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Des éclats de verre

Par Caithness le 21/2/2002 à 3:08:17 (#990194)

Cela faisait quelques heures qu'elle s'était enfermée dans son atelier. Le cliquetis régulier de ses instruments, les piaillements des nombreux oiseaux encagés n'avaient plus rien de l'entoushiasme passé. Simple indifférence. Simple habitude de la pratique de la sorcellerie, transmise de mère en fille. Sa grand-mère l'avait transmise à sa mère, sa mère la lui avait transmise, maintenant ses filles n'avaient plus rien à lui envier. Ce dont elles avaient besoin, elle pouvait les aider, les conseiller, leur enseigner encore. L'apprentissage n'est jamais terminé.

Elle s'essuya le front du revers de la main, travaillant depuis des heures sur une concoction dont elle travaillait la formule depuis des années. Elle regarda un instant le lys blanc et la pierre de destinée fêlée que son frère avait laissé derrière lui.

Elle prit une fiole ouvrée, puis y versa le liquide, épais, visqueux et noirâtre. Elle reniffla l'odeur.
L'arôme de plantes qui s'en dégageait était certes agréable. Tout pour tromper au réel usage auquel il est destiné. Les doigts tremblants autour de la petite fiole, elle l'approcha de ses lèvres, les yeux embués de larmes. Puis elle se ravisa.

-Pas maintenant...Il y a tant à faire encore...

Elle scella la petite fiole et la déposa dans un coffret doublé de velours. Elle se dirigea vers son livre de notes, arrachant les pages concernant ce liquide. Puis les y déposa à leur tour.
Elle verrouilla le petit coffret et le déposa dans un coffre, contenant ses objets désuets pour le moment, mais qui retrouveront un jour leur usage. Et le verouilla à son tour.

Poussant le coffre sous l'armoire, elle la fit bouger un peu trop. Un pot de verre au contenu instable tomba sur le sol. Le contenant explosa littéralement au contact, la projettant contre sa table de travail. Le liquide la recouvrait et se mit à cristalliser, coupant sa chair tel des petites lames. Un éclat de verre lui avait entaillé la peau de la pomette droite. Des goutellettes de sang perlèrent et roulèrent sur la peau d'ivoire de la sorcière, évanouie sous le choc.

Ses cheveux tombaient par mèches devant son visage, des morceaux de verre au travers.
Ses membres tremblaient, semblant en proie à des spamses.

Dans le reste de l'atelier, des pots de boutures se craquelaient, laissant échapper de longues lianes, lières et racines qui se dirigeaient vers la demie-elfe affalée. Les plantes se mirent à l'entourer, agrippant ses bras, ses chevilles, la recouvraient.

Les végétaux semblaient absorber le sang qui coulait.

À la cuisine, Joséphine bougeait, tappant sur la table, semblant arborer un sourire de satisfaction sadique.

Par Aragorn Veantur le 21/2/2002 à 3:45:54 (#990358)

:( :sanglote: :lit:

Par Caithness le 25/2/2002 à 2:35:54 (#1018684)

Les plantes se retirèrent petit à petit, laissant des petites traces bleutées derrière elles.

Ses yeux se rouvrirent. Depuis combien de temps elle était inconsciente ? Elle n'aurait pu dire. Sa tête lui pesait drôlement, et elle mit un certain moment avant de se relever.

Une voix grave se mit à ricaner dans son esprit.

-Alors, comme ca, tu n'étais pas prête à retrouver ton vieux père?
Cette fois-ci je suis vraiment disparu de cette terre. Plus de soucis, plus de tracas ma fille...

Elle étouffait, les vapeurs de produits renversés lui montaient à la tête. Elle courut à la fenêtre pour l'ouvrir et s'y accouda un moment.

-Géniteur indigne...je te rammènerai à la vie simplement que pour te tuer de mes mains...Je te déteste, je te déteste!!! Tu te joues de moi...combien de fois t'es tu amusé avec moi comme ca ?

Elle sortit de l'atelier et regarda un instant Joséphine qui se frappait la tête sur la table, s'esclaffant. La plante s'arrêtait net sous l'oeil hagard de sa maîtresse, voyant que les boutures n'en étaient pas venu à bout.

