Lassitude

Par Crimson le 25/2/2002 à 22:58:19 (#1024812)

Le vent hivernal soufflait en cette claire journée. Ce même vent qui s'abbat sur votre visage,lui, encore chaud, tel une lame, et pourtant si bon, transportant les parfums de la rosée, du sable foulé par les bottes, de l'écorce des arbres attendant la saison propice pour dévoiler leur beauté...
Il vînt crisper légérement le visage de cette jeune fille, qui sortait d'une salle enfumée. Elle semblait transporter avec elle les flots nuageux, et levait legerement la tête, les narines en avant, afin de respirer a plein poumons l'air doux. Elle marcha, les rayons du soleil timides venant se déposer sur sa nuque.

La taverne était aujourd'hui bien trop pleine, et de voir toutes ces faces rougies par les vins avait degouté la petite Crimson.
Elle s'était frayé un passage a travers la masse humaine, en gromellant, croisant le regard de personnes qui le détournaient forcément.

Elle s'appretat a traversa un pont étroit, fait de pierres, victimes de l'errosion, puisqu'un ruisseau coulait bruyament plus bas. Le soleil parvenait a traverser la pénombre que ses ailes créaient autours d'elle, et déclenchait un éclat aveuglant sur la lourde armure de la nephilime. Elle semblait songeuse, surement pensait elle aux armes, ou à des bottes. Mais un cliquetis d'armure la forca a relever son minois. Un chevalier se trouvait a l'autre bout du pont, fier et droit sur son destrier. Il leva le menton, et ordonna a l'opposant de laisser le passage, proférant un nom suivi d'une menace. Caché derrière son écu, qui arborait la bannière de sa famille, il apercut l'être d'en face mettre la main au pommeau...Un bouclier dans l'autre poing, tailladé par les coups.

Par Crimson le 25/2/2002 à 23:09:57 (#1024900)

Crimson, insolante, hailat le guerrier:

-Qui es tu pour m'ordonner cela?!
Le chevalier reconnut la voix d'une femme, sévère, certes, mais d'une femme tout de même. Légèrement déstabilisé, il talonna son destrier et recula légèrement, comme pour faire place a la gente féminine. La jeune nephilime fit quelques pas, montrant qu'elle restait en garde, le poing eternellement tourné vers son cimeterre. Le guerrier descendit lourdement de sa monture, apeuré par la tournure que prenait les choses, créant un nuage de fumée noire autours de sa personne.

Crimson s'arreta, au milieu du pont, là où le sont des flots est le plus fort, là où l'on peut observer au mieux la vallée que le manteau blanc de la neige vient d'abandonner, là où le son des oiseaux atteint vos oreilles le plus profondément.
Elle continuait de fixer le guerrier, qui pouvait a présent clairement détailler son minois.
Elle souffla, lassée, et s'inclina. Elle recula alors, faisant néanmoins toujours face a l'étranger, et retourna de l'autre coté de la rive. Elle se racla le plus silencieusement possible la gorge et prononca fortement, mais avec une voix douce et claire, qui la surprit elle-même:

-Je vous en prie, messire...

Par Crimson le 25/2/2002 à 23:25:43 (#1025048)

Elle regarda le chevalier passer devant elle, abassourdi qu'il était. Elle lui sourit gentiment.
Elle prit, une fois l'étranger allé, apuis sur une pierre. Elle s'assit. Ses articulations lui faisaient mal. Elle prit le temps de defaire ses gants épais, et observa avec de grands yeux ses mains, rougies par le maniement des armes, gonflées par le contact permanent du métal, et noircies par la terre.

A cette heure-ci, elle aurait dûe être a la taverne, en train d'épuiser les reserves du maître, à tenter d'oublier les horreurs de la journée, les douleurs, en se noyant dans l'alcool. Cependant, elle était là, assise sur ce roc, le visage au vent, le soleil lui réchauffant le cou, les pieds dans une herbe fraiche, et ses mains lui faisant mal.

Elle prit le temps de contempler ce paysage qui s'offrait à ses yeux, faisant des mouvements de bras, comme pour essayer de rendre à ses mains, de la beauté de cette Nature immortelle.
Elle souriait, riait. Elle avait grandi ici, mais ne s'était jamais attardé à observer ces merveilles, attachée par un boulet: la pauvreté, et par ses fonctions à présent.

Elle dérobat quelques derniers précieuses minutes de ce bonheur, qu'elle savourait intensément. Et, avec une moue de fatigue sur le visage, se tourna vers son cimeterre, qui giseait à ses cotés. Elle l'empoignat, et l'on vît partir une jeune fille, clopinant sous le poids d'une lourde armure, résignée à aller s'entrainer, comme elle l'a longtemps fait...Laissant derriere elle un rocher, encore chaud, avec une petite eraflure sur son dessus, une gravure vulgaire: Merci

Par Nailo Tenebrae le 26/2/2002 à 10:44:06 (#1027104)

:lit:

Par Dame Rose Noire le 26/2/2002 à 10:46:45 (#1027132)

:merci:

Par Venom deCameron le 26/2/2002 à 10:49:29 (#1027148)

:chut: :lit: :merci: