses bottes, "Bien, j'avais pensé que je pourrais être une de celle là."

Lilith attrapa le menton de Ys et lui releva la tête, "je ne te voudrais pas ailleurs, Ys." La Reine Noire ne put résister plus longtemps. Peu importait qu’Alynna et Kritchek soient toujours dans la pièce, ou qu'elles soient dans le temple de Sélène. Tout ce qui importait était les lèvres de Ys qui étaient maintenant bien trop proche pour qu’elle les ignores plus longtemps. En tirant son oracle contre elle, Lilith appuya ses lèvres sur celles de Ys, savourant la douceur et le goût de melon.

Ce geste soudain était totalement inattendu, mais il fut accueillit avec ferveur. Ys se campa même plus solidement dans les bras de Lilith, ses propres bras se glissèrent autour du cou de la Reine Noire.

C’était vraiment une impulsion tout à fait irrévérencieuse, Lilith le savait, mais c’était trop tard, elle venait de se compromettre de belle façon, elle ne savait pas trop pourquoi elle avait fait une telle chose, si ce n’est que pour provoquer un revirement de situation. Peut-être n’y aurait-il pas de suite à cet épisode, mais elle venait tout de même de faire basculer la balance en sa faveur. Du moins le croyait-elle. Elle la repoussa un peu à contre cœur et en regardant la jeune oracle, elle comprit qu’elle avait tout faux. Elle venait de se prendre dans ses propres filets, dorénavant elle ne pourrait jamais plus refuser quoi que se soit à cette jeune femme si pleine de vitalité. En fait elle se sentait comme l’ombre. Qu’est l’ombre sans la lumière ? Et Ys est la lumière incarné. Peut-être sommes nous les deux faces d’une même pièce, tout à fait différente, mais indissociable. J’ai l’impression de l’avoir cherché non pas une vie, mais cent… Nos chemins se sont sûrement croisé plus d’une fois dans les cycles de la vie…

Lilith afficha un sourire carnassier, et ses yeux scintillèrent d’une lueur malveillante. "Je pense que nous avons trouvé la méthode parfaite pour que tu gagne chacun de tes arguments," murmura-t-elle aux oreilles de Ys.

"Comme tu sais," continua l'oracle, "je peux argumenter pendant des marques et des marques de chandelles sans me fatigué."

"Pour tout t’avouer, je préfère franchement ce genre d’argumentation de nature plus … privée …."

La jeune femme rougit jusqu’à la racine des cheveux. "Oh Dieux," chuchota t-elle, en s'appuyant contre la Reine Noire, tentant de cacher son embarras et en se soustrayant aux regards qui les observaient.

La Reine Noire regarda attentivement Alynna et Kritchek qui avaient la bouche grande ouverte, les défiants de dire quoi que ce soit pour rendre Ys encore plus mal à l’aise qu'elle ne l'était déjà . "Ça va, Ys. Nous venons simplement de négocié un traité de paix et il fallait bien sceller cet accord d’une quelconque façon."

"Oh Dieux," vint encore une voix étouffé.

Lilith retint un rire et amena ses lèvres encore plus près de l’oreille de Ys. "Si cela peut te faire sentir mieux, Kritchek et Alynna ne semblent pas trop étonnés. Ils sourient vertement maintenant en tout cas." Elle chuchota ensuite pour que seulement Ys puisse l'entendre. "Tu as répondu avec ton cœur tout entier, Comme tu l'as toujours fait à venir jusqu’à présent, ne sois pas embarrassé. En fait, c'est un trait de toi que j’ai appris à apprécier et sur lequel je compte. "

"C'est vrai ?" Ys se repoussa loin de la Reine Noire afin d'étudier celle-ci, pour voir si elle était sincère.

"Hé bien, je crois qu’il est temps de répandre les bonnes nouvelles et ensuite nous irons quelque part où nous pourrons discuté de nos nouveaux arrangements en privé. Je pense que nous avons pas mal de chose à nous dire."

à suivre...

Par Merrick Nurien le 19/3/2002 à 18:02:38 (#1138995)

Si je dis "de mieux en mieux" maintenant, vu ce qui se passe, je risque encore une fois de passer pour un obsédé ? :doute:

Bon, tant pis : de mieux en mieux, vivement la suite !!! :ange:

Par Lilith_Des_Damnés le 19/3/2002 à 18:25:36 (#1139142)

Ouaip... Je sais Merrick, tu as sans doutes raison, mais j'étais un peu malpris là !!! :chut:

Je ne sais pas où ça va mener... Et je ne sais pas trop quoi dire non plus... Je l'admet... Mais bon...

Si je compare Lilith à César ce libertin qui se proclamait lui-même l'amant de toutes les femmes et la femme de tous les hommes, je peux conclure que dans ces temps immémoriaux, l'être humain ne se faisait pas trop de mourons avec ces choses là... Puisque cette notion n'existait pas encore.... Tu me suis.... :confus: Bref, même moi je suis un peu confuse là !!! De toute façon, la seule chose que je sais c'est que (Merrick) revient, et qu'il faut absolument que je fasse quelque chose avec Gara qui moisit en quelque part dans une cellule en ce moment... :rasta:

Obsédé !!! C'est pas toi qui voulait faire voir tes melons à Ys ??? Allons !!! Avoue !!! :doute: :D

Par Gara le 19/3/2002 à 18:33:28 (#1139210)

Bah vu ce qu'il en reste du Gara de ton histoire il va tenir trés longtemps :) Je serais à sa place je n'aurais pas le plaisir à lilith de me torturer ;)
Et pi ben je vois po ou est le problème c'est trés bien écrit ce chapitre je trouve :) A tien tout d'un coup j'ai des idées de "torture" pour Gara :) il appréciera vachement plus je suis certain :D

Encore encore encore on veux la suite :)

Par Merrick Nurien le 19/3/2002 à 18:42:43 (#1139269)

Provient du message de Lilith_Des_Damnés :
Obsédé !!! C'est pas toi qui voulait faire voir tes melons à Ys ??? Allons !!! Avoue !!! :doute: :D


Ben, vu sa description, j'aurais tendance à dire et plus si affinités, mais je vais encore passer pour un obsédé, alors je le dis pas... :ange:

Par Lilith_Des_Damnés le 19/3/2002 à 18:44:24 (#1139275)

:D :mdr: :D Gara !!! Des idées de torture... hein ??? Ons verra... Ons verra...

Je retourne à ma plume avant d'avoir moi aussi des idées de tortures !

