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Le passé, un présent, l'avenir...
Par Gaelle Drake3RD le 23/12/2001 Ă 15:47:01 (#601833)
En ces glèbes, depuis le premier jour… lorsque mon pas a fait cette première foulée… tant de chose maintenant appartienne à ce passé, dissimulé maintenant par les embrasures des souvenirs… Ma rencontre avec ma famille … les amis que j’affectionne… un premier mariage… j’étais jeune et impétueuse, à l’aube de cette existence. L’amère réalité de mûrir.
Ma vie semblait complète pour ceux qui m’ont regardé croître, évoluée parmi eux. Un tendre époux qui donnerait son souffle pour moi, des enfants magnifiques, un rang dans la communauté. Tout ce que j’avais si ardemment désiré, ce que j’avais rêvé … je le possédais. Une nouvelle fois, une impression de vide s’insinuait pourtant en moi… lancinante… une complainte sourde à mon âme… persistante…
Une sensation qui rattrapait ma conscience, laissant une sillon de nostalgie sur mon cœur. Je ne parvint pas à sourire. Je ressassais mon passé, me perdant intentionnellement dans mes mémoires… Rêvant éveillée, aux avenues qui s’étaient présentées à moi … que j’avais choisi en toute liberté… sans conditions aucune… enfin bref.
Le vent expirait timidement sur les branches des chênes. Je sentais son souffle sur ma peau, frissonnant à cette effleurement. Les effluves de la terre, de ces champs arrivaient à mes narines…. Je prenais de profondes inspirations … étudiant les raisons de cette inattendue appréhension… de ce bouleversement qui m'opprimait le cœur et la raison…
Devant moi, je regardais cette cascade jaillir infatigable…tenace et résistante…malgré cette période de l’année…Un temps d’aridité. J’observais, un sourire aux lèvres, la variation de l’eau chutant incessamment dans le bassin qui ondoyait sous la chute. Une eau limpide…bouillonnante … vivante. Le bruit assourdissant qu’elle faisait en tombant, ressemblait à un roulement de tambour interminable.
Le soleil maintenant à son zénith, brûlait agréablement ma peau. Mon refuge d’ombre avait disparut, laissant pénétrer l’hardiesse des rayons du soleil qui réchauffaient mes membres… asséchant la moindre gouttelette d’humidité engendrée par cette chute. Fermant lentement les yeux, j’appréciais cette seconde de délectation sublime. Oubliant un moment toute source de réflexion.
Une idée traversa mon esprit. Pourquoi ne pas apprécier plus avant cette source de rafraîchissement ! Je me levai lentement, le moindre mouvement faisait apparaître sur mon front des perles de sueur. Je déposais bouclier, arme et armure. J’ enlevais, un à un les vêtements qui étouffaient mon corps. Nue, j’avançais dans l’eau.
Sa fraîcheur me saisit un instant. L’écart de température me fit frissonner agréablement. J’avançai…, appréciant les caresses des vagues venant lécher mon corps au fur et à mesure que j’arrivais vers le centre du bassin…d’un pas lent et assuré. Mon corps fut submergé entièrement, je me laissai aller sur le dos, quasi inerte, ne bougeant que pour y demeurer en surface… toujours avec cette impression de vide en moi… Elle me poursuivait…
Que de bien ĂŞtre, pourtant, avec si peu de chose en faitÂ… une eau pure et claire Â… JÂ’Ă©coutais le chant des oiseaux marcheurs, ceux dont les bruits de la chute n'absorbait pas totalement.
Je paressais indéniablement… prenant goût à cette inertie volontaire. Ouvrant les yeux sur ce dôme sans nuages… subjuguée par son aquarelle de couleur et son ampleur.
Je fut brusquement irrité par quelque chose… un bruit anodin… Je continuais ma nonchalance me disant que c’étais pur fruit de mon imagination. Mon esprit actuellement au repos, essayais de recouvrer la frénésie du labeur. Souriante.. je me retournais en ondulant mon corps…fis quelques brasses m’éloignant de la rive. Épiant les alentours…
Ce bruit infime au départ, ce fit plus présent…je m’arrêtais, dressant l’oreille, j’essayais de distinguer ce son parmi ceux de cette place. C’était un gémissement, faible… animal ou humain… Je ne pouvais l’affirmer encore. Je tournais mon visage… considérant le paysage …cherchant son origine. Il semblait naître de la cascade, elle même. Impossible réalité… Je m’approcher de la grève … sortie à regret de l’eau. J’escaladais les pierres recouvertes de mousse et d’écume le long de la rive …m’approchant ainsi délicatement et avec prudence, du mur implacable de l’eau. Oui, plus je me rapprochais, plus j’entendais malgré tout ce bruit… cette complainte.
