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L'Age des Rois: Grimskolderrissaga

Par Evildeus le 15/12/2001 à 21:10:29 (#559224)

Apprends à présent cette nouvelle histoire, qui raconte comment les Nordiques, ses favoris, apprirent les Runes du Père de Toute Chose. Ecoute la Grimskolderissaga, l'histoire de Cuthric Grimskold, Cuthric le Rusé.

«Un jour d'été, Herogar, premier Haut Thane Nordique, quitta son palais de Hrottborg, et dit à ses fils qu'il allait errer dans les étendues désolées du Nord pour apprendre la volonté de Torvalt, le Père des Nordiques, et le plus grand de tous les Dieux des Hommes. Les années passèrent, mais le Thane ne revenait toujours pas. La douzaine de fils de Herogar commença alors à se disputer sur qui devrait régner sur les Nordiques. Cuthric, fatigué des incessantes querelles du palais de son père, quitta Hrottborg et voyagea longuement à travers les sauvages Montagnes du Nord, à la recherche de celui-ci.

Après plusieurs mois, Cuthric arriva dans une vallée profonde couronnée de denses forêts de sapins et de pins. Dans les profondeurs de la vallée, Cuthric trouva une grande pierre, qui se tenait tel un pilier, scintillant au soleil. Sur ses faces brillaient des douzaines de runes, rampant le long de la pierre tels un grand serpent enroulé sur lui-même. Cuthric regarda les symboles, et s'interrogea à leur sujet, mais même s'il ne parvint pas à les lire, il pouvait en sentir la grande puissance.

Alors une ombre couvrit Cuthric, et une voix tonna faisant trembler la terre. «Qui es-tu, petit homme, pour te promener ainsi non invité sur mes terres?» Cuthric regarda, et vit trois grands Joten, plus grands que les arbres. Le plus grand d'entre eux arborait une cicatrice serpentine sur son visage, et était terrible à contempler, mais Cuthric ne s'effraya point. «Salut à toi, Joten», dit-il, s'inclinant profondément, «Je suis Cuthric, fils d'Herogar. Je ne savais pas à qui appartenaient ces terres, et me repends de mon erreur. Mais dites-moi – quelles sont donc ces merveilleuses choses qui scintillent sur cette pierre? Je voudrais connaître le secret de leur création.»

Le Joten balafré se mit à rire. «Ce sont des Runes, petit homme. Des mots qui restent, des mots de pouvoir. Sur cette pierre sont gravés les secrets de ta vie, de ta mort, et de ta destinée. Dommage que tu sois trop chétif pour les lire.» Et les Joten assommèrent Cuthric, et l'emportèrent, inconscient.

Cuthric s'éveilla dans la grande antre des Joten, cachée dans les versants les plus élevés des montagnes enneigées. Les Joten retinrent Cuthric à l’aide d’une chaîne de fer, et en firent leur valet de table, de sorte que le fils du Haut Thane n'était plus qu'un vulgaire esclave. Mais Cuthric était rusé, et supporta sa honte en silence. Il servit les Joten de tonneaux d’hydromel, et écouta le Joten balafré raconter à ses fils l'histoire du Père de Toute Chose et de la création de la Weltwyrdangssaga. Cuthric écouta, et servit plus de boisson au Joten.

Voici l’histoire du Géant:

«Il y a longtemps, alors que le monde venait à peine d'être créé et que le jour n'était pas encore né, et après qu'il eut brisé le pouvoir des puissants Seigneurs des Bêtes, le Père de Toute Chose donna un nom à toutes les choses de ce Monde, les Pierres, les Arbres et les Animaux, pour gagner du pouvoir et ainsi les dominer. Mais sa sagesse n'était pas complète. Alors le Père de Toute Chose erra loin dans les étendues glacées du Nord, et chercha Jordmangundir, le Serpent, le plus sage de tous les Seigneurs des Bêtes.

C'est à la base du grand Frêne que le Père de Toute Chose trouva le Serpent. Le fourbe serpent se souvenait bien de la piqûre de la lance du Père de Toute Chose, et se tapit devant lui. «Enseigne-moi, bête soumise, le dernier secret de la Création et de la Destruction,» demanda le Père de Toute Chose. «Tu le sauras, siffla le Serpent, mais cet apprentissage te conduira tout près des frontières de la mort, car toute connaissance a son prix.» Le Père de Toute Chose resta ferme. «Je n'ai pas peur, Seigneur des Bêtes», dit-il de sa voix de tonnerre, «Je paierai ce que tu me demandes». Alors le serpent bondit, et il mordit la main gauche du Père de Toute Chose.

