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Le sang et la terre

Par Thagarnyss le 17/1/2002 à 12:48:21 (#730984)

Tout arrive à qui sait attendre, ma patience et mon entêtement étaient enfin récompensés, neuf longues années et l'intervention de ma féerique maman avaient été nécessaires pour réussir à déchiffrer les tatouages qui ornaient partiellement mon corps .
J'avais enfin compris le fondement du dernier, je savais enfin comment réaliser mon destin : en ayant des enfants, des enfants de la nature au sens propre .
Vous comprendrez aisément ma surprise en lisant le reste de ce court récit !

Moi, le sang mêlé, fils d'une fée et du plus gentil des forestiers, vierge à mon age et vieillissant, tatoueur, druide et j'en passe, je dois partir rejoindre le monde de ma mère . Mais avant de partir j'avais une tache à accomplir : donner naissance à deux enfants qui sortiraient du ventre de leur mère : la Nature .

J'avais suivi précautionneusement toutes les indications cachées dans le tatouage, le rituel s'achevait, la dague pour achever ce dernier était prête, la lune était haute dans le ciel et éclairait le ruisseau qui gambadait en chantant dans le sous bois .
Comme cela m'était demandé, j'étais seul, je sentais juste la présence du loup qui m'avait accompagné depuis la cérémonie qui avait fait de moi un druide, il avait toujours était là, veillant sur moi comme sur sa propre progéniture .

Je me dénudais lentement, concentré sur ce que j'allais devoir faire, je dessinais les symboles rituels sur mon corps à la graisse noire puis me penchai lentement au dessus du ruisseau .
D'un mouvement lent et profond je m'entaillai le bras gauche de l'intérieur du coude jusqu'au poignet . Je ressentis une violente douleur car la plaie devait être profonde afin que le rituel réussisse .
Un filet de sang se déversa dans le ruisseau, son cours se troubla sous la lueur de a lune alors que je prononcais ces paroles :


Fille des eaux et du sang de la terre
Ouvre toi au monde telle une fleur qui eclot
Et porte la voix de Titania ta mère créatrice
Aux femmes et hommes de ces contrées

Je me redressai doucement et me dirigeais vers le rocher central de la clairière d'à côté . Ce rocher devait être là depuis la nuit des temps, depuis que notre monde existe et il allait participer à mon rituel : une histoire, une anecdote de plus qu'il pourra raconter aux arbres et aux animaux du coin .

Je me concentrais de nouveau, le souffle rauque, créant un nuage flou autour de mon visage à chaque expiration . Je me penchai sur ce rocher couvert de mousse et m'entaillai l'avant bras droit sur toute sa longueur en prononçant ces quelques mots :


Fils des bois et du sang de la terre
Ouvre toi au monde tel un arbrisseau
Et porte le coeur de Titania ta mère créatrice
Aux femmes et hommes de ces contrées

Etourdi par la douleur, je m'éloignais en titubant, n'ayant pas même la force de me rhabiller, je m'effondrai, épuisé et soulagé car mon destin venait de s'alléger d'une lourde tache .
Le loup me tint chaud toute la nuit et partit juste avant mon réveil, mais ou étais-je ?

Par Terckan le 17/1/2002 à 18:47:14 (#732977)

Puisse Artherk guider tes enfants sur la voie de la lumière, brave druide.

Par Leïka le 18/1/2002 à 7:47:14 (#735800)

Leïka parcourait les multiples chemins de terre d'Arrakas, la tête emplie de sombres et tristes pensées. Elle sentait grandir en son coeur une angoisse qu'elle n'aurait su controler, sentant bien que l'heure approchait. L'heure pour celui qui avait fait d'elle sa fille de rejoindre le monde immortel des fées... Elle se souvint pourtant de la promesse qu'il lui avait faite, celle de ne point quitter ce monde sans lui offrir un dernier adieu. Et pourtant...

Les lunes s'étaient succédées, et Leïka avait cherché la trace de son père, en vain. Après l'annonce de la disparition de la régente Deedo, leurs chemins ne s'étaient plus croisés. Mais Leïka sentait, au fond d'elle, que Thagarnyss n'aurait pas quitté ce monde.. Non, pas de suite. Il lui restait une derniere chose à accomplir, bien que jamais son père ne lui en ai parlé. Elle le ressentait, simplement..

Et ce matin là, alors qu'elle remuait ces tristes pensées, une ombre se dessina à l'orée de la foret. Un sourire illumina son visage lorsqu'elle reconnut le vieux loup qui avait toujours veillé sur Thagarnyss. Mais ce matin, le loup était seul.. Elle s'approcha de lui, le caressant quelques instants, surprise. Où était son père? Que lui était-il arrivé ? Un frisson la parcourut, involontairement. Le loup s'était éloigné, retournant un peu plus au creux de la forêt. Et Leïka le suivit..

L'étrange animal la conduisit au pied d'un ruisseau, avant de disparaitre a nouveau dans les bois. Elle se retrouva seule, dans ce semblant de clairière. A ces pieds, un tas de vêtements. Son coeur se serra lorsqu'elle les ramassa, reconnaissant là la tunique de son père. Son regard heurta alors une trainée de sang, non loin de la rivière. Incompréhension... Elle suivit des yeux cette mare de sang qui se perdait à travers les arbres. Longuement elle resta ainsi, ne sachant que faire. Mais ces pas finirent par la conduire sur les traces rougeâtres, l'amenant dans une autre clairière.

Le corps dénudé de son père gisait au pied d'un rocher souillé de sang. Effroi... Elle se précipita vers l'homme qui semblait reposer, soulagé pourtant, sur le tapis d'herbe. Elle remarqua les profondes entailles qui éventraient ses avant-bras. Elle n'était pas inquiète pourtant! Le coeur de cet homme avait toujours été un secret, et elle savait déjà qu'elle ne saurait pas ce qui l'avait conduit à se mutiler...

Elle lui recouvrit le corps des vêtements trouvés, sans se soucier des signes graisseux qui l'ornait. Puis elle revint precipitament vers la rivière. Rêvait-elle, ou l'eau lui semblait trouble malgré le courant ? Elle déchira un pan de sa robe et la trempa dans l'eau glacée, avant de revenir auc cotés de son père. Elle entreprit alors de lui nettoyer ses blessures, du mieux qu'elle le pouvait, et finit par les bander à l'aide des morceaux de sa robe à nouveau déchirée.

Thagarnyss semblait paisible dans son sommeil. Elle aurait aimé le ramener chez lui, dans sa "tanière" comme il disait, mais ses minces bras n'auraient pas pu l'y amener.
Alors, auprès de lui, elle attendrait son réveil...

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