J’en fit le tour maintes et maintes fois, ne vis rien de particulier… ce geignement se faisait de plus en plus persistant. je m'installais sur les rochers, réfléchissant à ce qui m’arrivait… Soudain mon regard s'illumina… je m’approchais du bord du bassin …et plongea tête première. Nageant, avec peine, j’avançais directement sous le point de chute de cette cascade… essayant de voir si sous l’eau je pouvais accéder à l’autre coté. Je combattais contre le courant qui m’entren vers le fond. Ma vigueur déclinait peu à peu…
Je du remonter pour emplir mes poumons d’air …je parvint à me raisonner. Ce bruit venait-il de par derrière ce mur ? … Non, certainement pas…je venais de vérifier cette hypothèse. Etait-ce la cascade elle-même. ! Trop de fois j’ai été témoin d’histoire rocambolesque pour dénier cette dernière possibilité… et si c’était elle qui gémissait ainsi ? Comment la comprendre alors et est-ce à moi qu’elle s’adressait ?
Alors que j’observais la chute, complètement annihilée …demeurant silencieuse… réfléchissant à ce qui se passait … j’eu l’impression que quelque chose était en train de ce passer. Une chose importante, pour moi, arrivais à ce moment même … mais n’en saisissait aucunement l’essence. Je regardais autour de moi… le murmure s’était tu… puis je vis. Tout ce qui existait s’était brusquement fixé…plus rien de bougeait… aucun vent, aucune mouvance de l’eau… rien… comme si le temps s’étais arrêté d’un coup. Prise d’un instant de panique, je regardai mes mains, me touchant pour vérifier mon état… je devenais folle !!!.
Dans le bassin, la chute paralysée ressemblait à un voile lourd et opaque. Le temps s’était immobilisé autour de moi …Je vis au dessus du bassin… flottant… apparaître une forme… vaporeuse et aérienne tout d’abord. Une aura l’entourait et la rendait encore plus mystérieuse et énigmatique. Elle était suspendu au dessus du bassin me regardant… Ebahie de cette apparition … je la fixai du regard…contemplant cette manifestation. Elle se transformait peu à peu prenant apparence humaine… une Dame se révéla à moi… Je n’arrivais à lui donner un âge, elle semblait appartenir à un autre temps… un autre plan d’existence. Tout en elle s’harmonisait… sa longue robe d’un vert émeraude… la blancheur de sa peau… ses cheveux de jais retombant en boucles sur ses épaules légèrement dénudées… Elle émanait un charisme tel que je lui témoignais déjà respect sans connaître qui elle était.
Je mÂ’inclinai, lui rendant ainsi hommageÂ…murmurai quelques mots, osant mÂ’adressai Ă elle.
- Qui ĂŞtes vous donc noble Dame ?
Elle me regardais, j’aurais pu croire qu’elle pouvait lire en moi, dans mes pensées. Sans même remuer les lèvres je l’entendis distinctement. Une voix douce et suave, une mélodie angélique me parvins à l’esprit.
- Cherche en toi les réponses … Personne d’autre ne pourra le faire pour toi.
Que voulait-elle dire ?… Je ne comprenais pas. Le temps était toujours suspendu… un amalgame de couleur et d’objet figurant sur une aquarelle. Une représentation divine de la nature, pétrifiée… et cette femme qui voulait me faire comprendre quelque chose… mais quoi !
- Dame ! Guidez moi ! Prenez ma main et je vous suivrez. JÂ’avoue, je mÂ’y perd. JÂ’aimerais tellement comprendre ce qui se passe.
Souriante, elle opina.
- En réalité c’est toi seul qui m’a appelé Gaëlle… tu vis tellement de ton passé ! Tu t’en abreuve sans repos, tout ceci t’empêche de vivre le présent et de voir ton avenir, ta destinée… Ce vide qui est en toi, toi seule en est responsable. Tu l’a crée et maintenant ne peut en défaire. Tu laisse le temps faire pression sur toi en effaçant les nouveaux chemins s’offrant à toi… Laisse donc ces éphémérides un moment. Ecoute ce que j’ai à te confier…
Je suis, Calendrielle, une des servantes du Maître du temps… Dis-moi Gaëlle, te serait-il possible de mesurer le temps immensurable et immense ? Te serait-il possible de faire du temps un fleuve sur les bords duquel tu irais volontiers t’asseoir pour en contempler le cours ? Difficile à répondre … je te l’accorde… pour moi ce n’est qu’une facette de ce qui m’est permis de faire mais pour toi ?
