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L'Oeil du Monolithe

Par Reis Tahlen le 27/12/2001 à 23:00:10 (#620575)

Le soir tombait sur la petite île de Kantahar, lieu de transit pour les bateaux marchands et autres vers les grands centres d'Althéa. Ici à Kantahar, les marins pouvaient se reposer et profiter des douceurs des courbes accueillantes des filles de joies. Ici à Kantahar, les capitaines pouvaient arrondir leurs fins de mois sous le couvert des fumées de pipes et de l'obscurité des alcôves de la seule et unique taverne. Ici à Kantahar, les mercenaires et brutes de tout poils décrochaient des contrats juteux, et dilapidaient leur argent à peine malhonnêtement acquis en jeux et boisson.

Pour parler de manière à la fois poétique et géographique, Kantahar se trouve à l'extrême opposé du Paradis. Mais ce n'était pas le Paradis que cherchait Reis, c'était l'anonymat. Et cet endroit, la Taverne du Saumon Borgne, était le meilleur endroit pour celà; son allure menacante et son attitude dérangée, si choquantes dans les rues bien pensantes de Lighthaven, étaient la norme ici bas. Buvant à petites gorgées une chope d'hydromel tiède dans une salle empuantie par la sueur, le tabac et la bierre, bruyante comme des légions entières en marche, il jeta un regard peu amène à un homme juste à côté de lui qui exprimait un peu trop bruyamment son désir de faire voir quelque chose à une des serveuse de l'établissement, qui, accessoirement, travaillait comme compagne de ces nobles seigneurs, 40 piécettes l'heure.

- Quelle déchéance!, pensa Reis.Un artiste raffiné comme moi dans ce bouge... Mais quelle idée ais-je eut!

Il avait néanmoins ressentis le besoin de partir d'Arrakas, de Goldmoon, loin de tout ça. Mais il savait aussi que son voyage ne s'arrêterait pas à cette auberge minable. Oh non messire! Môsieur Tahlen avait une idée bien précise en tête, pour ne pas changer. Celà le trottait depuis quelque temps, depuis sa victoire sur Reis l'Expiateur exactement...Même avant, si celà se trouve, mais ça, il lui était impossible de s'en souvenir. Qu'importe! Après avoir demandé à Virgile de s'occuper de deux ou trois choses, laissé quelques instructions sur les temps à venir à ses nouveaux compagnons de fête, il partit, juste avec son sac, ses affaires et son chapeau à large bord qu'il affectionnait tant, et bien sûr, sa pipe démesurée... Pipe qui, d'ailleurs, suicitait la convoitise d'un quidam qui lorgnait sur les décorations en or fin, et qui lancait des coups d'oeil à ses compagnons avinés pour montrer le gogo qui se pavanait avec un bijou au nez et à la barbe de ces pirates.

Reis est quelqu'un de très très intelligent, mais néanmoins, son caractère le force parfois à faire des choses très très stupides, comme par exemple fumer une pipe richement décorée dans une taverne où se réunnissaient les pires crapules d'Althéa. Mais, selon sa propre logique démente, il ne voyait vraiment pas pourquoi il devrait cacher quelque chose de valeur qu'il possèderait. Après tout, c'est à lui, qui oserait le lui prendre?

- Dis donc, elle est belle ta pipe...

Une vague puante, portée par la bouche garnie de chiquot d'un vieux marin à l'air mauvais comme une araignée envahit les narines de Reis, qui plissa les yeux sans se départir de son éternel sourire. Il ne souffla cependant pas un mot, se contentant de fixer le breuvage jaunâtre dans son pot.

- Hey, tu pourrais répondre quand...

La phrase du truand se perdit dans un fracas de bois et de verre, alors que Reis avait gracieusement pivoté sur lui-même et fracassé le nez de l'homme araignée avec sa pipe. Se remettant sur son tabouret dans sa position initiale, il lanca à l'intention du marin, par dessus son épaule.

- Merci, je la trouve belle aussi.

Le vieux marin, qui maintenant avait le visage barbouillé de sang, hurla à plein poumons, et plusieurs sabres ébréchés se dégainèrent, des regards s'envahirent de la soif de violence et de sang, des tables se retirèrent, des paris s'ouvrirent.

Reis est très très intelligent, mais parfois, il fait des choses très très stupides...

