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Souvenirs de Taverne [Erin Leriel]

Par Erin Leriel le 9/2/2002 à 14:41:20 (#892681)

Assise à une des tables rondes de la Taverne, son heaume posé sur le chêne et sirotant doucement un verre de cidre.

Se remémore une soirée, il y a maintenant bien longtemps, dans ce même lieu, où elle s'était sentie en mal de confidences. Mais qui reste t'il de ces jours là? Bien peu...

Ses doigts se crispent un instant au souvenir d'un homme, qui avait son coeur en ces temps là... Sans doute est ce le seul rescapé de ce temps là, avec elle... Mais ce qu'il est devenu montre bien la sincérité de ces paroles, enduites de miel mais recelant en elles un poison...

Hausse les épaules. Au final, cela est le passé désormais.. L'Erin de ce temps là a bien changé, a appris.. mais toujours un peu de rancoeur à la pensée de ses mensonges.

Ce jour là, elle s'était ouverte à tous.. Ses amis présents et qui l'écoutaient... Elle se rappelle.. Le cidre, l'ambiance fraternelle qui l'avait mise en confiance

Je pense que pour vous raconter mon histoire, il faut que je commence par vous parler de l'endroit où je suis née. C'est une île, située à deux mois de navigation au moins à l'est d'Arakas, qui s'appelle Thyrène. Sans doute ignorez-vous son existence, de part la distance à laquelle elle se trouve de Goldmoon et du fait également qu'elle ne présente que peu d'intérêt d'un point de vue commercial. Seul un navire par an, environ, venait poser ses amarres, apportant de la nourriture indispensable à la survie des habitants en échange d'une substance aux propriétés magiques liées au feu . Appelée " Sang Noir ", parfois liquide, parfois solide, cette étrange matière permet aux habitants de Cyrène de survivre au climat plus que glacé qui règne en cet endroit. Seuls les " Maîtres du Sang ", une caste respectée et cependant maintenue a l'écart, ainsi peut être que quelques magiciens de contrées exotiques, savent comment trouver, entreposer, transformer et surtout utiliser au mieux cette matière.

On raconte toutefois qu'un climat glacé n'a pas toujours règné sur l'île. En des temps dont même les plus anciens n'ont entendu parler que par les histoires de leurs grand-parents, un gigantesque dragon aurait régné sur l'île. Cette bête dirigeait ses sujets humains, pour lesquels elle avait peu de considérations. Le roi de l'île, dont le nom demeure oublié à ce jour, ne pouvait, malgré sa puissance, se soustraire au sommeil qui le gagnait parfois. En son absence, ses favoris humains, assistés par d'autres serviteurs, dont la nature a été effacé des mémoires par le temps, dirigeaient la population à sa place. Gare à ceux qui défait son autorité! Il n'en restait qu'une trace noire sur le rocher mis à nu par la fureur du maître des lieux.

Un jour accosta un bateau sur les rivages habituellement vides de Thyrène. Fut-il guidé ici par la tempête, la main des Dieux, ou celle du destin? Personne ne le sait de nos jours. Mais ce dont les gens se souviennent, c'est qu'une troupe de chevaliers en débarqua. Son but devint vite très clair aux yeux des habitants: pourfendre le Ver. De nombreuses habitants apportèrent leur soutien, alors que les favoris du Dragon, essayant de défendre leur maître, alors assoupi, furent facilement mis en déroute par les combattants aguerris.

Cependant, nul ne voulut se joindre à ces derniers, lorsqu'ils se lancèrent dans la direction du repaire du Dragon. C'est pourquoi nul ne sait avec certitude ce qui s'est passé par la suite. Ce que tous entendirent, c'est le terrible cri du monstre qui, dit-on, fit trembler l'île toute entière. Les habitants attendirent quelques jours les chevaliers. Mais aucun d'eux ne revint de même qu'aucun signe du Monstre. Les semaines qui suivirent furent parsemées de fêtes en tout genre, avec des interruptions pour porter le deuil des vaillants combattants tombés au combat et également pour faire la chasse aux quelques servants du Ver encore en vie.

Tout d'abord des vents glacés vinrent parcourir les terres. Puis ce fut la nuit qui apporta avec un manteau de givre. Lorsque celui-ci se mit à subsister pendant la journée, alors que les premières tempêtes depuis la mort du dragon furent de neige, seulement alors les gens réalisèrent le changement du climat. Et rapidement, l'île, avec la mort de celui qui lui apporterait chaleur et vie, se transforma en cercueil glacé.
Ce fut un des anciens favoris de la bête qui découvrit ce qui permit à la présence humaine de se maintenir. Plus audacieux que les autres fidèles, il se rendit à l'antre du Ver. Ce fut, à son grand dépit, pour trouver son entrée bouchée. par un effondrement Mais il découvrit à proximité, au fond d'une dépression, la matière appelée Sang Noir, parce que les gens pensent que c'est le sang de la bête touchée à mort qui s'est répandu sur toute l'île. Les propriétés de cette matière, similaires au charbon, quoique brûlant bien plus longtemps que ce dernier si elle est bien utilisée, sauvèrent suffisamment de vie pour que l'île se repeuple au fil du temps.

Cependant, certains s'interrogent encore de nos jours sur la générosité des anciens serviteurs de la bête, maintenant appelés les Maîtres du Sang. Ils disent que le Dragon n'est qu'endormi et que ceux qui les ont aidés à survivre attendent qu'il se réveille, guéri de ses blessures, pour reprendre possession de son île. On peut même entendre que le Dragon est bien vivant et qu'il domine ses sujets par l'intermédiaire de ses serviteurs et de son sang, de manière plus subtile pour éviter que de nouveaux Pourfendeurs ne viennent sur Thyrène.

__________________
Erin Leriel
Ordonnatrice des Ténèbres
Archère aux chats noirs
"une flêche suffit peut être, mais tout plein c'est mieux"
Miroir de Harn

[Erin Leriel]

Par Erin Leriel le 9/2/2002 à 14:42:07 (#892686)

L'histoire de Thyrène, ou Cyrène, les deux noms sont employés.. J'ai l'impression qu'elle me poursuit, pourtant elle est si loin... Pourquoi me revient-elle tout le temps à l'esprit... A croire que ce que me racontait ma grand-mère est resté gravé dans mon esprit... Ma grand mère.. J'en avais parlé, aussi, en réponse à Cyran.. Avec ma vie, jusqu'à ce que je m'enfuis...

Je n'ai fait que me souvenir de ce que me disait ma grand-mère.

