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Retour aux sources
Par Shaan le 7/1/2002 à 0:09:37 (#676288)
Le vent souffle fort ce soir, annonçant sans doute une tempête a venir. Je suis assise sur la plage, mon regard errant sur las vagues qui saffronte, pour finir par déferler sur la grève. Se sont les seuls bruits qui hantent le lieu en cette nuit, il y fait trop froid pour que les amants viennent sy perdre, et lendroit est bien loin des villes et trop découvert pour abriter quelques comploteurs ou autres malfaiteurs.
Cela fait maintenant quelque temps que je suis « revenue » dentre les morts
du moins ce quils croient être les morts. Je repasse dans mon esprit les derniers événements, la réticence de certains a me reconnaître comme celle que je fus, la joie dautre en me revoyant
les nouvelles rencontres
une parmi dautre en particulier.
Un regard en arrière me fait me rendre compte a quel point ces derniers jours furent remplis de dangers, de joies, de peines
et aussi combien ils ont ébranlé ma confiance. Ce que je prenais pour acquis en est venu a méchapper, ce que je pensais hors de ma portée mest apparu soudainement. Face a ces doutes, a ces nouvelles considérations, mon instinct me crie que ces incertitudes peuvent les mettre en danger, elles. De par une logique qui mest propre, jacquiert bientôt la certitude que jai a quérir de nouvelles réponses, de nouvelles forces si je veux les protéger
Alors que je reprends conscience du monde extérieur, je ne sens plus le souffle du vent, et le bruit de locéan nest plus quun murmure alors que lastre du jour enflamme le ciel a lhorizon. Ainsi mes réflexions auront durer tout un jour sans vraiment aboutir, laissant avec indifférence le soleil tracer sa course dans le ciel. Je lobserve donc sabîmer dans locéan et faire place a la lune
la lune
je la contemple un instant et y devine le visage de la dame de la nuit, bienveillante.
Limage dun lieu
un endroit lié a mon passé, me frappe comme une révélation soudaine
réminiscence de mon esprit ou indication de la dame, cet image me souffle que si je dois trouver des réponses, cet endroit ressurgi de me passer me les donnera sûrement.
Ma décision est rapidement prise, le voyage ne durera que quelques jours. Subitement jai hâte de partir, je songe un instant a les prévenir toutes deux
non
peut-être serai-je déjà revenue lorsquelle se rendront compte de mon absence. Je me lève sous le regard des étoiles et du ciel garnis détoiles.
Dun pas alerte je me dirige vers Lighthaven et le palefrenier a qui je lavais confié lors de mon arrivée. Les années ont passé depuis lors
le doute métreint
ma monture navait rien dordinaire, mais rien ne dit que lhomme lait gardée avec lui. Le voyage risque de durer passablement plus longtemps sans autre moyen de transport que mes pieds
je songe un instant a un portail
mais ma venue là-bas doit être aussi discrète que possible
bientôt la maison du palefrenier est en vue, japerçois une faible lumière a une des fenêtres, étonnée de le voir encore debout a cette heure.
Japproche de la porte et frappe trois petits coups
le raclement dune chaise, le bruit dune arme quon tire de son râtelier, quelques pas lourds destinés a faire savoir quon approche, la porte qui sentrouvre, laissant filer un peu de la chiche lumière éclairant la pièce. Je pousse intérieurement un soupir de soulagement en reconnaissant lhomme. Les années ont fait leur travail, ajouté quelques rides, blanchis ses cheveux, mais cest bien lui. Lui par contre a toute autre réaction en me voyant
presque identique a ce que jétais la première fois que je lai vu
ses yeux expriment un vif étonnement, sa bouche reste pendante, comme sil était devenu soudainement muet. Son teint devient aussi pâle que celui dun cadavre, me faisant craindre quil nait abandonner ma monture a son sort.
Je le regarde, et me décide a parler avant quil ne sévanouisse de stupeur.
« Bonsoir
je vois avec plaisir que tu ne mas pas oublié
jose espérer pour toi que ce que je tai confié est encore a ta garde. »
« Oui, oui, il est toujours là, ne vous en faites pas
je
je nai pas osé y toucher »
Je me rends compte a présent que si mon souvenir est resté si vivace dans son esprit, cest surtout a cause de ce que je suis venue chercher. Sa peur mamuse dune sombre joie, je men délecte presque
mais le temps presse
« Alors conduis moi a lui, je dois partir au plus vite »
« A
a cette heure dame ? il est tard, jallais justement me coucher »
« Oui, a cette heure, désires-tu me faire attendre inutilement ? Tu as été bien payé pourtant
»
Mon ton est sans réplique
je crains un instant que lhomme ne meurt de frayeur, quand la porte se referme brusquement, ses pas précipités résonnants derrières lui. Cette fois, il ne lui faut que quelques instants pour revenir avec une lourde clé, et me conduire aux écuries dont il ouvre prestement la porte. Ces dernières sont plongées dans lobscurité, et seul un lugubre hennissement se fait entendre du fin fond de la grande salle. Je ne peux empêcher un petit rire de franchir mes lèvres en voyant le palefrenier trembler de tous ses membres en même temps que je mavance dun pas tranquille dans la pièce. Jarrive bientôt devant une stalle occupée par un étalon a la robe noire. Je flatte son museau doù se déverse de la fumée, elle aussi teintée de sombre
je fixe son regard où se tapissent des prunelles dun rouge flamboyant. Je lenfourche, sachant par avance que nombres dyeux ne verront en lui quune monture certes intimidante, mais ne possédant rien de bien particulier. Je madresse pourtant a lui comme a une personne que je respecte.
« Allons-y, nox, nous avons beaucoup de chemin a parcourir
»
Je rabats le capuchon de ma cape sur mon visage, silhouette maintenant tout de noir vêtu. Je jette un regard au palefrenier, sachant quil na quune envie, celle de rejoindre sa couche et de sy terrer pour le reste de la nuit. Je jette quelques pièces a ses pieds, paiement plus que dix fois suffisants pour ses services. Je madresse ensuite a ma monture dun ton presque neutre, cachant difficilement la joie que jai de le retrouver après tant dannées.
« Nous retournons a Nekara mon joli
allons
»
Je menfonce alors dans les ténèbres
de plus en plus impatiente darriver jusqu'à ma destination.
Par Elistrae le 7/1/2002 à 0:41:52 (#676440)
Un galop ...je l'entend , il s'eloigne et ammenne avec lui une partie de mon âme , de mon coeur vers le jugement de mes péchés ...
Son cavalier est une ombre et son visage est la mort ...
Sursaut ...
Je me reveille ... aucune goutte de sueur ne perle sur mon corps nu dans les draps de soie blanches ... je me lève alors et regarde par la fenetre de ma maison ...
Les étoiles semblent scintiller d'anormale facon ... pour finalement former un message subtil de part leur position ... un message divin ...
Je pense a Elle ... et sourit ... les cauchemars redeviennent rêves quand elle en fait partie de cette facon la ...
Je sait qu'elle n'est pas en danger ou tout du moins j'evite cette pensée ... parfois il faut revenir dans le passé pour nourrir le futur...
Et Sélène sait que les reminiscences sont l'essence de nos futurs ...
"Oh oui ..."
Je me repose sur mon lit alors que dans ma tête un sentiment symbiotique de retrouvaille et de plaisir se fait sentir ...
Mon coeur galope alors vers les Celestes Nuées...
Par neilae le 7/1/2002 à 1:14:10 (#676582)
Je me devetis et plonge mon etre dans l'eau fraiche de la nuit... Je m'y attarde quelque temps malgré l'eau glaciale... Mon corps n'as pas la notion de temperature, cela ne me gene pas... Soudain MoZ Croasse depuis le rocher où il s'est perché... J'abandonne mon bain en hate et saisie mon Cimetère... Je me tapis nue en haut d'un arbre et observe... J'écoute le silence et essaie de percé l'obscurité... J'apperçois une silhouette au loin... une cavaliere sur une sombre monture... Elle s'approche et s'apprette a prendre le pont traversant la riviere... Je n'ais pas le temps de m'équipé.. Je saute rapidement a terre et saisie ma cape avant de repartir dans les arbres... Je la met en unique vetement... et m'approche de la cavaliere par la vois des airs... Je saute sur la barriere du pont où la voyageuse viens de s'engager, je m'accroupi cherchant une stabilité acru... elle est face a moi... Je sent alors un frisson me traversé en decouvrant le visage a demi voilé par le capuchon de sa cape... l'étonnement m'envahi
Shaan...
