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Le silence - Cycle des vies

Par Guillaume Kaern le 27/1/2002 à 1:21:31 (#796423)

Le silence
Le monde alentour était-il mu par de blancs aveuglants ou bien par des ténèbres mugissant?
Je tentais de faire mouvoir mon bras afin de toucher mon visage, m'apaiser d'un doute.
Mes yeux sont ils ouverts ou fermés? Je me sens étrange, comme au réveil d'un songe tumultueux… Nomi, où es tu?
Cette sensation dans mon bras que je ne comprenais, ce manque de contrôle ou de volonté?
Cette main qui ne venait me rappeler les traits de mon visage. Etais-je rasé? Depuis quand
Demeurais-je en ces lieux? Mais où suis-je, ce silence profond et sourd qui règne en maître. Quelque chose m'étonne, m'intrigue, qu'est-ce? Je ne semble ni tout à fait éveillé ni tout à fait endormi, mais quelque chose semble me manquer…
Ce rythme, ces battements qui toujours m'accompagnent, Grand Brehan où sont-ils… Mon… Cœur… Et ces mains qui ne veulent bouger… Ou suis-je !
Cette rage profonde qui m'envahit et me désespère, cette impuissance que jamais je n'avais tant ressenti… Je me souviens de ce ciel bleuté parsemé de quelques nuages. La vision m'avait été douce et paisible puis j'avais dû clore mes yeux. La fatigue? Peut être m'étais-je assoupi. Nomi, tendre nomiad, où es-tu…
Un instant je crois sentir une respiration blême et frêle sur mon torse. Lente et vaporeuse…
Mes yeux, serais-je devenu aveugle? Tout semble si figé… Je veux me souvenir. Ce souffle,
Il me fait du bien je crois, il me fait ressentir quelque chose, c'est un début, concentrons nous…
Si seulement je pouvais bouger cette main…
Mes lèvres, je les sens tout doucement effleurées. "A luain" murmurais-je ?
Mes lèvres ont-elles seulement bougées? Je ne suis tellement sûr de rien. Brehan, toi qui anima ma fougue et mes jours, rends moi cette force qui semble me faire défaut, sort moi de ce songe sans nom qui m'agace, fait que mes paupières s'ouvrent enfin sur d'autres couleurs !

Le froid se lève et doucement parcourt mon corps. Je le sens à nouveau, cette vie et cette flamme, Brehan, je retrouve mon cœur !
Le vent est cinglant en ces lieux et mes yeux ne perçoivent pas tout encore…. Il charrie tant de cristaux de neige que je crois ma peau en être griffée et percée. Des formes ! Ces silhouettes plus sombres que ne l'est la neige, dispersée et poudreuse. Qui sont-ils?
"Oh là, Aventuriers!".
Ne m'entendent-ils pas? Leurs gestes sont las, comme il est étrange de les voir tout trois avancer alors que… Aucun ne marche dans les pas de l'autre, dans ces sillons de neige, cela serait tant plus facile… Tout est comme si ces compagnons ne se voyaient pas.
Je m'avance vers eux, je ne vois pas encore leur visage tant les peaux de bête qui les entourent sont trapues et lourdes, recouvertes de ces flocons humides.
Je passe devant eux… Pourquoi les souffles venteux ne me retiennent pas d'avantage? Mes pas me semblent si faciles comparé aux leurs.
Cette douleur lancinante qui me reprend et me rappelle. Que veut-elle?
Par Brehan, je veux voir leur visage, leurs allures m'intriguent.
Il y a cet homme aux cheveux mi longs et au souffle léger. Son regard est déterminé et il avance, premier, traçant les sillons dans la glace. Il me rappelle Juza, mon premier lieutenant. Je me sens sourire à cette pensée, mais… Crénom, mais ! Juza, compagnon ! La frayeur me gagne, c'est bien lui, je reconnais entre tous le fléau pendu à son flanc, don des Anges d'Artherk à sa personne pour protéger sa Majesté le Roy. Juza, répond moi !
Hmm, tu ne passeras pas ainsi en faisant l'ignorant l'ami ! Je me positionne devant toi et tu n'avanceras guère plus ! Officier du Roy, Halte !
Ces yeux… Ne voit-il plus? Et ces deux hommes qui voyagent à ses côtés sans vraiment l'accompagner, qui sont-ils au juste?