Enfin, nous disait... A moi, mon frère Rattan et ma cousine Streggi...

La suite de l'histoire est moins bien dite et plus fréquemment entendue, c'est celle de nombreux coureurs d'aventures.

Que dire? De mes occupations? Les taches ménagères, rendues difficiles par le temps glacé, comme le travail au lavoir... De mes fréquentations? Elles étaient limités par le respect de facade et la répulsion en-dessous que les habitants de Thyrène réservent aux Maîtres du Sang et leurs familles. De ma famille?

Ma grand-mère, seule source de cette chaleur que le Sang Noir ne peut apporter.

A y réfléchir, était ce bien de la chaleur qu'elle me dispensait, ou un enseignement.. En vue de quelque chose? C'est par les histoires qu'on apprend le mieux, c'est quelque chose que j'ai appris avec le temps

Mes parents, des figures floues et lointaines, trop prises par leur statut. Rattan, un frère plus agé, brutal parfois, prompt à étaler sa force. Streggi, une cousine distante, mais presque comme si elle vivait ailleurs. Parfois un sujet d'étonnement, d'émerveillement, une confidente, mais aussi... Etrangère.

Je me souviens d'une partie de l'histoire, que j'ai tue à tous hormis mes plus proches...

Les histoires de ma grand-mère.. Elles n'avaient pas toutes pour objet l'île et son histoire... parfois apparaissaient des pays lointains, dans lesquelles, et malgré ce que ma grand mère m'en disait, il faisait bon vivre...

Des voyages des adultes vers le Pic du Feu... Sur lesquels nul enfant ne pouvait poser de questions...

Mes ballades à l'extérieur, seule ou avec Streggi qui ne semblait pas craindre le froid, où je pouvais admirer les étoiles et la lune et me sentir émue de leur beauté...

Le départ de Rattan.. Vers mes 9 ans, mon frère, qui allait sur ses 14 années, partit avec les adultes lors d'un de leur voyage. Il était si content, l'imbécile, il faisait tant le fier... Il n'est jamais revenu... J'en ai fait de nombreux cauchemars.. Je le voyais agoniser dans une salle de feu, sa peau se carbonisant petit à petit, dans l'Ombre d'une chose gigantesque... Et bientôt, ce ne fut pas lui, mais moi qui me tordait de douleur sur le sol de cette salle...

Ces cauchemars m'ont suivis même hors de Thyrène... Même après ma fuite

[Erin Leriel]

Par Erin Leriel le 9/2/2002 à 14:43:22 (#892696)

Je me souviens encore de la fois où ma grand-mère a annoncé que moi et Streggi viendront avec eux au prochain voyage... Elle a bien vue que j'avais peur, mais elle ne m'a rien dit. Je lui avais parlé de mes cauchemars mais elle n'avait rien dit... Je suis sortie, la nuit tombait, et c'est là que je vais vu ce qui allait me sauver. C'était un navire, tâche plus sombre que les ténébres qui commencait à ce répandre. Sans doute la veille du départ, les villageois organiseront une dernière fête, pour encourager les trop rares commercants à revenir sur Thyrène.

Ma fuite.. J'avais dis que j'étais partie par désir de voyage, ou par désir de trouver cette chaleur humaine que je ne trouvais sur l'île... Mais j'ai fuis à cause de ma peur, je ne peux me leurrer... Et pourtant elle me poursuit dans ses cauchemards qui me poursuivent épisodiquement... Thyrène est toujours là, et cette forme titanesque, que je ne vois que d'ombres, aussi

La montée à bord, alors que les bruit de danse et de musique s'échappe de la salle du village, l'absence de guetteur par un froid pareil. L'installation près de deux tonneaux de Sang Noir, dont l'odeur fait fuir les rongeurs du navire et les visiteurs, du moins j'espère. Puis l'assoupissement, le cauchemar, la fuite dans un état proche de la panique.

Quelques jours ont passés... Je suis cachée au fond de la cale, à coté de deux tonneaux contenant du Sang Noir. L'odeur qui s'en dégage me coupe l'appétit, ce qui est plutôt heureux, vu le peu que j'ai emporté à manger. De plus, cette odeur empèche les rats du navire de trop s'approcher de moi... Je ne faire guère d'autre chose que dormir et attendre. Je me réveille en sursaut, toujours ce cauchemar... Non, l'ombre est toujours là! Je me dégage en hurlant et court le plus vite que je peux.

La première réaction du marin qui m'a trouvé fut de rameuter le reste de l'équipage. Ils voulurent tout d'abord me jetter par dessus-bord, mais le capitaine du vaisseau les persuada de ne rien en faire. "Laissons les superstitions loin de nous, une femme, et encore est-ce plus une jeune fille, n'amènera pas le mauvais sort sur le "Rincevent". Et pourrez-vous regardez en face les enfants qui vous attendent à Lighthaven, sachant que vous avez assassiné cette pauvre enfant?" Ce furent ses termes et grâce à eux, je devins rapidement la mascotte de l'équipage pour les deux mois de voyage restant.

Arrivée à Lighthaven, je fus débarquée par le capitaine Kers, qui m'installa au sein de sa famille. Il repartit sans moi, malgré mes protestations, car le quotidien à bord, fait d'aventures et de voyages, de dangers et de découvertes, m'attirait. Ma vie se poursuivit, ressemblant je pense à la vie d'une jeune fille normale, en compagnie des deux filles et de la femme avec qui je logeais. Mais le Rincevent ne revint jamais de son périple qui devait durer 6 mois. Madame Kers, décida alors que son mari était sans doute mort, et reparti avec ses enfants vers WindHowl, où elle avait des parents. Je me retrouvais alors seule, et presque dépourvue de moyens, au Temple de Lighthaven, commencant ainsi à partir à l'aventure. Je lui en ai voulue, et je m'en veux.. Alors que son mari avait payé le rituel qui m'a lié cette gemme.. J'ai 14 ans passés...

Je me souviens m'être interrompue à ce moment.. de peur de ranimer des blessures fraîchements refermées, de peur d'en dire trop...

Partir à l'aventure... En fait, j'ai dans un premier temps été une gosses des rues.. Volant sous la protection d'un homme de main,probablement un intermédiaire, qui avait d'autres enfants sous ses ordres... Je me souviendrais surtout de cette soirée.. Ma voisine de chambrée, dans ce taudis miteux... Elle n'avait pas rapportée assez et s'était fait battre comme plâtre.. Elle gémissait à côté de moi, et je ne faisais rien, je restais cachée sous mes couvertures... Elle a gémit toute la nuit et puis elle s'est tue au petit matin.. Quand j'y repense... Je m'effraie de mon inaction.. Et cela calme même ma fureur à l'égard de son meurtrier.. Parce que j'ai peur de répéter cela...

