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Odric le Berserker : Chapitre 6

Par Panda Mc Keen le 21/1/2002 à 1:20:26 (#754383)

Ben voila, il est pret.
Bon, faut dire qu'il a été long à faire parce que le plan astral me gonflait pas mal.
Mais bon, voila, j'ai posé les bases de mon intrigue alors ça va être rock n roll pour deviner la suite mais vous serez pas déçu.

Bon, je vais le chercher et je reviens

Les autres chapitres sont ici et sur

www.mornelune.com

Et je dois le passer en deux fois, donc en deux post je sais pas pourquoi c'est la premiere fois que ca m'arrive

Par Fendlaynea le 21/1/2002 à 1:23:26 (#754388)

---hrp---

MOUAHAHAHAHAHAHA MENTEUR :)
tu ment bien panda :)

toi... réfléchir a une intrigue...

MOUHAHAHAHA

spece de comique bréhanite :)

Par Panda Mc Keen le 21/1/2002 à 1:23:39 (#754389)

Chapitre six
Comment duper un Dieu



Echo… Tous mes os tremblent encore sous l’impact de ce faisceau lumineux rouge que ce nabot encapuchonné m’a lancé. Il ne s’est pas battu en guerrier, il a triché. Cet idiot n’a pas jugé utile de vérifier si j’étais mort, je vais mimer encore pendant quelques secondes le trépas et après, je lui ferais une grosse surprise. Pendant une seconde, je ne pense qu’à tuer ce moine et à ne pas bouger mais à ma première inspiration discrète, je sens quelque chose d’étrange. Les odeurs ont changé, je ne perçois plus la senteur de la pierre froide mélangée à l’encens du temple de Thorgun mais plutôt les odeurs de la forêt, ma forêt. Les arbres qui dissimulaient aux humains le camp orc.

Rapidement, je retrouve toutes sensations oubliées. A tout moment je m’attendais à voir surgir mes orcs. Et puis un peu de temps passa et je constatais quelques anomalies dans cette forêt. L’eau coule à l’envers ici, parfois les contours de la cime des arbres sont floues et semblent danser. Il fait froid aussi malgré l’absence de vent et les bruits de la nature sont absents. Le seul bruit que j’entends est un bruissement de feuilles derrière moi. Je ne suis pas seul. Quelqu’un se cache dans un de ces buissons. Je ne parviens à sentir son odeur mais il semble être de petite taille. Ce n’est sans doute qu’un petit animal de peu d’importance. Pendant mon jeune âge, je capturais souvent des lapins ou des furets avides des fruits de ces buissons. Ces fruits sont mortels pour un humain mais ces petites bêtes s’en accommodent très bien. Après tout, cet endroit est étrange et si un ennemi se cachait dans ces feuilles ? Rapidement, je donne un grand coup de hache dans le buisson pour voir ma proie. Le résultat est surprenant, l’être caché n’était en fait qu’un gobelin. Je n’aimais ces petites carcasses couineuses. Ils sont vils, grotesques et ils puent en plus de produire des sons désagréables. Ce sont des combattants négligeables et la lâcheté est une seconde nature pour eux. Ils sont juste gênants et n’ont pas leur place au combat. Il n’y a jamais eu de gobelin prés de la forteresse de Shinka. S’il y en avait eu, les orcs les auraient rapidement exterminés. De plus, je n’ai jamais vu un gobelin comme celui-ci. Il est plus jaune que ses frères et porte une barbe. Je n’avais jamais vu un signe de pilosité chez un gobelin. Cette race est encore plus hideuse ainsi. Le dégoût fut si grand pour cette créature que j’eus l’envie de la tuer pour qu’elle n’existe plus, puis je parvins à lire dans son regard qu’il ne me craignait pas et cela m’intrigua beaucoup. Et puis…Il parle.

