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Par une nuit paisible... Un mort, une ombre en fuite

Par Faruun le 3/2/2002 à 22:41:58 (#853329)

La nuit était claire, doucement bercé par le regard de la lune, ou l’œil de Selene, comme aime à l’appeler certains. L’homme avançait aussi silencieusement que possible à pas souples et néanmoins rapides. Il semblait rompu à ce genre d’exercice, progressant à grandes enjambées malgré le manque de luminosité. Il n’y avait guère que deux professions qui s’essayent à ces ballades nocturnes en général, mais à voir le bandeau qui recouvrait les yeux de l’homme, masquant sans doute une terrible blessure, on n’imaginerait guère qu’il puisse exercer l’une ou l’autre. De taille moyenne, la peau mate, sa silhouette trahissait ses activités physiques même si les années l’avaient rattrapé. Sur l’armure légère qu’il portait, il portait un long manteau noir. Ce dernier avait visiblement été taillé afin de ne pas trop le gêner dans ses mouvements, laissant les bras libres, et suffisamment ample pour lui laisser une certaine liberté au niveau des jambes. Sur son dos était fixé un long arc et un carquois rempli. Une quinzaine de flèches, un bon compromis entre le besoin et le poids. Faruùn avait toujours pensé qu’un bon assassin devait frapper rapidement et disparaître. Utiliser de nombreuses flèches n’allait sûrement pas dans ce sens…

L’homme progressa vers le nord de la ville. Il avait ralenti l’allure, conscient que cette partie de la ville était soumise aux patrouilles des gardes, et qu’il devait se montrer prudent. Il avait quitté le quartier des miracles, ce quartier triangulaire au sud de la ville où le guet ne s’aventurait que rarement. Là régnaient les bandits, les hors la loi de tout bord, ceux que la justice n’avait pas pris la peine de châtier mais qu’elle préférait garder à l’œil, sans pour autant les inquiéter, ou tout simplement ces oubliés, ces miséreux qui trouvaient là bas un refuge précaire. De temps en temps, les gardes descendaient en force, afin de capturer un gredin qui aurait trop fait parler de lui, et montrer sa présence. Mais beaucoup murmuraient que ceux qui se faisaient alors prendre étaient ceux qui étaient devenus indésirables dans le quartier, ceux qui s’étaient mis à dos, pour une raison ou une autre, l’une des puissantes guildes des ombres. Une rumeur voulait que l’une des guildes travaillent en fait régulièrement pour la couronne, mais Faruùn était persuadé que chacune d’entre elle devait rendre un service ou un autre de temps en temps aux gardes. Les intérêts avant tout…

Au delà du quartier des miracles, le quartier des artisans s’étendait sur de nombreuses ruelles, comme une zone frontière séparant les bas quartiers des quartiers de la haute ville, où résidaient les plus riches, ou ceux qui désiraient les approcher. Les patrouilles de gardes étaient très fréquentes, comme pour empêcher la racaille des bas quartiers de sortir d’un périmètre défini. Pourtant, l’assassin devait régulièrement traverser ces rues pour exécuter ses contrats. Jusqu’à présent, il avait toujours réussi à déjouer les rondes, s’y reprenant à plusieurs fois, où repoussant l’exécution lorsque la situation le demandait. L’âge, ces années terribles lui avait apporté cette sagesse, du moins le croyait il. Ce soir là, il patienta un instant que la patrouille disparaisse dans une ruelle voisine avant de se hisser sur le toit voisin, et descendre dans la rue via un escalier de fortune. Une fois au niveau de la rue, il attendit un moment, guettant chaque son pour s’assurer que nul n’avait prêté plus d’attention que nécessaire à sa venue. Là, un mendiant refluait dans l’ombre, reconnaissant sa silhouette. Esquissant un léger sourire, Faruùn reconnaissait là une certaine marque de notoriété. Un certain respect dans les bas quartiers se montrait notamment en évitant de s’occuper des affaires d’autrui. En se cachant pour ne pas l’apercevoir, le mendiant le protégeait, comme il se protégeait d’un éventuel interrogatoire. Enfin satisfait, l’assassin s’engouffra dans la ruelle, en direction de l’auberge des milles paysages, où devait séjourner sa cible. L’auberge avait été nommé ainsi après avoir été décorée par des artistes divers, jouant sur les trompe l’œils et les faux semblants. Un mage aurait même été engagé afin d’enchanter les lieux, renforçant l’effet visuel offert. Ainsi, selon les angles, les pièces offraient des spectacles différents, montrant une ingéniosité réelle, et une multitude de paysages. Quoique peu reposante de ce fait, l’auberge attirait toujours son lot de curieux ou d’aventuriers en mal de dépaysement.

