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La légende de Deilin Cân
Par Yoshimo Lombra le 13/1/2002 Ă 0:19:49 (#708306)
LE TRESOR DE DEILIN CĂ‚N
Avec un grognement étrangler, l’énorme ours s’écroula sans vie, la hache du champion nain fichée entre les épaules. Thorgar Brise-os se tenait debout les mains sur les hanches, un sourire satisfait sur son visage joufflu.
« Joli coup, Thorgar ! » lui lança Norri Barbecuivre, gratifiant son compagnon d’une tape sur l’épaule. « Tu est toujours aussi habile avec une hache. »
« Oui, un autre exploit à ajouter à la saga intitulée : le trésor de Deilin cân », dit Drongol Massepierre. « Lorsque nous rentrerons, elle sera aussi célèbre que l’hymne à Ungrum la Hache .»
« Mais pas pour les mêmes raisons, j’espère. » ajouta Norri
« J’aurais pu tuer cet ours avec une main attachée dans le dos. »
Retirant Casse-crâne, sa hache, du cadavre du plantigrade, Thorgar se retourna face au vieux nain, soupesant sa hache comme il en avait l’habitude de le faire. « Pourquoi ne l’as tu pas fait alors ? » grommela-t-il .
« Ne te fâche pas. Je disais juste que de mon temps, nous ne tuions des ours que pour aiguiser nos haches. » se moqua Wulf Wulfenson d’entre sa barbe blanche comme neige.
Il s’assit sur une souche et sortit une petite gourde de son sac, enleva le bouchon avec un pop et y but goulûment. Thorgar se tourna vers Skaz Bassefosse et demande « C’est encore loin ? »
Lâchant sa fidèle lance, Skaz sortit le vieux parchemin de sous sa tunique et le déroula, étalant la carte sur un tronc d’arbre pour que tout le monde puisse voir. « Il faut passer ce ravin » dit-il, traçant la route de son doigt noueux, « traverser ce pont et nous devrions y être »
« Bien, je pense qu’il est temps... »Thorgar fut interrompu par un long hurlement de loup « ...de se remettre en route »
Rotant bruyamment, le vieux nain remit la petite gourde dans son sac avant de ramasser son épée qui visiblement n’était pas toute neuve non plus. Resserrant sa ceinture, il rejoignit finalement la colonne. La bande de hardis aventuriers se remit en marche, Norri sifflotant un air.
Plus ils marchaient à travers la forêt, plus Throgar s’inquiétait. Karak Norn semblait si loin. Pour une race habituée au pics dénudés et rocheux des Montagnes Grises et à la vie souterraine, l’étendue infinie de verdure était un monde étrange. Se retrouver dehors si longtemps était inhabituel, mais Thorgar savait que le sacrifice en valait la peine. Quelque part au milieu des collines et de cette pénombre était caché le trésor de Dellin Cân.
Le champion nain avait entendu pour la première fois parler du trésor qui reposait sous les eaux, deux mois auparavant alors qu’il était au milieu des pics enneigés de ses montagnes natales. Il se frayait un chemin par un défilé en direction de Karak Norn, lorsqu’il tomba sur un sorcier humain à moitié recouvert de neige. Son corps avait été lacéré par ce qui aurait pu être les griffes d’un Gekko et il était presque mort des ses blessures et de froid. Mais avant de succomber, le sorcier lui livra le secret du trésor et lui donna la carte qui allait avec.
Rassemblant une équipe de nains hardis et prêts à risquer leur vie pour la plus grande des récompenses, Thorgar Brise-os s’était dirigé vers les forêts au-delà des montagnes, le royaume mystérieux des elfes.
Dans son dernier souffle, le sorcier avait murmuré que le trésor avait plus de valeur que de l’or ou de l’argent. Des images de diamants gros comme des enclumes et d’artefacts magiques inestimables qui dataient de l’époque des premiers dieux naquirent dans l’esprit de Thorgar, et sa soif de richesse devint telle qui lui fût impossible de tenir sa langue. Un tel trésor remplirait les caveaux de sa famille, restaurerait sa fierté et son honneur. Il le rendrait de très riche a immensément riche !
Le groupe avait descendu des rapides, traversé un marais et bravé l’attention constante des bêtes qui vivaient dans la forêt. Ils avaient aussi aperçu quelques signes de la présence des efles. La preuve la plus évidente et déplaisante fut lorsque Norri, Skaz et Drongol s’étaient soudain retrouvés soulevés dans les airs et laissés à se balancer dans un filet accroché à un énorme conifère. Thorgar se demandait quelle autres surprises la forêt avait encore en réserve.
« Shhh-thunk ! » Une flèche se ficha dans l’écorce d’un hêtre, à dix centimètre du nez de Thorgar, le sortant brutalement de sa rêverie alors qu’un autre trait rebondissait sur son armure protégée par des runes.
« Embuscade ! » cria Norri.
Thorgar examina attentivement les deux pentes du ravin mais ne vit aucun signe des agresseurs. Un autre membre de la bande cria quelque chose et cette fois, le chef des nains aperçut un mouvement furtif dans les sous-bois du sommet d’un talus.