LDD
xxx

ps..

Ben, vu sa description, j'aurais tendance à dire et plus si affinités, mais je vais encore passer pour un obsédé, alors je le dis pas...


:mdr: :mdr: Merrick !!!

Obsédé va !!!

Par Merrick Nurien le 19/3/2002 à 18:58:28 (#1139361)

Provient du message de Lilith_Des_Damnés :
:mdr: :mdr: Merrick !!!

Obsédé va !!!


Plait-il ????

Méééeeeuuhhh!!! ©Merrick

Je suis pas un obsédé !!!

Je suis crédible, là ? :doute:

Par Lilith_Des_Damnés le 19/3/2002 à 22:18:06 (#1140865)

Chapitre 36

Le conseil Amazone et les officiers de la Reine Noire revinrent à l’intérieur pour retrouver leurs dirigeantes qui affichaient toute deux un large sourire. Chaque membre de leurs armées respectives furent étonnés de constaté que ce qu’ils avaient cru une affaire extrêmement délicate et surtout non négociable de prime abord avait été réglé si rapidement. Kritchek et Alynna parlaient dans un coin, évidemment ils élaboraient sur les détails de l’accord, tandis que la Reine des Amazones et la Reine Noire étaient assises côte à côte à la grande table. Elexia nota combien elles étaient proche et sourit.

"Fizzz, peux-tu venir ici, s'il te plaît ?" demanda Alynna à l'Amazone.

La femme aux cheveux bouclés la regarda un peu étonné que la prêtresse veuille lui parler, mais se dépêcha de les rejoindre.

Ys s'abstint de toucher la Reine Noire, malgré le désir accablant qui la rongeait. Cela lui prit tout son contrôle d’elle même pour ne pas éclater de rire et battre des mains. Elle se sentait comme une jeune adolescente à son premier rendez-vous, et en fait trop jeune pour diriger une nation de guerrières implacables. Elle se demanda si Sélène voyait l'ironie de la situation. La Reine de sa nation entiché de sa plus vil ennemie; ou si, peut-être, cela avait t-il été le plan de Sélène depuis le tout début. Cette pensé l'effraya. Elle détestait l'idée qu'elle et Lilith puisse faire les frais d’un abjecte complot entre les Dieux, une façon pour Sélène de se venger de Brehan. Étant donné que Lilith appartenait en partie au Dieu de la guerre. Ys en avait été personnellement témoin sur le champ de bataille. Elle avait été terrifiée, là bas, debout sur la colline à observer la bataille, essayant de repérer la Reine Noire parmi les combattants et de sentir son coeur s’arrêter de battre à chaque fois qu’elle la voyait. Ys n'avait pas été préparé à la brutalité du conflit. Voir des petits seigneurs de guerres et des marchands d'esclaves à Lighthaven étaient une chose; voir trois armées opposées sur un champ de bataille en était une toute autre.

Elle avait été étonnée, aussi, par la férocité des Amazones. Hygi et Eliza étaient des soldats féminins accomplis, mais elles étaient en minorité dans la Garde Royale de la Reine Noire. Ys les avait regardés pas tout à fait comme une aberration, mais certainement comme une exception à la norme - beaucoup comme la Reine Noire elle-même. Mener une nation remplie de femmes guerrières était un choc pour elle. Elle espérait seulement être capable de faire honneur à ces femmes qui l'avaient recueillit, même si c’était à contre-coeur.

Que voyait la Reine Noire en elle ? Comment quelqu'un aussi animé par le besoin de gouverner pouvait-il aimer quelqu’un qui n’avait jamais recherché ce genre de responsabilité ? Avait-elle fait tout ça pour se gagner une emprise sur la Nation Amazone ? Ys trembla a cette pensée et secoua grossièrement de la tête. Tout ça était insensé. La Reine Noire détestait les Amazones, pourquoi voudrait-elle les avoir si près de Lighthaven. Ai confiance, Ys, ce n'est pas le moment de flancher et de faire preuve d’insécurité. Surtout pas maintenant alors que tu es assise dans ton trône et te prépare à annoncer cette nouvelle alliance. Et surtout pas alors que tu es assise à côté de la femme la plus méfiante qui existe dans ce monde.

"À quoi penses-tu ?" chuchota La Reine Noire, faisant sursauté légèrement Ys.

Cela lui rappela les moments sur le bateau quand la Reine Noire lui avait posé la même question, et qu’elle n’avait pas voulu lui avouer qu’elle se demandais stupidement si un poisson pouvait se noyer. Encore une fois elle choisit une réponse un peu moins embarrassante, une réponse, qui pensait-elle, pourrait lui faire marquer des points auprès de la Reine Noire. "À toi".

"Vraiment ?" Répondit Lilith amusée, en croisant une longue jambe par-dessus l’autre. "Quelle coïncidence."

À ce mouvement la bouche de Ys devint sèche d’un coup. Se recomposant rapidement, elle sourit lentement, "Oh, tu pensais à toi, toi aussi ?"

Plus qu’heureuse de la réponse de son oracle, la Reine Noire rit doucement. "Eh bien, me prends-tu pour l'égoïste que tout les gens de Lighthaven crois que je suis ?"

Cette question fut demandé d’un air moqueur, mais Ys avait l'impression qu’elle ne demandait pas cela de façon si légère. La Reine Noire avait vécu dans un monde où on l'a craignait et l’insultait, mais ou on l’admirait rarement, et Ys soupçonna, que jamais personne ne l’avait aimé. Même elle, il y avait trois mois, savait qu'elle avait eut des mots venimeux contre la dirigeante de Lighthaven. Bien sûr, cela était justifié à ce moment, particulièrement avec les cruautés que Lilith perpétrait sur la populace. Des injustices qu'elle savait irréparables, même si elle employait son influence de fraîche date au meilleur de sa capacité. La Reine Noire portait en elle la quintessence du mal, il y avait une partie d’elle qui était comme une bête sauvage imprévisible, ça elle en était sûre. En fait, Ys se demanda si Lilith avait une mère en quelque part ou si elle était simplement sortit de nulle part. Ys savait que l'on ne pouvait jamais totalement apprivoiser une bête féroce, seulement plier, peut-être, sa volonté légèrement.

"Hé bien ?" Demanda Lilith qui trouvait ce silence un peu trop long.

Essayant de chasser ses pensées, Ys regarda Lilith le plus sérieusement du monde. "Je te prends comme tu es."

