Ma vie avant Althéa... [Résumé]

Par Serenade le 2/2/2002 à 14:16:39 (#838830)

Sélène remplie une grande partie de ma vie.

Elle est celle qui a guidé mes parents pendant leur existence, autant que je m’en souviens. Je lui donnerais même mon âme, bien que je sache qu’Elle ne me le demanderait pas.

J’ai toujours vécu seule, depuis la disparition brutale de mes parents, au cours de l’année de mes huit ans. Déjà, ce que nombre de gens appelle ma « maladie » était perceptible. Je n’avais pas grandi ni vieilli depuis deux ans. Les autres enfants se moquaient de moi, me jetaient des pierres, ne voulaient plus jouer… De mes parents je ne conserve presque plus rien aujourd’hui. Ni souvenir, ni image. Seul ce petit pendentif, où mon prénom figure, me permet de savoir partiellement qui je suis.

Sérénade… étrange prénom évoquant cette douce musique que l’on joue par une belle nuit sans nuage, sous la lune bienveillante. Peut-être l’ont-ils choisie grâce à leur appartenance à l’ordre… ? Signe du destin… ? Devrais-je le savoir…

Depuis, j’ai suivi une voie de Sélène solitaire, interprétant les paroles qui, du moins le pensais-je, me revenaient en mémoire. Je vivais la nuit, dormais le jour, décalée par rapport à la populace qui ignorait jusqu’à mon existence. Si mon corps ne grandissait plus, mes pensées, elles, évoluaient suivant le cheminement normal de l’existence.

Chaque jour, je louais Sélène pour cette existence qu’elle m’avait donnée, même si parfois, j’en avais assez de devoir survivre à cette vie et n’avais même pas de quoi manger à ma faim. Ni foyer, ni famille, juste moi et mon couteau, que je trouvas lors d’une escapade dans un manoir pour y trouver de la nourriture.

J’espérais ne jamais avoir à l’utiliser sur qui que ce soit, mais j’imaginais alors qu’il me serait bien utile dans beaucoup d’occasions. Et il fut mon meilleur ami, le seul auquel je me confiais avant de m’endormir, celui qui m’aidait lors de mes entreprises.

Une simple histoire d’amitié avec un objet ? Non… plus que cela. Il était une extension de mon corps, inséparable du reste de mes membres. Je l’ai conservé si longtemps… mais comme tout, sauf mon corps, il a vieilli. Sa lame s’est cassée un jour que je tentais d’ouvrir une porte.

En y repensant maintenant, cela m’amuse. J’ai enterré le manche et la lame et apposé un message qui disait : ‘Ici repose le seul ami que j’ai eu jusqu’à ce jour. Qu’il vive heureux où qu’il soit’.

J’ai alors décidé de quitter la région, de partir au loin. J’ai retrouvé mes économies disséminées ça et là pour éviter de tous perdre en cas de vol et décidé de m’acheter un arc fabriqué sur mesure, spécialement à ma taille. Toute ma maigre fortune fut dépensée mais je n’en avais guère plus besoin. Je voulais repartir de zéro, montrer à la vie que je savais me défendre, ne pas la laisser gagner, trouver des personnes qui enfin pourraient me comprendre.

Sélène sait que je la respecte et que j’aspire à la servir au mieux de mes possibilités.

Je sais, en ce jour, que son enseignement est plus complexe que ce que je mÂ’imaginaisÂ…

Vouloir le suivre seule a été une folie, que j’assume pleinement.

J’ai découvert, en arrivant sur cette île, d’autres membres de l’Ordre et me suis rendu compte que je me fourvoyais. Mes connaissances ne sont que des parfums d’enfance, artificiels et volubiles.

Repartir à zéro implique aussi que je renoue avec Sélène, que j’apprenne enfin ce que l’on voudra bien m’enseigner pour Lui offrir autre chose que la vulgaire voleuse que je suis devenue.

Je me lève du banc situé près de Darkfang d’où j’observais en silence la fontaine qui faisait jaillir une eau claire illuminée par la lune.
Près de là, Murmuntag grognait toujours des paroles que personne ne comprenait. Ne dormait-il jamais ?
Sans un bruit, je prie Sélène de m’apporter son aide et repart à pas feutrés vers la plage…

Par Etoile Noire le 2/2/2002 à 14:40:42 (#838962)

http://www.24pm.com/humferier/sad/1book.gif
:)

Par Dias Tribal le 2/2/2002 à 14:41:57 (#838972)

Etre voleur...il n y a rien de vulgaire a cela....
Quand a suivre sa voie seul, certes cela est une folie..
Peut etre est-ce le prix a payer pour la liberté.
La liberté de découvrir sa veritable foi, une foi unique et personnel, qui n'ecoute personnes d autres que soit.