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La fin d'une vie....... (long)
Par Corwin d Ambre le 1/2/2002 à 0:29:40 (#829391)
Ma soeur vient de mourir. Je suis arrivé trop tard, elle venait de succomber quand j'ai fait mon apparition sur Althéa aujourd'hui.
Ma tete est vide. Je me sens vraiment très bizarre. Je n'ai que peu d'émotions en cet instant alors que mon coeur est habituellement un chaudron bouillonnant de sentiments. Serait-ce que je ne réalise pas encore ? Serait-ce le contrecoup ? Je ne saurais dire...
Je viens de perdre en peu de temps deux des personnes qui m'étaient les plus chères au monde, si pas les deux les plus chères, à l'exception de mon autre soeur, exilée... Je doute de pouvoir encore pleurer à nouveau. Je ne suis plus qu'une carcasse déséchée que les larmes taries ne viendront jamais plus hydrater.
De temps en temps, un regard dans l'assistence se tourne vers moi. Peut-etre une attention de sympathie de la part d'un ami, peut-etre un curieux qui se demande comment je vis le drame, peut-etre encore quelqu'un surpris par mon teint blanchatre, presque cadavérique. Mon regarde vide, absent, fixe le mur de pierre du fond du temple, je suis comme hypnotisé par les paroles de la belle Sirène qui officie.
Je tente désespérément de garder mon attention fixée sur la cérémonie mais n'y arrive qu'à moitié. J'entends Dame Faeva :
Que la Lumière guide vos pas !
La ... Lumière ... quelque chose n'est pas complet... mais quoi ? Je ressens comme un grand vide en moi. J'ai des élancements à la tete; mon esprit, lié jadis à celui de ma soeur par des liens plus forts que ceux du sang, se débat pour lutter contre la perte de ce qui était proprement une partie de lui-meme.
Le temple se vide, je ne remarque rien. Je reste immobile, comme en léthargie. Je me retrouve presque seul, ma filleule qui m'a tenu la main serrée pendant tout l'office à beau chercher à me réconforter, je reste apathique. Elle doit partir elle aussi...
Les pensées se bousculent en moi, un éclair aveuglant, une blancheur éclatente, un amour illimité, une sensation de plénitude jamais ressentie... Que sont donc que toutes ces choses qui s'imposent à moi en ce temple d'Artherk ?
Soudain, une présence à mes cotés. La chaleur, la douceur, l'amitié... Une autre Sirène, chère à mon coeur elle aussi. Mon esprit lui est reconnaissant de l'attention et du réconfort qu'elle me porte, j'aimerais tant pouvoir le lui montrer mais mon corps en est incapable. Je reste muet, immobile.
Il fait nuit. Dans ma modeste chambre dans les appartements du temple de Syl, je cherche le sommeil, en vain. Je me tourne et me retourne sans arret, je trouve le sommier plus dur qu'à l'accoutumée. Un simple rayon de lune filtrant au travers des rideaux tirés se pose juste sur mon visage...
Par Syl mais qu'est-ce donc ?! Si meme l'astre nocturne se joint au sort pour m'empecher de gouter au repos auquel j'aspire, alors je ne peux lutter !
Maudissant les éléments, je repousse violemment la couverture, m'asseyant sur mon lit, la tete dans les mains, les yeux clos. Ma respiration est lente mais profonde.
Déesse... Que m'arrive-t-il ? Serait-ce que vous m'avez abandonné ? O destin cruel, que ne pouvais-tu aller frapper à la porte d'un malandrin plutot qu'à la mienne ? Syl, Dame des Mystères, épargne à ton humble serviteur les malheurs qui l'accablent !
Je sers le poing en direction de la lune, ne réalisant qu'après coup le ridicule de mon attitude grandiloquente. Las, toute force me quitte, je reste là les bras ballants. Combien de temps ? Une seconde ? Une minute ? Une heure peut-etre ? Je trouve finalement l'énergie pour me trainer jusqu'à la salle d'ablutions attenante, plus par automatisme que par réelle volonté. Je me remplis un verre d'eau. Je bois quelques gorgées et je retourne machinalement vers la chambre, mais alors que je passe le seuil, une lumière intense éclate autour de moi. Surpris, je lache le verre qui tombe au sol et se brise, dans un bruit étouffé, lointain.
