La fin ?

Par Chrysaor le 10/2/2002 à 16:17:25 (#899213)

Chrysaor s’était adossé à un arbre, le visage inondé de sueur, se tenant la poitrine. Chaque jour il tentait de ne rien laisser paraître, rendre visible un tel état de faiblesse aurait des conséquences dramatiques dans l’exécution de son travail de garde… Son visage livide faisait encore mieux ressortir les cernes noires de ses yeux, dues aux nuits blanches, aux efforts constants afin de lutter contre ce mal.

Alors que le mage semblait arriver à retrouver ses forces, une autre crise survint, plus violente que la précédente. Cette fois-ci il ne put s’empêcher de s’écrouler à terre, courbé de douleur. Sa maladie devenait chaque jour plus insupportable, son corps était brûlant, son cœur lui semblait être sur le point d’exploser. Chrysaor était enferré dans un tourbillon de douleurs sans fins, sa vie était devenu un enfer, seule la vue de sa femme lui permettait d’oublier quelques temps la terrible flamme qui le dévorait. Son sourire avait jusqu’à aujourd’hui suffit à apaiser les insoutenables souffrances qui le tiraillaient.

La maladie était apparue seulement un mois auparavant, le jour de son mariage. Ce jour là, alors qu’il rejoignait paisiblement à pied, seul, la cercle sacré de la ville de Windhowl, il sentit comme une démangeaison sur sa cheville droite. En retirant sa botte, il découvrit avec un sourire une minuscule morsure, sans doute l’œuvre d’un rat. Riant de sa mésaventure et se promettant de ne plus jamais remettre les pieds dans le sous sols du temple de Lighthaven. C’est le même soir ce cette si heureuse journée que la première crise était survenue… A ce moment là elle n’était que peu violente, et si courte… Tout juste s’il y avait prêté attention…

Ce soir là, l’infime picotement s’était mué en une terrible décharge, une boule de feu lui naissait dans la poitrine pour lui déchirer à chaque fois les entrailles avec une rare violence. La douleur était telle… « Non, je ne peux finir ainsi… » Ses pensées étaient tournées vers ses amis, sa grand mère Anthinea, son père, sa femme… peut être portait elle déjà l’enfant qu’ils attendaient tant… Une sensation salée sur le bout de ses lèvres… la sueur s’était mélangée aux larmes qui inondaient maintenant son visage… Avec grand peine, le mage tenta de se relever, à l’extrémité de son champ de vision… une silhouette, encore lointaine… son père, il lui avait donné rendez vous… sans doute lui…

Une troisième et ultime crise le terrassa, un voile noir s’abattit devant ses yeux, il ne sentait plus rien, ne pensait plus rien… Près de lui une voix, quelqu’un qui le secouait, ses sens l’abandonnaient peu à peu, tout paraissait si loin, si loin… Le monde bascule dans les ténèbres, les souvenirs s'oublient et s'effacent, les larmes ne sont plus que poussière... Seul reste un nom, Marlsulyn... un lien avec la réalité, la dernière barricade contre l'illusion finale...

Par Kehldarin le 10/2/2002 à 16:22:26 (#899234)

Essoufflé le chevalier d'Artherk arriva sous les arbres. Son fils n'allait sûrement pas rater de lui faire remarquer son retard. Mais que faisait-il donc par terre? Se penchant, Kehldarin lui secoua l'épaule :
Chrysaor! Chryasaor! Qu'est-ce qui se passe?

Par Chrysaor le 10/2/2002 à 16:29:34 (#899273)

Inconscient, étendu sur le sol au bord de la route, le garde était pâle comme la mort.. Ses lèvres remuaient encore très légèrement... Au milieu de son délire, un chuchottement, un souffle à peine audible...

Marlsulyn... Marlsulyn...

Par Ame de Karen le 10/2/2002 à 16:38:02 (#899323)

(*lit et attend la suite*)

Par Leank Soon le 10/2/2002 à 16:39:13 (#899329)

:eek: :sanglote:

Par Kehldarin le 10/2/2002 à 16:41:29 (#899341)

Se mordant les lèvres, Kehldarin n'hésita pas longtemps. Chargeant son fils sur ses épaules, il partit vers la commanderie de son ordre à Windhowl. Elle était réputée pour accueillir les meilleurs guérisseurs de la région, ils sauraient bien trouver ce qui n'allait pas.