Par Shaan le 7/1/2002 à 1:29:06 (#676639)
Je la regarde un instant, et ses manières d'être me rappellent encore une fois ma destination. Je n'arrête pas ma monture, ne lui laissant que quelques mots en guise d'explication. Je me rends alors compte de sa nudité, et l'observe l'espace d'un instant, avant de m'en retourner a mon voyage et a sa progression.
"Je ne serai absente que quelques jours... en attendant, apprends a te montrer un peu plus prudente... bian qu'apparemment tu fasses peu cas de es conseils"
[HRP : *se demande s'il doit continuer ou s'il ennuie tout le monde*]
Par Rose d'Eleas le 7/1/2002 à 1:35:33 (#676658)
Je repense aux derniers evenements,qui se sont enchaines si vite,a Elistrae,a Selene,a la nuit...Mais aucune vision n est plus douce que la sienne...
Reviens vite,et surtout prends garde a toi...
Mon esprit l accompagne dans sa chevauche aussi longtemps que possible,puis trouve refuge dans des reves,souvenirs de ces instants de paix partagee,comme voles au monde.
Par neilae le 7/1/2002 à 1:38:01 (#676663)
Par Cyran le 7/1/2002 à 16:43:20 (#679579)
Par Oddeye le 7/1/2002 à 18:12:09 (#680177)
hrp : c'est bien continue
Par Rose d'Eleas le 8/1/2002 à 15:44:34 (#684645)
Heu....Tu nous fait mijoter un peu avant la suite?
Par Oddeye le 8/1/2002 à 19:27:51 (#685713)
Provient du message de Shaan dans le post de luna & frivolle
c'est vrai ça, c'est pas gentil de faire attendre les gens
:rolleyes:
moi non j'ai rein dit
*fait semblant de s'écarté tout en gardant un oeuil sur le post au cas où*
Arrivée
Par Shaan le 9/1/2002 à 2:08:47 (#687588)
Quelques jours passèrent avant que lair ne se fasse moins mordant, que la neige disparaisse et que Nox ne se mette a piaffer dimpatience. La roche nues se chargeait seules a présent de transmettre lécho des sabots de Nox. Je ressentis un sentiment mêlé de joie et de peur lorsquau détour dun chemin soffrit a ma vue ce lieu ou je passai tant de temps
nous étions arriver.
A mesure que ma monture dévalait la pente qui menait a la cité, ayant presque oublié de men demander la permission tacite tant il lui tardait de rejoindre ses murs, je contemplais cette ville perdue au fond dune vallée rocailleuse. Elle était telle que dans mon souvenir, bordée dun côté par les montagnes, de lautre par des terres sauvages, son accès le plus faciles se faisant sans doute par le golfe qui la bordait. Défendue par de lourds remparts dun noir dOnyx, leffrayante beauté de la sombre cité attirait plus dun voyageur curieux, pour ne jamais le voir repartir.
Nekara, ou la cité des ombres, comme certains aimaient a pompeusement lappelé, offrait un spectacle aussi inquiétant que peu commun. Au centre de la ville, dun aspect circulaire, se tenait un imposant palais, demeure du seigneur de la ville. Selon mes souvenirs, les alentours du palais étaient divisés en quartiers regroupant certaines qualités communes
ainsi le quartier des guildes se trouvait au nord et était opposé en direction a celui des marchands, proches de ce dernier se trouvaient les quartiers des plaisirs, qui lui faisait face aux quartiers des temples. Chacun avait fini par nommé ces quartiers selon sa propre langue, et le bruit court que les hurlements de ceux qui auraient oser prétendre que la ville avait été partagée telle une tarte se font toujours entendre du fin fond du palais. Connaissant la ville et ses habitants, que ce fait se révèle être vrai ne maurait pas étonné.
A mesure que je mapprochais, sentant lair salourdir de menaces voilées a chaque pas de Nox, ce que javais a savoir se faisait a nouveau jour dans mon esprit. Bien que la ville naie pas de systèmes de castes, les plus mal lotis se trouvaient relégués au fin fond des faubourgs, alors que les puissants se partageaient les abords du palais. Ainsi, un nouveau visiteur parcourant une des rues principale pourrait se voir passé de la crasse la plus noire, aux décorations les plus étincelantes quil ai jamais vu
si du moins il survivait jusque là. Au cours du temps, des lois tacites sétaient instaurées, et ceux qui habitaient la ville avait appris a sy conformer
ou nétaient plus. Personne ne pouvait se vanter de savoir qui gouvernait réellement Nekara, certains prétendait que le Pasha, cétait le titre qui lui était le plus couramment donné, gouvernait de son propre chef
dautre encore soufflaient quil recevait dhabiles conseils de la part du maître de la main noire et de quelques autres guildes moins importantes
ou encore était-il courant de surprendre la rumeur selon laquelle le puissant nécromant dont la tour se trouvait non loin en aurait fait sa marionnette
toujours était-il que les affaires marchaient, et cétait bien là tout ce qui importait
Je nétais maintenant qua quelques dizaines de pas des lourdes portes de la ville, et les nombreux détails dont je navais souvenirs nétaient maintenant plus cachés a mes yeux. Les remparts étaient remplis de milliers de pointes acérées, autant dendroits ou le seigneur des lieux aimaient exhibé le corps de ceux qui lavaient défiés, rappelant a chacun comment fonctionnait les lieux. Je sentais lair se garnir peu a peu de magie noire ,de sombres protections qui ne demandaient qua sactiver dun mot de pouvoir, laissant lâme de limprudent lambeaux. Je pouvais deviner derrière chaque meurtrière le regard aiguiser dun archer près a tirer, alors que les orcs, perchés du haut des remparts et engoncer dans leur lourdes armures, essayaient tant bien que mal de percer mes intentions, se tenant prêt a faire vibrer lair de leur hache a la moindre alerte. Je pus même apercevoir, planant au-dessus de la ville, une gigantesque forme rouge, volant avec une aisance et une grâce inquiétante entre les hautes tours du palais.
Jétais maintenant devant les grandes portes de la ville, et je pouvais deviner derrière elle le tumulte de la ville, qui jamais ne cessait, que la nuit ou le jour recouvre le monde. A mon approche, les deux sentinelles me fixèrent dun regard inquisiteur, aussi je cru bon ôter ce qui voilait mes traits. Il sagissait de deux hommes-lézards, race qui se vantaient davoir une parenté avec les dragons, mais dont lintelligence faisait douter de cette dernière assertions. Les écailles qui recouvrait tout leur corps étaient néanmoins plus dures que bien des métaux, et un coup de leur griffe laissait peu de chances de voir le prochain lever de soleil
Les paroles peu amènes et grivoises dune des créatures, prononcées dans une langue qui lui est propre, me font revenir au présent et sortir de mes pensées qui se sont égarées sur ces derniers jours, ces derniers instants
oui
me voilà devant les portes de Nekara. Je les regarde durement alors quelles sesclaffent de concerts en datroces bruits gutturaux. A nouveau mes paroles sont sèches, se veulent sans réplique, mais cest pourtant avec un regard de défi quils mouvrent les portes et me souhaitent faussement un bon séjour. Leur attitude me rappellent que je ne suis plus en Althéa, qil nest pas aussi facile ici dimpressionner le premier venu, et que jaurai a présent besoin de toute ma vigilance si je veux que le séjour se déroule en effet sans ennuis. A peine ai-je franchi les portes que le tumulte de la ville menvahit
Par Velvet le 9/1/2002 à 10:41:04 (#688181)
Par Rose d'Eleas le 9/1/2002 à 14:51:27 (#689356)
et le bruit court que les hurlements de ceux qui auraient oser prétendre que la ville avait été partagée telle une tarte se font toujours entendre du fin fond du palais
C est une mise en garde? :D
RP on:
Elle est deja parti depuis quelques jours...Mon esprit effleure le sien regulierement,ressentant son impatience,et les remous de ses souvenirs.