Un morceau de verre se trouvant dans ses cheveux passa devant son visage et tomba sur la table.
Maintenant tout était clair, plus rien ne lui était sombre. L'équilibre était revenu, aucun côté ne penchait plus que l'autre.

Et elle allait se trouver mal, enragée contre celui à qui elle aurait pu devoir sa vie...

Par Conrad McLeod le 25/2/2002 à 6:36:01 (#1019395)

Tant qu'elle revient après, ça va...

Par Leoll le 25/2/2002 à 8:34:55 (#1019598)

M'enfin ... ! :lit:

Par Saria la Sombre le 25/2/2002 à 8:54:47 (#1019652)

:lit: :amour:

Par Caithness Galliano le 26/2/2002 à 6:05:09 (#1026103)

Des images se mirent à tanguer devant ses yeux, toutes plus étranges les unes que les autres.
La poigne d'une main brune sur ses deux poignets. Une main tentant de lui glisser un anneau au doigt. Scènes embrouillées qui s'éclaircissaient, visions floues sous l'effet des narcotiques de ce moment. Une douleur vive de giffle lui revena à l'esprit.

-Allez ouvres les tes poings!

Ses crocs se plantèrent dans la main qui la retenait, les mains libres elle lui lacéra littéralement le visage de ses griffes.
Relevant ses jupes lourdes elle se mit à courir, montant les marches quatre à quatre.
Elle jeta un oeil derrière elle sur son père qui la poursuivait essoufflé, le visage ensanglanté. Elle retourna la tête puis vit sa marraine se dresser devant elle.
Elle se trouvait vite piégée.

-Voyez-vous ca, Madame Feanturi veut s'en aller pendant la cérémonie...
-Il n'y aura pas de Madame Feanturi, Damoiselle Caithness s'en va, sans titres ni rien.
-Mais elle n'a pas le choix de les prendre. Sinon, elle paiera l'affront.

Elle fit le geste de la pousser pour se rendre vers ses appartements, mais la Marquise lui mit la main sur la gorge, serrant fortement et la souleva de terre.

-Allons ma filleule, tu ne vas pas nous quitter comme ca. Allons, dans la fleur de l'âge, tu aurais tant à faire. Tu es si douée, pourquoi voudrais-tu aller contre ton sang dis-moi ?

Elle entrait ses griffes dans la main qui lui serrait le cou, battant des pieds dans les airs.
Au fur et à mesure que sa tante lui parlait, plus celle-ci serrait fort.
Elle suffoquait. Puis un moment tout devint noir.

Ses yeux s'ouvrirent sur deux visages au dessus d'elle.

-Je l'ai manquée. Que fait-on Eloan ?
-Hé bien, c'est toi qui n'a pas réussi son coup.
-Oui mais c'est ta fille! À toi de la mettre hors d'état de nuire! C'était ton idée de la droguer et de monter un mariage de pacotille pour garder nos titres et nos terres!
-Oui, mais on avait pas prévu si on la manquait.
-Fais-lui un lavage de cerveau...il doit y avoir encore de ces drogues dans l'armoire de la salle de rituels.
-Et si Elementia y est ?
-Fous-toi de la vieille, va chercher la drogue, je la maintiens au sol.

Les pas résonnèrent sur les dalles glacés, s'éloignant. Puis un lourd silence tomba. Il fût ensuite brisé par les pas qui revenaient.

Un doigt lui entrouvrit les lèvres, une fiole se déboucha et y déversa son contenu âcre.
Un voile passa devant ses yeux emportant ce fragment.
Et pas le dernier, car beaucoup d'autres lui furent gommés...

Par Leoll le 26/2/2002 à 9:05:31 (#1026490)

:lit::amour:

Par Conrad McLeod le 27/2/2002 à 5:44:04 (#1033162)

J'espère qu'elle se souviendra de nous... et qu'on attend une suite, crénom de nom!!

Par Balkis le 27/2/2002 à 5:53:13 (#1033167)

Beuh caith tu va pas nous lacher la?
J'ai encore a aller te voir moi :p
Et ton frèrot a aider
Et l'enseignement de Felian
Et Darksoul
Et.......