En quelques minutes, soufflant et haletant, la commanderie fut en vue. Un guerrier accoudé à la porte, le voyant arriver de loin, lui fit un passage dans la foule qui se pressait dans cette maison de guérison. Encore un instant et Chrysaor était allongé sur un des lits de l'étage, et deux herboristes étaient à son chevet.

Kehldarin lâcha quelques mots d'une vois étranglée :
Je pars pour le poste de garde, sa femme saura quoi faire. En attendant faites tout ce que vous pourrez pour lui.

N'écoutant pas si l'on lui répondait quelquechose, le chevalier repartit dans la rue bruyante, avec un seul nom en tête : Marlsulyn...

Par Marlsulyn le 10/2/2002 à 17:35:54 (#899769)

Telle ne fut pas ma surprise en voyant arriver en trombe Kehldarin dans le poste de garde.
Kehldarin, mais que signifie....

Il était loin d'avoir son calme et son sourire habituel. Je craignais qu'une mauvaise nouvelle ne vienne de la Baronnie... de la Commanderie de son ordre... du Duché... J'étais loin de m'imaginer ce qu'il se passait.
Ceci dépassait toute souffrance. Chrysaor, ma vie, mon amour.
Je me levais dans un fracas, entraînant Kehldarin au chevet de son fils, de mon mari...
Les secondes qui s'écoulèrent me parurent interminables. Je ne pouvais arriver trop tard, je devais être là, là pour le soutenir, là pour l'empêcher de mour... .
Hors de moi, je me précipitais vers ce visage blanc comme la mort qui pourrait le frapper, ne donnant de signes de vie que par de sombres soubresauts.

Par Kehldarin le 10/2/2002 à 18:21:19 (#900170)

Je... Je ne sais pas ce qu'il a. Pourtant j'ai vu les ravages de la grande peste et de la rougesarne. Rien de comparable...

Et c'est ça le plus inquiétant. Que devons-nous faire?

Par Deux-Âmes le 10/2/2002 à 19:04:50 (#900495)

En attendant faites tout ce que vous pourrez pour lui.

http://www.codexbooks.co.uk/images/brion.jpg

*Un envoyé express du Tralalou's Club léve le petit doigt en l'honneur de Marlsulyn et Chrysaor.* :hardos:

Par Ame de Karen le 10/2/2002 à 19:24:02 (#900611)

Aie! Pire que la peste et la Rougesarne? J'ai connu les deux et déjà que c'était sadique comme maladies...

Par Marlsulyn le 10/2/2002 à 20:43:43 (#901115)

Les prêtres de l'Ordre faisaient de leur mieux, le temps passait, son état ne s'améliorait pas... mais comment aurait-il pu s'améliorer d'ailleurs...
Il te faut réagir ma fille... Que diable !
Le diable... curieuse pensée à cet instant où l'un de ses maléfices, l'une de ses épidémies semblait ronger le corps de mon aimé.
Je ne pouvais m'effondrer au bord de sa couche, je ne le devais pas.

L'un des prêtres nous fit un signe, il montrait la cheville de Chrysaor. Contrairement à son visage, elle semblait en feu, boursoufflée, animée d'un souffle démoniaque. L'on pouvait, sous la difformité donnée par la douleur, distinguer une marque... ou plutôt deux marques, comme deux petites dents de rongeurs.
Sur un ordre de Kehldarin, ils firent une petite entaille. Ils recueillirent un échantillon du sang épais qui se mit à couler de sa chair... de notre chair...
Les prêtres et alchimistes de Windhowl avaient fort à faire et ne pouvaient pas s'occuper de son cas.
Je ne m'étais jamais connu une telle rage... je n'avais jamais connu une telle peine non plus... Un disciple m'accompagnait, heureusement... qui sait ce dont j'aurais été capable lorsqu'en vain je frappais aux portes de ceux qui auraient pu... auraient du sauver Chrys en isolant le mal de son sang...

Pourquoi ?.....

Par Leank Soon le 10/2/2002 à 21:34:44 (#901503)

La nouvelle etait parvenue aux oreilles du pretre,un sourire se dessina sur son visage..D'abord le Duc , puis un Garde.. Decidement la chance lui souriait.

Par Parcifal Hills le 10/2/2002 à 21:43:05 (#901569)

C'était comme une odeur, une sensation dérangeante dans l'air en cette fin de journée à Windhowl.
Je fixait le ciel pensivement, pendant que les enfants rentrait à l'intérieur de l'orphelinat pour le diner.

Je cherchais une réponse dans les courants aériens, alors que je vis un nuage sombre se profiler à l'horizon.
Un frisson me parcouru l'échine...