Tout autour de moi n'est plus que blancheur immaculée, pure, irréelle. Je ne distingue ni murs, ni sol, ni plafond. Juste le blanc étincelant, à perte de vue. Ca me fait un peu le meme effet de réverbération que les pentes neigeuses d'un col éternellement pris par la glace. J'ai froid, j'ai peur.
Quelque chose a bougé... Vision fugitive à la limite de mon champ de perception. J'ai beau tourner la tete, je ne peux jamais l'apercevoir. Je l'ai entendu rire ! Un rire doux, calme, serein meme. Je crois le reconnaitre ce rire... Dans un souffle, la forme diaphane de celle qui fut ma soeur flotte faiblement devant moi, transparente, inhumaine.
Je veux tendre le bras pour la toucher... mais je ne sens rien. Elle me sourit. Sans mot dire elle me fait signe de la suivre. Je marche lentement derière elle, mes pas sont fort peu rapides, mais pourtant j'ai l'impression que tout défile autour de nous, que nous parcourons des distances astronomiques. Enfin nous nous arretons, elle se retourne, m'enlace presque physiquement, me jette un dernier regard et disparait. Je reste bouche-bée, comme quelqu'un qui entrevoit brièvement l'objet de ses reves mais ne peut se l'aproprier.
Cependant je suis arrivé quelque part, c'est une certitude. Je sens une présence, gigantesque, infinie, inconcevable, majestueuse et magnifique. J'avais toujours pensé que la lumière était blanche, je me trompais. Je voyais à présent ce détacher sur le fond blanc une forme de lumière pure, dont je ne pourrais décrire la couleur pour la simple et bonne raison qu'elle n'est pas réelle et ne fait pas partie du vocabulaire des hommes.
C'est une forme de femme, je le jurerais bien que je ne puisse en distinguer clairement les contours. Tout ceci ne prit qu'une fraction de seconde, car presque immédiatement je me jetai face contre terre, les yeux plissés, tremblant de tous mes membres, ne pouvant qu'espérer que l'on me pardonne le blasphème.
Ma... ma Déesse...
ne pus-je que balbutier. Et moi qui aurait juré que jamais plus je ne verserais de larmes, je me mis à pleurer sous l'émotion trop forte qui s'emparait de mon ame. Je restai ainsi à sanglotter et à gémir. C'est alors qu'une voix douce et sévère à la fois se fit entendre directement dans mon esprit, comme un vibrant appel à mon ame.
Corwin, mon fils, relève-toi et regarde moi !
Je... je ne le peux ! Je serais immédiatement aveuglé !
Je ne sais déjà pas comment je trouvai alors l'effronterie de répondre à cette apparition divine d'une perfection inégalable en ce monde. La suite me surpris bien plus encore. Elle se mit à rire, un petit rire cristallin comme une eau clair.
Tu ne crains rien, Déesse je suis et mon vouloir est mon pouvoir.
Levant timidement la tete, je risquai un coup d'oeil et je jurerais avoir deviné un sourire au milieu d'un visage indistinguable. La lumière était toujours aussi aveuglante mais, sans que je me l'explique, elle ne me faisait plus mal aux yeux. Je restai interdit, dans l'expectative. Elle reprit la parole :
Corwin, ton devoir est de me servir et tu le sais ! Tu ne peux t'y soustraire, telle est ma volonté ! Et je ne veux pas d'une loque humaine pour accomplir mes desseins ! Je t'interdis de te laisser aller à l'affliction alors que ta soeur est aux cotés de mon père et que nul autre endroit immaginable ne peut etre plus agréable !
Toute douceur avait disparu et le ton était purement péremptoire. J'aurais voulu parler mais j'en étais bien entendu tout bonnement incapable. Je ne pouvais que hocher la tete, stupidement. Elle se radoucit quelque peu.
Corwin, mon enfant, je sais que tu est bouleversé mais ce ne sont là que chagrins de mortels et des affaires bien plus importantes méritent que l'on s'y attarde. Tu étais à l'office en l'honneur de mon père aujourd'hui, depuis longtemps déjà tu suis les actions des fils de lumière qui le vénèrent. En cela je suis satisfaite. Mais ce n'est guère suffisant.