Je frémit brutalement, ne sachant pas si ce que je viens de penser, je viens de le dire à voix haute ou si je parlais seulement dans mon esprit...

Je balaie rapidement la salle des yeux pour regarder les présents avant de remettre précipitamment mon heaume, et de laisser quelques pièces à côté de la flasque de cidre, partiellement vidée. Je me lève et me dirige vers la sortie.

Encore une fuite...

Par Pyter Leriel le 9/2/2002 à 14:53:30 (#892755)

Lui souffle
Tu as bien changé depuis ce temps la en effet, et je suis heureux que tu racontes ton histoire.

[Erin Leriel]

Par Erin Leriel le 13/2/2002 à 16:05:24 (#921816)

Sortie de la Taverne, je progresse dans les rues de Windhowl, plongée dans mes pensées, ne prêtant qu'une faible attention au monde extérieur.

Je me dirige vers le centre de la ville, le Temple.. Les souvenirs me viennent encore, puis s'échappent comme des feuilles portées par le vent hors de ma vision.. Je réalise que mes pas m'ont portés vers cette petite sortie, derrière la Guilde des mages, celle que j'utilise habituellement pour aller au Cercle.

Une hésitation, un manque de confiance... Je bifurque et me retrouve assez rapidement dans la petite maison que j'utilisais avant d'aller vivre avec Pyter... J'y ressens un peu de ce vide que je sens en moi... Je me souviens de ces chats, que j'avais recueillis, et confiés à des personnes de confince... Que sont-ils devenus? Les deux miens.. Celui que j'avais gardé pour moi, et celui que j'avais récupéré, alors que son maître partait pour d'autres horizons... Ils sont partis... A cause de moi même si ce n'est pas moi qui les ai fait fuir

C'était cet étranger dans mon corps... Un de ceux qui s'étaient installés, lorsque ... J'hésite à l'appeler par ce nom, mais je ne connais pas le sien véritable.. Lorsque Pyter est revenu d'Angelus, changé par son père... je me souviens de chacune de ses paroles, même si je n'ai osé les évoquer... Mensonges? Vérités?

J'ai assisté impuissante à mes, à ses actions, ses mensonges... Il était le plus dissimulateur, et le plus sournois.. mais quelque part cela a joué en ma faveur, puisque mon comportement sous son influence n'a pas été très différent de ce que j'aurais fais.. Je frissonne, en repensant que c'était ici qu'il avait conduit Valiyana.. Je me souviens avoir crié quand il m'a dit pourquoi il voulait la garder à l'écart de ses frères et soeurs.. Que mes chats se soient enfuis était une bonne chose, il n'a pas pu leur faire de mal.. Et ils sentaient que ce n'était pas moi. Mais pourquoi ne sont-ils pas revenus? Mendus.. Mseuda...

L'étranger... Aenefreth... Il avait réalisé que son contrôle s'affaiblissait, c'est cette place qu'occupait Valiyana, je suis la seule à le savoir... Une solution de remplacement. Je me souviens avoir senti du réconfort lors des premiers cauchemards ... Pour moi c'était un signe que Sélène voyait ce qu'il était, et m'apportait son aide.. La douce brillance de ma marque, au dessus de mon poignet, ce réconfort qu'elle m'apportait, alors que je remarquais ce que lui n'avait jamais vu.. Que les cauchemards augmentaient en intensité au fur et à mesure que la Lune croissait... Et puis l'incompréhension, alors qu'ils changeait de nature, pour en prendre une, désagréablement familière... Au fur et à mesure que la Lune se faisait Ténèbres.

Par Lord of Blood le 13/2/2002 à 21:13:19 (#923961)

:lit: :lit: :lit: :lit:
Bravo c'est exellent
:lit: :lit: :lit: :lit:

Souvenir onirique [Erin Leriel]

Par Erin Leriel le 19/2/2002 à 1:07:28 (#970553)

Je progresse difficilement dans la neige, mon visage parsemé de ces petits fragments glacés que la bourrasque me jette à la figure. Cette tempête hurle violemment à mes oreilles empêchant tout autre son de me parvenir. Les seules choses que je vois dans la tourmente sont ces deux sombres silhouettes. Une pour me guider, une demi douzaine de pas devant moi, une pour m'accompagner, légèrement décalée par rapport à ma position.

...

Cela doit faire des heures que nous avancons, mais je ne peux plus compter le temps qui passe. Chaque pas à faire requiert toute concentration, l'arrêt signifiant un doux sommeil qui vous gagne inexorablement, vous allongeant dans un cercueil glacé et ne vous en libérant plus jamais.

...

Je réalise soudain que nous nous sommes arrêtés. Ici nous connaissons un peu de répit, un grand rocher nous protégeant quelque peu des rafales glacées. Je distingue une grande entrée dans la paroi, maintenant bouchée par un effondrement, avec quelques reliefs maintenant érodés... Nous nous dirigeons vers une anfractuosité rocheuse, sans doute pour nous abriter... Non.

L'anfractuosité se révèle dissimuler dans ses ombres un escalier, s'enfoncant dans les entrailles du sol. Ses marches sont grossièrement taillées dans le rocher. Un peu d'humidité.. Les marches sont glissantes. Je réalise que je n'ai pas pu voir les visages de mes deux compagnons, qui ont, comme moi, gardé leurs vêtements chauds. Si on se contente d'entendre les mugissements de la tempête, au lieu de ressentir ses morsures, le froid est toujours présent.

Notre guide, puisqu'il faut bien l'appeller ainsi, s'engage d'un pas sûr sur l'escalier. Moi et mon mystérieux compagnon nous regardons un bref instant. Une courte tension, clairement perceptible... Et il s'engage à sa suite, le pas nettement moins assuré. Je prends sa suite, avancant mi à tâtons, mi par cette habitude de la nuit, qui me sert bien que nulle étoile ou lune ne m'éclaire.

Au fur et que nous descendons plus profond, des changements apparaissent. Une chaleur qui monte peu à peu. Les parois se font de moins en moins irréguliers, si on ne prête attention aux quelques fissures qui les parsèment ici et là. En fait ce sont carrément quelques sculptures, parfois fragmentaires, qui se révèlent. D'étranges êtres, à l'aspect draconique, associés avec des humains, entourés par des flammes, sous diverses formes.