Bon ok j'arrête :p

Ba-qui aime beaucoup sa caithounette-bal

Par Thylis-Turennen le 27/2/2002 à 8:19:16 (#1033292)

A chaque fois que je lit tes textes je regrette que nous n ayons que trop rarement l occasion de nous croiser dans le jeux .
Je me rappele encore de mon premier rp il y a quelques mois a present a Lh ou tu t es "sacrifié" en restant la 5 heures a subir ma pseudo animtion avec Deuxames :) .
Bravo en tout cas pour ce texte .

Par Conrad McLeod le 1/3/2002 à 5:56:49 (#1042766)

Une voix dans la nuit... C'est moi, Conrad, SuperModo, les forums JeuxOnline, tu te souviens??... Je lui met ma main sur la figure pour lui rafraichir la mémoire, ou j'applique une thérapie de choc et je la mets ailleurs?? BAFFE!!!

Par Ame de Karen le 1/3/2002 à 13:43:55 (#1044002)

Ne vous inquiétez pas pour ce rp. :) Caith m'a expliqué le pourquoi de ce rp et, pour l'instant, vous n'avez pas trop de soucis à vous faire... Enfin... je crois...

Par Caithness Galliano le 4/3/2002 à 3:01:34 (#1059768)

Sa main se referma sur le morceau de verre qui se trouvait sur la table.
Son poing se serra à en faire blanchir ses jointures.
Un filet bleuté s'échappait de la paume de sa main, sous une douleur vive telle une brûlure.
Pourtant, elle ne déserra pas les doigts.

L'esprit se rembrumait, choc de retrouver tant de choses perdues.
Quatorze ans. Quatorze longues années gommées, effacées.
Une vie reprise et manipulée par celui à qui elle devait une partie de son existence.

Et elle revit.
Propulsée en arrière, elle revit la commode de sa chambre de jeune fille...

Ses yeux fixaient son reflet dans le miroir. Regardant, sans voir. Ses doigts délicats passèrent le long de sa joue, contre une cicatrice fraîche. Violacée, se regénérant doucement. Les orbites creusées, violacées lui chauffaient.
Elle venait de se réveiller, des douleurs lacinantes lui parcouraient le corps.
Depuis combien de temps dormait-elle? Elle se le demandait.

Son regard vague la troublait, elle se demandait ce qui avait pu se passer.

On frappa à sa porte.

-Entrez...
-Oh ma filleule, vous êtes déjà réveillée ? Pourtant, quelle nuit vous avez dû passer. Vos cris retentirent dans le manoir entier...
-Pardon marraine ? Que s'est-il passé?
-Vous ne vous souvenez pas qu'Alan, votre fiancé, a passé la nuit en votre compagnie.
-Mais...mais, je ne suis pas fiancée...!

Elle regarda un instant ses mains. Un jonc se trouvait à son anulaire gauche. Elle se prît la tête à deux mains.
Un homme passa dans l'embrasure de la porte.

-Caithness, ma chère, vous vous sentez bien?
-Je crois qu'elle a abusé de ce vin mon cher Alan...ou que c'est encore ce microbe qui la rend si faible...Ce serait d'ailleurs l'heure de son médicament.

L'homme s'approcha d'elle et la souleva.

-Je vais vous déposer dans votre lit ma chère...du repos vous fera du bien...
-Mais qui êtes-vous?
-Allons, allons, ne vous moquez pas de moi...
-Où est Élémentia? Je veux l'avoir à mon chevet...

Sa tante s'approcha d'elle, ouvrant une petite fiole.

-Elle est partie en voyage. Je ne sais pas quand elle rentrera.
-Mais c'est impossible! Elle m'aurait avertie!!!
-Elle est passée, et vous dormiez ma filleule. Allez, buvez et reposez vous.

Elle posa le goulot sur les lèvres de la jeune fille, lui entrouva légèrement et la souleva pour la faire boire.

Ses yeux verts se fermaient petit à petit, un cillement lui envahissait le crâne.

L'homme toussa et l'effet de sortilège cessa.