Un souffle au cœur, pesant, assourdissant qui me brise les côtes… Je me sens tomber, l'oubli? L'aveu? Le blanc nacré et transparent, le silence, la fatigue, l'inconscience, la mort... ?

Par Lormar Isorae le 27/1/2002 à 3:02:21 (#796914)

Quelle bien triste histoire...
Pauvre homme...

Par Pandora le 27/1/2002 à 16:58:14 (#801057)

[ehlp aussi]

Par Ano le 27/1/2002 à 22:00:41 (#803689)

*verse une larme*

Par Juza le Preux le 27/1/2002 à 22:48:42 (#804117)

Guillaume ...
...
Guillaume ....


Recourbé sur lui-même, Juza s'eveilla, la main droite figé sur son arme. Il se rafraichit le visage de l'eau pure de la rivière.

Encore une nuit à la belle étoile.

Ses yeux émeraudes fixaient le cours de l'eau, il est comme celui de la vie, suivant son cours ...

Guillaume... Ce n'est plus le même qu'auparavant... Ces yeux sont desesperement fermés, Je me noie dans ce regard vide, ce blanc laiteux qui n'exprime plus rien. Il ne serais meme plus capable de pourfendre de sa redoutable lame de Mithryl le moindre adversaire ... Maudite Cessité !

L'homme frappa le cours d'eau de son poing, Le ruisseau se colora d'une couleur pourpre, un filet de sang ruisselant...

Je croyais que la réunion des Trois Gros serais une réussite ... mais Soyons réaliste ... Guillaume n'est plus que l'ombre de lui même ... Quant à Athus, Il n'est plus guere interesser qu'à honorer sa femme plutot que de se concentrer sur les fidèles ...

L'envoûtant songe du coeur scellé.

Par Guillaume Kaern le 27/1/2002 à 23:23:03 (#804419)

Les mondes suspendus tournent tout autour de moi et me désorientent et me perdent.
Il me semble avoir été en un temps ce Brehanite combattant de sa lame dansante les ennemis de la couronne. Où sont ces jours éloignés qui tels des songes hantent mes rêves et souvenirs.
Plus… Où suis-je?
Cette respiration lente qui s'épand sur mon corps parfois, ces murmures indistincts qui réveillent les silencieux regards de mes ténèbres engouffrant.
Qui suis-je?
Tant d'histoires et de récits qui pourraient remplir les feuillets de nombre de recueils…
Pourquoi n'entends-je plus d'avantage le son de ma voix, seule le glas de mes pensés qui raisonnent solitaires dans mon esprit. J'aimerais avancer, faire un pas et découvrir de nouveau.
Le sentier de l'espoir, où se trouve-t-il? Celui de la raison semble depuis bien longtemps dissipé en ces lieux…
Parfois il me semble distinguer cette lumière qui telle une étoile figée dans ces ténèbres, m'indiquent que je ne suis ni tout à fait mort ni tout à fait vivant. Quel est ce message, cette réalité que l'on tente de me faire entendre? Est-ce ce silence la mort?

Tant de questions qui résonnent, et toujours ce silence des songes scellés. Je me sens attiré à nouveau, comme absorbé par cet obscur envoûtant.. Que me veut-il de nouveau?
Ces hommes qui marchent dans la neige, encore eux !
Brehan, guide ma raison qui s'égare, pourquoi tant de peine et si peu de réponses. M'entendront-ils si cette fois encore, je me tourne vers eux?

"Juza ! Compagnon… Aventurier…." J'entends les vents siffler le long des roches dévoilées, le long des pierres mise à nue, mais je ne sens leurs souffles sur ma peau. Ce flocon de neige, mi glacé, mi cristallin que je tiens dans ma paume et ne fond pas. Je ne sens pas sa fraicheur, ni sa présence.
Est-ce ceci, le néant, l'oubli, la mort?