Par Isis le 4/2/2002 à 0:30:28 (#853781)

:lit:

Par Dryad Tribal/Audrey le 4/2/2002 à 0:46:40 (#853896)

:lit:

Par John Wyvern le 4/2/2002 à 0:49:08 (#853917)

trés bien ecrit :lit:

Par Lorme le 4/2/2002 à 0:57:15 (#853976)

Encore une histoire qui se lit d'un très et très zolie en plus,vivement la dercription du meurtre ;)

Par Alanis Delyn le 4/2/2002 à 9:45:26 (#855568)

Tres beau texte

*hop*

Par Arken le 4/2/2002 à 13:01:11 (#856248)

splendide

Par Faruun le 4/2/2002 à 13:17:08 (#856389)

Prenant garde de ne pas trop s'approcher de l'auberge, Faruùn prit une ruelle proche, afin de ne pas attirer l'attention. Ayant rapidement fait le tour, il se prépara à s'engager dans une petite rue mitoyenne, qui lui donnerait accès par les toits à l'auberge, quand il se rendit compte d'une présence. Un mendiant, ou quelqu'un qui se faisait passer pour tel. Pour avoir du mendier dans la rue de nombreuses années, Faruùn reconnaissait plus facilement que d'autres un tel déguisement, et celui qui lui quémandait quelques pièces ne lui inspirait aucune confiance.

L'aumône mon bon sire, par la grâce de Selene, l'aumône pour un pauvre.

Doucement, la main de Faruùn avait glissé vers la dague qu'il portait à la ceinture. Un geste imperceptible caché par son manteau, du moins le croyait il. De l'autre main, il avait ouvert sa bourse, et s'approchant, fit mine de déposer quelques pièces d'or dans ce qui servait de bol au mendiant.

Puisse Selene te garder petit frère, et la nuit t'être douce

Alors que Faruùn posait des pièces, le mendiant l'arrêta d'un geste de la main, avant de déclarer d'une voix basse.

Cela est bien assez pour ma chambre, merci. Puisse Selene te couvrir de son voile ce soir.

Le mendiant avait volontairement appuyé le mot chambre, avant de sourire et de repartir mendier plus loin. Le regardant s'éloigner, Faruùn se remit en route rapidement pour ne pas attirer l'attention. Regardant les pièces qu'il lui restait en main, il nota que le mendiant n'avait accepté que six pièces, précisément. Le numéro de la chambre de sa proie...

La ruelle était étroite, et en s'aidant d'appuis sur les murs, il pourrait facilement grimper pour parvenir sur les toits. Mais ce faisant il serait visible et vulnérable un certain temps, ce qui ne l'arrangeait guère. Enlevant son manteau pour l'ascension, l'assassin le roula avant de l'accrocher. Quand finalement le silence avoisinant lui indiqua que nul n'était dans les parages, Faruùn commenca l'ascension de la facade du batiment. Par chance, personne ne vint le troubler alors qu'il parvenait en haut. Se glissant sur le toit, il s'assura qu'il était bien seul, avant de reprendre son souffle.