_ Ainsi voilà le guerrier qui refuse d’obéir à son dieu vénéré.
_ Tu parles ?
_ Tu crois ?
_ Les gobelins ne parlent pas.
_ Peut être parce que je ne suis pas un gobelin.
_ Que serais-tu d’autre ?
_ Je suis un serviteur de Thorgun.
_ Un gobelin qui sert Thorgun ? C’est ridicule.
_ Je ne suis pas un gobelin.
_ Mes yeux voient que tu en es un.
_ Je suis une projection mentale.
_ Bien sûr.
_ J’ai pris l’apparence de ce que t’attendais à voir. C’est toi qui as voulu que je sois un gobelin.
_ C’est ridicule.
_ Nous sommes sur le plan astral souviens-t’en.
_ Tu es fou.
_ Oui, tu parles à un gobelin et c’est moi qui suis fou.
_ Assez, tu me fais perdre mon temps.
_ Bien, je vais te receler le but de ma présence.
_ Non, ça me m’intéresse pas, je dois retourner sur RedSun pour châtier ce moine.
_ Tu ne peux pas.
_ Pourquoi ?
_ Le plan astral, tu es toujours au temple de Thorgun, mais ton esprit est ici.
_ Qu’en sais-tu ?
_ Le moine qui t’a frappé… C’était moi.
_ Tu mens.
_ Non, je sers Thorgun, il m’a chargé de te conduire ici afin d’y être châtié. J’ai pris l’apparence du prêtre et t’ai frappé pour emmener ton esprit avec moi.
_ Tu veux dire que je suis mort ?
_ Non, ton corps vit encore.
_ Rends-moi mon corps, vil gobelin.
_ Je ne suis pas un gobelin et ton corps est protégé par un cristal inaltérable dans le temple. Tu pourras ainsi recevoir beaucoup de visites et les récalcitrants comprendront que terrible est la colère de notre dieu.
_ Sale… ! Je vais te tuer !
_ Tu ne peux pas.
_ …
_ Combien de fois vais-je devoir te le dire ? Nous sommes sur le plan astral et tu ne peux user de ta hache contre moi pour une raison bien simple : Ta hache n’existe pas, c’est une vue de l’esprit.
_ Tu veux vérifier ?
_ Tu considères que ton arme fait partie de toi alors elle fait partie de la représentation mentale que tu as de toi-même.
_ Et la forêt ?
_ C’est aussi une partie de ton esprit. Ce lieu est important pour toi. Mais tu as remarqué que cette forêt n’obéit pas aux règles de la nature.
_ Alors j’imagine que si j’ai voulu que tu sois un gobelin, c’est que tu es laid et vil.
_ C’est ainsi que tu me vois, mais je ne fais que mon devoir et mon devoir et de te convaincre, de te châtier et de te tuer si tu persistes dans tes erreurs.
_ Toi, me tuer ?
_ Nous sommes sur le plan astral, c’est une autre réalité, avec d’autres règles. Ici tu n’es rien.


Je suis Odric, un héros pour certains, un fou assassin pour d’autres. Les deux sont vrais, je crois. Aujourd’hui, je pense que mes derniers moments dans ce monde sont arrivés. Je ne crains pas ce moment ultime, c’est mon code d’honneur qui me dicte ma conduite. D’habitude, j’use de ma hache pour régler mes problèmes, mais cette fois, je ne peux pas. Je suis enfermé dans un cristal magique et mon corps est inerte, seul l’esprit est là et il ne combat aussi aisément que mon bras. Des démons sont venus m’éprouver et je peux ne pas en sortir vivant..


Ce petit monstre avait raison, je ne connaissais rien au monde des esprits. Le gobelin était un être intelligent et plus il avançait dans la discussion, plus je saisissais la distance qui nous séparait. Cet être était un pur esprit, un démon qui me ment, qui cherche à me manipuler et dont je dois me méfier même si je suis à peu près sûr qu’il parviendra ses fins avec un esprit aussi rigide que le mien. Je ne suis pas un homme de réflexion, l’action prime toujours dans mes choix. Plus que jamais, je dois avant tout me méfier de moi-même car je sais qu’il exploitera toutes les faiblesses de mon caractère. Je ne me connais pas assez bien et j’ai sans doute déjà perdu. Mais quoi qu’il advienne, je dois me tenir prêt, observer rapidement et avec justesse ce qui se passe pour pouvoir m’en servir. Les lois de ce monde sont différentes et je ne dois pas me laisser berner par les illusions. Tout n’est qu’illusion ici. Il n’est pas réel. Sa façon de marcher m’obsède. Normalement, je pourrais le semer facilement tant mes enjambées sont grandes par rapport aux siennes mais i ne marche pas, il avance sans bouger les jambes comme une espèce de serpent. Oui, il n’est pas réel.

_ Bien, tu commences à réaliser dans quelle situation tu te trouves. Sais-tu pourquoi ?
_ Les guetteurs de Thorgun.
_ En partie, fait un effort.
_ WildFist.
_ Tu y es presque.
_ Rage.
_ Félicitations. Thorgun t’avait demandé de relâché Rage mais tu as préféré désobéir.
_ Pourquoi Thorgun a tant besoin de l’âme d’un furieux de Briim ?
_ Je n’ai pas à te le dire mais je vais faire un effort. D’abord il faut que tu saches que Thorgun t’aime beaucoup. Tu es un vrai guerrier, il aime ta bravoure et veut te sauver.
_ Pour qui me prends-tu ?
_ Pardon ?
_ Thorgun est le dieu de la guerre, pas le dieu de l’amour. Il est dur est fort et n’a que faire de sauver un simple guerrier. Il sait que j’accepte mon destin.
_ Je vois, tu es moins idiot que tu en as l’air. Néanmoins ton âme doit être sauvée.
_ Tu ne ressembles pas à un sauveur.
_ Tu ne ressembles pas à un possédé mais tu en es un pourtant.
_ J’ai toujours été maître de mes choix.
_ C’est bien que tu le croies mais c’est faux, tu as toujours suivi la volonté de Rage. Il te contrôle depuis toujours.
_ C’est faux. Rage n’intervient uniquement quand je le souhaite.
_ Tu croies que c’est toi qui a choisi ta vie mais tu te trompes. Cela fait tellement longtemps que tu vis avec le démon que tu es incapable de faire la différence. Tu viens des terres du Nord, tu vivais près du territoire des furieux de Briim et Rage a pris possession de toi quand tu était encore un enfant car l’esprit d’un enfant est plus facile à corrompre que celui d’un adulte.
_ Quelle importance que le furieux soit là depuis longtemps ou non ?
_ Il a conditionné tes choix.
_ C’est ridicule.
_ Bien, je vais te montrer.