Alors un autre rire, grave et profond, chaleureux, portant en lui toute la bonté et la compassion de ce monde empli de sa prestence l'espace alentour. Une autre silhouette, bien plus grande et plus forte, se fit jour aux cotés de celle de la Dame des Mystères. Comment moi, misérable mortel sans importance, insecte insignifiant rempant tant bien que mal à la surface du monde, pouvais-je etre gratifié de la présence du Père des Dieux ? Car c'était bien Artherk, ou tout du moins sa matérialisation suivant un concept apréhendable par l'esprit humain, qui se tenait devant moi. Voyant mon regard incrédule, la Déesse encore prit la parole, amusée :
Dis-moi Corwin, ignorerais-tu que les desseins de mon père et les miens sont bien souvent dirigés dans la meme direction ?
Et bien... j'en étais intimement convaincu mais jamais je n'aurais osé interpréter pareil sentiment...
répondis-je faiblement. Artherk tonna ensuite de sa voix caverneuse et puissante comme l'orage :
Tu dois faire plus ! Le mal se répend, l'ombre s'étend, la folie et la vilainie gagnent le coeur des hommes ! Ta condition humaine n'est plus satisfaisante à mon gout, je te somme de rejoindre les rangs de mes séraphins de lumière aux cotés desquels tu pourras lutter efficacement contre le chaos sans nom !
M... moi ? Mais...
Il n'y a pas de mais ! Ce n'est pas une requete, je l'exige !
Voyant ma peur face à la colère divine, son visage redevint compassion éternelle.
Il le faut... C'est ainsi et pas autrement.
Pourquoi avoir attendu si longtemps pour me le faire comprendre ? J'ai perdu beaucoup de temps à apprendre tout ce que je pouvais, à progresser toujours plus avant dans ma quete de savoir. Ce temps précieux, mieux aurais-je fait de le mettre à profit pour vous servir comme séraphin. Ou serait-ce moi qui n'ai su interpréter les signes que vous m'envoyiez ?
Tu n'étais pas pret, nul besoin d'en savoir plus. Ton destin n'était pas de devenir séraphin au plus tot mais au contraire de le devenir après avoir mené déjà une longue existence humaine, pleine de joies comme de souffrances, de savoir comme d'erreurs. Et maintenant les récents événements ont apporté la touche finale à cet accomplissement. Il n'y a plus à disucter, tu seras séraphin que tu le veuilles ou non. Mais de toute manière tu le voudras puisque nous le voulons.
Il sourit à sa fille, puis sembla progressivement s'éloigner dans le néant, pour disparaitre totalement dans un petit nuage de vapeur. Mes jambes refusèrent de me porter plus longtemps et je m'écroulai à genoux. La Déesse me dit enfin :
Il n'y a rien à ajouter Corwin tout est dit. Tu obéiras parce que tel est notre vouloir, tel est ton destin.
Elle allait comme pour s'en aller elle aussi lorsqu'elle se retourna, l'air soucieux, comme si elle me reprochait quelque chose :
Corwin ! Encore une chose ! Cessez donc cette aversion stupide pour la nécromancie ! Comme toute magie, j'en ai fait don aux humains pour qu'ils puissent l'user au mieux afin de se défendre. La magie est affaire d'équilibre, ignorant ! Chacun est libre de choisir, mais tu ne peux critiquer ceux qui utilisent l'art sombre, car magie il est et magie il restera ! Et à ce titre il est une de mes créations, un de mes dons, et j'entends qu'il soit pratiqué au meme titre que les autres sphères ! Libre à toi de respecter les commandements de ton roi si cela te chante, mais n'entrave plus jamais la bonne marche d'un quelconque de mes arts sous peine d'encourir mon couroux !
Je sentis comme une puissante vague de colère et de puissance et je me racrapotai sur moi meme, craintif. Puis un instant plus tard tout était terminé, l'ire avait fait place à la clémence. Un dernier sourire, fugitif et divin, et il ne restait que moi et ma conscience.
J'étais dans la chambre à nouveau, les jointures blanches de mes doigts crispées sur mon verre intact, en sueur, tremblant. Je failli m'évanouir mais je m'appuyai au chambranle de la porte pour reprendre un instant mes esprits. Avais-je revé ? J'étais persuadé du contraire... Je bus d'une traite le reste de mon verre et sortit un moment marcher dans le couloir, au frais.