« Planquez-vous ! » cria Thorgar et le nain se jeta sous le surplomb que faisait le bord du ravin. Regardant autour de lui, il vit Drongol au-dessus du corps de Wulf Wulfensson, tenant la tête du vieux guerrier dans ses mains calleuses.
« Ils ont eu Wulf » dit Drongol d’une voix morne. Thorgar aperçut la flèche plantée dans la poitrine du nain, sa respiration difficile indiquait que le poumon était touché.
Ouvrant la bouche comme un poisson hors de l’eau, le vieux nain ouvrit à moitié les yeux. « Ma bière, » murmura-t-il, des larmes commencèrent à couler sur son visage. « Ma bière est fichue... » Drongol vit la pointe d’une flèche dépasser de ce qu’il restait de la gourde fichue de Wulf. Il remarqua alors soudainement que le vieux nain ne respirait plus. Pour Wulf, l’aventure s’arrêtait la.
« Vite ! » Thorgar appela ses compagnons. « Si on se dépêche, on peut atteindre le sommet et prendre notre revanche sur ces poltrons d’elfes en leur piquant leur trésor ! On va leurs montrer, par Grimmir ! »
Poussant le cri de guerre de Karak Norn, les nains jaillirent de leur abri et coururent le long du ravin. Apercevant du mouvement dans les buissons au-dessus de lui, Ordo appuya sur la gâchette de son arbalète, le carreau partit droit vers les sous-bois, le nain espéra qu’il trouverait sa cible. Au bruit d’une corde d’arc et du sifflement d’une flèche à ses oreilles, le nain courut de plus belle.
Norri Barbecuivre atteignit le premier la crête boisée que Skaz leur avait montrée sur la carte. Poussant un cri de satisfaction, il sauta a travers les branches. Un autre piège se déclencha dans un bruit de branches fouettant l’air. Norri fut projeté violemment en arrière, au dessus des têtes du reste de la bande, comme s’il avait été balancé par un géant.
Thorgar fut le second à atteindre la crête et l’endroit où Norri était tombé sur un piège. L’empaleur avait été déclenché et la grande branche très souple avait repris sa position naturelle avec une force phénoménale. Thorgar n’eut pas besoin de vérifier si le nain avait survécu à l’impact, le pieu ensanglanté et long d’un bon mètre qui était fixé à la branche ne laissait aucun doute sur l’issue de ce vol plané. ( C’est ce qui s’appelle le lancer de nain :D )
Dans un bruit d ‘éboulement de pierres, les quatre rescapés glissèrent et trébuchèrent le long de la pente et arrivèrent à une clairière cachée. Drongol et Skaz avaient été toucher par des flèches, mais leurs blessures n’étaient pas trop graves.
Lorsque Thorgar pénétra dans la clairière, il fut frappé par la magnificence des lieux. Même pour l’esprit bourru d’un nain, l’endroit était d’une exceptionnelle beauté. De l’autre côté, une chute d’eau vive tombait d’une falaise recouverte de fougères dans un étang. L’eau claire, agitée d’un tremblement presque vivant, clapotait sur des pierres recouvertes de mousse et des bouquets d’énorme fleur sauvage remplissait l’air d’un parfum hypnotique. Profitant de cet instant de répit, ses compagnons rejoignirent le nain dans un silence sacré.
Hurlant comme des démenés, des guerriers elfes bondirent dans la clairière. Les agiles combattants atterrirent juste devant les nains abasourdis qui levèrent leurs armes pour lui faire goûter du sang elfique. Dans une apparente confusion emprunte de frénésie, les silhouettes insaisissables des efles engagèrent le combat à une vitesse ahurissante.
Pour les nains habitués à des méthodes de combat beaucoup plus traditionnelles, c ‘était comme si ils se battait contre des courants d’air. Avant qu’ils ne puissent porter le moindre coup à leurs adversaires, les elfes, dans un mouvement qui tenait de la danse, évitaient les tranchants de haches et les coups d’épées et ripostaient avec leurs propres armes, aussi vite que l’éclair.
Leurs compétences et de combattant obtenues grâce à leurs entraînement constant et leurs geste séculaires, faisait des elfes de terribles adversaires. Dans leurs état à la limite de la transe, rien ne pouvait distraire les elfes, leur subconscient guidait leurs coups avec une précision redoutable. Comparés aux elfes, les nains apparaissaient lents et lourdauds, et pour déséquilibré encore plus le combat, Thorgar et ses amis étaient en infériorité numérique, à presque un contre deux.
Grognant de colère et de frustration, Thorgar frappa en direction de l’elfe le plus proche, droit vers la poitrine nue et tatoué de l’habitant des bois. Le fer croisa le fer lorsque Casse-crane fut stoppée par une élégante lame du guerrier. Pivotant sur la pointe des pieds, l’elfe fit passer son épée dans son autre main et frappa Thorgar dans le dos. Les mailles de sa cotte crépitèrent lorsque la Rune de Protection gravée sur l’armure protégea le champion d’une autre blessure.