"Et que suis-je ?"

"Mienne, j’espère."

La Reine Noire sourit de nouveau d’un air sarcastique. "Voyez qui est l'égoïste maintenant?"

Ys estima qu’elle avait triomphé puisque Lilith n'avait pas réfuté sa revendication.

Kritchek s'approcha et salua la Reine Noire et Ys comprit qu’il l’avait aussi salué. "Majesté, tout est prêt."

"Que le spectacle commence," mumura Lilith en levant les yeux aux ciel, "c’est à toi, Ys."

La Reine des Amazones se leva et s'approcha de l'estrade où tout le monde pourrait facilement voir qu’elle investissait pleinement les pouvoirs qui lui avaient été conférés. Brièvement elle rencontra les yeux d’Alynna, s'assurant que la prêtresse était aussi certaine qu’elle des dispositions que Kritchek et elle avaient prit. En voyant le subtil signe de tête approbateur de la vieille femme, Ys se racla la gorge. "Je suis heureuse d'annoncer que la Nation Amazone en est venu à un accord avec Lilith, la Reine Noire de Lighthaven. En échange du retour de toute les Amazones sur leurs territoires, de la restitution de leurs droits de chasse et de leurs autonomie politique, la Nation enverra une délégation permanente à la cour de la Reine Noire, qui servira dans la Garde Royale de la dite Reine et protègera les villages avoisinants. La Nation ne sera soumise à aucuns impôts ou autres exigences rétributaire tant que cela leur conviendra de vivre selon les termes de cet accord. "

Elexia relâcha un long souffle, étonné de toutes les concessions que Ys avait été capable d'obtenir. "Pas mal," chuchota-t-elle à l’attention de Solari, qui était debout à côté d'elle.

"Penses-tu que c'est un piège ?" Répondit la guerrière aux cheveux sombre en fronçant les sourcils. "Cela semble un changement d'avis plutôt drastique de la part de cette femme qui a une fois juré de tuer toutes les Amazones de ses propres mains, y compris Sélène."

De larges épaules se soulevèrent et s’abaissèrent, "Des choses très étranges se produisent ces temps-ci. Les temps ne sont plus ce qu'ils étaient, Soli."

Solari renifla et un petit rire sorti de sa bouche, "Tu ne peux toujours pas digérer que ce soldat ai rejetés tes avances hier, n'est-ce pas ? Ta tactique favorite n’a pas fonctionné ça t’a mis en rogne apparemment. Il t’a glisser des mains admet-le." Solari était affreusement ravit de taquiner son amie. C'était la première fois qu'elle avait vent que les avances d'Elexia avaient été rejetés par quelqu'un.

"Comment sais-tu ça ?" siffla Elexia entre ses dents.

Un sourire rusé et un clin d'oeil fut la seule réponse qu’elle obtint de Solari.

"Nous reparlerons de cela plus tard," chuchota Elexia avant d’entendre son nom sortir des lèvres de Ys.

"… sera le chef de ma délégation à la cour de la Reine Noire. Pour veiller au bon fonctionnement de la réintégration de nos terres ainsi que l'administration de la Nation sur une base quotidienne, je nomme Fizzz par la présente, Reine par intérim de la Nation Amazone."

"Par Haruspice, qu'a-t-elle dit à mon sujet au juste ?" mumura Elexia. "Je vais à la cour de la Reine Noire ?"

"Bien, penses-y, tu auras un potentiel de prétendant non négligeable. Ça ne pourra pas nuire, étant donné que tu sembles avoir un peu perdu la main."

"Je vais te faire manger ton masque à plumes, Solari. Attend juste pour voir."

"Des promesses, des promesses."

Plusieurs marques de chandelles plus tard, la Reine Noire et Ys descendirent dans les cellules au-dessous du temple. Plusieurs pas derrière elles se tenaient Kritchek et Elexia, cette dernière prenait très à coeur son nouveau rôle de protecteur de la Reine des Amazones. Ce serait une occasion enrichissante, avait-elle raisonné, d'observer les fortifications et l’intérieur de la cour de la Reine Noire.

Se tenant à l'extérieur de la cellule de Gara, Ys fit signe à Elexia pour que celle-ci ouvre la petite porte qui leur permettrait d’entrée. Lilith se glissa derrière elle avant qu'elle ne puisse protester, se redressant de toute sa taille et adoptant un comportement rigide, elle signifia clairement à Gara de ne pas essayer quoi que ce soit contre la jeune femme.

"Commandant Gara, je suis Ys, la Reine des Amazones."

Le soldat croisa les bras sur sa poitrine et s’appuya ensuite contre la paroi de la cellule, apparemment pas très impressionnée. "Est-ce une visite officielle? S'il en est ainsi pardonnez-moi d’être si mal fagoté."

"Vous serez libres de retourner où bon vous semblera d’ici le prochain quart de lune, vous tout aussi bien que vos hommes."

"Ceux qui sont toujours vivants, vous voulez dire," se plaignit Gara amèrement.

Ys inclina la tête, "une situation malheureuse. Nos guérisseurs surveillent la guérison de vos hommes blessés. Le reste est retenu dans un emplacement voisin. Vos bateaux mouilles toujours au port d’Orkenwüd, bien que je vous suggère de rester loin des conflits armés durant votre retour à la maison, étant donné que vous allez être totalement désarmés."

"La Reine des Amazones est plus que généreuse après avoir participée de façon si inattendu à l’embuscade tendu contre Xadius."

"La Nation se montre généreuse envers un soldat au service d'un dirigeant corrompu."

Gara trouva cela, fort amusant. "Oh ! et votre alliance avec l’Usurpatrice Sombre est moins torve que l’autorité de Xadius dans son royaume ?"

"Je crois que oui. Comme vous pouvez le voir, la Reine Noire n'a pas détruit la Nation Amazone. En fait, nous annonçons aujourd'hui notre alliance et notre retour à Lighthaven." Elle nota la consternation sur le visage de Gara. "À combien d'anciens ennemis Xadius permettraient-ils d'apparaître à sa cour, Gara ? En fait, à combien d'anciens amis le permettraient-ils ? Ceux qui sont toujours vivants, bien sûr." Ys laissa le silence être sa propre réponse." Prenez garde à l'ambition incontrôlée de Xadius, Gara. Ce qui semble bon pour la survie de votre Royaume peut en fin de compte vous mener à votre perte." Le soldat ne trouva rien à répondre, bien que Ys ne se soit attendu à autre chose de lui. Elle espéra simplement qu’elle avait arrosé la graine du doute que la Reine Noire avait semé le jour auparavant. Elle espéra que cette idée germe comme de la mauvaise herbe, et que Gara finisse par répande ainsi le doute parmi les troupes de cet apôtre noir qu’était Xadius.