Qu’en la part intemporelle de toi même subsistera toujours une conscience de la pérennité de la vie. La conscience que les jours passés n’ont jamais été que la mémoire d’aujourd’hui, comme les lendemains ne seront jamais que les rêves d’aujourd’hui.
Car rappel toi de ceci, ce qui en toi chante et contemple est l’écho lointain de la déflagration originelle d’où s’éparpillèrent les étoiles du ciel. Tu pourrais me dire avec quelle ferveur tu aime , cependant, qui ne se désole pas que cet amour illimité reste enfermé au centre de toi-même, ne se mouvant pas de pensées amoureuses en d’autres pensées amoureuses ou de gestes d’amour en d’autres gestes d’amour ?
Dit toi bien que le temps est comme lÂ’amour, sans division et sans lieu.
Alors si par la pensée il te faut scander le temps en tranches de saison … fait qu’en chaque saison tu puisse discerner toutes les saisons. Avant de te quitter, je te dit encore ceci, si tu veux évoluer pour toi même… laisse donc par le souvenir se confondre aujourd’hui avec le passé, et par le désir laisse aujourd’hui se fondre dans le futur… alors tu pourra à nouveau grandir et combler le vide en toi… c’est une partie de la sagesse qui prend sa place en toi…dans tes assises…
Avant même que je puisse la questionner à nouveau… elle avait quitté ce monde … mon monde… De nouveau autour de moi, tout repris vie, j’entendis les échos de cette nature qui criait son allégresse. Je voyais ce qui m’entourait avec une nouvelle conception de ce monde. Le chant des oiseaux me paressait plus clair, plus harmonieux. Les champs, les collines autour de moi transpiraient une nouvelle essence de cette vie… Il me semblait m’éveiller à cette lumière, à ce présent. Une fleur qui s’ouvre à la vie…
J’ouvris finalement les yeux, m’apercevant que je m’étais assoupie… un sourire se dessina sur mes lèvres…j’avais rêvé … mais j’avais compris.
Je me levai, me dirigea vers la ville, prête à dessiner mon avenir… et de ne plus me gorger de ce passé que pour m’en désaltérer aléatoirement…
*repassera lire
Par follet le 23/12/2001 Ă 16:26:41 (#601988)
:)
Par Myliak le Gueux le 23/12/2001 Ă 17:13:40 (#602167)
Ben j'ai finit ! Mais par contre c'était long ... pis j'ai pas très bien tout compris ... mais ça va !
Par contre ma p'tite dame, ça a pas l'air d'aller ?
Si vous voulez j'peux vous aider !
Myliak, un ami qui vous veut du bien !
Par Gaelle Drake3RD le 23/12/2001 Ă 17:36:51 (#602256)
C'est toujours un peu complexe quand cela touche un état d'âme Myl'...je peux vous appeler Myl'?
*Le prend par le coude*
Marchons voulez-vous? je vous expliquerai tout cela... et rassurez-vous je me porte très bien.
*Suit l'allée principale de la ville, tentant d'expliquer à Myliak ses pensées*
Par Myliak le Gueux le 23/12/2001 Ă 17:46:11 (#602294)
Marche fièrement, ou du moins essaye, aux cotés de la guerrière.
Aller, j'vous Ă©coute ma p'tite dame !
*lit le parchemin*
Par Alanis le 23/12/2001 Ă 18:08:27 (#602400)
Par Critias Ezeil le 23/12/2001 Ă 18:20:14 (#602462)
Sourit
*les yeux reposés,
Par follet le 24/12/2001 Ă 14:31:00 (#606288)
*relève la tête vers elle, un grand sourire aux lèvres*
Je salue encore votre excellence en l'art de narration.
Puisse cet avenir ĂŞtre radieux
:)
Par harko. le 24/12/2001 Ă 18:39:53 (#607258)
Recevoir n'est pas décevoir
Espoir
Par Jacasse le 25/12/2001 Ă 15:22:41 (#609134)
JOL Archives 1.0.1
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