Par Fighter le 27/12/2001 à 23:09:04 (#620639)

( :) )

L'Oeil du Monolithe 2

Par Reis Tahlen le 27/12/2001 à 23:38:27 (#620809)

Reis descendit de son tabouret, et regarda l'assemblée de lames et de dents autour de lui avec un sourire épanoui. Une main dans la poche, la pipe à l'épaule, et le torse légèrement penché en avant, il regarda chacun des mercenaires avec un air de gamin qui va jouer un mauvais tour, et s'attarda sur celui à qui il avait cassé le nez, qui maintenant brandissait une hache aux multiples écorchures, démontrant à la fois un soin limité et une utilisation fréquente de l'arme. De sa poche, Reis sortit un morceau de tissu violet, et le tendit dans la direction du blessé.

- Mouchoir?

Ce fut le signal du combat.

Dans un rugissement, Nez Cassé fondit sur Reis et abattit sa hache avec un mouvement expert qui faillit décontenancer l'Haruspicien. Ce dernier esquiva agilement l'attaque en dégainant son épée, toujours son sourire fendu aux lèvres. Un deuxième assaillant, armé d'un couteau dans chaque main, se jetta sur Reis, qui usa de l'allonge de sa pipe pour rendre la tâche difficile au représentant de Jack l'Eventreur. Une partie raisonnable de son esprit lui sussurait que la partie s'annoncait déjà serrée...et il restait une douzaine de combattants!

Un rugissement derrière lui le fit se retourner, juste à temps pour bloquer de son épée un coup vicieux de cimeterre, coup fort sympathiquement administré par un grand gaillard basané, dans les yeux duquel une lueur mauvaise pétillait. Reis eut à peine le temps d'enrengistrer l'information de l'attaque qu'une douleur métallique et froide monta de son dos vers son crâne. Jettant un coup d'oeil, il vit le même gars basané, derrière lui! Par tout les démons, il voyait double! Cette idée le fit hurler de rire, alors que le premier jumeaux lui administra un coup de la poignée de son arme pour l'éjecter au sol. Il ne s'arrêta pas de rire pour autant, du contraire; il trouvait la situation fabuleusement drôle!

Le monde devint un maelestrom de couleurs et de sons. Il pouvait toujours entendre les voix et les cris de joie des gars autour de lui, mais ils lui parvenaient comme étouffé par l'eau. Il vit le monde défilait en traits paralèlles, dieu que c'était hilarant! Reis n'avait jamais rien vu de tel. Etrangement, à chaque fis qu'il riait, il sentait une douleur atroce dans la machoire. Mais c'était si bon de rire...

- Ce type est complètement cinglé!, dit Jumeaux n°2
- Ouais, tuons le! Et balançons-le aux requins!, lanca Nez Cassé
- Non! Cet homme est pour moi!, explosa une voix autoritaire du seuil de la porte de l'auberge.

Un homme, un capitaine de navire important de par sa tenue, s'avanca dans la pièce. Il avait un visage buriné par de longs voyages en mer, le regard gris acier qui avait sûrement trop longtemps contemplés des choses qui ne devraient pas être, et des favoris roux vifs venaient compléter ce tableau d'autorité. Deux marins musclés et sévères l'efflanquaient, alors qu'il s'avancait vers le comptoir et lancait une bourse.

- Pour les dégâts. Je le prends, j'ai besoin de quelqu'un dans les cales, un de mes rameurs est mort hier matin.

Nez Cassé s'avanca vers le capitaine, une légère écume aux lèvres, et il se placa si près de lui que l'homme au regard d'acier dû reculer un peu pour éviter de tomber malade à cause de l'haleine. Cependant, il planta ses yeux dans ceux, perfides, du marin, et ce dernier, comme tout les gens n'ayant pas la conscience tranquille, ne put le soutenir longtemps.

- Je le prend. Et si tu n'es pas d'accord, tu regretteras de ne pas t'en être sorti avec juste un nez cassé. C'est clair?

Nez Cassé grogna et partit à travers la foule amassée, tout en bousculant ceux qui n'étaient pas assez rapides; la marque des faibles est de se venger de leur frustration sur les autres, pour sauver leur pathétique honneur. le capitaine ne fit pas attention plus longtemps à Nez Cassé, et il se tourna vers ses marins.

- Prenez le, et faites le cesser de rire! On verra s'il trouvera la situation aussi drôle à bord de L'Albatros!

Mais malgré les coups de poings durs et secs des marins, Reis ne pouvait pas cesser de rire. Même une fois jeté dans les cales, il continuait de rire, alors que les chaînes mordait ses poignets et que L'Albatros prenait le large.

*assis au fond*

Par Olgir Liadon le 27/12/2001 à 23:43:29 (#620831)

Perdu au fond d'une taverne, dont j'ai oublié le nom, dans une ville que je n'arrive pas à oublier, Kantahar, j'ai assisté à une scène somme toute assez banale dans ce genre de lieu mais ayant comme principal protagoniste, un homme sortant de l'ordinaire.