Du coin de l’œil, entre les tourbillons et les esquives des ennemis, Thorgar vit Ordo trébucher et tomber en donnant des coups de sa hache de guerre en direction d’un nouvel assaillant.
Les oreilles de Skaz sifflèrent lorsqu’un coup heurta son heaume, il évita les lames vives et chatoyantes et porta de toutes ses forces un estocade de son arme. Au tout dernier instant, le corps de l’elfe s’écarta, et la pique du guerrier nain s’enfonça dans la sol pierreux. Tirant désespérément dessus, Skaz la sentit se dégager. Dans un dernier effort, l’arme se libéra et le nain vit une lame courbe faire un arc de cercle en direction de son cou, ce fût la dernière chose qu’il vit.
Casse-crane manqua sa cible une fois de plus et Thorgar eut la surprise de voir son adversaire bondir par dessus sa tête et disparaître hors de sa vue. Avant qu’il ait peu se retourner face au guerrier elfe, il ressentit une terrible douleur alors que la lame elfe s’enfonçait dans son côté. Le coup avait été porter avec une telle force que même l’armure magique de Brise-os ne peut le protéger, des étincelles jaillirent de la cotte de maille traversée par le métal très effilé de l’épée.
Thorgar tomba à genoux, une expression de stupeur sur son visage ridé. Les guerriers elfes avait cessé leurs mouvements tourbillonnants. Drongol Massepierre gisait sans vie, au bord de l’étang, le crâne fracassé, du sang sombre coulant de sous son casque et de sa barbe noire et fournie. Et le champion était lui aussi mourant. La lame de l’elfe avait trouvé son chemin et à présent son sang s’écoulait de son corps à chaque nouveau battement de son cœur emballé par la rage de se voir lui et ses compagnons maîtrisés si facilement par des créatures d’apparence si faible. Mais plus que tout la perspective de voir le trésor lui échapper faisait s’écouler son sang encore plus vite.
Le chef de la troupe des elfes se tenait devant Thorgar, ses cheveux dressés le faisait ressembler plus a un animal qu’un elfe. Il posa un regard froid sur le nain.
« Le trésor... le trésor sous les eaux, » murmura Thorgar, « Laissez-moi le voir avant de mourir. » Son esprit délirait sous la douleur et des visions d’or et de joyaux passaient devant ses yeux. Il commença à ramper vers la chute d’eau, la douleur secouant son corps meurtri de spasmes.
Un sourire énigmatique se dessina sur le visage du chef elfe et il suivit le nain qui rampait péniblement sur le sol. S’arrêtant pour retrouver son souffle, Thorgar leva ses yeux pour voir un autre elfe émerger de derrière un rideau de pluie, tenant dans ses longues mains un petit coffret en bois. Il porta la boite de l’autre côté de l’étang, et le posa avec cérémonie sur le sol, juste devant le nain.
Thorgar oublia quelques instants la douleur lorsque son regard cupide de posa sur le coffret. Qu’y avait-il à l’intérieur ? Pas d’or ni d’argent, le coffret était bien trop petit et léger. Une amulette magique peut-être, une énorme gemme ou même une couronne antique. Il avança sa main tremblante.
D’un mouvement vif, l’elfe se baissa et agrippa l’avant-bras du nain d’une poigne d’acier. « Tu ne doit pas souiller le trésor de tes grosses mains de nain cupide et stupide, » dit-il. « Mais tu peux regarder ce pour quoi tes amis et toi-même êtes morts. » Il fit un signe à l’autre elfe, qui actionna la complexe ouverte et souleva le couvercle de la boite.
Thorgar se tendit en avant pour regarder. La boite était remplie de feuilles de chênes veilles et jaunie. Chaque feuilles était recouverte de lignes d’écriture minuscule, de multiples runes elfes, parfaitement dessinés et d’une grande beauté.
Thorgar était stupéfait de surprise et d’incompréhension. « Qu’est-ce que... » fut tout ce qu’il put articuler.
« Voici le trésor de Deilin Cân. La science de guérison par les herbes, compilée il y a des siècles par un des grand mages de la foret sur des feuilles tombées du plus vieux chêne de celle-ci ,» expliqua l’elfe. « C’est un trésor inestimable... pour nous. Les races inférieures ne peuvent pas apprécier sa valeur. La connaissance a pour nous plus de valeur que de simples morceaux de métal. »
La déception remplaça la cupidité dans la conscience de Thorgar. Ses braves et lui avait risqué leur vies pour une poignée de feuilles jaunies, et ils avaient payé le prix fort. Et avec celle seule pensée à l’esprit, Thorgar Brise-os, champion de Karak Norn, retrouva ses ancêtres à la table dorée des banquets du Valahalla.
Par Orca Wyvern le 13/1/2002 Ă 0:30:56 (#708378)
Par Cthulhu le 13/1/2002 Ă 11:27:13 (#709810)
Par Yoshimo Lombra le 13/1/2002 Ă 16:41:18 (#711407)
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