Sans avoir fait un mouvement, nous nous retrouvons au centre du camp orc, le camp orc de mon enfance. J’aperçois un jeune enfant chétif devant une hutte et je me souviens de ces jours là. Le petit être chétif, c’est moi quand j’attendais que Mordak Shen sorte de sa hutte. Cette longue épreuve qui avait duré une semaine entière. Je ne me reconnais pas. Ai-je était si petit ? Cela me semble tellement loin aujourd’hui. J’ai été cet enfant idiot de vouloir défier tout un peuple. Finalement j’ai été intégré à ce peuple et j’ai toujours cherché à devenir ce que je ne suis pas. Je me demande si j’ai vraiment voulu être un orc ou tout simplement ne pas être ce que je devais être. Qu’y a-t-il de si honteux à exister en tant qu’humain ? J’ai été un enfant, puis un orc et un démon mais jamais je n’ai été humain. Et aujourd’hui je réalise que je ne sais qui je suis, je ne sais pas qui est Odric. Cette rencontre avec ce nain jauni par les ans me fait prendre conscience que je ne me connais pas moi-même et que cela me met en grand danger.

_ Tu te souviens, Odric ?
_ Oui, ma première épreuve chez les orcs.
_ Quelle volonté !
_ Ce fut éprouvant, je ne l’oublierais jamais.
_ Regarde la folie dans le regard de cet enfant. Un adulte ne tiendrait pas trois jours ainsi et toi tu as tenu une semaine entière.
_ Je voulais devenir un orc.
_ Non, Rage voulait un environnement propice au combat et il a décidé pour toi.
_ Tu mens, j’ai toujours voulu être un guerrier.
_ Bien sûr, Rage est en toi depuis toujours. Comment pourrais-tu faire la différence entre tes choix et celui du démon ?
_ Je le sais.
_ Il a bien fallu s’en convaincre, n’est-ce pas ? Si la vision de cet enfant possédé ne te suffit pas à te convaincre, je peux te montrer un exemple plus parlant.

Une fois encore, nous nous déplaçons sans avoir fait un mouvement. Je me revois devant la hutte de Brinko, mon père adoptif, le jour ou j’ai tué son fils, mon premier combat, mon premier meurtre. Les contours des huttes ondulent et je sais que ce n’est pas la réalité, mais le temps passé. Comme j’aimerais revoir mon vieil ami, mon père spirituel. Mordak Shen me manque. Depuis sa mort, je ne me suis plus senti aussi orc qu’avant, je crois que je voulais lui ressembler. Je n’ai rencontré aucun humain aussi digne et honorable que lui. Je ne souhaitais pas vraiment être un orc, je voulais être Mordak Shen, un modèle de puissance et de droiture. Bien sûr j’ai rencontré honorables chez les humains et d’autres moins mais jamais je n’ai retrouvé cette aura qu’émanait Mordak. Rien en lui n’était médiocre et même sa mort fut merveilleuse. Retrouver la hutte de Brinko me bouleverse et je soupçonne la gobeli de vouloir m’affaiblir, de casser mon esprit pour y trouver une faille et me manœuvrer à sa guise. Je dois rester fort.

_ Te souviens-tu ?
_ Oui, je commence à comprendre ce que tu veux me dire.
_ Ne me dis pas que la manière qu’a eu cet enfant de tuer ce jeune orc est normale. C’est le démon qui a agi, pas toi.
_ Oui, peut-être, mais rien ne dit que c’est le démon qui a choisi.
_ Comment peut-il en être autrement ?
_ Si je mourais, Rage devait chercher un autre corps pour continuer à vivre, en me mettant en danger, je le forçais à agir pour qu’il me sauve. Peut-être que le démon est heureux en moi mais c’est uniquement parce que nous avons les mêmes choix. Quand il a pris le parti de venir dans mon esprit, il aurait investir n’importe quel autre corps, les enfants étaient nombreux. Il m’a choisi, car il avait compris quelle était ma voie. Il a compris que je chercherais à combattre satisfaisant ainsi à sa manière de vivre.
_ Tu es un sot, Odric.
_ Et toi tu cherches à me duper. Depuis le début, tu me mens. Tu cherches à me convaincre de relâcher Rage.
_ Tu…
_ Si tu avais le pouvoir de m’enlever le démon, tu l’aurais déjà fait sans plus de cérémonie, mais tu ne le peux pas.
_ Tout doux !
_ Pour que le démon soit libéré, je dois le faire de plein gré, et je ne le relâcherais pas. Le démon m’appartient pour toujours !

La mine apaisante du gobelin changea

_ Je t’ai donné une chance de bien faire les choses mais non, tu as préféré jouer au plus malin ! Tu n’as pas le choix, tu dois rendre le démon !
_ Garde tes paroles pour ceux que ça intéresse.
_ Tu n’as pas l’air de réaliser que tu ne peux retourner dans la réalité si tu ne rends pas Rage. Pense à ton épouse et à ton fils, tu ne les reverras jamais.
_ Je suis persuadé que ne pas rendre Rage ne t’arrange pas non plus. Je n’ai aucune raison de croire que tu me renverras dans la réalité une fois que tu auras obtenu ce que tu veux. Je trouverai un moyen de quitter cet endroit.
_ Tu crois bloquer la situation, je saurais te persuader. Fini de rire à présent !