Voilà plusieurs heures que j'étais assis au fond de cette auberge mal famé, attendant que le capitaine de la mouette rieuse, vienne chercher ses marins et ma modeste personne par la même occasion. J'avais essayé de mettre un peu d'ambiance en sortant mon luth, mais après quelques couplets, je n'avais rencontré que des regards haineux ou indifférents. Alors avant que l'un de ces regards ne se lèvent pour me dire en tête à tête qu'il n'aimait pas mes chansons, je me suis tû. Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, je me dis que cela était mieux ainsi si je voulais terminer la soirée sur mes deux jambes.

Je buvais tranquillement ma bière et j'observais les allèes et venues. Tiens, voilà la serveuse qui redescend l'escalier et qui reprend du service pour la troisième fois de la soirée, encore un ivrogne sans le sou qui se fait virer, un marin qui se lève en
colère la main en sang et qui part sans demander son reste. Je me dis que si l'haruspice jugeait les hommes ici et maintenant, eh bien nous aurions du souci à nous faire.

J'en étais à ces réflexions quand un curieux personnage entra dans l'auberge. Il manipulait une longue pipe finement ciselée qui faisait baver d'envie toutes les clients de l'auberge.
L'un d'entre eux lui adressa la parole mais je ne compris ce qu'il disait tant son accent était prononcé.
L'inconnu lui répondit en lui mettant violemment la pipe dans le nez puis par quelques mots. Si la voix m'était inconnu, l'accent ne l'était pas, cet homme avait séjourné à Goldmoon, j'en mettrais ma main à couper.
Mais il devait être sot ou inconscient pour agir comme il l'a fait. Car les marins d'ici sont solidaires et ne laisseront pas un étranger dicter sa loi.

J'avais hésité à intervenir mais les manières de cet homme ne me plaisait vraiment pas. Après tout, il l'a bien cherché. Je me recalais au fond de ma chaise et regardais le spectacle qui fût de trop courte durée à mon goût.

Par Reis Tahlen le 28/12/2001 à 14:43:09 (#622834)

- Capitaine Price?

Quentin Price était installé derrière son bureau, dans une cabine richement meublée avec goûts; des souvenirs de loitains horizons trônaient ça et là, et, juste devant son lit, un coffre qui contenait un trésor inestimable: deux livres, l'un traitant d'astrologie, l'autre d'histoire. Le capitaine Price avait beau être un loup de mer, il avait gardé néanmoins un certain besoin de confort et de luxe, dû à sa jeunesse de petit lord. A ce moment, Quentin Price était occupé à examiner la route qu'il comptait mener pour arriver le plus vite possible sur le comptoir d'Östericht, et l'irruption du marin forma un tic nerveux sur son visage buriné.

- Oui, Geoffrey?, claqua sèchement Quentin.
- Dé...désolé de vous déranger, capitaine, mais je crois que j'ai trouvé un truc qui pourrait vous intéresser.
- Un...truc?, dit Price d'un ton moqueur. Hé bien, montre moi ce...truc.

Si le capitaine Price avait une répulsion, c'est bien pour les gens s'exprimant comme des charretiers...Hélas, très nombreux dans sa profession. Il prit le bout de papier que lui tendait le marin, et le regarda quelques instants avant de poser à nouveau son regard sur Geoffrey. Cette fois, la mine amusée avait fait place à un certain énervement.

- C'est une blague, je suppose?
- Que non, capitaine! Dreksler à trouvé ça dans la taverne, et il la prit au cas où, vous savez comment il est, Dreksler, et puis en le lisant, il me dit comme ça: "Hey, Geoffrey, va montrer ça...."
- Oui, oui!, interrompit brutalement Quentin. Et Dreksler compte me faire croire que l'espèce de loque humaine que j'ai payé cher vaudrait en réalité un million de pièces d'or?!

Geoffrey resta cois, ne sachant que dire à son supérieur. Ce dernier, toutefois, s'adoucit, et prit son bicorne. Il replia la carte et la déposa dans le coffre, à côté de ses deux précieux livres, et donna une claque sur l'épaule du marin en passant la porte.

- Hé bien, nous allons le lui demander nous même...Si on arrive à le faire parler entre deux crises de larmes.

Effectivement, Reis, car c'est bien de lui qu'il s'agit, avait changé du tout au tout sitôt reçut le premier coup de fouet. Il se mit à pleurer comme un bébé, apellant tout le temps son grand frère à la rescousse, ce qui faisait ricaner les gardes chiourmes et les poussait à le fouetter un peu plus, pour la forme... Les gardes aiment les gens faibles, ils sont si faciles à persécuter. Surtout Reis, qui avait eut le culot de leur faire peur en arrivant, avec son rire fou et ses yeux où brûlaient les flammes maudites de l'Enfer. Maintenant qu'il était à leurs merci, ils ne se gênaient pas le moins du monde pour montrer qui tenait le chat à neuf queues.