"Estime toi chanceux que l’on soit sur son territoire et dans son temple Gara. Car si jamais je te retrouve sur mes terres un jour, je ne serais pas aussi clémente. D’un autre côté, je suis ravis qu’elle te laisse en vie, comme ça tu pourras porter un message de ma part à ce chien de Xadius."

Gara fixa le bout de ses bottes, incapable de supporter plus longtemps son regard qui aurait pu faire geler un volcan en irruption.

Lilith afficha un sourire satisfait. Ys lui donna un coup de coude dans les côtes pour la tancer. Lilith soupira et leva les yeux au plafond.

"Il portera un message des plus significatif quand il devra lui raconter se qui est advenu de sa précieuse cargaison d’arme. Ne crois tu pas ?" Ys avait débité cela d’une voix blanche et avait maintenant les yeux fermement planté dans ceux de Lilith. Celle-ci soupira encore une fois, mais abdiqua. On se retrouvera Gara, un jour. Et ce jour, je te renverrai en pièce détacher à ce salaud qui te sert de maître. Un jour. Elle sortit la dernière de la cellule, mais juste avant de passer le seuil de la porte elle se retourna et regarda Gara une dernière fois, en lui adressant un de ses sourires les plus malveillants. Un jour...

à suivre...

Par Gara le 20/3/2002 à 0:03:36 (#1141411)

Encore :hardos: Encore :hardos: Encore :hardos: :D
Moi je veux pas dire mais Xadius il a pas de bol il se ramasse des clones ratés de moi :)
Trés agréable à lire comme d'hab ;)

Par Lilith_Des_Damnés le 20/3/2002 à 3:59:25 (#1141776)

Chapitre 37

"Oh Puissante Reine Guerrière," S'écriait Merrick, en errant dans son immense propriété à la recherche de la Reine Noire, "C'est moi, Merrick. Hé! Ho!"

La tête de Ys sortie de la pièce qu'on lui avait assigné pour la durée de son séjour, "Hé! Re-bienvenu Merrick! Viens entre!," lui offrit-elle, heureuse de revoir leur hôte. Elle se rendit compte qu'elle aimait tout ceux qui traitait la Reine Noire comme un être humain et non pas comme un monstre, et Merrick faisait partie de ceux-là.

"Ys! Comme il est bon de te revoir!" Il se déplaça aussi rapidement qu'il le pu dans le vestibule et entra dans la pièce, puis stoppa net et cru son heure venu quand il remarqua les quatre Amazones debout dans la pièce. En état de choc ses yeux s'attardèrent sur divers partie de leurs corps, exposé ou pas, son sourire s'élargit. "Et qui sont tes nouvelles amies ?"

Elexia qui était debout juste devant lui croisa les bras sur sa poitrine, ce qui fit bombé ses biceps et mit en valeur son abdomen musclé. "Ma Reine, dois-je l'aider à se mettre à genoux devant vous ?"

"Reine ?" S'étrangla Merrick en poussant quelques petit couinement rauques, il regarda autour de lui confus, et essaya de trouver à qui cette guerrière intimidante s'adressait.

"Ça va, c'est un ami."

Ses yeux se tournèrent vers la femme aux cheveux d'or qui venait juste de répondre, sa bouche tomba grande ouverte. "Tu es la Reine des Amazones ?" Un signe de tête approbateur fut sa réponse. Il tourna les talons et fit claquer la porte de la chambre à coucher. "Lilith le sait-elle ?"

"Est-ce que je sais quoi ?" Gronda une voix basse derrière lui exactement où il pensait qu'une porte fermée devait être.

"Oh grand Dieux!" Il se retourna plaintivement, "Comment faites vous ça ?"

Un petit sourire satisfait rencontra sa question, "La pratique. Maintenant, que dois-je savoir ?"

"Elle est …" il indiqua nerveusement les Amazones dispersées dans la pièce, incapable d'aligner deux syllabes correctement.

"Qu'elle est la Reine des Amazones ?"

Un immense sourire de soulagement se forma sur le visage de Merrick. "Whewwww! Vous saviez!" Il tendit presque la main pour lui toucher le bras, mais se rattrapa au dernier moment et porta son attention sur une mousse imaginaire sur sa propre tunique. "Elle savait," dit-il en s'adressant inutilement à Ys. "Ainsi, vous partez déjà ?"

"Il est temps pour nous de retourner à Lighthaven. Je suis sûr que mon peuple s'ennui de moi," dit Lilith sur un ton rempli de sarcasme.

"Cela a été un grand honneur et un plaisir sans borne de vous avoir ici, Oh puissante Reine Noire. Et votre … amie Reine aussi d'ailleurs ."

Ys rit doucement, "Cela a été merveilleux de faire ta connaîssance, Merrick. J'espère que tu viendras nous visiter bientôt." Elle s'avança et plaça un petit baiser sur sa joue.

"Nous ?" Le petit homme fut abasourdi une fois de plus. Il jeta un coup d'oeil à la Reine Noire pour qu'elle clarifie le tout, "Vous, toutes les deux, vous retournez à Lighthaven ? Ensemble ?"

Lilith ne répondit pas verbalement, elle se contenta simplement de jeter un faux regard noir au vendeur.

"Eh bien, Grande et Puissante Seigneuresse, je ne savais pas que vous aviez forgé une alliance si appétiss…. Herummm… " Il se racla la gorge quand il remarqua la lueur dangereuse dans les yeux de Lilith, ne voulant pas en dire davantage et ayant envi de garder sa tête là ou elle se trouvait. Son regard se déplaça de la Reine Noire à la Reine des Amazones, et il nota la teinte coloré qui était apparut sur les joues de la jeune femme.

"Au revoir, Merrick," dit la Reine Noire avec ferveur. Démesurément reconnaissante qu'il ne veuille pas retourner à Lighthaven avec elles. Un voyage d'une semaine avec cet homme serait trop mettre à l'épreuve sa patience limitée.

"Oh, oui, toute bonne chose à une fin, je suppose." Il se tourna et se pencha à l'oreille de Ys. "Je m'assurerai que quelques-unes de ces assiettes soient mises dans tes bagages avant que vous ne partiez."