Bientot,je sens en elle un changement,son esprit est sur la defensive,sans pourtant qu un danger soit imminent...J en dedui qu elle atteind son but...Nekara...Cité des Ombres....
Je me surprend a esperer que la vie Altheenne n aura pas nui a ses reflexes.
Ne pouvant guere plus que lui signaler ma presence,je me fend d un effort de concentration pour lui faire parvenir les vibrations de mon amour...
Visite
Par Shaan le 12/1/2002 à 13:11:58 (#704167)
Viennent ensuite les cris, les bruits de vomissements, le cri suraigu des femmes qui se veulent aguicheuses, les bruits des lames sifflants, des rots immondes qui ne peuvent provenir que de porcs sans noms
je prends ensuite le temps dobserver cette humanité qui nen mérite plus le nom
là des hommes jouant, buvant, se battant et ségorgeant pour quelques piécettes
ailleurs des femmes dont le temps a effacé les charmes, des gobelines ou autre créatures peu ragoûtantes offrent leur charme a ceux qui nont pas le sous pour se payer mieux. A chaque coin de rue je peux apercevoir un trafic sans nom, un individu en trucidant un autre
et je quitte rapidement les lieux, craignant trop me rappeler que moi aussi, jy ai séjourné un court instant de ma vie
Peu à peu, la perversité devient plus subtil, latmosphère moins poisseuses a mesure que je me rapproche du centre de la ville. Les auberges en deviennent acceptable, et les tripots commencent a sappeler maisons de jeu. Les fragrances changent
pour enfin laisser place, au bout du chemin, aux senteurs les plus douces, aux parfums les plus rares, aux drogues les plus subtiles, aux parfums les plus aphrodisiaques
les femmes les plus expertes travaillent ici dans les atours et les décors les plus luxueux et tapageurs quon puisse trouver a des lieues a la ronde. Tout paraît ici merveilleux, et pourtant, le vice y est sans doute plus poussé quailleurs, ici il nest limité en rien par largent. Ceux qui rentrent dans ce quartier en ressortent toujours les bourses vides, dit-on
mes souvenirs ségarent un instant alors que je choisis lauberge dans laquelle je séjournerai cette nuit avant de finir mon voyage. Le prix est élevé, mais je sais quil en vaut la peine, et je ne resterai quune nuit
Prise dune mélancolie subite, je déambule dans la ville, admirant les demeures des guildes occupant le quartier du même nom
même les faubourgs de ce quartier sont relativement sûrs, les bâtiments sont simplement plus décrépits, les guildes de moindre importance, mais elles tiennent a leur tranquillité, malgré tout. Jassiste a lun ou lautre règlement de compte voilé par les ombres
simple
efficace
personne nira se plaindre des morts baignant dans leur sang
dans quelques heures il ny aura plus trace deux. Je surprends une jeune fille a la beauté toute exotique rentrant dans une grande demeure décorée dor de dargent
sans doute une fille quun chef de guilde aura payée grassement
mon regard erre un instant sur une grand demeure entourée de plantes et autres atours végétaux, et je me vois encore en sortant, heureuse davoir été rachetée et davoir échappée a ce quartier que jai quitté en visiteuse voici quelques heures
Mes pas me mènent ensuite aux abords du quartier des temples
et si Althéa est sous légide dArtherk, les dieux sombres règnent en maître a Nekara. Chaque architecture, se voulant chacune dune beauté encore plus effrayante que la précédente, est une ode tour a tour a la mort, a la souffrance, aux plaisirs interdits, et a bien dautre choses encore. Sporadiquement, jentends un cri séchapper dune bâtisse ou une autre, alors que lodeur dencens embrume doucement mon esprit. Le temple dOgrimar est sans doute celui dont les murs noirs garnis de fresque apocalyptiques et de gargouilles aux faciès hideux inspirent la plus grande peur
et limprudent qui y entre sans prêter foi au sombre seigneur se rendra vite compte que cette peur nest rien comparé aux innombrables supplices qui lui ont été réservés. Les lentes et sourdes mélopée, mêlée aux senteurs se dégageant des temples, finissent par avoir raison de mon esprit, et jerre un temps, hagarde, dans ce quartier ou la beauté rivalise avec la craint quelle inspire.
Il est tard lorsque je reprends mes esprits
mais il me reste une visite a faire avant daller me reposer, la visite dun vieil ami. Je me dirige donc dun pas alerte vers le quartier des marchands, subitement consciente de chaque bruit qui mentoure, chaque odeur qui matteint
la nuit est tombée
et même si les ombres sont mon domaine, nombreux sont ceux qui y gravitent aisément ici. Je passe rapidement la place où lon vend les esclaves, dépasse les boutiques vendant articles de nécromancie, drogues et autres choses dont tout bon citoyen se serait offusqué en Althéa. Je remarques a peine le doppelganger prenant lapparence du marchand quil vient dégorger
je lui souhaite seulement de sa voir tenir son rôle, ou il incarnera bientôt la mort elle-même.
Les lieux deviennent plus sombres, les sons plus feutrés, les ruelles plus étriquées
je mapproche dune enseigne qui ne pend plus que par une chaîne, annonçant la devanture dun herboriste. Jentrouvre la porte dans un souffle, pénètre a lintérieur de loffice ou brille une faible lumière, le marchand travaillant a ses préparations, ses lunettes sur son nez, son nez dans ses herbes
Je me découvre le visage pendant que la porte se referme en un petit claquement, indiquant au marchand quil est temps de se retourner. Un instant je crains que son cur ne le lâche, tellement il pâlît a ma vue. Il se met a bégayer de terreur, bafouillant des mots incompréhensibles alors que je vois avec amusement son entrejambe devenir tout a coups moins sèche. Je me réjouis de ce spectacle et my abandonne un moment
linstant daprès je sais que ce fus une erreur, mais je nai que le temps de sentir le souffle du vent, la présence presque invisible, le coup sur la nuque, la nuit qui menvahit
Par Cyn le 12/1/2002 à 22:28:37 (#707404)
Il naurait su dire pourquoi il lavait accompagné dans son voyage. Quelque chose en cette femme lattirait, comme une chandelle attire le papillon au cur de la nuit la plus noire. Les sentiments forts quil avait senti sa mère éprouver envers Shaan navaient fait quattiser plus sa curiosité. La forme sous laquelle il voyageait lui était maintenant devenue si naturelle
Les jours écoulés avaient été une succession démerveillement ; il avait tant à découvrir, à apprendre. La découverte de la cité avait été le point dorgue du voyage. Jamais, il navait rien vu de tel
gigantesque, la ville sombre sétendait devant lui
une merveille pour le regard
et un défi pour lesprit humain devant un tel labyrinthe
Sengouffrant entre les portes à la suite de Shaan, la silhouette se sentit pénétrer dans un monde inconnu. Des créatures jusque alors inconnues déambulaient devant lui dans un brouhaha indescriptible
Rapidement, il perdit des yeux son guide involontaire ; et pourtant, comme unis par un fil dAriane, il sen allait à sa suite.
Parti pour assouvir ses questions, il voyait le nombre de celles-ci saccroître inlassablement. La panique finit par le saisir lorsquil se rendit compte que certains passants le fixaient avec un air évaluateur. Inquiet, il se précipita en direction de Shaan
Soudain la foule disparut, il se retrouva seul face à une porte basse
Seul car le lien avait disparu.
Et pour la première fois, il connut le goût de sa propre peur
Retrouvailles...
Par Shaan le 15/1/2002 à 16:06:39 (#721539)
Ils se rendent compte que je suis réveillée. Comprenant quil nest plus besoin de simuler mon inconscience, je tente de me libérer
de parler
des chaînes
un sort de silence
me voilà réduite a néant
du moins le croient-ils pour mavoir laissée équipée comme ils mont trouvée. Je sonde les lieux, a la recherche dalliés potentiels pour me sortir de ce mauvais pas
quelques ombres
quelques esprits
certains me sont favorables, dominé quils sont par lenvie sourde de se venger
mais ils sont trop peu
je me décide donc a attendre, seule solution qui me semble valable a cet instant.