La raison de ce changement subit de personnalité est à la fois simple et complexe; il ne faut pas être expert en perception humaine pour se rendre compte que Reis a un "léger" problème de schyzophrénie. Selon le stimulus, sa personnalité change du tout au tout, et ici, les vexations des gardes l'ont ramenés dans son enfance, où il se faisait battre comme plâtre par les garçons du village. Il a substitué sa personnalité de clown démoniaque à celle du Reis qui souffre; c'est un mécanisme horrible de défense: c'est un autre Reis qui prend les coups...

Et donc, c'est à un Reis pleurant comme un bébé, bavant et marmonnant que le capitaine Price à affaire. Il fronca les sourcils et regarda Dreksler avec une mine courroucée.

- Et donc, mon cher Dreksler, cette pathétique chiffe molle serait recherché dans Goldmoon, et mis à prix pour un million de pièces d'or?

Dreksler semblat cependant convaincu de son fait.

- Capitaine, regardez la gravure, c'est lui!
- Balivernes! Il doit s'agir d'une ressemblance, rien de plus! Mais si à un moment ou à un autre, Dreksler, il cesse de pleurer, ce dont je doute, demande lui donc! Et ne me dérange plus avec ces bouffoneries, est-ce bien clair!?
- O...oui capitaine.

Price s'en alla, laissant là un Dreksler humilié et penaud. Ce dernier, entendant Reis continuer de pleurer, se tourne et le frappa d'un coup sur la mâchoire, pour se venger de l'humiliation subite. Il l'attrapa ensuite par les cheveux, et lui murmura à l'oreille:

- Toi, tu passeras le pire moment de ta vie, mon guignol. Parole de Dreksler!

Et il lui envoya la tête en plein sur la rame, pour bien lui faire comprendre par les faits que ce qu'il disait n'était pas de la blague, et il partit. Reis continua à pleurer sur la rame, les autres rameurs indifférents de son sort, et entre deux sanglots, il murmurait parfois des mots intelligibles.

- Skorp...Feeby...maison....

Par Zuby Keen le 28/12/2001 à 14:53:23 (#622886)

( :lit: )

Par Reis Tahlen le 28/12/2001 à 21:08:30 (#624547)

Quand Reis s'éveilla, il fut surpris de sentir sous ses mains quelque chose de granuleux. Il tenta d'ouvrir les yeux, mais une lumière vive fint frapper ses rétines, et il porta vite ses mains à son visage en poussant un petit gémissement plaintif. Progressivement, il habitua sa vue à une lumière qu'il n'avait aperçue depuis...Combien de temps exactement était-il enfermé dans ce fichu navire? Il ne se souvenait juste que de s'être fait emmener par ce capitaine et ses marins, et de s'être fait jeter dans la cale.

Il cligna par trois fois des paupières, et constata, éberluhé, qu'il n'était plus dans L'Albatros; ce dernier d'ailleurs gisait éventré en contrebas sur une plage paradisiaque. Des mouvements indiquaient qu'il n'était pas le seul à avoir survécu au naufrage. Il examina les alentours attentivement, tentant de remettre de l'ordre dans ses idées; donc, juste en bas du promontoir rocheux sur lequel il se tenait, une petite plage où maintenant gisait L'Albatros. Un peu plus à gauche, une petite montagne entourée d'une forêt qui dominait la totalité de l'île.

- Mais...Une petite minute! Comment suis-je arrivé là haut moi?, pensa Reis alors qu'il terminait l'inventaire de son point de chute.

Alors qu'il se passait une main dans la nuque, réalisant que quelque chose ne tournait pas rond, il vit une longue ombre qui s'étendait depuis derrière lui. Il se redressa vivement, mais s'affala directement , épuisé qu'il était de son coma et des sévices subit sur le navire. Heureusement pour lui, nul être vivant ne se tenait derrière lui; il s'agissait d'une gigantesque construction en pierre, une espèce de menhir ancien, recouvert de dessins primitifs. Une véritable trouvaille archéologique! Reis oublia ses soucis présents pour se laisser aller à la contemplation de cette merveille des temps passés. Les runes invitaient à la méditation, et les dessins semblaient si réels qu'ils donnaient l'impression de se mouvoir de leurs propres volontés. Rapidement, l'impression s'accentua, et Reis crût voir les dessins carrément se déplacer sur tout le monolithe, danser autour d'une dernière figure que l'Haruspicien s'étonna de ne pas avoir vu, tant elle était finement ciselé: un oeil stylisé, brillant, le fixait du haut de la construction de pierre, et il ne pouvait détacher son regard de cet oeil gigantesque qui s'ouvrait, encore, et encore...

