L'histoire d'une de mes folies... [Background]

Par Elder Griffon le 3/3/2002 à 18:25:36 (#1056558)

A vous. L'histoire d'une de mes folies.

Depuis longtemps je me ventais de posséder tous les paysages possibles, et trouvais les dérisoires occupations mondaines.

Je révais croisades, voyages de découvertes dont on a pas de relation, républiques sans histoire, guerres de religion étouffées, révolution de moeurs; je croyais à tous les enchantements.

Puis commençais mon pélerinage. Ce fut d'abord une étude. J'écrivais des silences, des nuits, je notais l'innexprimable. je fixais des vertiges.

La vieillerie poètique avait une bonne part dans mon alchimie du verbe.

Au fil du temps, je m'habituais à l'hallucination simple: je vouais des gobelins ailés,des calèches sur les routes du ciel, des fées au fond des lacs, des insectes dans mon sang...Un démon dressait des épouvantes devant moi.

Je fini par trouver sacré le desordre de mon esprit. J'étais oisif, en proie à une lourde fièvre; j'enviais la félicité des bêtes.

Mon caractère s'égrissait, je disais adieu au monde dans d'espèces de romances...

J'aimais le desert, les vergers brulés, les boissons tièdies. Je me trainais dans des endroits puants et, les yeux fermés, je m'offrais au soleil, dieu de feu.

Je devins un opera fabuleux: je vis que tous les être ont une fatalité de bonheur: l'action n'est pas la vie mais une façon de gâcher quelque force, un énervement. La moralle est la faiblesse de la cervelle.

A chaque être, plusieurs autres vies me semblaient duent. Ce monsieur ne sait ce qu'il fait: il est un ange. Cette famille est une nichée de chiens. Devant plusieurs hommes, je causais tout haut avec un moment de leurs autres vies.-Ainsi j'ai aimé un gobelin.

Aucun des sophismes de la folie,- la folie qu'on enferme - n'a été oublié par moi: je pourrais les redire tous, je teins le système.

Ma santé fut menacée. La terreur vanait. Je tombais dans des someils de plusieurs jours, et, levé, je continuais les rêves les plus tristes. J'étais mûr pour le trépas, et par une route de danger, ma faiblesse me menait aux confins du monde et des Monts du Nord, patrie de l'ombre et des tourbillons.

Quelques temps plus tard, je tombais dans un coma épais et sinueux. Où me reprirent mes tourmants habituels...

Un réveil... surréaliste !

Par Elder Griffon le 3/3/2002 à 18:28:41 (#1056585)

A mon réveil, je me trouvais dans un Palais somptueux, ou tout semblai flotter autour de moi. Je retirais des draps couleur océan des mes jambes meurtries par la maladie, et je regardais à travers l’immense baie vitrée qui s’offrait à moi. Le palais, tout droit sortit de mes rêves, était sous l’eau, j’observais les poissons, les algues, les bulles... Je clignais des yeux, et une belle nymphe des eaux apparu de l’autre coté du dôme de verre. Elle nagea un instant et se tourna vers moi :

« Ecoute ! Ecoute ! C’est moi c’est ondine qui frôle de ces gouttes d’eau les losanges sonores de ta fenêtre illuminée par les mornes rayons de la lune ; et voici, en robe de moire, la dame châtelaine qui contemple à son balcon, la belle nuit étoilée et la beau lac endormi.
Chaque flot est un ondin qui nage dans le courant. Chaque courant est un sentier qui serpente vers mon palais, et mon palais es bâti fluide, au fond du lac, dans le triangle du feu, de la terre et de l’air.
Ecoute ! Ecoute ! Mo père bat l’eau coassante d’une branche d’aulne vert, et mes soeurs caressent de leurs bras d’écumes les îles d’herbe, de nénuphars et de glaïeuls, ou se moquent du saule caduc et barbu qui pêche à la ligne. ! »

Sa chanson murmurée, elle me supplia de recevoir son anneau à mon doigt pour être l’époux d’une ondine, et de visiter avec elle son palais et être le Roi des lacs.
Et comme je lui répondais que j’aimais une mortelle, boudeuse et dépitée, elle pleura quelques larmes, poussa un éclat de rire et s’évanouit en giboulées qui ruisselèrent le long de mes vitraux bleus.

Je replongeais dans un sommeil sans fond...

Tout simplement magnifique.

Par Aërandis le 3/3/2002 à 20:00:37 (#1057283)

Tu as un style vraiment sublime Elder, c'est un véritable plaisir de te lire, continue.

Par Aërandis le 3/3/2002 à 21:33:24 (#1058085)

Aller zouh, t'as rien à faire ici, t'as intérêt à remonter en haut tu forum tout de suite.

Par Elder Griffon le 4/3/2002 à 8:00:12 (#1060076)

Allons allons, un vil manant qomme moi ne mérite pas tant d'éloge ;)

Vous me gènez Aerendis...

Par Brianos le 4/3/2002 à 14:02:02 (#1061454)

Tout cela respire la folie, en effet! Vos parties de pêches vous ont-elles été si néfastes? *sourit*

Par LaGoulve le 4/3/2002 à 18:18:00 (#1062602)

Comment une aussi magistrale prose peut elle sortir de la plume d'un etre aussi abject, d'un bandit de grands chemins sans foi ni loi? Comment un être dénué de toute compassion et de toute sympathie envers les gens, qu'il détrousse tout au long de ses oisives journées, peut il rédiger de si jolies hallucinations? La nature a ses mysteres, et si je souhaite ne jamais rencontrer Elder sur Stonecrest, lieu ou il perturberait la vie de nos bons citoyens, je desire ardamment le croiser lorsque la politique m'aura lassé, pour pouvoir l'écouter parler et chanter devant le soleil couchant...

Continues Elder, nous écoutons ta prose...

Par LaGoulve le 5/3/2002 à 9:03:29 (#1065550)

*remonte le post*

regarde le petit Elder

Par Kurtgan le 5/3/2002 à 9:14:36 (#1065572)

Alors? on fraude?
héhé même dans ta tombe je me délecte de tes écrits.


hrp: vivi :) on attend la suite :

Par LaGoulve le 5/3/2002 à 9:46:21 (#1065660)

J'ai une mauvaise nouvelle pour vous, Baron Kurtgan: le brigand Elder Griffon est de retour... Enfin, tant qu'il se cantonne a importuner les ouailles du Roy, cela ne me gêne pas :)

Par Aërandis le 5/3/2002 à 16:46:15 (#1067257)

Et la suite ????

Par Elder Griffon le 5/3/2002 à 19:12:09 (#1068169)

Oula oula, la suite ne veindra pas demain, navré.
Ce poste avais pout but d'espliquer mon retour. Au bord du gouffre je fut sauver ...

Voila je vais m'atteler a la tache ...

Par LaGoulve le 5/3/2002 à 19:28:43 (#1068300)

*Chuchote a elder* j'ai besoin de te rencontrer pour... parler de votre verve poétique... et peut être d'autres choses... *sourit*