Une des figures sapproche de moi, claudicante, nayant plus que lombre dune forme humaine. Sans doute celui qui a lair le moins humain des trois
et pourtant celui qui lest le plus. Seul son regard ma permis de le reconnaître, empli de cette même haine, de cette même rancur accumulée au fil des ans. Il meffleure la joue dun moignon informe qui lui sert de main, lodeur du pus memplit les narines. Ma grimace de dégoût le fait rire, dun rire déformé, avili, quon dirait tout droit sorti des enfers. Son rictus, montrant une bouche sans dents, les lèvres a moitié mangées par les cicatrices, me montre a quel point il apprécie ce changement de situation
la victime est devenue la proie
mais quoiquil puisse me faire, je sais que je ne regretterai pas lui avoir infligé ces tourments. Ne pouvant plus retenir sa jubilation
il approche ses lèvres en même que son haleine fétide de mon visage, murmurant dune voix qui se veux douce, sensuelle, lancinante
et qui ninspire pourtant que dégoût.
« Ainsi te voilà de retour ma belle Shaan
dommage que ta fille ne soit pas là
comment sappelle-t-elle déjà, Nuance, cest cela ? »
La simple évocation de ce prénom me rappelle ce qui me lie a cet homme et a son état
le rire de ses deux comparses fait remonter une haine vieille de nombres dannées, et pour la première fois, jaffronte le regard de cet homme au service duquel jai été autrement quavec du dégoût dans le regard. Sans doute ont-ils annulé le sort de silence pour avoir le plaisir de mentendre crier
car les paroles que je veux alors lui servir se font entendre de tous dans les sombres souterrains.
« Cest cela
Narek, je pensais pourtant que tu avais payé assez cher le fait de ty être trop intéressé pour te souvenir de son nom
mon cher maître
Au fait
le mage qui tas regreffé tes yeux na pas trop regardé a la symétrie, tu es au courant jespère ? »
La remarque était facile, et son ton acerbe ne lui a pas échappé, la coup a retentit presque immédiatement, suivi de son cri de rage.
« Garce ! Tu perdras bientôt ce ton vindicatif, quand ton joli visage ne sera plus quun ensemble de cicatrices
»
Son ton ne laisse rien présager de bon
pas plus que lair quadoptent ses acolytes. Peut-être naurais pas dû le provoquer, se faisant jai sans doute avancer lheure de mon supplice, et perdu un délai supplémentaire pour élaborer un moyen de fuir. Je les vois se préparer pour commencer leur ouvrage, sous les ordres de cet être informes
lui se contentera sans doute de regarder, préférant observer la souffrance des gens que de la causer directement
semblable a ce quil était lorsque je faisais partie de sa guilde
Je nai pas le temps de mattarder sur ces pensées que son souffle rauque accompagné dune puanteur sans nom vient a nouveau me caresser la joue
ils sont prêts
je me résous a subir leur traitement
senfuir maintenant serait trop risqué
jattends donc le premier coup, la première supplice, quand un gobelin arrive précipitamment et souffle quelques mots a Narek, qui adopte presque aussitôt une mine renfrognée. Le gobelin ayant finit de débiter son couplet, il se tourne vers nous et dicte ses directives a ses compagnons dune voix aussi impatiente que rageuse.
« Attendez moi avant de vous occuper delle, je ne serai pas long
»
A peine a-t-il dis ces mots et se dirige vers la sortie de la salle quune ombre surgi devant lui, le frappant rageusement au visage avant de le laisser sécrouler, hurlant de douleur, sur le sol. Il ne faut ensuite quun instant a cette ombre pour venir près de moi et effleurer mes chaînes. Surprise par cet allié aussi inespéré que bienvenu, il me faut un instant avant de me rendre compte que mes chaînes se transforment en ténèbres épais, fondant comme sil sagissait simplement de neige face au soleil.
La pagaille règne bientôt dans la pièce alors que je regarde évolué lombre avec aisance
semant douleur et mort partout où elle passe
gangrenant ceux qui sopposent a elle de ténèbres, les frappants de tentacules noires qui broient leur os aussi facilement que sils étaient faits de cristal
sa silhouette mest familière, je me demande un instant si cette ombre nest pas
non
cette idée me paraît aussitôt absurde. Les cris des bourreaux ont remplacés ceux des suppliciés, et bientôt ceux qui nont pas su fuir gisent lamentablement a terre. Lombre se retire après cette démonstration de puissance. Même si la discerner mest impossible, je perçois maintenant sa présence
étrange que je narrive pas a mieux la cerner, cette ombre méchappe, ce qui est assez rare pour métonner
jessaye encore un instant de la sonder, peine perdue, il me semble seulement discerner un peu de curiosité, de limpatience, mais rien dhostile envers moi.
Craignant que cette impatience ne se mue en colère, je me dirige vers la sortie, mais avant den prendre le chemin, je me penche sur le corps gémissant, déformée
et viens lui murmurer a loreille, dune voix douce, pleines de promesses faites il y a des années.
« Te rappelles-tu ce que je tavais dis ? que ton âme finirait en enfer ?
hé bien, jai mieux pour toi
je vais lenvoyer rejoindre les ténèbres, je suis certaines que les ombres que tu as contraintes pendant tant de temps seront ravies de ty accueillir
Je te souhaite donc bon voyage, avec la bénédiction de la vierge noire. »
Je pose mes lèvres sur ce que je crois être son front, murmurant une prière. Quelques secondes se passent avant quil ne commence a hurler de terreur et que lentement son corps se recouvre de ténèbres
peu a peu ces dernières lengloutissent, pour ne bientôt plus laissé quune masse sombre sur le sol, seul signe de lexistence de Narek
du moins dans ce plan.
Je me relève, bien décidée a quitter la ville pour rejoindre ma destination finale. Mais cette fois, nulle contretemps ne se dressera devant moi. Je passe ma main sur mon front, murmurant des paroles oubliées, quon murmure être plus anciennes encore que les ents
laissant bientôt apparaître un croissant de lune argenté, signe sans distinction sur Althéa
mais qui ici évoque mon rang et le respect qui laccompagne.
Récupérer Nox et régler laubergiste ne sont que formalités, et bientôt je me dirige vers la sortie de la ville
cette fois les gardes ne me lancent ni paroles grivoises, ni sourire moqueur
la peur se le dispute au respect sur leur visage alors quil aperçoive le symbole ceignant mon front. Je me remets en route, il me tarde maintenant plus que jamais darriver a destination
Nuance
lombre salvatrice me suit toujours, je peux la sentir en lui portant toute mon attention
je décide de la laisser me suivre si elle le désire, sachant très bien que je ne pourrais faire autrement.
Par Oddeye le 15/1/2002 à 19:03:11 (#722423)
Je réitère mes félicitation a shaan
good work!!!
une seul question comment en peut être la vierge noire et la mère d'une fille en même temps :confus:
Euh non répond pas c'est une question trop terre à terre, cela ne ferait que tombé le niveau de ce text.
encor une fois bravo :merci:
Par Cyran le 15/1/2002 à 19:05:30 (#722435)
Par Oddeye le 15/1/2002 à 19:10:15 (#722463)
Par Cyn le 16/1/2002 à 22:31:16 (#729062)
Sans bruit, il sapprocha de lhuis sombre et verni et y posa sa main. Lentement, elle senfonça, dessinant sur le bois des ondes, tel un caillou troublant la surface dune eau calme. Avançant toujours un peu plus, la sombre silhouette passait au travers de la porte de la petit boutique. Cyn marqua un temps darrêt avant dy plonger le visage, appréhendant comme à chaque fois de rester figé à jamais dans lobscurité totale. Le temps semblait infini lorsquil traversait ainsi la matière, alors si semblable au néant.