A nouveau, l'obscur et le vide m'attire et m'absorbe faire le néant des couleurs et de clarté. Le silence paisible et reposant, mais l'inconnu trouble qui éveille mon cœur. N'était-ce ce que je recherchais autrefois? Un lieu où enfin mon âme pourrait se reposer et oublier les maux et les guerres, le sang et les pleurs. Je revois encore et sans cesse les batailles du passé, les victorieuses et les plus blêmes où les hommes brandissent leurs armes dans la fureur et la rage du vainqueur. Ais-je cautionné tout cela? La victoire entraîne la mort, le trépas, l'oubli.
Pourquoi suis-je ici? Par mes fonctions d'officier de sa Majesté, j'ai guidé parfois de jeunes hommes qui ne percevaient encore rien de la vie, vers une fin, vers un oubli. Je posais sur chacun d'eux, leur arme brisée dans une main froide et rigide, les recouvrant d'une cape. C'était alors une fin. Qui donc sinon les survivants de ces jours pourraient se rappeler de leurs camarades défunts? Faut-il vaincre pour pouvoir se souvenir? J'ai guidé déjà à tant de sang, ordonnant selon ce qui me semblait le meilleur, des sacrifices de vie.
Est-ce la raison de ce lieu qui m'engouffre et me révèle mon passé?
Cette lumière encore qui cille et qui s'éteint devant moi. Que doit-elle me rappeler? Je sens qu'elle est la clef de mon devenir ou de mon oubli. Toutes ces erreurs commises, ces yeux voilés et ces paupières closes. Cette lueur m'aveugle à chacun de ses passages, que signifie-t-elle, que me veut-elle?

Elle m'attire. Serait-ce enfin la délivrance? Je ne vois mon corps mais je me sens m'élever, m'intégrer et m'oublier dans ces scintillements, elle m'appelle et je lui répond…
Le silence, un décor… La demeure familiale des Kaern… Des enfants qui pleurent, des tumultes qui résonnent et font trembler les murs de la petite maison, qu'est-ce ! Père, mère !

Par Chorale Ealh le 28/1/2002 à 0:05:17 (#804719)

*se sent mal*

Guillaume ?

*est a havreclair*

Guillaume ? ou es-tu ?!!!

*se concentre telephatiquement vers Guillaume*

Guillaume.. mon ami... Croit en toi... Tu retrouvera ta vue... je t'en fait le Serment...

a moins que...

Guillaume.. peut-etre que le moyen pour toi de mettre un terme a ce tourment.. serait... de renaitre... ho mon ami... je ne sais si tu le desire...



Parle moi...

Parle moi

*le lien se rompie*

guillaume... je sais que tu me contactera...

Par Juza le Preux le 28/1/2002 à 1:30:02 (#805147)

La bière a mauvais gout ce soir ...

Assis devant une choppe de bière, L'homme, vetu de sa lourde armure de plaque devait etre la depuis plusieurs heures déja...
Son regard fixait la table en bois massif. L'ambiance des tavernes, il ne la connaissait que trop bien.
Anonymes et Piliers s'y cotoyaient dans une cohue générale, un instant de chaleur Humaine dans ce monde de violence. Des rencontres plus ou moins interessantes, mais avec la meme particularité, celle d'etre éphémère. L'alcool a ceci de bon qu'il vous allege l'esprit de vos maux les plus profonds, comme un échapatoire à la vie réelle, baignée de sang, de sang ... et de sang.
Mais Ce soir, la pluie coulait fortement, et se brisait sur les murs de la taverne, celle ci était désesperement vide... La plupart des gens y preferé la chaleur d'un foyer familial. C'est dans ce genre de moment que l'on se sent vraiment seul, Seul ... attablé à cette table, avec pour seul compagnie cette choppe de bière, et cette chandelle qui s'éteint peu à peu ... Comme le temps qui passe ...
Le temps qui passe ...
Les années se sont écoulés ...
Ces souvenirs remontant des profondeurs du passé...
La Garde...
... Pandora ...
... ... Bréhan ...
... ... ... L'Exil ...
... ... ... ... Guillaume ...