L'oracle se débattit pour maintenir un sourire égale sur son visage, de peur que la Reine Noire ne découvre leur petit secret. "Je pensais qu'Hygi les avaient toutes cassées." Chuchota t-elle à son tour.

"Un bon vendeur ne met jamais toute sa réserve en un seul endroit, Ys." S'éloignant de la jeune Reine, il reluqua la garde le plus près d'elle et la gratifia d'un sourire admiratif. "Dites-moi, vous entraînez vous ?"

Elexia s'étouffa, "Quoi?"

"Vous avez l'air d'avoir des bras vraiment puissants et cet abdomen... :eek: Quel est votre secret ? Avez-vous une routine spécifique ?" Déjà Merrick comptait les profits qu'il retirerait si elle lui livrait son secret et qu'il le vendait aux femmes de la région, il voyait déjà le titre de son futur parchemin 'Régime Amazonien et Séance d'entraînement à la Sélène'.

"Je tue des gens."

Le son des pièces d'or qui s'accumulaient avec grand bruit dans son esprit s'arrêta instantanément. "Hmm … eh bien, eh bien, il est temps pour moi de m'en aller je crois! Au revoir, heu… vos majestés." Et il disparut.

à suivre...

Par Merrick Nurien le 20/3/2002 à 9:06:57 (#1142088)

Pourquoi mon rôle me fait-il penser à celui de Joe Pesci dans l'arma fatale 3 et 4 ??? :D

Sinon, très bien, comme d'habitude. Je regrette seulement que l'on sente la fin approcher, cela signifie plus de nouveaux texwtes pendant un moment. A moins que Lilith aie d'autres belles histoires en réserve ? :ange:

Par Gara le 20/3/2002 à 9:19:32 (#1142112)

Vi espérons ;)

Encore bravo.

Par Lilith_Des_Damnés le 20/3/2002 à 14:36:58 (#1143581)

Joe Pesci !!! :mdr: Pourquoi pas !!!

Gara t'es pas un clone ! T'es Gara, et Gara c'est Gara, il est unique, et je sens que je vais le revoir celui-là... Même chose pour Merrick... :p

Pour ce qui est de mes réserves elles regorgent en effet d'histoires...

Ya une suite à ce récit ! Elle est en chantier... Encore une fois ça prendra de la patience cependant... Mais bon... À venir jusqu'à maintenant vous l'êtes... :merci:

LDD
xxx

Par Gara le 20/3/2002 à 14:46:46 (#1143648)

Pfeu alors c'est un nusurpateur de nom :p

Cool on va avoir plein de chose à :lit: alors !!! :cool:

Par Lilith_Des_Damnés le 20/3/2002 à 17:01:58 (#1144403)

Chapitre 38

Ys regarda les hommes porter les armes à bord du navire. Elle imagina que chacune de ces armes étaient recouvertes de sang. Une partie d'elle se demanda si c'était pour cette raison que la Reine Noire aiguisait constamment son épée, peut-être pour gratter le sang séché de ses victimes. Pff si c’était pour cette raison, cela ferait longtemps qu’il ne resterait plus de métal sur son épée ?

Penser à la Reine Noire fit que la jeune Reine Amazone la rechercha dans la foule sur les docks. Ce n'était pas une tâche difficile. La taille de Lilith permettait de l’identifier facilement. Lilith pourrait porter des vêtements de paysan et on la reconnaîtrait quand même. Mais qui es-tu exactement ?

En arrivant sur la passerelle, Kritchek vit Ys qui observait la Reine Noire et remercia à nouveau le destin. En re-stabilisant les battements de son coeur, il s'approcha de la jeune femme et la salua légèrement. "Reine Ys."

"S'il te plaît, ne commence pas ça avec moi, toi aussi. C’est déjà assez agaçant d'avoir quatre guerrières Amazones qui insistent pour me suivrent partout."

"En parlant d’elles, où sont-elles?"

Elle fit un geste de la main droite indiquant un secteur un peu plus loin en bas du bateau. "Je leurs ai ordonné d’aller prêter main forte aux hommes. D'une façon ou d'une autre je pense que je suis assez en sécurité ici. Je ne pense pas que quelqu'un soit assé fou pour s’en prendre à une Reine Noire armée jusqu’aux dents."

Le Capitaine rit doucement et se passa sa main dans ses cheveux courts, ce qui replaça quelques mèches rebelles. "Je suis parfaitement en accord avec vos allégations, Votre Majesté."

Ys roula les yeux, mais ne dit rien. Elle étendit le bras et mit sa petite main sur son avant-bras musclé, et le serra doucement. "Je veux te remercier, Kritchek. Pour m’avoir retrouvé et aidé. Et pour l’avoir aidé elle. Tu es un homme bon. Je suis heureuse de te connaître."

Kritchek sentit une vague de chaleur subtil s’étendre sur ses joues, mais l'ignora. "J'ai engagé ma vie pour servir la Reine Noire. Je ne pouvais pas la laisser se faire du mal en la laissant te faire du mal."

"Merci," chuchota t-elle, puis elle se leva sur la pointe des pieds et plaça un baiser sur sa joue.

Le Capitaine ferma les yeux et savoura la douceur du moment.

"Sommes nous prêt à mettre les voiles ?" Demanda t-elle après un moment.

"Oui, aussitôt que les dernières armes seront embarquées. Ça ne devrait pas être bien long."

"Combien d’hommes la Reine Noire a t-elle perdu, Capitaine ?"

Les yeux de Kritchek s’assombrirent comme il recomptait mentalement les noms de certains de ses amis qui étaient morts au combat. "Nous étions cent à l’arrivée, et maintenant il ne reste que cinquante-sept d’entre nous. Du contingent orkéen, il n’en reste que trente-deux de la centaine d’hommes du départ."

"Plus de la moitié des hommes ?" Chuchota Ys, ressentant elle aussi la tristesse pour la perte de ces hommes et femmes qu'elle n'avait même jamais rencontrées. "Nous n’avons perdu que neuf guerrières Amazones. Même si c’est déjà trop."

"Plus seraient morts sans vous, Reine Ys. Si vous n'aviez pas obligé vos Amazones à aider la Reine Noire, je crains que nous serions tous morts."