Le petit être fit un geste une cage se construit autour de moi. J’ai essayé de la briser mais cette prison était faite d’un bois inconnu qui se reconstituait à mesure que je le brisai. Aucun moyen de fuir, je ne connais rien au plan astral et dois pour l’instant en saisir les règles pour y combattre. C’est difficile à expliquer mais j’ai le sentiment que cette cage est vivante, qu’elle réagit en fonction des événements. Le gobelin ne la manipule pas, elle obéit d’elle-même. La cage se soulève et parcours la forêt. Le gobelin est également en suspension dans l’air et m’accompagne. Ma forêt n’était qu’un pastiche, elle est minuscule et ne contient que les lieux que ce nabot voulait me montrer. Tout est faux ici, et à présent je veux bien croire qu ce serviteur de Thorgun n’est pas vraiment un gobelin mais qu’il a pris cette apparence pour me duper ou pour me faire croire que je lui étais supérieur. Je ne parviens pas à me situer sur une échelle de puissance. Je n’arrive pas à évaluer cet univers, je suis perdu ici comme l’enfant qui errait dans la forêt.
_ Ou allons-nous ?
_ Tu n’es pas incourbable, personne ne l’est, je vais te le prouver. Thorgun accueille bon nombre de guerriers, ils se charge de récompenser les braves d’entre les braves mais il possède aussi la faculté de punir les traîtres pour l’éternité. Tu me supplieras de te libérer dans quelques temps.
_ Tu rêves, je n’ai jamais plié devant qui que ce soit.
_ Tu plieras, ils plient tous.

La forêt fit place au désert, le désert au néant et nous avancions toujours. Au loin se dessinait un océan qui abritait de nombreux îlots, une mer noire, un ciel rouge et ces petits tes îles grises d’où s’élevaient des cris de colère mêlés à la souffrance, l’enfer des mécréants de Thorgun. Un monde où rien ne bouge, tout est toujours à refaire. Les souffrances se renouvellent ici pour l’éternité. Je ne connais personne qui mérite cela mais apparemment Thorgun voit les choses autrement. La vie comme nous l’entendons n’a pas sa place ici. Tout n’est que douleur est chaos. Ce lieu est l’endroit dans lequel sont châtiés ceux qui ne suivent pas la voie du guerrier, ceux qui trichent, ceux qui mentent. Et c’est dans cet endroit que l’on veut punir mon audace.
_ Nous y voilà.
_ Quel est cet endroit ?
_ Un enfer, ton enfer. Cette île est ton royaume pour l’éternité. Sur cette île, il y a toutes tes victimes. Tu as beaucoup combattu, il faut en payer le prix.

Une foule compacte habitait sur cette île, ils hurlaient tous, j’en reconnaissais la plupart. Oui, j’ai tué tous ces gens, je m’en souviens. Apparemment, eux aussi se souviennent de moi. Je les vois suivre la cage comme des chiens courrant après un os. Il veut que je les craigne, je ne céderais pas, je les ai tous battus, je recommencerais si nécessaire. Je ne mérite pas pareil traitement, j’ai toujours mené mes combats avec dignité et je refuse cette sanction injuste. Comment Thorgun peut-i se montrer si dur avec moi ? Malgré cette incompréhension, je crois toujours en Thorgun et vénère son nom, il ne peut s’agir que d’un malentendu. Oui, c’est une erreur.
_ Comme tu peux le voir, ils t’attendaient. Ils me semblent enthousiastes à l’idée de te retrouver de nouveau. J’espère que tu leur feras honneur et que tu ne demanderas pas leur pardon.
_ Je n’ai jamais demandé pardon, je les combattrais de nouveau.
_ J’oubliais, ils ne peuvent mourir et tu n’as aucun allié ici.
_ C’est le plan astral, je ne peux mourir ici aussi.
_ Oui, tu comprends vite, mais toute la tragédie de la chose est là. Il ne fait aucun doute que tes ennemis auront le dessus. Ne pouvant te tuer, ils peuvent toutefois te faire souffrir au-delà de ce que tu aurais pu supporter dans la réalité.
_ Et inversement.
_ Ton optimisme est divertissant.
_ Je ne te supplierais jamais.
_ A tantôt !