Les rèves ont progressé lentement... Comme ils le faisaient auparavant... Mais là, je sens une différence... Un peu comme ce sentiment que le rideau va se lever sur le dernier acte de la pièce... Et effectivement le dernier rêve...

souvenir onirique (fin) [Erin Leriel]

Par Erin Leriel le 19/2/2002 à 1:13:16 (#970604)

Je m'arrache mon examen de ces oeuvres, nous sommes arrivés au bout de l'escalier. Devant nous une salle à l'apparence immense, de chaleur et de ténèbre mélées. Mais nous ne sommes plus que deux. Notre guide a disparu. La tension que nous avions ressentie tous deux avant d'entamer la descente se dévoile, lorsque mon vis-à-vis ôte les linges qui le protégeait du froid extérieur, une fois sa surprise, identique à la mienne, surmontée.

Je contemple mon visage, mais ce regard n'est pas le mien. Je ne m'y attendais pas, et pourtant j'aurais du. Mais "lui", je ne vois pas comment je pourrais l'appeler autrement bien qu'il ait mon apparence, n'a pas été aussi aveugle que moi, durant tous ces rêves, nos rêves. Son regard balaie la salle et s'arrête d'un coup, alors qu'il se rue sur ce poignard à la garde noircie, que je savais posé au sol.. Ayant déjà fait ce rêve seule, il y a bein longtemps.

Rassénéré par la lame qu'il étreint dans sa main, il s'avance, le regard arrogant et sûr de lui. Son bras se détend brutalement, je me recule instinctivement pour éviter son coup. Un pas, suivi de plusieurs autres. Il s'autorise un ricanement, sûr de sa victoire. Et soudain une nouvelle présence se manifeste, de manière brutale et précipitée. Un bref bruit de reptation, un râclement de quelque chose de massif contre le sol. je me sens projetée sur le côté avec violence.

Je regarde la suite comme dans un rêve, à la limite de l'inconscience, sous le choc du coup subi. La peur visible sur le visage de mon géolier, et sa tentative, folle, désespérée. Il se jette en avant, sa pauvre lame cherchant l'oeil du Ver, mais ne rencontrant que la crête osseuse protégeant le globe oculaire. La queue vole en l'air, accompagnant le corps désarticulé de sa cible dans un bruit d'os brisé. Ce qui n'est presque plus qu'un cadavre s'écrase contre un mur au fond de la salle.

Cadavre...

Ce mot me vient à l'esprit alors que j'examine plus attentivement le Ver... Son corps est couvert de blessures, de croutes noirâtres... Sous l'effort qu'il a fourni, un liquide à la forte odeur, qui m'est familier, s'écoule de plusieurs plaies rouvertes... Il avance péniblement vers moi... Je ne peux résister plus longtemps à la douleur, et je ferme les yeux. La dernière chose que je ressens avant de sombrer dans l'inconscience, est le tâtonnement bourru dont il me gratifie.

Lachesis [Erin Leriel]

Par Erin Leriel le 2/6/2002 à 11:14:44 (#1575112)

Peu importe le lieu, peu importe mon environnement... Je recherchais simplement un peu de tranquillité... Un peu de paix pour pouvoir y réfléchir pleinement.

Je me remémorais ces rêves, ces évènements.. Parfois lointains, parfois moins.. Qui ont imprimés leur marque, parfois bien cachée, sur ma vie. Pourtant, ils ont toujours été là. Et autant de choses que j'ignore encore, pour quelques instants...

J'ai atteint par la persévérance que seule peut donner la foi, une charge devant Sélène... Une charge importante, et qui me confère un point de vue rare sur la vie, et la possibilité d'en tisser la toile, en partie... Cela est en route mais... Suis-je vraiment libre? Est ce que je ne suis pas l'instrument de cet être dont je pressens l'existence, dans les profondeurs de l'île qui a marqué le début de mon existence, et continue à le faire? Ai je seulemet le droit d'avoir un doute à ce sujet, de me présenter devant ma Mère sans lui montrer la totalité de mon être, parce que j'en ignore moi même les plus sombres recoins? Non bien sûr, cela ne peut pas être.

Partant vers me renseigner vers les quais de Windhowl, cherchant un vaisseau dont la route passerait vers Thyrène, au besoin en la détournant par de l'or, je réfléchissais. Devais-je y aller seule? Cette quête ne concerne que moi.. Mais j'aurais peut être besoin de montrer que ma vie n'a pas été vaine.. Que j'ai construis dans ma vie d'autres choses, que mes "racines" ne sont pas l'unique chose dans mon existence... Et j'aurais peut être besoin de leur force quand je le regarderais dans les yeux.

Par Pyter Leriel le 2/6/2002 à 14:39:54 (#1576433)

Elle cherche, elle rôde auprès du port, ne sachant que penser.
Je la suis depuis quelques temps, elle n'ose pas m'en parler, ou seulement à mots couverts.
Ses racines lui tiennent à coeur, et je la comprend...
Plus rien ne me retient içi à part le culte et ma famille.
Si elle décide de partir, je la suivrais et la soutiendrais dans ces épreuves futures.
Elle le sait, et je lui répèterais.
Elle doit conserver la foi, c'est le plus important.

Et de toutes façons nous sommes liés pour l'éternité par le serment passé devant Sélène.

Ma décision est prise, quelque ce soit sa décision, je la suivrais.

Maintenant et pour toujours je t'aimerais Erin.

[Erin Leriel]

Par Erin Leriel le 2/6/2002 à 17:14:14 (#1577420)

Je suis rentré d'un pas vif, sinon fébrile, dans la maison que Pyter et moi possédons à WindHowl. Il y avait bien un navire dont le capitaine, contre la promesse d'or, était disposé à se dérouter pour cette île... Quoique n'y étant jamais allé, il connaissait la traîtresse des eaux glacées, et le fait que je pouvais lui indiquer les produits qu'il serait susceptible de vendre au meilleur prix avait emporté la décision. Il partira demain à l'aurore, profitant de la marée favorable.

Je me précipite directement vers notre chambre, ne pouvant rester en place, commencant à me demander ce que je vais emmener pour ce voyage.. Mes vêtements les plus chauds, dont il faudra sans doute que je rachète quelques exemplaires... Une longue corde, une lanterne... Mon arc, un carquois plein, et des pointes supplémentaires... Quelques souvenirs... J'hésite à les emmener, craignant de semer un sort funeste à ce voyage...