- On a tout récupéré des cales?
- Oui cap'tain, il ne reste plus rien ni personne à bord.

Quentin Price était encore abasourdi par la violence de la tempête qui avait frappé L'Albatros. Celà faisait maintenant 15 ans qu'il arpentait les mers, et jamais une cyclone ne s'était manifesté aussi vite! Et malgré ses compétences, il ne pouvait rien contre les forces de la nature, et il avait été persuadé que sa dernière heure était venue. C'était un miracle que lui et son équipage aient survécu à pareil fureur. Le problème, c'est qu'il n'avait pas la moindre idée d'où ils étaient...

Il scruta les environs, et constata qu'ils étaient échoués sur une petite plage, entourée d'une parois rocheuse, facile à escalader. A l'est, une petite montagne, qui devait être un volcan éteind, posait son imposante silhouette sur l'île. Aux cris des bêtes des environs, il supposa qu'il devait y avoir une forêt de l'autre côté de la parois rocheuse. Il enverrait quelques hommes solides en exploration, pour éviter les mauvaises surprises. Quentin avait horreur des mauvaises surprises. Et il avait déjà eut son compte de coup du destin pour la journée. Enfin, l'essentiel, c'est que rien de la cargaison n'avait été perdu, celà aurait été une catastrophe pour ses finances.

Il était perdu dans ses pensées, quand il remarqua un détail dans l'atmosphère: les animaux ne criait plus. Très mauvais signe ça; peut-être la montagne était finalement un volcan encore en activité. Il ressenti une impression de malaise tout le long de sa moelle épinière, et, sans y prêter garde, son regard se posa sur l'ouest, où il vit une construction de pierre aux proportions impressionantes, qui se dressait là. Du point de vue du capitaine, on pouvait voir que cette pierre était couverte de gravures, mais impossible de déterminer quoi que ce fut. Néanmoins, ce monument faisait froid dans le dos, et il détourna vite son regard de cette chose pour que les hommes ne voient pas son désarrois. Après avoir aboyé quelques ordres, 5 marins partirent en exploration de l'île, tandis que les autres s'affairaient à monter le camp et à enfermer les prisonniers dans ce qui pouvait encore servir de geôles sur le navire.

Quentin Price jetta un dernier coup d'oeil sur la pierre - N'avait-elle pas grandi?! - et frissona.

- Vivement qu'on parte d'ici. J'ai un très mauvais pressentiment...

Par Reis Tahlen le 29/12/2001 à 18:18:19 (#629498)

Dreksler, Farwynn, Kholat, Saverick et Geoffrey montèrent rapidement la parois rocheuse qui bordait la plage; les infractuosités rendaient l'escalade aisée, et en quelques instants, ils se trouvèrent à quelques dizaines de mètres de la forêt qui recouvrait l'intégralité de l'île, à l'exception de la plage, de la montagne, et d'une petite clairière où se dressait une pierre. Dreksler jaugea rapidement la situation, et se tourna vers ses compagnons.

- Bon, il nous faut trouver une source rapidement. L'île n'est pas bien grande, on sera de retour pour la nuit. Moi, Farwynn et Saverick, on explorera la forêt. Geoffrey et Kholat, allez en direction de la montagne.

Le groupe se dispersa à travers l'île. Dreksler regarda ses deux compagnons partir en direction de la montagne. Il indiqua rapidement aux deux autres restant la répartition à travers la forêt, pour couvrir le plus grand espace rapidement. Quand Saverick et Farwynn pénétrèrent dans la forêt, il regarda en direction du monolithe, qui n'avait pas échappé à son regard percant. Il se frotta le menton avec un petit sourire.

- Avec un peu de chance, il y aura quelque chose de planqué là, c'est un bon point de repère. Et j'ai rien à perdre, sinon une heure tout au plus...et tout à gagner!

Il regarda une dernière fois qu'il était bien hors de vue des autres marins, et prit la direction de la clairière. Il y arriva rapidement, et, sitôt rentré dans le cercle vierge de tout arbres, il fixa la grande pierre couvertes de dessins, et s'arrêta un instant pour voir si rien n'indiquait un trésor caché. Il ne remarqua même pas que les animaux avaient cessés de faire du bruit, et que quelqu'un s'approchait. Au moment où une ombre se posa sur le monolithe, il sursauta et se retourna, pris d'une peur incompréhensible. Il se trouva nez à nez avec un sourire démesuré, qui appartenait à un visage qui lui était à la fois familier et inconnu; il s'agissait de ce Reis Tahlen, mais il n'avait pas l'air aussi mal en point que dans les cales. Il semblait même...complètement frappé! Dreksler recula de deux pas et sorti son couteau en grognant.