Il ne put retenir un silencieux soupir de soulagement en découvrant lintérieur de lherboristerie. Lobscurité ambiante nétait troublée que par la lumière vacillante dune chandelle posée sur le comptoir. Le tenancier faisait face à la porte, relevant fréquemment le nez hors de son livre dans une attente nerveuse. Mais même dans la clarté du soleil à son zénith, il naurait pu voir lombre qui se tenait devant lui. Un fugitif instant, comme un parfum volatile, Cyn perçut la trace de Shaan. La colère aveugla la noire silhouette. Se matérialisant au centre de la pièce, Cyn saisit la marchand à la gorge puis le souleva du sol. Il demanda dune voix puissante et grave :
- « Où est-elle ? »
Le larynx écrasé par la pression incessante de la main, lhomme ventripotent ne put quémettre un gargouillis incompréhensible. Mais Cyn nen avait cure ; le regard plongé dans les yeux effrayés et ridiculement exorbités, il fouillait les pensées de sa victime. Et il trouva. Et ce quil trouva ne fit quaccroître sa colère. Grondant tel un loup, il lança négligeamment le commerçant vers le mur. Si ce fut un homme qui heurta la pierre, ce nétait plus quun pantin désarticulé qui toucha le sol.
Furieux, Cyn brisa tout ce que lendroit comptait comme mobilier avant de senfoncer dans létroit escalier en colimaçon qui plongeait dans les entrailles de la ville depuis larrière-boutique. Peu à peu, lhumidité se mit à suinter de chaque interstice entre les pierres, indiquant que les degrés menaient bien plus profondément quà un simple cellier. La spirale débouchait sur un réseau de galleries
non pas des égoûts
ni même des catacombes
mais bien une ville sous la ville, sétendant sur des kilomètres de tunnels entre-mêlés constituant un dédale plus infernal quà la surface pour autant quun tel fait soit possible. Une nouvelle société était née ici, pour ceux qui étaient trop difformes pour vivre au plein jour ou pour ceux de la surface dont lavidité de pouvoir navait dégal que la folie des risques quils prenaient chaque jour ; car les ténèbres qui régnaient en ces lieux nétaient pas celles de la Nuit mais bien celle des abysses.
Invisible pour le commun des mortels, Cyn courrait à travers ce labyrinthe, se fiant à ce quil avait perçu dans lesprit de linfortuné herboriste. Le silence pesant nétait troublé que par quelques cris intempestifs
cris deffroi
cris de douleur. Inlassablement, lombre poursuivait sa course effrénée, tournant ci et là, parcourant des tunnels tous semblables. Il trouva pourtant ce quil cherchait : une petite porte de fer rouillé, suffisamment basse pour obliger tout homme adulte à se baisser pour la franchir. Nul doute quun être trop pressé ou ne sachant que chercher serait passé outre. Cette fois, Cyn passa au travers sans marquer la moindre hésitation.
Deux hommes aux visages couturés étaient de faction de lautre côté. Leurs armes portaient léclat conféré par un usage fréquent et une attention de tous les instants. Mais jamais ils ne virent leur assassin. Une rumeur circule même toujours sur la lueur de surprise contenue dans les yeux morts de leurs têtes arrachées.
Les couloirs étaient ici épargnés par lhumidité et éclairés par des torchères disposées à intervalles réguliers. Les pas de Cyn le menèrent à travers de multiples salles, toutes abritaient leur lot de prisonniers, enchaînés aux murs par des mailles dun acier rougi par le sang. Ils présentaient autant de variété que la populace à la surface ; pourtant, ils avaient tous un air similaire avec leurs plaies purulentes et leurs difformités causées par des tortures sophistiquées. Beaucoup dormaient dun sommeil comateux, échappant ainsi à une douleur qui ne reviendrait que trop vite. Dautres gémissaient faiblement, réclamant la clémence dune mort rapide. Une poignée fixait Cyn sur son passage, leurs regards vides navaient même plus la volonté de quérir quelque assistance. Pas une seule fois lombre ne sarrêta. Elle avait retrouvé le lien avec Shaan et en ressentait à la fois soulagement et détresse.
Empruntant une nouvelle porte dérobée, Cyn arriva enfin à destination. Shaan gisait à lautre bout de la salle, entravée par de lourdes chaînes. Aussitôt une folie meurtrière le prit ; surgissant du néant, il écrasa son poing sur le visage hideux de lhomme le plus proche. Sans sattarder sur le destin de sa victime, il se rendit près de la captive dont il brisa les entraves. Il entama alors sa danse mortelle. Comme ils étaient si fragiles
Ils avaient été nombreux à se ruer sur lui
mais il pouvait lire dans leurs yeux combien ils le regrettaient. Laissant libre cours à sa fureur et à son imagination, Cyn avait créé des tentacules surgissant de son corps obscur. Seul le bruit des os broyés de ses adversaires semblait pouvoir lui conférer un semblant de plaisir. Lorsquil ny eut plus un être debout hormis Shaan, sa colère sévanouït aussi soudainement quelle nétait venue. Pour la première fois il se tourna vers elle, lui laissant le loisir de le détailler. Il attendit quelle se décide à quitter le lieu du carnage pour quelle se mette à labri. Mais il savait que plus rien ne lui arriverait, divers espions étaient déjà partis présenter leurs rapports aux divers pouvoirs secrets de la ville ; quelquils soient, ils noseraient plus sen prendre à elle. Peu à peu, il laissa sa forme sestomper, le cur plus léger dêtre à nouveau guidé.
[*a eu la flemme de changer de compte pour corriger sa faute d'orthographe*]
Fin d'un voyage
Par Shaan le 17/1/2002 à 20:01:16 (#733505)
Mon impatience est trop grande pour que je remarque combien les alentours son paisibles, délivrés quils sont de la perfidie des hommes et de la haine que nombre dentre eux cachent en leur cur. Si Nekara possède cette agitation et cette odeur de danger et dinsécurité quaspirent a connaître toute âme un tant soit peu noircie par les ténèbres et les turpitudes de la vie, ces lieux sont baignés quand a eux de la quiétude et de la paix que recherche tout cur en quête dun tant soit peu de repos. La nature y est ici intact, son équilibre laissé immaculé. Tout aussi paraît entrer dans un ordre immatérielles, dans des textes de loi aussi invisibles quimmortels. Le rapace fondant sur une musaraigne menant sa portée et laissant les bébé orphelin alors quil emporte sa proie dans les airs ne paraît ni déplace, ni cruel
Bien quelle naie durée en réalité quune heure ou deux, lattente du crépuscule me paraît interminable, comme si les secondes devenaient des heures, les minutes les jours et chaque heure un mois entier. Enfin lastre du jour va sabîmer dans les montagnes, le ciel se couvre peu a peu de sombre alors que les étoiles en viennent piqueter la voûte une a une. Je débarrasse la nature de cette souillure quest mon semblant de camp, elle est ici trop belle et paisible pour que je ly laisse, affront quil est aux esprits qui gardent cette dernière. Je reprend ensuite mon chemin, mon allure paisible contrastant avec les émotions qui nous agitent moi et ma monture. Et sous lil impassible de cette observatrice éternelle quest la lune, je rejoins ces sombres bois.
Si javais été assez indifférente a mon environnement ces dernières heures, il nen fut rien lors de mon entrée sous les frondaisons de ces bois noirs. Noirs, car ici les feuilles des arbres ne sont pas de ce vert habituel que chacun leur connaît au printemps, ni de ces multiples couleurs dont le quidam les voit se parer lautomne venue. Elles sont, pareil au tronc, dun noir nuit semblant scintillé de léclat de la lune. Je ne peux réprimer limpression davoir plongé dans un océan de silence alors que Nox savançe sous le couvert des arbres. La lumière qui règne en ces lieux est pareil a celle blafarde de la lune, a la différence près quelle semble teintée de sombre, faisant naître des lueurs noirs, paradoxe qui ici ne semble pourtant pas choquer.
Je devine a la périphérie de mon regard des ombres passant dans les fourrés, me guettant moi et ma monture, veillant sur nous et sur notre chemin. Nétant que ténèbres, elles ne font aucun bruit, gardiennes aussi silencieuses que mortelles de cet endroit dédié a la nuit et a sa déesse. A mesure que la nuit devient plus sombre et que nous nous enfonçons dans la forêt, cette dernière commence a sagiter. Bientôt, jentends le chant des oiseaux résonner a mes oreilles comme une mélodie nappelant qua être entendue de façon religieuse. Milles bruits surgissent maintenant de partout, pareils a une symphonie céleste qui fait senvoler tous les soucis.