Celia, qui étudiait avec son précepteur dans la pièce à côté doit probablement se demander quelle est l'origine de toute cette agitation... J'en parlerais lorsque Pyter sera là.

Par Pyter Leriel le 2/6/2002 à 17:35:43 (#1577536)

Je rentre à la maison, comme tous les jours.
Un véritable cyclone a l'air de s'être abattu dans toutes les pièces.
Celia continue d'étudier calmement, mais lève de grands yeux interrogateurs quand je rentre.

Erin passe de pièces en pièces, fébrile, emportant des habits, un sac, son arc, des flêches.

Je reste planté au milieu du salon, attendant qu'elle me dise ce qui se passe, bien que je pense savoir ce qu'elle prépare.

[Erin Leriel]

Par Erin Leriel le 2/6/2002 à 22:30:44 (#1579583)

Lors de l'un de mes allers-retours, je réalise avec surprise la présence de Pyter au milieu de la pièce princiaple, l'air perplexe. C'est à ce moment que je réalise toute la folie de ce voyage, décidé sur un coup de tête et je ressens toute la difficulté à l'expliquer.

J'ai besoin.. De connaître mes liens avec mon passé.. Il y a des choses qui demeurent encore sombres à mon esprit.. Que je veux, que je dois éclairer... Avant je ne le pouvais pas.. parce j'avais des choses à faire ici.. Parce je n'étais pas prête. Maintenant.. je pense que je le suis...

J'hésite maintenant à prononcer une parole de plus, de lui proposer de m'accompagner. Non par crainte d'un refus, mais pour ne pas forcer la sienne. Je regarde un instant Celia. Que deviendra t'elle, dans ma folie?

Par Pyter Leriel le 3/6/2002 à 0:39:16 (#1580520)

Tu n'as pas à te justifier , je t'accompagnerais.
Nous formons une famille et nous sommes unis, où tu iras j'irais.
Quans à nos besoins matériels, ils seront couverts par ceci

Je lui lance une petite bourse pleine de pierres précieuses
Ce sont les souvenirs de quelques amis qui nous permettront de vivre sans trop nous soucier des questions pécunières.

Maintenant il faut nous préparer et Celia aussi.
Il faut prendre une décision quand à son avenir.

J'ai le pouvoir de vous protéger toutes les deux, à moins que tu ne préfères la confier à la garde de quelqu'un de confiance.

Je la regarde, en attendant sa réponse

[Erin Leriel]

Par Erin Leriel le 3/6/2002 à 21:00:09 (#1586000)

Je tourne ma tête vers ma fille. Elle me rend un regard triste et craintif. Mon coeur se serre à l'idée de l'abandonner. Comment le pourrais-je seulement? Je m'approche d'elle et la serre contre mon coeur. Apaises tes peurs.. Tu viens avec nous ma chérie. Mais tu devras suivre mes indications... L'endroit où nous irons est très différent d'ici, et bien peu acceuillant.

Je jette un regard à Pyter, et je lui sourit doucement, avant de me relever et de prendre Celia par la main.

Viens.. Nous allons préparer tes affaires. Nous partirons demain aux premières heures.

Par Pyter Leriel le 4/6/2002 à 3:12:07 (#1587674)

Je prépare rapidement mes affaires, étant habitué à ce genre de choses à une époque, certaines habitudes sont dures à faire disparaître

Je les attend, mes affaires à la main, prêt à les accompagner jusqu'au bout du monde s'il le faut

[Erin Leriel]

Par Erin Leriel le 4/6/2002 à 23:22:57 (#1593856)

Le vaisseau avait tracé sa route sur les flots. Quelques semaines d'une vie agréable pour Celia, et je souriais à son émerveillement, à sa découverte de la vie en mer, que j'avais moi-même vécu avant d'arriver en GoldMoon. J'ai eu alors un regard vers les profondeurs de l'océan, un regard triste, à la pensée que ceux qui m'y avaient conduits, ceux qui m'avaient un temps adoptés, y reposaient maintenant.

Le Capitaine Scorgna eût l'occasion de montrer que ses capacités à naviguer en eaux glacées, lorsque nous franchîmes la barrière invisibles des premiers petts icebergs. Heureusement, nul grain en avance sur la saison ne vint trop les mettre à l'épreuve. Les prières à Sélène, avaient apaisés les Léviathans qui attaquent parfois les baleiniers assez fous pour s'aventurer ici. Je m'étais demandé, en regardant Celia, si les vêtements qu'elle avait pris lui permettraient d'affronter le froid à venir.

Le petit village où nous avons accostés... Paradoxalement, je le découvrais presque autant que ma petite famille. Les petites maisons de bois, auxquelles se mêlent parfois d'anciens vaisseaux-dragons, comme on les appelle... Ce sont ces navires allongés que les guerriers du Ver utilisaient pour partir dans de longues expéditions... A la venue du Grand Froid, la population les avait retournés et aménagés en maisons, alors que les quelques cabanes peu adaptées au froid avaient alimenté les foyers. Certains étaient tellement bien concus qu'ils subsistent aujourd'hui. Nulle porte ne s'ouvrit, hormis celle du chef de clan, parti à la rencontre du capitaine afin de négocier les biens qu'il détient. J'ai eu bien du mal à retenir un certain dégoût à la vision de Scorgna en train de négocier ce qui pourrait bien être la survie de ce village... Mais ainsi va le monde.

Tout comme je vais négocier les fragments de fer, auprès du rebouteux du visage, afin d'obtenir l'onguent qui nous protègera tant bien que mal du plus grand ennemi de l'homme ici. Ce sont les rigueurs du froid qui règne au centre de l'île, là où l'influence de la mer ne peut s'exercer, en raison des parois rocheuses qui le protège. J'en enduit avec parcimonie mon visage, puis avec davantage de générosité celui de Celia... Elle a déjà le visage bien congestionné à mon goût, et n'y a pas été habitué comme moi. Je tends le restant à Pyter... Ne sachant pas s'il en a vraiment besoin.

Par Pyter Leriel le 5/6/2002 à 1:06:00 (#1594505)

Je m'en enduit le visage bien que je n'en ais pas réellement besoin, je n'ai pas envie de me démarquer de la population locale.
La vie içi à l'air bien plus dure que tout ce que j'avais pu m'imaginer.
Je comprends mieux le caractère d'Erin, vu qu'elle a vécu plusieurs années dans ce climat et au contact de ces hommes.
Pour éviter tout impair, je la laisse nous guider dans son pays.