- Qu'est ce que tu fous là, toi? Comment t'es arrivé ici?

Le sourire de Reis s'élargit encore plus, alors qu'il prenait une pose théâtral, et levait les yeux aux ciel.

- Aaaah, questions existencielles! Que fais-je? Pourquoi suis-je ici?

Dreksler fit un mouvement circulaire avec son couteau, pour montrer qu'il n'hésiterait pas à tuer le fugitif si le besoin s'en faisait sentir.

- Te fous pas de moi, espèce de demeuré! Tu vas tranquillement te retourner et mettre tes mains sur la tête!

Dreksler fit un sourire mauvais alors qu'il ajoutait:

- Une tête qui vaut plus d'un million de pièces d'or!

Reis ne semblait cependant pas l'écouter; il se tenait bras croisés, et se tapotait le menton d'un long index fin, l'air visiblement embêté.

- On a oublié: Qui suis-je? Important à savoir, ça, qui on est...

Le visage de Dreksler abandonna son sourire, et il fit mine d'avancer vers Reis, qui posa son regard sur lui, et qui repris son sourire démoniaque.

- Oh, mais je sais qui je suis...

Dreksler sentit son corps se raidir, alors qu'il commencait à perdre le conrôle de ses mouvements. Reis passa derrière lui, sans se soucier du couteau, et posa son menton sur l'épaule du malheureux marin.

- ...car ici et maintenant...

Dreksler lâcha le couteau, et commenca à avancer vers le bord de la parois. Il gémissait, alors qu'il tentait désespérément de récupérer le contrôle de ses muscles avant de tomber sur les pitons rocheux en contrebas.

-... JE SUIS LE ROI DU MONDE! HAHAHAHAHAHAHAHA!!

Le rire de Reis trouva écho dans le cri de Dreksler, alors qu'il sautait contre sa volonté dans le vide, et alla se fracasser sur les pics rocheux. En bas, les cris de panique des marins restés sur la plage se mêlèrent aux aboyements furieux de Quentin Price. Reis posa une main sur sa bouche, prit un air d'enfant facétieux, et fit, tout simplement:

- Oooops! Je l'ai cassé je crois!

Par Zounours le 29/12/2001 à 18:20:12 (#629512)

:lit:

Par Reis Tahlen le 30/12/2001 à 18:55:23 (#634165)

- C'était quoi ça?!, s'exclama Kholat.

Kholat et Geoffrey se tournèrent en tout sens, paniqués, quand ils entendirent le long hurlement horrible résonner à travers les environs. Au loin, une floppée d'oiseaux multicolores s'envola, et des exclamations provenaient de la plage proche.

- Aucune idée, souffla Geoffrey, mais on aurait dit Dreksler!
- Y a quelqu'un d'autre sur l'île alors! Retournons à la plage, j'ai pas envie de moisir ici!

Ils se tournèrent comme un seul homme, pour tomber face à face avec Reis, qui se tenait nonchalament assis contre le tronc d'un arbre, dégustant un fruit rond et jaune avec délectation. S'arrêtant en pleine bouchée, il fit mine d'être surpris par la présence des deux hommes, et leur tendit poliment un fruit, tout sourire. Alors que Geoffrey reculait d'un pas, Kholat dégaina son sabre et s'avanca, menacant, sur Reis.

- Je sais pas comment t'es sortis de la cale, mais tu vas y retourner, lopette!

Geoffrey n'était pas à son aise; Kholat ne semblait pas avoir remarqué que le prisonnier était TRES différent par rapport à son séjour sur L'Albatros. Et une légère intuition lui disait que le cri de Dreksler et la présence innatendue de ce taré avait sûrement un rapport.

- Kholat...Fais gaffe...

A quelques pas de Reis, Kholat tourna légèrement la tête vers son compagnon, et lanca par dessus son épaule, sans quitter Reis des yeux:

- Trouillard! Qu'est ce que tu veux qu'il fasse? Il n'est pas armé...

A ces mots, Reis sortit de derrière le tronc une longue plume blanche et noire, et la montra, l'air tout fier, à Kholat, comme pour le démentir. Kholat explosa de rire, et leva son arme.

- Et t'espères me faire peur avec ça, bouffon? TIENS!