Ys soupira, "je ne réussis pas à voir de Gloire dans la guerre, bien que j'aie entendu quelques poètes en parler. Pendant que je regardais le champ de bataille, tout ce à quoi je pensais c'était que tout ça était insensé. Ce n'est pas comme si nous nous battions pour nos terres, ou nos familles. Nous, nous battions pour obtenir des instruments de guerre. Nous avons tué pour ainsi pouvoir tuer encore davantage dans l'avenir." Elle secoua la tête, ses cheveux clairs brillèrent dans la lumière du soleil.

Kritchek ne trouva rien à redire, il resta donc silencieux. En bas sur les docks, la Reine Noire le regarda et le salua, puis lui fit signe de venir la rejoindre. "Excusez-moi, Votre Majesté," dit-il poliment, il salua Ys et partit.

Après que Kritchek fut partit, les yeux de Lilith s'attardèrent sur celle que son Capitaine venait de quitter. Elle avait senti les yeux de Ys l’observer pendant toute la matinée tandis qu’elle se déplaçait parmi l'équipement et les hommes à tout superviser. Maintenant elle lui remit la pareil en l'examinant minutieusement, laissant les rayons du soleil caressé son visage, et en lui adressant un sourire radieux.

Quand Kritchek arriva à ses côtés, elle retourna son attention à ses tâches. "Kritchek, te souviens-tu de Minon, anciennement du contingent Orkéen ?"

Kritchek secoua la tête, "Non, Majesté. Je connais seulement les officiers du contingent, pas les soldats." Lilith inclina la tête, "Viens alors je vais te le présenter. Je veux qu’il prenne la place d’Hygi; Cela prendra un moment il n’est pas tout à fait à point, mais tu lui enseignera, il semble capable de relevé ce défi. Et tu devras aussi apprendre à Eliza comment mener un régiment. Ses hommes auraient eut une meilleure chance s'ils avaient été entraînés correctement. "

"Oui, Majesté."

"Plus tard, quand nous arriverons à Athos, je veux que Paxius soit exécuté devant ses troupes. Ça leur montrera que je suis sérieuse quand je dis que je veux de bons leaders. Je ne tolérerai pas des incompétents parmi mes soldats et encore moins parmi mes officiers. Si Paxius n'avait pas été un imbécile, je ramènerais plus d’hommes à la maison, en un sens il est responsable. "

"Oui, Majesté. Ça sera fait."

"À Lighthaven, tu devras recruter plus de candidats pour ma Garde Royale et je veux quatre hommes spécialement choisit pour être les Gardes d'Honneurs de Ys."

"Majesté? Ne dispose t-elle pas d’une escorte Amazone?"

Lilith grimaça, démontrant qu'elle en était agacé. "Elles ont récemment perdu une de leurs Reines, qui, je suppose était tout aussi gardé. Je ne permettrai pas que cela se reproduise avec celle-ci."

Le Capitaine se débattit pour rester stoïque. "Oui, Majesté."

"Nous mettrons les voiles dans moins d’une marque de chandelle. Ys et moi prendrons notre repas en privée ce soir. Vois à ce que nous ne soyons pas interrompus, Kritchek, particulièrement par ces Amazones. Elles tournent autour de Ys comme des mouches sur de l'engrais."

Kritchek ne put pas se restreindre, "Majesté, puis-je vous suggérer de ne jamais employer cette analogie devant Ys. Elle pourrait ne pas trouver cela très flatteur."

La Reine Noire pris un moment, passa en revue son dernier commentaire et secoua la tête en guise d’approbation. "Par les Dieux, Kritchek tu as raison, je ne suis pas doué pour les flatteries, n'est-ce pas ? Je pense que j'ai été dans de trop nombreuses batailles pour ce genre de chose."

"Oh, je crois que la Reine des Amazones pourrait vous inspirer certaines flatteries digne d’une muse."

Les yeux de Lilith dérivèrent vers le haut où se trouvait Ys, "Plus que j'ai jamais osé l’espérer."

à suivre...

Par Merrick Nurien le 20/3/2002 à 18:26:03 (#1144837)

Provient du message de Lilith_Des_Damnés :

à suivre...



Avec plaisir !! :ange:

Par Lilith_Des_Damnés le 21/3/2002 à 1:30:41 (#1147368)

Chapitre 39

Les bougies s'étaient presque complètement consumées par le temps qu'elles terminent leur repas. La solide table, était soudée au plancher pour l'empêcher de se renverser par mauvais temps, les restes de leur dîner - des arêtes de poisson, des miettes de pain et de légumes bouillit jonchaient leurs assiettes, seule deux gobelets de vin étaient encore pleins.

La pièce était confortable, et encore plus grande que toutes celles que Ys avait vu à bord du bateau. Elle contenait une table à manger, des chaises, un bureau, un coffre remplit de cartes et un grand lit dans le coin nord. Les yeux de Ys avaient errés dans sa direction à plusieurs reprises pendant le repas, prenant note de ses doux draps de lins et de la peau d'ours qui le recouvrait.

Elle continua à considérer qu'elle était sensée se sentir plus mal à l'aise qu'elle ne l'était en réalité. Au lieu de cela, elle se sentait juste un peu nerveuse, ne sachant pas tout à fait à quoi s'attendre, ou comment elle devait se comporter au juste. Tout l'amenait à croire qu'elle et Lilith seraient intimes ce soir. Elle le voulait; Elle voulait découvrir, peut-être, la douceur insoupçonnée qui se cachait sous les dehors froids et stoïques de la Reine Noire. C'est ce qu'elle souhaitait quoiqu'elle aurait aimé avoir plus de temps pour se faire à l'idée et connaître un peu plus Lilith. La Reine Noire ne ressemblait à aucun des amants qu'elle avait eut auparavant, ces derniers étaient plutôt doux et aimant comme des agneaux au cœur tendre, vraiment tout le contraire de Lilith en fait.

La Reine Noire se recala dans sa chaise et détailla Ys en sirotant doucement son vin épicé. Son regard, rendu plus foncé par la pénombre, brillait malicieusement. C'était un moment rare dans sa vie. Désirer et être désiré. Elle qui avait l'habitude de prendre amants et amantes, un ou plusieurs à la fois, comme bon lui semblait pour satisfaire ses appétits de luxures. D'accord ou pas, elle finissait toujours par obtenir d'eux ce qu'elle désirait. Elle se faisait un devoir de ne jamais batifoler avec eux plus d'une fois, du moins, très rarement. Elle était la Reine Noire après tout, et on ne refusait rien à la Reine Noire à moins d'être suicidaire ou fou à lier. De toute façon elle réussissait toujours à mettre dans son lit ceux et celles qu'elle convoitait. Mais en ce moment, toutes ses techniques antérieures semblaient ne pas s'appliquer.