Ici un daim boit paisiblement leau dun lac sur lequel se reflète léclat de lastre lunaire. Insouciant, il repart tranquillement après mavoir fixé du regard et jugée comme faisant partie intégrante de cet endroit. A peine a-t-il fait quelques mètres quune forme sombre jaillit gracieusement des fourrés, sabattant sur lui. La défense du cervidé est sommaire, conscient quil est de la supériorité de son adversaire. Le sang jaillit en une arabesque parfaite réverbérant léclat de la sombre lumière présente partout. Les griffes du loup décrivent une courbe parfaite avant dentailler la chair, y laissant des plaies sans défauts. Tout nest quharmonie dans cette mise a mort que jobserve dun regard admiré.
Le prédateur se repaît un instant de la viande légitimement gagnée, arrachant avec respect cette chair de ses crocs acérés. Il lève ensuite son regard vers moi, fait une nouvelle fois claqué sa mâchoire, puis sapproche, me proposant par là de partager son repas. Jaccepte loffrande, ne voulant pas loffenser, sachant que jai là autant un ami quun allié. La scène aurait sans doute pu se passer ailleurs, ne fusse le pelage bleu nuit du loup et de sa proie, leur regard fait de nuit, le sang coulant formant une marre au reflets sombres sous lanimal mis a mort. Tout ici nest que nuit, tous ici ont des liens avec la dame de la nuit et protège cet endroit qui est leur demeure.
Comme il est bon de se retrouver ici, au milieu de cette nuit éternelle
oui, jaimerais que le monde soit pareil a cet forêt, quil soit donné a la dame en offrande, afin que cette dernière le façonne a limage de ce lieu. Je continue ma route, songeant que toute personne qui aurait voulu me suivre naurait pas trouvé en ces lieux que paix et harmonie, mais bien souffrance et agonie éternelle
je songe a linstant a lombre qui ma peut-être suivi comme la fait ma propre ombre, et je me dis quelle a sans doute du partir sébattre, heureuse dêtre dans un monde où elle peut exprimer toute son essence sans rien craindre.
Nox marche maintenant au pas, profitant comme moi de chaque moment supplémentaire passé en ce lieu. Mais a chaque pas nous nous enfonçons un peu plus dans le forêt, pour bientôt rejoindre le cur de celle-ci. Enfin, nous arrivons a lorée dune clairière, clairière au milieu de laquelle nous pouvons deviner les contours dun temple qui ne fait quembellir le décor dans lequel nous évoluons.
A peine avons nous fait un pas quun sifflement se fait entendre a mes oreilles, et quune flèche a lempennage noir vient se planter dans le sol a un mètre devant nous. Quelques instants après avoir toucher le sol, elle sévapore en lambeaux de ténèbres, laissant le poison noir posé sur la pointe se diluer dans le sol, a défaut de ma chair. En fait de poison, celui-là aurait aussi bien toucher ombre que lumière, mort que vivant
les tuant aussi sûrement que le soleil se couche le soir pour laisser place a la nuit.
Je descends de cheval, ne semblent nullement affectée par cette attaque soudaine. Alors que je caresse en un geste rassurant la robe noire de Nox, je sens une main amicale se poser sur mon épaule, simple constat de ma présence. La voix qui se fait écho a ce geste nen est pas moins douce et amicale.
« Avant de partir, tu maurais repérée bien avant que je ne puisse bandé mon arc
il faudra remédier a cela
Shaan. »
Inutile de lui mentir en prétendant que je faisais mine de ne pas lavoir repérée, dailleurs ce ne serait que jeu innocent, je nai pas le besoin de lui mentir. Elle ne men laisse dailleurs pas le temps, enchaînant immédiatement sur dautres paroles.
« Nuance tattends, mère nous avaient prévenues de ton arrivée, dailleurs elle tattends également, avec moins dimpatience cependant. La robe que tu as laissé en revenant est là aussi, tu quitteras bientôt ces frusques qui te servent de vêtements. Allons, viens, ma sur
»
Je me rends compte de ma tenue, sans doute hors de prix, et pourtant bien dérisoire a côté de ce quelle vient dévoquer. Je la regarde alors quelle passe devant moi. Sa silhouette est fine et couverte dun robe faite de ténèbres qui lui paraît comme une seconde peau. Son visage porte quelques cicatrices, et pourtant la finesse de ses traits néchapperaient a aucun il. Ses cheveux sont ramenés en une tresse dun noir corbeau qui scintille légèrement ainsi que le reste de sa tenue, marque quelle est bien une des habitantes du temple. Son front est ceint dun symbole pareil au mien. Plus que ses traits ou sa silhouette, cest son charisme, laura qui lentoure, don de la déesse, qui la font attirante telle la flamme pour le papillon. Nous avançons de quelques pas, nous approchant du temple, la bride de Nox dans ma main. Sans prévenir, elle se retourne, ne fait queffleurer ses lèvres des miennes, puis me sourit, dun sourire chaleureux me souhaitant la bienvenue chez moi
« Je voulais être la première a te saluer a ton retour
»
Elle me regarde alors de la tête au pieds, dun regard qui na rien dévaluateur, mais qui a tout de laffection.
«
Et je voulais aussi te dire, même si tu as perdu tes réflexes, tu restes aussi belle. »
Je regarde cette femme qui, il y a des années, nous a menées moi et ma fille en ce lieu qui deviendrait notre demeure. Elle a gardé les traits de sa jeunesse, car cest la le don fait par la dame, tant quelle resterait en ces lieux, le temps naurait prise sur elle
A nouveau nous nous avançons vers le temple, et bientôt nous pouvons apercevoir, sur les premièes marches de ce dernier, une silhouette se dessiner
Par Oddeye le 25/1/2002 à 10:42:44 (#781385)
je me demande si l'histoire est fini :doute: car le nom du dernier post est "fin du voyage" mais la fin me semble étrange
*veut une suite*
au faite je suis pas un voleur je suis un :ange:
Oddeye, remonteur de post oublié
Par Alanis Delyn le 28/1/2002 à 4:00:07 (#805387)
Shaan... tel est son nom, a-t-elle dit...
Bien mysterieuse pretresse en verité... J'espere pouvoir en apprendre plus sur elle...
*se leve, determinée, sort de la taverne et se fond dans la nuit*
Par Cyran le 28/1/2002 à 14:39:15 (#807459)
Provient du message de Oddeye
*remonte le post*
je me demande si l'histoire est fini :doute: car le nom du dernier post est "fin du voyage" mais la fin me semble étrange
*veut une suite*
au faite je suis pas un voleur je suis un :ange:
Oddeye, remonteur de post oublié
Mea culpa, c'est moi qui dois poursuivre avec la vision de Cyn, mais j'ai été un peu pris ces derniers temps... promis, j'écris bientôt la suite, comme ça Shaan sera relancée :p
Par Shaan le 28/1/2002 à 15:34:17 (#807836)
Par Rose d'Eleas le 28/1/2002 à 16:31:37 (#808326)
*essayera de s en mêler...si c est possible :p *
Par Oddeye le 28/1/2002 à 18:40:21 (#809348)
Provient du message de Shaan
*était en exameeeeeeen... puis s'est dit que vu l'intérêt provoqué, avait le temps avant d'écrire une éventuelle suite ;)*
ok... tu l'aura voulu a chaque fois tout aura le droit a mes félicitation
:lit: :amour: :merci:
ca te vas comme félicitation quotitienne :D
Par Shaan le 28/1/2002 à 19:03:14 (#809515)
Par Erin le 28/1/2002 à 19:08:28 (#809553)
Provient du message de Shaan
*était en exameeeeeeen... puis s'est dit que vu l'intérêt provoqué, avait le temps avant d'écrire une éventuelle suite ;)*
Se permet de penser que tous ceux qui sont intéressés par cette histoire ne le disent pas forcément, et qu'ils hésitent à intervenir dans une histoire, alors que leur .. insertion n'est pas facile... qu'ils peuvent penser que des réponses hrp dans une histoire peuvent polluer une histoire, et qu'enfin ils ne pensent pas pouvoir supporter la comparaison avec les auteurs, en matière d'écriture :merci: :rolleyes:
Pense beaucoup, tiens, va aller prendre un cachet d'aspirine :D
Par Oddeye le 28/1/2002 à 19:43:40 (#809833)
Provient du message de Shaan
hmmm, un petit peu plus d'obséquiosité n'aurait pas fait de mal...mais bon, j'irai jusqu'a dire que mon maigre talent s'en trouve flatté ;)
euh... je prend sa comme une insulte, si toi tu sais pas écrire je vais pu ossé relire mon histoire personnelle pour oddeye et je vais arrété d'écrire je te dit ou trouvé mon histoire perso mais c'est un secret il faut pas le répété *a un peu honte*, comme ca tu pourra voir que tu a vraiment du tallent.
