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Rencontre dans un champs fleuri [Part IV]

Par Kyriane Feals le 19/2/2002 à 1:25:33 (#970727)

Sans hâte, je reviens des profondeurs dans lesquelles je me complaisais depuis si longtemps. J’écoute les échos des bruissements que font les feuilles sous l’assaut d’un vent capricieux.

Un délicat parfum parvient jusqu’à mes narines et me fait retrouver peu à peu l’usage de mes sens engourdis pour n’avoir pas été assez sollicités. Des fleurs ont envahi l’entrée de la grotte dans laquelle je me suis réfugié, pour m’isoler de ce monde où la réalité était devenue trop oppressante.

J’ai accepté pour un temps d’être le pantin de cet univers onirique que je pouvais créer à ma convenance. Là je pouvais orienter mes réflexions.

Réflexions sur ma vie passée ; pensées tournées vers ma mère de qui je fus proche, et l’ensemble de ma grande famille, mot dont quelques-uns ignorent le sens.
Analyses de ma vie actuelle, que j’imaginais autrement, bien différente de ce qu’elle est devenue.
Prévisions sur ma vie future, sur ce duo à trois que j’appréhende et dont je me demande si je suis prêt à en assumer les conséquences.

Je rechigne à sortir de cette grotte, accepter les faits tel qu’ils sont et non comme je voudrais qu’ils soient. Je préfèrerais de loin rester à jamais ici, à l’abri des épreuves, des actes des autres.


- Hum…

Cette voix…
Je me mets sur mon séant et vois la jeune fille dépareillée assisse sur une pierre à l’entrée de la caverne et qui me regarde en silence. Ses cheveux blonds en bataille sont parsemés de fleurs aux couleurs chatoyantes. Elle n’est vêtue que d’une robe pourpre élimée que le temps semble ne pas avoir épargné. Elle sourit et je découvre les deux fossettes situés sur chacune de ses joues.

Tout à coup, je me rends compte que je suis à moitié nu et un rouge aussi cramoisi que le coquelicot qui orne sa tête envahit mon visage. Apparemment cela ne la trouble aucunement mais elle détourne légèrement son regard pour fixer mes affaires éparpillées un peu partout.

Le parfum entêtant est plus fort depuis que la jeune fille est apparue.
Je saisis ma robe qui trône sur le côté et je m’en vêtis sans ôter mes yeux de cette nouvelle-venue. Mais je la connaissais…. Quelque part au fond de moi je savais que je l’avais déjà rencontrée. Mais mes souvenirs restent vagues à son sujets.


- Je me nomme Fleur et, oui, en effet, tu m’as déjà parlé. Deux fois pour être plus précise. Mais je vois que ta mémoire est courte…

Son sourire oublié, elle pose les émeraudes qu’elle a en guise d’iris sur moi et je peux y lire une sagesse inhabituelle pour une aussi jeune fille qu’elle paraît être.

- Vous savez, j’ai bien d’autres pensées en tête plus importantes que vous.

- En effet… la petite Elswindel, qui n’est plus si petite que cela… Vas Grav Hur, l’esprit qui l’habite… Nevaeh, cette jeune druidesse… ta mère que tu ne vois presque plus… et toutes ces personnes que tu as rencontrés tout au long de ce chemin parcouru depuis notre dernière rencontre qui remonte à… Elle siffle… des millénaires peut-être.

- Je vois que vous savez tout.

- Bien sûr. Je sais toujours tout de mes petits protégés. Leurs pensées, leurs actions, leurs motivations. Même quand je suis loin, tout me parvient. Chaque pas qu'ils font, j’en apprends l’existence à l’instant même où ils décident de le faire. Je ne peux me permettre de les perdre. Tu en fais parti mon cher Kyriane.

- De quoi parlez-vous ?

- Oh… ! Bien sur. Tu es bien trop insignifiant pour saisir mes paroles. En fait, non… pas si insignifiant que cela à mes yeux car tu es l’une de mes pièces maîtresse, si je puis dire.

- Vous parlez comme si vous jouiez à un jeu.

- Hi hi hi ! Tu as encore beaucoup à apprendre Kyriane, mon petit et adorable mage. L’univers n’est qu’un immense plateau sur lequel vous tous évoluez, comme les pièces que vous êtes. Les joueurs se doivent de protéger leurs troupes. Ce n’est que comme cela qu’ils peuvent espérer mener à leur terme les tactiques qu’ils s’emploient à élaborer.

