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Souvenirs d'un rituel de Guerre
Par Aina HarLeaQuin le 11/12/2001 à 20:19:35 (#531556)
Ce soir là ma Lo, tous les hommes criaient à la Guerre. Ils devinrent frénétiques. Ce spectacle titillait tous mes sens. Aujourd'hui, avec le recul du temps, j'ignore pourquoi mais le déchainement de violence était fascinant.
Je me faufilai dans la mélée comme en état second. Après des mois à ronger mon frein, le besoin d'agir était peut être devenue plus fort que moi.
Une explication bien rationelle, pour une impulsion irréfléchie! Petit sourire
Mes sens se dissociaient. Envoûtée par la frénésie générale, je me réjouissais d'être parmi des guerriers en mouvement. La chaleur était devenue agréable : on eût dit une fièvre, sans maladie à la clef.
Mes amis dansaient lentement. Si je les imitais je serais à mon tour gagnée par l'esprit de Thystonius. J'étais très tentée, je voulais repousser les limites de mon endurance... C'était cela l'appel vibrant de la Passion du Conflit.
Je voulais survivre à d'intenses douleurs, gravées à tout jamais dans mon coeur et dans ma chair.
Les clameurs, l'éclat des bûchers funéraires, l'odeur de chair brûlée flottant dans l'air... J'eus bientôt dans la bouche un goût de cendres et de mort. Tremblant de tous mes membres, j'eus la sensation que le sol ondulait, les vibrations se répercutant dans ma chair pour m'étreindre le coeur et ne garder en moi qu'un souffle de vie : l'essentiel.
Ma sollicitude maternelle, mon auto-apitoiement et tous les boulets que j'avais trainés jusqu'ici s'évanouirent. L'Exultation m'envahit : ce n'était pas le joie que j'avais connue lors de l'amour, au moment de la naissance de mon enfant, ou en tuant mon premier gobelin.
C'était la promesse de la Victoire.
Soudain je levais la tête et restai pétrifiée. Au coeur de cette danse de guerre se tenait une géante humaine.
Elle faisait bien dix mètres de haut.
Sur ces mots, Aina s'interrompit...
Par Aina HarLeaQuin le 11/12/2001 à 20:49:34 (#531738)
La géant portait une armure d'argent tellement polie qu'elle reflétait la scène avec netteté, même si les courbes agissaient commes des miroirs déformants.
Ses longs cheveux noirs étaient noués sur sa nuque. Elle souriait. Ses grands yeux noisette me rappelaient ce mélange de bleu et de vert qu'on voit parfois aux premières lueurs du jour.
J'aurais voulu me détourner de l'apparition pour vérifier que je n'étais pas la seule à avoir des hallucinations. Mais j'avais peur qu'elle s'évanouisse en un éclair. Du oin de l'oeil, je constatais que tous continuaient à danser comme si de rien n'était. Apparemment cette vision m'appartenait.
Sur la hanche de la géante battait une épée gigantesque au pommeau serti de rubis. Elle me tendit une main immense couvertes d'un gant en fils d'argent. Alors, je remarquai son ventre rebondi, et l'armure ajustée à ses courbes.
Elle était enceinte.
Ravis je lui souris à mon tour. Sa main approcha de moi sans que je bouge. Je n'avais pas peur. De toute façon j'étais fascinée. Ses doigts démesurés effleurèrent ma joue.
Je fus envahie par une folle envie de nuire.
Tout ce que je voulais, c'était tuer, humilier, piétiner ... et subir un maximum de souffrance. Pas au point de mourir, car cela eût signifié ma défaite, mais afin de m'endurcir.
Il n'existait pas de plus grand défi au monde.
Mes sens fusionnèrent, la vue avec l'ouïe, le toucher avec le goût. Les cris devinrent des ombres dérivant au rythme des danseurs.
Je hurlais de délectation, un filament écarlate, me possédant tout entière, me transforma en marionnette soumise à la brutalité du plaisir.
Toute logique m'avait désertée. Je m'entaillais brusquement l'avant bras. La douleur fut exquise.
Que puis je dire? ça parait complètement fou et pervers, pourtant, il y a quelque chose de merveilleux dans la douleur.
Avoir mal c'est être en vie, reconnaitre qu'on est vivant... Car la vie, subordonnée à notre chair, est une longue suite de douleurs.
Je goûtai mon propre sang. Un pur nectar !
Nous nous blessions, le sang coulait à flots. Pourtant nos plaies se refermaient à vue d'oeil. Nous souffrions tous mais personne n'expira.
Nos blessures même graves étaient temporaires. Elle nous étaient dictées par la Passion du Conflit, par cette géante Thystonius. Elles nous donnaient un avant goût de la bataille à venir.
Car nous brûlions de passer à l'action.
Aina s'interrompt pour regarder Lochost.. sa Passion de la Liberté. Un sourire effleure son visage.
Voilà les sensations que je retrouve aujourd'hui en servant Feyd-Ehlan...