Joignant le geste à la parole, Kholat abatti son arme...et fut bloqué par la plume, qui semblait aussi dure que du métal. Stupéfait, il recula de quelques pas, se placant à côté de Geoffrey. Reis se leva tranquillement, caressa la plume qui semblait ordinaire, et, levant des yeux taquins vers les deux marins, demanda:

- On ne vous a jamais dit que la plume était plus forte que l'épée?



Le capitaine et ses hommes finissaient de se préparer quand à nouveaux deux cris retentirent en direction de la montagne. Tous se figèrent, et se regardèrent, comprenant qu'un nouveau drame s'était produit.

- Cap'taine, risqua un vieux marin, j'ai crû reconnaître la voix de Geoffrey!
- Oui, moi aussi, gromella Price. On dirait qu'on est pas tout seul sur cette fichuer île! Garçons, on va rester ici et organiser la défense! Inutile de s'aventurer sur un terrain qu'on ne connaît pas!

Les marins commencèrent à s'éparpiller quand soudain un projectile vint frapper un d'entre eux comme un boulet de canon, et il s'effondra sur le sol. La cible de l'attaque, stupéfaite, se redressa pour voir qu'est ce qui avait put le déséquilibrer ainsi...et vit la tête de Kholat! Il poussa un cri et tout les marins dégainèrent leurs armes, les nerfs tendus comme des cordes de violons. Reis parut derrière le marin qui avait reçut la tête, l'attrapa par l'épaule et dit:

- Chat! A toi de chasser!

Et il le lanca avec une force prodigieuse sur un autre de ses compagnons, qui ne stoppa pas toutefois l'élan, et ils allèrent tout deux se fracasser contre la parois dans un horrible bruit d'os brisés et d'organes mous se déversant. Price, ne se laissant pas démonter, pointa son sabre en direction de Reis qui était en train de hurler de rire, et ordonna:

- A L'ATTAQUE!!!

Par Reis Tahlen le 30/12/2001 à 22:14:25 (#635325)

La plage était devenue un vaste charnier. Les corps mutilés des marins et des prisonniers jonchaient le sable, et l'eau de mer commencait à prendre une teinte rougeâtre alors que les corps commencaient à être charriés par la marée. Reis se tenait au milieu d'eux, s'allumant calmement sa pipe, et, tirant une bouffée, constata simplement:

- L'ambiance est mortelle, trouvez pas?

Il éclata de rire - Qu'est ce qu'il est drôle, quand même! Il n'existerait pas qu'il s'inventerait! - puis s'interrompit brusquement, alors qu'une idée jaillit dans son esprit: où est Price?

La capitaine avait vite compris que le combat tournerait au massacre, et il entreprit de fuir. Où? Il ne le savait pas, mais tant que c'était loin de ce cinglé, c'était mieux. Tout d'un coup, alors qu'il escaladait la falaise, son regard tomba sur le monolithe, et ressentit à nouveau une impression désagréable dans son échine. Il réalisa qu'il devait sûrement y avoir un rapport entre cette construction étrange et les nouveaux pouvoirs qu'avait acquis Reis Tahlen. Il ne savait pas exactement ce qu'il allait faire, mais il devait se débrouiller pour détruire ce truc...sinon seul les dieux savaient ce que ce fou malade allait faire dès qu'il aurait quitté l'île.

Il arriva, haletant, dans la clairière, et, tendant l'oreille, constata qu'il n'y avait plus de bruits provenant de la plage. Il devait faire vite, avant que Reis ne réalise qu'il y avait un absent au body count! Observant la pierre, un désespoir le gagna; elle était trop lourde pour être renversée, et il pourrait à peine lui faire une éraflure!

- Un problème, Cap'tain?, dit une voix derrière lui, imitant l'accent de marin.

Price se retourna, lentement, et vit son adversaire debout non loin à la limite de la clairière; Reis avait changé de vêtement, et portait maintenant la tenue excentrique d'un nobliau déjanté, toute de violet et de vert. Un sourire radieux illuminait son visage alors qu'il observait Price, tel un chat observant sa souris.

- Oh, oh, j'ai crû voir un gros minet!, fit Reis en roulant des yeux. On a peur du grand méchant loup, capitaine Price?

Quentin sembla réfléchir une seconde, puis il bomba le torse.

- Pas du tout!

Reis sembla quelque peu désarçonné par cette remarque, et il eut du mal à trouver une réplique. Finalement, il indiqua du pouce la plage.

- Et...heu...le fait que je viens de massacrer une trentaine de personnes? Ca ne t'aide pas un peu à avoir peur?