Je n’en crois pas mes oreilles. Cette Fleur venait de me dire qu’elle était l’équivalent, voire supérieure à la définition qu’on se fait d’une déesse sans sourciller, ni même montrer un quelconque signe d’arrogance. Comme si cet état de fait paraissait normal.

- Vous pensez être drôle ?

- Drôle ? C’est la première fois qu’on use de ce qualificatif à mon encontre. Elle prend un air surpris. Je croyais être tout sauf drôle. Tu es original mon petit Kyriane. Mais, pour répondre à ta question, non, je ne suis guère une personne qui aime plaisanter. Je n’ai pas de temps à gaspiller pour cela. Suivre vos périples et corriger vos fautes m’offrent déjà un emploi du temps bien rempli.

- Je ne vais pas rester ici à vous écouter babiller vos phrases incohérentes. Vous n’êtes qu’une vulgaire apparition qui vient perturber mon isolement.

- Le croyez-vous vraiment ?

Elle fronce ses sourcils, rendant menaçant son visage d’un naturel accueillant. Elle se dresse de toute sa hauteur, qui n’est pas bien élevée, même pour le sexe féminin, et se dirige vers les premiers arbres qui sont plantés près de la grotte. Là elle s’accroupit vers l’un des troncs et cherche quelque chose dans l’herbe. D’un œil intrigué, je remarque que des fleurs ont poussé sur le chemin qu’elle a emprunté jusqu’à l’arbre. De tous types elles offraient un parfum renforcé par l’absence de tout vent.

- Ah ! La voilà.

Elle se relève et revient vers l’entrée. Elle me tend sa main et m’invite à prendre le minuscule objet qu’elle tiens.

- Prends-la, elle te sera utile en des temps futurs.

J’hésite à la toucher, et je jette un œil sur l’objet en question. Il s’agit d’une petite clé dorée en forme de loup que le soleil fait briller d’un éclat aveuglant.

- Ne crains rien, elle ne va pas te manger.

- Arrêtez de vous moquer. Pourquoi voulez-vous que je vous croie ? Vous ne faîtes que raconter des inepties depuis que vous êtes arrivée. Qu’est-ce que cette clé ouvre ?

- Tu le sauras en temps utiles. Si jamais tu dois me faire un jour confiance, fais que ce soit aujourd’hui. T’ais-je infligé le moindre mal depuis que tu me connais ? Non. Alors que j’aurais pu depuis longtemps.

- Je ne suis pas sans défense.

- Je sais, mais pour moi tu n’es rien. Peut-être qu’un jour tu auras la puissance que tu mérites, mais pour le moment tu n’es pas encore digne d’être ce qu’on appelle couramment un magicien. Désolé d’être si dure, mais je ne dis que la vérité.

Je baisse les yeux vers le sol, songeant à la promesse faite il y a maintenant quelques années. Il est vrai que je suis encore loin d’avoir acquis la puissance que je comptais atteindre alors. Mes paroles ne suffiront un jour plus et je serais forcé de me battre… Qu’adviendra-t-il de moi alors ? Je ne saurais pas répondre aux sorts et aux attaques des autres ; ma pierre de destinée brillera encore et encore ; et je ne serais jamais à même de protéger ceux que j’aime. Je ne serais qu’un fardeau pour tous…

- Tu es bien pessimiste mon garçon. Tu devrais être plus sûr de toi. N’as-tu pas lutté contre un esprit si puissant qu’il pouvait te détruire d’un seul geste de sa main ?

- A quoi bon… ? Pourrais-je aller contre cette voix qui me dit que les trios ne sont jamais des systèmes très durables ?

- Ils peuvent l’être si on y croit assez pour qu’ils le soient. Mais ce n’est pas à moi de te dire cela. Car personnellement, je n’aime pas cette histoire. Elle interfère avec ce que je t’ai demandé d’accomplir pour moi. J’avais alors tenté d’agir à travers ton cœur mais il a été accaparé par une autre. J’ai besoin de toi et tu ne peux t’y déroger sous peine de me voir très en colère. Et il vaut mieux pour toi que tu n’assistes jamais à l’un de mes accès.