Le rêve Harnien ( harn way of life)

Par Linaewen TMP le 5/6/2002 à 20:00:33 (#1598817)

:lit: :lit: :lit: :doute: Bon.....ok, cela a au moins le merite d'avoir été travaillé...pitié ! un résumé :D :aide:

[Erin Leriel]

Par Erin Leriel le 5/6/2002 à 22:28:44 (#1599770)

Avant de partir, je prends la précaution de nous encorder tous les trois. L'occasion pour moi de serrer à nouveau Celia contre moi, je n'ai guère été loquace depuis la descente du bateau, de lui murmurer quelques encouragements, et d'esquisser un sourire hésitant en direction de Pyter. Cela nous évitera de nous séparer, si nous rencontrons une des tempêtes qui se lèvent parfois, à la saison morte, celle où les familles se cloîtrent chez elles, avec leur bétail qui fournira sa chaleur avant de fournir sa viande.

Je jette un regard vers l'intérieur des terres. Le centre de l'île.. Les habitants normaux de l'île ne s'y rendent pas. Cela fait partie du Pacte avec les Maîtres de Sang, qui ne se sont pas privés de répandre des rumeurs quant aux créatures y vivant. Seuls mes parents et ma grand-mère s'y rendait... Nous, les enfants devions rester alors quelques jours seuls. Ce départ avait lieu à la fin de la saison morte.

Le trajet s'est fait long, et monotone, le temps pour nous de traverser le plateau que bordent les montagnes séparant les régions côtières du coeur de Thyrène. Un jour et demi de marches, une nuit passée dans un abri bâti à la hâte.. Je n'ai pas retrouvé tous les habitudes de mon enfance.

La journée suivante, la progression s'est faite plus laborieuse, à mesure que nous approchions du Col que nous avions pu distinguer au téléscope, du village dont nous sommes partis. J'ai eu droit à une grande surprise quand nous avons croisé un jeune couple qui revenait vers la communauté côtière. Non seulement je ne m'attendais pas à croiser grand monde, mais je ne m'explique pas leur attitude amicale, là où je me souvenais de la sècheresse des gens les uns envers les autres.. Et pas seulement dans ma famille... Ayant épuisés la majorité de leurs provisions, ils nous ont même laissé leur traîneau, reprenant ce qu'il en restait sur leurs épaules. Celia en profite, elle peut maintenant se reposer, et s'amuser de la vitesse à laquelle ses parents tirent le véhicule.

A un des détours du chemin montagneux, j'ai eu droit à une nouvelle surprise en découvrant un espèce de petit campement, bâti autour d'un gigantesque arbre gelé... Je comprends mieux le jeune couple, sans doute revenant de pélerinage. Nous nous approchons... Une silhouette vient à notre rencontre mains tendues. C'est un homme, avec une barbe brune, arbhorrant un sourire amical.. Qui se transforme bien vite en grimace haineuse, alors qu'il me fixe dans les yeux. Ne cherchant pas les ennuis, surtout de gens dont j'ignore tout, j'entame un détour qui nous fera passer à quelques dizaines de mêtre du camp. Après trois derniers quart d'heure de marche, nous nous arrêtons et installons un campement improvisé dans une grotte qui s'enfonce un peu dans la montagne.

Une légère entaille au poignet.. Un effort de volonté... Ici, la capacité de faire couler le Sang Noir de mes veines est si facile... A GoldMoon, cela n'arrivait qu'après mes cauchemars, et souvent de manière incontrôlée. Je ris machinalement à la pensée que si pouvoir générer une substance dont la combustion est facile, et prolongée, est anodin en GoldMoon, c'est ce même pouvoir qui permet aux Maîtres de Sang de maintenir Thyrène sous leur coupe. Encore que.. notre dernière rencontre a semé le doute en moi à ce sujet.

Bientôt brûle le foyer, qui nous réchauffera cette nuit.

Par Pyter Leriel le 6/6/2002 à 10:27:28 (#1601463)

Quel étrange pays, battu par les vents et froids. Tout n'est que neige, rochers et arbres.
Les habitants ne dérogent pas à la règle, ils ont l'air durs, secs et peu engageants, en plus Erin semble être frappée d'ostracisme par certains. Ces jeunes gens semblaient plus aimables car jeunes mariés il me semble.
Le froid ne m'affecte pas, mais par contre Erin et Celia s'en plaigne de temps en temps.
Je fais de mon mieux pour m'occuper d'elles, faisant des spectacles avec les Ombres pour Celia avant qu'elle s'endorme.

Plus le temps passe et plus je me demande ce que j'attends de ce voyage.
Le temps semble horriblement long dans ce paysage uniforme blanc, facilitant la réflexion.
Tout ce blanc, contraste tellement avec ma noirceur intérieure, la comparaison me fait sourire.

J'espère que ce voyage pourra me faire oublier un temps ce qui me tourmente temps...

[Erin Leriel]

Par Erin Leriel le 8/6/2002 à 11:28:30 (#1613733)

Le feu avait créé en moi une douce torpeur, et la présence d'ombres invoquées par Pyter, que je percevais parfois en périphérie de ma vision, m'inclinant à m'étendre sur le sol rocheux pour goûter à quelques repos, serrée contre ma fille et mon mari.

Ce furent des murmures dans mes oreilles, qui me firent rouvrir les yeux. Combien de temps après? Je ne sais pas. Un instant hébétée, je distinguais ensuite des jacassement en provenance de l'entrée de notre refuge, alors que les murmures de nos ténébreuses sentinelles allaient décroissants.

Saisissant mon arc, de même que Pyter, je m'approchais avec prudence.. Trois petites silhouettes, emmitouflées de fourrures, nous rendaient la pareille, s'abritant des parois délimitant l'entrée. Le fait qu'ils ne portaient pas d'armes nues semblaient indiquer des intentions somme toutes pacifiques, bien que l'un deux arbhorrait ce qui devait être une épée courte, légèrement courbée, dans un fourreau primitif. Prenant son courage à deux mains, un des trois s'avanca de quelques pas, dans la lumière du foyer. C'était un petit humanoïde, à la peau grisâtre, et aux yeux globuleux, pour le peu que je puisse en voir. Il pris la parole, dans une langue vaguement rocailleuse, entrecoupée de sifflements, avant de réaliser notre incompréhension et de s'interrompre.

