Hybris

Par Chrysanthème le 28/2/2002 à 19:43:26 (#1041021)

Dans le crépuscule grisâtre d'un jour de pluie, une ombre jaunie s'avance, peine, trébuche, avance encore, puis s'arrête près d'un arbre, brûlé par un trop grand nombre d'étés. Un gémissement sourd et monocorde interrompt trois corbeaux affairés autour de quelques restes d'un mulot un peu plus loin.


O toi, arbre de vie, quel destin malheureux t'a consumé ?
Qui t'a ainsi récompensé, pour le fruit que tu donnais ?
Le fruit ne suffisait-il pas ?
Quel besoin de t'assécher de la sorte ?
Les hommes sont cruels, ils ne savent pas s'arrêter.
La démesure est leur guide, jusqu'à ce qu'elle les emporte dans ses torrents de boue.


O toi, arbre d'amour, qu'est-il advenu de ta parure ?
Quel vent t'a ainsi dérobé toutes ces fleurs que tu arborais ?
Les feuilles ne suffisaient-elles pas ?
Quel fureur de te dépouiller de la sorte ?
Le temps est cruel, il ne sait pas s’arrêter.
La démesure est son guide, jusqu’à ce qu’elle le vainque, détruisant toute chose.


O toi, arbre de mort, où ton sourire a-t-il fui ?
Pourquoi n’as-tu point rejetons à ton côté, et nids dans tes branches ?
Ne peux-tu donc rien essayer ?
Quelle liberté t’a-t-on vainement promise ?
Les dieux sont cruels, ils ne savent pas s’arrêter.
La démesure est leur guide, jusqu’à ce qu’elle les privent des hommes… de toi.

Jusqu’à ce qu’elle me prive de toi.


La nuit est tombée tout à fait. On ne distingue plus l’ombre, mais on entend ses pas qui reprennent leur chemin, bien malgré eux.

Par Kalero ( MdA ) le 28/2/2002 à 20:56:00 (#1041466)

*montre qu'il a lu et qu'il a aimer ;)*

:lit: :lit: :lit: :) :lit: :lit: :lit:

Par Keel le 28/2/2002 à 23:27:03 (#1042295)

:lit: :) c'est bien. Et vive les fleurs :D