Si tu ose dire encore une fois que tu a pas de talent, je t'explose in game *pense sa vas pas etre facile* :ange:
Par Maxx le 29/1/2002 à 0:25:01 (#811496)
Si tu ose dire encore une fois que tu a pas de talent, je t'explose in game *pense sa vas pas etre facile*
Mdrrrrr Oddeye vi accroche toi ca va pas etre facile :D
Sinon Shaan Bravo tu as du talent :)Se permet de penser que tous ceux qui sont intéressés par cette histoire ne le disent pas forcément, et qu'ils hésitent à intervenir dans une histoire, alors que leur .. insertion n'est pas facile... qu'ils peuvent penser que des réponses hrp dans une histoire peuvent polluer une histoire
Je suis en parfait accord avec toi Erin, quand une histoire est merveilleusement bien conté, il est dur pour nous de rediger un post par crainte il est vrai de le polluer
Encore bravo j'espere en lire d'autre :)
Par Oddeye le 29/1/2002 à 15:57:28 (#812679)
[commence ses encouragement quotidien]
Par Oddeye le 30/1/2002 à 21:41:15 (#821760)
[continue ses encouragement quotidien]
Par Oddeye le 31/1/2002 à 19:34:42 (#826933)
[encore et toujours *pense qu'il saoul tous le monde*]
Par Cyran le 31/1/2002 à 19:42:25 (#827011)
Peu à peu, ils se rapprochaient dune forêt majestueuse. Shaan établit un petit campement de fortune non loin de lorée du bois. Paisible, elle attendit que lastre solaire disparaisse. Durant ce temps, Cyn ne put détacher son regard des arbres car deux émanait une étrange impression. Enfin, le soleil sen étant allé, ils se remirent en route, toutes traces de leur passage effacées.
Cyn eut le souffle coupé par la majesté de ces arbres dobsidienne sélançant à la conquête des cieux obscurs. Le silence présent était aussi total que celui dOutremonde sans pourtant en être oppressant. Au contraire il semblait faire partie intégrante des lieux. Les futaies, baignant dans la douce lumière argentée, étaient les piliers de ce vaste sanctuaire dont la voûte nétait autre que les étoiles.
Cyn soupira daise ; ici il ne se sentait pas étranger. Relachant sa vigilance, il se laissa apparaître, sabandonnant à la magie ambiante.
La forêt ne tarda pas à séveiller. Les oiseaux entamèrent leurs chants, tel un cantique célébrant la beauté de la Nuit. Proies et prédateurs étaient ici unis dans le même équilibre immuable. Ainsi ce loup surgi de nulle part, fondant sur le cerf en lespace dun instant, ce tueur parfait mit à mort sa cible.
A létonnement de lombre, Shaan se vit offrir de partager le repas du noble animal. Plusieurs fois, le regard de ce dernier croisa celui de Cyn, semblant le jauger. Quand il fut repu, le jugement se mua en invitation. Sélançant à travers bois, il convia lombre dans une course folle. Cyn eut un instant dhésitation, craignant pour Shaan, mais un dernier regard le convaincut quelle ne risquait ; dès lors il ne se fit plus prier et partit à sa poursuite. Tantôt lun pourchassait lautre, tantôt linverse, mais toujours ils se déplaçaient avec une rapidité et une souplesse surnaturelle. Alors quils débouchaient dans une petite clairière, le loup sauta sur son adversaire, le faisant rouler à terre. Cyn éclata de rire
un rire denfant.
Il songea alors à sa mère si loin
Comme elle aimerait un tel endroit ; un instant, il songea à essayer de toucher son esprit. Mais il se retint, elle se souciait déjà tellement de ses pouvoirs, même si elle avait toujours cherché à le lui cacher. Allongé près de lui, le loup aurait pu être en train de sonder son esprit quil nen aurait pas été étonné outre mesure
mais il sen moquait, il avait un ami à présent.
Le claquement dun arc
Shaan !
Quelle folie de lavoir laissée seule ainsi. Se déplaçant aussi vite quil le pouvait, toujours accompagné du loup, il partit rejoindre celle quil sétait jurer de protéger. Cest à peine sil vit la flèche plantée dans le sol tant il était omnubilé par les dangers qui auraient pu assaillir Shaan. Pourtant, sil avait pris le temps de se retourner, il aurait pu voir ce qui sans nul doute est un sourire de loup.
Lorsque enfin il retrouva son guide, elle était accompagnée dune autre silhouette féminine ; toutes deux regardaient vers un temple
[*pas trop satisfait du résultat, devra retravailler le texte, mais ainsi l'histoire continue*]
Par Maxx le 31/1/2002 à 19:52:50 (#827103)
Joli Cyran encore :)
Jugement...
Par Shaan le 1/2/2002 à 21:13:11 (#834296)
Nous marchons lentement, nul besoin de fuir quelconque invisible ennemi en ces lieux. Un simple frémissement, trop doux pour lappeler bruit, nous indique que mon compagnon de voyage nous a rejoint, son amusement sans doute terminé. Il observe, ombre parmi les ombres, comme sil avait de tout temps appartenu a cet endroit. Avant même que sa main nait atteint la corde de son arc, autant dire moins que le temps dun dernier souffle, Seluna comprend que les intentions du visiteur sont aussi innocentes que son âme est ténébreuse.
Aussi nous le laissons aller librement, sans pour autant le défaire de toute part dattention. La silhouette est maintenant moins floue, et je la devine, observant, attendant patiemment sur les marches du temple que le temps nous amène auprès delle. Chacun de mes pas me semble être de plus en plus laborieux, a tel point que chacun semble durer une décade, et plus encore
si le monde était le reflet des battements de mon cur et de létat de mes sentiments, il ne serait que volcan en éruption, sourds grondements samplifiant pour se transformer en fracas apocalyptique. Les mers et les océans ne seraient que marmites bouillantes, débordantes, ne laissant que ruine après le passage de leurs furieux raz-de-marée.
Et voici, alors que je me présente devant elle, que la fin du monde arrive, que mon âme connaît milles délicieux tourments alors que mon cur éclate dune joie sans fin. Elle se tient maintenant devant moi, aussi droite et digne que limplique sa charge. Mais pourtant ses doigts sentremêlent, se nouent et se dénouent, ne voulant tenir en place, tout comme les miens. Son regard me renvoie mes propres larmes retenues a grand peine. La pensée fugitive que mes lèvres tremblent sans doute autant que les siennes me traverse.
Nuance
Mère
ces deux mots rapidement échangés semblent se perdre dans léthérée alors que nous sommes déjà dans les bras lune de lautre, nos larmes coulant sans retenues alors que nous jouissons dune étreinte dont le dernier souvenir nous semble bien trop lointain. Je ne sais combien de temps nous restons enlacées lune a lautre, baignées par la nuit et le silence. Ce temps me semble pourtant trop court, toujours trop court alors que la main de Seluna, restée en arrière, se pose a nouveau sur mon épaule.