Par Azulynn le 11/12/2001 à 21:00:26 (#531811)
Par Phoenix Ardent le 11/12/2001 à 21:07:10 (#531850)
Superbe, j'adore. Très jolie signature, très joli texte, bravo :) )
Par Maverick Dark le 11/12/2001 à 22:02:17 (#532126)
Par Ruydo Valion le 11/12/2001 à 22:28:16 (#532276)
Joli ton post Aina :) :)
Byou
Par SirWish Hills le 12/12/2001 à 2:12:00 (#533556)
Il fais froid... un froid humide qui vous traverse la peau pour vous geler les os.
Le silence... On entends juste quelques petits crissements, poussés de temp en temps par les petites bêtes noires qui jonchent le sol et les murs de pierres.
L'homme était assis à même la roche glacée de sol, les jambes croisées, son épée d'argent à la verticale, plantée dans le sol et maintenue par sa main sur le pommeau.
Elle l'aime...
Ses pensées n'étaient que souffrance et désespoir. Ses yeux étaient rouges comme s'il avait pleuré pendant des heures, alors que pourtant aucune larme n'avait coulé.
Elle ne m'aime pas... Elle me rejette...
Il a mal dans tout son corps. Comme si ses muscles et ses organes étaient tirés en tout sens à l'intérieur de lui.
Du sang lui coule du nez, des oreilles et du coin de la bouche.
Feyd...
Il vont tous souffrir... Je vais faire payer à ce monde toute la souffrance qu'il m'a inflige et qu'il continu de me donner...
Je ne les laisserai même pas mourrir.. Ils devront souffrir, hurler jusqu'à ce que leur tympans explosent sous leurs propres cris et que se déverse tout le sang de leur torture...
J'en ai assez... assez!
Ses yeux brillent d'une lueur rouge inquiétante alors que sa bouche se crispe.
La peau de son dos nu commence à bouger, à onduler comme si quelque chose voulait sortir...
Le battements de son coeur se font de plus en plus lents.
Sa main se crispe sur le pommeau de son épée, et il commence alors à se lever lentement...
C'est à ce moment que son coeur s'arrête de battre.
Il hurle alors toute sa souffrance en un seul nom.
FEYD-EHLANNNNNNNN !
Tout les petites araignées s'enfuir dans les recoins, effrayées par ce cri qui faisait rembler les paroies de la grotte, provoquant de petits eboulement de roches.
Son cri s'arrêta. Il resta là, pétrifié, regardant le plafond d'où tombait encore un peu de poussière sur son visage.
Sa rune frontale brilla une seule fois d'un léger éclat bleuté et une pensée, une image d'Aina lui souriant lui passa devant les yeux.
Des yeux où coulaient maintenant du sang, des larmes de sang qui finirent d'inonder son visage.
Le moment était proche, très proche...
Et son coeur se remit à battre.
Par Darksoul Zenox le 12/12/2001 à 6:59:31 (#534326)
Passionnant!
Par lana le 12/12/2001 à 11:40:57 (#535602)
Par Lochost le 15/12/2001 à 12:02:12 (#556404)
Lochost s'installa confortablement et ferma les yeux afin de se laisser bercer et imprégner des paroles de l'ancienne guerrière.
Au fur et à mesure qu'Aina avançait dans son récit son auditrice prenait conscience de l'importance et de l'exceptionnelle rareté d'un tel rituel.
Leur ferveur et leur fanatisme de guerriers avaient été exacerbés à un tel point qu'ils avaient réussi invoquer Thytonius, la Passion du Conflict elle même !
La jeune magicienne avait déjà vu un Questeur de Thystonius en pleine bataille, la puissance et les risques que prenait ce guerrier l'avait impressionnée, autour de lui ses ennemis tombaient et ses frères d'armes guerissaient de leurs blessures mortelles en un instant.
Elle imaginait sans peine que en présence de la Passion elle même nulle blessure n'avait d'importance, Thystonius se repait dans le sang et fait en sorte que ses ouailles en aient assez pour pouvoir verser celui de leurs ennemis. Cette Passion est réputée pour aimer aider le camp le plus faible afin que les batailles soient les plus grandioses et épiques possibles.
A la fin du récit Lochost resta silencieuse, rêvant d'une rencontre avec sa Passion à elle.
Certains érudits pensent que les Passions sont en nous même et sont les manifestations de nos sentiments. Le jeune Thaumaturge en doutait désormais, ne seraient-elles pas plutôt la manifestation d'un sentiment collectif ?
Par Malvina le 15/12/2001 à 14:53:33 (#556949)
Par Yrisis le 15/12/2001 à 15:00:56 (#557005)
Par Aina HarLeaQuin le 15/12/2001 à 17:43:40 (#557926)
Par Maverick Dark le 15/12/2001 à 21:21:38 (#559302)
Par Vincent Tremere le 16/12/2001 à 13:15:29 (#564469)
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