La cage disparut, me laissant tomber. La chute fut longue et je désespérais de toucher le sol. Le brutal contact de ma chair contre la roche m’indiqua enfin que cette île n’était pas complètement une vue de l’esprit. A peine ai-je le temps de me relever que les premiers assauts commencent. Au début, rien de dangereux, juste quelques humains et des orcs de RedSun. Heureusement, comme le gobelin le disait, ma hache fait partie de moi dans mon esprit, je l’ai donc toujours avec moi et elle me sera très utile ici. Ils ne sont pas très habiles mais ils sont trop nombreux. Tout en reculant sur ce sol caillouteux, je me dis que si j’avais tué moins, tout aurait été plus simple mais je soupçonne que l’existence de cette île a pour but de faire regretter ses actes à un guerrier. Puisque c’est ainsi, je ne regretterai rien. Depuis peu, je suis très déçu par Thorgun et je n’aime pas la manière qu’il a de me traiter. Je ne mérite pas d’être puni comme n’importe quel criminel. Puisqu’il souhaite que mes anciens ennemis me punissent, je vais mater cette île et tous ses occupants et je le ferai sans Rage. Alors, je cesse de reculer et avance en hurlant comme à cette lointaine époque où je faisais la guerre contre les Sung Lung avec les orcs. Les combats dans ce monde ne sont pas très différents. Je ne peux les tuer ni les amputés car les membres perdus repoussent aussitôt mais ils souffrent toujours. Les cris de douleur teintés de surprise et de désespoir, je connais par cœur. Je vais combattre ici pour l’éternité mais je n’ai aucune sensation de fatigue alors je tiendrais jusqu’à ce qu’ils renoncent.. Je me suis enfermé dans un recoin qui ne permet pas à plus de trois personnes de passer. Et les combats continuent de manière incessante, ils ne renonceront jamais à vouloir m’arracher des cris de douleur ou de supplications. Je n’ai jamais été soumis à la torture et je ne sais quel sort ils me réservent s’ils parvenaient à me faire prisonnier. Je ne connais pas mon seuil de résistance à la douleur mais elle serait faussée ici car nous ne sommes pas dans la réalité et peut être ne suis-je même pas ici en train de combattre, je ne peux accorder aucun crédit aux dires de ce gobelin. Je n’ai jamais réussi à prendre la mesure de ma puissance chez les vivants. Cette épreuve ne peut que m’être profitable. J’ai besoin de m’évaluer.

Le temps passe et sans cesse les mêmes gestes se reproduisent. Combien de temps cela dure-t-il ? Des heures, des jours, des mois ? Qui sait ? Mon esprit s’affaiblit à mesure que je réalise que j’ai l’éternité devant moi. J’ai refusé de faiblir, je dois en prendre toute la mesure aujourd’hui. Certains ont renoncé à combattre en se disant qu ‘ils n’obtiendraient rien de moi mais le plus grand nombre tient à me voir souffrir. Alors le combat continue. Les Sung Lung, mes premiers trophées de guerre attaquent. Je les craignais à l’époque et je les considérais comme des adversaires terrifiants mais le temps a passé et j’ai beaucoup appris depuis. Ils ne sont plus aussi effrayants. Un jour je serais aussi moins effrayant et un jeune abruti me tuera mais cela fait partie des règles de vie d’un guerrier. Je sens le découragement et la mélancolie s’insinuer en moi lentement, il ne faut pas, je dois rester combatif. C’est une guerre contre moi-même et les esprits maudits de ce monde que je mène, je n’ai jamais abandonné un combat. Je ferais trembler les murs de la demeure des dieux ! Que la guerre continue ! Puis soudain, un cri arrête tout.
_ Il suffit ! Laissez-le !
Tout cesse et je cherche à savoir qui a dit cela. C’est une voix qui m’est inconnu. C’est un jeune orc qui a tenu ces propos. Je le distingue mal, mais il cherche à me rejoindre en se frayant un passage dans la foule compacte de mes ennemis. Ils ont l’air de le respecter malgré sa petite taille. Certains sont très mécontents de devoir cesser de se battre.
_ De quel droit nous ordonnes-tu de laisser notre assassin tranquille ?
Le jeune orc s’immobilise.
_ Du droit de la première victime.
Par Thorgun ! Ce petit orc, c’est Brinko le Jeune ! Je ne l’avais pas reconnu.

Par Panda Mc Keen le 21/1/2002 à 1:25:47 (#754393)

_ Maintenant, éloignez-vous ! Odric et moi avons à parler.
La foule recule dans un brouhaha teinté de frustration et de colère mais il n’y a aucune révolte et ils de dispersent en bon ordre. Je me demande comment ce petit orc parvient à exercer une autorité sur ces guerriers fous de vengeance. Mais rien de ce qui se passe ici n’est normal et je commence à accepter les faits les plus invraisemblables comme des réalités concrètes qui conditionnent la suite des événements.
_ Brinko ? Je n’avais pas reconnu ta voix.
_ Notre rencontre fut brève et tu ne m’as pas laissé le temps de te parler. Nous n’avions pas à le faire d’ailleurs.
_ Il est évident que tu ne pourras pas me vaincre au combat. Quel genre de vengeance as-tu prévu ?
_ Je ne suis pas là pour me venger, j’ai à te parler. Suis-moi.