Guillaume ... Je l'ai laissé ... Dans ces monts, seul .... Non ...
L'Hérédrin...
Maudit.
Maudit soit ton destin ...
Non, Maudits soit nos destins ....
Cette Neige, Ce Froid, Ce Vent.
Mon corps garde encore leurs traces.
Je suis affaibli ...
Non pas Physiquement, Mais Mentalement...
Mon esprit n'a jamais été aussi Fragile.
Ces années de Silence me pèsent.


Trois Badauds discutait à la table voisine. Ils étaient vétus de Haillons et étaient sale. Certainement d'origine modestes, des marins certainement ... Ils riaient et plaisantaient autour de Bières...

- Vous connaissez la dernière ? Il parraitrais que le Kaern est revenu, Mais si chi'je vous le dis. Mais Bon, ce n'est plus qu'un aveugle, il ne saurait pas retrouver sa lame dans un trou de balle de gob'!

- Guillaume Le nobliaux ! Un infirme ! Il va troquer son arme pour un baton !


Des rires gras résonnèrent dans la piece, l'un d'eux s'étouffa meme dans sa biere.
L'un d'eux s'arreta de rire, Une Lame scintillante était suspendu à son cou, l'acier caressait sa glotte...

Tu disais ?

Les yeux, couleur éméraude, scintillait, emplis de colère. D'un geste vif, Juza donna un violent coup de poing dans le ventre de son malheureux voisin de table. L'homme vomissa sur la table la bière qu'il avait ingurgité.

Mange dans ta pourriture...

Juza tenait la nuque de l'homme qui s'étouffait dans son vomi, son geste était d'un telle violence qu'il avait cassé le nez du malheureux ... Ainsi, le sang se melait à ce mélange répugnant ...
Le troisième compere était tellement Saoul qu'il ne réagissait meme pas. Il Changit alors sa lame D'angle, et transperca de part en part la profonde table de chêne, transpercant de part la meme la main de l'individu qu'il tenait en joue au niveau de la carotide. Un cri de douleur retentit dans la taverne.

Je te laisse le plaisir de la retirer toi meme.

Juza se retira en claquant violemment la porte de la taverne.

Par Terckan le 28/1/2002 à 6:29:49 (#805527)

Terckan était dans la taverne au même moment que Juza, comme il était à son habitude ...
Il observa la scène ... puis alla soigner le pauvre homme à la main transpercée sous le lourd silence de la taverne ...

Ne vous inquietez pas brave homme ... Juza n'en a pas été toujours ainsi et votre main sera guérrit sous peu si Artherk le désire ...

Comment aider cette âme tourmentée s'interroga Terckan avant de quitter HavreClair pour rejoindre le temple de Hurlevent et prier...

Par Eleonor Kaern le 28/1/2002 à 11:02:53 (#806265)

Eleonor une fois de plus, pensive, se perd dans ses souvenirs
Pere pourquoi est tu parti...
tu me manque tant, certain te disent mort mais je ne peut me résoudre a y croire
tu est tout ce qui me reste, notre famille qui etais si grande autrefois n'est plus qu'un vague souvenir
Toi qui a toujours etais droit et juste, toi qui a fais des Kaern une famille aimé et respecté, si tu attend ma prière, sache que ta fille t'aime toujours et t'aimera toujours, sache qu'elle a besoin de toi, qu'elle a besoin de se perdre dans tes bras..
ô mon père puisse tu rentrer un jour de ton voyage.
Une larme coule le long de son visage
j'aimerais te revoir.
Elle ferma les yeux

;)

Par Aclys Barows le 28/1/2002 à 11:33:07 (#806436)

Guiguiiiiiiii reviennnnnnnnnnnt :rasta: :rasta: :rasta:

Par sahas le 28/1/2002 à 16:07:43 (#808123)

Sahas assis dans un quelqonsque taverne repense a une rencontre recente qu'il a fait. il se souviens de ce jour ou Athus l'appela et lui presenta Guillaume Kaern. Il prend sa plume et ecrit il ne sais meme pas pourquoi il ecrit mais il le fait, ca lui a toujours fait du bien de se confier au papier.