Le tapis rouge moelleux était doux sous mes pieds nuds, les boiseries et les tapisseries donnaient un air de majesté au corridor des appartements. J'en étais là, perdu je dans mes pensées je l'avoue, lorsqu'au détour d'un couloir je tombai nez-à-nez avec une superbe femme ailée, vetue d'une robe rouge flamboyante. Elle me dit :
Bonsoir Corwin.
Et elle souriait.
Bonsoir Dame Faeva...
lui répondis-je, encore un peu tremblant.
Quelque chose ne va pas ? Ne me mens pas je le vois bien !
Etant séraphine elle-meme, et une amie de surcroit, je me résolus à lui raconter ma vision. Puis enfin :
Ma Dame... J'ai peur...
Oh il ne faut pas voyons...
Et elle me pris dans ses bras, comme une mère protège son enfant, pour me rassurer.
Tu sais Corwin, on a peur de l'inconnu, on a peur du changement, c'est une réaction naturelle. Toutefois j'étais pour ma part intimement convaincue du bien fondé de ma démarche, sois sans crainte, crois-moi...
Je me blottis dans ses bras chaleureux, me laissant aller pour un instant trop rare.
J'ai peur.........
Par Bleiz Tad Koal le 1/2/2002 à 0:46:35 (#829505)
Par Moire le 1/2/2002 à 13:19:18 (#831095)
Par Elunil le 1/2/2002 à 14:06:58 (#831262)
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Elunil,jaloux :ange:
Par Kallista le 1/2/2002 à 14:57:28 (#831593)
*sans commentaire*
Par Un Homme oublié le 1/2/2002 à 15:25:52 (#831751)
Par Floria le 1/2/2002 à 16:10:06 (#832015)
tu devrais nous en ecrire plus souvent
Incompréhension
Par Evelys le 1/2/2002 à 17:08:45 (#832438)
-Et bien alors que se passe t'il d'it elle d'une voix inquiéte.
Corwin balbutia quelques mots incompréhensible, à propos d'Arthek, de Syl. La jeune femme compris que Corwin prétendait avoir vu et entendu les dieux.
-Corwin je crois que vous avez besoin de repos...vous vous surmenez et entendez des voixs, c'est pas bon..pas bon du tout Dit elle en secouant la tête.
Evelys ne reconnaissait pas l'homme qu'elle avait en face d'elle, son ami n'était plus...
Par Sariel le 1/2/2002 à 17:58:49 (#832805)
*elle entendit vaguement ce que dis Corwin, sans comprendre, ou plutot peut etre en refusant de comprendre*
*Courbée, un peu plus chaque jour, elle s'éloigna, respectant les 2 amis*
Par Sibrit le 1/2/2002 à 18:48:36 (#833145)
*se rend chez lui et glisse une petite lettre ou on peut lire*
Monsieur Corwin,
Je viens d'apprendre cette triste nouvelle, et vous assure de tout mon soutien dans cette difficile épreuve. Ne perdez pas courage.
Je vous fait mes sincère condoléances.
*s'en retourne a ses affaire*
Par missmite GNA le 1/2/2002 à 23:03:55 (#835215)
Par Nephtys Demon le 1/2/2002 à 23:16:29 (#835332)
*envoi un bisous a coco*)
chapeau
Par Melissa de Vald le 2/2/2002 à 1:50:47 (#836387)
Par Thalès Khay le 2/2/2002 à 2:25:13 (#836537)
chapeau
Par Lenna La Damnee le 2/2/2002 à 2:35:31 (#836585)
J'espere pouvoir revoir le sourire aux levres comme de par la passe.
Vous meritez bien mieux que la tristesse... oui bien mieux.
*Tente un sourire malgre la tristesse qui est sienne*
Par Nebulas Darek le 2/2/2002 à 2:39:30 (#836603)
Par Corwin d Ambre le 2/2/2002 à 16:03:43 (#839733)
P.S.: Nebu ne m'appelle pas comme ça)
Par Wolvy Hades le 3/2/2002 à 4:04:28 (#845934)
Que Syl vous protege durant cette epreuve
(superbe texte :) dommage je verrais plus l'eleveur de drakes special oracle :bouffon: )
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