Le Venin du Serpent s'engouffra dans le corps du Père de Toute Chose avec rage, telle une fièvre, et il s'écroula sur le sol, et hurla d'agonie. Pendant trois jours il délira, plongé dans la folie, et dans son délire, des signes de feu brûlèrent devant ses yeux, lignes déchiquetées rampantes et grouillantes telles des serpents. Quand sa dernière vision s'effaça, le Père de Toute Chose était seul. Puis il regarda et vit que, pendant sa folie, il avait gravé les signes de feu sur l'écorce de l'arbre, luisants du rouge du sang de ses doigts. Il regarda, et lut ces signes, et vit comment le nom des choses les contrôlait, et comment le façonnage des runes façonne à son tour le monde. Et il rit, parce que sa domination sur les choses de ce monde était complète. Mais il avait oublié le prix du Serpent.

Le Père de Toute Chose façonna ses premiers enfants, les Joten, que d’autres appellent les Géants, à partir du solide os des montagnes. Et il leur enseigna l'art des Runes, et les mit au travail, car il avait conçu de grands desseins. Sur la paroi des Falaises du Destin, dans le lointain Grand Nord, le Père de Toute Chose et les Joten gravèrent une grande saga avec les runes, et ils entonnèrent un chant puissant alors qu'ils travaillaient. La saga qu'ils gravèrent était la Weltwyrdangssaga, la Destinée de ce Monde, depuis sa fondation jusqu'à sa fin ultime. Le Père de Toute Chose avait vu le destin de chaque homme, bête, et chose de ce monde au sein d'une grande vision lors de son délire au pied du grand Frêne, et les mots de la saga contèrent cette vision, l'avenir du monde.

Les Joten lurent la saga alors qu'ils la gravaient et chantaient, et lurent eux-aussi le futur, et virent que leur pouvoir serait un jour brisé par celui des Hommes, les enfants favoris du Père de Toute Chose. Les orgueilleux Joten se révoltèrent contre leur destin, et prirent les armes contre leur Père. Les Joten attaquèrent le Père de Toute Chose avec leurs poings et leurs marteaux de pierre, tonnant leur rage, alors le Père de Toute Chose appela sur eux le feu et la foudre du ciel, soumettant ainsi ses enfants rebelles. Toute la Terre trembla. Conscients de leur défaite, les Joten décidèrent de s'en prendre au chef-d'œuvre même de leur Père. Ils frappèrent donc les Falaises du Destin, et les fragments de la Weltwyrdangssaga furent dispersés à travers les étendues nordiques.

Alors le Père de Toute Chose se mit à rire, parce que le savoir des Joten avait été incomplet. Ils avaient certes appris ce qu'était la Création, mais n'avaient pas idée de ce qu’était la Destruction. Quand les Joten s'attaquèrent aux Falaises du Destin, ils libérèrent le pouvoir contenu dans les vers que le Père de Toute Chose avait scellé en eux. Une fois libérée, le pouvoir de la saga couvrit la terre entière, et la remodela. Le soleil se leva pour la première fois, et le cycle des saisons fut entamé. Ainsi donc, à travers leur dépit, les Joten accomplirent le dessein de leur Père, et mirent la Wyrd du monde en marche.»

Tout cela, Cuthric l’écouta, puis il servit au Géant plus d’hydromel. Finalement le héros parla:

«Salut, puissant Joten», dit le héros, «Je ne savais pas que les Joten étaient maîtres dans l'art des Runes. J'ai déjà vu de pareils signes sur les heaumes des Dverkur, des nains qui font commerce d'objets de métal travaillé contre de la viande de bœuf, à la cours de mon père. Les Nains ne sont-ils pas les véritables maîtres des runes?»

Et le vieux Joten fut irrité, et gronda si fort que la neige tomba du toit de l'antre. «Des Nains!», cria-t-il, «Sales petits voleurs acrobates! Ils ne savent rien du plus grand don du Père de Toute Chose! Je connais les noms et les signes de toutes les runes, six fois six!»

Cuthric servit au Joten à nouveau plus d’hydromel pour le calmer, et dit: «Vous ne connaissez certainement pas toutes les runes – seul un Nain serait assez intelligent pour en retenir autant.» Le Joten rugit une seconde fois et frappa de son poing puissant sur la table, et l'antre trembla. «Ecoute alors, misérable humain, et saisis les profondeurs de ton ignorance!» Et le Joten se leva, et nomma chacune des trente-six runes, puis entonna le chant de chaque. Cuthric écouta et prit bien soin de les retenir, bien qu'il ait été assez rusé pour garder le visage apeuré. Il s'agenouilla devant le Joten et lui servit encore plus de boisson. Finalement, Cuthric se remit à parler.

«Puissant Joten», dit-il, «Pardonne mon ignorance. Vous les Joten devez utiliser les Nains pour graver vos runes – car vos mains sont certainement trop grosses et trop maladroites pour accomplir un travail si minutieux.»