Price sortit un pendentif de sous sa tunique, et le brandit devant lui. C'était une espèce de coquillage avec des incrustations de pierres semi-précieuses.

- Ceci est un talismant du dieu de la mer!, rugit Price. Tout en pouvoir ne pourrait venir à bout de sa protection.

Le visage de Reis se fit plus sombre, et son sourire s'élargit, encore, et encore. Il n'était plus qu'un visage d'ombre avec un sourire immense, démesuré. Il tendit une main gantée de violet, et sussura:

- On parie combien, cap'tain? Attends, laisse moi te mettre au courant...

Un éclair mauve surgit de la main de Reis, que le Capitaine esquiva au dernier moment. La foudre vint frapper le monolithe, qui commenca à pulser et à émettre des plaintes sourdes. Reis était tétanisé.

- Que...Oh, oh! J'ai fait une boulette, je crois!

Price se mit à courir, mais Reis le rattrapa d'un bond surhumain, et il plaqua le capitaine contre un arbre, le tenant par le col. Le visage de Reis était à quelques millimètres de celui de Quentin, et cette fois, l'Haruspicien avait complètement fondu un fusible; il émettait des petits rires fous alors que le sol commencait à trembler et les plaintes devenir cris.

- Je crois qu'on va jouer à un jeux, toi et moi! Ca s'apelle MAINTENANT TU MEURS!!

A ce moment, un éclair parti du monolithe, qui attrapa Reis et le tira en arrière. Le corps du dément vint cogner la pierre avec un bruit mou; il devait s'être brisé quelques côtes, mais ça ne semblait nullement le déranger. Il riait de plus belle, et des larmes venaient lui couler sur les joues tellement il était plié de rire. Price ne chercha pas à savoir ce qu'il allait se passer, et il se mit à courir. Il comprit que le sol qui tremblait était en fait le réveil du volcan; un épais nuage de fumée noire commencait à sortir de cette bouche de Gaia. Finalement, il arriva au bord d'une falaise, et il s'arrêta. Il regarda la mer, cette mer qu'il aimait à la fois comme un poète et comme un marin. Il regarda cette vision splendide, s'assis sur le rebord de la falaise, et dit:

- La vie, la mort, tout ça...Toi, tu seras toujours là.

A ce moment, le volcan rugit. Un nuage de cendre chaud comme l'Enfer fut propulsé une vitesse vertigineuse sur trente kilomètres, rasant tout sur son passage. L'île fut nettoyée en moins de quelques secondes, et des vagues énormes furent soulevées sous le souffle de la nature. La colère de la Terre était immense, et le choc si intense que l'île commenca à s'enfoncer sous l'eau bouillonante.

Après quelques jours, l'eau reprit sa température normale, et rien ne laissait dire qu'auparavant, il y avait un bout de terre à cet endroit. Mais l'onde de choc et la chaleur se firent sentir loin, et dans les tavernes, on disait que l'Haruspice venait de souffler sur Althéa pour prévenir de sa venue prochaine.

Et qu'est-il advenu de Reis? Impossible de savoir si le monolithe l'a protégé du nuage de cendre. De toutes façons, l'île s'est effondrée, et les plus proches côtes sont à des jours et des jours de navigation. Quoiqu'il en soit, nul ne saura jamais ce qu'il s'est passé, ni d'où venait cette pierre. C'est une de ces nombreuses histoires qui ne figureront jamais dans les ballades des bardes et poètes.


--HRP--

Bon, Reis il est mort ou pas?
Ben, je ne répondrai pas à cette question...
Pour le moment, je ne suis pas très optimiste concernant T4C; je n'arrive même pas à installer le jeux malgré l'aide incessante que me procurent mes petits et petites camarades, alors, franchement, y répondre tout de suite ne servirait à pas grand chose.
Si j'arrive à installer le jeux, de toutes façons, quand je recommencerai à jouer, ce ne sera pas avec Reis. Et je ne risque pas de faire de RP un bout, parce que j'aimerais bien voir Stoneheim, et je me connais: si je commence le RP, je ferai ça 100% de mon temps, et je n'avancerai jamais. Et comme je voudrais bien avoir la possibilité de me rendre sur les lieux où éventuellement il se passe quelque chose, j'xptiserai à fond jusqu'au level 50. C'est dit et décidé. Après, on verra...
Donc, fin définitive des posts RP de Reis jusqu'à nouvel ordre.
Merci de votre attention!
*Tuuuut. Fin de la bande...Elle s'autodétruira dans 5...4...0! BOUM HAHAHAHAHAAHAHHAHA*

Par Estrella le 31/12/2001 à 7:42:19 (#638154)

(:lit: )

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