Le vent s'était levé, soufflant doucement sur les toits, et s'engouffrant dans les rues de la ville. La fraicheur de l'air lui fit du bien après l'ascension qui s'était finalement avérée plus difficile que prévue. Plus loin, il pouvait voir le toit de l'auberge, qu'il pensait pouvoir atteindre de celui ci. Reajustant son manteau, il se rapprocha de ce dernier, en prenant soin de rester bas sur ses appuis afin de ne pas se faire voir. Parvenu près du bord, il s'allongea pour jeter un oeil sur la rue. En bas, nul ne semblait se soucier de ce qui pouvait avoir lieu sur les toits, et aucune patrouille n'était visible. Satisfait, Faruùn se recula un peu, avant de franchir d'un bond le vide qui séparait les deux batiments. Se réceptionnant autant en douceur qu'il pouvait, il entendit néanmoins un bruit sourd qui pourrait le trahir. Tout sens en éveil, il guetta le moindre indice d'un mouvement anormal, avant de se laisser rouler plus loin à l'abri sur le toit.

Rapidement, il se remémora le plan des lieux et notamment la chambre qui l'intéressait. Usant de l'inclinaison du toit, il se laissa glisser vers le rebord surmontant la fenêtre de la chambre où devait résider sa cible. Plus silencieusement que jamais, il surveilla les environs avant de se pencher pour jeter un coup d'oeil. Les rideaux tirés ne laissaient guère de visibilité, mais aucun mouvement n'était perceptible, et la pièce semblait vide. Tout en vérifiant que nul ne faisait attention, Faruùn se laissa doucement glisser jusqu'au rebord de la fenêtre, d'où il vérifia que la chambre était bien vide. Sans hésiter, il entreprit d'ouvrir la fenêtre. Celle ci, de facture banale et peu entretenue, ne résista guère longtemps, et s'ouvrit après quelques efforts. Dans le brouhaha de l'auberge, nul ne semblait avoir remarqué les coups portés et le bris de verre. Faruùn se glissa dans la chambre, et referma comme il put la fenêtre.

Les quelques affaires dans la pièce suggérait que la chambre était occupé. Le sac de voyage, la grande cape et le manteau laissait penser qu'il devait être encore dans l'auberge, sans quoi il se serait habillé plus chaudement pour aller et venir. Sans doute devait il être en train de finir la soirée dans la grande salle. Faruùn s'installa dans un coin de la pièce, de manière à avoir une vue sur la porte. Il ne ferait pas de fioriture cette fois ci, il attendrait que sa proie revienne. Et l'attente commença.

Enfin, des bruits de pas s'arrêtèrent devant la porte, et Faruùn fronca les sourcils. Il avait distinctement entendu deux démarches, et cela ne l'arrangeait guère. Se déplacant afin de rester dans l'ombre même une fois la porte ouverte, il encocha une première flèche à son arc, et se tint prêt. Lentement, trop lentement à son gout, la clé ouvrait la serrure, et bientôt la lumière des torches éclairant le couloir se déversa dans la chambre. Deux silhouettes se détachaient de la lumière, un homme et une femme, et déjà la flèche volait dans les airs, avant d'atteindre l'homme de plein fouet à la poitrine, le projetant en arrière. Tout s'enchaina rapidement. La femme d'abord surprise ne put que reculer, visiblement sous le choc. Déjà Faruùn avait bandé son arc, et s'apprêtait à relacher une seconde flèche sur celui qui tentait péniblement de se relever. La corde claqua, sèche, et la flèche vint percer la gorge de l'homme. Ce dernier ne sentit même pas la mort arriver. La femme avait crié d'horreur. Prise de panique, elle hurlait dans le couloir tout en courant. Faruùn ne perdit guère de temps pour rejoindre la fenêtre et se hisser à nouveau sur le toit. Derrière, il entendait déjà les bruits de pas attirés par les cris, puis la découverte du corps par ceux qui avait été alerté. Courant cette fois ci pour s'échapper, il rejoignit un toit voisin puis un autre, avant de descendre quelques rues plus loin. La clameur et les bruits lui indiquèrent qu'on ne l'avait pas suivi, même si la place était en effervescence. Restant toutefois prudent, il se dirigea rapidement vers le port, d'où il rejoindrait sa cachette...

Par Aina HarLeaQuin le 4/2/2002 à 13:24:33 (#856463)

Toujours aussi plaisant à lire. :amour: :merci:

*hop*

Par Arken le 4/2/2002 à 19:03:07 (#859271)

montre au post le chemin de la premiere page*

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