Guillaume... Je ne te connaissais pas avant ton depart ...
Nous nous sommes rencontre... nous avons echange certaine opinions. Tu une des personne a m'avoir le plus impressionner en ces terres malgre ta cessite. Guillaume, frere brehanite, si un jour tu as besoin soit de mon fleau soit de ma faible magie alors ils seront tiens.

Sahas ayant ecris la lettre se dis qu'il va la faire parvenir au concerner. Il contacte Athus et le lui remet.

Par Terckan le 28/1/2002 à 16:29:13 (#808306)

(sahas Guillaume pourra pas lire a mon avis ... :rolleyes: :ange: )

Par sahas le 28/1/2002 à 16:32:03 (#808329)

(a ton avis pq je la donne a Athus?)

Par Terckan le 28/1/2002 à 16:37:49 (#808372)

(Athus est brehannite je pense qu'il puisse la lire aussi ;) )

Par Athus le 28/1/2002 à 16:41:02 (#808405)

*Termine les préparatifs de son voyage*

*reçois un billet de la main de Sahas qu'il alla lire à Guillaume, apportant un léger sourire sur son visage fatigué*

Continuez à oeuvrer pour le clergé en mon absence brehanites.
Et surtout, n'oubliez jamais ces qualités divines qui doivent nous guider : Force et Courage...

Lorsque le clergé aura achevé sa restructuration et que l'armée sera prête, nous pourrons alors partir au combat côte à côte ; et Guillaume y aura sa place, croyez-moi.

*repart sur Pergis retrouver sa femme*

](hrp : je suis absent une semaine à bientôt :) )

Le cycle des vie - La naissance

Par Guillaume Kaern le 28/1/2002 à 17:05:11 (#808603)