- Retrouver un coffre…

- Je vois que tes souvenirs ne sont pas si perdus que cela. En effet, mais il faut que tu prennes garde à Anthios. Il ne cherchera qu’à te faire chuter, quitte à te tuer. Il veut ce coffre et réussira si tu échoues. Mais tu y arriveras, n’est-ce pas ?

Ecœuré, je ne peux qu’acquiescer, n’offrant à cette Fleur aucune parole superflue. Je n’aime pas l’idée d’être manipulé, par qui que ce soit. Je ne l’ai pas déjà accepté par l’esprit qui habitait dans le corps d’Ely, ce n’est pas pour le faire maintenant. Je décide donc de quitter cette grotte pour faire ce qu’elle me demande, mais avant, il fallait que je revoie Ely pour savoir ce qu’il était advenu d’elle. Je l’avais quitté un peu précipitamment sans lui donner d’explications car j’avais eu alors besoin d’y voir plus clair.
Je l’aime toujours mais la partager… même si je ne pense pas être un jaloux excessif, cette idée ne m’indiffère pas. J’aurais aimé une situation plus clarifiée…

Enfin bon, il fallait que je retrouve ma vie, celle qui a fait de moi ce que je suis aujourd’hui et que je dois apprivoiser pour retrouver un semblant de joie.


- Bien… c’est exactement ce que j’attendais de toi. Retrouves ton courage et le coffre dont j’ai besoin.

- D’accord… mais où est-il, ce coffre ?

- Il n’appartient à personne et se trouve dans une forêt sans nom près du camp aux créatures à la peau rouge. Cherches-le par-là et tu tomberas forcément dessus.

- Et cet Anthios ? A quoi ressemble-t-il ? Est-il vraiment dangereux ?

- Si tu n’y prends pas garde, oui. Mais bien sûr, je t’aurais prévenu et j’attends de toi que tu fasses en sorte qu’il ne te fasse aucun mal. Tu le reconnaîtras quand tu le verras. Je te l’assure.

- Je crois que je dois bien me contenter de cela…

Fleur me regarde d’un œil perdu.

- Il en est ainsi. Si je t’aidais plus, cela ne serait plus amusant pour moi. Je tiens à conserver cette part d’aléatoire qui rend les jeux si intéressants.

Sans ajouter un mot, elle se tourne vers l’horizon, me montrant son dos. Ses cheveux donnent l’apparence qu’une auréole ceint sa tête sous l’effet du soleil encore bas dans le ciel mais je sais très bien qu’il ne s’agit pas d’un ange venu du ciel pour me sauver, mais plutôt d’un être que je n’aurais jamais souhaité rencontrer.

- Un jour, tu comprendras, Kyriane… Un jour… en attendant, subis.

Alors que la lumière s’impose dans la grotte je vois Fleur s’éloigner et disparaître comme si elle n’avait jamais existé. Je m’en voulais de n’avoir encore rien pu faire pour empêcher qu’un tel événement se produise.
Mais, finalement, je me rends compte que j’en ai assez de cette inactivité.


- J’ai assez réfléchi…

Je me dirige, vers mes affaires, bien décidé à ne pas rester une heure de plus ici…
Je vais affronter cette vie si cruelle qu’elle nous inflige des blessures sans émettre le moindre sentiment, même si je dois en mourir…
Un jour je saurais… mais quand ?

Par Tak Wyvern le 19/2/2002 à 1:47:54 (#970932)

:lit: :amoureux:
la suite !

Par Elswindel Soon le 19/2/2002 à 3:24:33 (#971627)

:doute: C'est qui c'te Fleur?...
:doute: Vous faisiez quoi tout nus tous les deux?...
:amour: Kyriaaaaane! Rentre vite que je te la fasse oublier!
Sinon gare à tes fesses!

Par Pico Thy le 19/2/2002 à 4:51:23 (#971997)

Provient du message de Kyriane Feals


Ecœuré, je ne peux qu’acquiescer, n’offrant à cette Fleur aucune parole superflue.



Ecoeuré ? Vraiment ? :)

:lit:

Par Lorana le 19/2/2002 à 11:06:05 (#973201)

:lit: :amour: *a vraiment beaucoup a faire pour atteindre un tel niveau*

Par lana le 19/2/2002 à 11:48:10 (#973527)

:) :lit:

Par Azulynn le 19/2/2002 à 12:52:30 (#974062)

Quel talent... :)

Par TitPlume le 19/2/2002 à 15:01:46 (#975057)

:lit:

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