Je ne suis tout de même pas pour la prendre, la jeter sur le lit et lui sauter dessus comme une bête enragée - bien que ce serait agréable. Ni non plus jouer à la grande séductrice - il est un peu trop tard pour cela. Si je renversais accidentellement quelque chose sur elle, je pense que ce serait un peu trop en faire. Les ordres, les menaces et ainsi de suite serait une chose complètement inopportune. La supplier est hors de question. Du moins, pour le moment ça l'est. Ne me reste qu'à attendre et voir comment se déroule le reste de la soirée.

"La nourriture était bien ?" Demanda Lilith, faute de mieux.

Ys rit intérieurement, "À dire vrai. Je n'ai pas osé lécher mon assiette parce que ma mère se serait retournée dans sa tombe, et aussi parce qu'elle m'a apprit les bonnes manières à table."

"Tu en veux encore?" Dit la Reine Noire sur le point de monter et ordonner aux gardes qu'ils apportent une deuxième platée, mais une voix douce lui intima de se rasseoir.

"Vraiment, je suis pleine. Merci," Ys comprit que la Reine Noire désirait s'occuper de ses besoins, quel qu'ils soient.

"Tu es très attachante, Ys. Je ne sais pas pourquoi je ne l'avais pas remarqué auparavant."

La Reine des Amazones sourit doucement, amusé par cette déclaration. Dans un moment autre que celui-ci, cette remarque m'aurait fait faire un commentaire tout à fait lubrique, mais mieux vaut ne pas trop la tenter. "Merci."

Le silence envahit de nouveau la pièce, Lilith pensa à ce qu'elle venait juste de dire et grimaça. "Par les Dieux, ce n'était pas tout à fait ce que je voulais dire ? J'ai justement avoué à Kritchek que j'étais mauvaise pour ce genre de chose." Elle passa une grande main dans ses longs cheveux noirs, et approcha ensuite sa chaise plus près de Ys. "J'ai passé la majeure partie de ma vie sur les champs de batailles, Ys. Je sais jouer de l'épée, mais pas avec les mots. Je ne sais que conquérir et vaincre. Je ne suis ni douce, ni tendre, ni romantique et la dernière fois que j'ai demandé à quelqu'un de venir dans mon lit, c'était pour mieux asseoir mon autorité sur cette personne, ou encore pour mon bon plaisir, mais jamais par amour. "

"C'est tout nouveau pour moi aussi."

Lilith faillit s'étouffer avec sa gorgée de vin. "Tu n'as jamais…? Tu veux dire que tu n'as jamais…?"

Rougissant jusqu'à la moëlle, Ys secoua la tête, "Non, mais jamais… "

Lilith ne su pas si elle devait être ravit ou déçue de cet aveu.

"C'est juste, que je n'ai jamais… dans…"

Maintenant la Reine Noire comprit qu'elle avait mal interprété la conversation. "Tu n'as jamais fais ça sur un bateau auparavant ?" Cela la piqua un peu au vif de savoir que quelqu'un d'autre puisse avoir déjà posé les mains sur son oracle. Lilith ferma brièvement les yeux pour chasser cette vision.

"Oh par les Dieux, maintenant c'est moi qui fous la pagaille." Dit Ys en un souffle. Elle essaya de remettre de l'ordre dans ses idées, se rappelant à qui elle parlait. "Je voulais dire, que je n'ai jamais été dans une situation ou j'avais tout à gagner mais aussi tout à perdre."

Lilith inclina la tête, elle comprenait, Ys avait peur. "Je suis désolée de t'avoir mit sur cette satanée croix, Ys. Si je pouvais revenir en arrière et tout refaire à nouveau …" elle s'arrêta de parler incapable de terminer sa phrase et joua avec la grosse bague en argent qu'elle portait au majeur gauche.

"Tu le referais à nouveau," acheva Ys pour elle-même. "Pas si tu m'avais connu - plus maintenant - mais dans le cas échéant... dans ce cas... Je ne crois pas que tu y penserais à deux fois, tu le referais, n'est ce pas ?"

Lilith secoua lentement la tête, elle avait maintenant peur que cette réponse, malgré sa véracité, éloigne la jeune femme loin d'elle. "Non, je… non…"

"Ça m'effraie. Pas que tu puisses me faire du mal, mais que ta première pensée soit toujours tournée vers la violence. La violence est une chose très terrifiante à côtoyer."

"Je ne peux rien te promettre sur ce côté… sombre… de ma personnalité, Ys. Tout ce que je sais, c'est que ma vie n'a aucun sens quand tu n'es pas près de moi. La seule chose dont je suis certaine c'est que tu es la lumière qui éclaire ma route, un baume sur mes plaies, le printemps après un rude hiver. Peut-être les Dieux t'ont-ils mit sur mon chemin pour empêcher que je devienne une vraie despote sans cœur et sans âme, et crois-moi quand je te dis que je n'en suis pas loin. Je pense qu'à la longue tu pourras apprivoiser la bête sauvage que je suis, si tu le souhaites bien sûr." Elle marqua une pause avant de continuer. "La peur que j'inspire m'a conduit là où je suis et m'y maintiendra jour après jour. C'est aussi cela qui me maintiendra en vie. La peur est mon alliée. Laissons allés les choses et voyons où elles nous conduisent. Parfois il ne faut pas forcer la main du destin. Je te promets de mieux me comporter. Si tu promets de m'aimer en retour."

"Ça je le fais déjà depuis un moment. Mais n'oublis pas que cela ne me rend pas sourde et aveugle pour autant. Je ne te laisserais plus être la despote que tu étais, je ne te demande pas la lune, seulement un peu plus de compassion pour ton peuple, tes amis, et moi." Pour commencer…

Lilith vida son gobelet d'un trait, et remplit leurs verres à nouveau. Puis lentement elle leva les yeux sur Ys. "La première fois que tu t'es adressé à moi, tu m'as traité de lâche. Je ne suis pas une lâche et je vais te le prouver."

"Je ne t'ai pas traité de lâche, j'ai simplement dis que même toi tu pouvais avoir peur, c'est tout."

"Il n'y a seulement que les imbéciles qui n'ont jamais peur," murmura Lilith, en plissant les yeux de façon perverse.

La Reine des Amazones rit doucement, "Ce n'est pas ce que tu as dit à ce moment."