La rage du Joten n'eut plus de limite. Il hurla une troisième et dernière fois, et sa voix déclencha des avalanches dans toute la vallée. «Maladroites? Je suis Ymur l'Ancien, Seigneur des Joten! J'ai gravé les Runes du Pouvoir sur les Falaises du Destin à une époque où tes pères n'étaient même pas encore nés!» Alors le Joten prit sa corne à boire, et y grava chacune des runes du Père de Toute Chose à l'aide de son couteau de table. Et, alors qu'il gravait, le Joten nomma chaque rune, et entonna dans son souffle un chant pour chacune d'elle. Et quand il eut fini, il planta son couteau sur la table et jeta la corne à Cuthric qui la reçut des deux mains. «Alors, sont-elles vraiment aussi maladroites, ces mains? N'est-ce pas là du bon travail?»

Alors Cuthric regarda les runes, et apprit leur forme le temps d'un battement de cœur. Puis le héros sourit. «C'est du bon travail en effet, Ô Joten. Peut-être trop.» Et, avec une rapidité toute féline, il arracha le couteau du Joten et en frappa la corne. Alors la magie de toutes les runes, six fois six, fut libérée – et dès lors, puisque le même outil fut utilisé pour créer et détruire les runes, leur magie fut corrompue, et balaya l'antre des Joten telle une tempête. Le tonnerre et le feu frappèrent les murs et firent s'effondrer le toit. Et alors que les Joten criaient de douleur et de colère, Cuthric prit la fuite de l'antre en ruine et s'échappa dans la nuit neigeuse.

Alors Cuthric fuit l'antre des Joten, et la colère d'Ymur. Et, tandis qu'il courait, il grava la rune Ur dans la chair de son bras droit, et avec cette force nouvelle, il brisa les chaînes de fer qui l'emprisonnaient. L'effondrement de l'antre d'Ymur tua les deux fils du Joten, et ce dernier, qui parvint à s’échapper des décombres, concentra toute sa rage sur Cuthric. Le Joten entonna alors un chant de puissance, et invoqua la colère de Frykka, la Reine du Froid, sous la forme d'une effrayante tempête de grêle. La grêle emplit les vallées et abattit les arbres, mais Cuthric s'en sortit indemne, protégé du froid par la rune Beorc.

Des loups ensuite vinrent à l'appel d'Ymur, et poursuivirent Cuthric du haut des montagnes. Ce dernier les combattit avec la force et la vigueur de dix hommes, mais même s'il sortit victorieux de ce combat, les loups infligèrent tout de même de graves blessures aux jambes du héros. Alors qu'Ymur s'approchait, Cuthric utilisa la rune Nyth, et ses jambes furent guéries. Le héros échappa alors à l'étreinte d'Ymur, et courut. Le Joten entonna alors un chant de Folie, rendant bêtes et oiseaux frénétiques. Cuthric entendit la chanson mais ne fut pas atteint: il avait gravé sur une branche de pin la rune de Man et la détruisit, et la rune le protégea du chant du Joten. Ymur finalement tissa son dernier et plus puissant sort, invoquant la foudre du ciel. Les éclairs du feu céleste frappèrent les montagnes et incendièrent les arbres, mais ils ne frappèrent pas Cuthric – dans sa fuite, il avait gravé la rune Eolh, et sa gravure comme son chant furent parfaits. Ymur se retourna alors, et rentra à son antre et ses terres en ruines. Cuthric était parvenu à s'échapper, avec l'aide des runes.

Enfin, Cuthric revint à la pierre runique de la vallée, et lut ce qui y était gravé avec des yeux désormais capables de lire les puissantes inscriptions. La pierre racontait qu'Herogar le Haut Thane était tombé en combat dans cette vallée, et qu'il était enterré sous cette pierre, face contre terre, la tête vers le sud, dans une posture de honte éternelle. Ymur le Joten l'avait tué, et ses inscriptions sur la pierre rendirent cette honte éternelle. Cuthric s'enflamma de rage, puis pleura, puis rit, car il comprit que le Joten avait dit la vérité: la course de la vie et du destin de Cuthric était effectivement gravé sur cette pierre – car c'était son destin vengeur que de porter la mort à tous les Joten. Cuthric rentra finalement à Hrottborg, et là il enseigna les secrets de l'Art des Runes aux Nordiques. Il les unifia ensuite sous son règne et commença alors la sanglante guerre contre Ymur et les Joten. Cette vendetta porterait à la fois gloire et malheur sur la lignée de Cuthric, et lui gagna le nom de Grimskold, ce qui signifie «Destin Maudit.»

Mais c'est là une autre histoire.»

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