J'étais stupéfaite à l'idée que ces créatures pouvaient exister ici, alors que j'en avais ignoré jusqu'à présent l'existence... Mais peut être était ce eux que ma grand-mère avait évoqué à mots couverts, en disant que tous les serviteurs du Ver n'était pas humains? Je sortais de ces pensées pour examiner le dessin que le petit être esquissait d'une main noueuse dans le sol pourriéreux de la caverne. Une ébauche de forme énorme... Qui fut effacé par un des compères du dessinateur, d'un pied rageur. Après une vive mais courte dispute entre les deux, qui fut presque comique à voir, mon interlocuteur entreprit un autre dessin, plus élaboré, représentant divers symboles, sur l'arche d'une porte.

Je les fixais un instant avant de me lancer dans une série de mouvements des mains, me désignant ainsi que Pyter et Celia, qui les observait avec des yeux ronds de curiosité, puis désignant le traineau, et eux. Je dessinais ensuite six formes de différentes tailles, mimait des mains l'action de descendre un escalier, et je terminais en désigant le premier dessin, ce passage que j'avais vu et traversé en rêve, avant d'aller dans la salle souterraine avec mon alter-ego.

Ils semblèrent se réjouir à ses signes, avec force petits cris alors que l'un d'eux se frottait les mains d'anticipation. Se lancant dans un monologue, le négociateur finit par désigner Celia d'un air autoritaire. Ne comprenant pas tout de suite, je la regardais un instant, inquiétée, puis me retournait vers eux dans l'espoir d'obtenir d'eux quelque explication. Ce fut leurs regards gourmands et leurs dents qui me répondirent pour eux. J'ai du blémir violemment quand je compris ce qu'ils désiraient, et j'ai lutté pour ne pas céder à la violente colère qui montait en moi. je me dirigais d'un pas énergique vers le traineau arrachant presque un paquetage, et le laissais tomber à leurs pieds. L'air décu, ils le reniflèrent avec prudence, percevant sans doute l'odeur de la viande salée qui s'en dégageait. L'un d'eux fit un pas vers moi, mais le regard agressif que je lui ai alors envoyé le fit reculer.

Je me demandais jusqu'à quelqu'un point ils connaissaient les humains pour demander à des parents la vie de leur enfant. Mais le plus important est qu'ils venaient de me débarasser de mon plus gros soucis, puisque je n'avais une idée que très approximative de l'endroit où ils allaient nous guider. Méfiance cependant... Peut être essaieraient-ils de nous faire tomber dans un guet-apens.

[Erin Leriel]

Par Erin Leriel le 8/6/2002 à 22:42:32 (#1617649)

Cette méfiance n'était pas justifiée. Après avoir fini notre nuit, sous la protection des Ombres desquelles les trois "lutins des glaces", appelation donnée à défaut d'en avoir une meilleure, nous repartîmes sous leur direction.

Deux jours de marche, longues, difficiles, abrutissantes s'écoulèrent. Je bénis ce jeune couple brièvement croisé, dont Celia ne saura peut être jamais à quel point ce qu'elle leurs doit. Je m'en veux de cette, de ma folie qui aurait pu lui, nous coûter tant...

Puis enfin, l'aboutissement, enfin une étape... Cette anfractuosité apparente dans ce pic isolé, cachant en fait un escalier taillé dans la roche brute... Cette longue descente, où Pyter préfère porter Celia dans ses bras.. Nos guides nous quittent à mi-chemin, sous cette porte que l'un d'eux avait esquissé devant moi. Et enfin l'arrivée. La tension est forte j'hésite à avancer, à voir, ou revoir, ce qui m'attends.. le Ver. Où est-il? Je cherche parmi les cendres de la salle, dont certaines sont encore rougeoyantes... Là-bas est ce un filet de lave que je vois, issu du plus profond d'Althéa? Je jette un regard vers Pyter et Celia, y puisant force et courage, avant de m'avancer dans la grande salle, murmurant une muette prière.

Enfin, je distingue une forme grossièrement reptilienne, affalée sur le sol plus qu'allongée, souffrant d'une respiration saccadée... Depuis combien de temps? Mais... Il n'est pas seul. Une silhouette se tient, droite à ses cotés, à proximité de la tête. Une légère surprise lorsque je distingue son visage. Mais après tout, ma cousine Streggi a toujours semblée à part du peu de gens que j'ai pu connaître. Elle me sourit d'un air affable alors que je finis de m'approcher.

[Erin Leriel]

Par Erin Leriel le 18/6/2002 à 23:07:36 (#1681262)

Un silence lourd s'installe entre nous trois alors que nous nous examinons mutuellement. Elle a l'air assurée, peu affectée par l'environnement, alors que la lourdeur de l'atmosphère me cause quelques maux de têtes. Lui... Son oeil droit est quasi éteint, animé par une simple étincelle, alors que l'orbite voisine est dissimulée sous une épaisse croûte noirâtre. Mon regard part de son visage pour balayer son corps... Ici et là les os sont apparents.... Quelle lame avait un pouvoir de mort suffisant pour qu'encore aujourd'hui les plaies béantes ne se cicatrisent pas? Seul ce qui ne devait être que quelques blessures superficielles se sont refermées en formant des excroissances. Sa respiration est laborieuse, animant périodiquement sa carcasse effondrée sur le sol, et relâchant des vapeurs âcres, où je peux reconnaître l'odeur de son sang.

Le temps de l'examen est terminé... Qu'ont ils lu en moi? Ma cousine prends la parole.

Te voilà de retour, mais tu veux couper les liens qui t'unis à A... Notre maître, comme tous ses serviteurs. Soit. Mais tu devras en payer le prix. Les questions que tu te poses. Je vais te donner toutes les réponses que tu auras jamais. De son passé avec le reste de son peuple, je ne dirais rien, les non initiés n'ont pas à le savoir. Il est le Roi de l'île, mais pas à la manière des rois mortels. Il est l'île, véritablement, lui ayant apporté vie et chaleur, permettant à ses sujets de s'y établir sous son règne. Pour se rapprocher d'eux, et les intégrer à son oeuvre, il en choisi parmi eux... Leur faisant prêter un serment de sang et mots, les liant ainsi que leurs descendants. Il créa les hunoks, ceux qui vont ont guidé jusqu'ici. Jusqu'à ce que les chasseurs arrivent, et accomplissent leur destin. Frappant l'île à mort en même temps que son maître.

Il a néanmoins réussi à repousser l'issue fatale qui semblait lui guetter les bras... En préservant son oeuvre, il s'est préservé lui-même. Le lien marche dans les deux sens. Il souffre le martyre, alors qu'il se remet avec une lenteur infinie.. Rêvant parfois de ce qu'il pouvait accomplir autrefois. Un jour...