Ces cries, ces pleurs, je les entends… Pourquoi ne puis-je courir jusqu'à eux ! Je ne peux prononcer le moindre mouvement, comme tétanisé? Brehan, prête moi cette force qui me fait tant défaut. Bharator, Heleya, répondez moi !
Les flammes de la cheminée dansent dans une agitation peu communes, certaines s'égarent en dehors de la cage de pierre à la recherche de quelque mal. Le vent, il doit être présent lui aussi, j'entend la fenêtre battre sous son courroux. Père, mère !
Maudits pieds enchaînés, maudite réalité scellée… Brehan, par ces larmes que je verse, de mon sang qui coule par ces yeux, je t'en conjure, laisse moi vaincre et gagner cette chambre d'où tant de peur et de maux semblent s'échapper
Je me sens absorbé, attiré, traîné comme une pièce de bétail… Je ne puis rien faire sinon voir, peut être est-ce cela, l'oubli, la mort?
La scène se déroule sous mes yeux, enfin la porte s'ouvre. Il y a suspendu au dessus du lit de mes parents un homme à la carrure solide. Je reconnais les armoiries qui dessinent les épaulettes de sa cape, celles des gardes de Théopold. La vision se tourne à ma gauche, d'autres combattants, grands et droits, vêtus des armures pourpres et dorés, les cheveux longs et la vue rivée sur celle qui se tient, hurlante et tremblante, sur le lit de Bharator et Heleya.
Ces cries, ces pleurs, je ne puis plus les tenir, Brehan… La solitude de ces songes, pourquoi tant me les remémores-tu? Je ne puis ni fuir, ni avancer, seulement observer. Peut être est-ce cela la plus grande peur de mes jours, demeurer sans pouvoir agir, influer sur les cours du temps pour les rendre plus justes… Plus juste ou plus à ma vision?
Ces traits crispés et ces larmes qui se mêlent à la sueur de son visage; ces lèvres qui dessinent tant de mal, ce mal qui la brise de l'intérieur.
En bas du lit, il y a cette femme, vêtue des robes blanches de la prêtrise d'Artherk du temple d'Havre Clair. Elle semble si sereine et ses mains si certaines. Mes yeux cillent, je suis troublé par une lumière qui scintille. Je la vois briller dans le ventre de ma mère, je la vois luire au cou de mon père. Lentement, les cries cessent, le visage de ma mère s'apaise. Mère, douce mère, pardon de ces souffrances…
La prêtresse minutieusement défait le cordon ombilical et plonge le petit corps dans une bassine dont l'eau clair recouvre l'enfant et le nettoie du sang des pleurs. Les paupières de celui-ci sont closes mais je ne peux nettement le percevoir, il est cette lumière d'innocence qui rayonne des premiers nés. Des regards d'inquiétude s'échangent entre les gardes et la sage femme. Aucun son ne sort, le silence se fait pesant, pourquoi n'émet-il pas le premier gémissement du nouveau né, celui qui l'amène à la vie, à l'air de ses premiers instants solitaires? L'homme courbé sur ma mère lui tient sa main sans mot dire, le petit médaillon attaché à son cou scille d'une lumière marine et rassurante. Les deux amoureux transits se regardent et espèrent dans le silence d'une nouvelle vie et dans la crainte d'un malheur.
Un petit crie aigu retentit soudain, sourd, presque étouffé, de petits toussotements et le petit corps tressaille enfin tandis qu'il signale sa venue au monde par les premiers sons de sa voix encore non modulée.
J'oblique mon visage, un sourire triste et heureux se dessine sur mes lèvres en le regardant. Bonjour à toi, petit Kaern… Je soupire, las et fatigué, ces mots qui ne peuvent sortir... Pourtant il me semble qu'il me regarde et s'apaise un instant?
Je me sens trembler, la lumière toujours demeure en lui et autour du médaillon que porte mon père. Elle m'aveugle presque.
Bharator se redresse, il semble si grand et fort tel un pilier de puissance, impassible des vents et des tumultes, je veux lui ressembler… Etait-ce ma pensée ou celle de l'enfant?
Il le serre dans ses bras, si doucement, si agilement pour ne lui faire le moindre mal. Sa cape ondule lentement aux douces lueurs de la pièce, il s'approche du lit de la jeune mère et pose l'enfant sur son sein.
"Il se nommera Guillaume"
"Il te ressemblera, mon amour"
Les mains se joignent à nouveau, un baiser s'échange et l'enfant s'endort, blotti dans la chaleur rassurante de l'amour.
Le médaillon scintille d'un marine envoûtante le long de la pierre émeraude, telle une valse, un nuage s'y dessine et joue des formes étranges dans une danse silencieuse.
Bharator retire le médaillon et l'accroche autour du cou de son fils, de guillaume, de moi... Le médaillon ne tient pas, mais la lueur faiblit et s'apaise.
"Mon premier fils, Guillaume, je te remet le médaillon des Kaern qui depuis des générations veille sur le premier né homme de la famille. Puisse-t-il te protéger et te rendre heureux comme il l'a fait pour moi. Puisse le cycle des vies se perpétuer, toujours…"

La scène doucement s'assombrit et je retourne dans le néant engouffrant et solitaire de ces ténèbres sans nom ni repère.

Le silence - Le vrai monde et l'attente?

Par Guillaume Kaern le 3/2/2002 à 16:48:13 (#850515)

L'automne avait passé sur le corps qui sommeillait silencieux, le cœur éteint.
Sa peau froide et dure telle la plus dense obsidienne ne semblait vouloir quitter les sillons de ses os et demeurait intact, jour après jour, gelée dans ce temps devenu infini.
Au fil des mois cependant, le corps peu à peu s'atrophiait et maigrissait. Ses armes et armures, ses titres et sa vie, l'homme les avait laissé derrière lui, emporté par les vents des Heredryn, emporté par la fougue de ses adversaires.
Enroulé dans ses habits de toile demeurait-il allongé dans ce linceul sans vie où nul murmure, nul pas ne venaient troubler les souvenirs de ce que fut, de ce qu'était le temps.
Parfois, une femme vêtue de cuir souple des aventuriers l'observait, lointaine et soupirante, une larme perlant sur son visage et ses espérances.
Un soir, des hommes vinrent la rejoindre dans la cabane de fortune, dissimulée et protégée par les feuillages éparses et touffus de la forêt.
"Aucune autre nouvelle, mes amis…" avait-elle fini par répondre.
"Le silence et le voile de ténèbres demeure sur son visage, je le vois bien…" avait répondu l'un d'eux.
"Il fit cet erreur et fut jugé, cela était son vœu. Pourquoi ne pas lui rendre ses derniers honneurs et l'oublier afin qu'il repose enfin en paix selon ses vœux?" avait fini un dernier.