Brinko le Jeune ouvre la voie et personne n’ose me toucher. Ce n’est pourtant pas l’envie qui leur manque mais Brinko le Jeune a parlé. Je ne sais si je fais bien de lui faire confiance. Mais je n’ai pas un choix infini et il se peut qu’il me mène vers d’autres tourments plus raffinés. Si je ne le suis pas, je ne le saurais jamais. Nous parcourons cet îlot désolé. L’odeur de cadavre pourri a envahi cet endroit jusqu’au plus profond de la pierre. Si les vents du Nord balayaient cet îlot pendant cent ans, ils ne parviendraient pas à chasser cette odeur fétide et nauséeuse. Ciel rouge, mer noire et sol gris, ce paysage est terriblement triste. Ces endroits sont marqués par le désespoir le plus profond comme si toute la souffrance de tous les humains nés et morts se confondaient dans la pierre sans jamais pouvoir trouver de réconfort. Au loin, on aperçoit d’autres îlots semblables au notre avec les mêmes situations. Est-ce ainsi que les humains continuent leur vie dans l’au-delà ? Si cela est le cas, alors l’existence terrestre est le plus doux et le plus beau des moments de la vie d’un humain. Peut-être est-ce un enfer ici.
_ Assied-toi, Odric.
_ Tu es sur cette île depuis tout ce temps ?
_ Non, c’est la première fois que je viens ici.
_ Mais je t’ai tué pourtant.
_ Oui, mais j’ai accepté mon sort, je n’avais pas d ‘idée de vengeance. Toutes tes victimes ne sont pas là, seulement ceux qui sont en colère d’être mort par ta main.
_ Comme toi ?
_ Oui, comme moi, c’était mon destin de mourir.
_ Tu es sage pour un orc.
_ C’est là qu’est le problème, je n’aurais jamais du être un orc, je suis trop sage. En cela, je ne devais pas continuer à vivre. J’étais un danger pour mon peuple.
_ Etrange point de vue.
_ Je n’aurais jamais du être un orc, j’aurais du être humain et toi aurait du être un orc. Quand tu es venu au camp, j’ai compris que le destin voulait réparer une erreur. Tu devais prendre ma place et cela impliquait que je meurs par ta main. Voilà pourquoi l’idée de vengeance n’est pas présente en moi.
_ De tous ceux que j’ai tué, tu es le seul que je regrette.
_ Je ne crois pas, j’étais le premier, c’est tout.
_ C’était si injuste.
_ Toutes les morts sont injustes. N’as-tu jamais pensé aux familles de ces gens qui pleurent la disparition des leurs par ta main ? La guerre est injuste même si elle est nécessaire.
_ Tu disais que c’est la première fois que tu viens ici ?
_ Oui, je suis dans un endroit calme. Ils sont rares. Mais comme je n’ai jamais tué, ni réclamé vengeance, je n’ai aucun ennemi mais beaucoup d’orcs viennent me voir. Ils ont compris que je suis mort pour la cause de notre peuple alors je suis accepté chez eux.
_ Je n’imaginais pas GrunWald ainsi.
_ Il y a des endroits dans ce monde qui sont comme on l’avait décrit. Des lieux merveilleux qui récompensent les guerriers. Mais le plus gros du royaume de Thorgun est ainsi. C’est horrible mais peu de guerriers ont droit aux honneurs de GrunWald. Il faut aussi combattre dans le GrunWald.
_ Combattre qui ?
_ Depuis peu, le Mecquetrex lève une armée pour prendre possession du royaume de Thorgun.
_ Dans quel but ?
_ Regarde autour de toi, Odric. Tous ces gens assoiffés de haine et de colère. Ils feront une armée de démons fort honorable. Bien sûr, ils sont faibles par rapport aux armées de Thorgun mais ils sont tellement nombreux.
_ Thorgun est en guerre contre le Mecquetrex ? Il est inutile de lever une armée pour Thorgun. Avec son sabre d’Eternité, il peut pourfendre n’importe quel adversaire. Il n’a qu’à aller combattre le Mecquetrex en personne.
_ Ce n’est pas aussi simple. Un dieu ne peut en combattre un autre sans conséquences. Et le Mecquetrex est très puissant. Il fait jeu égal avec Thorgun, alors ils se battent pour récupérer des morceaux de territoires dans l’au-delà.
_ Les cieux seraient ils trop petits ?
_ Tu ne crois pas si bien dire. Les dieux ont tous leur royaume, mais la place de chacun et limitée.
_ Limitée par quoi ?
_ Par les cieux eux-mêmes. Il n’y a pas de place pour un nouveau dieu et le Mecquetrex exige des territoires. Personne ne les lui donnera de plein gré et Thorgun n’aime pas l’arrogance de ce démon, alors ils sont en guerre et chacun recrute les meilleurs guerriers.
_ Alors pourquoi ne m’a-t-il pas envoyé au combat au lieu de cette île ridicule ?
_ Sans vouloir te vexer, tu n’es pas un aussi grand guerrier que tu le penses. Depuis la nuit des temps, il y a eu de grands guerriers, meilleurs que toi. Et puis un guerrier ne pèse pas lourd. Par contre, un furieux de Briim peut faire pencher la balance.