Tu peux l'aider à cela, Erin. Tu peux l'aider en lui restituant l'essence que tu possèdes. Cela sera douloureux... Mais nécessaire. Elle avance la main gauche, me présentant une dague d'obsidienne, alors qu'il avance légèrement la gueule et l'entreouvre. Je sais maintenant ce qu'il me reste à faire. Pour être enfin libre, enfin entière pour ma Déesse et les miens.

[Erin Leriel] Visions

Par Clotho le 6/7/2002 à 12:02:32 (#1766919)

Des visions de combat... Tourmente de fureur bestiale, opposition d'esprits tournés entiers vers un seul but. Des hommes en armure, me harcelant de leurs lances alors que leur champion abat régulièrement sa lame maudite... Ils tombent un à un, et quand le Porteur tombe, un autre saisit son arme et prend sa place.

Un fugace sentiment de victoire, de calme après la tempête... Je ferme mes yeux, pour gagner quelque repos... Et quand je les rouvre, je vois des squelettes sur lesquels s'accrochent difficilement quelques morceaux de chair, là où se trouvaient des dépouilles récentes. Je ressens ce froid qui a gagné jusqu'au dernier de mes os, cette Mort qui m'a gagnée, et contre laquelle je lutte à grand peine. Je peine à lancer un appel à un de mes serviteurs avant de sombrer à nouveau...

Un autre réveil... Le serviteur n'a pu parvenir jusqu'à moi, mais le domaine n'a pas sombré... Pas encore... Qui sombrera le premier, entraînant l'autre dans sa chute? La flamme de la vie est si fragile...

Ma vision se fait plus limpide... Cette fois je ne suis pas seul dans cette salle qui a pris des allures funéraires au fil du temps.. Depuis quand n'ai je pas bouger? Les serviteurs humains.... La frayeur et la crainte se révèlent sur leurs visages, de même que de l'horreur à la vision de mes blessures... Puis un s'avance, s'incline devant moi... Il sera ma Parole.

Se succède ensuite la vision quotidienne de la douleur, et de mon emprise retrouvée sur l'ïle. Mon... Non. Je retrouve suffisamment de lucidité pour réaliser que ces souvenirs ne viennent pas de moi. Un court instant.

Puis.... Viens une enfant rebelle désireuse de renier ses origines. Comment ose t'elle? Mais je n'ai pas la force de lutter, ou plutôt je dois l'employer à des choses plus importantes. Alors elle me servira, en échange de ce qu'elle veut avec tant d'orgueil.

[Erin Leriel] Dernière missive?

Par Clotho le 6/7/2002 à 12:04:40 (#1766926)

Chère Mekere,

Pardonnes moi d'avant tant tardé à donner de mes nouvelles... Le voyage s'est déroulé sans encombre véritable, grâce à Sélène qui veillait sur nous... Celia a même quelques fois succombé à un certain émerveillement lors de notre périple maritime, émerveillement bien vite tempérée par les rigueurs du climat qui m'a vu naître et grandir.

J'ai réalisé à notre débarquement que je n'avais pas vraiment idée de ce qu'il me fallait faire, hormis me rendre au centre de l'île pour y trouver celui que je recherchais... Heureusement, le destin, ou est ce sa volonté?, nous a servi en mettant sur notre route des guides improvisés, qui nous ont conduit jusqu'à un lieu où les souvenirs de mes rêves ont su prendre le relais. J'ai pu constater cependant que ma connaissance de Thyrène était incomplète par rapport à ce que je croyais, qu'on m'avait mis des oeillères pendant mon enfance quant à la vie sur l'île. Il y a d'autres pouvoirs que le Ver, bien que celui ci règne, et Sélène en sera un de plus.

Car ce voyage se révèle sans retour...

Lorsque j'ai pu rencontrer le Ver, une parente m'attendait à ses côtés.Un marché a été conclu entre nous, un marché qui me libérerait de l'emprise qui pèse sur moi, et qui souille ma foi. Le principe en était fort simple, c'est son sang dans mes veines, cet héritage qui est le mien depuis que mes aïeux ont prêté serment d'allégeance devant lui, que je devrais lui restituer, afin de lui faire retrouver une partie de sa vigueur. Durant ce rituel, ma cousine psalmodiait à nos côtés ce que je pensais le verbe destiné à briser le lien. Lourde erreur... Quand ai je vraiment réalisé? Peut être à l'issue de la cérémonie, quand je me suis effondrée, semi-consciente à cause de la perte de sang... Peut être dans le délire qui s'en ensuivit. Ou peut être quand son souffle laborieux m'a frappé pour la première fois, quand je me suis penchée au dessus de sa gueule pour y laisser couler le précieux liquide.Un souffle porteur de visions, qui m'ont autant appris que les quelques mots échangés avec Streggi.

Je n'ai pu échanger mes liens que contre d'autres. Certes, désormais je ne le suis en rien inféodée. Plus de rêves d'appel, plus de possibles suggestions comme celle qui a menée sur ma route les guides qu'il m'avait désignés. Mais le prix est bien lourd... Ne sachant si la situation présente de l'île, et donc de lui même, mène à la déchéance ou vers un renouveau, il a du se soulager du fardeau qu'il portait sur les épaules, accepter que quelqu'un sorte l'île de son morne et plat simulacre de vie , pour que lui même régénère. Notre relation est donc plus équilibrée, si on peut dire. Luttant l'un contre l'autre pour dissimuler ses pensées, son esprit, tout en cherchant à percer celui de l'autre jour... Tous deux prisonniers de l'île, ne pouvant la quitter sous peine de périr à notre tour. Ainsi vont les choses, alors qu'il guérit lentement de ses blessures. Mais qu'en sera t'il dans le futur? Lorsqu'il aura recouvré toutes ses forces, aura t'il encore besoin de moi? Je ne sais, mais je pressens que si j'acquiers suffisamment de poids, il ne pourra plus se débarasser de moi... Mais serais je seulement toujours en vie lorsqu'il se dressera à nouveau sur le Pic du Feu Noir en jettant son cri? Et qu'adviendra de Celia, de Pyter, dont les vies sont ici, maintenant?

Je constate que j'ai fait de cette lettre autant un récit de mon voyage, que celui des doutes et des interrogations qui subsistent encore. Alors je vais y ajouter le seul message que j'ai oublié... Celui de toute mon affection,malgré la distance qui nous sépare. J'emmenerais cette lettre demain au bateau qui vient d'accoster dans la baie de glace... Elle te sera parvenue d'ici quelques mois.

Ta soeur, Erin.

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