« Nous sommes attendues »
Avec regret je laisse mon enfant retrouvée quitter mon giron, et ensemble nous gravissons les marches du temple. Se faisant, je prends le temps de détailler Nuance
sans doute a-t-elle quitté ces lieux pour quelques raisons, car elle a grandi. A mes yeux elle est a la fois la petite fille que jai laissé et la somptueuse jeune femme que je retrouve. Son regard bleu acier me rappelle celui, déterminé, de son père, alors que sa longue chevelure dun noir corbeau est pareille a la mienne. Le croissant de lune se dessinant sur son front contraste avec sa peau dalbâtre au grain fin. Son visage est grave et pourtant si avenant, garni dun nez et de lèvres aussi fins que lest son corps vêtu dune robe faite dombres gracieuses.
Absorbée par ses traits, je ne me suis rendue compte que toutes les marches avaient été gravies et que nous étions maintenant a lintérieur du temple. Cest avec émerveillement que je retrouve ces gigantesques arcades, soutenues par de non moins impressionnants piliers. Les nombreuses voûtes semblent vouloir rejoindre le ciel en leur clé, a peine perceptible tant elles se trouvent loin du regard. Ce qui semblait nêtre a lextérieur quun lieu de culte bien modeste se transforme en un édifice semblant avoir été bâti par dantiques géants. Les murs sont décorés de fresques somptueuses, évoquant aussi bien lamour que la douleur, la trahison que la confiance. Elles dépeignent avec une précision cruelle ou un plaisir savant chaque instant de la vie, chaque émotion qui peut en émerger. Leur perfection est telle quelles semblent prendre vie a linstant ou le regard se pose sur elles. Les allées immenses, bordées de statues aux courbes sans défauts, sont illuminées par des flammes dun noir ardent qui projètent leurs ténèbres avec harmonie.
Lendroit est si grand et si majestueux que chacun pourrait lui prêter la forme quil veut, le façonnant a limage que son esprit en a
et peut-être est-ce le cas. Prêtresses et habitants de la forêt côtoient ici les ombres, sans quaucun ne soffusque de la présence des autres. Les chants liturgiques, odes discrètes a la nuit et a sa dame, emplissent le lieu de leur divine symphonie. La puissance de la dame sexprime ici dans tout ce quelle peut avoir de magnifique, a tel point que ça en devient terrifiant.
Alors que Seluna maccompagne vers une salle où ont été conservés mes biens, là où je pourrai me revêtir de ce manteau dombre et quitter mes vêtements sans valeur, je vois Nuance sourire a ce compagnon qui fut le mien durant ce voyage. Elle se dirige vers lui alors que je les quitte un moment, me préparant a la rencontre qui va venir
Lorsque je les retrouve, une assemblée sest formée, nattendant plus que ma présence. Devant un noir autel, dont la simplicité fait toute la magnificence, se tient une figure voilée par les ombres. Je lève mon regard vers celle qui fut ma mère, qui fut la mère de toutes ici
Majestueuse, immortelle, irréelle, ce sont les premières choses qui viennent a lesprit en contemplant cette dame bénie de la vierge noire. Je retrouve cette impression de sagesse, ce sentiment que rien ni personne ne peut latteindre, cette envie de lui rendre hommage, de laimer, de presque la vénérer.
Je me place face a elle, mapproche lentement, baisse légèrement la tête et les yeux en signe du respect quelle est en droit dattendre. Anxieuse un instant que mes actes passés aient attiré sa désapprobation, je ne ressens que félicité et soulagement lorsque sa main se pose sur le mon visage, me reconnaissant par ce geste comme une enfant de la dame
Je me recule ensuite de quelques pas alors quelle découvre lentement son visage. Je retrouve ce visage fin, portant sur lui les rides qui témoignent du temps passé et de la sagesse accumulée. Son regard dun violet glacial me transperce plus brutalement encore quune lance alors quil se pose sur moi. Ses cheveux dune blancheur immaculée, antithèse parfaite de sa peau débène, ne suffisent pas a cacher les pointes mutines qui terminent ses oreilles. Ses origines restent le seul secret qui hantent lesprit des habitants des lieux. Certaines murmurent quil sagit dune apparence magique, dautre quil sagit dune antique elfe sauvée par la dame
mon avis est que la vierge noire a fait delle sa voie et sa représentation sur terre
peu importe pour moi que ce fut il y a un siècle ou il y a trois millénaires, elle est pour moi le reflet vivant de la dame de la nuit.
Soudainement ou lentement, car le temps perd encore plus de sa signification en sa présence, ses lèvres, aussi noires que sa peau, se mettent en mouvement. Sa voix et sa parole se font entendre partout, résonnant dans chaque esprit comme des écrits inocntestables.
« Racontes-nous, ma fille
»
Et je me mets a parler
je leur raconte ma vie et tout ce qui a constitué cette dernière durant mon absence. Mes joies comme mes peines deviennent leurs a mesure que le récit avance. Quand mon histoire prend fin, je cherche dans son regard un assentiment, et je devine quelle en connaissait chaque partie avant même que je les conte, et que seules mes surs ont appris de mes paroles, point ma mère. A nouveau elle reprend la parole. Jaurais voulu lui dire le pourquoi de ma présence ici, mais la suite me montre que ce nest pas utile.
« Ainsi tu désires a nouveau affronter son jugement, renouveler ta foi et trouver les réponses a certaines de tes questions
es-tu consciente de ce que tu risques ? »
« Oui, mère, je le suis » fut ma seule réponse.
« Alors tu seras jugée digne
ou pas
»
Dun geste, elle invoque ces ténèbres qui doucement sinsinuent en moi, sans animosité ou amour particulier. Je plonge lentement vers cet état et ce lieu où se déroulera le jugement de ma dame, et doù je ne pourrait ressortir que grandie, si du moins jen ressors. Juste avant que je perde tout contact avec cette réalité, je perçois Mère poser une question a mon étrange compagnon.
« Et toi, as-tu aussi le désir de connaître cette dame qui est la tienne ? »
Quil accepte ou non, nos chemins se séparent ici, ma rencontre ne sera pas la sienne
et les ténèbres mengloutissent
Je me réveille dans une chambre du temple, Nuance veillant sur moi, tranquillement. Aucun besoin déchanger des paroles, elle sait ce que jai subi et me laisse a mon repos, aussi nous rattrapons le temps que nous avons perdu en une simple présence mutuelle.
Les adieux sont rapides, je sais que je les reverrai et je ne veux mattarder sur ce départ. A nouveau accompagnée de Nox, je repart avec un dernier regard pour Nuance. Sans doute aurais-je pu rester quelques jours
mais quelquun mattend, et son absence mest a chaque instant plus pénibles. Il ne nous faut que quelques jours pour atteindre a nouveau Arakas et qua nouveau jarpente ces rues, a sa recherche
Par Oddeye le 1/2/2002 à 23:53:25 (#835616)
Par Rose d'Eleas le 3/2/2002 à 6:01:41 (#846217)
Je sais son esprit bouillonant de milles sentiment liés a mille souvenirs,et m octroie le plaisir de les partager...
Et je sens la cette demande ténue...Je dois la laisser seule..Sa Dame...oui...je m efface donc,n ayant pour seul choix que d accepter...
Mais passé cela...alors elle reviendra.Grandie,entiere.
Je la sens deja,a mes cotes,partageant a nouveau ce qui nous lie...
Bientôt...
Par Maxx le 3/2/2002 à 13:44:59 (#849032)
clap clap clap vraiment super :D
fin... ou début?
Par Shaan le 9/2/2002 à 19:13:53 (#894506)
A peine ai-je déposé le parchemin sur le bureau que je sens une main se poser sur mon épaule... je la prends dans la mienne et y dépose un baiser. Je prends le temps d'observer cete demeure que j'ai l'audace de maintenant penser autant mienne que sienne, avant de me lever pour la rejoindre, et cela quelquesoit le lieu où elle désire m'emmener... je rangerai ce parchemin plus tard... ainsi me voilà de retour... et ce retour prend tout son sens quand je croise son regard et ses pensées.
Par Oddeye le 9/2/2002 à 23:30:34 (#896187)
Shaan trés beau récit, aussi bien par le fond que par la forme
*admiratif*
:amour: :merci:
*ne trouve pas c'est mots*
alors juste .... Bravo
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