-Éléonore, quand je pense qu'elle vient de gober tout ca...
-C'est ce que nous voulions Eloan, c'est ce que nous voulions...
-Cette nuit, je l'attendais depuis longtemps...
-Dans quelques mois tu en auras les résultats sûrement.

Et le frère et la soeur éclatèrent de rire en sortant de la chambre.


Cette nuit...
Elle s'en souvenait. La cruauté de l'acte. Son propre père. Il la brusquait, la ruait de coups. Elle mit une bonne semaine à s'en remettre, mais les ecchymoses ont perduré un bon mois. Cette douleur lacinante au bassin qu'elle traîna des semaines.
Jusqu'à un certain jour...

Par Caithness Galliano le 7/3/2002 à 22:20:38 (#1080787)

Je me rappelle de cette journée comme si c'était hier, maintenant.
Il faisait extrêmement froid, la morsure du vent nous tenaillait la peau.
On aurait cru que des milliers de lames la pénétraient. Mais pourtant, autre chose me tiraillait les entrailles.
Depuis quelques mois, je passais mes journées en état second. Je n'étais pas consciente de ce que je faisais. Droguée par je ne sait quoi, j'errais et j'existais, sans vivre.

Je ne pouvais avoir froid, je ne me sentais que brume. Mais brusquement, une douleur me tirait de l'intérieur.
Sous mes pas, une flaque de sang se dessina.
Je tombai à genoux dans la neige, douce et dure. Ma tante me regardait de loin, ne s'approchant même pas, prête à m'achever si le besoin est.
Je devais avoir quatorze ou quinze ans. Une main qui se voulait réconfortante à l'époque se posa sur mon épaule.
Je revois le visage dudit "Alan". Des hauts-le-coeur me reviennent, en souvenir de ce regard que j'aurais pu reconaître entre milles, mais que parceque j'étais brûmée il ne me disait rien. La sensation d'avoir été manipulée et trompée pendant si longtemps me ronge. J'aurais aimé ne jamais retrouver cette partie de moi.

-Alan. Laisse-la.
-Mais elle peut mourir...
-Qu'elle meure donc. Elle ne nous est plus utile.

La flaque s'agrandissait, et des morceaux de chair tombèrent un à un. Un être né de la pire des horreurs que peut commettre un père à son enfant était en train de se purifier, se détruisant de lui-même.

Mon père et ma tante s'éloignèrent. Ils étaient entrés au manoir quand je sentis une présence familière à mes côtés.

-Ne cries pas. Je suis là...
-Élémentia...ils m'ont dit que tu étais partie...
-Ils m'avaient enfermée, ils avaient peur que je les empêche de te détruire. C'est tout ce qu'ils veulent.
-Ils n'ont pas réussi...C'est en train de se détruire.

Et elle m'aida à m'allonger et faire sortir cette ordure.
Sa chevelure couleur de neige et ses yeux si pâles me réconfortaient.

-Mon élève, tu vas faire ce que je te dis. Rentre au manoir, l'air triomphante en portant ce trophée. Voyant l'être disloqué, je ne donne pas long feu de la santé de ta tante. Pose le sur l'assiette de verre au centre de la table, là où ton père met ses trophées de chasse...Fais les trôner.
Je t'aiderai à faire ce qui reste...Vas, et ne pose pas de questions.

Un souffle glacial enveloppa la vieille mage, ne laissant derrière elle qu'une poignée de flocons virevoltants.
Je me mis à ramasser les petits morceaux de chair et me relevai lentement.
La marche vers le manoir ne fût jamais aussi longue de toute ma vie. J'entrai en titubant, ma robe violacée noyée de sang et me dirigeai vers la salle à dîner. Mon père et ma marraine y étaient attablés, l'assiette au centre de la table vide, j'y disposai les restes de l'être.
La réaction escomptée de ma marraine fit son apparition. Aussitôt elle recracha sa bouchée et perdit peu à peu le contrôle d'elle.
Elle tomba de sa chaise à la renverse sur le sol, secouée de spasmes des pieds à la tête.

-...Karoushkaa.....

Mon père la transporta dans son antichambre, au travers de ses armes et disparut du manoir ce soir là. Je ne le revis plus pour un certain temps.
Les serviteurs eux, drappèrent les miroirs de noir...

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