Par Marlsulyn le 10/2/2002 à 23:55:00 (#902533)

Les recherches n'avançaient pas, mais le temps cavalait contre nous, contre sa vie. Un silence de mort avait envahit le laboratoire, que seul le tintement d'éprouvettes et le bruit de mes 100 pas venaient perturber.

Le sang souillé... je me souvenais de paroles qu'une de mes amies de la Garde avait prononcées à une heure sombre.

Le démon s'est immiscé dans mes veines, Marl. Je ne pense jamais redevenir la même... et si cet être me retrouve...
Non ! Je dois purifier mon sang quitte à en mourir. On m'a parlé d'un homme capable d'un tel miracle et je m'en vais le quérir immédiatement !
Je ne serais plus la même, mais mon âme subsistera grâce à cet homme... *pensive* à moins que ce ne soit que des contes pour adultes...

D'un regard à Kehldarin, la décision fut prise ou plutôt, la fatalité l'avait décidé pour nous...
Nous prenions des vivres et tout l'équipement adéquat à une telle expédition. Bien des hommes étaient passés avant nous, mais ils avaient entendu un appel. Un appel qui leur donnait la force de surmonter ces épreuves. Pour nous, l'appel n'était pas divin, mais un cri de détresse provenant de ce corps presque sans vie.
Il fallait nous hâter... avant qu'il ne soit trop tard...



PS à Shammy : désolée pour la citation approximative et la légère liberté que j'ai prise *sifflote* mais impossible de remettre la main sur les logs et ton post :)

Par Kehldarin le 11/2/2002 à 0:14:44 (#902673)

La mort dans l'âme, Kehldarin se décida à suivre l'avis de Marlsulyn. C'était trop beau pour être vraiment honnête. Qu'est-ce que cet homme allait bien pouvoir demander pour prix de ses services? Oh, et puis après tout qu'importe. Chrysaor cesserait de se se tordre de douleur dans son inconcience, et le principal était là.

Mais bien sûr l'homme dont parlait Marlsulyn n'habitait pas dans un endroit normal, comme tout mortel qui se respecte. Pour atteindre sa demeure, il faudrait traverser les îles, quitter le royaume, et se rendre au coeur de Stoneheim la maudite. Quand à ce qui hantait les sombres corridors qu'ils y trouveraient, mieux ne valait pas y penser.

Allez, le sort en est jeté. Empruntant aux trésors de l'ordre de la lumière un équipement plus adapté aux dangers qui les attendaient tous trois, Kehldarin souleva Chrysaor, et partit avec son fils et sa belle-fille vers des terres encore inconnues. Ces terres que les légendes appelaient du nom du puissant magicien qui y vivait : l'Oracle.

Par Crazy le 11/2/2002 à 0:19:32 (#902712)

:lit:

*se demande si elle doit s'inquiéter d'être la seule GR à qui il n'arrive rien :rolleyes: *

Par Slanech Karakh OL le 11/2/2002 à 11:47:30 (#904793)

Slanech ressentit un mal monter en lui, un mal qui venait de l'extérieur. Il fut guidé par celui-ci jusqu'à la maison de Chrysaor. Lorsqu'il vit l'attroupement à l'intérieur, il ne comprit rien de ce qui arrivait. il décida donc de fraper à la porte. Lorsqu'elle s'ouvrit, le visage pâlit par le peur de Marlsulyn ne le rassûra guêre. Il apprit alors les souffrances de Chrysaor et comprit le mal qui avait ressentit. Il venait donc bien de son ami, son ami d'enfance.
Il rentra dans la chambre où se logeait le pauvre Garde, il y vit à côté son père qui s'équipait pour le combat... Il ne comprit d'ailleur pas pourquoi.
Il prononça quelques mots sourds dans l'oreille du malade, puis demanda à Kehldarin ce qui se passait, et pourquoi il s'équipait.

Celui-ci répondit qu'il fallait aller trouver un mage puissant capable d'éradiquer tel maléfice. Slanech pensa donc à l'Oracle, un homme qu'il a vu tant de fois et dont il admire toujours la puissance magique.

-Il faudra aller à lui, car ce n'est pas lui qui se bougera. Le parcours est en effet truffé d'embuches. J'aimerais vous accompagner.

-Biensur, dit Kehldarin, plus nous serons mieux ce sera.

Il alla alors chercher son bouclier et son fléau d'armes dans la maison de l'Ordre puis revint chez Chrysaor et attendit le départ.