_ J’oubliais, oui.
_ En ce moment, les dieux se battent pour obtenir les âmes des furieux. Celui qui en aura le plus gagnera.
_ Si Thorgun m’avait expliqué cela, je le lui aurait cédé sans discuter. Au lieu de ça, il m’emprisonne.
_ Thorgun n’a rien à expliquer à un mortel, il est Thorgun.
_ Que veux-tu de moi, Brinko le Jeune ?
_ Je suis envoyé par un ami qui cherche à te sauver.
_ Qui ?
_ Mordak Shen.
_ Mordak ? Je veux le voir !
_ C’est impossible, il est dans les armées de GrunWald au service de Thorgun. Il a eu vent de ce qu’il t’arrivait et il connaît un moyen de te sauver.
_ Je t’écoute.
_ Je peux t’aider à t’enfuir de ce lieu pour retrouver ton corps mais Thorgun finira par le savoir et il lui faudra peu de temps pour te retrouver. Il veut l’esprit de ton furieux. Tu peux le duper en gardant Rage.
_ Comment ?
_ Donne-lui l’âme d’un autre furieux.
_ Il pourrait voir la différence.
_ Non, pas si tu lui envoies l’âme d’un parent de ton démon ou d’un furieux plus puissant.
_ Oui, mais je ne sais pas qui il est.
_ Ton démon est un furieux de Briim qui est le frère de celui qui tient lieu de chef chez les furieux.
_ Ils ont un chef ?
_ Le mot est un peu fort, je te le concède mais disons que c’est le plus puissant de tous.
_ Tu me demandes d’aller tuer le plus puissant des furieux de Briim alors que celui que je possède est terrifiant alors qu’il n’est pas le plus fort.
_ Oui, c’est exactement ça.
_ Je n’arriverai même pas à parvenir jusqu’à lui.
_ Il n’y a pas d’autres moyens, Mordak pense que tu y arriveras.
_ Quel est son nom ?
_ Comme le veut la tradition, celui qui réussi à imposer sa volonté aux autres s’appelle Dominateur.
_ Que je choisisse de tuer un parent de Rage ou d’en tuer un plus puissant que Rage, toutes les solutions me ramènent à ce … Dominateur.
_ Comme disent les orcs : Le choix n’existe pas, seule la volonté des dieux existe.
_ La volonté des dieux ? Elle commence à me mécontenter la volonté des dieux.
_ Tu n’es pas assez orc, tu as toujours ce côté humain qui te pousse à la révolte. Comme la fois où tu as frappé Grunt l’Invincible.
_ Oui, j’en ai conscience et je sais que ces dernières années avec les humains ont amplifié cet esprit de révolte.
_ N’oublie pas les commandements de base : Rigueur, discipline, humilité.
_ J’en oublié quelques-uns, les deux derniers.
_ Il faut te presser, à présent.
_ Attends, je voudrais savoir…
_ Oui ?
_ WildFist est mort. Pourquoi n’est-il pas ici ?
_ Il a rendu ses démons à Thorgun mais l’ampleur de ses crimes n’a pas apaisé le courroux de notre dieu et il est comme toi à présent, sur une de ces îles avec ses victimes.
_ WildFist n’a pas commis de crimes, il a fait la guerre, comme nous tous.
_ On ne juge pas seulement les actes ici, on juge aussi les intentions.
_Comment Thorgun peut-il juger les intentions ?
_ Il est Thorgun, il sait lire dans le cœur et les âmes de tous les guerriers.
_ Alors il lit mal en ce qui me concerne.
_ Il n’a rien à te demander, il ordonne, tu exécutes.
_ Alors Thorgun n’est qu’un sot.
_ Méfie-toi, tes paroles pourraient te coûter cher, il y a peu d’orcs ici car nous sommes respectueux de Thorgun. Nous avons droit au vrai GrunWald.
_ Thorgun n’a pas su voir que me traiter de la sorte entraînerait des conséquences lourdes plus tard.
_ Ne sois pas si humain, Odric, il est temps de retrouver tes racines pour cette quête.
_ Comment puis-je revenir dans la réalité ?
_ Il y a un moyen, pour venir te voir, j’ai utilisé un portail magique, il me mène ou je veux mais je ne peux y aller accompagné.
_ Alors, trouve un autre moyen, Brinko le Jeune.
_ Je peux essayer de t’emmener avec moi mais il faut que tu sois transparent.
_ Transparent ?
_ Mordak m’a dit que tu connais les secrets du silence de l’âme.
_ Le silence de l’âme ne sert qu’à l’entraînement pour faire venir le démon et apprendre à le connaître pour le dominer.
_ Oui, c’est cela, tu dois m’accompagner avec ton âme silencieuse.
_ Je ne peux pas. Le silence de l’âme réclame également une inactivité physique totale, je ne pourrais marcher et ne pas être, c’est une contradiction.
_ Tu devras le faire pourtant, il n’y a pas d’autres moyens. Suis-moi, nous avons assez parlé, le temps presse et je ne souhaite pas rencontrer les guetteurs de Thorgun, ils poseraient trop de questions.
_ J’ai déjà vaincu ces loups bouffis d’orgueil.
_ Ils te l’ont fait croire, ça ne sera pas toujours comme ça, crois-moi.