Les bords des lèvres de Lilith se retroussèrent vers le haut, et elle grogna un peu comme un chien méchant. "Bien… je n'etais tout de même pas pour te révéler tous mes secrets. Nous venions à peine de nous rencontrer."

"Et maintenant, est-ce que je connais tous tes secrets ?" Ys se retrouva inexplicablement tiré vers la Reine Noire, qui venait de la saisir par le poignet pour la faire asseoir sur ses genoux.

Oh tu ne tarderas pas à en connaître quelques-uns. "Juste si tu me confie les tiens."

***

Elexia qui passait par-là ne pu s'empêcher d'écouter à travers la porte. Elle se porta donc volontaire pour être de garde puisqu'il n'y avait personne à cet effet, et se planta solidement devant celle-ci. Hummm… Je dois veiller sur elle après tout… Qui sait ce qui pourrait arriver… Justement il me semble que ça devient intéressant là dedans.

***

Pour sa part, Ys se laissa complètement transporter par l'étreinte de la Reine Noire. Étrangement, c'est l'endroit le plus sécuritaire en ce monde. Je me sens comme si j'étais la protégée d'un cobra ou d'une lionne - et encore puisque j'y pense, c'est la violence incarnée qui me protége, pathétique non ? Je me demande si les anciens amants… hum… ou amantes de Lilith se sentaient comme ça eux aussi ? Ou la craignaient-ils trop pour éprouvés quoi que ce soit ?

Ys rit sottement. "T'ai-je dis que j'avais le mal de mer ?"

Le regard ardent s'effaça rapidement du visage de Lilith. "Tu te moques de moi là, n'est ce pas ? Pourtant durant la traversée pour Orkenwüd tu…."

"Je ne voulais pas que te décevoir," vint la réponse. "De toute façon ça allait beaucoup mieux quand je montais dans les filets de la grande voile et que je regardais les étoiles. Cela me distrayait."

Lilith secoua la tête, "Par toutes les abysses du Tartare, il n'est, radicalement, pas question que nous montions sur le pont. Pas maintenant en tout cas." Incapable de résister, elle tapota le bout du nez de Ys avec son index. "Il va tout simplement me falloir trouver un autre façon de te distraire."

"Oh vraiment ? Et qu'as-tu en tête ?"

"Eh bien! J'y travaille, là, en ce moment."

Ys jeta un coup d'œil vers le grand lit, ce qui n'échappa pas à Lilith. "Je crois pouvoir venir à bout de ça…"

***

Elexia de l'autre côté de la porte se congédia elle-même de son poste, et se dirigea vers la cabine qu'on lui avait assignée. Ha ! Maintenant je comprends pourquoi cette alliance à été réglé en moins de deux, et pourquoi Ys a obtenu tout ce qu'elle revendiquait. Apparemment elle a revendiquer plus que des droits et des terres, elle lui a aussi exigé son cœur. L'Amazone secoua la tête en souriant. Cela allait être toute une aventure que de vivre à la cour de la Reine Noire, elle en était certaine maintenant.

***

Les premières lueurs du jour découvrirent Ys et Lilith debout sur le pont à prendre l'air frais du matin. Leurs cheveux flottaient au vent au même rythme que les draps dans lesquelles elles s'étaient enroulées. Évidemment, personne ne posa de question, de toute façon qu'y avait-il à demander, et puis la majorité des soldats étaient encore au lit, seul le Capitaine du bateau et quelques moussaillons vaquaient à leurs occupations.

"C'est magnifique," chuchota Ys, presque triste de briser le silence qui les avait enveloppés.

"Oui." Répondit Lilith en jetant un coup d'œil, aux étoiles qui s'éteignaient doucement une à une dans le ciel. "Ai-je réussis à te distraire comme il se doit ?"

Oh, pour ça oui, tu peux le dire. "Tu es un remède très adéquat pour le mal de mer." Ys esquissa un petit sourire moqueur que Lilith ne put pas voir.

"Adéquat ?" Bafouilla la Reine Noire d'une voix outrée, entrant derechef dans le jeu. "Adéquat ? Hé bien, peut-être devrais tu te trouver quelques étoiles avant qu'elles ne disparaissent complètement et faire le projet de passer la nuit à venir à les contempler."

"Lilith, peut-on retourner en bas ? "

"Tu as froid ?"

"Non," répondit doucement Ys.

"Pourquoi alors ?"

"J'ai le mal de mer."

FIN

Un merci spécial à Gara et Merrick pour avoir été des lecteurs assidus et patients, et aussi d'avoir été des personnages qui ont su agrémenter ce récit. Merci également à tous ceux qui ont servit de prête nom - Elexia, Xadius, Darwil, Fizzz, Kritchek, Hygi, Eliza et quelques autres que j'oublis forcément…. Mais bon si vous avez aimé, vous pourrez suivre les péripéties de Lilith et Ys dans le prochain récit: Les Jardins Suspendus…

LDD
xxx

Par Merrick Nurien le 21/3/2002 à 8:25:24 (#1147849)

Une histreoi qui se finit est comme un ami qui part, on aimerait pouvoir le retenir en sachant que cela ne changerait rien. J'ai beaucoup aimé ce récit, et j'avoue que je lirai la suite avec plaisir.

Par Gara le 21/3/2002 à 10:11:28 (#1148022)

Mais pas de quoi c'est moi pour le plaisir de lire ce récit ;)
Vivement la suite ;)

Par Ys la Maudite le 26/3/2002 à 22:52:55 (#1181727)

J'ai lu le premier chapitre des jardins suspendus et me suis apercu que j avais laissé passé cette histoire ci ...

Je viens de m empresser de faire du copier coller sous word ca m'a pris plus d une demie heure je me demande quand tu as trouvé le temps de tout ecrire , en cbien de temps ?

Je te tire mon coup de chapeau je sens que ca va etre long de lire ca car je suis pas un grand lecteur mais je sens que je vais aimer ...

Encore une fois Félicitations et je te donne mes impressions au plus vite !

:merci: :merci: :merci: :merci: :merci: :merci: :merci: :merci:

Par Lilith_Des_Damnés le 26/3/2002 à 22:56:10 (#1181747)

:)

Bien presque 40 chapitres ça essouffle, mais disons qu'elle était déjà bien entamé quand j'ai commencé à la poster. Une chose est sûr, c'est beaucoup moins long à lire qu'à écrire !!! :bouffon:

Alors je te souhaites une bonne lecture, et attend tes commentaires avec impatience :lit: :D

LDD
xxx

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