Une gifle siffla tandis qu'une lueur de rage et d'amertume naissait dans ses yeux. De bien mornes mots auraient pu sortir de la part de ces compagnons, mais le silence à nouveau régna et les saluts s'échangèrent, la porte se refermant sans un son.

De tous les effets de Guillaume, il ne demeurait plus que ce petit médaillon argenté dont le cœur incrusté d'une émeraude luisait étrangement. Le cycle des vies restait inachevé, malédiction ou bénédiction, elle liait le corps de l'homme à la non vie, un temps situé après le dernier battement de cœur, mais avant le dernier souffle. Figé dans ce sortilège, celui qui autrefois combattait tant relisait à présent les détails de sa vie, son âme souriante aux premières aventurières et sinistres et mornes au regard des guerres et des sangs versés. Tourmenté, il explorait chacun de ses souvenirs, se blâmant d'avantage à chacun des cycles qui se répétaient sans cesse pour lui remémorer, encore et encore, jusqu'à ce que l'anneau des vies soit comblé. Telle était la malédiction de celui qui demeure scellé entre deux morts.

Par Nomiade le 3/2/2002 à 20:04:13 (#852072)

Une bougie était allumée dans la petite cabane de fortune, assise devant un corps allongé sans vie, une femme semblait réfléchir, les yeux fixer sur un médaillon.
«Mais pourquoi.. Je sais que je dois me résoudre mais j’en suis incapable, je ne peux pas, je sais que je peux y parvenir. »
Laissant échapper un long soupir, elle prend une plume et du papier et écrit plusieurs missives.
Se rendant à la taverne elle demande et paye grassement des messagers, leur intiment de trouver les gens a qui elle souhaite parler et de ne revenir qu’avec une lettre ou les gens concerner, sinon elle les ferait pourfendre.
Retournant dans la cabane, passant des heures à s’occuper de tout trouver ce que ça lui prendrait pour que son plan, quelque peu étrange ne s’accomplisse. Personne n’osait plus contredire ce qu’elle voulait, de peur de la voir entrer dans une furie incontrôlable, comme ils savaient si bien qui pouvaient ce produire, ils se souvenaient tous de sa rage passée, déchaînée sur les terres du roi, où pour un refus avait fait reprendre du service à ses hommes, la folie de sa passion, ils la connaissaient que trop bien et savait que son autorité sur eux qui étaient indiscutable.
L’attente fut longue, elle devenait plus cruelle dans ses paroles, quelque fois l’amertume et le désespoir commençaient à s’emparée d’elle, mais a chaque fois elle reprenait espoir et le redonnait au autre, elle ne voulait pas s’avouer vaincue et murmurait souvent à l’égard du corps étendu, «tu m’as faite une promesse et je m’attends à ce que tu la respectes m’heudail. »
Jamais la cabane n’était laisser vide, toujours ils se relayaient pour veiller, pour que personne d’indésirable n’approche et que rien n’arrive au corps.
Même sa fille veillait, elle avait peur de sa mère et de ses réactions et ne souhaitait nullement provoquer sa colère.

Le temps passa et aucun messager n’était revenu, mais un jour on vient lui annoncer qu’un navire venait d’accoster avec a son bord l’un des messagers et un prêtre de sa connaissance.
« Que Brehan soit béni car enfin un de mes espoirs es arriver. »
Tout se mettait en place et le corps fut préparer pour une cérémonie.

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