Je suis Brinko le Jeune en essayant de me concentrer. Je vais quitter cet endroit mais un grand regret me pèse sur le cœur. J’aurais tellement aimé revoir une fois mon ami Mordak. J’aurais aimé qu’il me parle avec cette sagesse étrange et amusante. De tous les orcs, lui seul me manque, lui seul croit en moi. Sur la fin, il m’appelait son fils. Ce fut le plus grand honneur de ma vie. Je n’ai jamais vraiment voulu être un orc, je voulais être Mordak Shen. Jamais je n’ai rencontré chez un humain une telle noblesse. Jamais je n’arriverai à l’égaler et il aura toujours toute mon admiration et mon respect. Quelque part, un peu de sa force m’accompagne.

Pour passer le portail avec lui, je dois être sans malice. Je ne dois même pas penser à marcher mais je dois marcher quand même. Quand je devais chasser pendant mon entraînement chez les orcs, nous devions respirer comme des souris, ne pas faire un mouvement inutile qui dérangerait un buisson ou ferait craquer un os. Si j’étais dans un arbre, je devais devenir cet arbre. L’approche de la cible se faisait dans le même esprit. Une chasse réussit était une chasse pendant laquelle le gibier se rendait compte de ma présence une fois ma lame plantée dans sa chair. C’est ainsi que l’on juge un bon chasseur ou un bon assassin. Je devais faire de même avec mon esprit comme pendant l’étude de la transe berserk tout en étant lucide sur mes déplacements et mes actes. Agir sans exister, abandonner tout ce qui me rappelle à la vie pour n’être qu’une coquille vide qui avance.

Brinko le Jeune avait beau dire, ce n’était pas aussi simple que ça. Mais tant que je n’étais pas devant le portail, cela n’avait pas d’importance. Puis je commençais à voir les contours de cette porte magique et un sentiment de panique s’empara de moi comme si j’avais pleinement conscience que j’allais mourir maintenant. Je comprends à présent le piège de ce passage : Il fallait admette d’être déjà mort pour le franchir. J’ai toujours accepté de mourir au cours de mes combats mais admettre que l’on est mort est tout autre chose. C’est une démarche de l’esprit différente. Accepter que G’eldriia ne sera plus à mes côtés, que le jeune Krak ne m’irritera plus avec ses sornettes, admettre qu’il n’y a plus de batailles à mener, que tout ce qui fut n’est plus et que rien ne sera. Je n’existe pas, un corps passe le portail, mais je n’ai conscience de rien. Combien de temps vais-je rester dans cet état ? Quand pourrais-je revenir à moi ? Comment savoir que l’épreuve est passée ?


Je ne sais combien s’est écoulé mais je sens mon corps de nouveau, j’ai également une sensation froide et dure sur ton mon corps, je suis dans ma prison de cristal comme le vil gobelin me l’avait dit. Bien qu’épais, ce verre ne me résistera pas longtemps, je manque pourtant de place pour briser ce verre. Après quelques efforts, la larme de cristal explose. J’ai peu de temps devant moi, je dois courir le plus vite possible sur les terres de mon enfance pour tuer le Dominateur. Faire vite avant que Thorgun ne se rende compte de la supercherie. Faire vite avant que ce nabot de gobelin syphilitique ne s’intéresse de nouveau à mon sort. Faire vite avant que les guetteurs ne soupçonnent quelque chose. Je quitte le temple à la vitesse du vent et rejoint le port d’IronCloud. De la les navires pour les terres du Nord sont encore nombreux. Je n’y ai pas encore vraiment pensé mais je vais devoir faire une halte sur les terres de mes parents. Cela fait plus de vingt ans que je ne les ai vus. Ils ne me reconnaîtront certainement pas. Je ne sais pas si j’ai envie de les revoir, tout est si….confus dans ma tête.

Je jouis d’une petite popularité dans le royaume de RedSun. Il m’est facile de réclamer une place sur un bateau sans que l’on me pose trop de questions ni qu’on exige de l’argent. Un capitaine d’une flotte de navires de pêche m’a accepté à son bord à condition que je lui compte quelques unes de mes aventures. Je n’ai jamais un sou vaillant en poche alors je me prêterais de bonne grâce à cet exercice. Et comme c’est le seul bateau qui partira cette nuit, je n’ai pas vraiment le choix. Personne ne m’a vu quitter le temple, surtout ma tendre épouse. Je préfère qu’il en soit ainsi. Les adieux auraient été trop difficiles. Mes souvenirs de l’au-delà s’estompent. Je me souviens de moins en moins de ce qui s’y est vraiment passé. Je n’ai en tête que mes objectifs. J’ai l’impression d’avoir touché du doigt une vérité mais j »ai oublié ce que c’était. Je sais aussi que malgré cela, je suis passé à côté de quelque chose mais je ne sais pas non plus de quoi, j’ai du mal à me rappeler. Mais plus le temps passe, plus j’ai la conviction que je n’ai pas duper Thorgun, mais que lui s’est joué de moi. Ce n’est qu’une impression mais je suis un berserker et mon instinct parle très souvent. Je ne me souviendrai pas pourquoi j’ai sentiment, il est sûrement justifié mais ma mémoire s’étiole au fur et à mesure. Je gage que les dieux l’ont voulu ainsi. Alors je ne chercherais pas à savoir pourquoi mais je sais que l’on m’a menti. J’accepte donc d’être leur jouet, puisque je ne peux rien y faire mais même un guerrier aussi stupide que moi saura tirer son épingle du jeu tôt ou tard. Ce soir, je dois penser à rassembler mes énergies pour tuer les monstres les plus cruels de ce monde.

Apres, Thorgun aura des comptes à me rendre.

Par Panda Mc Keen le 21/1/2002 à 1:26:52 (#754400)

gna gna gna:D

Par MAeslin le 21/1/2002 à 1:45:48 (#754458)

*finit son troisième sac de chips et son deuxième bol de pop-corn*

*fige en arrivant à la fin*


LA SUITEUH!
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LA SUITEUH!
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:p

:lit:
:hardos:
:lit:
:hardos:
:lit:
:hardos:

Par Muldan le 21/1/2002 à 11:26:47 (#755590)

Comme d'hab, tout bonnement excellent :lit:

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